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PLAN:

•1 I – Les composantes du marché du travail


•2 II – Les mesures du chômage
•3 III – Les différentes formes de chômage
• 3.1 A – Selon la nature du chômage
• 3.2 B – Selon le courant de pensée
• 3.2.1 1 – Pour les libéraux
• 3.2.2 2 – Pour les keynésiens
• 3.3 C – Selon le type de chômeurs
• 3.3.1 1 – Chômage de conversion
• 3.3.2 2 – Chômage répétitif
• 3.3.3 3 – Chômage d’exclusion (long terme)
• 4 IV – Les causes du chômage en général
– 4.0.1 1 – Accroissement de la population active
– 4.0.2 2 – Affaiblissement de la croissance et de la demande
globale depuis le début des années 1970
– 4.0.3 3 – Concurrence
– 4.0.4 4 – Les politiques économiques adoptées par le
gouvernement
– 4.0.5 5 – Le problème de la qualification
– 4.0.6 6 – Accélération du progrès technique et du machinisme
– 4.0.7 7 – L’incertitude
– 4.0.8 8 – La plus grande sélection des employeurs
– 4.0.9 9 – Les indemnités de chômage
• 5 V – Les indemnités de chômage
• 6 VI – Les conséquences du chômage
• 6.0.1 1 – pour le chômeur
• 6.0.2 2 – pour l’entreprise
• 6.0.3 3 – pour le salarié
• 6.0.4 4 – pour l’Etat
• 6.0.5 5 – pour la région
• 7 VII – Les analyses théoriques du chômage
• 7.1 A – Le chômage libéral
• 7.1.1 Le marché du travail :
• 7.1.2 Le chômage
• 7.1.3 Les mécanismes du marché du travail
• 7.2 B – Le chômage keynésien
• 7.2.1 Critique
• 7.2.2 Le marché du travail
• 7.2.3 Comment se détermine l’emploi ?
• 7.2.4 Le chômage
• 7.2.5 Qui peut intervenir pour relancer la demande ?
• 7.3 C – L’analyse Marxiste
• 7.3.1 Les marxistes critiquent le système capitaliste
• 7.3.2 Explications
• 7.3.3 Solution
• 7.4 D – Faut-il baisser le coût du travail pour créer des emplois ?
• 7.4.1 1 – La baisse du coût du travail peut être une solution au problème de l’emploi
• 7.4.2 2 – les limites de cette politique de baisse des salaires
• 8 VIII – La flexibilité du travail
• 8.1 A – Flexibilité
• 8.2 B – Les différentes formes de travail salarié
• 8.3 C – Les 5 variantes de la flexibilité
• 8.3.1 1 – Flexibilités externes
• 8.3.2 2 – Flexibilités internes
• 8.4 D – Pourquoi cette recherche de la flexibilité ?
• 8.4.1 A cause des conditions nouvelles de l’économie : le contexte économique actuel
est bien différent de celui des 30 Glorieuses.
• 8.4.2 La revendication majeure des employeurs
• 8.4.3 L’incapacité des politiques keynésiennes à résoudre le problème de l’emploi
• 8.4.4 Les économies de l’Organisation pour la Coopération et le Développement
Economique (OCDE, le club des pays riches) voient les avantages de la flexibilité
• 8.5 E – La segmentation du marché du travail
• 8.6 F – Le dualisme
• 9 IX – Conséquences de la flexibilité en général
• 9.1 A – Conséquences positives
• 9.2 B – Conséquences négatives
• I – Les composantes du marché du travail
• L’offre de travail (la demande d’emploi) est faite
par la population active (cf. démographie, durée
des études, départs à la retraite, taux d’activité
des femmes, solde migratoire).

