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Thème 2 - Mondialisation,

finance internationale et
intégration européenne
Chapitre 1 – Quels sont les fondements du
commerce international et de
l’internationalisation de la production ?

Chapitre 12 – Quelle est la place de l’Union


européenne dans l’économie globale ?
Chapitre 1 – Quels sont les fondements
du commerce international et de
l’internationalisation de la production ?
Notions essentielles
(2ième colonne du programme officiel)
• Acquis de première : gains à l’échange.
• NOTIONS : avantage comparatif, dotation factorielle,
libre-échange et protectionnisme, commerce intra-
firme, compétitivité prix et hors prix, délocalisation,
externalisation, firmes multinationales,
spécialisation.
• NOTIONS complémentaires : mondialisation de la
production, stratégies d’internationalisation des
firmes (division internationale des processus
productifs : DIPP), division internationale du travail
(DIT), IDE, économies d’échelle.
Indications complémentaires
(3ième colonne du programme officiel)
• En partant d'une présentation stylisée des évolutions du commerce
mondial et en faisant référence à la notion d'avantage comparatif, on
s'interrogera sur les déterminants des échanges internationaux de biens
et services et de la spécialisation.

• On analysera les avantages et les inconvénients des échanges


internationaux pour les producteurs comme pour les consommateurs. On
présentera à cette occasion les fondements des politiques
protectionnistes et on en montrera les risques. On s'interrogera sur les
effets d'une variation des taux de change sur l'économie des pays
concernés.

• En s'appuyant sur des données concernant le commerce intra-firme et


sur des exemples d'entreprises multinationales, on abordera la
mondialisation de la production. On analysera les choix de localisation
des entreprises et leurs stratégies d'internationalisation. On étudiera à
cette occasion les principaux déterminants de la division internationale
du travail, en insistant sur le rôle des coûts et la recherche d'une
compétitivité hors prix.
« Et si nous devions vivre qu’avec des
objets fabriqués en France, sans
produits importés ? »
Matthieu Sartre (Photographe)
(Magazine du Monde du 25 octobre 2010)
Nicolas Terrot, compositeur
Martin et Florent, fous de jeux vidéos
Jonathan Léger, vétérinaire
Introduction
On peut définir le processus de mondialisation
comme :

« l’émergence d’un vaste marché mondial des


biens, des services, des capitaux et de la force
de travail, s’affranchissant de plus en plus des
frontières politiques des Etats, et accentuant
les interdépendances entre les pays »
(S. d’Agostino, La mondialisation, 2002)
La mondialisation peut aussi être définie comme
:
l’extension du capitalisme et de l’économie de
marché à l’échelle mondiale
I - Les grandes évolutions du
commerce international
Croissance du commerce (exportations) et du PIB
mondial
Evolution de la part (en %) des exportations dans le PIB
mondial (Source : FMI)
Depuis le milieu du XIXe siècle, il y a eu au
moins deux vagues de mondialisation :
• La première a commencé vers le milieu du XIXe
siècle pour se terminer au début de la Première
Guerre mondiale. Elle est caractérisée par :

– Une division traditionnelle du travail entre les pays

– Importantes migrations de main d’œuvre et de flux de


capitaux.

Cette première mondialisation est interrompue par les


guerres mondiales et la crise de 1929 qui provoquent une
montée du protectionnisme.
• La seconde a débuté après la Seconde Guerre
mondiale et se poursuit aujourd’hui.

– La croissance du commerce mondial est plus


rapide que celle du PIB mondial.
– Développement des firmes multinationales (FMN)
qui adoptent des stratégies globales
– Les marchés financiers s’interconnectent

– Les migrations internationales s’intensifient.


Le phénomène de mondialisation
comporte deux dimensions :
• Un processus de développement des échanges
et de montée des interdépendances :
– croissance des flux commerciaux, des flux
d’investissement et des flux financiers
– rôle des firmes multinationales (FMN) :
• 1/3 du commerce mondial est un commerce intra-firmes
• Elles déterminent, pour une large part, la localisation des
principaux sites de production.

• L’émergence de problèmes globaux


(« globalisation »)
Les principaux moteurs de la mondialisation
sont les innovations technologiques et les
politiques économiques :

• Les progrès en matière de transports.


