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Session universitaire : Printemps-Eté

2018-2019

Semestre 4
Le Droit est un ensemble de règles juridiques qu’on appel « normes »
qui ont pour mission de régir la vie en société et la rapports entre
particuliers.

La règle de droit est donc une règle de conduite car elle impose,
interdit, ou permet tel ou tel comportement. *

Le La règle de droit indique ce qui doit être fait.


Droit
La règle de droit est une règle:

• Obligatoire: Elle est élaboré par l’autorité publique et elle est


imposée au citoyens  elle ne peut être écartée…*

• Sanctionnée par l’autorité publique: Il existe tout une série de


sanctions civiles et pénales qui sont destinées à assurer le règne du
Droit *
L'économie est la science qui étudie comment des ressources
sont employées pour la satisfaction des besoins des hommes
vivant en société.

Elle s'intéresse aux :

L’Economie
• Activités essentielles que sont la production, la distribution
et la consommation des biens.

• Institutions ayant pour objet de mettre en œuvre ces


activités.
Droit Economie

Le monde économique est un monde constitué de plusieurs acteurs interdépendants


entre eux, c’est également un monde qui évolue de jour en jour …. Donc au milieu de
cette juxtaposition, de cette interdépendance et de cette constante évolution il est
évident qu’il faut une réglementation en bonne et due forme afin d’ éviter le désordre et
l’anarchie… Et c’est justement à ce niveau là qu’intervient le Droit.

En effet, la mission du Droit ne consiste pas à décrire les phénomènes économiques


mais plutôt à poser des règles qui vont régir le monde économique et qui vont
organiser les relations qui naissent entre les différents acteurs du monde
économiques.
Droit Economie

Il existe donc des liens étroits entre le Droit et l’Economie qui ne cessent de se
renforcer.

En effet, De jour en jour on remarque l’apparition de nouvelles considérations


économiques au sein même de la régularisation juridique. *
Ce qu’il faut savoir sur le
Droit Commercial

Les
Ses Ses
Ses sources juridictions
caractéristiques composantes
commerciales
C’est une branche de Droit privé.

C’est une composante du Droit des affaires:

Le droit des affaires regroupe l’ensemble de droits relatifs aux affaires des entreprises
tels que le droit des contrats, le droit des sociétés, le droit fiscal, le droit pénal, le droit
de la consommation, etc. Il réglemente l’activité des commerçants et industriels dans
l’exercice de leur activité professionnelle.

C’est un terme qui couvre les activités commerciales au sens large, c’est-à-dire
l’ensemble des initiatives de production, de transformation, de transport ou de
distribution portant sur les biens commercialisés
Le Droit commercial est connu pour :

Formalisme Souplesse
rigoureux

Le monde du commerce est un


Contrairement au droit civil le
monde où le crédit est omniprésent.
droit commercial ne contient
 Cela implique que beaucoup
pas de règles rigides
d’argent circule entre les
susceptibles d’entraver et de
commerçants et leurs clients.
bloquer le bon déroulement des
Donc le législateur a estimé qu’il est
affaires. *
important de protéger cet argent par
la mise en place de règles strictes à
respecter. *

Parfait équilibre

Parfaite adaptation à la rapidité du monde des affaires *


Nationales Internationales

Le Code de
commerce Les conventions
internationales
Le Dahir des
obligations et des
contrats
Avec la rapidité de l’évolution du monde des affaires, on ne peut se permettre de
compter uniquement sur les sources écrites ; c’est pourquoi les sources non écrites y
jouent un rôle fondamental.

Les Usages
commerciaux

La Jurisprudence

La Doctrine
Les tribunaux de Les cours d’appel
commerce de commerce

Les tribunaux de commerce sont La cour d’appel de commerce


compétents pour connaître : connaît des appels contre les
1 - des actions relatives aux contrats jugements rendus par le tribunal
commerciaux de commerce.
2 - des actions entre commerçants à L’appel doit être formé dans un
l'occasion de leurs activités commerciales; délai de 15 jours à compter de la
3 - des actions relatives aux effets de date de la notification du
commerce jugement du tribunal de
4 - des différends entre associés d'une commerce.
société commerciale
5 - des différends à raison de fonds de
commerce.
1 Le commerçant

2 3
Les activités Les actes de
commerciales commerce
Le Droit
commercial

5
4 Le fond de Les contrats
commerciaux
commerce
Définition du commerçant

Condition juridique du commerçant

Les obligations du commerçant


Définition du commerçant

 Le commerçant est considéré comme étant le sujet du Droit commercial.

 La définition du commerçant résulte expressément de l’article 6 du code de


commerce qui stipule clairement que la qualité de commerçant s’acquiert par
l’exercice habituel ou professionnel des activités commerciales.
Article 6 du Code de Commerce

Sous réserve des dispositions du chapitre II du titre IV ci-après, relatif à la publicité


au registre du commerce, la qualité de commerçant s'acquiert par l' exercice
habituel ou professionnel des activités suivantes:

1) l' achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en


nature soit après les avoir travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer;

2) la location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-location;

3) l' achat d' immeubles en vue de les revendre en l' état ou après transformation;

4) la recherche et l' exploitation des mines et carrières;

5) l' activité industrielle ou artisanale;

6) le transport;

7) la banque, le crédit et les transactions financières;


.
8) les opérations d' assurances à primes fixes;

9) le courtage, la commission et toutes autres opérations d' entremise;

10) l' exploitation d' entrepôts et de magasins généraux;

11) l' imprimerie et l' édition quels qu'en soient la forme et le support;

12) le bâtiment et les travaux publics;

13) les bureaux et agences d' affaires, de voyages, d' information et de publicité;

14) la fourniture de produits et services;

15) l' organisation des spectacles publics:

16) la vente aux enchères publiques;

17) la distribution d' eau, d' électricité et de gaz;

18) les postes et télécommunications


On a également deux autres articles du code de commerce qui complètent l’article 6:

Article 7 : La qualité de commerçant s'acquiert également par l' exercice habituel


ou professionnel des
activités suivantes:
1) toutes opérations portant sur les navires et les aéronefs et leurs accessoires;
2) toutes opérations se rattachant à l' exploitation des navires et aéronefs et au
commerce maritime et aérien.

Article 8 : La qualité de commerçant s'acquiert également par l' exercice habituel


ou professionnel de
toutes activités pouvant être assimilées aux activités énumérées aux articles 6 et 7
ci-dessus.
 Toutefois, cette condition exigée par l’article 6 à savoir « l’exercice
habituel ou professionnel des activités commerciales demeure
insuffisante pour définir le commerçant. Une autre condition s’impose
à savoir l’exercice pour son propre compte.
L’exercice
L’exercice Publicité au
habituel ou
pour son Registre de
professionnel
propre compte commerce
des activités
commerciales

Commerçant
L’exercice habituel ou professionnel des activités commerciales

 Signifie une répétition régulière de l’activité commerciale,


autrement dit, l’exercice par entreprise des activités de
l’article 6.

L’habitude Donc on en déduit que :

 L’exercice occasionnel de ces activités ne peut pas qualifier


une personne de commerçant.

 Signifie l’exercice d’une activité qui procure le moyen de


La profession satisfaire les besoins de l’existence de celui qui l’exerce.
L’exercice pour son propre compte

 Celui qui exerce des activités commerciales, même s’il


en fait sa profession habituelle, n’est pas un
commerçant tant qu’il le fait pour le compte d’autrui.
La règle
 Tous ceux qui exercent le commerce pour le compte
d’une autre personne et ne subissent pas de risque ne
sont pas des commerçants.

