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Chapitre I

Introduction à la mécanique
des fluides
1) Notions de bases
Définition d’un fluide:

On appelle fluides les états gazeux et liquide de la matière. Les fluides n’ont pas de
forme propre ( à la différence des solides) donc ils se déforment facilement. Quand
vous introduisez un fluide dans un récipient, ce dernier épouse les formes. Les
molécules des fluides sont peu liées entre elles (liquide) voir même libre et sans
interactions mutuelle.

Fluide au repos:
Le fluide choisi est l’air qui supposé être un gaz parfait.
Masse volumique (ρ):
Par définition la masse volumique ρ est la masse par unité de volume à l’altitude
Z:
Au niveau de la mer (Zp = 0), en standard (15°C):
ρ = ρo = 1,225 kg/ m²

Jusqu’à environ 11 km d’altitude, on peut déterminer par la formule empirique


suivante :

Figure 1: Variation de en fonction de l’altitude


Pression P

Par définition la pression est la force exercée par unité de surface :

Si le fluide est au repos, la pression est dite statique.


Décroissante de la pression avec Z - loi de LAPLACE.
On démontre :
dP g , p dP g z
P
  dz
rT po P  rTm zodz
P = f(z) est une fonction logarithmique décroissante.
(Tm = température moyenne entre Zo et Z)
Température T
La température est repérée en degrés centigrades (t°C) ou en Kelvin(T°K)
T°(K) = t°(C) + 273
Au niveau de la mer (Zp = 0) et en standard t =15°C , donc T = 288 K.
- Evolution de la température (t) avec l’altitude Z :
jusqu’à la tropopause la température décroît de 6°5 par km
(2°/1000 ft);
au-dessus de la tropopause elle reste constante jusqu’à une certaine altitude.

Figure 2: Variation de la température avec l’altitude


d
Compressibilité
dP
On dit qu’un fluide est compressible lorsque sa masse volumique ρ varie, en fonction
de la pression qui est variable.
dP
Calculons d’abord la dimension du rapport inverse :
d
1 2
dP pression ML T
   L2 T -2 = (vitesse) 2
d masse volumique ML3
dP
En effet le rapport n’est autre que l’expression du carré de la vitesse du son : a 2  dP
d d

Fluide en mouvement
Dans le cas d’un fluide en mouvement, on conserve pour :
- la pression P,
- la température T,
- la compressibilité.
 les caractéristiques statiques (c’est-à-dire celles qui seraient indiquées par une
sonde se déplaçant à la même vitesse que le fluide) mais en plus d’autres
caractéristiques apparaissent avec le mouvement :
- la vitesse V,
- la pression dynamique Pd ( ou cinétique),
- la viscosité .
Vitesse vraie Vv (ou plus simplement V)
Vv est la vitesse vraie ou aérodynamique (TAS).
Vp est la vitesse propre.

Figure 3 : Vitesse vraie et propre

En pratique, la différence n’est pas faite entre Vv et Vp puisque γ est généralement


faible ;
Donc Vv Vp.
Les autres vitesses seront précisées ultérieurement.
1 m/s 200 ft/min
1 m/s 1,945kt (knot = noeud)
Pression dynamique ou pression cinétique Pd
Pour un corps solide de masse m animé d’une vitesse vraie Vv, l’énergie due à la
vitesse ou énergie cinétique E est donnée par la relation :
1
E = m V2
2
Si, pour un fluide, nous considérons l’énergie cinétique par unité de volume, on peut
écrire :

Pour cette raison l’énergie cinétique par unité de volume est appelée pression
dynamique
2 ) Equations fondamentales de l’écoulement d’un fluide parfait
Loi des gaz parfait
Un gaz est considéré comme parfait si le fluide n’exerce aucun frottement sur les parois
d’un corps se déplaçant dans ce fluide.
- Les forces de viscosités sont nulles;
- Les particules n’exercent entre elle que des forces de pression (sauf dans
la couche limite).
La loi des gaz parfaits relie les trois grandeurs P , ρ et T sous la forme :

