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Section 2- La société anonyme

dahir 1-96-124,portant promulgation


de la loi n17-95 relative aux sociétés
anonymes
Article 1 de la loi 17-95
• La société anonyme est une société commerciale à raison de
sa forme et quel que soit son objet.
• Son capital est divisé en actions négociables représentatives
d'apports en numéraire ou en nature à l'exclusion de tout
apport en industrie.
• Elle doit comporter un nombre suffisant d'actionnaires lui
permettant d'accomplir son objet et d'assurer sa gestion et
son contrôle, sans que ce nombre soit inférieur à cinq.
• Les actionnaires ne supportent les pertes qu'à concurrence
de leurs apports et leurs engagements ne peuvent être
augmentés si ce n'est de leur propre consentement
• Toute société anonyme est une société commerciale par
la forme quelque soit la nature de l’activité exercée. Les
dirigeants et associés ne sont pas commerçants. Toute
SA a une dénomination sociale qui doit toujours être
suivie du montant du capital social. La SA est une
société a risque limité (les actionnaires ne supportent
les pertes qu’en fonction de leurs apports. C’est une
société hiérarchisée et les pouvoirs des organes sont
précisés par la loi. La SA est également une société par
action et donc non conclue intuitu personae
• L’équilibre des pouvoirs dans la SA a connu une
évolution. Celle ci a longtemps été le modèle de la
démocratie directe, mais cela ne correspond plus a la
réalité actuelle. Bon nombre des actionnaires ne sont
que des investisseurs qui se désintéressent de
l’administration de la société, de sorte que souvent le
pouvoir réel appartient aux dirigeants, voire même au
seul directeur général. Le législateur s’est cependant
efforcé de renforcer le pouvoir des associés actionnaires
et de renforcer le pouvoir des actionnaires minoritaires.
• -La société anonyme est une société dans laquelle les associés, sont des actionnaires - Le
nombre des actionnaires (personnes physiques ou morales) ne peut être inférieur à 5 Le
capital minimum est de 3.000.000 dhs pour les SA faisant appel public à l'épargne
300.000 dhs pour les SA normales
• La valeur nominale des actions ne peut être inférieure à 100 dhs - Les actionnaires ne
supportent les dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports.
• Il existe trois types de société anonyme:
• Les sociétés anonymes a conseil d’administration ou de directoire et conseil de
surveillance
• - Les sociétés anonymes qui font publiquement appel à l’épargne et ce sont toutes
sociétés dont les titres sont côtés en bourse.
• - Les sociétés anonymes simplifiées qui sont créées exclusivement par deux ou plusieurs
sociétés / actionnaires. Chacune de ces sociétés doit avoir un capital au moins égal à
2.000.000 dhs.
• On verra successivement les règles de constitution de la SA et les différentes formes de
gouvernance de la SA
DE LA CONSTITUTION ET DE L'IMMATRICULATION DES SOCIETES
ANONYMES

• L’article 17 de loi sur la SA précise: « La société anonyme est constituée


par l'accomplissement des quatre actes ci-après :
• 1) la signature des statuts par tous les actionnaires ; à défaut, la
réception par le ou
• les fondateurs du dernier bulletin de souscription ;
• 2) la libération de chaque action de numéraire d'au moins le quart de sa
valeur
• nominale, conformément à l'article 21 ;
• 3) le transfert à la société en formation des apports en nature après
leur évaluation
• conformément aux articles 24 et suivants ;
• 4) l'accomplissement des formalités de publicité prévues à l'article 31 »
• En matière de constitution de la société anonyme, le législateur a mis en place un ensemble
de formalités à respecter et qui devrait aboutir à l'acquisition de la personnalité morale. Le
non respect de ses formalités ou leur négligence peut être considéré comme une infraction
passible de sanctions.
• En plus des infractions liées aux formalités de constitution de la société, d'autres infractions
peuvent être commises, lors de la constitution de la société anonyme, et qui sont liées au
capital social.
• Toutes ces irrégularités sont susceptibles d'engager la responsabilité pénale des fondateurs,
des premiers membres des organes d'administration, de direction ou de gestion d'une société
anonyme.
• Les règles relatives à la réalisation des formalités de constitution sont essentielles, car elles
ont pour but la protection des intérêts en présence.
• Le législateur entend protéger:
• Non seulement, les parties au contrat de société. Les règles de constitution strictes
permettent de s'assurer que les parties ont une volonté réelle et libre de s'associer et qu'elles
connaissent l'étendue de leurs engagements;
• Mais encore, les tiers et principalement les créanciers. Les règles de publicité informent le
public de la naissance, de la vie et de la mort de toute société.

