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INITIATION A L’ASSURANCE:
CONCEPTS FONDAMENTAUX ET
DISPOSITIONS REGLEMENTAIRES

Mamadou TRAORE
Commissaire Contrôleur des Assurances

Août 2020
PLAN D’INTERVENTION
I. GENERALITES SUR L’ASSURANCE
Définition
Notion de risque
Notion de sinistre
Mutualisation
Prime
 
II. CLASSIFICATION DES ASSURANCES
Assurances de dommages
Assurances de personnes
 
III. LE CONTRAT D’ASSURANCE
Les caractéristiques juridiques du contrat d’assurance
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Les documents contractuels

IV. APERCU SUR L’ASSURANCE VIE


Définition et caractéristiques
Les personnes intervenant au contrat d’assurance vie
Les caractéristiques de la prime et des prestations en assurance vie
PLAN D’INTERVENTION
V. APERÇU SUR LA MICROASSURANCE
Définition
Les règles applicables au contrat de microassurance
Les différentes branches en microassurance
 
VI. LES ENTREPRISES ET LES INTERMEDIAIRES D’ASSURANCE
Les entreprises d’assurance
Les intermédiaires d’assurance
 
VII. LE CONTROLE DES ENTREPRISES D’ASSURANCE
Justification du contrôle
Les organes de contrôles
Les différents types de contrôle
Les documents de reporting périodique
 
VIII. LES PROCEDURES DE SAUVEGARDE ET DE REDRESSEMENT
3 Mesures de sauvegarde
Plan de redressement
Conseil de surveillance
Restriction ou interdiction de la libre disposition des actifs
VIX. LE TRANSFERT DE PORTEFEUILLE
VX. LE RETARIT D’AGREMENT
Cas des entreprises IARD
Cas des entreprises vie
4 GENERALITES SUR L’ASSURANCE
1. Définition
Il existe plusieurs définitions à l’assurance. Mais nous allons retenir celle proposée par
le Professeur Hémard qui a l’avantage de faire ressortir les éléments principaux de
l’assurance. Selon lui : "L’assurance est une opération par laquelle une partie,
l’assuré, se fait promettre, moyennant une rémunération (la prime ou cotisation),
pour lui ou pour un tiers en cas de réalisation d’un risque, une prestation par une
autre partie, l’assureur, qui prenant en charge un ensemble de risques, les compense
conformément aux lois de la statistique".
Cette définition appelle quelques commentaires et précisions sur les termes suivants :
risque, sinistre, prime, compensation des risques.
 

 
5 GENERALITES SUR L’ASSURANCE
2. Le risque
C’est l'événement futur et incertain indépendant de la volonté des parties sans
lequel il n'y a pas d’assurance. Il peut aussi s’agir d’un évènement de réalisation
certaine, mais à une date inconnue. Les risques susceptibles d’assurance sont
très variés, ce sont généralement des événements malheureux aux conséquences
dommageables. La réalisation du risque porte le nom de sinistre. Le risque peut
être aussi un événement heureux qui entraîne des charges, c'est le cas de la
survie dans l’assurance vie. 
C’est sur la base du risque qu’est calculée la prime et c’est la réalisation du risque
(la survenance du sinistre) qui entraine la mise en jeu de la garantie. Le risque
est donc le fait générateur du sinistre ouvrant droit à la garantie.
 

 
6 GENERALITES SUR L’ASSURANCE
 3. Le sinistre
C'est l’événement dommageable susceptible d’entraîner la garantie de l'assureur. Ce
sont les pertes et dommages que subissent les assurés lorsque se réalise l’événement
aléatoire qui a motivé la souscription du contrat d'assurance.
Il se décompose en :
- un fait générateur, à l'origine du dommage (Incendie, vol, Dégât des eaux, accident
de la circulation, pollution, Maladie, Invalidité, décès, Dommage causé par l'assuré à
un tiers …)
- un préjudice résultant du dommage (Perte, destruction, dégradation, perte de
revenus, perte de jouissance
En assurance de responsabilité, s’ajoute la réclamation du tiers lésé du fait du
dommage.
 

 
7 GENERALITES SUR L’ASSURANCE
 4. La mutualisation
Par expérience, on sait que si le risque potentiel se réalise, les dommages causés par cette
réalisation peuvent atteindre certaines personnes ou certains biens sur qui pesait la menace ;
d'autres personnes et d'autres biens (la grande majorité) seront épargnés. Il y a donc une
répartition possible de la charge de ces dommages potentiels entre tous ceux qui redoutent la
réalisation d'un même risque. Si tous contribuent au règlement des sinistres, la participation de
chacun est très réduite. Pour ce faire il convient de grouper avant la survenance du sinistre tous
les individus qui accepteront de participer à la réparation des dommages subis par l'un ou l'autre
d'entre eux. C’est le fondement même du concept de la mutualité.
 
Une notion importante apparaît ici ; c'est celle de la nécessaire sélection des risques que l'assureur
doit opérer. Il faut en effet constituer des groupes qui présentent un certain nombre de
paramètres communs, c’est-à-dire qu'il faut constituer des ensembles homogènes qui se prêtent
aux hypothèses préalablement définies dans les modèles mathématiques élaborés par les
actuaires.
 

 
8 GENERALITES SUR L’ASSURANCE
 5. La prime
C’est la somme payée par l’assuré en contrepartie des garanties accordées par l’assureur. C'est le prix de
vente du "Produit Assurance".
On connaît les principes de détermination du prix de vente d'un produit matériel.
Prix de vente = Prix de revient + Bénéfice
Une des particularités de l'assurance réside dans ce qu'on appelle l'inversion du cycle de production. En
effet, à la différence d’un industriel, l’assureur ne connaît pas à l’avance le prix de revient de son
produit, c’est-à-dire le coût total des paiements qui seront effectués au profit des assurés victimes de
dommages garantis. Il doit donc faire à l'avance l’évaluation la plus exacte possible du nombre et du
montant des sinistres probables afin de pouvoir couvrir lesdits sinistres. Pour y parvenir l'Assureur a
recours d'une part à des techniques mathématiques, en particulier le calcul des probabilités, et d'autre
part à la statistique. En effet, à partir des statistiques des événements passés, le calcul des
probabilités permet à l'assureur d’établir un montant de prime cohérent avec la masse de sinistres
qu'il devra couvrir.
 

