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Chimie Organique

CHAPITRE 6
STEREOCHIMIE

Professeur SISSOUMA Drissa

Université Félix HOUPHOUËT-BOIGNY d’Abidjan

1
A- ISOMERIE CONFORMATIONNELLE

B- ISOMERIE GEOMETRIQUE

C- ISOMERIE OPTIQUE

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A- ISOMERIE CONFORMATIONNELLE

I- Représentation des molécules

II- Isomérie configurationnelle

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I- Représentation des molécules

I-1- Représentation de Cram

I-2- Représentation de NEWMANN

I-3-Représentation de Fischer

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I-1- Représentation de Cram

La représentation de Cram (1953) utilise les conventions


résumées ci-dessous pour le dessin des liaisons.

dans le plan en avant du en arrière du stéréochimie


plan plan non définie

trait simple trait gras trait pointillé. trait ondulé

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I-1- Représentation de Cram (suite)

-Pour un atome de carbone

H
H H
H
-Pour deux atomes de carbone, on a 

H H
H H
H H
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I-2- Représentation de NEWMANN

La molécule est dessinée en projection selon une liaison C-C


perpendiculaire au plan du papier.

Il est nécessaire d’indiquer le sens d’observation.

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I-2- Représentation de NEWMANN (suite)

Lorsqu’on a deux atomes, le passage de la représentation de


Cram à celle de Newman suit la méthode suivante :
a'
a
a a'
b b' Forme éclipsée
c c' 'b b c
c'

a
a a' 'c b' Forme décalée
b b' b c
c c' a'

a
a c' 'c b' Forme décalée
b b' b c
c a' a'
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I-3-Représentation de FISCHER

Le chimiste allemand E. Fischer (prix Nobel 1902) à qui l'on doit


notamment la détermination de la stéréochimie complète du
glucose, est le créateur d'un mode de représentation très utilisé
dans la chimie des sucres

Les conventions sont les suivantes :

 la chaîne carbonée est dessinée verticalement ;

 l'atome de carbone qui porte le numéro le plus petit


(nomenclature systématique) est placé en haut ;
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I-3-Représentation de FISCHER (suite)

 les groupes sur l'horizontale pointent vers l'avant de la


feuille de papier.

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II- Isomérie configurationnelle

Il s’agit d’un réarrangement des molécules obtenu par une


rotation autour d’une liaison σ.

La variation de l’angle de rotation permet d’avoir une


multitude de variantes de la molécule appelées conformères.

Pour la molécule d’éthane, les conformations ci-après


sont obtenues en faisant des rotations de 60°C environ,
autour de la liaison C-C (phénomène de libre rotation).

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II- Isomérie configurationnelle (suite)

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II- Isomérie configurationnelle (suite)

La valeur de l’énergie potentielle de la molécule varie en


fonction de l’angle dièdre j entre deux liaisons C-H prises
comme référence.

Elle est de l’ordre de 14.2 kJ lorsque les atomes sont en


vis-à-vis.

Cette isomérie existe chez tous mais elle est encore plus
remarquable au niveau du cyclohexane et de ses dérivés.

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II- Isomérie configurationnelle (suite)

En effet, pour ces composés on a les conformations


chaise et bateau.

Ha Ha Ha Ha
Ha
He He He
He
He He He He
Ha Ha Ha
Forme chaise Forme bateau

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B- ISOMERIE GEOMETRIQUE

Il s’agit de comparer la position des substituants par


rapport soit à un plan ou à un axe de symétrie.

Elle concerne deux types de composés :

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B- ISOMERIE GEOMETRIQUE (suite)

I- Isomérie cis/trans cyclanique

II- Isomérie éthylénique

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I- Isomérie cis/trans cyclanique

Deux groupements sont cis s’ils sont du même côté du


plan et trans s’ils sont de part et d’autre du plan.

Cl Cl
Cl

Cl
cis-1,2-diclorocyclopentane trans-1,2-diclorocyclopentane

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I- Isomérie cis/trans cyclanique (suite)

Cette isomérie peut se superposer à l’isomérie conformationnelle


au niveau des dérivés du cyclohexane

H H CH3 H
CH3 H H CH3
H CH3 H CH3
CH3 CH3 H
CH3 (a,a) (e,e)
(e,a) (a,e)
Isomère cis Isomère trans

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II- Isomérie éthylénique

II-1- Isomérie éthylénique cis – trans

II-2- Généralisation de l’isomérie éthylénique :


nomenclature E,Z

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II-1- Isomérie éthylénique cis - trans

Cette isomérie existe lorsque les carbones sp2 portent des


substituants identiques deux par deux.

Les isomères sont appelés diastéréoisomères


géométriques.

a a a a
a b a b

b b b b
b a b a
Cis Trans

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II-2- Généralisation de l’isomérie éthylénique :
nomenclature E,Z

Lorsque les 4 substituants des carbones sp2 sont différents,


on adopte une nouvelle nomenclature basée sur les règles
Cahn Ingold Prelog (CIP).

La dénomination cis, trans est remplacée par la


nomenclature E, Z :

E : de l’allemand Entgegen c'est-à-dire de part et d’autre.


Z : de l’allemand Zusammen c'est-à-dire ensemble.

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II-2- Généralisation de l’isomérie éthylénique :
nomenclature E,Z (suite)

Règles de R. S. Cahn, C. Ingold, V. Prelog

Règle 1 : un atome de numéro atomique plus élevé a la priorité


sur un atome de numéro atomique plus faible.