 Le commissionnaire

L’exception
 Les prête-noms
Restrictions à l’exercice du commerce

La liberté du commerce est un principe fondamental de notre droit, consacré par


Constitution marocaine.

Article 35 de la Constitution: l'Etat garantit la liberté d’entreprendre et la libre


concurrence.

Mais cette liberté connait des restrictions


La condition juridique du commerçant

Le commerçant doit remplir des conditions relatives à:

Restrictions à l’exercice du
La capacité commerciale
commerce
Les restrictions concernant les personnes

L’exercice de certaines professions est


Les incompatible avec l’exercice d’une activité
incompatibilités commerciale

Les personnes ayant fait l’objet de


condamnation pénale ou de liquidation
Les déchéances judiciaire ne peut exercer une activité
commerciale
Les restrictions concernant les activités

Certaines activités sont expressément


Les interdictions interdites par le législateur et ne peuvent
être exercées.

Dans certains cas, une autorisation administrative,


sous forme d’agrément ou de licence, est nécessaire
Les autorisations avant l’ouverture du commerce ou l’exercice de
certaines activités commerciales.
La capacité commerciale

Le commerçant doit obligatoirement répondre à des conditions relatives à la


capacité commerciale.

Que signifie la capacité?

 La capacité est l’aptitude d’une personne pour accomplir une tâche donnée. C'est
une notion qui se distingue de celle des compétences qui s’acquièrent davantage
avec l'expérience.

Que signifie la capacité en Droit ?


La capacité juridique

La capacité juridique d'une personne physique est l'aptitude de cette personne à


exercer ses droits et ses obligations. La capacité juridique englobe :

Capacité de jouissance Capacité d'exercice

Faculté qu’a la personne


Faculté qu’a la personne
d'exercer ses droits personnels
d’acquérir des droits et
et patrimoniaux et qui rend ses
d’assumer des devoirs tels que
actes valides.*
fixés par la loi. Cette capacité
est attachée à la personne
durant toute sa vie et ne peut
lui être enlevée.
La capacité commerciale

 Aptitude à exercer des activités commerciales et à acquérir la qualité de


commerçant.*

Est-ce qu’un mineur peut exercer le


commerce ?

 Le mineur est celui qui n’a toujours pas atteint l'âge de majorité.

 Le mineur est considéré comme étant incapable jusqu'à sa majorité = 18 ans


grégoriennes révolues.

 Dès sa naissance, il est frappé d'une incapacité d'exercice générale.

 Le code de la famille prévoit 2 atténuations à cette règle qui permettent au


mineur d’accéder à la capacité :
Le juge peut autorisé un mineur doué de
discernement (12 ans) à prendre
possession d’une partie de ses biens pour
en assurer la gestion à titre d’essai pendant
une période d’ expérience qui est d’une
année renouvelable.

Le mineur ayant atteint l'âge de 16 ans peut


demander son émancipation au tribunal.

Son représentant légal peut également


demander au tribunal qu’il soit émancipé.
-Prend possession de tous ses biens
-Est entièrement affranchi de la tutelle
Le mineur : -Est relevé de son incapacité, ce qui revient à dire qu’il
acquière la pleine capacité pour la gestion et la
disposition de son patrimoine
-Quant aux droits extra patrimoniaux, notamment le droit
au mariage, ils restent soumis aux textes qui les
régissent.
L’article 13 du code de commerce stipule que :

« L'autorisation d'exercer le commerce par le mineur et la


déclaration anticipée de majorité prévues par le code du
statut personnel, doivent être inscrites au registre du
commerce" .

Le but de cette inscription au registre de commerce est d’informer les tiers


qu’ils traitent avec des mineurs

De l’article 13 on peut déduire que OUI le mineur peut exercer le


commerce mais uniquement dans ces deux cas et seulement s’il
inscrit ses documents au registre de commerce.* * *
La femme mariée

Avant le Code de commerce de 1996 la femme mariée n’avait pas le droit


d’exercer le commerce sans avoir l’autorisation préalable de son mari mais
aujourd’hui ce n’est plus le cas avec le code de commerce de 1996.
Les obligations du commerçant*
Le commerçant est soumis à des obligations spéciales:

 L’obligation pour le commerçant, pour les besoins de son commerce, d’ouvrir un


compte dans un établissement bancaire ou dans Al Barid Bank (art.18 du Code
de commerce ).

 L’obligation de payer par chèque barré ou par virement bancaire, toute


opération entre commerçants pour faits de commerce d’une valeur supérieure à
10000 dhs.*

 L’obligation de procéder à une publicité au Registre de commerce.

 La tenue d’une comptabilité


La publicité au Registre de Commerce

 Le R.C. a pour rôle de faire connaître les commerçants, son objectif est
d’organiser une publicité juridique (non commerciale) sur le commerçant.

 Il fournit aux tiers, qui sont en relation avec le commerçant, des informations
relatives à sa situation juridique et à ses activités commerciales.

 Le code de commerce a fait du R.C. un document public c’est-à-dire que toute


personne peut se faire délivrer une copie ou un extrait certifié des inscriptions qui
y sont portées ou un certificat attestant l’inexistence d’une inscription ou qu’une
inscription a été rayée.
Modèle 1 du Registre de Commerce

REGISTRE DU COMMERCE demande d'immatriculation.docx


Le fonctionnement du RC

1. 2. 3.
L’organisation Les personnes Les inscriptions
du RC assujetties au RC
1. L’organisation du RC

Le Registre de commerce

Registres locaux Registre central

Sont actuellement institués Est tenu à l’office de la propriété


auprès de chaque tribunal de industrielle à Casablanca.
commerce ou de première Il a pour but de :
instance le cas échéant ; ils - de centraliser toutes les déclarations
sont tenus par le secrétariat- contenues dans les registres locaux
greffe et leur fonctionnement que lui transmettent les secrétaires
est surveillé par le président du greffiers des tribunaux ;
tribunal ou par un juge désigné - et de délivrer les certificats relatifs
par lui. aux inscriptions portées sur le
registre.
2. Les personnes assujetties

Qui a pour obligation de se faire immatriculer


au RC ?

Toutes les personnes physiques et morales (sociétés


commerciales, GIE), de droit privé ou de droit public, marocaines
ou étrangères exerçant une activité commerciale sur le territoire
marocain sont tenues de se faire immatriculer au R.C. du
tribunal où est situé leur siège.
3. Les inscriptions au RC

Qu’est ce qu’on inscrit au RC ?

1. 2. 3.
Les Les inscriptions Les radiations
immatriculations modificatives
1. Les immatriculations

Il existe 3 types d’immatriculations

3.Les
1.L’immatriculation 2.Les inscriptions
immatriculations
principale complémentaires
secondaires
1.L’immatriculation principale

 Tout commerçant, personne physique ou morale, doit se faire immatriculer au


R.C.; la demande d’immatriculation doit avoir lieu dans les 3 mois de
l’ouverture de l’établissement commercial ou de l’acquisition du fonds de
commerce pour les personnes physiques, et dans les trois mois de leur
constitution pour les personnes morales.

 Mais il ne peut y avoir qu’une seule immatriculation. Il s’agit de la première


immatriculation au R.C. qu’on appelle immatriculation principale.

