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Semestre 4
1
NATURE et PRÉREQUIS DU MODULE
2
Prérequis pédagogiques:
La comptabilité nationale,
La macroéconomie I.
3
EVALUATION
5
Analyse des politiques économiques en Economie Ouverte
6
Définition du taux de change
7
Les régimes de changes
Flexibilité croissante
Caisse d’émission
(currency board)
9
Arguments en faveur des taux de change flottants
11
Definition de la balance des paiements
12
Conventions
Le concept de résidence
Principes comptables
Période et moment d’enregistrement
Évaluation des transactions
Unité de compte
13
Résidence
La résidence est déterminée par l’intérêt économique des unités et non par
leur nationalité.
Dans le pays > 12 mois
Gouvernement = résident pays origine
14
Principes comptables
16
Erreurs et omissions
Erreurs et omissions
lasomme des postes au crédit doit être égale à la somme
des postes au débit
impossibilité pratique :
diversité des sources
lacune des données
17
Généralités
Période et moment d’enregistrement
Annuelle, trimestrielle ou mensuelle
Les transferts sont enregistrées à la date du transfert juridique de propriété
Evaluation
Les transactions doivent être évaluées au prix du marché
L’échange direct d’un bien contre un autre (un troc) est évalué à un prix fictif
utilisé pour évaluer les biens échangés
Unité de compte
Monnaie nationale
Dollar, DTS ou autre devise principale
18
Présentation type de la BdP
19
Présentation analytique de la BdP
La balance commerciale
différence entre exportations et importations de biens
La balance des opérations courantes
différence entre les crédits et débits des biens, services, revenus, et
transferts courant
viabilité et persistance
La balance globale
est égale à la balance des opérations courantes plus l ’ensemble des
transactions financières ou de capital qui ne sont pas des postes de
financements
indicateur de la position externe du pays
20
Présentation analytique de la balance des
paiements
Compte des transactions courantes Compte de capital et d’opérations financières
A. Capital
A. Biens
Transferts de capital
Exportations
Importations Acquisitions/cessions d ’actifs non financiers non
produits
B. Services
B. Opérations financières
Transport
Voyages Investissements directs
Assurance Investissements de portefeuille
C. Revenus
Rémunérations Capitaux à moyen et long terme
Revenus des Investissements
Capitaux à court terme
Balance commerciale
Est égale à la différence entre exportations et importations de
biens.
Balance des transactions courantes
Est égale à la différence entre les crédits et débits des biens,
services, revenus et transferts courants.
Balance globale
Est égale au solde des transactions courantes plus le solde des
transactions de capital qui ne relèvent pas des postes de
financement
22
Analyse de la balance des paiements
Autres facteurs
volonté de faire face aux obligations financières
la disponibilité de financement extérieur
23
Indicateurs de soutenabilité
25
Le taux de change
e=prix de la devise
(dollars/euro)
Offre d’euros
Achat d’actifs en
dollars, importations
tx d’équilibre: e*
26
Taux de change nominal et réel
prixeuro
e réel
dollars / euro e
réel
dollars / euro .
prixUS
27
La parité des pouvoirs d’achat
28
Taux de change réel et Compétitivité
29
Le modèle Mundell-Fleming
Y C Y T I i G X Y *, e M Y , e
30
Le modèle Mundell-Fleming
La balance commerciale
BC Y * Y , e X Y * , e M Y , e
31
Le modèle Mundell-Fleming
32
La parité des taux d’intérêt
33
La parité des taux d’intérêt couverte
34
Parité des taux d’intérêt: mécanisme
e£a $ e£ $
i£ i$
e£ $
36
Le modèle Mundell-Fleming
La balance des capitaux
BK i, e BC Y * , Y , e
On voit que cette relation d’équilibre peut être
exprimée dans l’espace (Y,i) de IS-LM
38
Le modèle Mundell-Fleming
La courbe BP
Déficit de
La pente dépend de la
BC Déficit de BP mobilité internationale
Dépréciation de e des capitaux
Moins ils sont mobiles,
Y plus elle est forte
39
Le modèle Mundell-Fleming
La courbe BP simplifiée
Parfaite mobilité
Le modèle MF a été développé
des capitaux dans les années 60, quand la
i
i=i*
mobilité des capitaux était
faible (Bretton Woods)
40
Le modèle Mundell-Fleming
IS-LM-BP
LM
BP
i*
IS
41
Le modèle Mundell-Fleming
L’efficacité des politiques économiques
Changes Changes
fixes flottants
Politique
fiscale ?? ??
Politique
monétaire ?? ??