Loi de conservation de masse


Dans un écoulement permanent, les particules fluides cheminement le long de courbes
bien définies appelées trajectoires ou lignes de courant. L’écoulement permanent se
reproduit identique à lui-même au cours du temps.
Le nombre des particules traversant la section d’entrée est identique à celui qui traverse
la section de sortie. Il existe un débit masse du tube de courant défini par :

Sous forme différentielle :

V.S = débit volumique


ρ .V.S = débit massique
En incompressible, ρ =Cte

 
- L’équation (1) s’écrit SV = Cte
A une variation de section correspond une variation de vitesse inversement
proportionnelle. Pour accroître la vitesse d’un fluide incompressible, il suffit de
diminuer la section. L’équation précédente s’écrit :
dS dV

S V
Loi de conservation de quantité de mouvement
Loi générale
Soit un écoulement permanent, un petit tube de courant de longueur dl, de surface dS,
et son centre de gravité G.

Figure 4 : Forces appliquées dans un tube courant


Les pressions appliquées sur les faces gauche et droite :
Comme

En simplifiant :

Fluide incompressible : équation de BERNOULI


La masse volumique est une constante, l’équation de BERNOULI généralisée
entraîne :

Pression statique + Pression dynamique = Pression totale = Cte


Ses applications sont nombreuses (antenne anémométrique, répartition des pressions
autour d’un profil...)
à M = 0,3 ; est égale à 4,5 %
Loi de conservation d’énergie
Fluide compressible : équations de SAINT-VENANT
On démontre :

Ti : température d’impact, ou totale  , Pi : pression d’impact, ou totale


Ces équations sont généralement appelées équations de Saint-Venant.
Rappelons que dans une compression ou détente adiabatique réversible (sans échange
de chaleur et sans frottement) si , est l’état initial et , l’état final, on a :
Influence du nombre de Mach sur la loi de conservation de masse :
Théorème de HUGONIOT
Reprenons les trois équations précédentes :

Elles permettent de trouver une relation entre la section et la vitesse, en


compressible, en éliminant. d

Cette relation, extrêmement importante, permet d’expliquer les différences
fondamentales constatées entre les écoulements subsoniques et les écoulements
supersoniques.
Reprenons le théorème d’Hugoniot; trois cas peuvent se produire :

Donc en supersonique, à une augmentation de la section (divergent) correspond une


augmentation de la vitesse et inversement.
A la limite des deux domaines (M=1) dS=0, la section passe par un maximum ou par
un minimum.
Donc, pour amener un écoulement du subsonique au supersonique, il faut
successivement :
- une section décroissante : Convergent;
- une section minimale : col ;
- une section croissante : divergent.
Le paradoxe apparent de l’augmentation simultanée de vitesse et de section en
supersonique

dS  dV  d 0
S V 
est alors prépondérant, alors qu’il était négligeable en bas subsonique et nul en
incompressible

Rapport des paramètre statiques et totales en fonction du nombre de Mach :


Expression de la pression dynamique en fonction du nombre de Mach
Dans l’expression de la pression dynamique, remplaçons V ² par :
On retrouvera le terme de la pression dynamique sous la forme 0,7 en mécanique du
vol pour l’étude, en particulier, du plafond de sustentation.

Echauffement cinétique
Si l’on mesure température de l’air en écoulement autour d’un profil, on constate
qu’elle croît depuis la valeur To (température dans la zone d’écoulement non
perturbé) jusqu’à Ti (température d’impact au bord d ’attaque). Ceci en accord avec
la loi de Saint-Venant :
Equation de Saint-Venant
A l’impact Vi=0 Alors :

L’augmentation de température due à l’échauffement cinétique est égal à

Calcul de la température d’impact en fonction de M


L’expression de la température en fonction du nombre de Mach s’écrit :
Viscosité
Les écoulements sont considérés comme ayant lieu dans un plan
Ce sont des écoulements à deux dimensions (écoulements plans, bidimensionnels).
Dans la pratique l’écoulement autour d’une aile est plus complexe :
- les filets d’air de l’extrados ont une composante vers l’intérieur :
- les filets d’air de l’intrados ont une composante vers l’extérieur.
Cet écoulement tridimensionnel est à l’origine de tourbillons, générant la
traînée induite.
Viscosité d’un fluide (µ)
Un disque mince en rotation rapide autour de son axe produit une ventilation :l’air
avoisinant le disque est entraîné et l’entraînement est d’autant plus marqué que la
vitesse de rotation est plus grande et la couche d’air entraînée plus proche du disque.
Il existe donc dans un fluide réel des forces tangentielles de viscosité s’intensifiant
avec la vitesse.
Ces forces de viscosité sont utilisées dans l’étude de la couche limite, où elles sont
prépondérantes et engendrent la traînée de frottement.
A noter que, nous avons considéré l’air comme un gaz parfait où :
- les forces de viscosité sont nulles;
- les forces de pression sont seules à s’exercer.
Nombre de Reynolds (Re)
o Définition de Re =

