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Centre universitaire de Aïn Témouchent

Département de Génie civil


Niveau Master 1 – VOA
Semestre 2 –
Unité d’enseignement : UEF 1.2.2
Matière: Béton Précontraint
VHS: 67h30 (Cours: 3h00, TD: 1h30)
Crédits: 6
Coefficient: 3
Objectifs de l’enseignement:
L'objectif de cette matière est de donner à l'étudiant une base lui permettant d'effectuer
un dimensionnement correct des structures en béton précontraint avec une certaine
connaissance de l'aspect technologique des procédés de précontrainte.

Ch 5: Dimensionnement de la précontrainte
Référence:
THONIER, H. « Le béton précontraint aux états limites ».Presses de l’école nationale des
ponts et chaussées (1992).
Dr. Zine el-Abidine KAMECHE
1. OBJECTIF DU DIMENSIONNEMENT
L’objectif du dimensionnement de la précontrainte est de déterminer la
force effective P (après soustraction des pertes de tension) qui doit
régner dans la section étudiée afin que les contraintes limites soient
assurées.
2. DIAGRAMME DE VERIFICATION
Les vérifications des contraintes peuvent se ramener aux deux cas
suivants :
Cas 1: élément soumis à la précontrainte Cas 2 : élément soumis à la précontrainte
et à un moment minimum Mm et à un moment maximum MM
Ces deux ensembles, un peu contradictoire, peuvent être regroupés sous
forme du diagramme de vérification suivant :
Avec:
σs1 : contrainte limite à la fibre supérieure sous chargement 1 (P et Mm)
σs2 : contrainte limite à la fibre supérieure sous chargement 2 (P et MM)
σi1 : contrainte limite à la fibre inférieure sous chargement 1 (P et Mm)
σi2 : contrainte limite à la fibre inférieure sous chargement 2 (P et MM)
3. DONNEES DE BASE
Les données de base du dimensionnement de la précontrainte sont :

 La géométrie de la section
 L’aire de la section B
 Moment d’inertie I
 Distance de la fibre supérieure Vs
 Distance de la fibre inférieure Vi
 Rendement de la section ρ = I / B Vs Vi
 Les contraintes limites : σs1 ,σs2 , σi1, σi2
4. APPROCHE DE LA PRECONTRAINTE
4.1. Câble moyen fictif
Les câbles de précontrainte dans chaque section, forment un ensemble
qui peut être assez complexe ; c’est pour quoi, pour les calculs, on
remplace souvent cet ensemble par un câble moyen fictif qui aurait,
dans chaque section, le même effet des câbles réellement mis en place
(Figure).
4.2. Centre de pression
La section est soumise aux sollicitations suivantes :

- Effort normal : P …………….(1)


- Moment fléchissant : M = M + P . ep

Cela équivaut à la force P appliquée au point C : M = P . ec


d’où : ec = M/P …………….(2)
En remplaçant l’expression de M de l’équation (1) dans l’équation (2), il
vient:
ec = M / P + ep …………….(3)
Sollicitations équivalentes dans une section en B.P

Le point C est appelé centre de pression. Le lieu des points C le long de la


poutre est appelé ligne de pression. D’après la figure, on constate que le
moment fléchissant M déplace le centre de pression sur l’axe Gy de la
quantité M/P.
Si le moment M = 0, seul l’effet de la précontrainte est à considérer,
l’équation (3) devient : ec = ep , la ligne de pression est assimilée au tracé
du câble.
2-1.2 Noyau limite
En classes I et II, on définit le noyau limite comme étant le domaine
à l’intérieur duquel peut se déplacer le centre de pression C sans
que les contraintes limites de traction et de compression ne
soient dépassées (figure sur le diapo suivant).