• Les progrès en matière de communication et
d’information.
• Le développement du libre échange et la
déréglementation (Accords bilatéraux, GATT,
OMC…)
2 - Des transformations dans la structure
par produits
• Les échanges de produits primaires représentaient les 2/3
du commerce international de marchandises avant 1945.
• Le poids des produits manufacturés est devenu majoritaire
depuis les années 1950 ; ils en constituent aujourd’hui
environ les 2/3.
• Les échanges de services se sont développés plus
tardivement (effet des progrès des techniques
d’information et de communication) : aujourd’hui environ
20% des échanges et progressent à peu près au même
rythme que l’ensemble du commerce mondial
3 – Des évolutions dans le poids et la nature
des échanges entre zones géographiques
• Le CI a progressé plus vite à l’intérieur du groupe des pays
développés qu’entre pays développés et pays pauvres.
• Le commerce intra-branche (même type de produit) a beaucoup
plus progressé que le commerce inter-branche portant sur des
produits issus de branches différentes.
Le CI devient ainsi de plus en plus un commerce entre pays
développés, dont la spécialisation est comparable, si ce
n’est identique.

Un commerce intra-branche majoritaire


À partir 70’s, un commerce intra-firme de composants de
produits
(les spécialisations ne portent plus seulement sur des produits ou des
groupes de produits mais aussi sur des segments de la chaîne de
production)
Les pays en développement ?
• La part des produits manufacturés dans les exportations
des pays en développement commence à augmenter dans
les années 1960 et les produits primaires en représentent
aujourd’hui moins d’un tiers.
(La spécialisation dans des produits primaires, une fatalité ?)

• Les spécialisations peuvent s’expliquer par des avantages


comparatifs construits et évolutifs.

(Les pays concernés notamment :


- 60’s : Taïwan, Singapour, Corée du Sud, Hong Kong
- 80’s : Malaisie, Thaïlande, Indonésie, Chine)
Avec le XXIe siècle, la part des pays émergents dans
le commerce international augmente par rapport à
celle des pays anciennement développés
La double division internationale du travail
II – Les déterminants des échanges
internationaux et de la
spécialisation
Structure des exportations et des importations de la France par
filière, biens et services, en %
A - Les avantages absolus,
comparatifs (ou relatifs)

Les premiers économistes à avoir prôné le


développement des échanges internationaux de
manière systématique sont les économistes
classiques, les britanniques Adam Smith et
David Ricardo à la fin du 18ème siècle et au début
du 19ème siècle.
1 - Les avantages absolus d’Adam Smith

Pour Adam Smith :

Le CI est un jeu à somme positive


(gagnant-gagnant), grâce à :

La division internationale du travail


(DIT), qui correspond à la
spécialisation de chaque pays dans le
domaine d'activité où il est le plus
compétitif.
Un modèle à deux pays et deux
produits différents
• Le premier pays dispose d'un avantage absolu
dans la production du premier produit, c'est-
à-dire que sa productivité pour ce bien est la
plus forte
(ses coûts de production unitaires sont inférieurs à
ceux de son concurrent)
• Le second pays a un avantage absolu dans le
second produit.
• Ce modèle repose sur un certain nombre
d’hypothèses :

– Un seul facteur de production : le travail


– La valeur travail : la valeur d’un bien correspond à
son coût de production (nombre d’heures de
travail nécessaire pour le produire)
– L’avantage absolu est une donnée : Smith ne
s’interroge pas sur les origines de cet avantage (il
peut être naturel ou acquis)
– Le libre-échange
• La DIT est donc à l'origine du commerce
international et ce dernier favorise la croissance
et le développement.
• Pourtant, Adam Smith admet que des mesures
protectionnistes puissent être adoptées dans
trois cas :
 Lorsque l’indépendance nationale est menacée
 Lorsque les autres pays sont protectionnistes
 Lorsque l’emploi est gravement menacé
2 - Les avantages comparatifs de
David Ricardo

• David Ricardo (1772-1823) reprend le modèle


d'Adam Smith
• Ricardo va démontrer que les pays ont intérêt
à se spécialiser dans le produit pour lequel il
dispose d'un avantage comparatif ou relatif.
Portugal Grande Bretagne