42
Le modèle Mundell-Fleming
L’efficacité des politiques économiques
43
Le modèle Mundell-Fleming
L’efficacité des politiques économiques
44
Le modèle Mundell-Fleming
L’efficacité des politiques économiques
La dépréciation du taux de
BP change stimule les
i*
exportations et pénalise les
importations
IS se déplace vers la droite
IS
Politique efficace
Y
45
Le modèle Mundell-Fleming
L’efficacité des politiques économiques
46
Le modèle Mundell-Fleming
L’efficacité des politiques économiques
En résumé:
Changes Changes
fixes flottants
Politique
fiscale Efficace Inefficace
Politique
monétaire Impossible Efficace
47
Le triangle d’incompatibilité
Union
Monétaire
es
Mo
fix
bil
e
oir
it é
sv
de
ble
sc
sta
ap
it
s
Triangle des
au
ge
x
an
incompatibilités
Ch
(Mundell-Padoa-Schioppa)
Changes
Autarcie flexibles
Financière Autonomie de la politique monétaire 48
Analyse de l’activité à long terme,
Problématique de la croissance,
Pauvreté,
Niveau de vie,
49
Postulat de base
On peut comparer leur richesse mais on a vu avec la Chine que ça n’a pas
beaucoup de valeur:
La Chine est le 2° pays le plus riche du monde (mais c’est aussi le plus
peuplé!!!!)
Si on divise la richesse par le nombre d’habitants, la Chine devient 121°...
On peut comparer les pays en regardant la richesse du pays (le PIB*) mais ce
n’est pas très fiable.
On peut plutôt comparer leurs PIB/hab.*
50
51
52
53
54
55
56
Les cinq faits stylisés
Récapitulatif
1. La production mondiale connaît sur très longue période des accélérations
abruptes.
3. Certains pays sont parvenus à rattraper le niveau de vie des plus riches, alors
que d’autres pays sont restés « sur le bord de la route ».
4. Les inégalités ont augmenté très fortement, tout d’abord au sein des pays,
puis entre pays. Elle semblent se réduire depuis 1990, principalement comme
conséquence de l’essor de la Chine et de l’Inde.
5. Le progrès technique est biaisé car il accroît les inégalités de revenu soit en
diminuant le salaire des moins qualifiés, soit en augmentant le chômage (i.e.
en diminuant leur employabilité). 57
Définitions de la pauvreté
Absolue. Ex 1 ou 2 $/jour
58
Les niveaux de pauvreté sont inacceptables: 80% de la population vive dans l’insécurité,
20% dans la pauvreté extrême et le coût de maintenir la population exclue est très élevés.
59
AVANT 1990:
Situation des pays dans le monde, analysée par la Banque
Mondiale
Popularité du PIB ?
La famille des Indicateurs du
développement humain
IDH (Indicateur du Développement Humain):
Mesure synthétique du développement humain
ISDH (Indicateur Sexo-spécifique du Développement Humain):
IDH mais ajusté pour prendre en compte les inégalités du genre
IPF (Indicateur de la Participation des Femmes):
Mesure les inégalités de genre dans la participation économique et politique
dans la prise de décisions)
IPH (Indicateur de Pauvreté Humaine):
Mesure de la pauvreté humaine dans un pays.
Définition de la croissance,
62
Nous avons discuté les fluctuations économiques qui, selon l’approche
keynésienne, sont dictées par des fluctuations de la demande globale.
Le taux de croissance de la capacité d’offre détermine l’augmentation
de la richesse et du bien-être de ceux qui en bénéficient (revenu, bien
public).
2. Les membres du Club ont comme but de chercher des solutions pratiques
aux problèmes planétaires. Son rôle demeure surtout de sensibiliser les
hauts dirigeants aux problèmes planétaires actuels.
1972
Halte à la croissance? (Le rapport Meadows) vise à substituer l’équilibre à la
croissance.
1974
Sortir de l'ère du gaspillage : demain. Introduit les notions de développement
durable et d’empreinte écologique
65
Le doute des bien-fondés de la
croissance: La croissance zéro
Dans le même esprit, l’idée d’un développement humain, supérieur éthiquement
à l’idéologie de la croissance économique, fait son chemin.
66
Les objections de nature
économique
68
Les théories classiques
69
Ricardo et les rendements décroissants
David Ricardo (1772-1823) considérait, comme les autres économistes classiques,
que l’investissement était essentiel à la croissance économique.
Les capitalistes utilisent leur épargne pour investir. La croissance dépend donc de
la répartition des revenus : plus les capitalistes reçoivent une part importante du
profit, plus ils investiront, plus la croissance sera importante.
Or, selon Ricardo, la répartition des revenus risque d’être de moins en moins
favorable à l’investissement en raison des rendements décroissants de la terre.
Les classiques raisonnaient en termes de classes sociales. Selon Ricardo, le revenu
national est partagé entre trois classes sociales :
les propriétaires (qui reçoivent la rente pour l’exploitation de la terre), les
travailleurs (qui reçoivent un salaire) et les capitalistes (qui reçoivent le profit et
qui utilisent ce dernier pour investir).
La rente que reçoit un propriétaire est déterminée par la différence entre le
rendement de sa terre et le rendement de la terre la moins fertile.
Par conséquent, le propriétaire de la terre la plus fertile reçoit la plus forte rente,
70
tandis que le propriétaire de la terre la moins fertile ne reçoit aucune rente.
Ricardo et les rendements décroissants
Avec l’augmentation de la population, il faut exploiter de plus en plus de terres, mais les nouvelles terres
mises en culture sont de moins en moins fertiles.
C’est la loi des rendements décroissants : le rendement d’une terre est plus faible que le rendement des
terres qui ont précédemment été mises en culture.
D’une part, les propriétaires obtiennent des rentes de plus en plus importantes. D’autre part, le prix du
blé augmente car le coût de production augmente.