• La demande de travail (l’offre d’emploi) est faite


par les entreprises (cf. croissance :
consommation, investissement, exportations).
• L’offre et la demande de travail se rencontrent sur
le marché du travail.
• Mais les offreurs de travail (ou demandeurs d’emploi) ne font pas
partie de la population active :

• les individus qui estiment trop faible leur probabilité de trouver un


emploi
• ceux qui n’ont plus droit aux indemnités de chômage
• travailleurs au noir
• La notion de flexion du taux d’activité est la variation des taux
d’activité résultant de la création d’emploi. En effet, la création
d’emploi suscite de la part des personnes inactives l’espoir de
trouver un travail : en entrant ou en retournant sur le marché du
travail, elles constituent une offre de travail supplémentaire. Le taux
de flexion permet de mesurer la partie cachée du chômage.
Exemple : en 1997, il fallait créer 130 emplois pour faire baisser le
chômage de 100 personnes.
• II – Les mesures du chômage
• Un chômeur est une personne sans emploi, disponible
pour travailler et à la recherche d’un emploi.
• Les mesures :
• les Demandeurs d’Emploi en Fin de Mois (DEFM) :
personnes inscrites à l’ANPE
• chômage au sens du recensement : effectué par l’INSEE
tous les 7 ans
• chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT)
: enquête emploi sur 70 000 ménages au mois de mars

• Taux de chômage = ( nombre de chômeurs / population active totale ) * 100
• Les frontières du chômage sont de plus en plus incertaines, c’est le sous-
emploi :
• Contrats à Durée Déterminée (CDD) et contrats précaires
• emplois à temps partiel occupés faute de mieux
• intérim
• emplois aidés (Contrat Emploi Solidarité : CES)
• Ce sont au total 6 millions de personnes qui seraient en quête d’un emploi
ou à la recherche d’un autre type d’emploi ou de contrat. 6 millions dont 3
millions de chômeurs et 3 millions de sous-emplois.
• Depuis juin 1995, il existe un nouveau mode de calcul du chômage : il y a
maintenant deux courbes (pour l’ancien et le nouveau calcul). Ceux qui
travaillent au moins 78 heures par mois sont désormais exclus alors qu’ils
étaient inclus auparavant. Fin 1997, il y avait 3 507 800 chômeurs avec
l’ancien calcul, 3 027 800 avec le nouveau calcul.
• III – Les différentes formes de chômage
• A – Selon la nature du chômage
• Selon les époques et les pays, le chômage peut prendre des formes différentes.
• le chômage conjoncturel est dû au ralentissement de l’activité économique à court terme.
C’est le chômage keynésien : une baisse de la demande entraîne un ralentissement de
l’activité économique. La demande anticipée des entrepreneurs est insuffisante.
• le chômage structurel ou chômage d’adéquation est lié aux changements à long terme
intervenus dans les structures démographiques, économiques, sociales et institutionnelles.
• le chômage frictionnel est lié aux délais d’ajustement de la main d’oeuvre d’un emploi à
un autre à court terme (absence d’information).
• le chômage saisonnier apparaît lorsque l’activité du salarié fluctue avec les saisons.
• le chômage technique est dû à une interruption du processus technique de production à
court terme (pannes, pénuries…).
• le chômage technologique apparaît à la suite d’innovations qui économisent du travail
par la substitution du capital au travail (robotisation, informatisation).
• le chômage partiel est dû à la réduction temporaire de l’activité d’une entreprise. Exemple
: une entreprise automobile reçoit moins de commandes au mois d’août : les employés
travaillent 2 heures de moins par jour. En septembre, ils sont employés à plein temps. Les
2 heures sont payées par les ASSEDICs.
• B – Selon le courant de pensée
• 1 – Pour les libéraux
• Le chômage est structurel avec des causes
structurelles selon les libéraux :
• SMIC
• indemnités chômage
• syndicats
• conventions collectives : accord entre syndicats
des salariés et les syndicats du patron
• Le chômage est aussi frictionnel. Le chômage
involontaire n’existe pas.
• 2 – Pour les keynésiens
• Le chômage est conjoncturel :