 Ainsi, un commerçant (personne physique ou personne morale) ne peut avoir


qu’un seul numéro d’immatriculation à titre principal car, l’immatriculation a un
caractère personnel, c’est-à-dire qu’elle est rattachée au commerçant, non à
son activité commerciale ou à ses établissements de commerce. S’il est établi
qu’un commerçant possède des immatriculations principales dans plusieurs
registres locaux ou dans un même registre local sous plusieurs numéros, il
peut être sanctionné et le juge peut procéder d’office aux radiations
nécessaires.
2.Les inscriptions complémentaires

 Si le nouvel établissement se trouve dans le ressort du tribunal où la


personne assujettie a son immatriculation principale, il y a lieu seulement
à inscription complémentaire, il ne s’agit pas d’une immatriculation mais
uniquement d’une inscription modificative.
 .*

3.Les immatriculations secondaires

 Si le nouvel établissement se situe dans le ressort d’un autre tribunal que celui
de l’immatriculation principale, il y a lieu à demander une immatriculation
secondaire au tribunal du lieu de la succursale ou de l’agence ou de la création
de la nouvelle activité, avec indication de l’immatriculation principale. Dans ce
cas, une inscription modificative doit également être portée au R.C. de
l’immatriculation principale.
2. Les inscriptions modificatives

 L’article 50 du Code de Commerce précise clairement que tout changement


ou modification concernant les mentions qui figurent sur le R.C. doit faire
l’objet d’une demande d’inscription modificative dans le mois qui suit le
changement. *
3. Les radiations

La radiation est le fait de rayer l’immatriculation du commerçant du R.C. par


exemple en cas de cessation totale de l’activité commerciale, en cas de décès
du commerçant, en cas de dissolution d’une société, etc.
Les radiations peuvent être requises par les intéressés eux-mêmes, soit
opérées d'office par ordonnance du président du tribunal.
Article 51 : Quand un commerçant cesse d' exercer son commerce ou vient à
décéder, sans qu'il y ait cession de fonds de commerce ou quand une société est
dissoute, il y a lieu de procéder à la radiation de l' immatriculation . Les
dispositions de l' alinéa précèdent s'appliquent pour la radiation de l‘
immatriculation d' une succursale ou d' une agence.

La radiation peut être requise par le commerçant, ou par ses héritiers, ou par le
liquidateur, ou par les gérants ou les membres des organes d' administration, de
direction ou de gestion de la société en fonction au moment de sa dissolution.
L' assujetti ne peut être rayé des rôles d' imposition à l' impôt des patentes
afférents à l' activité pour laquelle il est immatriculé, qu'en justifiant au préalable de
la radiation du registre du commerce.
Préalablement à toute radiation, les inscriptions doivent être apurées et les
créanciers gagistes informés.
Article 52 : En cas d' acquisition ou de location d' un fonds de commerce, il est
procédé sur le registre du commerce du précédent propriétaire ou du bailleur, à la
radiation de l' inscription du fonds cédé ou loué.

Article 53 : En cas de décès du commerçant et si le commerce doit être continué


dans l' indivision, une immatriculation nouvelle doit être demandée par chacun des
indivisaires.

En cas de partage, la radiation des indivisaires doit être demandée et une


immatriculation nouvelle requise par celui auquel le fonds est attribué.
Article 54 :

Est radié d' office tout commerçant:

1) frappé d' une interdiction d' exercer une activité commerciale en vertu d' une
décision judiciaire passée en force de chose jugée;

2) décédé depuis plus d' un an;

3) s'il est établi que la personne immatriculée a cessé effectivement depuis plus de
trois ans l‘ exercice de l' activité pour laquelle elle a été inscrite.
Article 55 :

Est radié d' office tout commerçant ou personne morale:

1) à compter de la clôture d' une procédure de redressement ou de liquidation


judiciaire;

2) au terme d' un délai de trois ans courant à compter de la date de la mention de


la dissolution.

Toutefois, le liquidateur peut demander la prorogation de l' immatriculation par voie


d' inscription modificative pour les besoins de la liquidation; cette prorogation est
valable un an, sauf renouvellement d' année en année.

Article 56 :

Les radiations d' office sont opérées en vertu d' une ordonnance du président du
tribunal.
Les effets de l’immatriculation

A l’égard des personnes physiques *

1. La présomption de commercialité

 Avec le nouveau code de commerce de , toute personne immatriculée au


R.C. est présumée avoir la qualité de commerçant.*
Que se passe-t-il si la personne ne se fait
pas immatriculée au Registre de commerce?

- D’une part, elle se voit privée de tous les droits dont bénéficient les
commerçants, par exemples : elle ne peut produire ses documents comptables
en justice pour faire preuve, ni invoquer la prescription quinquennale à l’égard
des non commerçants, ni revendiquer le droit à la propriété commerciale, etc.

- D’autre part, elle se trouve soumis à toutes les obligations* des


commerçants, par exemple, quand c’est dans son intérêt, elle ne peut invoquer le
défaut d’immatriculation pour se soustraire aux procédures de redressement ou
de liquidation judiciaires qui sont spéciales aux commerçants.
Enfin, le code de commerce sanctionne d’une amende de 1 000 à 5 000 dhs :

1°/ Tout commerçant, gérant ou membre des organes d’administration, de direction ou


de gestion d’une société commerciale, tout directeur d’une succursale ou d’une
agence d’un établissement ou d’une société commerciale, tenu de se faire
immatriculer au R.C. qui ne requiert pas dans les délais prescrits les inscriptions
obligatoires.

Cette amende concerne toutes les mesures d’inscription : le défaut


d’immatriculations, d’inscriptions complémentaires ou modificatives et le défaut
de radiation.

2°/ La même amende est encourue lorsque l’assujetti prend plusieurs immatriculations
principales.

3°/ Elle frappe aussi tout manquement à l’obligation de mentionner le numéro et le lieu
de l’immatriculation au R.C. dans les documents de commerce (factures, lettres, bons
de commandes…).  on en déduit que ces mentions sont obligatoires.
A l’égard des personnes morales

Dans notre ancienne législation, l’immatriculation au R.C. n’était pas


une condition pour l’acquisition de la personnalité morale, une société
commerciale jouissait de la personnalité morale dès sa constitution,
indépendamment de l’immatriculation au R.C.
Actuellement, avec les nouvelles lois relatives aux sociétés, celles-ci ne
jouissent de la personnalité morale qu’à partir de leur immatriculation
au R.C.
La tenue d’une comptabilité

Quelle est l’utilité de la


comptabilité ?

Pour le commerçant : bonne gestion et moyen de preuve

Pour les tiers : informations sur la situation du commerçant

Pour l’Etat: contrôle des déclarations fiscales.


L’obligation de tenue d’une
comptabilité

Les livres et Les règles relatives à


La
documents la tenue de la
preuve
comptables comptabilité et leurs
sanctions
Les livres et documents comptables

3 livres comptables sont obligatoires pour tous les commerçants:

C’est un registre où sont enregistrées chronologiquement


opération par opération et jour par jour les mouvements
Le livre Journal affectant les actifs et les passifs de l’entreprise. On y
enregistre par exemple toutes les ventes et tous les achats
de la journée, les factures payées, les salaires versés…

C’est un livre où sont reportées les écritures du livre -


journal ; il a pour objet de récapituler et d’enregistrer ces
Le grand livre écritures suivant le plan de comptes du commerçant. Il s’agit
en quelque sorte d’un recueil de tous les comptes ouverts
par l’entreprise commerciale.
C’est un registre où sont enregistrées chronologiquement
opération par opération et jour par jour les mouvements
Le livre affectant les actifs et les passifs de l’entreprise. On y
d’inventaire enregistre par exemple toutes les ventes et tous les achats
de la journée, les factures payées, les salaires versés…
Les règles relatives à la tenue de la comptabilité

1
Les documents comptables doivent être établis «sans blanc ni
altération d’aucune sorte. ( Art.22 de la loi 9.88).

12 Le livre journal et le livre d’inventaire sont cotés et paraphés sans frais


par le greffier du tribunal du siège de l’entreprise. Chaque livre reçoit un
numéro répertorié par le greffier sur un registre spécial. (Art.8 de la loi
9.88).
3
Les commerçants doivent conserver leurs documents comptables et
leurs pièces justificatives pendant 10 ans. ( Art.22 de la loi 9.88).