Coût d’un tonneau de vin en heures de travail 40 h 200 h

Coût d’une mesure de tissu en heures de travail 80 h 100 h

Avantage comparatif dans le vin du Portugal

Avantage comparatif dans le tissu du Portugal

Coût total en autarcie 120 h 300 h

Coût total après spécialisation (2 unités)

Gain horaire procuré par la spécialisation

Quantité produite après la spécialisation


Portugal Grande Bretagne

Coût d’un tonneau de vin en heures de travail 40 h 200 h

Coût d’une mesure de tissu en heures de travail 80 h 100 h

Avantage comparatif dans le vin du Portugal 200/40 = 5 *


Avantage comparatif dans le tissu du Portugal 100/80 = 1,25 **

Coût total en autarcie 120 h 300 h

Coût total après spécialisation (2 unités)

Gain horaire procuré par la spécialisation

Quantité produite après la spécialisation


*Dans le vin, le Portugal est 5 fois plus productif que la Grande-Bretagne ce qui signifie que
le coût de fabrication d'un tonneau au Portugal représente 20% de celui de la GB ;
**Dans le tissu, le Portugal est 1,25 fois plus productif que la Grande-Bretagne ce qui signifie
que le coût de fabrication d'une mesure de tissu au Portugal représente 80% celui de la
Grande Bretagne.
Portugal Grande Bretagne

Coût d’un tonneau de vin en heures de travail 40 h 200 h

Coût d’une mesure de tissu en heures de travail 80 h 100 h

Avantage comparatif dans le vin du Portugal 200/40 = 5 *


Avantage comparatif dans le tissu du Portugal 100/80 = 1,25 **

Coût total en autarcie 120 h 300 h

Coût total après spécialisation (2 unités) 80 h (vin) 200 h (tissu)

Gain horaire procuré par la spécialisation 40 h 100 h


3 mesures de
Quantité produite après la spécialisation 3 tonneaux de vin
tissu
*Dans le vin, le Portugal est 5 fois plus productif que la Grande-Bretagne ce qui signifie que
le coût de fabrication d'un tonneau au Portugal représente 20% de celui de la GB ;
**Dans le tissu, le Portugal est 1,25 fois plus productif que la Grande-Bretagne ce qui signifie
que le coût de fabrication d'une mesure de tissu au Portugal représente 80% celui de la
Grande Bretagne.
Portugal Grande Bretagne
Prix relatif interne --> 1 tissu = 1 tissu =
Prix relatif externe Gain (ou perte) Gain (ou perte)
1 Tissu = 1 Vin = 1
1 Tissu = 3 Vin = 0,33
1 Tissu = 0,4 Vin = 2,5
1 Tissu = 1,25 Vin = 0,8
Portugal Grande Bretagne
1 tissu = 2 vins 1 tissu = 0,5 vin
Prix relatif interne -->
= 0,5 =2
Prix relatif externe Gain (ou perte) Gain (ou perte)
1 Tissu = 1 Vin = 1
1 Tissu = 3 Vin = 0,33
1 Tissu = 0,4 Vin = 2,5
1 Tissu = 1,25 Vin = 0,8
Dans notre exemple, la fourchette des prix relatifs internes se
situe entre 0,5 (le vin coûte deux fois moins cher que le tissu au
Portugal ou il faut deux fois plus d’heures pour fabriquer du tissu
que du vin) et 2 (il faut deux fois moins d’heures pour fabriquer du
tissu que du vin en Grande-Bretagne).
Portugal Grande Bretagne
1 tissu = 2 vin 1 tissu = 0,5 vin
Prix relatif interne -->
= 0,5 =2
Prix relatif externe Gain (ou perte) Gain (ou perte)
2 vin à 2 tissu 2 tissu à 2 vin
1 Tissu = 1 Vin = 1 Gain de 1 tissu Gain de 1 vin
(Soit 100 % de tissu en plus) (Soit 100 % de vin en plus)
1 Tissu = 3 Vin = 0,33
1 Tissu = 0,4 Vin = 2,5
1 Tissu = 1,25 Vin = 0,8
Portugal Grande Bretagne
1 tissu = 2 vin 1 tissu = 0,5 vin
Prix relatif interne -->
= 0,5 =2
Prix relatif externe Gain (ou perte) Gain (ou perte)
2 vin à 2 tissu 2 tissu à 2 vin
1 Tissu = 1 Vin = 1 Gain de 1 tissu Gain de 1 vin
(Soit 100 % de tissu en plus) (Soit 100 % de vin en plus)
2 vin à 0,66 tissu 2 tissu à 6 vin
1 Tissu = 3 Vin = 0,33 Perte de 0,33 tissu Gain de 5 vin
(33 % de tissu en moins) (500 % de vin en plus)
1 Tissu = 0,4 Vin = 2,5
1 Tissu = 1,25 Vin = 0,8
Portugal Grande Bretagne
1 tissu = 2 vin 1 tissu = 0,5 vin
Prix relatif interne -->
= 0,5 =2
Prix relatif externe Gain (ou perte) Gain (ou perte)
2 vin à 2 tissu 2 tissu à 2 vin
1 Tissu = 1 Vin = 1 Gain de 1 tissu Gain de 1 vin
(Soit 100 % de tissu en plus) (Soit 100 % de vin en plus)
2 vin à 0,66 tissu 2 tissu à 6 vin
1 Tissu = 3 Vin = 0,33 Perte de 0,33 tissu Gain de 5 vin
(33 % de tissu en moins) (500 % de vin en plus)
2 vin à 5 tissu 2 tissu à 0,8 vin
1 Tissu = 0,4 Vin = 2,5 Gain de 4 tissu Perte de 0,2 vin
(400 % de tissu en plus) (20 % de vin en moins)
2 vin à 1,6 tissu 2 tissu à 2,5 vin
1 Tissu = 1,25 Vin = 0,8 Gain de 0,6 tissu Gain de 1,5 vin
(60 % de tissu en plus) (150 % de vin en plus)
Cette démonstration suppose un certain
nombre d’hypothèses :

