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Maroc
Présenté par : Gataya Mariyam
Jbara Yassine
Ouzian Ayoub
Orienté par : Pr. Ahabchane Mohamed
2017 - 2018
Introduction :
Chaque pays dans le monde dispose de son propre système éducatif, avec un rôle traditionnellement
dévolu aux parents d'un enfant (ou à leur substitut) d'amener cet enfant aux mœurs de l'âge adulte,
et une intervention souvent croissante des États.
L'éducation est considérée comme un élément important du développement des personnes, d'où le
développement d'un droit à l'éducation. Un système éducatif performant est donc un avantage
majeur. Inversement, être privé d'éducation sera considéré comme un lourd handicap.
L'enseignement (du latin insignis, remarquable, marqué d'un signe, distingué) est une pratique,
mise en œuvre par un enseignant, visant à transmettre des compétences (savoir, savoir-faire et
savoir-être) à un élève, un étudiant ou tout autre public dans le cadre d'une institution éducative.
Cette notion se distingue de l'apprentissage qui renvoie lui à l'activité de l'élève qui s'approprie ces
connaissances .
L'enseignement ne doit pas non plus être confondu avec l'éducation : ce dernier terme (du
latin educare), beaucoup plus général, correspond à la formation globale d'une personne, à divers
niveaux (au niveau religieux, moral, social, technique, scientifique, médical, etc.). Néanmoins,
l'enseignement contribue à cette formation et constitue donc une composante de l'éducation.
Au Maroc le système éducatif est caractérisé par la cohabitation de deux systèmes : l’un public,
l’autre privé, francophone et arabophones. Le système public est géré par le ministère marocain
de l’Éducation nationale alors que le système privé est, lui, géré par des entreprises privées.
Avant le protectorat, l'enseignement était principalement religieux . L'immense majorité des
Marocains vivait en zone rurale et était analphabète.
La première université du Maroc, l'université Al Quaraouiyine de Fès est créée en 859.
À la veille de l’indépendance, 96 % des enseignants marocains et 42 % des enseignants français ne
disposaient d'aucune formation pédagogique.
Lors de la période POST-INDEPENDANCE , L'école est devenue obligatoire pour tous les enfants
marocains âgés de 6 à 13 ans en 1963. Il n'y a en effet pas de système périscolaire de maternelle au
Maroc, la plupart des enfants commencent l'école à 6 ans. Pour les parents souhaitant insérer leurs
enfants plus tôt dans le système éducatif, il y a soit les écoles étrangères , soit les écoles privées. Ces
dernières étant, pour cause de finance, bien souvent réservées aux personnes aisées, leur prix ne
correspondant pas au revenu moyen marocain.
Dans les années 1980, le système éducatif est islamisé puis arabisé. A cette époque le ministre
Azzedine Laraki est nommé ministre de l’éducation nationale avec le soutien du parti de l'Istiqlal.
Azzedine Laraki interdit tous les cours de philosophie. Ensuite, il s'attaque aux cours de sociologie.
L'école de sociologie marocaine est interdite et les rares sociologues étrangers sont expulsés. Le
ministre annonce ensuite l'instauration de cours d'études islamiques obligatoires.
Ensuite toutes les matières sont rapidement arabisées, le français reste maintenu seulement comme
langue étrangère. En 1989, l'arabisation et l'islamisation du système éducatif public sont achevés.
La Charte nationale de l’éducation et de la formation est l’une des plus importantes réformes que le
système éducatif marocain ait engagées. Lancée en 1999 et mise en application en 2000, cette charte a
été créée par un comité royal composé en particulier de divers organismes éducatifs et politiques. Elle
vise la réforme, le développement d’un enseignement de qualité ainsi que la formation d’un citoyen
autonome. Elle a reçu l’approbation de presque toutes les composantes de la société vu qu’elle a su
insuffler de grands espoirs. Même si elle a pu amener un début de réforme, cette Charte n’a pas été
suffisante et n’a pas porté les résultats escomptés.