 En fibre supérieure (y = +ν), on a :

…………….(4)

 En fibre inférieure (y = -ν’), on a :

…………….(5)
Contraintes normales limites d’une section :

………. (4)

………. (5)
Remarque : D’après la figure précédente, on constate qu’au niveau du
centre de gravité G(y=0) tous les diagrammes de contraintes passent par
le point d’abscisse σG = P / B

En développant les inéquations (4) et (5), on obtient :

……………….(6)

……………….(7)
En utilisant la notion du rendement géométrique qui s’écrit :

On peut écrire : …………………….(8)

On remplaçant les expressions de la relation (8) dans les inéquations (6)


et (7), il vient:

……….(9)

et

……….(10)
En combinant les inéquations (9) et (10), on peut écrire :

….(11)

Cette inéquation peut s’écrire donc sous la forme suivante :

Pour toute section d’abscisse x de la poutre, le centre de pression C doit se


situer à l’intérieur du noyau limite (selon cette relation), ce qui donne à
l’intérieur de la poutre un fuseau limite.
Remarque :

Le segment [-c’ , +c] de l’axe Gy (voir la figure) est le noyau limite de


traction du fait que -c’ et +c sont définis à partir des contraintes limites
de traction.

De même, le segment [-γ’ , +γ] de l’axe Gy est le noyau limite de


compression puisque -γ’ et +γ sont définis à partir des contraintes limites
de compression.

L’intersection entre les deux [-c’, +c] ∩ [-γ’ , +γ] est le noyau limite
au sens strict.
Remarque
En pratique, le concept de noyau au sens strict est lourd à manier.

Au niveau du pré-dimensionnement, seule est facilement exploitable la


notion de noyau de traction qui permet de définir la précontrainte P et
son excentricité ep .

Le noyau de compression conditionne, pour sa part les caractéristiques à


donner aux section droites mais, pour effectuer leurs dimensionnement,
il est beaucoup plus simple d’écrire directement, dans les zones
déterminantes, le respect des contraintes limites de compression σMs et
σMi .
2-1.3 Fuseau de passage de la précontrainte

En remplaçant l’équation dans la relation ,


on obtient :
d’où :

Sachant que le moment fléchissant M peut varier entre deux valeurs


extrêmes ; minimale Mm et maximale MM. La limitation de l’excentricité
du câble moyen s’écrit :
……….(12)

Le long de la poutre, l’excentricité ep du câble moyen doit satisfaire à cette


relation, ce qui permet de tracer le fuseau de passage du câble moyen
(voir la figure ci-après).

Fuseau de passage du câble moyen dans une poutre


Application 2 :
Soit une poutre isostatique en béton précontraint à une seule travée de
longueur égale à 24 m soumise à son poids propre g , une précontraint P
et à une charge d’exploitation q. Sa section transversale est représentée
dans la figure ci-dessous.
On se propose de dessiner le fuseau de passage du câble moyen de la
précontrainte.
Données : B = 0.72 m², IGx=0.169 m4, fc28 = 30 MPa, classe II, P=2400 KN,
q= 22 KN/ml, combinaison rare (g+q) à l’ELS.
2-1.4 Limites pratiques imposées à l’excentricité de la précontrainte
Le câble moyen doit se situer à l’intérieur de la poutre tout en respectant
l’enrobage minimal. D’après la figure ci-dessous, on doit respecter:

Où t et t’ sont les distances minimales entre le centre de gravité du câble moyen


et respectivement la fibre supérieure et la fibre inférieure (figure ci-dessous).

Les distances t et t’ sont calculées à partir des enrobages définis dans


l’article 10.2,23 du BPEL 91 (voir l’Annexe: Diapos suivant).

Fig. Le câble moyen doit passer à l’intérieur de la section enrobée


Annexe
Les dispositions constructives préconisent un enrobage c selon la relation:

C ≥ sup φ , limité à 80 mm
40 mm

Dans notre cas on a 03 câbles isolés, le diamètre de leurs gaine Φ = 55.8 mm.

D’après la figure ci-contre :


La figure ci-dessous présente quelques exemples pour calculer t’, l’enrobage c
étant pris égal au diamètre Φ de la gaine.

