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Le Liban

• Le Liban est le plus petit état du Proche-


Orient, avec une superficie de 10 400 km2.
• Il est situé sur une chaîne montagneuse et
bordé par la Méditerranée.
La naissance :

• Le Liban est un état récent, formé par la


France en 1920 et qui devient indépendant de
celle-ci en 1946.
Les frontières :

• Il partage ses frontières avec la Syrie au nord


et à l’est, et avec Israël au sud.
• Position stratégiquement importante.
Les communautés :
• Le Liban est peuplé de dix-sept communautés
ethniquement homogènes mais dont les religions et
l’histoire diffèrent:
• Onze communautés chrétiennes (principalement
des Maronites, mais également des Grecs
orthodoxes, des Grecs catholiques et des Arméniens)
• Six communautés musulmanes (composées de
Chiites, de Sunnites et de Druzes, ainsi que
d’Alaouites et d’Ismaéliens venus de Syrie.
La guerre civile :
• Entre 1975 et 1990 le Liban est traversé par un
conflit qui a été qualifié par certains historiens de
« guerre civile ».

• En effet, il ne s'agit pas d'un seul conflit, mais de


plusieurs, qui s'interpénètrent, et dans lesquels des
causes externes interfèrent sur les antagonismes
internes pour les aggraver et créer une situation si
inextricable qu'elle va même donner naissance au
vocable de « libanisation ».
Libanisation :

• Processus de fragmentation d'un État,


résultant de l'affrontement entre diverses
communautés de confessions par allusion aux
affrontements qu'a connus le Liban dans les
années 1980. (On dit aussi balkanisation.)
Causes du conflit :
Ce conflit est dû à plusieurs phénomènes :

1. La fragilité d'un État, régi par le principe du


confessionnalisme, dépourvu d'une classe politique de qualité
et dont l'indépendance n'a jamais été acceptée par la Syrie.

2. Les conflits présents dans la région, (notamment le conflit


Israélo-arabe), qui ont entraîné l'arrivée au Liban de nombreux
réfugiés palestiniens depuis 1948.

3. En 1975, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) était


établie au Liban et dirigeait depuis ce pays des attaques contre
Israël.
Le principe du confessionnalisme dans l’Etat
libanais.

Le « pacte national », établi lors de la déclaration d’


indépendance du Liban en 1943 a reparti les pouvoirs
entre ses communautés confessionnelles:

• Un Maronite à la présidence de la République


• Un Sunnite chef du Gouvernement
• Un Chiite président de l’Assemblée nationale.

Cette répartition se fait suite à un recensement du 1932.


Quelle est l’origine de ces communautés ?

• Pays conquis au VIIème siècle par les Arabes, ses


reliefs et notamment le Mont-Liban deviennent un
refuge pour les communautés minoritaires
menacées. Les Maronites, des chrétiens originaires
de Syrie, s’y installent dès le VII siècle et les Druzes
dès le XI siècle.
La domination ottomane
(1516 – 1919)

• Le pays est conquis par les Ottomans au XVI


siècle.
• Dans son territoire s’implantent des familles
féodales avec un marge d’autonomie
important par rapport au Sultanat.
Les familles féodales :

• Ces territoires sont dirigés par les Emirs ou les


Cheick. Ils se trouvent à la tète de grandes familles,
de communautés.
• A la fois puissances religieuses, sociales, parfois
militaires.
• Ils versent un impôt aux Sultans ottomans, mais
prélevaient un impôt à la source, c’est-à-dire leurs
paysans.
Le Petit Liban
• Ces communautés forment un territoire qu’on avait
appelé le Petit Liban.

• Leur cohésion et leur identité sont avant tout religieuses.

• Ce qui va créer des tensions entres elles c’est le passage


de cette identité religieuse vers la gestion des affaires
politiques. Et cela sous l’influence des puissances
extérieures.
France et Grande Bretagne :
• En effet le Liban devient un champ d’affrontement entre les
grandes puissances de l’époque, Paris et Londres, qui vont
instrumentaliser ces communautés.

• Les Britanniques soutiennent plutôt les Druzes (musulmans)


et les Français plutôt les Maronites (catholiques).

• En 1860 la France intervient militairement pour protéger les


Maronites et la région du Mont Liban (sans Beyrouth)
bénéficie alors d’un statut d’autonomie sous garantie
internationale.
La répartition du territoire après la fin de l’Empire Ottoman :

• L’Empire Ottoman démantelé en 1919 juste après la Première


guerre mondiale, Paris et Londres se partagent la région. La
Société des Nations, confie aux deux capitales des mandats.