Malgré les réformes qu’a connu le système éducatif marocain, plusieurs problème subsistent et le
freinent. Si l’organisation structurelle de l’éduction au Maroc montre que des efforts sont déployés pour
faire évoluer notre niveau d’éducation, d’autres données montrent le contraire.
Selon le rapport mondial de suivi de l’éducation publié par l’UNESCO au début de l’année 2014, le Maroc
occupe la 143e place sur 164 pays.
Comment est organisé le système éducatif marocain, quels sont les
obstacles qui font face à la progression de l’éducation dans notre pays,
et qu’en est il de l’expérience belge dans la matière?
Plan :
Introduction :
I : Situation de l’éducation au Maroc
1/ Le Projet de réforme de l’école marocaine.
2/ La structure du système éducatif marocain.
II : Les phénomènes qui handicapent l’évolution du système scolaire
marocain: Quelles actions pour y remédier?
1/ Phénomène de l’abandon scolaire
2/ Programmes mis en place pour contrer l’abandon scolaire
III: Etude comparative: le cas Belge
1/ Structure du système éducatif belge
2/ Les limites que rencontrent ce système: Quelles solutions?
Conclusion :
I : Situation de l’éducation au Maroc
1/ Le Projet de réforme de l’école marocaine.
Depuis son lancement en 2000, la Réforme qui en a découlé avait pour objet la mise en œuvre,
sur une période de 10 ans, des préconisations de la Charte, entre autres:
- la généralisation de l’enseignement primaire;
- la garantie de la gratuité et de l’obligation de l’enseignement de base; la réduction des
déperditions scolaires;
- la réduction du taux global d’analphabétisme à moins de 20 % à l’horizon 2010 et son
éradication quasi-totale à celui de 2015;
- l’élimination des disparités entre sexes et entre milieux;
Après une décennie, le bilan des réalisations reste mitigé, et ce, malgré les efforts déployés dont la
construction de nouvelles écoles primaires et secondaires, l’adoption de l’approche par
compétences, le renouvèlement des manuels et des cahiers scolaires pour les adapter aux curricula,
l’ouverture de classes d’alphabétisation pour les adultes, etc.
En outre, l’accès à l’école primaire a atteint 98% en 2010; l’alphabétisation des adultes a connu un
rythme accéléré; et l’enseignement collégial en milieu urbain s’est généralisé. Cependant, il reste
encore du chemin à parcourir pour atteindre les objectifs visés, aux dires du MEN (2009).
Dans ce même esprit, et pour renforcer son système administratif, le gouvernement marocain a créé
une nouvelle instance en 2007, soit le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE) du Maroc.
Il s’agit d’une instance à vocation consultative qui donne son avis sur toutes les questions d’intérêt
national concernant le secteur de l’éducation. Il procède à des évaluations globales du système national
de l’éducation aux plans institutionnel, pédagogique et de gestion des ressources, et veille à
l’adéquation de ce système à l’environnement économique, social et culturel. Dans son premier rapport
de 2008, le CSE du Maroc a qualifié la situation de l’éducation et de la formation marocaine comme
étant problématique et critique, et ce, à partir des objectifs fixés par la CNEF de 2000 et d’autres
rapports nationaux et internationaux.
Le système éducatif marocain a différentes caractéristiques. D’abord, il est fondé sur les
principes et les valeurs de la foi islamique.
La nouvelle Charte nationale d’éducation et de formation (CNEF) qualifie la personne qui sort
de ce système de citoyen vertueux, tolérant, ouvert à la science ainsi qu’à la connaissance et
doté de l’esprit d’initiative et de créativité, et c’est la finalité la plus importante de cette
réforme.
2/ La structure du système éducatif marocain
En ce qui concerne l’enseignement primaire, il est dispensé aux enfants de 6-11 ans, dure 6 ans,
inclut deux cycles et est clos par le certificat des études primaires (CEP):
Le cycle de base dure deux ans, accueille les enfants issus du préscolaire et vise surtout l’appui et
l’élargissement des acquis du préscolaire.
Le cycle intermédiaire : il dure quatre ans, accueille les élèves issus du premier cycle primaire et
comprend quatre niveaux, soit les classes de 3e, 4e, 5e et 6e années .