• demande anticipée des entrepreneurs insuffisante


• le chômage peut être involontaire : équilibre de sous-emploi
• C – Selon le type de chômeurs
• 1 – Chômage de conversion
• progrès technique : restructurations industrielles : licenciement des emplois stables, protégés par
les conventions collectives (hausse des indemnités)
• formation
• pré-retraite
• 2 – Chômage répétitif
• succession de périodes courtes d’emploi et de chômage
• emplois précaires (faible indemnisation) touchant les jeunes et les femmes
• 3 – Chômage d’exclusion (long terme)
• les employeurs sont de plus en plus sélectifs lors de l’embauche
• exclus : Rmistes, marginaux ou CES
• couverture sociale nulle
• travailleurs âgés et jeunes sans qualification
• IV – Les causes du chômage en général
• 1 – Accroissement de la population active
• arrivée de plus en plus nombreuse d’une population en âge de travailler sur le marché du travail
• comportements d’activité (participation accrue des femmes). Note : ce facteur n’explique pas tout.
• 2 – Affaiblissement de la croissance et de la demande globale depuis le début des années 1970
• baisse de la demande : baisse de la production : baisse de la croissance : baisse de la création
d’emploi
• en période de crise, un nombre important de personnes désire exercer une activité professionnelle
(un conjoint par exemple)
• 3 – Concurrence
• adaptation de l’appareil de production aux nouvelles conditions de production et de concurrence
• investissement de modernisation, investissement de productivité
• délocalisation
• restructuration
• déclin des grands secteurs d’activité
• croissance intensive : productivité. (Note : croissance extensive : produire plus avec plus
d’hommes)
• NB : pour qu’une économie crée des emplois, il faut que le rythme de la croissance économique
soit supérieur au rythme de la productivité.
• 4 – Les politiques économiques adoptées par le gouvernement
• politique de lutte contre l’inflation : politique monétaire restrictive : hausse des
taux d’intérêt : baisse de la demande de crédits : baisse de l’investissement et
baisse de la consommation : baisse de la production : destruction d’emplois.
• politique de flexibilité : emplois précaires : chômage répétitif.
• 5 – Le problème de la qualification
• l’appareil de formation n’est pas toujours adapté aux besoins de l’économie
• système trop centré sur l’enseignement général
• les professions ne cessent de se transformer et de modifier les qualifications
• 6 – Accélération du progrès technique et du machinisme
• 7 – L’incertitude
• les entreprises ne croient plus à la croissance durable
• 8 – La plus grande sélection des employeurs
• chômage d’exclusion
• 9 – Les indemnités de chômage
• point de vue des libéraux
• V – Les indemnités de chômage
• Il existe 2 régimes de chômage :
• le régime d’assurance chômage, financé par les
cotisations des salariés et des employeurs, géré par
l’UNEDIC (Association Nationale pour l’Emploi dans
l’Industrie et le Commerce) et les ASSEDICs. Versement
de l’Assurance Unique Dégressive (AUD).
• le régime de solidarité, financé par l’Etat et les
fonctionnaires, géré par l’Etat. Versement de
l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) pour les
chômeurs longue durée.
• VI – Les conséquences du chômage
• 1 – pour le chômeur
• Conséquences économiques :
• difficultés matérielles
• surendettement
• diminution du revenu
• frais de déplacement
• téléphone, journaux, timbres…
• Conséquences sociales :
• difficultés morales : dignité
• regard des autres
• perte de repères, d’expérience
• chômage : facteur d’exclusion qui affaiblit le lien social
• divorce
• repli, suicide
• démarche d’inscription à l’ANPE
• 2 – pour l’entreprise
• les employeurs ont le choix de la main d’oeuvre moins chère
• les cotisations augmentent, il faut indemniser les chômeurs car sinon baisse de la demande : baisse de la
consommation : baisse de la production.
• 3 – pour le salarié
• les cotisations des salariés augmentent
• crainte d’être licencié
• multiplication des emplois précaires
• les salaires n’augmentent plus aussi vite qu’avant
• 4 – pour l’Etat
• financement de l’ASS (Allocation de Solidarité Spécifique)
• manque à gagner par l’exonération des entreprises
• les plans emplois coûtent cher (stages, formations…)
• développement du travail au noir
• 5 – pour la région
• exode
• A cause de l’importance du chômage ces dernières années, les
organisations humanitaires ont pris beaucoup d’importance.
• VII – Les analyses théoriques du chômage
• A – Le chômage libéral
• Le marché du travail :
• est analogue au marché des produits
• lieu de rencontre entre des demandeurs d’emploi (offreurs de travail) et des offreurs d’emploi
(demandeurs de travail)
• lieu d’échange de marchandises
• situation de concurrence pure et parfaite : autorégulation par le marché
• la confrontation entre offreurs et demandeurs permet d’établir l’équilibre (l’emploi et le salaire ; la
quantité et le prix) : objectif : plein emploi
• pour que cet équilibre se réalise, il faut la flexibilité des salaires
• Le chômage
• Si toutes les conditions de fonctionnement sont réunies (concurrence pure et parfaite), l’équilibre
sur le marché du travail est automatiquement réalisé. Mais il y a des éléments externes qui
perturbent cet équilibre : SMIC, syndicats, l’Etat, les réglementations et les institutions. Seuls
demeurent au chômage les personnes qui ont des exigences excessives. Les libéraux admettent
aussi le chômage frictionnel.
• Les mécanismes du marché du travail
• La demande d’emploi est fonction croissante du salaire.
L’offre d’emploi est fonction décroissante du salaire.
• Les salariés comparent le salaire au coût de l’effort : c’est la
désutilité marginale. Les entreprises comparent le coût
salarial à la rentabilité : c’est la productivité marginale.