 
9 CLASSIFICATION DES ASSURANCES

Les assurances peuvent être divisées en deux catégories, en fonction de la nature


même de ce que l'on assure, c’est-à-dire les éléments du patrimoine, les activités
ou les personnes placées sous la garantie de l'assurance. La distinction se fait
entre les assurances de personnes et les assurances de dommages.
10 CLASSIFICATION DES ASSURANCES
1. Les assurances de dommage
Les assurances de dommage ont pour but de prémunir l’assuré contre toute atteinte à son patrimoine, soit
directement (assurances de biens) soit indirectement (assurances de responsabilité).
Les règles spécifiques aux assurances de dommage
Les assurances de dommage sont régies par trois importantes règles qui sont : 
- le principe indemnitaire :
Les assurances de dommages sont régies par un principe fondamental selon lequel l’assuré ne peut recevoir
une indemnité supérieure au montant du dommage subi par son patrimoine. Il ne peut, du fait de
l'assurance, se trouver dans une situation meilleure à celle qui aurait été la sienne si le sinistre ne s’était pas
produit (Article 31 du Code CIMA). L’assurance ne peut être un moyen d’enrichissement.
- la règle proportionnelle :
S’il résulte des estimations que la valeur de la chose assurée excède au jour du sinistre la somme garantie,
l’assuré est considéré comme restant son propre assureur pour l’excédent, et supporte, en conséquence, une
part proportionnelle du dommage, sauf convention contraire.(Article 35 du Code CIMA).
- la subrogation :
L'assureur qui a payé l'indemnité d'assurance est subrogé, jusqu'à concurrence de cette indemnité, dans les
droits et actions de l'assuré contre les tiers qui ont causé le dommage ayant donné lieu à la garantie de
l'assureur. L'assureur peut être déchargé de tout ou partie de sa garantie envers l'assuré, quand la
subrogation ne peut plus, par le fait de l'assuré, s'opérer en faveur de l'assureur (Article 42 du Code CIMA).
11 CLASSIFICATION DES ASSURANCES
1. Les assurances de dommage
Les différentes catégories d’assurance de dommage
les assurances de biens
Elles ont pour but d'indemniser l’assuré des pertes matérielles qu'il subit directement dans son
patrimoine. Elles réparent notamment les dommages causés aux biens lui appartenant ainsi
que certaines pertes indirectes qu'il peut subir après un sinistre. C'est la formule d'assurance
la plus ancienne et la plus simple : le propriétaire d'un bien se protège contre la réduction
fortuite de la valeur de son patrimoine résultant de la détérioration, de la destruction, de la
disparition de ce bien par incendie, vol, etc.…
Exemple de produits d’assurance dommages :
- assurances incendie
- assurance bris de machine
- assurance tous risques chantier
- assurance vol
- assurance automobiles (garanties dommages)
- assurance transport etc.
12 CLASSIFICATION DES ASSURANCES
1. Les assurances de dommage
Les différentes catégories d’assurance de dommage
Les assurances de responsabilité
Elles garantissent également le patrimoine de l’assuré, mais de façon indirecte dans la mesure où il s’agit de faire
face aux conséquences pécuniaires incombant à l’assuré à la suite de dommages causés à autrui et dont il est
juridiquement responsable. L'assureur indemnise la victime d'un dommage causé par l'assuré ou engageant sa
responsabilité.
Ces dommages peuvent être causés
- par l’assuré lui-même
- par les personnes dont il répond (enfant, préposé),
- du fait des choses que l’assuré a sous sa garde. 
Les dommages causés aux tiers sont soit matériels (à leurs biens), soit corporels (atteinte à leur personne). 
Exemples de polices d’assurance responsabilité civile
- l'assurance Responsabilité Civile Automobile
- l’assurance Responsabilité Civile Chef de Famille
- l’assurance Responsabilité Civile Chef d'Entreprise . 
Les assurances de responsabilité (également appelées assurances de dettes) sont obligatoires dans certains cas :
assurance "aux tiers" dans la branche automobile. Dans d'autres cas, l'assurance de la responsabilité civile n'est
pas légalement obligatoire, mais elle est vivement recommandée ; c'est ainsi que le locataire répond presque
toujours, de l'incendie ou de l'explosion ayant endommagé le bâtiment loué, car il en est présumé responsable.
13 CLASSIFICATION DES ASSURANCES
2. Les assurances de personne :
Les règles spécifiques aux assurances de personne
Les assurances de personnes (hormis les frais de soins) sont régies par le principe
forfaitaire. En d’autres termes, en matière d’assurances de personnes (hormis les
frais de soins), les sommes assurées sont fixées au contrat à la souscription (art. 56
du Code CIMA). Il résulte de ce principe qui est lui-même propre aux assurances de
personnes, les règles spécifiques suivantes : 
- La possibilité de cumul :
Le caractère forfaitaire des assurances de personnes permet le cumul de plusieurs
assurances de personnes. Il n’y a pas de notion de sur assurance ou de sous
assurance. 
- L’absence de subrogation de l’assureur contre le tiers responsable :
En assurance de personnes, l’assureur ne peut avoir de recours contre le tiers
responsable du sinistre. En d’autres termes, l’assureur, après paiement à l’assuré des
prestations contractuelles, ne pourra se retourner contre le tiers responsable du
sinistre afin de récupérer les sommes versées.
14 CLASSIFICATION DES ASSURANCES
2. Les assurances de personne :
Les différentes catégories d’assurance de personne
Les assurances de personnes ont pour but de prémunir l’assuré contre toute atteinte à sa personne, dans son existence
ou dans son intégrité physique. Elles se divisent en deux catégories.
L’assurance vie
Les assurances sur la vie sont celles dans lesquelles l’exécution des engagements de l’assureur dépend de la durée de
la vie humaine. Cette catégorie comprend trois grands types de produits que sont les assurances en cas de décès,
les assurances en cas de vie et les assurances mixtes. 
Les assurances en cas de décès sont celles par lesquelles l'assureur garantit le paiement du capital assuré aux ayant
droits (ou à tout bénéficiaire désigné au contrat) si l'assuré décède avant une date convenue d'un commun accord
entre les parties et indiquée dans la police d'assurance. Exemples de produits d’assurance en cas de décès  : la
temporaire décès, la vie entière, la temporaire rente éducation, etc. 
Les assurances en cas de vie sont celles par lesquelles l'assureur garantit à l’assuré le versement d'un capital ou d'une
rente si ce dernier est toujours vivant à la date stipulée dans le contrat. Exemples de produits d’assurance en cas de
vie : capital différé, la rente viagère, la rente temporaire, etc. 
Les assurances en cas de vie ou les assurances en cas de décès présentent en général l’inconvénient de ne pas garantir
une prestation certaine. C’est le cas pour un contrat de capital différé si l’assuré décède pendant la durée du
contrat. Il est de même pour une temporaire décès si l’assuré est en vie au terme du contrat. Pour ces raisons, les
assureurs proposent en général des formules dites mixtes. Ce sont des formules qui garantissent en cas de vie ou de
décès. Ainsi dans ces genres d’assurances, l’assureur s’engage à verser un capital ou une rente au bénéficiaire
désigné quelles que soient les circonstances (décès ou survie de l’assuré). Les principales formules mixtes
commercialisées par les assureurs sont : l’assurance mixte, l’assurance à terme fixe, la rente éducation mixte, etc.
15 CLASSIFICATION DES ASSURANCES
2. Les assurances de personne :
Les différentes catégories d’assurance de personne
Les assurances Accidents corporels et maladie
L’objet de l’assurance accident corporelle est de garantir aux assurés ou aux bénéficiaires désignés au
contrat des prestations en cas d’accident entraînant des dommages corporels. L’accident corporel
est défini comme toute atteinte corporelle, non intentionnelle de la part de l’assuré, et provenant de
l’action fortuite et soudaine d’une cause extérieure et par voie de conséquence, les altérations de la
santé qui en résultent. 
La protection accordée par un tel contrat s’articule autour de 2 principales catégories de garanties :
- une garantie Décès
- une garantie Invalidité

L’assurance maladie a pour objet le remboursement des frais de traitement nécessités par une maladie
ou un accident. Il s'agit des frais suivants :
- les honoraires des médecins, chirurgiens, dentistes, auxiliaires médicaux ;
- les frais pharmaceutiques ;
- les frais de séjour à l’hôpital ;
- les frais d'appareillage et de prothèse.
16 LE CONTRAT D’ASSURANCE
Le contrat d’assurance est une convention passée entre une entreprise d'assurance et un assuré
(personne physique ou morale) en vue de matérialiser l'accord conclu entre les deux parties
et d'en définir toutes les modalités, de déterminer l'objet et les conditions de l'assurance.
Le contrat d'assurance peut être étudié sous plusieurs aspects, notamment du point de vue
juridique et du point de vue pratique.