Fig. Calcul de t’ pour quelques dispositions des câbles de précontrainte


2-1.5 Différents cas rencontrés pour le fuseau de passage
Le fuseau de passage de la précontrainte peut présenter trois cas
différents que nous définissons ci-dessous.
a) Section sous-critique : Le fuseau de passage se situe à l’intérieur de la
zone enrobée de la poutre (figure ci-dessous). Le câble moyen peut passer
librement à l’intérieur du fuseau.

Ce qui équivaut à la relation (12) qu’on va réécrire :

…………….(13)

Fig. Section sous-critique ; le fuseau de passage se situe à l’intérieur de la zone enrobée


b) Section sur-critique : Si l’une des deux frontières supérieure ou
inférieure du fuseau de passage sort de la zone d’enrobage (figure ci-
dessous), on parle alors de section sur-critique. Le câble moyen n’est pas
libre de passer à travers tout le fuseau mais seulement à l’intérieur de la
zone enrobée. Dans le cas de moment positif (figure), on doit vérifier:

Si le moment est négatif, on vérifie :

Fig. Section sur-critique ; une partie du fuseau de passage est en dehors de zone enrobée
c) Problème sans solution : Lorsque les deux frontières du fuseau de
passage se trouvent en dehors de la zone d’enrobage (figure ci-dessous), il
n’y a aucune possibilité pour faire passer le câble moyen. Ce problème
survient lorsque la section du béton est mal dimensionnée, il faut alors
reprendre son étude.

Problème sans solution; le fuseau de passage est en dehors de zone enrobée à mi-travée
2-2 Calcul des sections en classes I et II
2-2.1 Utilisation des noyaux limites

Dans la pratique, pour la détermination de la précontrainte P et son


excentricité ep , on utilise le noyau limite de traction [-c’, +c] qui est défini
par la relation (11), soit :

…………….(14)

c’ et c s’écrivent, d’après la relation (11), sous la forme:

et …………….(15)
- Le noyau limite de compression [-γ’, +γ] qui est défini par la relation (11),
est utilisé à son tour pour dimensionner la section du béton, soit :

D’après la relation (11), γ’ et γ s’écrivent sous la forme:

et
2-2.2 Cas d’une section sous-critique
Le fuseau de passage se trouve à l’intérieur de la zone enrobée, donc il
satisfait à la relation (13). Mais aussi, le centre de pression doit se situer à
l’intérieur du noyau limite de traction qui est défini par la relation (14).
Cette dernière implique que :

D’où : …………….(16)

On peut déduire de la relation (16), la valeur minimale PI de la


précontrainte (économique) qui est la plus économique. Sa valeur s’écrit
sous la forme :
…………….(17)

L’excentricité correspondant à PI s’écrit:

ou bien
Commentaire :
- En appliquant le moment fléchissant maximal MM , le centre de pression
se situe à l’ordonnée +c, et la contrainte limite σmi de traction est atteinte
dans la fibre inférieure.
- Sous l’effet du moment fléchissant minimal Mm , le centre de pression se
situe à l’ordonnée -c’, et la contrainte limite σms de traction est atteinte
dans la fibre supérieure.
Résultat : Dans une section sous-critique, on peut atteindre les deux
contraintes limites de traction σmi et σms si on applique les moments
extrêmes respectivement ; MM et Mm.
En remplaçant les expressions de c et c’ de l’équation (15) dans l’équation
(17), il vient :
Ce qui donne :

Pour calculer la section minimale du béton,


on utilise le diagramme des contraintes
normales de la section sous-critique. Dans
la fibre supérieure, on peut écrire:

Diagramme des contraintes normales


dans une section sous-critique
Soit :

D’où :

Dans la fibre inférieure d’une


section sous-critique, on peut
écrire

Diagramme des contraintes normales


dans une section sous-critique
Dans la fibre inférieure d’une section sous-critique, on peut écrire :

Soit :

D’où : …….(18)