4
Les commerçants doivent classer et conserver pendant 10 ans, à partir
de leur date, les originaux des correspondances reçues et les copies de
celles envoyées. ( Art. 26 du Code de commerce).
Les sanctions applicables

Il existe 2 types de sanctions :

1
Les sanctions fiscales

Comme les documents comptables servent de base à l’établissement


des déclarations fiscales, ils peuvent faire l’objet de vérification de la
part des inspecteurs des impôts. Aussi, lorsque ces documents ne
respectent pas les normes prescrites par la loi 9-88, l’article 23 de cette
dernière laisse la faculté à l’administration des impôts de les rejeter et
d’établir une imposition forfaitaire. Elle peut même appliquer, le cas
échéant, des sanctions pécuniaires (majorations, indemnités de retard,
etc.)
2 Les sanctions pénales

S’il s’avère que le commerçant a falsifié les livres et documents comptables, il peut
être poursuivi pour banqueroute ou pour fraude fiscale ou pour faux en écriture du
commerce.

D’un autre côté, en cas d’ouverture d’une procédure de traitement, les dirigeants
d’une entreprise individuelle ou à forme collective risquent d’être poursuivis pour
banqueroute lorsqu’il se révèle qu’ils ont tenu une comptabilité fictive ou fait
disparaître des documents comptables de l’entreprise ou de la société ou s’ils se sont
abstenus de tenir toute comptabilité prescrite par la loi.

Par ailleurs, la loi de finances 1996-1997 a, pour la première fois, incriminé la fraude
fiscale ; cette loi prévoit cinq faits qui peuvent constituer la fraude fiscale, parmi
lesquels la production d’une comptabilité fausse ou fictive et la soustraction ou la
destruction des documents comptables.
La preuves par les documents comptables

*L’un des intérêts majeurs de la tenue de la comptabilité pour le commerçant est


qu’elle peut lui servir de preuve à l’égard des autres commerçants.

*Les règles relatives à la preuve sont demeurées prévues par le code de


commerce dans ses articles 19 à 26.

* Deux sortes de questions se posent à ce sujet : l’une relative à la force probante


des documents comptables, l’autre concerne les modes de production de ces
documents en justice.
La force probante des documents comptables

Il existe 2 cas d’espèce:

Les documents comptables sont invoqués comme preuve contre le


commerçant qui les tient :

Exemple :

Un détaillant achète de la marchandise de chez son fournisseur mais il prétend ne


pas l’avoir reçue, pourtant, dans les livres de ce détaillant, il est fait mention de sa
réception. Dans ce cas, le fournisseur peut-il invoquer les livres du détaillant comme
preuve contre ce dernier d’avoir reçu la marchandise ?
En réalité, ces écritures constituent un aveu du commerçant. C’est pourquoi l’article
20 du nouveau code de commerce a prévu expressément que les tiers peuvent
opposer au commerçant le contenu de sa comptabilité.
Mieux encore, cette comptabilité peut servir de preuve contre lui alors même qu’elle
soit « irrégulièrement tenue ».
Les documents comptables invoqués comme preuve par le commerçant
qui les tient

L’un des intérêts de la tenue de la comptabilité pour le commerçant est qu’elle peut
lui servir de preuve à l’égard des tiers.

Toutefois, il convient de distinguer, suivant que le tiers est un commerçant ou un


non-commerçant.
• Preuve dirigée par un commerçant contre un commerçant:

Des dispositions de l’article 438 DOC on a déduit une règle générale suivant laquelle
nul ne peut se constituer une preuve à soi-même.

L’article 19 du code de commerce déroge cependant à cette règle en admettant


qu’une comptabilité régulièrement tenue est admise par le juge pour faire preuve entre
les commerçants à raison des faits de commerce.

Par conséquent, en cas de litige entre commerçants à propos de leurs affaires


commerciales, chacun peut invoquer ses propres documents comptables pour faire
preuve contre l’autre, à condition qu’ils soient régulièrement tenus.
• Preuve dirigée par un commerçant contre un non commerçant:

Contrairement à l’hypothèse précédente où les commerçants se trouvent à égalité des


preuves, les documents comptables d’un commerçant ne peuvent, en principe, revêtir
une force probante à l’égard d’un non-commerçant. En plus du fait que ce dernier n’a
pas de moyens de défense pour faire face aux documents du commerçant, il faut
rappeler qu’en matière d’actes mixtes les règles du droit commercial, notamment celle
de la liberté de la preuve, ne peuvent être opposées au non-commerçant (art. 4) ; ceci
sans oublier que les documents du commerçant sont des preuves de sa propre
création.

Néanmoins, on peut trouver une atténuation à ce principe dans la disposition de


l’article 433 DOC qui a été reprise par l’article 21 du code 1996 suivant laquelle
« lorsque les documents comptables correspondent à un double qui se trouve entre
les mains de la partie adverse, ils constituent pleine preuve contre elle et en sa
faveur ».

Il faut déduire de cet article qu’il suffit que le non-commerçant détienne une copie de
ces documents, pour que celle-ci constitue une preuve contre lui ou en sa faveur.
Les modes de production en justice

Les documents comptables peuvent donc être invoqués en justice comme preuve
de leurs allégations soit par le commerçant qui les tient, dans ce cas il les mettra
de sa propre volonté entre les mains de la justice, soit par les tiers, et la loi met à
leur disposition deux procédés : la communication et la représentation. Mais le
juge peut ordonner d’office l’un ou l’autre de ces procédés, c’est-à-dire sans que
ce soit requis par les parties.
La communication

« La communication est la production intégrale des documents comptables ». Elle


consiste donc pour le commerçant de mettre toute sa comptabilité à la disposition de
la partie adverse. L’article 24 laisse toutefois aux parties la liberté de décider de la
manière dont la communication doit être établie - notamment la remise des
documents à un expert - et à défaut d’accord, de les déposer au secrétariat-greffe du
tribunal.
C’est dire le danger que présente la communication pour le commerçant qui verra
tous les secrets de son commerce dévoilés à son adversaire.

C’est pourquoi l’article 24 du code de 1996 a prévu des cas exceptionnels où la


communication peut être ordonnée en justice, à savoir « les affaires de succession,
de partage, de redressement ou de liquidation judiciaire et dans les autres cas où
ces documents sont communs aux parties ».
On remarquera donc que la communication se justifie dans ces affaires par deux
raisons : soit que les adversaires ont le même droit sur ces documents (succession,
partage de société, etc.), soit par la cessation de l’activité du commerçant
(redressement ou liquidation judiciaire, le commerçant ne courant plus aucun danger
à dévoiler sa comptabilité).
La représentation

« La représentation consiste à extraire de la comptabilité les seules écritures qui


intéressent les litiges soumis au tribunal » (art. 23 code commerce).