• Le salaire d’équilibre permet de fixer le niveau de l’emploi.


Les libéraux sont donc pour une plus grande flexibilité du
marché du travail. Il faut donc mettre fin à l’intervention de
l’Etat : l’entreprise doit détenir la position centrale sur ce
marché. C’est la rigidité des salaires et leur niveau trop
élevé qui sont responsables du chômage.
• B – Le chômage keynésien
• Critique
• Les keynésien critiquent les libéraux sur 2 points :

• les travailleurs ne peuvent pas se montrer exigeant (sur les


salaires en période de crise par exemple)
• une baisse des salaires implique un baisse de la demande
donc une baisse de la production donc une destruction
d’emplois
• Le marché du travail
• Ce n’est pas un marché et le travail n’est pas une
marchandise.
• Comment se détermine l’emploi ?
• Pour les keynésiens, l’emploi n’est pas
déterminé par le salaire mais par la demande
anticipée des entrepreneurs : la demande
effective. En effet, les entreprises
n’embauchent pas s’il n’y a pas de débouchés.
• Le chômage
• L’équilibre se réalise en fonction de la demande : une partie de la
population peut donc se retrouver au chômage involontaire. Keynes
parle d’équilibre de sous-emploi.

• Qui peut intervenir pour relancer la demande ?


• L’Etat peut intervenir pour essayer d’atteindre le plein emploi
(politique de relance) :

• hausse de la demande : baisse des impôts, hausse du SMIC, hausse


des revenus de transfert, hausse des indemnités de chômage
• hausse de l’investissement : baisse des taux d’intérêt (mesure
d’accompagnement), investissement public (politique de grands
travaux)
• C – L’analyse Marxiste
• Les marxistes critiquent le système capitaliste
• Marx voit dans le chômage le mécanisme qui permet de "pousser les salaires vers le bas" et de dégager un profit.
Il désigne les chômeurs par "l’armée de réserve industrielle". En effet, leur présence sert à maintenir à bas niveau
les salaires des personnes qui travaillent. En réalité, disent les marxistes, le plein emploi élèverait les salaires et les
profits baisseraient.

