La gestion vient du mot latin gestio : action de
gérer, exécution. Cette référence à la notion d’exécution et l’expression compte de gestion montrent que la gestion s’applique a priori à l’activité courante. Administration renvoie directement à l’Etat et à ses services publics, vise le pouvoir d’accomplir les actes nécessaires à la conservation et à la mise en valeur d’un bien ou d’un patrimoine. Gestion financière Management vient de l’anglais to manage, manier, diriger, mener une affaire qui lui même vient de l’italien maneggiare, manier (mano, la main), conduire. Gouverner signifie en premier lieu manœuvrer piloter et fait penser inévitablement au pouvoir exécutif d’un Etat-nation. Gestion financière La FINANCE est une discipline relativement jeune, du moins si on la compare au champ de l’économie. l’économie financière : qui s’intéresse à l’étude des finances de l’État envisagées du point de vue de l’économiste; les finances publiques : qui s’intéressent à l’étude des finances de l'État envisagées du point de vue du juriste; Gestion financière les finances locales, appelées aussi, finances des collectivités locales; les finances personnelles : qui s’intéressent à l’étude des problèmes financiers d’un individu dans le cadre de la gestion de ses revenus et de son patrimoine; la finance d'entreprise Gestion financière la finance de marché qui s’intéresse aux mouvements des prix des différents titres financiers et au bon fonctionnement du système de l’intermédiation financière. Le gestionnaire financier fait face à deux problèmes de base. Premièrement, il doit déterminer combien l’entreprise doit investir et quels actifs doivent être achetés Deuxièment, il doit déterminer comment l’entreprise se procurera les fonds nécessaires pour financer ces investissements De nos jours, les entreprises ont besoin d’une variété presque illimitée d’actifs réels pour assurer leur fonctionnement. La plus part de ces actifs, comme les machines, ou les bâtiments, sont corporels. D’autres comme les brevets ou les licences sont incorporels. Tous ces actifs ne sont pas gratuits. L’investissement se traduit par une immobilisation importante de capitaux dans le but de générer à long terme une rentabilité élevée bien qu’hypothétique. Le financier se doit de trouver les sources de financement et d’évaluer la rentabilité de chaque investissement en la comparant au coût de son financement. La politique financière consiste à déterminer le cadre de référence des décisions financières en accord avec la politique générale de l’entreprise. Elle permet de hiérarchiser les priorités, de sélectionner les décisions et de définir les objectifs suivants : Assurer la liquidité de l’entreprise, donc pouvoir faire face aux échéances et éviter ainsi la cessation de paiement ; Assurer la rentabilité de l’entreprise ; Assurer le financement de l’entreprise et de l’exploitation. Il n’est pas possible de s’endetter indéfiniment, non seulement parce que les marchés et les banques le refusent compte tenu du risque, mais aussi pour des raisons de structure financière et autonomie de décision. Le recours à l’endettement peut améliorer la rentabilité financière, mais dégrader l’indépendance de l’entreprise 1 2 3 Capital 1000 500 800 Dette 10% 0 500 200 CA 120 120 120 FF 0 50 80 IS 33% 40 23 12 Résultat 80 47 28 Rentabilité 8% 9% 14% financière La rentabilité des capitaux propres ou rentabilité financière croit avec l’endettement (effet de levier classique) mais ce n’est pas valable que si le coût de la dette est inférieur à la rentabilité du projet Ce qui fait toute la difficulté de la gestion financière, c’est d’intégrer les différents problèmes pour arriver au meilleur compromis. Une bonne gestion financière de l’entreprise doit respecter trois principaux axes : l’indépendance, la rentabilité et la croissance. L’indépendance traduit le problème de la structure du passif. La rentabilité renvoie au problème du coût du capital. La croissance, à l’adéquation des moyens financiers aux objectifs économiques. Ces trois objectifs on peut les retrouver en analysant la relation marketing – finance – stratégie Lancement Croissance Maturité Déclin
Marketing croissance Forte Forte Faible Négative