Comme le prix des produits agricoles augmente, les travailleurs exigent des salaires de plus en plus élevés
pour pouvoir se les procurer. Puisque les capitalistes reçoivent le revenu qui n’a été distribué ni aux
rentiers, ni aux travailleurs, alors ils voient peu à peu leurs profits diminuer.
Puisqu’ils disposent de moins d’argent, les capitalistes investissent de en moins mois, donc la production
augmente de moins en moins.
Lorsque l’investissement atteint zéro, la production n’augmente plus et stagne : l’économie atteint un
état stationnaire.
Le déclin de la croissance est inéluctable. Mais il est possible de retarder l’instant où l’économie se
retrouve à l’état stationnaire en ouvrant les frontières et en important du blé.
Comme la quantité de blé disponible dans l’économie anglaise augmente, il devient moins urgent de
mettre de nouvelles terres en culture.
Par conséquent, la hausse des prix agricoles et des salaires ralentit, ce qui permet de ralentir le déclin de
l’investissement. Ricardo doit alors justifier le libre-échange, ce qui l’amènera à formuler la théorie71des
avantages comparatifs (cf. théories du commerce international).
Malthus et la loi de la population
L’économiste classique Thomas Robert Malthus (1766-1834) se montre très pessimiste en ce qui
concerne la soutenabilité de la croissance à long terme.
Comme Ricardo, il considère que la croissance économique tend à ralentir et que l’économie
converge vers un état stationnaire.
Selon celle-ci, la population (et donc ses besoins nutritifs) augmente selon une suite géométrique (1,
2, 4, 8, 16, 32, etc.), alors que les ressources de substance (notamment alimentaires) progressent
selon une suite arithmétique (1, 2, 3, 4, 5, 6, etc.).
Puisque les ressources tendent à être insuffisantes pour nourrir la population, il y a une tendance à
la surpopulation.
72
Malthus et la loi de la population
74
La croissance est instable selon les post-keynésiens
(Harrod, Domar)
Pour les keynésiens, la demande joue un rôle dans la croissance économique.
Dans la Théorie générale, Keynes (1936) ne s’est focalisé que sur le court terme ;
il n’a pas construit une théorie de la croissance économique à long terme.
Roy Forbes Harrod (1939) et Evsey Domar (1947), deux économistes inspirés
par les théories keynésiennes, ont chacun de leur côté contribué à construire une
telle théorie. Ils arrivent tous d’eux aux mêmes conclusions.
C’est l’investissement qui est à l’origine de la croissance économique. En effet,
tout investissement augmente :
La production : Si un entrepreneur cherche à investir,c’est pour développer de
nouveaux produits ou pour pouvoir produire plus de biens (c’est l’effet de
capacité)
Le revenu : Tout investissement additionnel fait travailler des ingénieurs, des
ouvriers. Il est clair que l’investissement créé des revenus supplémentaires dans
l’économie. Sur le plan macroéconomique les agents deviennent plus riches
(c’est l’effet de revenu) 75
les hypothèses du modèle
On suppose que nous nous trouvons dans une économie capitaliste fermée et
sans État.
Cette économie ne produit qu’un seule type de bien dont le prix est unitaire.
76
Le côté offre: La fonction de production
= f() = /v (1)
77
Remarques sur la fonction :
Il peut sembler curieux que Domar ne prenne pas en considération le facteur travail qui
est bien évidemment très important.
La raison est que, suite à la crise de 29, les keynésiens pensaient que de façon générale
que les économies ne manqueraient pas de travail (de main d’oeuvre) et que l’existence
de chômage était bien la preuve que c’est le manque de capital qui limitait la production.
Puisque nous avons posé l’hypothèse d’une économie fermée sans État et que le prix du
bien produit est unitaire on a donc la valeur de la production qui est égale au revenu de
l’économie qui représente le .
==
78
Le côté demande
= + (2)
79
La fonction de consommation
Nous supposons que la fonction de consommation est une fonction
keynésienne de long terme du type :
=c (3)
Où c représente la propension à consommer. Par exemple si c = 0, 8 cela veut
dire que les agents consomment 80% de leur revenu.
L’épargne des agents (notée ) est la part du revenu qui n’est pas consommé
donc une part 1 − c (dans notre exemple 20%).
On a donc : = (1 − c) (4)
En notant s le taux Le taux d’épargne macroéconomique on écrit la fonction
d’épargne : = (1 − c) = s
80
la fonction d’investissement
81
Remarques sur la fonction d’investissement
L’investissement brut représente l’ensemble des achats de biens de
production à la date t.
La dépréciation correspond à la perte de valeur annuelle de capital fixe
(usure). On suppose (et c’est une bonne hypothèse) que le stock de machine à
remplacer à chaque période est une part constante du stock de capital
possédé à cette même date.
L’investissement net D représente l’investissement brut moins la
dépréciation du capital (les gestionnaires parlent d’amortissement).
C’est donc l’investissement net qui représente la variation du stock de capital
disponible pour produire.
82
Mise en évidence des effets de capacité
et de revenu 1/2
l’aide des hypothèses précédentes, nous allons mettre en évidence l’effet
A
capacité et l’effet de revenu d’un investissement additionnel.