1. Les caractéristiques juridiques du contrat d’assurance


Les juristes relèvent un certain nombre de notions et de critères pour définir le contrat
d'assurance. On retiendra qu'il s'agit d’un :
- contrat consensuel
- contrat synallagmatique
- contrat aléatoire
- contrat à titre onéreux
- contrat successif
- contrat d’adhésion
- contrat de bonne foi
17 LE CONTRAT D’ASSURANCE
2. Les documents contractuels
Une Police d'assurance est un ensemble de documents qui se présente sous la forme
d'imprimés :
Conditions Générales
Les conditions générales regroupent l’ensemble des dispositions communes à tous les
contrats de même nature.
Conditions Particulières
C’est un document signé conjointement par l’assureur et par l’assuré. Elles donnent des
informations plus précises sur le contrat d’assurance, notamment sur l’assuré, les
caractéristiques de l’élément assuré, le montant de la primes, la nature de la garantie
etc. les conditions particulières constituent la preuve de l’engagement des parties.
Avenant
Toute modification en cours de contrat est constatée par un document appelé
‘’Avenant ’’
18 APERCUS SUR LES CONTRAT D’ASSURANCE VIE
1. Définition et caractéristiques
Le contrat d’assurance vie est un contrat par lequel, en échange d’une ou plusieurs primes, versées par une
personne (le souscripteur), l’assureur s’engage à verser à une tierce personne (dite bénéficiaire) une
somme déterminée à l’avance (soit sous forme de capital, soit sous forme de rente) en cas de décès ou
de survie à une époque déterminée d’une autre personne (dite assuré).  
Le contrat d’assurance vie a deux finalités principales :
- Une finalité de prévoyance (décès avant une époque donnée) : l’assurance vie permet au souscripteur de
préserver sa famille ou des bénéficiaires des conséquences pécuniaires de sa disparition.
- Une finalité d’épargne (survie au delà d’une époque donnée) : l’assurance vie permet au souscripteur de
constituer une épargne qui sera disponible dans le futur pendant les vieux jours du bénéficiaire. 
Il existe deux formes d’exploitation de l’assurance vie à savoir l’assurance vie individuelle (ou grande
branche) et l’assurance vie collective (ou branche groupe). La grande branche regroupe les contrats
qui ont été souscrits à titre individuel par des particuliers tandis que la branche groupe regroupe les
contrats qui ont été souscrits par des personnes physiques ou morales au profit des membres d’un
groupe donné.
APERCUS SUR LES CONTRAT D’ASSURANCE VIE
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2. Les personnes intervenant au contrat
De la définition de l’assurance vie, il ressort que le contrat d’assurance vie est avant tout un engagement entre
deux personnes. L’une des parties s’engage notamment à payer les primes prévues au contrat et l’autre
s’engage à verser les prestations prévues au contrat à des tiers en cas de décès ou de survie d’une autre
personne. Ainsi, dans un contrat d’assurance vie on distingue quatre (04) intervenants : l’assureur, le
souscripteur, l’assuré, le bénéficiaire. 
L’assureur :
L’assureur est toujours une personne morale, donc, une entreprise ayant obtenu un agrément pour pratiquer les
opérations d’assurance vie. Il s’engage à payer les prestations prévues au contrat.  
Le Souscripteur :
Le Souscripteur est la personne qui s’engage juridiquement envers l’assureur, notamment au paiement des
primes prévues au contrat. Il est le signataire du contrat et il lui revient de désigner les bénéficiaires de la
prestation de l’assureur.
L’assuré :
C’est la personne physique dont le décès ou la survie déclenche le paiement par l’assureur des prestations
prévues au contrat. Il est l’élément principal du contrat en ce sens que c’est son âge et son état de santé qui
permettent à l’assureur de fixer le montant de la prime à payer par le souscripteur.
Le Bénéficiaire :
C’est la personne qui recevra les prestations prévues au contrat en cas de réalisation du risque. Le nombre de
bénéficiaires n’étant pas limité, le souscripteur peut en désigner autant qu’il veut et à tout moment depuis la
souscription du contrat jusqu’à son échéance. Le choix du bénéficiaire est un droit personnel du souscripteur.
20 APERCUS SUR LES CONTRAT D’ASSURANCE VIE
3. Les caractéristiques de la prime et des prestations en assurance vie
La prime :
Dans un contrat d’assurance vie, le souscripteur peut payer la prime sous deux formes :
- forme unique : le souscripteur verse la totalité de la prime en une seule fois à la souscription du
contrat. Il se libère donc de ses engagements contractuels à la souscription et reste couvert pendant
toute la durée du contrat.
- forme périodique : le souscripteur paye sa prime régulièrement selon une périodicité (annuelle,
semestrielle, trimestrielle ou mensuelle) choisie par lui et pendant une durée inférieure ou égale à la
durée du contrat. 
Les prestations :
En cas de réalisation du risque, l’assureur peut verser les prestations prévues au contrat sous deux formes
:
- forme capital : le bénéficiaire perçoit l’intégralité des sommes prévues au contrat en une seule fois à la
survenance du sinistre ou au terme du contrat.
- forme rente : le bénéficiaire perçoit régulièrement selon une périodicité (annuelle, semestrielle,
trimestrielle ou mensuelle) la même somme dite rente ou arrérage sur une durée certaine ou aléatoire.
La rente est dite certaine lorsque le nombre de rente prévu au contrat est connu d’avance. La rente est
dite viagère lorsqu’elle est versée tant que le rentier est vivant.
21 APERCUS SUR LA MICROASSURANCE
1. Définition
La microassurance est un mécanisme d’assurance caractérisé principalement par la faiblesse
des primes et/ou des capitaux assurés, par la simplicité des couvertures, des formalités de
souscription, de gestion des contrats, de déclaration de sinistres et d’indemnisation des
victimes. La microassurance vise à protéger les personnes à faible revenu contre des
risques spécifiques en contrepartie du paiement de primes ou de cotisations. La
souscription d’un contrat de microassurance peut être effectuée par une personne morale,
une entreprise ou une communauté pour le compte de ses employés, de ses clients ou de
ses membres. Elle peut également être effectuée par une personne physique (article 700
du code CIMA).