Aussi, la représentation se distingue-t-elle de la communication en ce que :

- seules les parties de la comptabilité qui concernent le litige en question sont


produites en justice ;

- les documents sont examinés par le juge lui-même ou par un expert nommé par
lui afin d’y extraire les écritures concernant le procès, ils ne peuvent donc être
confiés à l’adversaire ;

- enfin, et par conséquent, la représentation n’est pas limitée aux situations


énumérées par l’article 24.
Il reste à signaler que si le commerçant refuse, sur injonction du juge, de produire
sa comptabilité, ou s’il déclare ne pas avoir de comptabilité, le juge peut déférer le
serment à l’autre partie pour appuyer ses prétentions (art. 25).

Si cette dernière prête ce serment elle sera alors crue sur sa parole et gagnera
son procès au détriment du commerçant qui a refusé de produire sa comptabilité
ou qui a déclaré ne pas en avoir.
Les activités commerciales

On a vu que :

• Le code de commerce de 1996 énumère les activités commerciales dans son


article 6 et dans son article 7.

• Etant donné que le domaine commercial est un domaine très dynamique la


pratique commerciale voit de jour en jour se créer des activités nouvelles qu’il
est impossible au législateur de prévoir à l’avance raison pour laquelle le
législateur marocain a insérer dans le code de commerce de 1996 l’article 8 qui
précise clairement que:

« La qualité de commerçant s'acquiert également par l' exercice habituel ou


professionnel de toutes activités pouvant être assimilées aux activités
énumérées aux articles 6 et 7 ».
« Pouvant être assimilées »

Plusieurs questions nous passent par l’esprit:

*Comment faire pour commercialiser telle ou telle activité ?

*Comment savoir qu’une activité donnée peut être « assimilée » à


celles énumérées par le code et sur la base de quels critères ?

*Qui va les assimiler / leur accorder ce critère de commercialité ?


Donc tout cela nous pousse à nous demander selon quels critères de la
commercialité ?

La doctrine et la jurisprudence ont détecté ces critères à partir de la liste même


des activités énumérés par le code.

Ces critères sont de deux sortes: les uns d’ordre économique, les autres de
nature juridique.
Les critères économiques

Il s’agit de la spéculation et de l’entremise dans la circulation des richesses.


Le critère de la spéculation

C’est la recherche du profit, du bénéfice. C’est un critère qui s’applique effectivement


à toutes les activités énumérées par le code.

Ce critère permettrait certainement de mettre hors des frontières du droit commercial


tous les secteurs économiques qui s’exercent en dehors de la recherche du profit. Il
en est ainsi du secteur social ( le travail associatif = les association).

Mais attention ! Ce même critère risque d’impliquer dans le domaine commercial


toutes les activités que le législateur a délibérément écartées de la commercialité et
qui sont pourtant animées par le profit. C’est le cas de l’agriculture, de la pêche, des
professions libérales …

Donc… Ce critère, à lui seul, est insuffisant pour caractériser la commercialité.


Le critère de l’entremise dans la circulation des richesses

Suivant ce critère, tout acte qui s’interpose dans la circulation des richesses entre la
production et la consommation est un acte de commerce.

C’est en vertu de ce critère que sont exclues les activités de production telles que
celles de l’extraction des richesses comme l’agriculture et la pêche.

Mais l’entremise reste aussi insuffisante pour qualifier l’activité commerciale car :
+ D’une part, actuellement le droit commercial ne se limite plus à l’entremise, il s’est
étendu même à certaines activités de production comme l’exploitation des mines
depuis 1951 et l’exploitation des carrières avec le code de 1996.

+ D’autre part, un acte d’entremise effectué sans intention de spéculation reste en


dehors des frontières du droit commercial, exemple : les coopératives des affaires
sociales des différents secteurs administratifs et économiques (des ministères, des
banques, des offices …).

 L’entremise est donc bien un critère de la commercialité, mais il est, comme le


critère de la spéculation, insuffisant à lui seul ; d’où le recours à d’autres critères, qui
sont juridiques cette fois.
Les critères juridiques

Ils sont au nombre de 2, le critère de l’entreprise et celui du fonds de commerce.


Le critère de l’entreprise

Pour qu’un acte soit commercial, il faut qu’il soit réalisé en entreprise, c.à.d. une
répétition professionnelle d’actes qui repose sur une organisation préétablie.
Ce critère se base sur un argument textuel très solide surtout que les art. 6 et 7
ont fait disparaître les actes de commerce à titre isolé. Pour être commerciales,
toutes les activités énumérées par ces articles doivent être exercées de manière
professionnelle ou habituelle, donc par entreprise.

Cependant, il ne faut pas oublier qu’il existe un certain nombre d’activités qui
sont exercées en entreprise et qui ne sont pas commerciales pour autant, telles
que les activités agricoles et les professions libérales qui sont des entreprises,
mais civiles. (Sauf si elles sont exploitées dans le cadre d’une société
commerciale par la forme).
Le critère du fond de commerce

De ce critère on a surtout pris en considération l’élément fondamental du fonds


de commerce, la clientèle.

L’acte de commerce serait celui qui est accompli par un professionnel qui réunit
autour de son activité une clientèle maintenue et développée grâce aux autres
éléments de son commerce et à son art professionnel.

Cependant il faut noter qu’il n’y a pas que le commerce qui a pour base la
clientèle, même les activités civiles reposent sur la clientèle comme les
professions libérales (les avocats, les médecins …).
EN BREF :

Aucun de ces critères, qu’il soit économique ou juridique, ne permet à lui seul de
qualifier les activités à commercialiser et le législateur s’est, encore une fois,
contenté de donner une énumération des activités commerciales. Cependant, tout
en laissant la possibilité à la jurisprudence d’ « assimiler » des activités à celles qu’il
a énumérées, il s’est abstenu de mettre à sa disposition le moindre critère pour s’y
faire. Nous en déduisons que la jurisprudence continuera, comme par le passé, de
procéder par la combinaison de ces différents critères suivant les cas d’espèce qui
se présenteront à elle.
L’article 6 du nouveau code a donc énuméré un grand nombre d'activités
commerciales que nous pouvons ranger dans trois secteurs :

- Les activités de production

- Les activités de distribution

- Les activités de services.


Les activités de production

Ce sont des activités dont l’exploitation n’est pas précédées d’une circulation
antérieure, autrement dit les exploitants ne vendent que leur propre production et
ne spéculent pas sur des produits qu’ils achètent. Le critère d'exclusion de ces
activités n'est autre que celui de l'absence d'entremise dans la circulation des
richesses.

Actuellement, les seules activités de production de caractère commercial, sont la


recherche et l’exploitation des mines et des carrières (art. 6-4°), c’est à dire les
industries extractives.
On remarquera que l’agriculture et la pêche, qui sont aussi des activités de
production, sont restées dans le domaine civil.

Concernant l'agriculture, il ne peut s’agir bien entendu que des exploitations agricoles
traditionnelles ; les cultivateurs et les éleveurs traditionnels ne sont pas des
commerçants même s’ils achètent leurs produits comme les semences, les engrais
ou les animaux qu’ils revendent ; par contre, les exploitations agricoles modernes
(d’agroalimentaire ou d’élevage industriel) ne peuvent être exclues du domaine
commercial.

Il en est de même en ce qui concerne la pêche traditionnelle qui ne peut être inclue
dans le commerce.
Fait partie également du domaine civil la production intellectuelle (les créations de
l’esprit). Restent donc toujours régis par le droit civil les auteurs d’ouvrages, les
créateurs de nouvelles inventions (les inventeurs de logiciels par exemple), le
compositeur d’une œuvre musicale, l’artiste peintre… qui vendent les produits de leur
création. Il en est de même pour les professions libérales (les médecins, les avocats,
les architectes, etc.)
Les activités de distribution

La distribution est l’ensemble des opérations par lesquelles les produits sont
répartis entre les consommateurs.