Selon un rapport sur l’EPT rédigé conjointement par le MEN, l’UNESCO et l’UNICEF en 2011, le
primaire (secteur public) dessert des services à plus de 4 million élèves (97,5% des enfants en âge
de scolarité) dont 1 918 044 sont scolarisés en milieu rural (une augmentation de 5,8% par
rapport à 2007).
De ce nombre total des inscrits, celui des filles scolarisées s’élève à 1 674 038 avec un indice de
parité entre genre (fille/garçon) de 0,94 en 2010.
Le secteur primaire privé, quant à lui, compte 470855 apprenants dans ses rangs. Considérant ce
taux d’élèves inscrits au primaire (dans les deux secteurs), le Maroc occupe une place derrière
l’Algérie et la Tunisie.
Ces élèves sont répartis entre 7208 établissements publics de l’enseignement primaire en 2010,
dont 4410 en milieu rural; ce nombre est plus élevé qu’en 2007 (7003 établissements) avec 205
nouveaux établissements. Le milieu rural a bénéficié de la majorité de ces nouvelles créations,
soit 180 établissements.
De plus, il existe 13304 écoles satellites dont 195 dans le milieu urbain. Toutefois, selon le CSE
(2008), la qualité générale des écoles est médiocre, notamment dans les milieux ruraux où il y a des
«écoles mères» et pour chacune, des écoles «satellites». Ces dernières permettent à un grand nombre
d’élèves qui se trouvent loin des «écoles mères» d’accéder à l’éducation primaire.
Cependant, des disparités subsistent au plan des infrastructures entre les milieux urbains et ruraux.
Ainsi, et selon le CSE, la plupart des écoles satellites ne disposent pas d'infrastructures de base
(eau potable, électricité, latrines, etc.) Cette situation décourage nombre d’élèves, notamment les
filles, de fréquenter l’école.
Quant au personnel enseignant travaillant au niveau primaire (secteur public), on dénombrait 127 100
en 2010 (dont 56 574 femmes) soit quelques 2000 enseignants de moins par rapport à 2007
(129 123 enseignants selon CSE, 2008).
Le milieu rural bénéficie des services de 74 701 enseignants, dont 25 068 sont des femmes.
Ils sont formés dans des Centres de formation des instituteurs et institutrices (CFI) après avoir obtenu
un baccalauréat au terme des études au secondaire qualifiant. Cette formation dure deux ans; elle
combine des cours théoriques et pratiques (stages). Leurs conditions de travail diffèrent d’un milieu à
l’autre. En effet, les nouveaux sortants des CFI sont affectés aux milieux les plus difficiles, en
l’occurrence les milieux ruraux. Dans ces milieux, le ratio enseignant/élèves peut s’élever jusqu’à plus
de 40, ce qui est nettement plus élevé du taux national qui est de 26 élèves par enseignant (BM, 2013).
En effet, le manque d’écoles (mères ou satellites) et de personnel enseignant ainsi que la densité de plusieurs
douars entrainent ce débordement au plan du nombre d’élèves dans les classes primaires. Les enseignants
accomplissent la charge horaire légale qui varie entre 27 et 30 heures par semaine.
le secondaire collégial et le secondaire qualifiant. L'enseignement secondaire collégial est organisé en un cycle
de trois ans; il est ouvert à tous les enfants âgés de 12-14 ayant réussi au CEP. Il s’achève par l’obtention du
brevet d’enseignement collégial (BEC) qui permet de poursuivre les études dans l’enseignement secondaire
qualifiant.
Ce dernier comprend trois ans; la première année est un cycle des troncs communs. Quant à la deuxième année
et la troisième année, c’est un cycle de baccalauréat pendant lequel se spécialisent les étudiants dans plusieurs
filières. Au terme de la troisième année, le lauréat est éligible d’amorcer des études universitaires ou autres
supérieures.
Le primaire et le secondaire collégial constituent l’enseignement fondamental obligatoire pour
tous les enfants de l’âge de 6 à 15 ans. De ce fait, c’est un cycle prioritaire pour le MEN.