parts de mché Faible Forte Forte faible Finance bénéfice 0 Moyen Fort Faible liquidité Besoin Équilibre Surplus Équilibre endettement élevé moyen nul nul Stratégie Expansion Expansion Expansion liquidation LE CHOIX DES INVESTISSEMENTS La décision d’investissement est une décision d’échanger un capital actuel contre un revenu futur d’un montant plus élevé. II y a deux catégories d’investissement. La première peut regrouper des investissements en actifs réels tels les bâtiments ou la machinerie, alors que la deuxième concerne les actifs financiers dont les actions ordinaires ou privilégiées, les obligations ou les bons du trésor. Ce choix devrait se faire selon le processus suivant : Recensement des projets en conformité avec les besoins identifiés; Evaluation des différentes possibilités recensées; Sélection selon des critères de choix justifiés; LE DÉVELOPPEMENT D’UN PROJET Le développement d’un projet est la première phase du cycle de vie d’un projet d’investissement. Cette phase consiste à définir et à analyser le projet de façon à arriver à une décision concernant son acceptation ou son rejet : cette phase comporte plusieurs étapes : La conception du projet; la présélection du projet; l’évaluation préliminaire du projet (pré-faisabilité); l’évaluation détaillée du projet (étude de faisabilité); la formulation des recommandations nécessaires (acceptation, révision, abandon du projet). LES CARACTÉRISTIQUES D’UN PROJET D’INVESTISSEMENT Un projet est caractérisé principalement par les deux éléments suivants : Les flux monétaires (Cash-flows) L’évaluation de la rentabilité des projets d’investissement se fait sur la base des flux monétaires qu’ils génèrent. Ces flux, appelés aussi cash-flows, sont constitués par les entrées et les sorties de fonds inhérents aux projets. Ils sont établis sur la base de prévisions. Les cash-flows sont différents du bénéfice comptable (BC). Ils sont constitués par la somme du bénéfice comptable et de l’amortissement (CF = BC + amortissement). Les cash-flows doivent avoir un lien direct avec le projet. Ils correspondent à chaque période de la durée de vie du projet. De plus, ils ne tiennent pas compte des frais de financement liés au projet. À ce propos, rappelons que le théorème de séparation de Fisher stipule que les décisions d'investissement et de financement sont indépendantes. Pour un projet d’investissement donné A, le calcul des flux monétaires devrait respecter le principe suivant à cause des synergies éventuelles entre le projet et l’entreprise : Flux monétaires du projet A = [flux monétaires de l’entreprise avec le projet ] – [flux monétaires de l’entreprise sans le projet] Principes financiers à respecter dans le calcul des flux monétaires Pour déterminer les flux monétaires d’un projet d’investissement, nous devons respecter les principes suivants : Ne pas tenir compte des coûts passés ou irrécupérables. imputer les coûts de renonciation: IL s’agit des coûts de l’utilisation d’une ressource déjà existante dans l’entreprise et dont on prive les autres opérations de l’entreprise; tenir compte de l’augmentation du fonds de roulement net engendré par le nouveau projet. Cette augmentation devrait être considérée comme une sortie de fonds supplémentaire inhérente au projet; imputer les sorties de fonds en cours de projet; considérer la situation fiscale de l’entreprise: il s’agit d’utiliser le taux marginal d’imposition de l’entreprise pour ramener après impôts tous les flux monétaires L’horizon d’un projet L’horizon d'un projet est la durée de vie économique du projet (court terme versus long terme). Il est difficile d’estimer cet horizon. Ce dernier dépend en fait de la période de temps pendant laquelle le projet est susceptible de générer des flux monétaires jugés satisfaisants. Par exemple dans le cas des projets nécessitants l’acquisition d’équipements, les analystes identifient : la durée physique, la durée technologique et la durée de vie du produit. L’horizon de ce type de projet dépend de la durée la plus courte parmi celles annoncées. LES CRITÈRES D’ÉVALUATION DE LA RENTABILITÉ En se basant sur les cash-flows estimés, l’analyste financier procède à une évaluation de la rentabilité afin de pouvoir décider des projets à accepter et des projets à rejeter. Plusieurs critères d’évaluation peuvent être utilisés, nous citons, notamment le délai de récupération, le taux de rendement comptable, la valeur actuelle nette, le taux de rendement interne, l’indice d’enrichissement et le rendement annuel équivalent. Le délai de récupération Le délai de récupération (DR) représente le nombre d’années nécessaires pour la récupération de la mise de fonds initiale à partir des cash-flows (CF) générés par ce même projet. EXEMPLE 1 L’entreprise Alexa veut réaliser un projet nécessitant un investissement initial (I) de 60 000 et ayant une valeur résiduelle (VR) de 24 000 . Elle a à choisir entre deux projets dont les cash- flows (CF) attendus, durant leurs durées de vie,sont donnés dans le tableau suivant : Années CFa CFb 1 20000 50000 2 20000 20000 3 20000 11135 4 20000 2000 5 20000 180 6 20000 20 VR 24000 24000 Calculons le délai de récupération de chacun des deux projets. Calcul du délai de récupération pour le projet A : les cash-flows générés par ce projet sont égaux, son délai de récupération se calcule de la manière suivante : DR(A) = 60 000/20 000 = 3 ans Calcul du délai de récupération pour le projet B : les cash-flows générés par ce projet sont différents d’une période à une autre, son délai de récupération se calcule de la manière suivante : il suffit de faire le cumul des cash-flows jusqu’à atteindre la valeur de la mise initiale. Notons que, dans ce cas, les cash-flows à l’intérieur d’une même période sont supposés être équitablement répartis sur la période. DR (B) = 1,5 ans (1an et 6mois) Avantages de la méthode Trois avantages majeurs sont liés à l’utilisation de la méthode du délai de récupération : Facile et simple à utiliser; permet d’évaluer l’impact du projet sur la liquidité de l’entreprise. En effet plus le projet est liquide, plus le DR est court et plus le risque de ce projet est faible; permet d’évaluer (de façon imparfaite) le risque d’un projet. Inconvénients de la méthode