• L’immobilité internationale des facteurs


• Les avantages comparatifs sont durables
• Le commerce mondial est un commerce
interbranche : ce commerce mondial
correspond à la DIT traditionnelle
• Le libre échange
3 - Le modèle HOS et la dotation des
facteurs de production
• Le théorème HOS, du nom de ses trois
concepteurs (Eli Hechscher, Bertil Ohlin et Paul
Samuelson)
• Le commerce international enrichit
mutuellement les pays qui commercent et
tend à égaliser dans tous les pays la
rémunération réelle des facteurs de
production.
• Le pays qui se sera spécialisé dans une industrie à
forte intensité de main-d'œuvre va augmenter la
demande de travail.
Le facteur travail va devenir plus rare et
donc plus cher

A l’inverse, le facteur capital, moins utilisé,


va devenir plus abondant et donc moins
cher

Effets bénéfiques du libre échange : les différences des


niveaux des salaires, ainsi que les disparités des taux
de profits entre les pays tendraient à disparaître
(Théorie de la convergence des économies)
L’ouverture au commerce mondial et le libre-
! échange présenteraient donc de nombreux
avantages cumulatifs :
• La spécialisation permet une économie de travail et une hausse de
la productivité globale (PGF)

• Le libre échange renforce la concurrence :


– pression à la baisse sur les prix (importation de produits moins
chers)
– oblige les entreprises à innover (R&D…)

• La hausse de la taille des marchés va dégager des économies


d’échelle.

• Les échanges de biens et de services permettent des transferts de


technologie (rattrapage ?)
4 - Les avantages comparatifs se
construisent et, donc, se transforment.