L’effet de capacité : C’est hypothèse #2 qui va nous permettre de quantifier
l’effet de l’investissement net sur l’augmentation des capacités de
production (côté offre).
D = D
L’interprétation est simple, si la variation du stock de capital est de 100 (D =
100) alors l’offre augmentera de D= 100 / .
83
Mise en évidence des effets de capacité
et de revenu 2/2
L’effet de revenu : Nous allons utiliser les hypothèses #1 et #3. Pour
quantifier l’effet de revenu, il suffit de résoudre le système :
= + Egalité Emplois-Ressources
=c Fonction de consommation
En remplaçant l’expression de la consommation dans l’égalité emplois-
ressources, puis en résolvant en :
= =
La variation du revenu D est donc :
D= (7)
84
Résolution du modèle
Comme par hypothèse on se trouve en économie fermée et sans État
l’investissement est strictement égal à l’épargne , c’est la condition
d’équilibre du marché du capital.
=
En remplaçant dans l’équation (5) on obtient l’équation dynamique
d’accumulation du capital :
D = s - δ (8)
En divisant de part et d’autre par , on obtient le taux de croissance du capital
:
= = - δ (9)
85
Interprétation
dY dA dK dL
⇒ = +α +(1−α )
Y A K L
89
Décomposition de la croissance économique
dY dA dK dL
⇒ = +α +(1−α )
Y A K L
Le taux de croissance économique est la somme du taux de croissance du progrès
technique ; des taux de croissance de K et de L, pondérés respectivement par la
part des profits (α) et des salaires (1-α) dans le revenu national.
En effet, sous l’hypothèse que les facteurs de production sont rémunérés à leur
productivité marginale, on a :
'
FK F 'L
=α et =1−α
Y Y
90
Décomposition de la croissance économique
On peut alors décomposer le taux de croissance annuel moyen :
91
Principales conclusions du modèle Harrod-Domar
Leur première conclusion est que la croissance est déséquilibrée.
L’investissement est à la fois une composante de l’offre et une composante de la
demande.
D’une part, en investissant, les entreprises augmentent leurs capacités de production
(l’offre tend à augmenter).
D’autre part, si une entreprise investit, c’est qu’elle achète par définition des machines
ou autres moyens de production à d’autres entreprises (la demande tend à augmenter).
Si l’augmentation de l’offre correspond à l’augmentation de la demande, alors la
croissance sera équilibrée, mais rien n’assure que ce sera effectivement le cas. Selon
Harrod et Domar, la croissance risque d’être déséquilibrée, instable.
Deux situations sont alors possibles:
Si l’offre est supérieure à la demande, alors l’économie se retrouve en surproduction, elle
s’éloigne du plein emploi et elle risque de connaître une déflation.
Inversement, Si la demande est supérieure à l’offre, l’économie subit alors des tensions
inflationnistes
92
Principales conclusions du modèle Harrod-Domar
Leur deuxième conclusion est que les déséquilibres sont cumulatifs. Si la demande est
supérieure à l’offre (cas inflationniste), les entreprises vont chercher à accroître leurs
capacités de production pour répondre à l’excès de demande.
Or, en investissant, elles créent une demande supplémentaire. Il est alors probable
que l’excès de demande s’intensifie au lieu de se réduire.
Inversement, si l’offre est supérieure à la demande (cas de surproduction), les
entreprises risquent de réduire leurs dépenses d’investissement, donc de réduire plus
amplement la demande.
Dans tout les cas, un simple déséquilibre risque de s’amplifier au cours du temps : la
croissance est « sur le fil du rasoir » selon Harrod.
Keynes avait démontré que l’Etat doit intervenir à court terme pour sortir l’économie
du sous-emploi. Harrod et Domar montrent que les autorités publiques ont un rôle à
jouer dans la croissance à long terme en veillant à ce qu’elle soit équilibrée.
En assouplissant et resserrant ses politiques conjoncturelles, l’Etat va ajuster la
demande globale de manière à ce qu’elle s’équilibre avec l’offre globale.
93
La théorie de la croissance chez Nicholas
Kaldor au regard des travaux de Michal Kalecki
Kaldor a élaboré deux modèles de croissance dans lesquels il tente de mettre à jour des mécanismes propres à
entraîner l’économie vers la voie de la croissance équilibrée.
Sa différence réside dans l’analyse du progrès technique et aussi dans celle de l ‘épargne et de l’investissement.
Le modèle élaboré en 1957 suit l’approche dite "dynamique ", inaugurée par R. Harrod, qui considère les taux de
variation du revenu et du capital comme des variables endogènes. Mais Kaldor s’écarte sur bien des points de la
théorie de Harrod ou de celle de Keynes.
Kaldor adopte la position ambitieuse de faire du progrès technique un élément essentiel de sa structure théorique.
Mais pour garder cette structure maniable et bien définie à l’intérieur du cadre traditionnel de la théorie moderne
de la croissance, il lui faut adopter une fonction de progrès technique très simplifiée et plutôt particulière ".
On pourrait penser que dans la réalité, l’entrepreneur qui investit se trouve devant un grand choix de procédés
techniques de production.