2. Règles applicables au contrat de microassurance


Les principes de gestion du risque généralement acceptés sont applicables à la
microassurance. Le contrat de microassurance doit être rédigé dans un langage simple,
clair et facilement compréhensible par la population cible. Par dérogation aux
dispositions de l’article 7, le contrat de microassurance peut être traduit et commercialisé
dans la langue locale de la population cible. En cas de litige, la version en langue
officielle fait foi sauf si la traduction en langue locale est plus favorable à l’assuré. 
22 APERCUS SUR LA MICROASSURANCE
3. Les branches pratiquées en microassurance (Article 717 du code CIMA)
Les opérations de microassurance sont classées en branches de la manière suivante :
Branches non Vie
1- Accidents corporels ;
2 - Maladie ;
3 - Pertes de récoltes ;
4 - Pertes de bétail ;
5 - Pêche ;
6 - Autres assurances agricoles ;
7 - Dommages aux biens.
Branches Vie
11 - Décès ;
12 - Vie ;
13 - Epargne ;
14 - Capitalisation.  
Les entreprises agréées pour effectuer des opérations non vie peuvent également souscrire
dans la branche décès.
23 APERCUS SUR LA MICROASSURANCE
4. Les intermédiaires pour les opérations de microassurance (Article 731 du code CIMA)
Sont autorisées à présenter des opérations de microassurance auprès du public, à condition d’obtenir une
autorisation du Ministre en charge des assurances, les personnes suivantes ou leurs mandataires :
1) les courtiers agréés ;
2) les agents généraux ;
3) les personnes physiques mandataires ;
4) les banques, la poste et les établissements financiers ;
5) les institutions de microfinance ;
6) les mutuelles de santé ;
7) les coopératives et groupements agricoles ;
8) les organisations non gouvernementales ;
9) les agences de développement ;
10) les associations et tontines ;
11) les fonds funéraires ;
12) les syndicats ;
13) les sociétés et les distributeurs de téléphonies mobiles ;
14) les responsables sanitaires ;
15) les chaînes de distribution alimentaires ;
16) les sociétés à forts potentiels d’affiliation.
LES ENTREPRISES ET LES INTERMEDIAIRES
24 D’ASSURANCE

1. Les entreprises d’assurance


Les entreprises d'assurances sont réglementées par le livre III du Code des Assurances (CIMA). 
Forme des entreprises d’assurance
L’article 301 dudit code stipule que toute entreprise d'assurance d'un Etat membre de la CIMA doit être
constituée sous forme de société anonyme d’assurance ou de société d'assurance mutuelle.
Toutefois une société d'assurance ne peut pas se constituer sous la forme d'une société anonyme
unipersonnelle.
Les sociétés d'assurance mutuelles ont un objet non commercial, elles sont constituées pour assurer les
risques apportés par leurs sociétaires. Moyennant le paiement d'une cotisation fixe ou variable,
elles garantissent à ces derniers le règlement intégral des engagements qu'elles contractent.
Toutefois, les sociétés d’Assurance Mutuelle pratiquant les opérations d'assurance sur la vie ne
peuvent recevoir de cotisations variables. Les adhérents au nombre minimum de 500 sont à la fois
sociétaires et assurés, qualités indissociables car l'assuré, créancier de la garantie prévue au contrat
est aussi assureur en tant que sociétaire membre des assemblées générales.
LES ENTREPRISES D’ASSURANCE ET LES
25 INTERMEDIAIRES D’ASSURANCE
1. Les entreprises d’assurance
Les techniques de division des risques entre les entreprises d'assurance
- La Coassurance
C'est l’opération par laquelle plusieurs entreprises d'assurance garantissent un même
risque, chacune d'entre elles prenant en charge une fraction convenue de ce risque
sans solidarité avec les autres.  
- La réassurance
C'est l’opération par laquelle une entreprise d'assurance, la cédante, s'assure à son tour
auprès d'une autre société, le réassureur, (encore appelée cessionnaire), pour tout ou
partie des risques qu'elle assure. Il est à noter que malgré l’opération de réassurance,
l'assureur reste le seul garant du règlement des sinistres à l'assuré, ce dernier n'étant
lié au réassureur par aucun lien contractuel (article 4 du Code CIMA).
LES ENTREPRISES D’ASSURANCE ET LES
26 INTERMEDIAIRES D’ASSURANCE
2. Les intermédiaires d’assurance
L'on en distingue deux grands types, à savoir les agents généraux et les courtiers, tous deux
rémunérés à la commission. 
Les agents généraux
Ils sont des mandataires des sociétés d'assurance et sont liés à ces dernières par des traités de
nomination qui précisent les conditions de collaboration entre l'agent général et la compagnie.
Les actes passés par l'agent général engagent sa compagnie mandante en sa qualité de civilement
responsable de son préposé fautif.
Les courtiers
Les Courtiers d'assurance sont des commerçants sans qu'il y ait lieu de distinguer suivant que les
actes qu'ils accomplissent sont civils ou commerciaux. Contrairement aux agents généraux, ils
interviennent en tant que mandataires des assurés. Les courtiers peuvent placer leurs affaires
auprès de l'entreprise de leur choix. On notera que le courtier doit à l'assuré une obligation de
conseil.
Il y a incompatibilité entre la profession d'Agent général et celle de courtier.
LE CONTRÔLE DES ENTREPRISES D’ASSURANCE
27
Selon les articles 300 et 712 du code CIMA, « Le contrôle s’exerce dans l’intérêt des assurés, souscripteurs et
bénéficiaires de contrats ». 
1. Justification du contrôle : pourquoi un contrôle de l’Etat sur les entreprises d’assurance?
Le caractère original de l’activité d’assurance : l’assureur vend des promesses et il est nécessaire qu’une autorité
vérifie qu’il peut les tenir.
Pourquoi ces promesses ou engagements pourraient-ils ne pas être tenus? 
Sur le plan technique :
- les aléas du risque causent beaucoup de difficultés aux assureurs de bonne foi. Les tarifs sont fixés à l’avance, avant
la connaissance du prix de revient (inversion du cycle de production). Il se peut que les prévisions les plus
réalistes soient dépassées;
- la dépréciation de certains éléments d’actif. 
Au plan moral
Les assureurs peu scrupuleux peuvent profiter de la nature particulière de l’opération d’assurance pour réduire le
paiement des sinistres ou ne pas payer en usant de procédés dilatoires.
Autres raisons du contrôle de l’Etat :
- l’obligation d’assurance (en automobile) : du fait que l’Etat oblige les populations à s’assurer, il est normal qu’il
effectue un contrôle;
- l’inégalité entre la société d’assurance et l’assuré;
- l’importance des fonds recueillis par les assureurs en tant qu’investisseurs institutionnels  
LE CONTRÔLE DES ENTREPRISES D’ASSURANCE
28
2. Les organes de contrôle
La Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA)
La Commission Régionale de Contrôle des Assurances est l'organe régulateur de la Conférence. Elle est
chargée du contrôle des sociétés, elle assure la surveillance générale et concourt à l'organisation des
marchés nationaux d'assurances. Dans le cadre de sa mission de contrôle, la Commission organise le
contrôle sur pièces et sur place des sociétés d'assurances et de réassurance opérant sur le territoire des
États membres. À cette fin, elle dispose du corps de contrôle constitué au sein du Secrétariat Général de
la Conférence. Les constatations utiles à l'exercice du contrôle effectué par les Directions Nationales des
Assurances dans le cadre de leurs missions propres lui sont communiquées.
Dans le cadre de sa mission de surveillance et d'organisation, la Commission :
- émet un avis qui conditionne la délivrance de l'agrément par le Ministre en charge du secteur des
assurances ;
- dispose de tous documents et statistiques concernant les marchés nationaux d'assurances;
- transmet au Conseil ses observations et ses propositions sur le fonctionnement du secteur des assurances ;
- transmet aux autorités des États membres ses observations concernant les suites données à ses décisions
sur le territoire de ceux-ci ainsi que ses recommandations sur le fonctionnement des marchés nationaux
des assurances