Cependant, la distribution peut avoir lieu, soit de manière instantanée : c’est tout
simplement l’activité d’achat pour revente, soit de façon périodique ou continue :
c’est ce qu’on appelle la fourniture.

Deux activités de distributions se dégagent donc de l'art. 6 : l’achat pour


revente et la fourniture.
L’achat pour revendre

L’article 6 code de commerce consacre cette activité dans deux alinéas différents,
suivant l’objet de l’activité : le 1°/ concerne les meubles, le 2°/ concerne les
immeubles.

Qu’il s’agisse de meubles ou d’immeubles, le code exige trois conditions pour que
l’activité soit commerciale. Il faut :

- un achat initial ;

- que l’achat porte sur des biens meubles ou immeubles (l’objet) ;

- et avoir l’intention de les revendre soit en nature, soit après transformation.


1 C’est toute acquisition à titre onéreux. Elle doit
avoir lieu en contrepartie d’un équivalent
L’achat monnayable (au moyen d’un prix ou d’un
échange).

Il s’agit non seulement de l’achat de meubles


L’objet
pour les revendre, mais aussi des immeubles.
L’objet

Les immeubles
Les meubles

L’article 6-3° considère désormais


- Les meubles corporels sont ceux qui comme activité commerciale « l’achat
ont une consistance physique, un corps d’immeubles en vue de les revendre ».
matérialisé : le cuir, le bois, le tissu, les La spéculation immobilière ne pouvait
montres, les vêtements… plus rester en dehors du droit
- Les meubles incorporels sont des commercial, d’autant plus que les
biens dépourvus de la matérialité enjeux dans le domaine immobilier
physique : les fonds de commerce, les sont considérables, il suffit de penser
brevets d’invention, les marques de aux risques encourus, surtout par les
fabrique, les actions etc. fournisseurs dépourvus de garanties,
en cas de cessation de payement.
3

L’intention de revendre en l’état ou après


transformation

Cette condition comprend 2 éléments :

Les opérations d’achat des biens meubles ou


immeubles ne peuvent constituer une activité
commerciale que lorsqu’elles sont effectuées avec
l’intention de les revendre ; le code dit « en vue de les
revendre ». Ceci implique 2 conséquences :
L’intention de * L’intention de revendre doit être le motif de l’achat, ce
revendre qui exclue les achats pour usage personnel.
* L’intention de revendre doit exister au moment de
l’achat : c’est-à-dire
- d’abord, peu importe que la revente ait lieu ou non
(exemple les produits périssables) ;
- ensuite, peu importe que la revente soit faite sans
bénéfices (les ventes à perte) ;
- enfin, peu importe que la vente précède l’achat
(ventes sur commande).
*En ce qui concerne les meubles:

L’article 6-1° considère comme activité commerciale l’achat


de meubles « en vue de les revendre, soit en nature, soit
après les avoir travaillés et mis en œuvre ». Il s’agit dans
ce dernier cas tout simplement des industries de
La revente en
transformation, exemples : la filature, le tissage, la
l’état ou après
confection, etc. Ainsi, nous pouvons intégrer dans ce secteur,
transformation
aussi, certaines petites entreprises comme la menuiserie, la
boulangerie ou la pâtisserie.

• En ce qui concerne les immeubles:

L’article 6-3° stipule que les immeubles peuvent


être revendus « soit en l’état, soit après transformation ».
Ce qui signifie qu’est commerçant, soit celui qui a pour
profession l’achat des terrains nus ou des bâtiments en vue
de les revendre tels qu’ils sont, soit celui qui achète des
terrains nus et y édifie des bâtiments en vue de les revendre.
La fourniture

C’est le contrat par lequel le fournisseur s’engage, moyennant un prix, à


délivrer des produits qu’il se procure (achète) préalablement aux livraisons
ou à effectuer des services à ses clients, de manière périodique ou
continue. C’est pourquoi le contrat de fourniture est un contrat à exécution
successive.

La fourniture peut concerner et les biens (les produits alimentaires ou


industriels, l’eau, l’électricité et le gaz) et les services, fournis de manière
périodique et régulière (les services d’entretien et de réparations des
appareils, machines, véhicules, les services rendus en matière de postes
et télécommunications, le service de gardiennage…)
Les activités de service

Il s’agit d’activités qui consistent à exécuter un travail au profit des clients


ou de mettre à leur disposition l’usage temporaire de certains biens.
Trois catégories d’activités de services se dégagent de l’art. 6.

Les services de l’intermédiation

Les services financiers

Les autres services


Les services de l’intermédiation

L’objet de ces activités réside seulement dans l’information, le conseil et l’assistance


aux tiers cocontractants.

Ce sont en l’occurrence, suivant l’article 6-9°, le courtage, la commission et toutes


autres opérations d’entremise. Il s’agit aussi des bureaux et agences d’affaires
auxquels on assimile les agences de voyages, d’information et de publicité
(article 6-13°).

Précisons au préalable que les activités d’intermédiation sont commerciales quelle


que soit la nature du contrat qui sera conclu entre les parties. Même si l’objet du
contrat est civil, l’activité d’intermédiation est commerciale (par exemple :
l’intermédiation dans le domaine agricole).
Les services financiers

C’est l’ensemble des activités qui ont pour objet la spéculation sur l’argent.

L’alinéa 7 de l’article 6 mentionne la banque, le crédit et les transactions


financières, mais il faut aussi ajouter les assurances (al. 8) qui visent d’ailleurs
la spéculation sur l’argent (les primes d’assurance).

Il est vrai qu’on assiste actuellement à une imbrication de ces activités entre
les différents établissements financiers : les banques, les sociétés de
financement, les établissements financiers publics et semi-publics… Or, ce que
vise le code de commerce, ce sont les activités commerciales et non pas les
institutions. C’est l’exercice de ces activités financières qui est pris en
considération pour la commercialité de tel ou tel organisme financier, qu’il soit
privé ou public. Ces activités sont commerciales quel que soit l’organisme qui
les exerce…
Les autres services

Quatre activités prévues par l'article 6 peuvent être rangées dans ce


cadre.

1 – L'activité industrielle

L’art. 6-5° parle d’activité industrielle. Il s’agit de toute activité qui consiste à
effectuer des travaux sur des biens meubles ou immeubles.
Mais à la différence de l'achat pour revente après transformation où il y a achat de
la matière première qui sera transformée pour être revendue (qui est une activité
de distribution), l'article 6 désigne par activités industrielles celles où les produits
ou matières premières sont fournis à l'industriel par ses clients à charges pour lui
de les leur restituer après transformation (l'industriel offre seulement son service).
Mentionnons enfin dans le cadre des autres services, l'extension de la
commercialité pour la première fois à l’artisanat, l’imprimerie et l’édition, le
bâtiment et les travaux publics.
L’activité industrielle peut également avoir pour objet les immeubles (les
entreprises ayant pour objet d’effectuer des travaux sur des immeubles tels que le
nivellement et le terrassement et qu’on appelait les manufactures immobilières).
2 - La location de meubles

En vertu de l’art 6 - 1° et 2° toute location des biens meubles (voitures,


machines, bijoux, équipements pour l’organisation des fêtes …) est une activité
commerciale.
Le législateur de 1996 n'a pas commercialisé les opérations de location des
immeubles. L’achat d’immeubles en vue de leur location demeure donc une
activité civile.