Un certain nombre de facteurs économiques déterminent le comportement des entrepreneurs et Kaldor laisse ce
point sous silence grâce à certaines de ses hypothèses, notamment celle qui concerne la croissance continue au
niveau du plein-emploi.
Dans ce cas, et avec une population stationnaire, toute accumulation du capital induit une seule sorte possible de
rapport capital -travail et les variations de l’offre de travail sont éliminées.
Mais dès que nous envisageons des combinaisons techniques variables entre le capital et le travail, la courbe TT’
n’est plus unique : avec le même degré d’accumulation du capital, on pourra obtenir différents taux de croissance
de l’output et différents coefficients de capital. 94
Présentation générale
Dans une perspective de long terme, Robert Solow réalise en 1956 le premier modèle
de croissance néoclassique.
Dans ce modèle, les entreprises combinent du travail et du capital pour produire des
biens. Elles utilisent l’épargne des ménages pour investir et ainsi accroître les
capacités de production.
Ainsi, plus l’économie épargne, plus les entreprises peuvent accumuler du capital.
Toutefois, Solow fait l’hypothèse d’une décroissance des productivités marginales :
plus un travailleur dispose de machines, moins la machine supplémentaire lui permet
d’accroître sa production.
Autrement dit, plus le stock de capital augmente, moins la production augmente
rapidement.
Par conséquent, en l’absence de progrès technique, la croissance tend peu à peu vers
zéro et l’économie risque finalement de se retrouver dans une situation où la
production n’augmente plus, mais stagne.
Solow retrouve donc ici l’idée des classiques selon laquelle l’économie converge vers
un état stationnaire. 95
Expression mathématique
96
Fonction de production
Dans le cadre d'une fonction de production à deux facteurs, la forme généralement retenue est de la forme
suivante :
Y = cK L
où
Y correspond au niveau de production
K à celui du capital
L à celui du travail
c, α et β sont des constantes déterminées par la technologie.
Dans le cadre du modèle de la concurrence pure et parfaite, les coefficients α et β correspondent à la
répartition des revenus entre le travail et le capital.
(Dans le modèle d'état stationnaire de Solow, la PGF, Productivité Générale des Facteurs est facteur de L et
non de K)
97
Équation du PIB
Y= C+I
(il n'y a pas de dépenses publiques G, car par hypothèse il n'y a pas d'État),
98
Équation d'épargne
I=sY
99
Équation d'évolution du capitaL
ΔK = s Y – δ K
100
Évolution de la force de travail
= (1+n)
101
L'équilibre stationnaire
Le modèle de Solow est en équilibre stable, c'est-à-dire que toutes les économies
convergeront vers un état d'équilibre de long terme. On parle d'« équilibre stationnaire ».
Le seul déterminant de la vitesse de convergence est le taux d'épargne des agents
économiques.
S Mathématiquement, les variables par tête n'évolueront plus (notamment s et k ), alors
que les variables en niveau continueront d'évoluer à un taux n le taux de croissance
démographique.
ΔK = Δ Y =n
Le premier enseignement que l'on peut tirer de cette formule est qu'une économie en état
de croissance équilibrée voit son activité Y croître au même rythme que sa population n.
Cela rejoint le modèle pessimiste de Harrod. En l'absence d'intervention publique, toutes
les économies devraient converger à l'équilibre.
La vérification empirique est contrastée : la Chine ou l'Irlande ont montré leur capacité à
rattraper les économies occidentales, alors que d'autres économies comme les pays
africains ne décollent pas.
102
L'appauvrissement de l'économie
Le modèle de Solow met en évidence l'existence d'un lien entre un fort taux
démographique et la pauvreté.
103
L'enrichissement de l'économie
D'autre part, une hausse du taux d'épargne s, toutes choses égales par
ailleurs, entrainera une hausse du capital par tête k, une hausse du niveau de
richesse par tête et donc une hausse de
104
Le modèle de Solow
Présentation : Accumulation de capital
Y y f (k )
y
L
K
k
L
Le modèle de Solow
Présentation : Accumulation de capital
y
Y y f (k )
L
y0
i sy
K
k0 k
L
Le modèle de Solow
Présentation : Accumulation de capital
y
Y y f (k )
L
y0
consommation
i sy
épargne = investissement
K
k0 k
L
Le modèle de Solow
Présentation : Dépréciation
Deux aspects :
Détérioration du stock de capitaux
Croissance démographique (qui tend à réduire le stock par tête)
En somme, donc, la dépréciation dépend du stock de capital par
tête, de son taux de détérioration et du taux de croissance
démographique. D h( k , , n)
i sy
K
k0 k
L
Le modèle de Solow
Présentation : Dépréciation
y
Y y f (k )
L
D ( n)k
i sy
K
k
L
2. Le modèle de Solow
Présentation : Aspects dynamiques
y
Y y f (k )
L
y0 D ( n)k
i sy
K
k
k0 L
Le modèle de Solow
Présentation : Aspects dynamiques
y
Y y f (k )
L
i>D
=> Accumulation nette de capitaux
=> Croissance
y0 D ( n)k
i sy
K
k
k0 L
Le modèle de Solow
Présentation : Aspects dynamiques
y
Y y f (k )
L
y1
D ( n)k
i sy
K
k1 k
L
2. Le modèle de Solow
Présentation : Aspects dynamiques
y
Y y f (k )
L
y1 D>i
perte nette de capitaux
contraction D ( n)k
i sy
K
k1 k
L
Le modèle de Solow
Équilibre et
Y état stable
y
L
y f (k )
y*
D=i
Þ k constant
Þ y constant
D ( n)k
i sy
K
k* k
L
Le modèle de Solow
Équilibre et état stable
Est-ce possible d’assurer une croissance au long terme par le biais d’une des
mesures suivantes :
Hausse du taux d’épargne (ou d’investissement) ?