Plusieurs inconvénients sont liés à
l’utilisation du délai de récupération : Le DR ignore la chronologie des CF et donc leurs valeurs dans le temps; le DR ignore les cash-flows qui surviennent après la période de recouvrement EXEMPLE 2 Situation DRc = DRd = 3 ans. Nous constatons que le critère du DR amène une indifférence entre les 2 projets, alors que si nous calculons le DR sur la base des cash-flows actualisés, le projet “D” serait le meilleur Année CFc CFd 0 6000 6000 1 1000 3000 2 2000 2000 3 3000 1000 Situation 2 année CFe CFf 0 10000 10000 1 5000 3000 2 5000 4000 3 1000 3000 DR e = 2 ans 4 100 4000 DR f = 3 ans 5 100 5000 Bien que le projet “ E ” possède un DR court, le projet “ F ” est meilleur en terme de cash-flows si l’on en juge par l’ampleur du dernier cash-flow. Le seuil de DR choisi de façon arbitraire est critiquable. Il est important de savoir : Qu’est-ce Le délai de récupération actualisé (DRA) Pour pallier aux lacunes du délai de récupération, le décideur financier pourrait utiliser le délai de récupération actualisé (DRA). Ce dernier représente la durée minimale nécessaire au bout de laquelle l’entreprise ne réalise aucune perte ni aucun gain. Le calcul de ce délai nécessite préalablement une actualisation à la période 0 des cash-flows anticipés du projet. L’exemple suivant illustre bien la démarche à suivre ) Exemple 3 Reprenons les mêmes données que l’exemple 1 et supposons que le taux d’actualisation est de 10 %. Calculons le délai de récupération actualisé (DRA) Année Projet A Projet B CF actualisés CF cumulés CF actualisés CF cumulés
1 18181,82 18181,82 45454,54 45454,54
2 16528,93 34710,75 18181,82 63636,36 3 15026,30 49737,95 8508,64 72145 4 13660,27 63397,32 1366,03 73511,03 5 12418,43 75815,75 111,77 73622,8 6 11289,48 87105,23 11,29 73634,09 DRA (A) = 3,75 ans DRA (B) = 1,8 ans. On constate que le projet A permet à l’entreprise de récupérer dans 3 ans et 9 mois, compte tenu de la valeur temporelle de l’argent, sa mise de fonds initiale. Cette durée est de 1 an et 10 mois pour le projet B. Le projet B est préférable au projet A. Le taux de rendement comptable (TRC)
Le taux de rendement comptable est le rapport du
bénéfice net annuel moyen prévu pendant la durée du projet par l’investissement comptable moyen. Le taux calculé est ensuite comparé à un seuil critique (taux de rendement comptable de l’entreprise dans son ensemble ou le taux de rendement comptable moyen de l’industrie). TRC = Bénéfice net annuel moyen / investissement x100 BÉNÉFICE NET ANNUEL = CASHFLOW – AMORTISSEMENT. EXEMPLE 4 Soit deux projets A et B dont les bénéfices annuels moyens sont donnés dans le tableau suivant : Bénéfice annuel moyen Année Projet A Projet B 0 60000 60000 1 14000 44000 2 14000 16000 3 14000 5325 4 14000 -4000 5 14000 -5820 6 14000 -5920 Somme 84000 49529 L’investissement initial nécessaire pour chacun des deux projets “A” et “B” est de l’ordre de 60 000 et la durée de vie de chacun est de 6 an. Chacun des deux projets a une valeur résiduelle de 24 000 et un amortissement annuel de 6 000 par année ([60 000 – 24 000]/6 = 6 000); Le calcul du TRC pour le projet A est: TRC (A)= (84 000/6)/60 000 = 0,2333 (23,33%) le calcul du TRC pour le projet B est: TRC (B) = (49 525/6)/60 000 = 0,1376 (13,76%) Selon ce critère, le projet A est préférable au projet B, car son taux de rendement comptable est plus grand. Toutefois, le projet A n’est accepté que si son taux de rendement comptable est supérieur au taux de rendement de l’ensemble des opérations actuelles de l’entreprise Avantage de la méthode. Le TRC est facile et simple à utiliser. Inconvénients de la méthode. Le critère du taux de rendement comptable comporte plusieurs lacunes : Il ne tient pas compte de l’érosion monétaire. En d’autre terme, il néglige la valeur temporelle de l’argent; le taux de rendement comptable dépend non pas des cash-flows du projet, mais bien du bénéfice comptable; son standard de comparaison est fixé d’une manière arbitraire: Généralement, le taux de rendement comptable actuel de l’ensemble de l’entreprise sert de référence. Dans ce cas, si ce taux est élevé, l’entreprise risque de rejeter des bons projets. Dans le cas contraire, elle risque d’accepter des projets médiocres. Par conséquent on peut dire que ce critère relie les décisions d’investissement à la rentabilité actuelle de l’entreprise.