Les avantages comparatifs ne tombent pas du ciel :


Bien sûr, si le pays est très riche en pétrole
ou en cuivre, ces produits constitueront une
part importante de ses exportations

Mais l’essentiel des avantages sont le


résultat d’une volonté affirmée dans la
durée, d’une construction
Exemples de cette construction :

• La France est un des pays qui, au monde,


accueille le plus de touristes étrangers
– Construction d’une image de marque
– Sites, monuments, gastronomie
– Infrastructures hôtelières…

Cet avantage qui semble « acquis » est en fait


construit
• La Silicon Valley est le résultat à la fois du
hasard, à l’origine, puis d’une construction
voulue
– Quelques chercheurs qui créent des petites
entreprises à côté de leur université…

– Expérience qui montre la fécondité intellectuelle


et économique de cette proximité
Puisque les avantages se construisent, ils
peuvent donc aussi être transformés
• L’Etat peut jouer dans ce domaine un rôle
essentiel (stratégies et politiques structurelles)

• Cependant, la modification des avantages est


rarement brutale, elle prend généralement du
temps
Mécanisme « de base »

Dotations Avantages Spécialisation Commerce


factorielles comparatifs (DIT – DIPP) internationale

Effets rétroactifs du CI
Les limites de l’analyse traditionnelle
(Smith, Ricardo et le modèle HOS)
La double division internationale du travail

• La « logique des différences » (de coûts, de


dotations, de technologie) inhérente aux analyses
classiques et néo-classiques voudrait que le
commerce se développe principalement entre
pays dissemblables.
• Elles ne permettent pas de rendre compte par
exemple de la forte densité des échanges au sein
du monde industriel (entre pays similaires) et de
la faiblesse des échanges Nord-Sud (entre pays
différents par les dotations et la technologie).
Le commerce interbranche
• Les échanges interbranches sont des échanges de
différences qui résultent de la complémentarité
des économies. C’est donc un commerce qui se
fait entre branches différentes.
• Concerne surtout des pays de niveaux de
développement différents, c'est à dire les
échanges entre les pays développés et les pays en
voie de développement (échange de biens
manufacturés contre des produits primaires).
Le commerce intra-branche
• Les échanges intra-branches sont des échanges
de similarité qui résultent de la proximité des
économies. Un commerce intra-branche est un
commerce qui se fait à l'intérieur de la branche
pour des produits qui se distinguent, par
exemple au niveau de leur marque ou de leur
qualité.
• Ce commerce met en concurrence des pays au
niveau de développement comparable (échange
de biens manufacturés contre d'autres biens
manufacturés).
La double division internationale du travail
L’échange international ne repose pas
seulement sur les coûts comparatifs
• La compétitivité d'un pays se mesure à sa
capacité à accroître ses parts de marché
extérieurs.
• Pour des produits de qualité comparable,
cette compétitivité peut être obtenue par des
prix plus faibles. Dans ce cas, on parle d'une
compétitivité-prix.
Coût salarial (et du Niveau de la Etat du marché et
capital = facteurs productivité par politique des firmes Politique de change
de production) tête (Concurrence)

Niveau de la marge
Coût unitaire Taux de change
bénéficiaire

Compétitivité-prix
• La compétitivité hors-prix ou structurelle : Un
pays détient une compétitivité structurelle ou
hors-prix lorsque, à prix équivalent, ses
produits sont mieux adaptés (différenciation)
à la demande mondiale.
Politique de Flexibilité de
Politique
recherche et Toyotisme l’appareil IDE
commerciale
R&D productif

Qualité et différenciation
Adaptation aux variations
Innovations du produit ou de la
de la demande
marque

Compétitivité structurelle ou hors-prix


III - Les avantages et inconvénients du
commerce international

(Libre échange vs Protectionnisme ?)


Quelques avantages
Ouverture
commerciale

Consommateurs Producteurs

Offre de biens et Transferts de


services plus Consommations
Débouchés technologie
abondante, variée, intermédiaires
supplémentaires (acquisition de
moins chère moins chères
brevets, de
produits de
haute
Gains de pouvoir technologie...)
d’achat et de
variété
L’ouverture au commerce mondial et le libre-
! échange présenteraient donc de nombreux
avantages cumulatifs :
• La spécialisation permet une économie de travail et une hausse de
la productivité globale (PGF)

• Le libre échange renforce la concurrence :


– pression à la baisse sur les prix (importation de produits moins
chers)
– oblige les entreprises à innover (R&D…)

• La hausse de la taille des marchés va dégager des économies


d’échelle.