Diagramme des contraintes normales


dans une section sous-critique
Le formulaire de calcul d’une section sous-critique est résumé dans le tableau suivant:

1-Force de précontrainte : 3-Excentricité de la précontrainte :

2-Bornes du noyau limite de traction : 4-Vérification de la section du béton:

Tab. Formulaire de calcul d’une section sous-critique


2-2.3 Cas d’une section sur-critique
Sous un moment positif, le noyau limite de traction doit vérifier la relation:

Donc :
Il en résulte :

La valeur minimale (économique) de la précontrainte est donc:

Soit :

Dans le cas d’une section sur-critique, l’excentricité de la précontrainte vaut:


Commentaire :
Dans une section sur-critique soumise à un moment fléchissant positif, on a:

Si on applique le moment fléchissant MM à la section, le centre de pression


remonte du point de passage du câble par la quantité (MM / PII) et se retrouve à
l’ordonnée +c. La fibre inférieure atteindra donc la contrainte limite de traction
σmi (figure).

Fig. Diagramme des contraintes normales


dans une section sur-critique
En revanche, lorsqu’on applique le moment fléchissant Mm à la section, le
centre de pression remonte à partir du point de passage du câble par la
quantité (Mm / PII) et se retrouve à l’ordonnée -c1 > -c’ (figure ). Dans ce
cas, la contrainte minimale dans la fibre supérieure n’atteindra pas la
contrainte minimale

Résultat : Dans une section sur-critique sous moment positif, on n’atteint


qu’une seule contrainte limite de traction et ce dans la fibre inférieure.

Fig. Diagramme des contraintes normales


dans une section sur-critique
Afin de calculer la section minimale du béton, on procède de la
manière suivante :
- En utilisant les diagrammes des contraintes de la figure ci-dessus et en
se plaçant dans la fibre inférieure, on a :

Soit :

D’où : …………...(19)
Remarque : Les relations (18) et (19) sont identiques, cette condition de
coffrage de la poutre est la même pour les sections sous-critiques et sur-
critiques.

- En se plaçant dans la fibre inférieure (fig. précédente) et en se référant à

l’équation donnée précédemment on a:

Soit :

D’où :
Le formulaire de calcul d’une section sur-critique est résumé dans le tableau suivant:

1-Force de précontrainte : 3-Excentricité de la précontrainte :

2-Borne supérieure du noyau limite de 4-Vérification de la section du béton:


traction :

Tab. Formulaire de calcul d’une section sur-critique


2-2.4 Caractère d’une section
Pour savoir si une section est sous-critique ou sur-critique, on procède de
la manière suivante :
1- On calcule PI et PII .
2- a/ Si : La section est sous-critique.

b/ Si : La section est sur-critique.


Application 3 :
Soit une poutre précontrainte isostatique de portée égale à 20 m et de section
transversale rectangulaire (0.4 x 1.2) m (figure). Cette poutre supporte son poids
propre et une charge d’exploitation q = 30 KN/ml.
- Calculer la précontrainte P et son excentricité ep tout en vérifiant la section du
béton.
Données : fc28 = 27 Mpa , classe I , t’=0.1 m , combinaison rare (g+q) à l’ELS.

Fig. Section rectangulaire de la poutre


2-2.5 Prise en compte de la variation de la précontrainte
Dans les paragraphes précédents on supposait que la précontrainte P
prenait une valeur unique, alors qu’en réalité P varie entre deux valeurs
extrêmes (équations. (a) et (b)); une valeur maximale P1 et une valeur
minimale P2 .
…………………….(a)

…………………….(b)
Où : P0 est la précontrainte « à l'origine », correspondant à la tension σp0 .
ΔP (x, t) est la perte de précontrainte au point d'abscisse x, à l'instant t.
Les valeurs de calcul de la précontrainte sont :
- Pc qui est la plus défavorable des deux valeurs caractéristiques P1 et P2
pour les justifications vis-à-vis des états limites de service,
- Pm qui représente la valeur probable pour les justifications vis-à-vis des
états limites ultimes.
…………………….(c)
Dans ce qui suit, on va prendre en considération la variation de la précontrainte.
2-2.5.1 Fourchette de la précontrainte
D’après les équations de (a) à (c), l’erreur relative λ commise sur la
précontrainte est :
…………………….(d)

