1 Introduction
1.1 Qu'est-ce que la théorie des jeux ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 La théorie du choix rationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Champ d’application
1.4 Exemples de jeux
Relations internationales
Le professeur Thomas Schelling et le professeur Robert Aumann, qui ont reçu conjointement le « prix Nobel
d'économie » 2005, se sont spécialisés dans l'explication des diverses stratégies utilisées) dans les conflits
internationaux, tels la guerre froide et la guerre nucléaire.
Économie
Les concepts de la théorie des jeux ont rapidement envahi l'analyse économique, notamment sous l'impulsion
d'auteurs comme Thomas Schelling[32]. Depuis les années 1980, la théorie des jeux est devenue un outil
standard de la science économique. Onze théoriciens des jeux ont obtenu le « prix Nobel d'économie »[33].
La théorie des jeux est très utilisée dans le domaine de l'économie industrielle pour analyser la concurrence
entre des entreprises en situation d'oligopole. Dès 1838, l'analyse de duopole de Cournot fait implicitement
appel à des concepts de théorie des jeux bien avant que ceux-ci aient été formalisés par John Nash dans les
années 1950[1]. Plus tard, le modèle de Harold Hotelling permet d'analyser la concurrence spatiale et les
stratégies de différenciation des produits entre entreprises[34].
La théorie des jeux est également fondamentale dans la théorie des enchères depuis les travaux de William
Vickrey.
Les économistes David Gale et Lloyd Shapley utilisent la théorie des jeux coopératifs pour étudier l'appariement
des étudiants et des universités ainsi que l'appariement des hommes et des femmes sur le marché du
mariage[36].
La théorie des jeux a également été appliquée en économie du sport, que ce soit à propos du football[37], du
tennis[38] ou du cyclisme[39]
1.4 EXEMPLES DE JEUX
Dilemme du prisonnier
Le dilemme du prisonnier est un jeu simultané à deux joueurs. Chacun des deux joueurs a deux stratégies
possibles, coopérer (C) ou ne pas coopérer (NC).
Le jeu a un unique équilibre de Nash en stratégies pures (NC, NC)[57]. Ce jeu a notamment été développé
par Luce et Raiffa 1957[32].
- C NC
:
C (3,3) (0,4)
NC (4,0) (1,1)
- Bach Stravinsky
Bach (2,1) (0,0)
Stravinsky (0,0) (1,2)
Le jeu comporte deux équilibres de Nash en stratégies pures : (Bach, Bach) et (Stravinsky,
Stravinsky)[58],[59].
Jeu de coordination
Le jeu de coordination comprend deux joueurs souhaitant se coordonner et ayant les mêmes
préférences.
Le jeu de coordination admet deux équilibres de Nash en stratégies pures (Bach, Bach) et (Stravinsky,
Stravinsky)[60]. L'extension mixte de ce jeu admet trois équilibres de Nash[18].
- Bach Stravinsky
Bach (2,2) (0,0)
Stravinsky (0,0) (1,1)
L'équilibre de Nash est donc tel qu'aucun joueur ne regrette son choix (il n'aurait pas pu faire
mieux) au vu du choix des autres, les choix étant, comme toujours en théorie des jeux,
simultanés1.
Souvent l'équilibre de Nash est présenté comme une situation où chacun adopte la meilleure
réponse « compte tenu » du choix des autres, ce qui peut laisser croire que ce choix est
connu — alors qu'il n'en est rien, pour des raisons évidentes (A déciderait en « voyant » le
choix de B qui lui-même déciderait « en voyant » le choix de A).
Les prévisions des joueurs sur ce que vont faire les autres sont donc un élément essentiel de
l'équilibre de Nash. Elles en sont aussi le principal point faible, ces prévisions — élément
essentiellement subjectif — n'ayant généralement pas de raison d'être correctes, comme
c'est le cas dans les modèles du duopole de Cournot et de Bertrand.
L'équilibre de Nash peut donc être considéré comme une « solution » d'un jeu, au sens
mathématique (résolution d'un système d'équations), mais pas forcément si on entend par
« solution » une prédiction de ce que feront effectivement les joueurs placés dans la
situation décrite par le jeu — même en supposant qu'ils sont rationnels.