.
LE CONTRÔLE DES ENTREPRISES
29 D’ASSURANCE
2. Les organes de contrôle
Le Secrétariat Général de la CIMA
Le Secrétariat Général de la Conférence concourt à la réalisation des objectifs du Traité.
A cette fin, il :
- assure la préparation, l'exécution et le suivi des travaux du Conseil et de la
Commission ;
- fait, s'il l'estime nécessaire, au Conseil toutes propositions tendant à modifier ou à
compléter la législation unique et donne tous avis relatifs à la réalisation des
objectifs du Traité ;
- arrête les règlements d'application des actes établis par le Conseil ;
- effectue, de sa propre initiative ou sur instruction de la Commission, le contrôle des
sociétés d'assurances et de réassurance agréées sur le territoire des États membres ;
- transmet au Conseil un rapport annuel sur l'exécution de ses missions, sur l'activité de
la Conférence et sur la situation du secteur des assurances.
.
LE CONTRÔLE DES ENTREPRISES D’ASSURANCE
30
2. Les organes de contrôle
Les Directions Nationales des Assurances (DNA)
Les Directions Nationales des Assurances ont des attributions générales et spécifiques 
Attributions générales
Les Directions Nationales des Assurances, organisées par les Etats membres, servent de relais à l'action
de la Commission dans les États membres. Elles y assurent notamment :
- la promotion du secteur des assurances ;
- la sauvegarde des intérêts des assurés et bénéficiaires des contrats d'assurance et de capitalisation ;
- la protection de l'épargne détenue par les compagnies d'assurances en contrepartie des provisions
techniques ;
- le rôle d'expert et de conseil immédiat en matière d'assurance auprès des autorités nationales ;
- la surveillance générale du marché des assurances.  
Elles communiquent à la Commission tous les renseignements sur l'état des compagnies et l'évolution du
marché afin que cette dernière soit en mesure de prendre les décisions appropriées.  
LE CONTRÔLE DES ENTREPRISES D’ASSURANCE
31
2. Les organes de contrôle
Les Directions Nationales des Assurances (DNA) 
Attributions spécifiques
Les Directions Nationales des Assurances assurent le respect de l'application de la réglementation :
application de la législation unique, étude des contrats d'assurance destinés au public, visa.
Elles peuvent suivre le déroulement des litiges nés sur le marché entre assureurs d'une part et entre
assureurs, assurés et bénéficiaires des contrats d'autre part.
Elles communiquent à la Commission les résultats des contrôles techniques qu'elles effectuent.
Elles effectuent la collecte des données nécessaires : statistiques, bilan, études, enquêtes.
Elles effectuent une pré-étude des dossiers de demande d'agrément.
Elles peuvent gérer les contrats d'assurance souscrits par l'État et veiller à la bonne rédaction de leurs
clauses.
Elles autorisent l'exercice de la profession d'intermédiaire et assurent le respect des règles de qualification
professionnelle et de solvabilité qui s'imposent à cette profession.
Elles exercent le contrôle sur les experts techniques qui concourent à l'évaluation des sinistres et à la
bonne exécution des contrats.
LE CONTRÔLE DES ENTREPRISES D’ASSURANCE
32
3. Les différents types de contrôle
On distingue principalement deux types de contrôle à savoir le contrôle administratif et juridique ainsi
que le contrôle financier ou de solvabilité 
le contrôle administratif et juridique
- L’agrément de la société
Les entreprises d’assurance ne peuvent commencer leurs opérations qu'après avoir obtenu un agrément.
Toutefois, en ce qui concerne les opérations d'acceptation en réassurance, cet agrément n'est pas
exigé (article 326 du code CIMA). L'agrément est accordé sur demande de l'entreprise, pour les
opérations d'une ou plusieurs branches d'assurance. L'entreprise ne peut pratiquer que les
opérations pour lesquelles elle est agréée. Toute entreprise réalisant des opérations relevant des
branches vie, ne peut pratiquer en même temps celles relevant des branches non vie (principe de la
spécialisation des entreprises). L’article 328 donne la liste détaillée des branches pour lesquelles les
entreprises d’assurance peuvent demander un agrément. 
- L’agrément des dirigeants
La nomination de certains dirigeants des entreprises d’assurance doit être approuvée par les autorités de
tutelle. Il s’agit du président du Conseil d’Administration, du Directeur Général et du Directeur
Général Adjoint.
LE CONTRÔLE DES ENTREPRISES D’ASSURANCE
33
3. Les différents types de contrôle
le contrôle administratif et juridique
- L’agrément des Commissaires aux Comptes
Selon l’article 326-1 du code des assurances, toute entreprise agréée est tenue de soumettre
à l’approbation de la Commission, préalablement à sa réalisation, toute nomination ou
renouvellement du mandat de Commissaires aux Comptes. Ceux-ci doivent
obligatoirement figurer sur une liste des experts agréés auprès de la cour d’Appel de
l’État concerné ou par tout autre organisme habilité. A cet effet, la société d’assurance
doit adresser à la Commission, une demande d’approbation des Commissaires aux
Comptes qu'elle se propose de nommer ou de renouveler. En cas de pluralité de
Commissaires aux Comptes, les personnes proposées ne peuvent appartenir au même
cabinet ou à des structures ayant des liens entre elles.  
 Le visa des contrats
Nonobstant l'agrément prévu à l'article 326, les produits d’assurance doivent faire l’objet
d’un visa par la Direction Nationale des assurances avant leur commercialisation
LE CONTRÔLE DES ENTREPRISES
34 D’ASSURANCE
3. Les différents types de contrôle
Le contrôle financier ou de solvabilité
Ce contrôle repose essentiellement sur 3 piliers:
- des engagements réglementés suffisants au passif du
bilan;
- leur représentation à l’actif par des placements admis à
cet effet;
- une marge de solvabilité conforme à la réglementation. 
 
LE CONTRÔLE DES ENTREPRISES D’ASSURANCE
35
3. Les différents types de contrôle
Le contrôle financier ou de solvabilité 
Les engagements réglementés
Selon l’article 334 du code des assurances, les engagements réglementés dont les
entreprises doivent, à toute époque, être en mesure de justifier l'évaluation sont les
suivants :
 les provisions techniques suffisantes pour le règlement intégral de leurs
engagements vis-à-vis des assurés ou bénéficiaires de contrats
 les postes du passif correspondant aux autres créances privilégiées ;
 les dépôts de garantie des agents, des assurés et des tiers, s'il y a lieu ;
 une provision de prévoyance en faveur des employés et agents destinée à faire
face aux engagements pris par l'entreprise envers son personnel et ses
collaborateurs.
 