• Explications
• Plus-value : différence entre la valeur créée par la force de travail et le rémunération de cette force de travail. Elle
est prélevée par la bourgeoisie et traduit l’exploitation du prolétariat par la bourgeoisie.

• Capital constant : part du capital disponible qui permet d’acquérir des machines, des bâtiments, des matières
premières, des terrains…

• Capital variable : part du capital disponible qui sert à rémunérer la force de travail.

• Seul le facteur travail permet de réaliser une plus-value. Dans le système capitaliste, il faut :

• concurrence
• innovation : nécessite des moyens de financement : il faut faire des profits : économiser le facteur travail. Si la
main d’oeuvre est bon marché, la plus-value sur le facteur travail est souhaitable pour les capitalistes (car le coût
du capital constant est élevé).
• Solution
• Changer le système.
• D – Faut-il baisser le coût du travail pour créer des emplois ?
• 1 – La baisse du coût du travail peut être une solution au problème de l’emploi
• Cette baisse du coût du travail est justifiée théoriquement selon l’analyse libérale : c’est la rigidité des
salaires qui entraîne le chômage. Cette politique s’est montrée très efficace dans certains pays (USA –
GB) mais cette thèse doit être nuancée : c’est une des explications, pas la seule.
• La productivité marginale ou le rendement d’un salarié
• Dans sa décision d’embauche, l’employeur compare ce qu’1h de travail supplémentaire rapporte
(productivité marginale) par rapport à son coût (coût du travail). La productivité ou le rendement d’un
salarié peu ou pas qualifié est faible donc le coût du travail doit être également faible. Le SMIC est
destructeur d’emploi parce qu’il est supérieur à la productivité de certains salariés (peu qualifiés). Il coûte
trop cher par rapport aux richesses qu’il peut créer. Le SMIC pénalise les moins rentables : la baisse des
salaires semble justifiée pour les personnes peu qualifiées.
• La mondialisation et la concurrence
• Qui dit mondialisation dit concurrence : il faut améliorer la compétitivité des entreprises afin de baisser
les prix, baisser le coût du travail, augmenter la demande, augmenter la production et créer des emplois.
La faiblesse du coût du travail dans certaines régions du monde pénalise les pays où le coût de la main
d’oeuvre est plus élevée. Une baisse du coût du travail permettrait donc d’éviter la délocalisation. C’est
un des arguments de la politique de désinflation compétitive.
• 2 – les limites de cette politique de baisse des salaires
• Cette mesure est insuffisante : il faut tenir compte d’autres facteurs tels que l’employabilité de la
main d’oeuvre (probabilité de trouver un emploi).
• La création d’emploi dépend aussi de la demande anticipée (Keynes).
• La suppression du SMIC est-elle nécessaire ?

• Le SMIC est un instrument de régulation de la demande. Sa suppression aurait un impact négatif


sur la consommation. En période de chômage, les employeurs sont en position de force sur le
marché du travail. Le SMIC joue le rôle d’amortisseur en limitant la baisse des salaires et est une
conception de justice sociale : il augmente avec l’inflation. Cela permet à tous les salariés de
participer aux fruits de la croissance.

• La baisse du coût du travail peut aussi reposer sur la baisse des cotisation sociales

• Coût salarial = salaires + charges sociales.


• La baisse des charges sociales a été adoptée par l’Union Européenne, surtout la baisse des charges
sociales des employeurs. Le risque est le déficit de la sécurité sociale. Cette stratégie est
indissociable d’une réforme de l’Etat providence qui se heurte au vieillissement de la population.

• Le dualisme du marché du travail tend à créer une société à deux vitesses.


• VIII – La flexibilité du travail
• A – Flexibilité
• Ensemble des moyens permettant à l’entreprise d’adapter son organisation
productives aux évolutions économiques. La flexibilité s’oppose à la rigidité et aux
contraintes : c’est la souplesse d’utilisation du travail salarié.