• Les échanges de biens et de services permettent des transferts de


technologie (rattrapage ?)
Développement des échanges

Avantages Extension des


Spécialisation
comparatifs marchés

Différence de
dotation en Economies Hausse de la
facteurs de d’échelle concurrence
production Renforcement
mutuel
Différence des prix Incitation à
relatifs améliorer leur
compétitivité

Gains de
productivité

Croissance
Quelques inconvénients
Ouverture Concurrence
commerciale internationale

Disparition de certaines
productions locales

Ruine de Pression sur les


Main d’œuvre au
certains salaires (MO peu
chômage
producteurs qualifiée)

Coûts de reconversions (de restructuration) +/-


importants

Politiques protectionnistes
En paroles libre-échangiste, en actes
protectionniste ?
• Si la libéralisation des échanges se développe,
le protectionnisme n’a pas disparu

• Les politiques des Etats en faveur de l’insertion


de leur économie nationale dans les échanges
internationaux sont donc marquées par ces
deux tendances (pas si contradictoires)
A – Les politiques protectionnistes

• Le protectionnisme vise à interdire ou limiter


les importations de biens et services afin de
protéger les entreprises et activités nationales
de la concurrence extérieure.
1 - Les fondements

Le protectionnisme éducateur de Friedrich List


(1789-1846)
• Protéger de la concurrence leurs « industries dans
l’enfance » le temps qu’elles soient suffisamment fortes
pour affronter la concurrence internationale.

• List n’est donc pas contre le libre-échange :


protectionnisme provisoire
Le protectionnisme stratégique de Paul Krugman

Mettre en œuvre un protectionnisme


sectoriel pour atteindre la « taille critique »
pour faire face aux oligopoles déjà en place
sur le marché mondial
Plusieurs arguments économiques et sociaux :

La mise en avant de « l’intérêt national » ou


« culturel »
Défendre certaines activités stratégiques (Energie
par exemple)
Eviter les récessions importées

Eviter aux entreprises nationales la perte des parts


de marché domestique

Eviter disparition d’entreprise et préserver l’emploi


2 – Les modalités et instruments du
protectionnisme
• Barrières tarifaires
• Barrières non tarifaires
– Les restrictions quantitatives (quotas, contingentements)

– L’imposition de normes diverses (technique, sanitaire…)


– L’utilisation de mécanisme anti-subventions ou anti-dumping
– L’imposition d’un minimum de « contenu local »

• La protection financière et monétaire


– Crédits et avantages fiscaux
– Manipulation du taux de change
B – Les risques du protectionnisme
Protection trop Baisse des Baisse des
systématique importations exportations

Au niveau local Plus globalement


Bénéficie aux
activités et
entreprises les
moins efficaces
Appauvrissement
des autres pays
Faibles gains de (frein à leurs
Prix des produits
productivité activités)
élevé
(voire nuls)

Faible Effets cumulatifs


progression du récessifs au
pouvoir d’achat niveau mondial

Croissance faible
En revanche… (voir diapo 53, 81 ou 82)
Encouragement à Extension des
l’exportation marchés

Économies Concurrence
d’échelle accrue

Effort de
Mais suppose compétitivité (prix,
acceptation de ces innovation…)
stratégies exportatrices
par les partenaires Croissance
internationaux.

Autorité de régulation : OMC


Ainsi…
• Problème de la concurrence de pays à faibles coûts
salariaux…
…risque de faire baisser les salaires de la main-
d'œuvre peu qualifiée.
Protectionnisme Ouverture internationale

Prive les pays à bas salaires Engendre des gains


d’exportations favorables à
leur développement Peuvent être accompagnée
d’une politique redistributive
compensant la baisse des
salaires

Permet également à la
population des pays concernés
de bénéficier d’importations
bon marché
C – Les taux de change

Le marché et les Etats (Accords) Le marché

Appréciation Appréciation
Intervention de la BC : Intervention éventuelle pour
Vendre sa devise/acheter limiter les fluctuations
l’autre devise
Dépréciation Dépréciation
Intervention de la BC : Intervention éventuelle pour
Acheter sa devise/vendre limiter les fluctuations
l’autre devise

Bretton Woods (1944-1973) La plupart des pays


SME (1979-1999) développés
Fournit des marchandises
Importateur Exportateur
étasunien européen