36
LES PROVISIONS TECHNIQUES
1. Justification des provisions techniques
L’activité d’assurance se caractérise par ce qu’on appelle l’inversion du cycle de
production. Aussi, il existe un décalage entre la survenance du fait dommageable,
générateur du paiement de l’indemnité et le règlement effectif de cette indemnité.
Ce double phénomène emporte les conséquences suivantes :
- l’assureur détient une masse importante de capitaux qui peut cacher une réelle
insolvabilité ;
- l’assureur ne sera alerté par aucun signal en cas de difficulté à faire face à ses
paiements et ce n’est qu’au stade final de la liquidation définitive que cette situation
apparaitra ;
 des erreurs peuvent survenir dans la détermination des primes qui peuvent les rendent
insuffisantes pour couvrir les éventuels sinistres qui surviendront
Toutes ces erreurs et incertitudes font planer un risque d’insolvabilité de l’assureur. C’est
pour parer aux imprévus et permettre aux assureurs de faire face à tout moment à
leurs engagements que les autorités de contrôle ont pris certaines mesures, dont
l’obligation faite aux entreprises d’assurance de constituer des provisions techniques
suffisantes.
37 LES PROVISIONS TECHNIQUES
2. Définition des provisions techniques
Le code des assurances ne donne pas une définition précise des
provisions techniques. L’article 334 qui les évoque en premier
se borne à poser l’obligation de les constituer.
De façon plus simple, on peut dire que les provisions techniques
sont les dettes des entreprises d’assurance vis-à-vis des assurés
et des bénéficiaires de contrats d’assurance. Parmi ces dettes,
certaines sont connues dans leur existence et leur montant avec
certitude tandis que d’autres sont estimées.
38
LES PROVISIONS TECHNIQUES
3. Les principales provisions techniques
Provisions des sociétés non vie
Les principales provisions techniques en non vie sont la provision pour risques en
cours et la provision pour sinistre à payer.
- Provisions pour risques en cours (PREC)
La provision pour risques en cours est « destinée à couvrir les risques et les frais
généraux afférents, pour chacun des contrats à prime ou cotisation payable
d’avance, à la période comprise entre la date d’inventaire et la prochaine échéance
de prime ou cotisation ou, à défaut, le terme fixé par le contrat » (334-8 du CIMA).
- Provisions pour sinistres à payer (PSAP)
La provision pour sinistres restant à payer représente la valeur estimative du coût total
de tous les sinistres survenus sur l’exercice, déclarés ou non, déduction faite des
sommes déjà payées.
Elles sont majorées des frais de gestion des risques estimés au moins à 5% (articles
334-12 et 334-13 du Code CIMA).
39
LES PROVISIONS TECHNIQUES
3. Les principales provisions techniques
Provisions techniques des sociétés vie
- La provision mathématique
La provision mathématique est définie comme la « différence entre les valeurs
actuelles des engagements respectivement pris par l'assureur et par les assurés.
»
- Provision pour participation aux excédents
La provision pour participation aux excédents est le montant des participations aux
bénéfices attribués aux bénéficiaires de contrats lorsque ces bénéfices ne sont
pas payables immédiatement après la liquidation de l’exercice qui les a
produits.
Les entreprises d'assurance sur la vie ou de capitalisation sont tenues de faire
participer leurs assurés aux bénéfices techniques et financiers qu'elles réalisent.
40 LES ACTIFS ADMIS EN COUVERTURE
DES ENGAGEMENTS REGLEMENTES
1. Principe
Après une évaluation prudente des engagements réglementés, la question se pose
de savoir comment les honorer. Pour ce faire, il faudra que les actifs
permettent de faire face aux engagements. A cet effet, ils doivent avoir
certaines caractéristiques, notamment:
- ils doivent être sûrs : leur valeur n'est pas trop volatile, pas de défaut de
l’émetteur.
- ils doivent être liquides : le placement doit être réalisable à tout moment sans
décote trop importante.
 ils doivent être rentables : le placement génère un rendement satisfaisant.

 
LES ACTIFS ADMIS EN COUVERTURE DES
ENGAGEMENTS REGLEMENTES
41
2. Les contraintes liées à la couverture des engagements réglementés
- Principes de couverture, de localisation et de congruence
Les engagements réglementés doivent, à toute époque, être représentés par des actifs équivalents, placés et
localisés sur le territoire de l'Etat membre sur lequel les risques ont été souscrits. Toutefois, ce principe de
localisation est atténué par la possibilité de faire des placements dans d’autres pays de la CIMA dans une
quotité maximale de 50% des actifs représentatifs des engagements réglementés. 
Les engagements pris dans une monnaie donnée doivent être couverts par des actifs congruents, c’est-à-dire
des actifs libellés ou réalisables dans cette même monnaie. Cette règle vise à limiter l’exposition des
sociétés d’assurance au risque de change. 
L’article 335-1 donne une liste détaillée des placements admis en couverture des engagements réglementés. 
- Règle de limitation globale
Il n’est pas souhaitable que les placements d’une société soient trop concentrés sur un seul type d’actifs.
C’est pourquoi les articles 335-1 et 335-2 du code des assurances ont instauré une limitation globale par
catégorie de placements à concurrence d’un pourcentage des engagements réglementés pour inviter les
assureurs à diversifier leurs actifs de placement.  
- Règle de dispersion
Cette règle a pour but de prévenir le risque de concentration. Elle cherche à limiter le montant des
placements admissibles émis par un même émetteur ou ayant une même contrepartie. 
Le Conseil d’Administration fixe, au moins annuellement, les lignes directrices de la politique de placement.
Il se prononce en particulier sur les modalités de choix des intermédiaires financiers, sur la gestion actif-
passif, sur la qualité et la répartition des actifs au regard des impératifs de diversification et de dispersion.
 