Dans le plan d’urgence élaboré en 2009 (2009-2012) – et qui visait à rectifier certains éléments
jugés problématiques du système éducatif , la priorité a été accordée à l’obligation de
l’enseignement fondamental, et ce, jusqu’à l’âge de 15 ans.
Pour manifester cet intérêt, l’État marocain dépense un budget important pour améliorer
l’offre scolaire au primaire et au secondaire collégial : plus des deux tiers de 31,8 milliards de
dirhams budget alloué à l’éducation nationale sont accordés à l’enseignement fondamental.
En outre, le pays s’est lancé dans une réforme de l’éducation en 1999 appelée la Charte
Nationale de l’Éducation et de la Formation (CNEF), et ce, dans le but d’améliorer son
système éducatif.
Parmi les objectifs tracés dans cette charte, citons celui du taux d’achèvement du cycle
primaire qui est fixé à 90% et qui devait être atteint en 2004. Cependant cet objectif n’a pas
été réalisé comme en rend compte le Conseil supérieur de l’éducation. En effet, dans son
rapport de 2008, cette instance note que des défaillances persistent quant à l’objectif de
l’école d’inclure les enfants et d’assurer l’achèvement du cycle primaire .
Il est à savoir que 62% des élèves appartenant à une même cohorte arrivent à la 6e année; en
d’autres termes, 38% des élèves de la même cohorte redoublent ou quittent l’école.
Un million et demi d’enfants âgés de 9 à 15 ans, soit un enfant sur trois, n’ont jamais été à l’école
ou l’ont quittée avant l’obtention d’un diplôme.
Au niveau global, les taux d’abandon ont accusé une hausse de 26% entre 2000-2001 et 2002-2003,
passant de 5% à 6,3%; ce taux est plus important dans les milieux ruraux où il s’établit à 7,8%.
Comparé à d’autres pays arabes comme l’Arabie Saoudite, la Syrie, la Tunisie et l’Algérie qui
enregistrent respectivement des taux d’abandon scolaire à la dernière année du primaire atteignant
6,7%, 5,4%, 5,3% et 5%, avec un taux de 9,5%,le Maroc souffre le plus de ce phénomène.
Le taux général d’abandons au primaire a connu une légère diminution en 2006 sans pour autant
améliorer le classement du Maroc par rapport à des pays arabes similaires. En effet, il a atteint
5,7%, ce qui constitue l’un des plus élevés observés dans la région arabe en 2006 (UNESCO, 2012).
Le degré de la difficulté de l’achèvement du cycle primaire par exemple s’accentue selon le genre,
le lieu de résidence, l’âge et l’activité des enfants.
sur 100 enfants non scolarisés ou déscolarisés, 58,4% sont des filles et 76,2% sont âgés de 12 à 15 ans.
Parmi eux, 80% habitent les zones rurales et 40% sont en situation de travail.
Il faut tout de même considérer ce taux de 58,4% avec beaucoup de prudence car il inclut non
seulement les filles ayant abandonné l’école, mais également celles qui n’y sont jamais allées.
Pour plusieurs auteurs, l’accès des filles à l’école est encore plus problématique que d’abandon
scolaire. Les filles sont moins concernées par l’abandon scolaire que les garçons :
- l’unique handicap à surmonter chez la fille (rurale en particulier) reste l’accès à l’école.
Une fois engagée dans le système, la fille abandonne moins fréquemment que le garçon.
Dans un autre contexte géographique, Par rapport au lieu de résidence (rural/urbain), les auteurs
convergent pour dire que c’est bel et bien dans les milieux ruraux où est constaté un taux élevé
d’abandon scolaire .
D’après l’institut de statistique de l’UNESCO, les élèves abandonnent plus dans les niveaux avancés
de l’enseignement primaire (5e et 6e année). Ces niveaux correspondent aux âges de 10 à 12 ans.
Tableau 2 : L’évolution des taux d’abandon par niveau scolaire
Cette situation marquée par un taux aussi élevé d’abandon scolaire rend l’atteinte de l’objectif de la
EPT difficile. Cela dit, l’État marocain a mis plusieurs dispositifs pour lutter contre l’abandon
scolaire. Les programmes initiés sont présentés dans la section suivante .