il utilise des valeurs comptables et non financières.
Le critère de la valeur actuelle nette (VAN)
La valeur actuelle nette mesure le changement
qui survient dans la valeur d’une entreprise suite à l’acceptation d’un projet d’investissement. La valeur actualisée nette (VAN) d’un projet est la somme de la valeur actuelle de tous les cash flow (positifs ou négatifs ) estimés d’un projet. L’équation générale de la VAN est la suivante : VAN = CF1 (1+r)1 + CF2 (1+r)2 …+ CFN (1+r)N - I Exemple Soit un entrepreneur qui a acheté un bâtiment ayant une valeur de 350 000. Pour financer cette acquisition, il contracte un emprunt au taux de 7%. Une année plus tard, il vend ce bâtiment pour une somme de 400 000 . On s’intéresse à calculer le gain réalisé par cet entrepreneur suite aux transactions effectuées. Le gain de l’entrepreneur pourrait être déterminé en calculant la VAN d’un tel projet. VAN = CF actualisés – Investissement = [400 000 / 1,07] – 350 000 = 23 832 Reprenons le cas de l’entreprise (exemple 1) et supposons que le taux d’actualisation correspondant au coût du capital est de 7% : Calculons la VAN pour le projet A : – VAN = 20000 + 20000 …+20000 - 60000 = 35330,79 (1,007)1 (1,007)2 (1,007)6
Une VAN supérieure à zéro indique que le
rendement du projet est suffisant pour rembourser et rémunérer le capital investi. Une VAN positive (négative) correspond a un enrichissement net appauvrissement net) de l’entreprise. Le taux de rendement interne (TRI) Le taux de rendement interne (TRI) est le taux d’actualisation qui correspond à une valeur actuelle nette nulle (VAN= 0). Le taux de rendement interne est le taux d’actualisation qui permet de vérifier les égalités suivantes : ∑ CF - I =0 (1+r) Reprenons les données de l’exemple 1 et calculons le TRI du projet A. Pour trouver le TRI, nous sommes amenés à résoudre l’égalité suivante : 20000 1 – (1+tri)6 + 24000(1+tri)6 = 60000 TRI Notre objectif est de trouver le taux qui annule la VAN, il faut tâtonner pour déterminer ce taux, mais intelligemment. Dans un premier cas, nous allons supposer que le TRI est égal à 20 % : nous allons vérifier si avec ce taux nous obtenons une VAN nulle. 20000 1 – (1+0,20)6 + 24000(1+0,20)6 – 60000 = 14548 0,20 Nous remarquons qu’avec un taux de 20 % l’égalité exigée n’est pas vérifiée. En effet, nous avons obtenu une valeur de 14 548 > 0. Ce résultat nous permet de conclure que le niveau du TRI est supérieur à 20 %. Rappelons que la VAN est une fonction négative du taux d'actualisation, c. à. d. si le TRI augmente, alors la VAN diminue et inversement. En utilisant 20% comme taux d’actualisation, nous avons obtenu une valeur positive de la VAN; pour obtenir une valeur nulle de la VAN, nous devons choisir un taux plus élevé. Dans un deuxième cas, supposons que le taux est de 26%. 20000 1 – (1+0,26)6 + 24000(1+0,26)6 – 60000 = 3697, 0,26 En utilisant un taux d’actualisation de 26%, nous avons obtenu une valeur de 3697,28 > 0. Par conséquent, le TRI est supérieur à 26% Dans un troisième cas, supposons que le taux est de 30%. 20000 1 – (1+0,30)6 + 24000(1+0,30)6 – 60000 = - 2173 0,30 Nous remarquons qu’avec un taux de 30 % l’égalité exigée n’est pas encore vérifiée. En effet, nous avons obtenu une valeur de –2 173 < 0. Ce résultat nous permet de conclure que le niveau du TRI est inférieur à 30 %. Les deux derniers résultats, nous permettent de conclure que le TRI se situe dans l’intervalle [26%, 30%]. Pour trouver sa valeur exacte, nous allons utiliser la technique de l’interpolation linéaire. TRI VAN 26% 3697 (1) 26% + x 0 (2) 30% -2173 (3) Résolution de l’équation (1) – (2) 26 – (26 +x) 3697,28 (1) – (3) = 26 – 30 3697,28 – (-2173) - x = 3697,28 donc x = 2,52% -4 5870,28 Ainsi, le TRI = 26% + 2,52% = 28,52%. Le critère d’indice d’enrichissement (IE) L’indice d’enrichissement (IE) est une mesure de la valeur actualisée des recettes par dirham investi. IE = VAN + I / I VAN + I : la somme des cash-flows actualisés VAN : la somme des cash-flows actualisés moins l’investissement initial I : l’investissement On retient le projet qui a l’indice d’enrichissement (IE) le plus élevé à condition que ce dernier soit supérieur à la valeur 1. Exemple Soit un projet dont la VAN est de 25 000 et dont l’investissement se chiffre à 50 000. L’IE de ce projet est déterminé comme suit : IE = 75 000/50 000 = 1,5 IE = 1,5 veut dire que, dans ce projet, chaque dirham investi rapporte 0,5 de plus. Le critère de revenu annuel équivalent (RAE) Le RAE