Fournit des dollars Fournit des euros

Banque Fournit des euros Banque


étasunienne de européenne de
l’importateur l’exportateur

Elle reçoit des euros

Marché des changes


Elle offre des dollars
1 EUR

1,25 EUR 375000000 EUR 25 EUR

0,66 EUR 200000000 EUR 13,33 EUR


Hausse de l’euro

Effet sur les échanges Effet sur les actifs (et


leurs revenus)

Hausse des prix Amélioration Hausse de la


des des termes de Baisse de la
valeur des
exportations l’échange valeurs des
actifs
actifs non
européens et
Baisse des prix européens et
des revenus
des des revenus
Perte pour les
importations détenus par
compétitivité- détenteurs non
des européens
prix européens
Hausse pouvoir Baisse coût de
d’achat des revient des
consommateurs producteurs
Effets sur les
IDE et invest. de
portefeuille
Défavorable à Favorable à
l’activité/croissa l’activité/croissa
nce nce
IV - La mondialisation de la
production
(Le développement de FMN)
Definition
• On parle de firmes multinationales (FMN) ou
transnationales (FTN) dès lors qu’une société
résidente dans un pays détient plus de 10% du
capital dans une autre société résidente dans
un autre pays.
Un phénomène ample
• Une accélération des investissements directs à
l'étranger (IDE), à partir du milieu des années
1980.
• On peut également se référer au nombre de
sociétés mères et filiales, au chiffre d’affaires ou à
la valeur de la production réalisée, au nombre de
salariés, etc.

Par exemple, en 1977, il y avait 11 000 sociétés mères


et 82 000 filiales internationales ; en l’an 2000 il y avait
plus de 63 000 sociétés mères et plus de 820 000 filiales
internationales.
Le groupe Renault

Renault Dacia RSM Alpine Lada


Implantations industrielles

https://group.renault.com/groupe/implantations/nos-implantations-industrielles/
Une illustration de la DIPP : la
fabrication du Nutella
L'OCDE (Organisation de Coopération et de
Développement Économiques) s'est penchée sur
la mondialisation et, pour en faire la
démonstration, a pris la célèbre pâte à tartiner
Nutella comme référence. Grâce au graphique
réalisé pour ce rapport, on ne peut que
constater que c'est bien l'ensemble de la
planète qui s'active pour concocter cette crème
de chocolat aux noisettes.
250 000 tonnes produites chaque
année, consommées dans 75 pays
à travers le monde
• Les firmes multinationales ont réalisé une
production d’environ 16 000 milliards de
dollars en 2010, soit environ le quart du PIB
mondial ; la même année, la valeur ajoutée
par les filiales implantées à l’étranger
représentait environ 6 600 milliards de dollars
et ces filiales faisaient travailler environ 68
millions de personnes.
A – Choix de localisation et stratégies
des firmes multinationales
• Jusqu'aux 90’s, écrasante majorité des IDE
originaire des PDEM et destinée à ces mêmes
pays.
• À partir des 90’s, de plus en plus de filiales de firmes
multinationales ont été implantées dans les PED (pays
d'Europe centrale et orientale, pays du Sud-Est
asiatique et en Chine)

Les PED cherchent à attirer des FMN


pour accélérer leur croissance (Avant,
crainte de perdre leur indépendance
nationale)
Installation durable Accélération de la Possibilité de devenir à
de filiales de FMN croissance de ces leur tour les pays
dans certains pays
(BRICS) pays d'origine de
gigantesques FMN

Depuis les années 2000, et surtout depuis la crise de 2008,


la domination des firmes originaires de pays développés
devient moins exclusive qu’elle ne l’a été
1 – Les différents modes d’accès aux
marchés étrangers
Stratégies de conquête des marchés
extérieurs

Sous-traitance
Exportations IDE Licensing
Externalisation

Création de Fusion- Entreprises


Joint venture
filiale acquisition nomades
Scission-
externalisation
IDE

Accéder aux
Contrôle des Baisse des
marchés
MP coûts
étrangers

Prix de
Filiale relais Transfert de
Filiale primaire transfert DIPP
capitaux
intrafirme