• B – Les différentes formes de travail salarié


• adapter les emplois : emplois précaires, CDD, intérim
• adapter les salaire : les salaires varient en fonction de la conjoncture
• adapter les horaires : horaires variables
• adapter la réglementation : droit du travail plus souple, licenciements plus faciles,
contrats moins stricts, moins d’indemnités de chômage
• adapter les équipements : ateliers flexibles
• adapter les travailleurs : polyvalence des ouvriers : adapter les qualifications
• adapter les entreprises : sous-traitance
• La flexibilité est une politique libérale.
• C – Les 5 variantes de la flexibilité
• 1 – Flexibilités externes
• flexibilité quantitative externe : consiste à faire évoluer le nombre de salariés de l’entreprise
en fonction des besoins. La conséquence est la segmentation du marché du travail. Cette
méthode présente le risque de créer une société à deux vitesses avec l’ affaiblissement des
qualifications (CDD, intérim, temps partiel subi, réglementation souple).
• externalisation : amène à confier à d’autres entreprises ou à des personnes indépendantes
une part variable de l’activité en fonction de la conjoncture (sous-traitance).
• 2 – Flexibilités internes
• Utilisation des salariés déjà présents dans l’entreprise :

• flexibilité quantitative interne : permet de faire varier le nombre d’heures de travail sans
modifier le nombre de salariés (de temps plein à temps partiel, heures supplémentaires).
• flexibilité fonctionnelle : s’emploie à changer les affectations des travailleurs et repose sur
leur polyvalence (ateliers flexibles, mobilité géographique temporaire).
• flexibilité salariale : consiste à adapter le coût du travail au salaire.
• D – Pourquoi cette recherche de la flexibilité ?
• A cause des conditions nouvelles de l’économie : le contexte économique actuel est bien différent de celui des 30
Glorieuses.
• Lors des 30 Glorieuses (bonne conjoncture) , le marché du travail était rigide (CDI) avec un besoin de main
d’oeuvre, moins de concurrence et une réglementation stricte (licenciements difficiles).

• Aujourd’hui (crise), le marché du travail est plus flexible (CDD) avec des périodes de chômage, une concurrence
accrue à cause de la mondialisation et une réglementation plus souple (emplois précaires).

• La revendication majeure des employeurs


• Ils réclament plus de souplesse car ils considèrent que la rigidité est un obstacle à l’embauche. Ils veulent alléger
toutes les contraintes du marché du travail (contraintes financières, administratives, juridiques). C’est une remise
en cause du cadre institutionnel d’utilisation du travail.

• L’incapacité des politiques keynésiennes à résoudre le problème de l’emploi


• Les années 1970 sont marquées par les politiques keynésiennes de relance par la demande. Le partage de la
valeur ajoutée (VA) est favorable aux salariés mais ne favorise pas beaucoup la création d’emplois. Les années
1980 marquent le pas des politiques libérales : la loi de l’offre et de la demande sur le marché du travail.

• Note : l’adoption des politiques libérales a été possible grâce à la baisse d’influence des syndicats.

• Les économies de l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE, le club des pays
riches) voient les avantages de la flexibilité
• La flexibilité aboutit à la baisse du coût du travail. Le but de cette flexibilité est la rentabilité.
• E – La segmentation du marché du travail
• C’est la division du marché du travail en plusieurs sous-marchés sur lesquels les
emplois aussi bien que les travailleurs présentent des caractéristiques distinctes.
Le marché du travail n’est pas homogène : il existe des marchés du travail. Cette
segmentation entraîne des inégalités d’accès au marché du travail et place certains
travailleurs dans une situation privilégiée par rapport à d’autres.
• F – Le dualisme
• Le dualisme a été mis en évidence en 1970 par Piore et Doeringer : le système
économique est structuré par la coexistence d’un secteur central monopoliste
(grosses entreprises) et d’un secteur périphérique (petites unités). Ce premier
dualisme en entraîne un second sur le marché du travail : à un secteur primaire,
correspondant aux emplois mieux payés, mieux qualifiés et plus stables, s’oppose
un marché secondaire, correspondant aux emplois moins payés et plus précaires.
• On aboutit donc à une société à 2 vitesses :
• les travailleurs intégrés forment un noyau dur : assurance de l’emploi
• les travailleurs marginalisés restent à la périphérie : assurance de la précarité.
• IX – Conséquences de la flexibilité en général
• A – Conséquences positives
• La flexibilité permet de lutter contre le chômage (selon les libéraux) avec un assouplissement des conditions d’utilisation de la main d’oeuvre ainsi
que des facilités juridiques, financières et administratives destinées à accroître l’embauche, politique monétaire moins stricte. Exemple : les USA :
développement d’emplois précaires, salaires faibles, lutte contre le syndicalisme : le chômage a baissé mais la population est découragée.