La situation de l’abandon scolaire a poussé les décideurs de l’éducation au Maroc à implanter des
projets et des programmes pour contrer ce fléau dont les conséquences sont néfastes sur plusieurs
plans. Ainsi le Maroc a mis en place trois programmes dont l’objectif est d’améliorer la rétention
scolaire en s’attaquant à l’abandon scolaire.
Après la réforme éducative de 1999 qui a adopté les objectifs de l’EPT, le Maroc, en collaboration
avec l’UNICEF, a mis en place un premier programme à partir de 1999 : le Programme de lutte
contre l’abandon scolaire expérimenté dans sept délégations du ministère de l’éducation située
dans sept villes.
Dans un premier temps, des actions (agir sur la qualité interne de l’école, construction de latrines
construction Dar Attaliba, dotation des écoles en eau potable, électrification, mise sur pied de
bibliothèques scolaires, formation sur l’équité, etc.) ont été entreprises par le MEN et l’UNICEF en
1999 dans trois délégations périurbaines souffrant de taux élevés d’abandon scolaire.
Dans un deuxième temps, soit en 2002, les actions ont couvert les quatre autres délégations, situées
dans des zones rurales.
Une conclusion a été faite, lors d’une étude d’évaluation de ce programme en termes de
couts/efficacité, que dans la plupart des délégations concernées, les mesures prises pour réduire le
taux d’abandon scolaire étaient efficaces.
Le deuxième programme initié est basé sur le transfert monétaire conditionnel (TMC) appelé Tayssir et
a été lancé en octobre 2008.
Ce programme est géré par l’Association marocaine pour l’appui à la scolarisation (AMAS) en partenariat
avec le ministère de l’éducation et le conseil supérieur de l’éducation.
Il «consiste à apporter une contribution financière à des familles pauvres dans le but d’agir sur
l’abandon scolaire en neutralisant certains facteurs affectant la demande pour l’éducation»
Ainsi, avec ses différents partenaires, l’AMAS octroie des bourses aux familles concernées. Ces bourses
sont données en fonction du niveau scolaire de l’enfant et du nombre d’enfants qui vont à l’école pour
une famille; ce transfert d’argent est conditionnel à la présence de l’enfant à l’école.
Le but de Tayssir est de réduire les déperditions scolaires en encourageant les familles à continuer à
envoyer leurs enfants à l’école et, surtout, à les soutenir tout au long de leur parcours scolaire
primaire.
La phase pilote – visant à mesurer l’impact des transferts monétaires conditionnels sur la rétention des
élèves à l’école, leur niveau d’acquisition et le niveau de vie des ménages (MEN, 2010) – s’est déployée
sur deux ans (2008-2010).
Au cours de la première année de cette phase (2008-2009), le programme avait touché 140 communes
rurales identifiées à 17 provinces des cinq régions suivantes : Souss-Massa-Draa, Marrakech-Tansift-El
Haouz, Meknès Tafilalet, Tadla-Azilal et la région de l’Orientale.
88000 élèves répartis dans 47000 ménages ont bénéficié de ce transfert monétaire qui s’est opéré dans
266 écoles.
Dans la deuxième moitié (2009-2010), le MEN a élargi ce programme pour atteindre 300 000 élèves,
provenant de 160 000 ménages.
Une première tentative d’évaluer la phase pilote du programme Tayssir a conclu que le taux d’abandon
a nettement diminué et la rétention des élèves s’est beaucoup améliorée.
Dans cette évaluation, le MEN a signalé que ce programme a réussi à ramener les élèves qui avaient
déjà abandonné l’école avant son instauration ; ainsi le taux de réinscription a augmenté de 37%.
À la suite de cette évaluation jugée positive par le MEN, le programme Tayssir a commencé à intégrer
progressivement le cycle collégial dans certaines régions.
Dans le cadre de l’appui social pour lequel le MEN opte, un autre programme a été lancé au début de la
rentrée scolaire 2008; il s’agit d’une initiative royale nommée Un million de cartables.
