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Ch 5: Dimensionnement de la précontrainte
Référence:
THONIER, H. « Le béton précontraint aux états limites ».Presses de l’école nationale des
ponts et chaussées (1992).
Dr. Zine el-Abidine KAMECHE
1. OBJECTIF DU DIMENSIONNEMENT
L’objectif du dimensionnement de la précontrainte est de déterminer la
force effective P (après soustraction des pertes de tension) qui doit
régner dans la section étudiée afin que les contraintes limites soient
assurées.
2. DIAGRAMME DE VERIFICATION
Les vérifications des contraintes peuvent se ramener aux deux cas
suivants :
Cas 1: élément soumis à la précontrainte Cas 2 : élément soumis à la précontrainte
et à un moment minimum Mm et à un moment maximum MM
Ces deux ensembles, un peu contradictoire, peuvent être regroupés sous
forme du diagramme de vérification suivant :
Avec:
σs1 : contrainte limite à la fibre supérieure sous chargement 1 (P et Mm)
σs2 : contrainte limite à la fibre supérieure sous chargement 2 (P et MM)
σi1 : contrainte limite à la fibre inférieure sous chargement 1 (P et Mm)
σi2 : contrainte limite à la fibre inférieure sous chargement 2 (P et MM)
3. DONNEES DE BASE
Les données de base du dimensionnement de la précontrainte sont :
La géométrie de la section
L’aire de la section B
Moment d’inertie I
Distance de la fibre supérieure Vs
Distance de la fibre inférieure Vi
Rendement de la section ρ = I / B Vs Vi
Les contraintes limites : σs1 ,σs2 , σi1, σi2
4. APPROCHE DE LA PRECONTRAINTE
4.1. Câble moyen fictif
Les câbles de précontrainte dans chaque section, forment un ensemble
qui peut être assez complexe ; c’est pour quoi, pour les calculs, on
remplace souvent cet ensemble par un câble moyen fictif qui aurait,
dans chaque section, le même effet des câbles réellement mis en place
(Figure).
4.2. Centre de pression
La section est soumise aux sollicitations suivantes :
…………….(4)
…………….(5)
Contraintes normales limites d’une section :
………. (4)
………. (5)
Remarque : D’après la figure précédente, on constate qu’au niveau du
centre de gravité G(y=0) tous les diagrammes de contraintes passent par
le point d’abscisse σG = P / B
……………….(6)
……………….(7)
En utilisant la notion du rendement géométrique qui s’écrit :
……….(9)
et
……….(10)
En combinant les inéquations (9) et (10), on peut écrire :
….(11)
L’intersection entre les deux [-c’, +c] ∩ [-γ’ , +γ] est le noyau limite
au sens strict.
Remarque
En pratique, le concept de noyau au sens strict est lourd à manier.
C ≥ sup φ , limité à 80 mm
40 mm
Dans notre cas on a 03 câbles isolés, le diamètre de leurs gaine Φ = 55.8 mm.
…………….(13)
Fig. Section sur-critique ; une partie du fuseau de passage est en dehors de zone enrobée
c) Problème sans solution : Lorsque les deux frontières du fuseau de
passage se trouvent en dehors de la zone d’enrobage (figure ci-dessous), il
n’y a aucune possibilité pour faire passer le câble moyen. Ce problème
survient lorsque la section du béton est mal dimensionnée, il faut alors
reprendre son étude.
Problème sans solution; le fuseau de passage est en dehors de zone enrobée à mi-travée
2-2 Calcul des sections en classes I et II
2-2.1 Utilisation des noyaux limites
…………….(14)
et …………….(15)
- Le noyau limite de compression [-γ’, +γ] qui est défini par la relation (11),
est utilisé à son tour pour dimensionner la section du béton, soit :
et
2-2.2 Cas d’une section sous-critique
Le fuseau de passage se trouve à l’intérieur de la zone enrobée, donc il
satisfait à la relation (13). Mais aussi, le centre de pression doit se situer à
l’intérieur du noyau limite de traction qui est défini par la relation (14).
Cette dernière implique que :
D’où : …………….(16)
ou bien
Commentaire :
- En appliquant le moment fléchissant maximal MM , le centre de pression
se situe à l’ordonnée +c, et la contrainte limite σmi de traction est atteinte
dans la fibre inférieure.