mesure la contribution annuelle d’un projet aux flux de l’entreprise. Il permet de déterminer combien un projet quelconque rapporte annuellement comme revenu net. Mathématiquement le rendement annuel équivalent est déterminé par l’équation suivante : RAE = VAN = VAN r 1 – (1 + r) -n 1 – (1 + r) -n r Dans le cas des projets indépendants et en absence de contraintes budgétaires, on retient tous les projets dont le revenu annuel équivalent (RAE) est différent de zéro (RAE ¹ 0, strictement positif). Dans le cas de projets mutuellement exclusifs, on retient le projet dont le revenu annuel équivalent (RAE) positif est le plus élevé. Avantage du critère Il est particulièrement utilisé lorsqu’on évalue des projets de durées de vie inégales. EXEMPLE 10 Reprenons les données VAN = 35 330.79; n = 6; et r = 7% et calculons le rendement annuel RAE = 7412.25 LES TYPES DE PROJET Le type de relation pouvant exister entre les différents projets d’investissement a une incidence sur les flux monétaires de l’entreprise ainsi que sur sa croissance et sa rentabilité. On identifie trois types de relations possibles pouvant exister entre les projets d’investissement : Des projets indépendants: deux projets sont dits indépendants si la réalisation de l'un n’affecte en rien le sort de l’autre. En d’autres termes, il faut que les deux projets soient techniquement indépendants et les flux monétaires générés par l’un des deux projets ne soient pas affectés par l’acceptation ou le rejet de l’autre. Des projets mutuellement exclusifs: deux projets sont mutuellement exclusifs si la réalisation de l’un implique le rejet de l’autre (exemple : la construction d’un bâtiment et l’acquisition d’un bâtiment). Des projets contingents ou complémentaires: Deux projets sont contingents si la réalisation de l’un ne peut se faire sans l’autre (exemple : la construction d’un bâtiment et l’acquisition d’un terrain) DR : Règle de décision Dans le cas de projets indépendants, on retient celui ou ceux dont les DR sont inférieurs à un certain nombre d’années représentant une période arbitrairement choisie. Dans le cas des projets mutuellement exclusifs, on retient celui dont le DR est le plus court. TRC : Règle de décision Dans le cas des projets indépendants, on choisit le projet qui possède un TRC supérieur à un seuil choisi de façon arbitraire. Dans le cas des projets mutuellement exclusifs, le choix privilégie plutôt le projet dont le TRC est le plus élevé. VAN : Règle de décision Dans le cas de projets indépendants, on accepte les projets dont les valeurs actuelles nettes (VAN) sont positives. En cas de rationnement de capital, on choisit les projets dont la VAN est positive et ce à concurrence du budget disponible pour l’investissement. Dans le cas des projets mutuellement exclusifs, on choisit le projet ayant la VAN la plus élevée. TRI: Règle de décision Dans le cas des projets indépendants, on retient les projets dont le TRI est supérieur au coût du capital. Dans le cas des projets mutuellement exclusifs, on retient ceux dont les TRI sont les plus élevés (on peut les classer par ordre décroissant) jusqu'à épuisement du budget. En tout état de cause, il faut que le TRI soit supérieur au coût du capitalayant servi pour financer le projet en question. RÉSUMÉ
La décision d’investissement est une décision
d’échanger un capital actuel contre un revenu futur d’un montant plus élevé. le choix des projets d’investissement devrait se faire selon le processus suivant : · recensement des projets en conformité avec les besoins identifiés; · évaluation des différentes possibilités; · sélection selon des critères de choix; · implantation des projets retenus. L’évaluation de la rentabilité des projets d’investissement se fait sur la base des flux monétaires qu’ils génèrent. Les flux monétaires, appelés aussi cash-flows, sont constitués par les entrées et les sorties de fonds inhérents aux projets. Ils sont établis sur une base prévisionnelle. Le délai de récupération (DR) représente le nombre d’années nécessaires pour la récupération de la mise de fonds initiale à partir des cash-flows (CF) générés par ce même projet. Le délai de récupération actualisé (DRA) représente la durée minimale nécessaire au bout de laquelle l’entreprise ne réalise aucune perte ni aucun gain. Le taux de rendement comptable (TRC) est le rapport du bénéfice net annuel moyen prévu pendant la durée du projet par l’investissement comptable moyen. La valeur actuelle nette VAN mesure le