Ce programme avait pour but de lutter contre la déperdition scolaire en distribuant 1 million de
cartables remplis de fournitures scolaires à des élèves du primaire vivant dans les communes rurales et
dans les quartiers les plus défavorisés prédéterminés par le MEN.
Un nombre égal d’élèves en a bénéficié dans les écoles primaires concernées. Ce nombre d’élèves se
multipliera par plus de trois fois à partir de l’année scolaire 2009-2010 .
Sur le plan scientifique, un nombre important de recherches se sont intéressées à la problématique de
l’abandon scolaire.
Elles ont surtout mis en relief les différents facteurs desquels l’abandon scolaire résulterait et son
impact sur les individus et sur toute la société.
III: Etude comparative: le cas Belge
1/ Structure du système éducatif belge
Le système éducatif belge, tel qu'il est actuellement conçu, est le résultat de la paix scolaire coulée
dans une loi votée le 29 mai 1959, le pacte scolaire. Cette loi définit quelques grands principes du
système éducatif belge :
La liberté de choix de l'éducation des enfants par les parents ;
La fin des tensions entre réseaux ;
La gratuité de l'enseignement.
Le pouvoir fédéral est garant de cette paix scolaire mais l'organisation de l'enseignement est
décentralisée au niveau des entités fédérées que sont les communautés, dont l'organisation dans
chacune d'entre elles est largement similaire.
Le cursus scolaire belge est le suivant :
Enseignement maternel de 2 ans et demi à 6 ans (non obligatoire, mais fortement recommandé) ;
Enseignement primaire de 6 ans à 12 ans (obligatoire) ;
Enseignement secondaire de 12 ans à 18 ans (obligatoire) et jusque 16 ans pour l'enseignement plein
exercice ;
Enseignement supérieur.
Le Pacte scolaire n'est pas d'application pour l'enseignement supérieur. Aux côtés du cursus
traditionnel, on retrouve l'enseignement de promotion sociale qui offre la possibilité d'acquérir un
titre d'études qu'une personne n'a pas obtenu lors de sa formation antérieure. Cet enseignement
intervient aussi dans le cadre de la formation personnelle et professionnelle continue.
Il y a deux systèmes éducatifs : les écoles confessionnelles et les écoles de l’Etat.
Le pacte scolaire de 1959 a mis fin au conflit entre les écoles publiques et les écoles
confessionnelles. Il a instauré pour ces dernières un système de subvention partielle à charge des
pouvoirs publics. Il a aussi imposé en contrepartie certaines contraintes organisationnelles et
administratives, mais en reconnaissant aux pouvoirs organisateurs des établissements subventionnés la
liberté en matière de programme, de pédagogie et d’engagement du personnel. Il leur permet de
choisir leurs valeurs de référence et de se doter d’un projet éducatif. Il leur reconnaît également le
pouvoir de se fédérer. Le pacte scolaire a aussi réglé la question de l’enseignement religieux. Il
oblige les écoles publiques à organiser un enseignement religieux et un cours de morale non-
confessionnelle. Les écoles confessionnelles, quant à elles, organiseront un cours de religion propre à
leur tradition. L’ensemble de ces cours seront rémunérés par l’Etat.
La Constitution de 1988 et de 1994 confirme le pacte scolaire : « La Communauté assure le libre
choix des parents. La Communauté organise un enseignement qui est neutre. La neutralité implique
notamment le respect des conceptions philosophiques, idéologiques ou religieuses des parents et des
élèves. Les écoles organisées par les pouvoirs publics offrent, jusqu’à la fin de l’obligation scolaire, le
choix entre l’enseignement d’une des religions reconnues et celui de la morale non confessionnelle ».
(Art. 24,1).
D’autres dispositions légales, reprises en bonne partie du Pacte scolaire, régissent le cours de
religion :
Le cours de religion ou de morale est obligatoire pour les élèves, à raison de deux heures semaines
durant toute la durée de l’obligation scolaire (de 6 ans à 18 ans).
L’évaluation des cours de religion ou de morale entre dans l’évaluation de l’année scolaire.