Baisse de la croissance démographique ?
Progrès technologique ?
Le modèle de Solow
Accroissement du taux d’épargne
D ( n)k
i sy
K
k* k
L
Le modèle de Solow
Le tauxY d’épargne
y
L y*1 y f (k )
y*0
D ( n)k
i s y
i sy
K
k*0 k*1 k
L
Le modèle de Solow
La croissance démographique
D ( n)k
i sy
K
k* k
L
Le modèle de Solow
La croissance démographique (Attention, ici n’<n baisse de
la croissance démographique)
y
Y y*1 y f (k )
L
y*0
D ( n)k
D ( n) k
i sy
K
k*0 k*1 k
L
Le modèle de Solow
La croissance démographique
ye
Y y e f ( ke )
L*E
y*
De ( n g )ke
ie sye
K
k* ke
L*E
Le modèle de Solow
Aspects empiriques : Convergence
Y
y
L
y f (k )
y*
« pays riche »
D ( n)k
i sy
K
« pays pauvre » k* k
L
Le modèle de Solow
Aspects empiriques : Convergence
Y
y
L
y f (k )
y*
« pays riche »
D ( n)k
i sy
K
« pays pauvre » k* k
L
La « règle d’or » de l’accumulation du capital
f(k)
Pentes égales
dk
Max c = c*or Pente = d
i*or = sorf(k)
k*
k*or
Croissance démographique et règle d’or
La prise en compte de la croissance
démographique modifie l’énoncé de la règle
d’or .
La consommation maximum s’énonce :
c* =f(k*) – s f(k*) = f(k*) – (d+ n ) k*
1. Education
2. Santé
3. Infrastructure
4. Institution politique
5. Recherche et développement
La théorie de la croissance endogène
Accumulation Progrès
Croissance Croissance
de capital technique
Quels liens entre progrès technique
et productivité ?
Innovation de procédé et productivité ?
Innovation de MP et productivité ?
Quels liens entre productivité et
croissance ?
Gains de
productivité
Croissance de la production
Robert Lucas (prix Nobel en 1995)
Robert Lucas souligne l’importance du capital humain pour la croissance.
Capital humain: ensemble des dispositions durables dont l’acquisition et la possession
rendent les personnes plus productives dans leurs diverses activités
Capital humain général: utilisable par tout
Capital humain spécifique: compétences applicables dans une seule firme
Un travailleur devient plus productif lorsqu’il accumule des connaissances et des
compétences, or celles-ci ne s’usent pas :
le capital humain est un facteur cumulatif, qui présente des rendements croissants. Donc
un cercle vertueux est à l’œuvre : plus les individus obtiennent de nouvelles
connaissances et compétences, plus ils sont capables d’acquérir de nouvelles
connaissances de compétences.
Robert Lucas se contente de développer l’idée qu’accumuler du capital humain permet au
travailleur d’être plus productif, mais nous pouvons aller plus loin :
en accumulant du capital humain, un individu est capable d’innover, de créer des idées,
un savoir et des savoir-faire qui n’existaient pas auparavant.
142
Robert Lucas
Son analyse est basée sur l'idée d'une croissance auto-entretenue, contrairement aux théories
antérieures, notamment celle de Solow (1956), qui expliquait la croissance par le taux d'épargne,
le taux de dépréciation du capital physique et le taux d'accroissement de la population active.
Ces trois facteurs avaient en effet pour point commun d'être déterminés en dehors du modèle
(exogènes) et fixés une fois pour toute.
Le caractère « auto-entretenu » de la croissance, dans la théorie de la croissance endogène est
possible notamment grâce à l'outil du capital humain qui permet de considérer le progrès
technique comme endogène.
En effet, le progrès technique et l'innovation (mesurés par la productivité globale des facteurs)
sont le fait des chercheurs ou ingénieurs, qui sont eux-mêmes le fruit d'un investissement en
capital humain.
De manière générale, l'épargne investie dans la formation des citoyens est un puissant
accélérateur de croissance.
Le capital humain apporte de fait une grande partie de la solution du fameux « paradoxe de
Solow».
Si les progrès évidents dans le domaine de l'informatique étaient difficile à voir dans les
statistiques, c'est en partie dû au temps dont ont besoin les travailleurs pour s'approprier les
nouvelles techniques de production, notamment par la formation.
143
Paul Romer
Paul Romer met l’accent sur la recherche-développement, c'est-à-dire
l'accumulation de capital technologique.
Pour innover, un chercheur utilise le savoir qui est disponible à son époque ; en
innovant, il accroît le savoir disponible pour les autres chercheurs, notamment
ceux des générations futures.