changement qui survient dans la valeur d’une entreprise suite à l’acceptation d’un projet d’investissement. La (VAN) d’un projet est la somme de la valeur actuelle de tous les cash flow (positifs ou négatifs ) estimés d’un projet. Le taux de rendement interne (TRI) est le taux d’actualisation qui correspond à une valeur actuelle nette nulle (VAN= 0). Si la valeur actuelle nette (VAN) telle que calculée dans un contexte de certitude est un indicateur de la rentabilité du projet, cette façon de calculer n'indique aucunement le risque. Le risque correspond à la variabilité de la VAN à cause d'une connaissance imparfaite de ses attributs. Ces attributs dépendent des états de la nature et notre connaissance de ces états est à tout le moins imparfaite, d'où la nécessité de donner une probabilité à la réalisation de chacun de ces événements. Il y a deux approches pour tenir compte du risque dans le calcul de la VAN et dans le choix des investissements. LES MÉTHODES APPROXIMATIVES Diminution de la durée de vie la philosophie de cette approche est que le risque provient des flux éloignés d'où la recommandation d'éliminer les p derniers flux. Les flux éloignés sont imprécis mais pas nécessairement plus risqués. C'est une méthode qui pénalise les projets à flux importants dans la fin de la durée de vie. Méthode d'équivalence de certitude L'équivalent certain est le montant que les actionnaires acceptent de recevoir de façon certaine contre un montant généralement supérieur mais risqué. MESURES DE RENTABILITÉ ET MESURES DE RISQUE : MÉTHODE DE MOYENNE-VARIANCE Une autre façon de tenir compte du risque est de calculer la VAN comme d'habitude et de lui annexer une information supplémentaire : une mesure du risque. On revient aux deux paramètres : risque-rendement Le risque est estimé par l’écart type (racine carrée de la variance) et le rendement par de rendement par l’espérance mathématique. Ce n'est pas le risque d'un projet qui compte, mais son effet sur la richesse de l'actionnaire. L'impact sur la richesse requiert d'analyser les projets non pas de façon individuelle (ou indépendante) mais de façon jointe (en combinaison) : l'espérance de la VAN n'est pas affectée, car elle est additive. Les écarts-types de projets individuels ne sont pas additifs à cause de l'effet de la covariance. La covariance est l'interrelation des rendements des projets. Le changement de conjonctures (l'effet de l'incertitude) peut affecter de la même manière une composante des rendements des projets. Le choix de projet d’investissement ne doit pas se faire sur la base du rendement et du risque individuels des projets mais en considérant leur apport au rendement et au risque du projet dans lequel ils sont insérés. En contexte d’incertitude : le projet le moins risqué pour une VAN espérée égale ou inversement. L’état des flux de trésorerie En plus de l’état des résultats et du bilan, les entreprises à but lucratif fournissent aux utilisateurs externes des états financiers un état des flux de trésorerie et ce, dans le but de les informer sur les activités d’investissement et de financement de l’entreprise. Encore plus important, les mouvements de liquidités qui interviennent entre l’entreprise et les investisseurs, les créanciers, les travailleurs et les clients, constituent le point de départ obligatoire pour l’analyse des projets d’investissement, des décisions d'acquisition de sociétés et de nombreux autres choix relevant des politiques à long terme de l’entreprise. L’état des flux de trésorerie joue donc un rôle important dans le processus de planification financière. Au niveau du modèle de la planification financière, l’état des flux de trésorerie illustre de quelle façon la situation des liquidités de l’entreprise évoluera sur l’horizon de planification. Cette évolution peut être attribuée aux facteurs suivants : la portion du bénéfice net qui est conservée dans l’entreprise ; les variations des comptes du fonds de roulement ; les emprunts additionnels ou les remboursements d’emprunts ; les émissions additionnelles ou les rachats d’actions ; les acquisitions ou les cessions d’immobilisations. Dans l’état des flux de trésorerie, on répartit les sources et l’utilisation des fonds en trois composantes : les flux de trésorerie liés aux activités d’exploitation, qui sont à leur tour subdivisés en éléments de trésorerie et hors trésorerie ; les flux de trésorerie liés aux activité d’investissement les flux de trésorerie liés aux