Les religions reconnues sont actuellement au nombre de cinq (juive, catholique, protestante,
orthodoxe, musulmane).
Les programmes des cours de religion sont rédigés sous l’autorité des chefs de culte.
L’Etat définit les titres requis ou jugés suffisant pour enseigner la religion. « Les maîtres ou
professeurs de religion sont engagés à titre définitif par le pouvoir organisateur sur proposition de
l’autorité compétente du culte concerné, si elle existe ». Les professeurs reçoivent un mandat de
l’autorité religieuse. Celle-ci peut imposer des formations complémentaires (le CDER : Certificat de
Didactique de l’Enseignement religieux).
Les écoles confessionnelles ne peuvent pas organiser un cours de religion d’une autre tradition que
celle de leur confession propre ou un cours de morale non confessionnelle.
La Belgique est divisée en régions qui ne parlent pas la même langue.
L’enseignement se fait dans la langue de la région. Ainsi, les cours seront donnés en néerlandais dans
la région flamande, en français dans la région wallone et en allemand dans la région allemande.
Dans la région de Bruxelles-Capitale, la langue d’enseignement est choisie par les parents, français ou
néerlandais.
A la fin du cycle d’enseignement primaire, les élèves passent un test d’aptitude pour intégrer le
cycle secondaire.
Les élèves qui réussissent brillamment le test, continueront leur scolarité dans l’enseignement général.
Tandis que ceux qui éprouvent des difficultés et qui présentent des lacunes seront dirigés vers
l’enseignement technique où ils suivent un enseignement à la fois théorique (2 jours/semaine) et
pratique (3 jours/semaine). Dans cet enseignement technique, ils y apprendront un métier comme
électricien, technicien, mécanicien, …
Les autres qui ne sont ni aptes à l’enseignement général, ni à l’enseignement technique, seront dirigés
vers l’enseignement professionnel qui a la même structure que l’enseignement technique. Ils y
apprendront des métiers comme menuisier, cuisinier, couturier, …
Les écoles supérieures et les universités
Pour être admis aux études supérieures (hautes écoles et universités), un étudiant doit être titulaire
du CESS (Certificat d’enseignement secondaire supérieur).
Pour accéder à certaines filières, il faut réussir une épreuve spécifique d’admission. Des épreuves
sont organisées par les filières arts audiovisuels et arts plastiques, musique et arts de la scène,
chirurgie et dentisterie.
Dans certains cursus, on limite l’accession aux études en fixant un nombre maximum d’étudiants. En
Communauté française, le numérus clausus est notamment appliqué dans le cadre des études de
médecine où le nombre d’élèves est restreint en raison de la limitation du nombre de numéros Inami.
A côté du système éducatif confessionnel et de l’Etat, nous trouvons le système éducatif
militaire.
Les officiers diplômés de l'Ecole sont des leaders capables d'agir efficacement dans des circonstances
variées, complexes et exceptionnelles au profit de la communauté nationale ou internationale.
La formation à l'Ecole est adaptée aux besoins de la Défense belge (composantes Terre, Air, Marine et
Médicale). Les valeurs de la société sont intégrées dans la formation.
L’âge pour y accéder est de 10 ans pour le secondaire et 18 ans pour le supérieur.
Le test d’accès est très difficile (mathématiques, sciences, langues et épreuves sportives).
2/ Les limites que rencontrent ce système: Quelles
solutions?
Le décrochage scolaire:
Près de 10% des jeunes Belges âgés de 18 à 24 ans quittent l’école sans diplôme et ne poursuivent
plus la moindre formation. C’est la définition du décrochage scolaire que donnent les autorités
européennes, un phénomène qui a aussi un coût économique estimé, pour notre pays, à 4,2
milliards d’euros.
Avec 9,8% d’élèves en décrochage scolaire, la Belgique est plutôt sur le haut du podium
européen. Mieux : le phénomène serait en (légère) régression puisque en 2000, 13,8% des jeunes
avaient quitté l’école sans diplôme. Mais pas de quoi pavoiser du côté francophone. Le « bon »
chiffre belge cache des disparités régionales énormes : 7% en moyenne en Flandre, 12 ,9% en
Wallonie et 14,4% à Bruxelles ! Au sein même des Régions, on note des différences étonnantes. Le
Brabant flamand présente un taux de 5,4% tandis que Liège culmine avec 15,2%.