3- Le transport
La commercialité du transport se base sur le fait qu’il participe à la circulation
des richesses, l’art. 6-6° s’est contenté de prévoir le « transport » pour
englober tous les modes de transport et éviter ainsi toute énumération, qu’il
s’agisse du transport des personnes ou des marchandises et quel que soit le
mode de transport (aérien, terrestre ou maritime).
4 - L’exploitation de locaux à usage public:

Salles de ventes aux enchères publiques des marchandises, les magasins,


les entrepôts , l’organisation de spectacles publics à caractère commercial,
c'est à dire dans un but lucratif (théâtre, cinéma, salles de conférences et lieux
des manifestations sportives professionnelles). Par contre, lorsque
l’organisation du spectacle est faite dans un but intellectuel, ou de
bienfaisance, ou lorsqu’il s’agit d’un spectacle sportif amateur, elle est exclue
du domaine du droit commercial.

Quant à l’industrie hôtelière (l’hôtellerie et la restauration), on ne peut soutenir


qu’il s’agit d’une activité civile du moment qu'il s'agit d'exploitation de locaux à
usage public.
Les actes de commerce

Les actes de commerce ne confèrent pas la qualité de commerçant à celui


qui en fait usage, néanmoins ils donnent lieu à l’application des règles du
droit commercial.

Rentrent dans cette catégorie les actes de commerce par la forme (art.9), les
actes de commerce par accessoire (art.10) et les actes mixtes (art.4).
LES ACTES DE COMMERCE PAR LA
FORME

Les actes de commerce par la forme sont des actes qui sont toujours
commerciaux quelle que soit la qualité des parties (commerçants ou non
commerçants) et quel que soit l’objet de l’opération qui leur donne naissance
(commerciale ou civile).

Ces actes sont la lettre de change et les sociétés commerciales (la S.A., la
SARL, la société en nom collectif, la société en commandite simple et la
société en commandite par actions).
LA LETTRE DE CHANGE

Du fait que le L.C. soit un acte de commerce par la forme, il résulte les
conséquences suivantes :

1°/ Les personnes qui s’obligent par L.C. sont soumises aux règles du droit
commercial : Mais ceci ne veut pas dire que celui qui signe habituellement des
L.C. acquiert la qualité de commerçant. Il est tout au plus assujetti aux règles
commerciales de la capacité et de la compétence judiciaire.

2°/ La L.C. est commerciale quelle que soit la cause pour laquelle elle a été
signée : Exemple : l’achat par un non commerçant d’un téléviseur à crédit au
moyen de lettres de change : bien que la cause de la L.C. pour ce consommateur
est civile, la L.C. reste commerciale.
LES SOCIETES COMMERCIALES

En principe, les sociétés devraient, comme les personnes physiques, obéir


aux mêmes critères de la commercialité, c’est-à-dire qu’une société serait
civile ou commerciale suivant l’objet de son activité.

Cependant, la SA, la société en commandite par actions et la SARL, même


ayant un objet civil, sont devenues des sociétés commerciales par la forme
depuis la législation du protectorat. De son côté, la loi 5/96 a rendu
commerciales par la forme même la société en nom collectif et la société en
commandite simple.
LES ACTES DE COMMERCE PAR
ACCESSOIRE

L’article 10 du nouveau code stipule : «sont également réputés actes de


commerce, les faits et actes accomplis par le commerçant à l’occasion de
son commerce» ; ce sont donc les actes de commerce par accessoire.

Ces actes sont en réalité de nature civile et, lorsqu’ils sont effectués par un
commerçant pour les besoins de son commerce, ils acquièrent la qualité
d’actes de commerce. Exemple, le commerçant qui achète un camion pour
livrer ses marchandises, ou du mobilier pour son agence d’affaires ou des
machines pour son usine…
LES ACTES MIXTES

Ce sont des actes qui sont commerciaux pour une partie et civils pour l’autre.
Exemple : un consommateur qui achète des produits ou de la marchandise
chez un commerçant ; cet acte a une double qualité : il est civil pour le
consommateur et commercial pour le commerçant.

C’est le cas pour toutes les ventes au détail ou ventes à la consommation :


l’acte est commercial pour le vendeur et civil pour le consommateur.

L'article 4 du code de 1996 dispose que «lorsque l’acte est commercial pour
un contractant et civil pour l’autre, les règles du droit commercial s’appliquent
à la partie pour qui l’acte est commercial ; elles ne peuvent être opposées à
la partie pour qui l’acte est civil sauf disposition spéciale contraire ».
Par conséquent, les solutions qui s'appliquent en la matière sont les
suivantes :
1 - La compétence judiciaire

Actuellement, avec la création des tribunaux de commerce, la loi a confié au


commerçant de convenir avec le non commerçant d’attribuer la compétence au
tribunal de commerce pour connaître des litiges pouvant les opposer à l’occasion de
l’exercice de l’activité du commerçant.

Ce qui laisse, en principe, le choix au non commerçant d'assigner le commerçant


devant le tribunal civil ou commercial ; alors que le commerçant n'a pas d'autre choix
que de poursuivre le non commerçant devant le tribunal civil.
Or, actuellement, avec la prolifération des contrats d'adhésion attribuant compétence
aux tribunaux de commerce, c'est le consommateur qui n'a désormais plus de choix.
2 - La preuve
La jurisprudence a appliqué le principe suivant lequel le régime des preuves
s’apprécie en fonction de la personne contre laquelle la preuve doit être faite.
Par conséquent, dans un acte mixte :
- le commerçant ne peut invoquer la liberté de la preuve contre le non
commerçant, il ne peut établir la preuve à l’égard de ce dernier qu’en se
conformant aux règles du droit civil (nécessité d'un écrit lorsque l’opération
excède 10 000 dhs).
- inversement, lorsque le non commerçant doit fournir la preuve contre le
commerçant, la preuve sera libre pour lui (c’est-à-dire même par témoins).
3 - La prescription

Avant le code de 1996 il était fait application des règles du D.O.C. qui prévoyait
deux prescriptions :

- une prescription de 5 ans, s’agissant d’obligations contractées entre


commerçants pour les besoins de leur commerce, et une prescription de 2
ans et parfois de 1 an s’agissant de certaines obligations particulières entre
commerçants et non commerçants ;

- la prescription en matière civile de 15 ans.

Actuellement, avec le nouveau code, lorsqu’il s’agit des actes mixtes, cette
prescription est unifiée ; l’article 5 a prévu désormais une seule prescription de
5 ans, qu’il s’agisse de relations entre commerçants à l’occasion de leur
commerce ou de relations entre commerçants et non commerçants.
Le fond de commerce

Le fonds de commerce est une notion juridique utilisée en matière commerciale et


faisant référence à un ensemble d'éléments corporels (stocks de marchandises,
matériel...) et incorporels (clientèle, achalandage...).

Sur le plan juridique, le fonds de commerce est considéré comme un bien meuble
incorporel. Le fonds de commerce doit lui-même être distingué de l'ensemble des
éléments qui le compose.

L’art. 79 du code de 1996 définit le F.C. comme étant « un bien meuble


incorporel constitué par un ensemble de biens mobiliers affectés à
l’exercice d’une ou de plusieurs activités commerciales ».
LES ELEMENTS DU F.C

Ces éléments sont traditionnellement divisés en deux catégories, suivant


leur nature, en éléments corporels et d’autres incorporels.
LES ELEMENTS CORPORELS

Il s’agit du mobilier commercial (les bureaux, les fauteuils, les chaises, les
comptoirs…), des marchandises (objets destinés à la vente) et du matériel et
l’outillage (les appareils et machines, les moyens de transport…)

Il faut noter cependant que ces éléments corporels n’ont pas toujours une
importance dans un F.C., par conséquent, bien que ces éléments corporels
fassent partie du F.C., l’acquéreur du F.C. peut parfaitement se passer du
matériel, outillage et mobiliers anciens.