• La flexibilité semble être justifiée par les évolutions rapides de la demande et pour rendre les prestations plus adaptées aux demandes des ménages
et des entreprises.

• La flexibilité permet aux entreprises de sélectionner les salariés avant de les embaucher définitivement.

• Les savoirs-faire évoluent et deviennent vite obsolètes. Les entreprises doivent adopter la flexibilité fonctionnelle car elle repose sur la polyvalence
des salariés et sur les nouvelles qualifications, nécessaires pour l’avenir.

• La flexibilité permet aux entreprises de suivre l’évolution rapide des techniques avec les ateliers flexibles. Elle permet :

• aux entreprises de passer un cap difficile


• de réduire les coûts de l’entreprise
• de contrôler la main d’oeuvre : syndication plus difficile
• La flexibilité peut favoriser en partie les salariés : les emplois aidés ainsi que ceux qui ont une employabilité faible (probabilité de trouver un emploi).

• Les jeunes peuvent aussi bénéficier de la multiplication de leurs expériences professionnelles (passage souvent obligé).

• La modulation des horaires peut faciliter l’harmonisation de la vie privée et professionnelle.

• Les salariés employés en CDD veulent aboutir à un CDI et cherchent à avoir la productivité maximale.
• B – Conséquences négatives
• L’entreprise perd les effets d’apprentissage qui résultent de l’emploi durable. Le capital humain (ensemble des qualifications que
possède un individu) peut s’enrichir avec une présence longue dans l’entreprise. Les effets d’apprentissage sont sources de gains de
productivité.

• La flexibilité n’incite pas à la productivité (minimum de salaire = minimum d’efforts). Le salarié qui a le sentiment d’être bien traité dans
l’entreprise va faire des efforts de productivité : c’est la théorie du salaire d’efficience. L’incertitude peut donc démotiver un salarié en
emploi précaire : l’entreprise ne tient pas compte de la dimension personnelle et sociale du travail.

• Les entreprises sont moins poussées à innover. La compétition existe en système capitaliste, or la flexibilité peut nuire à l’innovation :
bénéficiant d’une main d’oeuvre peu chère, les entreprises ne remplacent pas les hommes par des machines et l’économie peut être
sclérosée par manque de dynamisme.

• La diversité des statuts ne favorise pas la coopération entre les employés (baisse du taux de syndication et affaiblissement des
mouvements revendicatifs).

• La pauvreté et la faiblesse de la demande : les revenus des travailleurs précaires sont faibles : la précarité est source de pauvreté
économique et d’exclusion. Même des actifs occupés peuvent vivre en-dessous du seuil de pauvreté. La théorie keynésienne affirme
que si les revenus sont faibles, l’investissement est faible car il y a peu de projets.

• La segmentation du marché du travail et le dualisme.


• La rotation d’une partie du personnel pose un problème d’efficacité et de productivité.
• La flexibilité met l’employeur en position de force face au salarié, même ceux qui ont un CDI sont pénalisés : les salaires augmentent
moins vite.
• https://www.skyminds.net/le-marche-du-
travail-et-le-chomage/

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