On ne s’étonnera pas du constat fait par l’Institut Itinera de l’influence du milieu socio-culturel et
de l’origine ethnique sur ces performances ou contre-performances. Les jeunes d’origine étrangère
ont presque cinq fois plus de « chances » de quitter prématurément l’école et les garçons restent
plus nombreux que les filles. Un phénomène qui se répète d’année en année et se confirme aussi
dans d’autres pays européens.
Le décrochage scolaire est une notion très large, il peut s’agir par exemple désinvestissement dans le
travail scolaire, d’un taux d’absence important ou encore d’un abandon total.
Tout le monde s’accorde sur le fait que l’on ne décroche pas du jour au lendemain. Il s’agit d’un
processus lié à une combinaison de différents facteurs de natures diverses : individuels, familiaux,
sociaux, scolaires ou institutionnels. L’association de ces facteurs mène petit à petit à se désengager
et à terme, à abandonner l’école.
La discrimination que subit les étrangers est également une cause de décrochage scolaire. Beaucoup
d’élèves étrangers n’ont pas de suivi à la maison avec leurs parents qui ne maîtrisent pas la langue du
pays.
Le racisme au sein de certaines écoles par certains professeurs. Les élèves se sentent mal dans leur
peau et n’ont plus de repères.
C’est un lieu d’accueil, d’écoute et de dialogue où toi et/ou ta famille pouvez aborder les
questions qui vous préoccupent en matière de scolarité, d’éducation, de vie familiale et sociale,
de santé, d’orientation scolaire, professionnelle, etc.
Ces services permettent d’accueillir et d’aider temporairement des élèves mineurs rencontrant des
difficultés scolaire.
Par exemple des élèves exclus d’une école et ne pouvant être réinscrits dans un autre établissement
scolaire ou encore ceux qui sont inscrits dans un établissement mais qui sont en situation de crise, qui
ne fréquentent pas l’école sans pour autant en avoir été exclus.
Ils apportent une aide sociale, éducative et pédagogique par l’accueil en journée et, le cas échéant,
une aide et un accompagnement dans le milieu familial.
Par ailleurs, la prise en charge par un SAS satisfait pleinement à l’obligation scolaire.
Concrètement, l’objectif de ces services est que le jeune puisse être réintégré, dans les meilleurs
délais et dans les meilleures conditions possibles, dans une structure scolaire ou une structure de
formation agréée dans le cadre de l’obligation scolaire.
Il existe également de nombreux dispositifs qui interviennent à des niveaux plus collectifs.
Comme les cellules de veille, le dispositif d’accrochage scolaire ou encore les équipes mobiles.
Conclusion :
Les quinze dernières années, et notamment la période la plus récente, témoignent d’une très forte
mobilisation pour le secteur de l’éducation au Maroc. Cette mobilisation doit incontestablement
beaucoup au processus initié par l’adoption de la CNEF en 2000. Elle se mesure d’abord aux moyens
supplémentaires mobilisés et aux progrès réels dans l’accès à la scolarisation, notamment au niveau
de l’enseignement primaire. Ces réalisations ont également changé profondément le niveau de
qualification de la population active et annoncent, à terme, un net recul de l’analphabétisme.
Certaines des dimensions de la réforme n’ont pas encore porté leurs fruits mais n’en constituent pas
moins des transformations fondamentales du système offrant pour l’avenir de très nombreux leviers
d’amélioration. C’est le cas de la déconcentration/décentralisation qui devrait stimuler, à court
terme, autant au niveau des Académies elles-mêmes qu’au niveau central, une demande de
justification des financements et des résultats et accroître l’imputabilité des décisions. Cela dit,
l’analyse des tendances dans le développement du système éducatif démontre que de nombreux
défis restent posés :
Accès incomplet et inéquitable à l’éducation de base;
Faible qualité et pertinence des apprentissages;
Faible efficacité interne et externe du système.