• .
Le régime légale des statuts
• Les statuts constituent un contrat de société. Mais il s’agit d’un contrat particulier dans la
mesure où il obéit à une double logique :
• Lors de la constitution de la société anonyme qu’il concerne, il s’agit d’un contrat régi par les
règles générales de formation des contrats. En ce sens, qu’il ne peut se former que si tous les
actionnaires expriment unanimement leurs consentements.
• Ultérieurement à l’immatriculation de la société anonyme, il peut être modifié, en application
des règles relatives aux modifications statutaires dans la loi n°17/95 telle qu’elle a été modifiée
et complétée, non pas à l’unanimité, ce qui ne serait que l’application pure et simple des règles
de formation en matière contractuelle, mais, en principe, à la majorité des 2/3 des voix des
actionnaires présents ou représentés lors de l’assemblée générale extraordinaire se donnant
pour objet d’en modifier le contenu , à l’exception des cas où les modifications porteraient soit
sur la nationalité de la société anonyme, soit augmenteraient les obligations des actionnaires.
• Entre le moment où les statuts d’une société anonyme sont conclus à l’unanimité et le moment
où la société anonyme est immatriculée au registre du commerce, pour acquérir la
personnalité juridique, les statuts demeurent susceptibles d’être modifiés, mais à condition
qu’ils le soient à l’unanimité. C’est dire donc que tant que la société anonyme n’a pas été
immatriculée au registre du commerce, ses statuts ne peuvent être ni conclus, ni modifiés qu’à
l’unanimité.
I- Quel contenu peuvent avoir les statuts d’une société anonyme?

• Le contenu des statuts d’une société anonyme se décompose en deux catégories de stipulations : les
stipulations qui doivent y être impérativement insérées dans les statuts et des stipulations qui restent à la
libre appréciation des actionnaires.
•  
• A) Les stipulations obligatoires
• Sans préjudice de toutes autres mentions utiles, les statuts de la société doivent contenir les mentions
suivantes :
• 1) La forme, la durée, qui ne peut excéder 99 ans, la dénomination, le siège, l' objet et le montant du
capital ;
• 2) ) le nombre d'actions émises et leur valeur nominale en distinguant, le cas échéant, les différentes
catégories d'actions créées ;
• 3) la forme, soit exclusivement nominative, soit nominative ou au porteur, des actions ;
• 4) en cas de restriction à la libre négociation ou cession des actions, les conditions particulières auxquelles
est soumis l'agrément des cessionnaires ;
• 5) l'identité des apporteurs en nature, l'évaluation de l'apport effectué par chacun d'eux et le nombre
d'actions remises en contrepartie de l'apport ;
• 6) l'identité des bénéficiaires d'avantages particuliers et la nature de ceux-ci ;
• 7) les clauses relatives à la composition, au fonctionnement et aux pouvoirs des organes de la société ;
• 8) les dispositions relatives à la répartition des bénéfices, à la
constitution de réserves et à la répartition du boni de liquidation.
• 9) La signature des statuts par tous les actionnaires; à défaut, la
réception par le ou les fondateurs du dernier bulletin de souscription;
• Si les statuts ne contiennent pas toutes les énonciations exigées par
la loi et les règlements, tout intéressé est recevable à demander en
justice que soit ordonnée sous astreinte la régularisation de la
constitution. Le ministère public peut agir aux mêmes fins.
• L'action prévue à cet effet se prescrit par trois ans à compter, soit de
l'immatriculation de la société au registre du commerce, soit de
l'inscription modificative à ce registre et du dépôt, en annexe, des
actes modifiant les statuts.
B) Les stipulations facultatives