En remplaçant les équations (a) et (c) dans l’équation (d), on obtient :

…………………….(e)

La perte totale est estimée à la valeur :


…………………….(f)
En remplaçant l’équation (f) dans l’équation (e), on a : λ = 0.093.
Cette erreur relative peut être arrondie à λ = 10 %

La perte instantanée est évaluée à : …………………….(g)


En remplaçant l’équation (g) dans l’équation (e), on a : λi = 0.059.

Soit la valeur arrondie : λi = 6 %

D’une manière générale, en prenant Pm = P , on peut écrire :

P1 = (1+ λ).P
P2 = (1 - λ).P
2-2.5.2 Généralisation des formules de dimensionnement
La vérification des contraintes sous moment minimum Mm se fait sous la
précontrainte maximale P1 (fig. 1.a). En divisant ce diagramme par la
valeur (1+λ), on obtient le diagramme fictif de la fig. 1.b.

a - Diagramme
réel

b - Diagramme
fictif équivalent

Fig.1. Contraintes sous moment minimal Mm et précontrainte maximale P1


La vérification des contraintes sous moment maximal MM se fait sous la
précontrainte minimale P2 (fig. 2.a). En divisant ce diagramme par la
valeur (1-λ), on obtient le diagramme fictif de la fig. 2.b.

a - Diagramme
réel

b - Diagramme
fictif équivalent

Fig. 2. Contraintes sous moment maximal MM et précontrainte minimale P 2


En utilisant les diagrammes fictifs des figures (1-b) et (2-b), on se ramène
à une seule valeur de précontrainte P qui représente la valeur probable.
Cela nous permet de conclure qu’on peut réaliser l’unicité de la
précontrainte seulement en utilisant les digrammes fictifs qui sont
équivalents aux digrammes réels par une simple division par (1+ λ) et (1-
λ).

Application 5 :
La poutre représentée dans la figure est sollicitée, à l’ELS sous combinaisons rares, par les
moments extrêmes Mm = 1.08 MN.m et MM = 2.3 MN.m.
Calculer la précontrainte P et son excentricité ep sachant que la section est de classe II, fc28
= 30 Mpa , t’ = 0.1 m , λ = 0.1. La mise en tension se fait à l’âge de 30 jours du béton.

Fig. Coupe transversale de la poutre


2-2.6 Calcul des armatures actives (de précontrainte)
Comme il a été vu dans les paragraphes précédents, le calcul de la
précontrainte se fait pour une valeur probable Pm (éq. (c)).

…………………………(c)

La perte de précontrainte ΔP est estimée à :


Perte finale :
Perte initiale :
En remplaçant ces deux équations dans l’équation (c), il vient :
Précontrainte finale :
Précontrainte initiale :
A partir de ces deux dernières équations, on peut calculer la précontrainte
P0 à l’origine ;
Ou bien :
La section Ap des armatures de précontrainte se calcule par :

Où σp0 est la tension à l’origine de l’armature de précontrainte

Dans le cas courant de fils tréfilés ou de torons, en pré-tension ou en post-


tension, σp0 prend la valeur :

Où fprg est la contrainte de rupture garantie de l’armature de précontrainte,


fpeg est la limite conventionnelle d'élasticité à 0,1 % de cette armature.
Tab. 1. caractéristiques des armatures de précontrainte usuelles en post-tension.

t.f : tréfilé à froid, t.r : trempé et revenu, cl : classe de résistance.