- Sous l’effet du moment fléchissant minimal Mm , le centre de pression se
situe à l’ordonnée -c’, et la contrainte limite σms de traction est atteinte
dans la fibre supérieure.
Résultat : Dans une section sous-critique, on peut atteindre les deux
contraintes limites de traction σmi et σms si on applique les moments
extrêmes respectivement ; MM et Mm.
En remplaçant les expressions de c et c’ de l’équation (15) dans l’équation
(17), il vient :
Ce qui donne :
D’où :
Soit :
D’où : …….(18)
Donc :
Il en résulte :
Soit :
Soit :
D’où : …………...(19)
Remarque : Les relations (18) et (19) sont identiques, cette condition de
coffrage de la poutre est la même pour les sections sous-critiques et sur-
critiques.
Soit :
D’où :
Le formulaire de calcul d’une section sur-critique est résumé dans le tableau suivant:
…………………….(b)
Où : P0 est la précontrainte « à l'origine », correspondant à la tension σp0 .
ΔP (x, t) est la perte de précontrainte au point d'abscisse x, à l'instant t.
Les valeurs de calcul de la précontrainte sont :
- Pc qui est la plus défavorable des deux valeurs caractéristiques P1 et P2
pour les justifications vis-à-vis des états limites de service,
- Pm qui représente la valeur probable pour les justifications vis-à-vis des
états limites ultimes.
…………………….(c)
Dans ce qui suit, on va prendre en considération la variation de la précontrainte.
2-2.5.1 Fourchette de la précontrainte
D’après les équations de (a) à (c), l’erreur relative λ commise sur la
précontrainte est :
…………………….(d)
…………………….(e)
P1 = (1+ λ).P
P2 = (1 - λ).P
2-2.5.2 Généralisation des formules de dimensionnement
La vérification des contraintes sous moment minimum Mm se fait sous la
précontrainte maximale P1 (fig. 1.a). En divisant ce diagramme par la
valeur (1+λ), on obtient le diagramme fictif de la fig. 1.b.
a - Diagramme
réel
b - Diagramme
fictif équivalent
a - Diagramme
réel
b - Diagramme
fictif équivalent
Application 5 :
La poutre représentée dans la figure est sollicitée, à l’ELS sous combinaisons rares, par les
moments extrêmes Mm = 1.08 MN.m et MM = 2.3 MN.m.
Calculer la précontrainte P et son excentricité ep sachant que la section est de classe II, fc28
= 30 Mpa , t’ = 0.1 m , λ = 0.1. La mise en tension se fait à l’âge de 30 jours du béton.
…………………………(c)
: diamètre intérieur,
: diamètre extérieur,
ep : épaisseur de la gaine.
Tab. 3. Ancrages usuels en post-tension
Application 6 :
Une poutre précontrainte par post-tension est constituée d’un seul câble dont on se
propose de calculer le nombre de torons le constituant ainsi que son gainage et son
ancrage selon le procédé Freyssinet.
Données :
Précontrainte finale : P=3.45 MN , Toron utilisé : T15 de classe 1770.
Voir le TD
2-2.7 Calcul des armatures passives (ordinaires de B.A)
Deux types d’armatures sont à prévoir :
- les armatures de peau,
- les armatures en zones tendues.
Armatures de peau
Elles sont prévues pour limiter la fissuration du béton avant la mise en
précontrainte, en jeune âge, sous l’effet du retrait différentiel et du
gradient thermique. Les armatures de peau sont disposées dans la zone
périphérique de la pièce. Leur section minimale est définie par le BPEL 91
(Art. 6.1.31).
Où:
Bt est l’aire de la partie tendue du
béton (figure).
σBt est la valeur absolue de la
contrainte maximale de traction.
NBt est la force résultante due aux
contraintes de traction du béton.
fe est la limite élastique des
armatures passives.
Fig. Zone tendue inférieure
dans une poutre en T
Annexe
Classes de vérification:
………(i)
Remarque :
L’équation (i) est appliquée si la longueur de la poutre est assez
importante. Dans le cas contraire, on peut augmenter la valeur de l’angle a
de telle façon à vérifier l’allure parabolique du câble moyen.
Dans la figure ci-dessus, on choisit le repère (B, x, y) où B est le point à
partir duquel le câble reste rectiligne horizontal jusqu’au point médian M
de la poutre. Le tronçon AB est parabolique pour lequel on peut écrire
l’équation :
Au point A, on a : d’où :
D’où :