activités de financement. Globalement, l’information fournie par l’état des flux de trésorerie sert aux fins suivantes : mesurer la capacité de l’entreprise à financer de nouveaux projets ; évaluer la rentabilité et la faisabilité de ces projets ; évaluer la performance espérée des diverses divisions. Plus important encore, l’information fournie par l'état des flux de trésorerie aide le gestionnaire financier à définir les lignes de conduite qui permettront à l’entreprise d’améliorer sa performance future. Ceci est essentiel au processus de planification financière. L’objectif de l’état des flux de trésorerie L’objectif de l’état des flux de trésorerie est de relier l’état des résultats à l’actif liquide et au fonds de roulement. En effet, ceci est dû aux différences entre les revenus/recettes et dépenses/débours. Il y a donc une distinction à faire entre la rentabilité (retracée via l’état de flux de trésorerie) et la liquidité (retracée grâce à l’état des résultats) de l’entreprise. L’état des flux de trésorerie énumère les sources et les emplois de fonds ayant été à la base de la variation de l’actif liquide d’une entreprise au cours d’un exercice comptable donné. Lorsqu’on parle d’actif liquide, on vise les quantités en espèces et celles en quasi- espèces, c’est-à-dire l’encaisse et les placements à court terme desquels sont déduits les emprunts à court terme. Nous pouvons simplifier la construction de l’état des flux de trésorerie en définissant la provenance de fonds comme étant constituée des opérations qui augmentent le fonds de roulement et l’utilisation des fonds comme étant les opérations qui le diminuent. On peut regrouper les recettes et les débours sous trois rubriques soit : les activités d’exploitation, les activités de financement et les activités d’investissement. Au niveau de l’analyse des activités d’exploitation, il faut se poser la question suivante : quelle est la contribution de l’exploitation dans l’accroissement de l’encaisse ? Les activités d'exploitation sont des activités reliées à la vie courante de l'entreprise et qui ont comme origine le bénéfice net ou l’amortissement. Au niveau de l’utilisation, il faut s’attarder à la variation des postes de fonds de roulement. La tranche de la dette à long terme à payer l'année prochaine (court terme) en est un bon exemple. La différence entre les sources de fonds d'exploitation et leur utilisation est égale à la marge brute d’autofinancement (MBA). Celle-ci constitue le surplus des liquidités générées par l'entreprise lors de son activité courante, lui permettant ainsi de financer ses opérations d'exploitation et son expansion. La MBA est une mesure d'efficience qui permet de comparer des entreprises similaires. Lorsque les dividendes sont déduits de cette marge, on obtient la marge nette d'autofinancement. Les activités de financement portent sur des éléments à long terme et tirent leur source de fonds de l’émission de capital-actions ou de l’émission de dettes. Au niveau de l’utilisation, elles servent au remboursement des dettes ou au versement de dividendes. La vente et l’achat des immobilisations sont les sources financières principales des activités d’investissement. L’argent amassé des ventes permettra d’acquérir d’autres immobilisations. La comptabilisation des trois soldes de chacune des catégories énumérées permet de constater l’évolution des liquidités de l’entreprise pendant un exercice donné. La MBA plus le solde de financement externe ajouté à l’actif liquide de début d’exercice nous donne la liquidité de fin d’exercice. L’importance de l’état des flux de trésorerie L’état des flux de trésorerie met en évidence les fonds générés par les activités d’exploitation normales de l’entreprise. En général, une partie de cette information est extraite de l’état des résultats. Cet état montre toutefois le bénéfice net après déduction des charges hors trésorerie comme les dotations aux amortissements. Dans l’état des flux de trésorerie, on rajoute les sommes qui sont affectées au paiement éventuel de ces charges puisqu’il n’y a pas encore eu d’argent versé. En conséquence, les fonds liés à l’exploitation (mesurés dans l’état des flux de trésorerie) constituent une meilleure indication de la capacité de l’entreprise de s’acquitter de ses obligations en trésorerie au même titre que le bénéfice net dégagé dans l’état des résultats. Il tient compte du fait que la situation des liquidités évoluera en raison des variations du fonds