Tab. 2. Conduits usuels, ‘’Procédé Freyssinet’’

: diamètre intérieur,
: diamètre extérieur,
ep : épaisseur de la gaine.
Tab. 3. Ancrages usuels en post-tension
Application 6 :
Une poutre précontrainte par post-tension est constituée d’un seul câble dont on se
propose de calculer le nombre de torons le constituant ainsi que son gainage et son
ancrage selon le procédé Freyssinet.
Données :
Précontrainte finale : P=3.45 MN , Toron utilisé : T15 de classe 1770.

Voir le TD
2-2.7 Calcul des armatures passives (ordinaires de B.A)
Deux types d’armatures sont à prévoir :
- les armatures de peau,
- les armatures en zones tendues.
 Armatures de peau
Elles sont prévues pour limiter la fissuration du béton avant la mise en
précontrainte, en jeune âge, sous l’effet du retrait différentiel et du
gradient thermique. Les armatures de peau sont disposées dans la zone
périphérique de la pièce. Leur section minimale est définie par le BPEL 91
(Art. 6.1.31).

 Armatures de peau longitudinales :


Asp(l) ≥ sup ( B/1000 ; 3 cm2/ml du parement transversal )

 Armatures de peau transversales :


Asp(t) ≥ 2 cm2/ml du parement longitudinal
2-2.7.2 Armatures passives en zones tendues
Dans la partie tendue du béton en classes II et III et sous condition que la
hauteur de cette partie doit dépasser les 5 cm (h’ ≥ 5 cm), la section
d’armatures passives se calcule par la condition de non fragilité du béton
(Art. 6.1.32 du BPEL 91) selon la formule :

Où:
Bt est l’aire de la partie tendue du
béton (figure).
σBt est la valeur absolue de la
contrainte maximale de traction.
NBt est la force résultante due aux
contraintes de traction du béton.
fe est la limite élastique des
armatures passives.
Fig. Zone tendue inférieure
dans une poutre en T
Annexe
Classes de vérification:

Pour les sections courantes, les vérifications se répartissent en trois


classes auxquelles correspondent des contraintes limites des matériaux.

- Classe I : pas de traction dans le béton (précontrainte totale) usage :


ouvrages spéciaux qui nécessitent une étanchéité particulière (réservoirs,
centrales nucléaires, ….).

- Classe II : traction admise sans fissuration du béton (précontrainte


courante), usage : ouvrages courants exposés aux intempéries.

- Classe III : fissuration admise mais limitée par la présence d’armatures


passives (précontrainte partielle), usage : planchers de bâtiments,
ouvrages non exposés.
2-2.8 Tracé du câble moyen
Dans une poutre précontrainte (figure), l’effort tranchant réduit s’écrit:

Pour minimiser Vred , on pose :


…………………………(h)

Où VM et Vm sont respectivement les efforts tranchants ; maximal et


minimal.
L’angle d’inclinaison initiale du câble se calcule à partir de l’équation (h),
soit :

………(i)
Remarque :
L’équation (i) est appliquée si la longueur de la poutre est assez
importante. Dans le cas contraire, on peut augmenter la valeur de l’angle a
de telle façon à vérifier l’allure parabolique du câble moyen.
Dans la figure ci-dessus, on choisit le repère (B, x, y) où B est le point à
partir duquel le câble reste rectiligne horizontal jusqu’au point médian M
de la poutre. Le tronçon AB est parabolique pour lequel on peut écrire
l’équation :

Au point A, on a : d’où :

L’équation de la parabole s’écrit donc sous la forme :


Pour calculer xB , on procède de la manière suivante :

Au point A, on peut écrire :

D’où :

Fig. Tracé du câble moyen


Application 8 :
On se propose de tracer le câble moyen d’une poutre précontrainte par
post-tension de longueur L = 26 m, sachant que :
- la précontrainte à l’origine P0 = 2.75 MN,
- l’excentricité du câble ep = 0.7 m,
- la section brute de la poutre B = 0.64 m²,
- le poids propre additionnel g’ = 4 kN/ml,
- la charge d’exploitation q = 10 kN/ml.

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