• L’Angleterre a la charge administrative de la Transjordanie, l’Irak,


la Palestine.

• La France a le mandat sur les provinces syriennes. Paris divise la


Syrie en cinq entités administratives.
• L’une d’elles est détachée pour former autour du Mont Liban
une entité politiquement autonome en s’appuyant sur les liens
qu’elle avait tissé avec les chrétiens d’orient et en particulier
avec la communauté maronite.
• C’est la naissance de l’Etat du Liban, fondé le
1er septembre 1920.
Nouvel Etat Libanais
• Le territoire de cet Etat est plus large que le
territoire historique. Il s’agit d’un « grand
Liban ».

• Cela est important, car la formation d’un Etat


libanais, amputant la Syrie d’une de ses
provinces, n’a jamais été oublié par Damas.
Le pacte national libanais :
• On peut comprendre maintenant mieux le fonctionnement de
l’Etat libanais : ce sont les communautés qui sont source de
pouvoir;

• Au Liban le référent d’identité c’est la communauté et non pas la


nation.

• Pourtant le fond culturel commun est plus grand que le clivages.


(la langue ; la cuisine ; l’habitat ; l’organisation rurale et urbaine)
Rivalités de pouvoir :

• L’intensité des conflits dans la société libanaise est plus le


reflet des rivalités de pouvoir au sein des communautés
que le produit de spécificités ethniques ou culturelles.

• Les communautés font avancer leurs avantages en


s’appuyant sur des forces extérieures.

• Cela tout au long de son histoire.


• L’équilibre démographique du pays s’est
évidemment modifié au fil des années et
pourtant les institutions du Liban fonctionnent
toujours à peu près selon ce même modèle.
La naissance d’Israël
et ses conséquences:

• En mai 1948 nait l’Etat d’Israël qui se trouve à


la frontière sud du Liban. Cela comporte
plusieurs conséquences pour le pays.
Réfugiés palestiniens :

• D’abord l’exode des palestiniens qui fuient


par centaines de milliers et se dispersent dans
tout le proche orient et en particulier en
Jordanie et au Liban.
1967 : Guerre de Six Jours

• En 1967, après la Guerre de six jours Israël


conquiert le Sinaï, la Cisjordanie, Jérusalem-
est et le Golan.
Le Liban et les guerres arabo-israéliennes:

• Le sud du Liban devient alors une base pour les fedayin


palestiniens. (= Groupes de commandos ou « francs-tireurs »
palestiniens ne reconnaissant pas Israël et qui s'y opposent par les
armes).

• Le Liban se voit ainsi placé au centre de l’antagonisme israélo-arabe.

• Le Fatah, le parti de Yasser Arafat devient au Liban un Etat dans


l’Etat.
• Cette intrusion brutale et armée dans un pays déséquilibré va
précipiter l’éclatement des tensions.
Les coalitions internes au Liban :
• Pendant des années, le Liban assiste à l’affrontement de deux
grandes coalitions :

• D’une part la coalition pro-palestinienne « de gauche »


(majoritairement les Sunnites, les Druzes de Kamal Joumblatt puis
de son fils Walid et les Chiites d’Amal)
 
• D’autre part, une coalition conservatrice « de droite » à majorité
chrétienne maronite (Front libanais de Pierre Gemayel, fondateur
des Phalanges, auquel succèdent ses fils Bachir et Amine, ainsi que
le Parti national libéral de Camille Chamoun et les Chrétiens du
nord de Soleiman Frangié).
• La situation se dégrade depuis la fin des
années soixante, mais la guerre débute
seulement en 1975.
Début de la guerre :
1975

• Le premier acte de guerre au Liban est officiellement daté du 13


avril : un autobus palestinien est mitraillé dans le faubourg chrétien
d’Aïn al Remmaneh, où le matin même des miliciens phalangistes
avaient été tués. L’incident met le feu aux poudres.

• À partir du mois d’août, le conflit s’étend en opposant les différentes


milices chrétiennes et l’armée libanaise aux combattants
palestiniens et aux mouvements islamo-progressistes.

• Le gouvernement ne parvient pas à asseoir son autorité et laisse le


pays au pouvoir de factions, structurées majoritairement autour des
clans traditionnels.
Intervention de la Syrie :
1976

• La Syrie intervient en juin 1976 avec l’objectif de


rétablir l’unité de la Grande Syrie démembrée par la
France.