Règle 2 : lorsque deux atomes, directement liés à l'atome


central (atomes dits de premier rang) ont même priorité, on
passe aux atomes qui leurs sont liés (atomes dits de second
rang) et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on atteigne une différence.
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II-2- Généralisation de l’isomérie éthylénique :
nomenclature E,Z (suite)
 Si l'on on veut comparer les priorités des atomes de
carbone des groupes éthyle (I) et méthyle (II) :

Le groupe I est prioritaire sur le groupe II.

 Soit à comparer les atomes de carbone du groupe 2-


méthylpropyle et du groupe butyle :

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Le groupe I est prioritaire sur le groupe II.
II-2- Généralisation de l’isomérie éthylénique :
nomenclature E,Z (suite)

Règle 3 : si le long d'une chaîne on atteint un endroit où il y a


une ramification sans pouvoir conclure, on choisit un chemin
prioritaire correspondant à l'atome prioritaire des deux séries
identiques.

Si l'on veut comparer les atomes de carbone des groupes I et II:

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II-2- Généralisation de l’isomérie éthylénique :
nomenclature E,Z (suite)

Au premier rang, on a deux séries (O, C, H) identiques et on


ne peut conclure.

On compare alors les branches prioritaires correspondant à


la ramification de l'atome d'oxygène.

Le premier groupement est prioritaire sur le deuxième car


l'atome de carbone l'emporte sur l'atome d'hydrogène.

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II-2- Généralisation de l’isomérie éthylénique :
nomenclature E,Z (suite)

Règle 4 : les liaisons multiples sont ouvertes en liaisons


simples. On attache à chaque atome une réplique de l'atome
qui lui est lié jusqu'à saturer sa valence.

26 On aboutit à l'ordre des priorités suivant : I > III > II


II-2- Généralisation de l’isomérie éthylénique :
nomenclature E,Z (suite)

Règle 5 : quand deux atomes sont isotopes celui dont la


masse est la plus élevée est prioritaire sur l'autre.

Si en appliquant les règles CIP, on a : a>b et a’>b’

a a' a a'
a b' a b'

b b' b b'
b a' b a'
Z E

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C- ISOMERIE OPTIQUE

Elle est liée à la disposition des substituants du carbone


tétraédrique. Lorsque les 4 substituants du carbone sont
différents, il est dit asymétrique.

Il est noter C* et peut engendrer une isomérie optique. Les


molécules possédant un carbone asymétrique sont dites
chirales.

Elles peuvent dévier la lumière d’un angle α. Elles sont dites


optiquement actives.

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C- ISOMERIE OPTIQUE (suite)

I- Configuration absolue

II- Notion d’énantiomères, de conformères et


diastéréoisomères

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I- Configuration absolue

On appelle configuration absolue, la disposition spatiale des


atomes ou des groupes d'atomes d'une entité moléculaire
chirale ou d'un groupe chiral qui distingue cette entité ou ce
groupe de son image dans un miroir

La configuration absolue est décrite par les règles de Cahn,


Ingold et Prelog

La détermination de la configuration se fera de préférence


avec les représentations de Cram et Fischer.

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I- Configuration absolue (suite)

b d
b
a a>b>c>d a d c b
c
c a
d
Configuration R Configuration S

c
b b

d a
d a a d
b
c c
Configuration R
Configuration S
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II- Notion d’énantiomères, de conformères et diastéréoisomères

Enantiomères : ce sont des isomères images l’un de


l’autre à travers un miroir : ils ont des configurations
opposées.

b b
a c c a

d d
Configuration R Configuration S
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II- Notion d’énantiomères, de conformères et diastéréoisomères
(suite)

Conformères : ce sont des isomères obtenus par libre


rotation autour d’une liaison. Ils ont la même configuration.

c a

d a d b

b c

Configuration R

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II- Notion d’énantiomères, de conformères et diastéréoisomères
(suite)

Diastéréoisomères : Cette dénomination est utilisée lorsque


nous avons plus d’un centre chiral.

Les diastéréoisomères diffèrent par la configuration d’un


carbone asymétrique.

Le nombre de diastéréoisomères est déterminé par la loi de


Pasteur : 2n où n est le nombre de carbone asymétrique.

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II- Notion d’énantiomères, de conformères et diastéréoisomères
(suite)
OH
Exemple : 2,3,4-trihydroxybutanal
OHC
CH2OH
HO

CHO CHO

H OH HO H
E
1 2
H OH HO H

CH2OH D CH2OH

2 carbones asymétriques : D D
D
4 diastéréoisomères
CHO CHO

H OH HO H
E
3 4
HO H H OH
35 CH2OH CH2OH
II- Notion d’énantiomères, de conformères et diastéréoisomères
(suite)

Le plan perpendiculaire à l’axe des molécules 1 et 2 permet de faire


coïncider les éléments de mêmes priorités des deux carbones. On
parle d’érythro.

Lorsque les substituants des carbones sont identiques deux par


deux, on parle de méso (exemple l’acide tartrique).

HO2C CO2H
CO2H HO2C
H H
HO2C C C CO H H H
2 S
HO OH HO R OH
H OH
H OH

Meso

Dans les molécules 3 et 4, on n’observe pas cette coïncidence.


36 On parle de thréo.

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