Le nombre de Reynolds est un nombre sans dimension qui rend compte du rapport existant
entre les forces de pression dynamique et les forces de viscosité d’un écoulement.
forces de pression dynamique
e 
forces de vis cos ité
oDétermination de Re
Vl

est conservée.

Intérêt du nombre de Reynolds


Pour des raisons d’économie et de moyens techniques, l’étude des performances
et des qualités de vol d’un appareil est menée sur une (ou modèle réduit)
maquette, en soufflerie, où l’on mesure les coefficients aérodynamiques.
Reynolds a démontré que la réduction géométrique à l’échelle de l’avion
(maquette) était nécessaire mais insuffisante. Les écoulements (et leurs effets)
sont comparables si la relation .
V
e 
v
Il faut donc que avion = maquette ; maquette avion étant une évidence, il faut
trouver une solution pour accroître le en soufflerie ou le paramètre de
similitude utilisé est le nombre de Reynolds :
sa connaissance lors de l’expérimentation est donc indispensable pour justifier les
résultats obtenus en soufflerie et les transposer au vol.
 Couche limite
Définition
La couche limite est la mince pellicule entourant un corps en mouvement dans un
fluide (air, par exemple). Dans cette mince pellicule les forces de viscosité sont
importantes et l’on note des variations importantes de la vitesse lorsqu’on s’éloigne
perpendiculairement à la paroi.
La couche limite (C.L.) conditionne directement la résistance de frottement du corps
en mouvement dans le fluide. L’épaisseur de la couche limite croît de l’amont
(quelques mm) vers l’aval (quelques cm). Conventionnellement l’épaisseur de la
couche limite est la distance à la paroi à partir de laquelle V=0,99 Vo (Vo étant la
vitesse à l’infini sur la normale à la paroi)
De A à T les vecteurs vitesse restent parallèles entre eux sur une normale à la
paroi : la couche limite est laminaire
A partir de T, les vecteurs vitesse ne sont plus parallèles entre eux, mais les
vecteurs vitesse moyenne restent parallèles entre eux. La couche limite est
turbulente. T est le point de transition. Sa position dépend essentiellement du
nombre de Reynolds, de la courbure, de l’état de surface et du nombre de Mach
La C.L turbulente est d’autant plus importante que Reynolds est grand.
A partir de D, la couche limite décolle, les particules près de la paroi voient leur
mouvement s’inverser et entraînent la formation de tourbillons (d’où forte
augmentation de la traînée).
D est le point de décollement.
Une couche limite turbulente retarde le décollement, le niveau d’énergie d’un
C.L. turbulente étant supérieur à celui d’un C.L. laminaire
La traînée d’une C.L laminaire est beaucoup plus faible que la traînée due à une
C.L. turbulente.
La viscosité n’existe que dans une couche mince adjacente à la paroi du corps en
mouvement.
A l’extérieur l’écoulement redevient adiabatique.
Propriétés de la couche limite
- P + = Cte ; n’est plus valable.
- V diminue et s’annule à la paroi.
- P se conserve (à peu près) en C.L. laminaire et turbulente le long de la normale
à la paroi.
- Tf : température de frottement, augmente moins vite que Ti.
- Tf = Ts (1+ 0,2  0,9 ), Ti = Ts (1+ 0,2 )
- Couche limite tant que V< 0,99Vo (Vo vitesse infini amont)
La température de la paroi du Concorde en croisière est d’environ 108°C alors que
la température cabine est de l’ordre de + 18°C : problème certain d’isolation
thermique des passagers, du carburant, des pneumatiques, etc ...

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