Par ailleurs, il existe bien des F.C. qui n’ont pas de marchandises tels que les
fonds des courtiers et agents d’affaires…
Il reste que, ce sont les éléments incorporels qui confèrent son importance au
F.C.
LES ELEMENTS INCORPORELS

Ce sont les éléments les plus divers du F.C. et les plus importants.
1 - La clientèle : La clientèle est la faculté de grouper les clients habituels au
commerce. C’est l’élément le plus important du F.C. ; d’ailleurs, en vertu de l’art. 80
du code de commerce, la clientèle est devenue un élément obligatoire du F.C. Ce
dernier ne peut exister sans la clientèle.

2 - Le nom commercial : C’est l’appellation empruntée par le commerçant pour


l’exercice de son commerce : Etablissement Yasmina ..

3 - L’enseigne : C’est un signe distinctif qui sert à individualiser un établissement


commercial : exp. la coquille de Shell, le petit homme de neige de Michelin, CTM…

4 - Les licences : L’art. 80 parle des licences, mais il s’agit aussi des autorisations
et des agréments. Elles sont accordées par les autorités administratives concernées
pour l’exploitation de certains F.C., suivant le domaine d’activité : tourisme, transport,
hôtellerie, restauration, cinéma, vidéo, boissons alcooliques…
5 - Le droit au bail : Ce droit n’a d’intérêt que dans le cas où le
commerçant n’est pas propriétaire du local dans lequel il exerce son
commerce. Il est désigné dans la pratique par l’expression de « propriété
commerciale », ce qui exprime la protection accordée par le législateur aux
locataires de locaux à usage commercial contre les éventuels abus des
propriétaires des murs qui pourraient avoir des conséquences néfastes sur
le commerçant. De plus, il est difficile de concevoir une vente d’un F.C.
sans local.

6 - Les droits de propriété industrielle :


L’art. 80 dresse toute une énumération de ces droits ; il s’agit des brevets
d’invention, des marques de fabrique, de commerce et de service, des
dessins et modèles industriels…
LES CONTRATS PORTANT SUR LE FONDS DE
COMMERCE

Le F.C. peut être vendu, affecté en nantissement, et être mis en location.

La vente du fond de commerce

Vu ses particularités commerciales, la vente du F.C. a fait l’objet d’une


réglementation spéciale par le code de 1996.
Elle prévoit en effet des conditions particulières au contrat de vente du F.C. et
partant, des effets spéciaux.
LES CONDITIONS DE LA VENTE

Comme tout contrat, la vente du F.C. doit obéir aux conditions de fond
générales en la matière : le consentement, la capacité commerciale, l’objet de
la vente et le prix.
Quant aux conditions de forme, et afin de protéger l’acquéreur, l’article 81 du
code de commerce impose la rédaction d’un écrit.
Mais l’écrit ne doit pas prendre obligatoirement la forme authentique, il peut être
seulement sous seing privé.

LES EFFETS DE LA VENTE

Si la vente du F.C. fait l’objet d’une réglementation spéciale, c’est justement


pour protéger tous les intérêts en présence.
a - Les règles protectrices des droits de l’acquéreur

Il s’agit d'abord des règles de droit commun de la vente qui posent certaines
obligations à la charge du vendeur : qui doit transférer la propriété du F.C. à
l’acheteur, garantir l’acheteur contre les vices cachés du F.C. en plus de
l’obligation de non concurrence.

En outre le code de 1996 a imposé au vendeur d'inscrire un certain nombre de


mentions obligatoires destinées à la protection de l’acquéreur (v. art. 81)
b - Les règles protectrices des droits du vendeur
L’acheteur du FC a pour obligation principale le paiement du prix convenu.
Devant l’importance de l’investissement, un crédit est souvent consenti par le
vendeur à l’acquéreur du FC ; aussi, le législateur offre des garanties légales au
vendeur du FC.

1 - Le privilège du vendeur
Pour pouvoir bénéficier de ce privilège, le vendeur doit l’inscrire au RC. Le
vendeur doit, à peine de nullité, procéder à cette inscription dans les 15 jours de la
date de l’acte de vente.
L’inscription de ce privilège fera alors bénéficier le vendeur d’un droit de suite et
d’un droit de préférence.

2 - L’action résolutoire
Au moment de l’inscription de son privilège, le vendeur peut, en plus et en même
temps, opter pour l’action résolutoire dans la perspective de récupérer son FC
dans le cas où il y verrait un intérêt. A défaut de paiement, elle lui permettra
d’obtenir l’effacement rétroactif du contrat de vente du FC pour inexécution par
l’acquéreur de son obligation de payer le prix.
c - Les règles protectrices des droits des créanciers du vendeur

Un commerçant doit normalement, préalablement à la vente de son FC, procéder


à l’apurement de sa situation vis- à- vis de ses créanciers ; ce qui n’est pas
toujours le cas. C’est en prévision de certaines pratiques malhonnêtes que le
législateur a instauré des règles pour protéger ces créanciers.
Dans ce but, trois mécanismes complémentaires sont mis au point par le
législateur :

1 - La publicité

- Dépôt : Pour que les créanciers soient mis au courant de l’opération de vente
du FC, l’art. 83 du nouveau code impose tout d’abord, une fois l’acte de vente
enregistré, de déposer une expédition de l’acte notarié ou un exemplaire de
l’acte sous seing privé dans les 15 jours de sa date au secrétariat-greffe du
tribunal.

- Publication au RC : Ensuite, un extrait de cet acte doit être publié au RC.


- Publications au BO et journaux d’annonces légales. : Enfin, une double
publication doit être entreprise :
* Une première publication de tout l’extrait inscrit au RC est effectuée sans délai
par le secrétaire-greffier au BO et dans un journal d’annonces légales aux frais
des parties.
* Cette publication doit être renouvelée par l’acquéreur entre le 8ème et le 15ème
jour après la première insertion.

- La sanction : Etant destinés aux créanciers, le défaut de dépôt et de publicité


a pour conséquence que la vente du FC leur est inopposable et l’acheteur reste
tenu des dettes du vendeur (Art. 89). La jurisprudence est claire à ce sujet, elle
considère que l’acquéreur du fonds « n’est pas libéré vis-à-vis des tiers
créanciers. Il demeure susceptible d’être actionné par les créanciers du
vendeur ». En outre, il reste redevable même à l’égard de l’administration fiscale.
2 - L’opposition

Une fois la seconde publicité accomplie, les créanciers du vendeur, même si leur
dette n’est pas encore exigible, ont un délai de 15 jours pour former opposition
au tribunal.
Il ne s’agit pas d’une opposition à la vente du FC, mais au paiement de son prix
au vendeur. Par conséquent, le prix de vente doit rester consigné entre les
mains de l’acheteur pendant le délai de l’opposition et même après ce délai au
cas où des oppositions seraient formées; s’il passe outre cette consignation et
paie quand même le vendeur, il ne sera guère libéré vis-à-vis des tiers (Art . 89).
Afin de remédier à cette situation de blocage du prix de vente, l’art. 85 permet
au vendeur, après l’écoulement d’un délai de 10 jours de l’expiration du délai
des oppositions, de saisir en référé le président du tribunal afin de l’autoriser à
percevoir son prix à condition de verser à la caisse du tribunal une somme
suffisante, fixée par le président, pour désintéresser les créanciers opposants.

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