• Elle se pose en arbitre entre les différents partis, tantôt


côté Chrétiens contre les Palestiniens, tantôt côté
musulman contre les Chrétiens.

• En 1978, elle attaque les Phalanges qu’elle soupçonne


de complicité avec Israël.
Opération Litani : 1978
• Afin de freiner la résistance palestinienne, Israël multiplie les
interventions.

• En 1978, à la suite des nombreuses attaques sur les villes du nord


d'Israël menées par l'Organisation de Libération de la Palestine (O.L.P.)
depuis le Liban, le gouvernement israélien décide d'une offensive dans
le sud du pays avec l’« Opération Litani ». Il veut instituer une zone de
sécurité le long de la frontière du nord d'Israël en occupant le sud Liban
et détruire les bases palestiniennes.

• Après plusieurs semaines en territoire libanais, les troupes israéliennes


se retirent partiellement, laissant la région à l’armée du Liban sud.
• Dans cette période, Israéliens et Syriens, pourtant ennemis, allient leurs
forces pour combattre les Palestiniens, par le nord et par le sud.
Opération Paix en Galilée : 1982
• Le 6 juin 1982, Israël déclenche l’opération « Paix en Galilée » :
elle a pour but de mettre la frontière nord à l’abri des attaques
palestiniennes et surtout anéantir l’O.L.P.

• La stratégie israélienne est encouragée par le Chrétien maronite


Bachir Gemayel, qui promet son soutien armé en échange de
son élection à la présidence de la République. Israël voit en lui
un allié pour installer un régime qui ferait la paix avec Israël.

• Quand Tsahal déferle sur le Liban, le pays est déjà exsangue et


aucune autorité centrale ne parvient à s’imposer.
Bachir Gemayel :
• Le 23 août 1982, Bachir Gemayel, chef de la milice chrétienne
des forces libanaises, est élu chef de l’État. Il suscite de
nombreux espoirs chez les Chrétiens ainsi que chez les
Musulmans modérés.

• Il refuse cependant le traité de paix proposé par Israël et exige


le départ des forces étrangères.

• Le 14 septembre, il est assassiné. C’est un véritable drame pour


les Chrétiens du Liban et pour Israël qui voit son plan
s’effondrer.
Sabra et Chatila

• En représailles, les Phalangistes chrétiens


massacrent les habitants palestiniens des
camps de Sabra et de Chatila.
Les camps palestiniens :
• Les premiers camps de réfugiés au Liban (dont Sabra et Chatila)
sont créés avant même la fin de la guerre de Palestine en 1949,
dans le sud du pays et dans la banlieue de Beyrouth. Ils sont
soumis au contrôle de l’armée libanaise et privés de toute activité
politique ou sociale.

• Les Palestiniens des camps ne conquièrent leur autonomie qu’à la


fin des années 1960. Au début des années 1980, on estimait à 25
000 le nombre d’habitants de Chatila et à 12 000 celui de Sabra.

• Les massacres de Sabra et Chatila sont l’acmé tragique de l’invasion


du Liban
Le massacre :
• Le 16 septembre 1982, les Phalangistes pénètrent dans les
camps au nom de la lutte contre le terrorisme.

• La mission prend rapidement la forme d’un massacre,


perpétré du 16 au 18 septembre dans un secteur sécurisé
par l’armée israélienne. Le nombre de victimes varie selon
les sources entre 700 et 3500.

• Le choc est profond dans l’opinion publique internationale


et en Israël.
Les conséquences :
• Le 25 septembre, 400 000 personnes manifestent contre le
massacre à Tel Aviv.

• La commission Kahane est créée, chargée de révéler la vérité


sur les événements.

• Le rapport de la commission d’enquête dégage « un certain


degré de responsabilité » de Menahem Begin (alors premier
ministre Israélien) et entraîne la démission d’Ariel Sharon
(ministre de la Défense) en mars 1983, dont on juge la
responsabilité indirecte.
Retrait israélien du Liban :

• En 1985 l’armée israélienne entamera son retrait


du Liban mais continuera a occuper une zone au
sud du pays qu’elle ne quittera qu’en mai 2000.
Questions ouvertes :
• La question de savoir si l'armée israélienne a pris
part de façon directe au massacre est toujours
sujette à discussion.

• En 1991, une loi d’amnistie a été votée au Liban et


la plupart des délits de guerre ont été prescrits. Les
massacres de Sabra et Chatila restent pourtant
aujourd’hui encore un tabou.

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