LA MARGE DE SOLVABILITE
42
Selon l’article 337 du code CIMA, toute entreprise d’assurance doit justifier de l'existence d'une marge
de solvabilité suffisante, relative à l'ensemble de ses activités. C’est un élément clé du dispositif
prudentiel visant à garantir aux assurés le respect des engagements pris à leur égard par la
compagnie. Elle est destinée à pallier une éventuelle :
- insuffisance imprévisible des provisions techniques;
- diminution imprévue de la valeur des placements;
- perte future provenant soit du hasard (sinistre important mal réassuré) soit de la sous-tarification
(dégradation brutale et importante de la sinistralité). 
Éléments constitutifs de la marge de solvabilité
La marge de solvabilité est constituée, après déduction des pertes, des amortissements restant à réaliser
sur commissions, des frais d'établissement ou de développement et des autres actifs incorporels, par
les éléments suivants :
- le capital social versé ou le fonds d'établissement constitué ;
- la moitié de la fraction non versée du capital social ou de la part restant à rembourser de l'emprunt pour
fonds d'établissement ;
- les réserves de toute nature;
- les bénéfices reportés ;
- les plus-values latentes sous réserve de l’accord de la CRCA.
43 LES DOCUMENTS DE REPORTING
PERIODIQUE
Pour des besoins de contrôle sur pièces, les
entreprises adressent au Ministre en charge des
assurances et au secrétariat Général de la CIMA
un ensemble de documents qui comprend :
- les renseignements généraux sur l’entreprise ;
- les états comptables et statistiques.
LES DOCUMENTS DE REPORTING PERIODIQUE
44
Les renseignements généraux portent entre autres sur les informations
suivantes :
- la raison sociale de l'entreprise, son adresse, la date de sa constitution, les
modifications apportées aux statuts en cours d'exercice ;
- les nom, date et lieu de naissance, nationalité et domicile des membres du Conseil
d’Administration ou du Directoire et du personnel de direction ; les professions
des membres du Conseil d’Administration ou du Directoire et les grades ou
fonctions du personnel de direction ;
- la raison sociale de la société mère s'il y a lieu, et la liste des filiales ;
- la liste des branches pratiquées dans le pays concerné, l'année du début de
l'exploitation et la date des agréments ;
- la liste des pays où l'entreprise travaille et les branches qu'elle y pratique, la date
de l'agrément par les autorités de contrôle de ces pays si cet agrément existe, et
l'année du début de l'exploitation ;
- un tableau indiquant les ventes et les achats de portefeuilles de contrats effectués
au cours de l'exercice, les modifications apportées aux branches exploitées dans le
pays concerné et dans les autres pays ou territoires ;
LES DOCUMENTS DE REPORTING PERIODIQUE
45
Les renseignements généraux portent sur les informations suivantes :
- la liste des accords en vigueur en matière de tarifs, de conditions générales
des contrats, d'organisation professionnelle, de concurrence ou de gestion
financière, ainsi que la liste des accords administratifs ou commerciaux
avec d'autres entreprises d'assurance, de réassurance ou de capitalisation ;
- les obligations et les autres emprunts émis au cours de l'exercice, les
remboursements ou amortissements effectués ;
- la liste des personnes physiques ou morales qui se sont portées caution
pour l'entreprise ;
- le rapport du Conseil d’Administration ou ceux du Directoire et du
Conseil de Surveillance et les rapports des commissaires aux comptes à
l'assemblée des actionnaires ou associés ;
- le rapport sur le contrôle interne ;
- le rapport sur la politique de réassurance ;
LES DOCUMENTS DE REPORTING PERIODIQUE
46
Les renseignements généraux portent sur les informations suivantes :
- une déclaration aux termes de laquelle l'entreprise ne s'est portée caution pour aucune personne
physique ou morale, ou, dans le cas contraire, le nom des personnes pour lesquelles l'entreprise
s'est portée caution, et le montant des engagements garantis ; une déclaration aux termes de
laquelle l'entreprise n'a pris aucun engagement de vente ou d'achat à terme et n'a signé aucune
promesse d'achat ou de vente, ou, dans le cas contraire, la déclaration du montant des engagements
de cette nature souscrits restant en cours au 31 décembre ;
- une déclaration analogue concernant les cas de coassurance et de coréassurance comportant solidarité
entre les assureurs ou les réassureurs ;
- un tableau indiquant les modifications apportées au cours de l'exercice : au capital social
(versements, appels, augmentations ou réductions, remboursements) ;
- un tableau indiquant l'effectif, au dernier jour de l'exercice, du personnel salarié de l'entreprise dans
le pays concerné ventilé en « personnel de direction et cadres », « inspecteurs du cadre », « agents
de maîtrise », « employés », « autres producteurs salariés », « total du personnel salarié dans le
pays concerné », l'effectif du personnel salarié employé à l'étranger, le total du personnel salarié,
ainsi que le nombre d'agents généraux dans le pays concerné.
LES DOCUMENTS DE REPORTING PERIODIQUE
47
Les états comptables et statistiques comprennent:
- le bilan ;
- le compte d'exploitation générale ;
-l e compte général de pertes et profits ;
- le compte des résultats en instance d'affectation
- l’état C1 qui est le compte d'exploitation générale par catégories ;
- l’état C4 : Engagements réglementés et actifs représentant ces engagements ;
- l’état C5 : Liste détaillée et état récapitulatif des placements ;
- l’état C9 : Ventilation par exercice de souscription et par branche des primes
arriérées, encaissements et annulations ;
- l’état C11 : Marge de solvabilité ;
LES DOCUMENTS DE REPORTING PERIODIQUE
48
Les états comptables et statistiques comprennent:
- l’état C20 : Mouvement au cours de l'exercice inventorié des polices, capitaux
ou rentes assurés ;
- l’état C21 : Détail, par année de souscription des capitaux ou rentes sortis au
cours de l'exercice inventorié ;
- l’état C25 : Participations des assurés ou des porteurs de contrats aux résultats
techniques et financiers ;
- l’état C25 Bis Tableau B : Distribution des provisions pour participation aux
excédents ;
- l’état C25 Bis Tableau A : Participations liquidées et participations distribuées
au cours de l'exercice par produit type ;
- l’état T1 : Flux trimestriels relatifs aux opérations réalisées ;
- l’état C4 S : Engagements réglementes et leur couverture (semestriel) ;
49 PROCEDURES DE SAUVEGARDE ET DE
REDRESSEMENT
1. Mesures de sauvegarde
Lorsque la situation financière d'une entreprise est telle que les intérêts des assurés et
bénéficiaires de contrats sont compromis ou susceptibles de l'être, la Commission ou le
Ministre en charge du secteur des assurances dans l'État membre après avis conforme
du Secrétaire Général de la CIMA, peut prendre l'une des mesures d'urgence suivantes :
- mise de l'entreprise sous surveillance permanente,
- restriction ou interdiction de la libre disposition de tout ou partie des actifs de l'entreprise,
- désignation d'un administrateur provisoire à qui sont transférés les pouvoirs nécessaires à
l'administration et à la direction de l'entreprise. Cette désignation est faite soit à la
demande des dirigeants lorsqu'ils estiment ne plus être en mesure d'exercer
normalement leurs fonctions, soit à l'initiative de la Commission.
Les deux dernières mesures sont levées ou confirmées par la Commission, après procédure
contradictoire, dans un délai de quatre mois.
50 PROCEDURES DE SAUVEGARDE ET DE
REDRESSEMENT
2. Plan de redressement
Lorsqu'une entreprise ne respecte pas les dispositions relatives à la couverture des
engagements réglementés et de la marge de solvabilité, la Commission exige que lui
soit soumis, dans un délai de deux (2) mois :
- un plan de redressement prévoyant toutes les mesures propres à restaurer, dans un délai
de trois (3) mois, une couverture conforme à la réglementation ;
- un plan de financement à court terme apte à rétablir dans un délai de trois (3) mois, la
marge de solvabilité.  
La Commission se réserve le droit de proroger les délais prévus ci- dessus. Elle peut
bloquer ou restreindre la libre disposition des actifs de la société et/ou charger un
Commissaire Contrôleur d’exercer une surveillance permanente de l’entreprise. Il
dispose à cet effet, des droits d’investigation les plus étendus. Il doit notamment être
avisé immédiatement de toutes les décisions prises par le Conseil d’Administration ou
par la direction de l’entreprise.
51 PROCEDURES DE SAUVEGARDE ET DE
REDRESSEMENT
3. Conseil de surveillance
Lorsqu’un administrateur provisoire est désigné auprès d'une entreprise, un Conseil de
Surveillance est mis en place par le Ministre en charge des assurances. Il est composé
du Directeur des Assurances ou de son représentant, de l'Agent judiciaire de l'État ou
de son représentant et d'un représentant de l'Agence Nationale de la Banque Centrale.
Il est présidé par le Directeur des Assurances ou son représentant. Il exerce un contrôle
permanent de la gestion de l'entreprise et doit notamment être avisé, préalablement à
leur exécution de toutes les décisions prises par l'administrateur provisoire. Le Conseil
de Surveillance approuve les états financiers arrêtés par l'administrateur provisoire
ainsi que le rapport de gestion établi par les commissaires aux comptes.
PROCEDURES DE SAUVEGARDE ET DE REDRESSEMENT
52
4. Restriction ou interdiction de la libre disposition des actifs
Lorsque la Commission ou le Ministre en charge des assurances, après avis du Secrétaire Général
de la CIMA, est amené à restreindre ou interdire la libre disposition des actifs d'une entreprise,
l'une ou plusieurs des mesures suivantes peuvent être prises :
- prescription par lettre recommandée à toute société ou collectivité émettrice ou dépositaire de
refuser l'exécution de toute opération portant sur des comptes ou des titres appartenant à
l'entreprise intéressée, ainsi que le paiement des intérêts et dividendes afférents auxdits titres ;
- subordination de l'exécution de ces opérations au visa préalable d'un commissaire-contrôleur ou
de toute personne qui aura été accréditée à cet effet ;
- inscription d’une hypothèque sur les immeubles de l'entreprise ;
- prescription aux conservateurs des hypothèques, par lettre recommandée, de refuser la
transcription de tous actes, l'inscription de toute hypothèque portant sur les immeubles
appartenant à l'entreprise ainsi que la radiation d'hypothèque consentie par un tiers au profit de
l'entreprise ;
- dépôt auprès d'une banque des grosses de prêts hypothécaires consentis par ladite entreprise ;
- transfert auprès d'une banque, de tous les fonds, titres et valeurs détenus ou possédés par
l'entreprise, dans des conditions à déterminer, pour y être déposés dans un compte bloqué. Ce
compte ne pourra être débité sur ordre de son titulaire que sur autorisation expresse de la
Commission ou du Ministre, et seulement pour un montant déterminé
53 TRANSFERT DE PORTEFEUILLE
1. Sur l’initiative de la société
Les entreprises d’assurance peuvent, avec l'approbation de la Commission de Contrôle des
Assurances, transférer en totalité ou en partie leur portefeuille de contrats, avec ses
droits et obligations, à une ou plusieurs entreprises agréées. La demande de transfert
est portée à la connaissance des créanciers par un avis publié au Journal Officiel et/ou
dans un journal d'annonces légales, qui leur impartit un délai de trois mois au moins
pour présenter leurs observations au Ministre en charge du secteur des assurances dans
l'État membre. Le Ministre en informe la Commission de Contrôle des Assurances. Les
assurés disposent d'un délai d'un mois à compter de la publication de cet avis au
Journal Officiel et/ou dans un Journal d'annonces légales pour résilier leur contrat.
Sous cette réserve, la Commission de Contrôle des Assurances approuve le transfert s'il
lui apparaît qu’il est conforme aux intérêts des créanciers et des assurés. Cette
approbation rend le transfert opposable aux assurés souscripteurs et bénéficiaires de
contrat et aux créanciers.
54 TRANSFERT DE PORTEFEUILLE