Recherche de Recherche
débouchés fiscalité Filiale atelier et
avantageuse sous-traitance
(Parfois
délocalisation)
Firme en Lego
• Si les stratégies d'allégement des coûts sont
les plus connues, les FMN s'implantent aussi,
et peut-être surtout là où elles trouvent :
– des débouchés (proximité des consommateurs,
mieux connaître et conquérir des marchés locaux)
– des garanties qui sécurisent leurs actifs
– une main-œuvre aux compétences diversifiées
– des infrastructures de transport et de
communication efficaces
– Ou bien, si les coûts de transport restent élevés (par
exemple pour la production d’automobiles), les
entreprises ont intérêt à aller s’implanter là où elles
écouleront la production.
B – Conséquences sur les pays
d’accueil
1 – Les FMN organisent la
production à l'échelle mondiale et
construisent la DIT
La décomposition internationale des
processus productifs (DIPP) :

– elles vont à la fois externaliser et délocaliser


leur production en la décomposant en
segments
(Recherche, design, composants, assemblage,
logistique, vente, service après-vente…)

– qu’elles localisent dans différents pays en


fonction des avantages qu’elles peuvent en
retirer.
2 – Les FMN sont à l'origine du
développement du commerce
international
Les FMN ont favorisé l’essor du commerce
international :

• une forte augmentation du commerce intra-firme


(échanges de biens ou de services entre les sociétés
d’une même FMN)

• une forte augmentation du commerce inter-firmes


et leurs clients ou leurs fournisseurs
3 – Les FMN participent à la
recomposition des emplois dans le
monde
• La multiplication des implantations de filiales
dans les pays disposant de main-d'œuvre peu
chère et/ ou de législations du travail plus
souples ont fait craindre des destructions
d’emplois dans les pays développés
La délocalisation

C’est l’arrêt de la fabrication d’un produit sur le


sol national qui va être remplacée par une
production étrangère confiée à une filiale où à
un sous-traitant dont les produits seront
importés.
Les délocalisations détruisent des
emplois à CT dans les pays développés
• Le transfert d’activité vers l’étranger :
– suppressions d’emplois industriels
(peu qualifiés et aisément substituables)

– plus récemment, ce sont des emplois plus qualifiés


dans les services
(services informatiques, recherche-développement, centre
d’appels ou de traitement des données...)
Cependant, elles créent des emplois à
LT dans les pays développés
• La délocalisation des activités traditionnelles
oblige l’entreprise à innover et à se spécialiser
dans les secteurs à plus forte valeur ajoutée
=> emplois qualifiés et compétition hors-prix

• La délocalisation permet d’importer des produits


moins chers
=> pouvoir d’achat et déplacement de la demande
• La délocalisation permet de faire connaître à
l’étranger les produits nationaux

• La délocalisation permet le rapatriement des


profits

 Les délocalisations ont un faible impact sur le


volume de l'emploi dans les pays développés
En revanche, effets sur la structure des emplois
et sur les conditions d'emploi de la main-
d'œuvre.
Pour les pays d’accueil des FMN (PED)

• L’implantation procure des avantages en


terme d’emplois en raison :
– nouveaux produits, nouvelles productions
– transferts de technologie, nouveaux savoir-faire
– développement des exportations
Cependant, ces emplois sont souvent des emplois peu
qualifiés, flexibles, +/- mal payés et aux conditions de
travail dégradées par rapport aux normes de travail
occidentales.
Favorable à la croissance des pays
d’accueil
• Corrélation positive entre l'implantation des
FMN et le taux de croissance

Nouvelles activités et technologies


nouvelles favorables à la croissance

Réciproquement, les FMN attirées par des taux


de croissance élevés, promesses de débouchés
et de conditions de production efficaces.
4 – Les FMN concurrencent et
mettent en concurrence les Etats-
Nations
Les FTN ont une capacité à influencer les
décisions prises par les Etats-Nations

• Groupe de pression – lobbying

• La mise en concurrence des territoires pour


attirer des capitaux étrangers
– Impôts sur les bénéfices et paradis fiscaux
– Le chantage à l’emploi et les prélèvements
obligatoires

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