Donc un cercle vertueux est à l’œuvre : en innovant, une entreprise permet aux
autres entreprises d’innover.
144
La microéconomie de la R&D
Depuis le modèle de Mankiw, Romer et Weil, les nouvelles théories de la croissance ont contribué à
affiner la mesure du stock de capital humain et son rôle dans la croissance, en particulier celle des
pays en développement.
Ce modèle distingue notamment l'accumulation du capital humain et l'accumulation du capital
physique.
Il considère aussi le capital humain comme un ensemble de capacités, de compétences et de
connaissances des travailleurs individuels.
Amartya Sen propose de voir dans la théorie des capacités un élargissement de la théorie du capital
humain. Il s'agit dans sa perspective de prendre en compte le rôle de l'éducation, sans se limiter à une
approche sur le marché du travail.
La capacité commande l'accès à d'autres marchés, notamment ceux du logement et de la santé.
La théorie de la capacité pense l'éducation à partir du pouvoir qu'à l'individu sur sa propre vie.
Cette théorie semble plus adaptée à l'économie du développement que les théories de l'éducation
existantes centrées sur l'investissement en capital humain, le fonctionnement du marché du travail,
ou la gestion des systèmes éducatifs
146
Robert Barro
Robert Barro souligne le rôle jouée par l’investissement public, c'est-à-dire
l'accumulation de capital public, dans la croissance :
les infrastructures publiques (routes, aéroports, éclairage public, réseau de
distribution d’eau, etc.) stimulent la productivité des agents privés et par
conséquent l’activité.
Or, avec la croissance, l’Etat prélève davantage de taxes et d’impôts, donc il
peut financer de nouvelles infrastructures.
Donc, un cercle vertueux est à l’œuvre : l’investissement public favorise la
croissance et la croissance favorise en retour l’investissement public.
147
Robert Barro
Le progrès technique dépend donc des décisions volontaires et rationnellement fondées
des agents économiques d'investir dans différentes activités qui permettent l'émergence
de l'innovation. •
Cette thèse de la croissance endogène remet en cause la théorie libérale néoclassique sur
plusieurs points :
1er point : le processus de croissance est donc cumulatif et autoentretenu. Les
économies ne vont donc pas tendre vers un état stationnaire => la croissance endogène
contredit l’idée de la convergence des économies.
2ème point : les pouvoirs publics doivent stimuler et encourager l'innovation et
l'accumulation de capital => politique structurelle à long terme:
protéger l’innovation,
Financer l'effort de R&D,
réaliser des investissements publics,
Inciter économiquement les agents (entreprises, ménages) à investir ou à chercher ou à
s’éduquer
148
Synthèse des principaux sources du
progrès technique
Le capital humain, la recherche-développement et l’investissement public sont
donc sources de progrès technique.
Ils préconisent donc des politiques structurelles (par exemple : développer les
infrastructures, favoriser l’éducation, stimuler la recherche-développement en
accordant des crédits d'impôt aux entreprises innovantes, etc.).
149
Croissance endogène vs. croissance
exogène
Vs
l’utilisation plus efficace des facteurs de production
existants
150
Dynamique, Crises et cycles économiques
La dynamique macroéconomiques, marquée par l’accumulation du capital et la croissance
économique, n’est pas linéaire. Elle est sujette à des rythmes qui lui sont propres et qui
s’expriment en particulier par des crises économiques dont il convient d’analyser le caractère,
la spécificité, la nature…
Au sens étymologique, le mot crise renvoie à un moment paroxystique dans l’évolution
d’une maladie. Il est cependant possible de dissocier les « petites » crises (dites
conjoncturelles) des « grandes » crises (dites structurelles), lesquelles remettent en cause le
modèle économique, à l’image de la crise de 1929 ou de la crise de 2007.
Dans le langage économique, la crise désigne le moment de retournement de la conjoncture
économique, le temps de passage d’une période d’expansion ou d’essor assez soutenue à
celui d’un phase de dépression ou de contraction plus ou moins longue.
L’observation des crises a permis de cerner leur origine, leur nature et leurs caractéristiques.
Les monographies ont donné lieu à une interprétation en termes de cycles conjoncturels ou
cycles longs; puis une analyse des crises financières.
151
La crise dans le cycle Juglar
Au XIXème siècle, l’économiste français Clément Juglar montra que l’activité
économique est constituée d’une succession de phases :
1) L’expansion,
2) La crise,
3) La dépression,
4) La reprise.
Clément Juglar est frappé par la régularité de ces phénomènes et il considère que la
reproduction de ces phases se produit au cours des cycles d’une durée de huit ans
en moyenne.
De fait, 13 cycles Juglar se sont produits de 1825 à 1938
152
Phase de dépression: 3
Phase d’expansion : 1 La baisse des prix, de la
production et des
Hausse de la production,
revenus se poursuit
des prix et des revenus
Dvpt excessif des crédits
PIB
Phase de crise : 2 Phase de reprise : 4
Retournement de Arrêt de la baisse
conjoncture des prix et des
revenus
Baisse des prix
Reprise de la
Réduction des
production
crédits
Recul de la
production
153
154
Les cycles longs « Kondratiev »
C’et en 1922 que l’économiste russe N.D Kondratiev met en évidence l’existence
de mouvements longs et concordants des prix et de la production (cycle d’une
durée moyenne de 50 ans environ).