• A défaut d’une liste exhaustive, il y a lieu de citer les situations suivantes où


la loi n°17/95 permet aux actionnaires d’user d’une certaine marge de
liberté pour régler à leur guise certains aspects :
• Les premiers administrateurs, les premiers membres du directoire, les
premiers membres du conseil de surveillance et les premiers commissaires
aux comptes sont désignés soit par les statuts, soit dans un acte séparé mais
faisant corps avec les statuts et signés dans les mêmes conditions.
• Les statuts contiennent la description et l'évaluation des apports en nature.
Il y est procédé au vu d'un rapport annexé aux statuts et établi sous leur
responsabilité par un ou plusieurs commissaires aux apports désignés par
les fondateurs. Si des avantages particuliers sont stipulés au profit de
personnes associées ou non, la même procédure est suivie. Au sens de la loi
n°17/95, on entend par
• avantage particulier un droit préférentiel sur les bénéfices et le boni de
liquidation. Ces apports en nature et avantages particuliers peuvent
également faire l' objet d' un acte séparé mais faisant corps avec les statuts
et signé dans les mêmes conditions.
• S'il n'est pas fait publiquement appel à l'épargne, les actionnaires peuvent,
dans les statuts ou par acte séparé, donner mandat à un ou plusieurs d'
entre eux de prendre des engagements pour le compte de la société.
• Les administrateurs, personnes physiques ou morales, sont soumis aux
conditions de capacité et aux règles d'incompatibilité prévues par les lois
en vigueur et, le cas échéant, par les statuts.
• Sauf dispositions contraires des statuts, une personne morale peut être
nommée administrateur.
II- les effets juridiques des statuts d’une société anonyme