2. Sur l’initiative de la CRCA


Lorsque la Commission de Contrôle des Assurances décide, en application des sanctions
prévues à l'article 312, d'imposer à une entreprise le transfert d'office de son
portefeuille de contrats d'assurance, cette décision est portée à la connaissance de
l'ensemble des entreprises d'assurance de l'Etat membre par un avis publié au Journal
Officiel et/ou dans un Journal d'annonces légales. Cet avis fait courir un délai de
quinze jours pendant lesquels les entreprises qui accepteraient de prendre en charge le
portefeuille en cause doivent se faire connaître à la Commission. L'entreprise désignée
par la Commission de Contrôle des Assurances pour prendre en charge le portefeuille
de contrats d'assurances transféré est avisée de cette désignation par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception. La décision qui prononce le transfert
en fixe les modalités et la date de prise d'effet.
55 RETRAIT D’AGREMENT

1. Cas des entreprises IARD


En cas de retrait de l'agrément prononcé à l'encontre d'une entreprise pratiquant des
opérations d’assurances de dommages, tous les contrats souscrits par elle cessent de
plein droit d'avoir effet le quarantième jour à midi, à compter de la publication au
Journal Officiel et/ou dans un Journal d'annonces légales de la décision de la
Commission de Contrôle des Assurances prononçant le retrait. A cet effet, les primes
ou cotisations échues avant la date de cette décision, et non payées à cette date, sont
dues en totalité à l'entreprise, mais elles ne sont définitivement acquises à celle-ci que
proportionnellement à la période garantie jusqu'au jour de la résiliation. Les primes ou
cotisations venant à échéance entre la date de la décision et la date de résiliation de
plein droit des contrats ne sont dues que proportionnellement à la période garantie.
56 RETRAIT D’AGREMENT

2.Cas des entreprises vie


Pour ce qui concerne les entreprises d’assurances vie, après le retrait d'agrément, les
contrats souscrits demeurent régis par leurs conditions générales et particulières tant
que la décision de la Commission n’aura pas pris de décision les concernant. Mais le
liquidateur peut, avec l'approbation du juge-contrôleur, surseoir au paiement des
sinistres, des échéances et des valeurs de rachat. Les primes encaissées par le
liquidateur sont versées sur un compte spécial qui fait l'objet d'une liquidation distincte.
 
La Commission de Contrôle des Assurances, à la demande du liquidateur et sur le rapport
du juge contrôleur, fixe la date à laquelle les contrats cessent d'avoir effet, autorise leur
transfert en tout ou partie à une ou plusieurs entreprises, proroge leur échéance, décide
la réduction des sommes payables en cas de vie ou de décès ainsi que des bénéfices
attribués et des valeurs de rachat, de manière à ramener la valeur des engagements de
l'entreprise au montant que la situation de la liquidation permet de couvrir
57 LIQUIDATION DES ENTREPRISES
D’ASSURANCE
La faillite d'une société d’assurance ne peut être prononcée qu'à la requête de la
Commission de Contrôle des Assurances. Le tribunal peut également se saisir d'office
ou être saisi par le Ministère Public d'une demande d'ouverture de cette procédure
après avis conforme de la Commission de Contrôle des Assurances.  
La décision de la Commission Régionale de Contrôle des Assurances prononçant le retrait
total de l'agrément emporte de plein droit, à dater de sa publication au Journal Officiel
et/ou dans un Journal d'annonces légales, la dissolution de l'entreprise. Dans ce cas, la
liquidation est effectuée par un mandataire de justice désigné sur requête de la
Commission par ordonnance rendue par le Président du tribunal compétent. Ce
magistrat choisit un liquidateur parmi ceux qui sont agréés par le tribunal et figurant
sur la liste communiquée par la Commission Régionale de Contrôle des Assurances
dans sa requête. Il commet par la même ordonnance un juge chargé de contrôler les
opérations de liquidation. Ce juge est assisté, dans l'exercice de sa mission, par un ou
plusieurs commissaires contrôleurs désignés par la Commission Régionale de Contrôle
des Assurances.
58 LIQUIDATION DES ENTREPRISES
D’ASSURANCE
Le liquidateur agit sous son entière responsabilité. Il a les pouvoirs les plus étendus pour
administrer, liquider, réaliser l'actif, tant mobilier qu'immobilier, et pour arrêter le
passif, compte tenu des sinistres non réglés. Toute action mobilière ou immobilière ne
peut être suivie ou intentée que par lui ou contre lui. Pendant la durée de la liquidation,
l'entreprise demeure soumise au contrôle de la Commission Régionale de Contrôle des
Assurances et du juge contrôleur. Ils peuvent demander à tout moment au liquidateur
tous renseignements et justifications et faire effectuer les vérifications sur place. Ils
adressent au président du tribunal tous rapports qu'ils estiment nécessaires. Le
président du tribunal procède, en cas de besoin, sur le rapport du juge-contrôleur ou à
la demande de la Commission, au remplacement du liquidateur par ordonnance non
susceptible de recours.
MERCI POUR
VOTRE
AIMABLE
59

ATTENTION

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