A ces variations de prix correspondaient des variations de même sens des profits
et de l’activité économique. Schumpeter a désigné ces ondes longues du nom de
« cycle kondratiev » ou plus simplement de Kondratiev.
Les prix et la production connaîtraient une succession de périodes d’expansion
longue et de périodes de dépression longue, périodes encore désignées par
François Simiand de phase A et de phase B du Kondratiev.
Les phases longues ascendantes (25 ans environ) sont liées à la mise en oeuvre
d’une ou de plusieurs grandes innovations : exemple de la machine à vapeur
(1780 - 1810/1817), du chemin de fer et de l’acier (1844/1851), (1870/1875), de
l’électricité, du moteur thermique et de la chimie (1890/1896), (1914/1920).
Les innovations majeures donnent naissance à des branches motrices, elles sont à
l’origine de vagues d’innovations ou de grappes d’innovations qui sont copiées
par les entrepreneurs en dehors même des branches d’origine.
Elles sont en effet l’occasion de profits supplémentaires et elles déclenchent de
nombreux investissements.
155
Les phases longues de déclin (25 ans environ) succèdent aux phases ascendantes
lorsque les branches motrices liées aux innovations principales arrivent à maturité ou
entrent en déclin et lorsqu’il n’y a plus de possibilités nouvelles d’exploitation de ces
innovations.
Il n’y a donc au cours de ces phases une raréfaction des occasions d’investissement et de
profit tandis que la concurrence entre les entreprises se fait de plus en plus destructrice.
Trois Kondratiev ont été ainsi repérés dans l’histoire du capitalisme jusqu’à la seconde
guerre mondiale :
PHASE A PHASE B
1er Cycle 1789/1793 1816
1816 1847
2e Cycle 1847 1873/1874
1873/1874 1896
3e Cycle 1896 1920
1920 1945/1945
156
La dépression longue des années 1970 – 1980, survenant après une période
de croissance accélérée d’environ un quart de siècle (les trente glorieuses)
tend à accréditer l’idée selon laquelle cette succession assez remarquable
constituerait les deux phases classiques d’un cycle long (4e cycle).
Phase A Phase B
157
En dissociant les quatre grandes périodes suivantes (étalon or, l’entre
deux guerres, Bretton Woods, l’après Bretton Woods) et les quatre types de
crises (boursières, bancaires, cambiaires, jumelles), Bordo et al (2003),
Dehove (2003), Boucher (2003), Boyer, Dehove et Plihon (2004)… ont mis en
avant les résultats suivants :
La fréquence des crises financières (bancaires ou cambiaires) s’est accrue
depuis l’abandon du système de Bretton Woods (1971).
Ainsi la probabilité de subir une crise de change ou une crise bancaire
pendant la période 1973 – 1997 s’élevait à 10 ou 13%. On voit ainsi
réapparaître les crises bancaires et les crises doubles (bancaire et cambiaire)
Les pays émergents (crise asiatique 1997-1998) sont touchés par les crises de
change et les crises jumelles (notamment ceux ouverts à la globalisation
financière).
Il s’agit d’une combinaison de spéculation intense contre la monnaie
nationale (méfiance dans la stabilité du taux de change) et d’une vague de
défaillances bancaires (méfiance à l’égard de la liquidité ou de la solvabilité
des intermédiaires bancaires). On assiste ainsi à une contagion régionale et
une extension de l’espace géographique des crises
Les crises boursières présentes dans les années 30, réapparaissent de
manière importante dans les années 2000 (valeurs technologiques en158 2001,
Subprime en 2007).
Fréquence des crises bancaires, crises de change, crises doubles : 1890-1997
14
12
10
8
Crises bancaires
Crises de change
6
Crises jumelles
Toutes crises
4
La fréquence des crises est égale au nombre de crises divisé par le nombre d’années multiplié par le nombre de pays pour
chaque période.
Source : Bordo et al (2001)
159
Fréquence des crises boursières aux Etats-Unis : 1900 - 2003
160
Les crises financières ont un impact fortement récessionniste.
Le FMI (1998) a estimé à 11.5% l’impact des crises bancaires récentes sur le PIB
des économies frappées et à 14% celui des crises jumelles.
1880- 1919 – 1945 –1973 – 1973 –
1913 1939 1971 1997 1997
21 pays 56 pays
Durée moyenne des crises (en années)
Crises de change 2.6 1.9 1.8 1.9 2.1
Crises bancaires 2.3 2.4 - 3.1 2.6
Crises Jumelles 2.2 2.7 1.0 3.7 3.8
Toutes Crises 2.4 2.4 1.8 2.6 2.5
Pertes cumulées de PIB
Crises de change 8.3 14.2 5.2 3.8 5.9
Crises bancaires 8.4 10.5 - 7.0 6.2
Crises jumelles 14.5 15.8 1.7 15.7 18.6
Toutes crises 9.8 13.4 5.2 7.8 8.3
161
Source : Bordo et al (2001)