• Les statuts lient les actionnaires et rendent opposables leurs stipulations aux tiers du
moment qu’ils sont déposés au greffe du tribunal.
• Tant qu’ils n’ont pas été déposés au greffe du tribunal, ils ne peuvent être rendus opposables
aux tiers. Il y va ainsi aussi des modifications qui peuvent leur être apportées.
• Cette question des effets des statuts revêt une importance particulière en présence d’actes
extrastatutaires, notamment d’un pacte d’actionnaires. Afin de lever toute ambiguïté, l’article
11 de la loi n°17/95 dispose que : « …………Entre actionnaires, aucun moyen de preuve n'est
admis contre le contenu des statuts.
• Les pactes entre actionnaires doivent être constatés par écrit. ».
• Il en résulte que lorsqu’il y a divergence entre les statuts et un pacte d’actionnaires, par
exemple à propos d’une question déterminée, ce sont les statuts qui priment. Toutefois, si
cette règle est formulée par l’article 11 susvisé dans des termes très clairs, il n’en demeure
pas moins que le pacte d’actionnaires prend le relais dès qu’il s’agit de questions qui ne sont
pas traitées dans les statuts, mais réglées dans le pacte d’actionnaires. Dans cette hypothèse,
comme aucune divergence ne pourrait exister entre les deux documents, les stipulations du
pacte d’actionnaires s’imposeront, sous réserve qu’elles ne portent pas atteinte aux règles
légales impératives.
III-L’exigence de formalités de publicité pour
les SA
• Toutes les S.A, qu’elles soient cotées ou non sur un marché
règlementé à l’épargne, sont soumises au respect du formalisme
de publicité, que ce soit à l’occasion de leur constitution, au
cours de leur vie sociale ou lors de la dissolution desdites
sociétés.
• Son principal intérêt est de permettre aux tiers, c’est-à-dire les
créanciers sociaux pour l’essentiel, d’être informés sur la
situation économique et financière de la société avec laquelle ils
ont des relations commerciales ou autres.
• Ce formalisme légal de publicité revêt deux modalités,
conformément aux articles 13 et 14 de la loi n°17-95, qui
peuvent se combiner ou s’exclure selon les cas :
• 1-la publicité réalisée au moyen de l’insertion d’avis
ou d’annonces par la publication au Bulletin officiel
ou dans un journal d’annonces légales (JAL) ;
• 2-la publicité effectuée au moyen du dépôt d’actes
ou documents, en double exemplaires certifiés
conformes par la ou les personnes habilitées à cet
effet, auprès du greffe du tribunal du commerce où
le registre du commerce concernant la S.A est tenu.
• Chaque fois qu’une S.A connait des événements particuliers en cours de vie sociale
tels que des modifications statutaires résultant d’une opération d’augmentation ou
de réduction du capital ou d’une opération de fusion ou de scission ou à la suite de
la présentation et de l’approbation des comptes sociaux lors de l’assemblée
générale annuelle obligatoire des actionnaires, par exemples, elle doit observer le
formalisme de la publicité légale adéquate.
• Le formalisme légal relatif à la publicité des comptes sociaux dans les SA non cotées
ou ne faisant pas appel public à l’épargne soulève un certain nombre de questions
auquel il convient d’apporter des réponses :
• quel est l’organe social compétent pour procéder à ladite publicité ?
• quels sont les documents portant sur les comptes sociaux à publier ?
• dans quel délai et sous quelle forme doit être opérée la publicité des comptes
sociaux ?
• quelle est la sanction appliquée en cas de manquement en la matière ou de
publicité légale irrégulièrement effectuée ?
• 1) Organe compétent pour effectuer la publicité légale entourant les comptes sociaux
• La publicité légale en matière de SA et notamment dans le domaine des comptes sociaux
relève, en principe, de la compétence du représentant légal de la SA ou du mandataire
désigné à cet effet, en application de l’article 15 alinéas 1 et 2 de la loi n°17-95, hormis
l’hypothèse de la liquidation judiciaire de la société ou seul le liquidateur nommé sera
compétent en la matière. Ledit représentant légal ou le liquidateur judiciaire sont
responsables du bon accomplissement de ce formalisme légal.
• Rien n’empêche l’assemblée générale annuelle obligatoire, sur proposition de l’organe de
direction (conseil d’administration ou de surveillance, selon la forme de SA retenue), à
l’occasion de la présentation et de l’approbation des comptes sociaux de se prononcer sur
une résolution portée à l’ordre du jour de ladite assemblée à l’effet de désigner une
personne déterminée à l’effet de procéder à la publicité prévue par la loi.
• Dans la pratique, les P.V des assemblées contiennent la mention suivante : « procuration
est donnée à tout porteur des originaux du P.V de l’assemblée à l’effet de procéder à toute