de roulement qui découlent spontanément des variations des ventes. Par exemple, si les ventes augmentent, le niveau des stocks, les créances et les dettes (fournisseurs) augmentent. Cependant, l’augmentation enregistrée au niveau des dettes sera probablement inférieure à l’augmentation du niveau des stocks et celui des créances. L’entreprise aura donc besoin d’argent pour financer l’augmentation du fonds de roulement. L'information à cet égard n’est pas immédiatement disponible dans le bilan. Il précise et résume les variations probables des immobilisations. On y présente toutes les acquisitions projetées, les fonds nécessaires pour les financer ainsi que les cessions et les fonds qu’elles sont censées générer. Ces informations ne sont pas fournies dans le bilan, mais elles sont extrêmement importantes puisqu’elles permettent aux analystes d’apprécier la cohérence de l’information avec les ventes projetées. Par exemple, si le plan financier prévoit une augmentation considérable des ventes, l’analyste s’étonnera si l’on ne prévoit pas d’importantes dépenses en capital. Une question évidente se posera : comment peut-on justifier les nouvelles estimations de ventes sans prévoir une expansion de la capacité de production ? Il résume les déficits ou les excédents de trésorerie prévus sur l’horizon de planification. Il met en évidence les fonds requis de sources externes pour étayer les plans. En fait, c’est l’un des aspects les plus importants de la planification financière. L’état des flux de trésorerie et les décisions de l’entreprise Les décisions que prend la direction en matière de gestion des investissements, de structure du capital, de politique de dividendes, de liquidités, de financement et de gestion des emprunts ont une incidence sur la situation de trésorerie de l’entreprise. L’état des flux de trésorerie décrit quelques-unes de ces interactions. Interaction des décisions de financement et d’exploitation La principale source de fonds de l’entreprise est son exploitation. Les entreprises doivent décider combien devraient-elles emprunter pour financer leurs activités d’exploitation. Cette décision se répercute sur la décision d’ acquérir des immobilisations. Le bénéfice net est présenté après déduction des intérêts. En ce sens, plus le niveau d’endettement de l’entreprise est élevé, plus les paiements d’intérêts et, par conséquent, la part des bénéfices d’exploitation nécessaire pour couvrir ces derniers le seront également. Le risque lié à l'endettement est donc accru, en particulier lorsque les ventes sont volatiles et incertaines. Interaction des niveaux de ventes et du volume de financement externe L’état des flux de trésorerie montre que le besoin de financement externe de l’entreprise correspond essentiellement à la différence entre le montant du budget des investissements et le montant du financement interne. Par conséquent, plus le budget des investissements d’une entreprise est élevé en regard du montant des fonds interne, plus les besoins de financement externe seront importants. À son tour, le budget des investissements est directement affecté par le niveau prévu des ventes; plus le niveau prévu des ventes est élevé, plus le budget des investissements devrait être important. Plusieurs raisons expliquent cette constatation : une augmentation des ventes appelle éventuellement une expansion de la capacité de production et des investissements dans de nouvelles installations de production ; une production plus intense entraîne une usure rapide des machines, et de nouveaux investissements sont nécessaires pour remplacer les équipements ; une augmentation du niveau des ventes exige en outre un investissement supplémentaire dans le fonds de roulement. L’ANALYSE PAR LES RATIOS Les ratios sont des instruments de mesure utilisés dans l'analyse financière d'une entreprise. En effet, ce sont des outils qui permettent de mettre en relation deux postes ou deux groupes de postes des états financiers de l'entreprise et de faire parler ces postes. Le but de l'utilisation des ratios est de tirer des informations que les données brutes ne dévoilent pas. Ces ratios peuvent être regroupés par catégorie. À cet effet, on distingue les ratios destinés à la mesure de la solvabilité ; - les ratios destinés à la mesure de la liquidité ; - les ratios destinés à la mesure de l’exploitation ; - les ratios destinés à la mesure de l’efficience et de la gestion ; - les ratios destinés à la mesure de la rentabilité.