formalité légale prévue en pareille matière. »
•  
• 2) documents sociaux à publier
• L’article 158 de la loi n°17-95 telle que modifiée et complétée dresse la liste des documents afférents aux comptes
sociaux à publier.(
• Il s’agit principalement de/des :
• Etats de synthèse, c’est-à-dire le bilan, le compte de résultats et le ou les annexes ;
• La copie du rapport établi par le commissaire aux comptes sur les comptes annuels indiquant la modalité de
certification retenue conformément à l’article 175 de la loi.
• Il ressort de ce qui précède que dans les S.A non cotées en bourse :
• Le rapport de gestion établi par le conseil d’administration ou le directoire, accompagné des éventuelles observations
du conseil de surveillance, dans ce dernier cas, sur ledit rapport et les comptes de l’exercice comme le prévoit l’article
104 dernier alinéa de la loi, avant la tenue de chaque assemblée générale ordinaire obligatoire n’a pas à être publié;
• De tous les documents et actes à produire en vue de l’assemblée générale ordinaire obligatoire et qui font partie du
droit d’information des actionnaires tel qu’envisagé notamment à l’article 141 de la loi, seuls les deux catégories de
documents susvisés sont à publier.
• Pour les sociétés cotées en bourse et/ou qui font appel public à l’épargne, la publicité légale est renforcée notamment
par le fait qu’elles doivent posséder un site internet pour y pourvoir et que le rapport sur les conventions règlementées
doit être publié à titre d’exemples.
• Dans l’hypothèse où l’assemblée d’actionnaires appelée à se prononcer refuse d’approuver les comptes sociaux, il n’y a
pas lieu de publier les documents susmentionnés puisqu’ils ont été rejetés, mais une copie de la décision de rejet prise
lors de la tenue de ladite assemblée consignée dans le procès-verbal rédigé à cette occasion doit être soumise à la
publicité légale.
• Sanctions en l’absence de publicité légale des comptes sociaux ou en cas de publicité
irrégulièrement accomplie
• A défaut de publicité effectuée dans le délai, tout intéressé peut requérir du président du
tribunal de commerce statuant en référé d’enjoindre à la société défaillante sous astreinte
d’exécuter le dépôt des comptes sociaux conformément aux exigences légales (article 158
alinéa 2).
• En outre, il ressort de l’article 15 dernier alinéa de la loi n°17-95 que lorsque la publicité a été
irrégulièrement accomplie ou qu’elle a été omise, la société dispose d’un délai de 30 jours
pour y remédier à compter du jour de la réception la lettre de mise en demeure qui lui a été
envoyée. Passé ce délai, tout intéressé est en droit d’agir comme ci-dessus expliqué.
• Le demandeur de la publicité n’a en principe pas à justifier d’un intérêt légitime, car cette
procédure est reconnue à toute personne, sauf abus bien entendu, le juge saisi n’a pas à
rechercher si la publicité des comptes sociaux constitue une des conditions à la préservation
des intérêts du requérant et le représentant légal de la société n’est pas en droit d’opposer
une éventuelle exploitation des informations déposées par ses concurrents pour justifier un
refus de satisfaire à l’obligation légale de publicité qui lui incombe.
• Enfin, le président du tribunal de commerce est habilité à demander
par lui-même par injonction le dépôt des comptes sociaux aux
dirigeants sociaux récalcitrants et si besoin est sous astreinte.
• Si cette injonction demeure sans effet, ce juge dispose toujours la
possibilité, en dernier recours, de s’adresser directement au
commissaires aux comptes concerné par les comptes sociaux ou les
administrations compétentes en la matière pour obtenir
communication de toutes les informations nécessaires pour qu’il se
forge une opinion sur la situation économique et financière de la SA
dont les comptes sociaux n’ont pas été déposés ou ont été
irrégulièrement publiés, sans que les personnes interpelées soient
sanctionnées au titre de la violation du secret professionnel
• Il va sans dire que tout manquement au
formalisme légal de la publicité des comptes
sociaux est passible d’une amende et est de
nature à engager la responsabilité civile des
dirigeants sociaux qui ont manqué à cette
obligation dès lors que les conditions de la
mise en œuvre de cette responsabilité sont
réunies.
•  
l’organisation et fonctionnement de la société anonyme

• Les pouvoirs des actionnaires et assemblées d’actionnaires a- l'assemblée


générale ordinaire détermine la conduite des affaires de la société :
• -rémunérations des administrateurs
• -autorisations des conventions dans lesquelles un des administrateurs (ou
membre du conseil de surveillance ou du directoire) possède un intérêt direct
ou indirect etc.).
• b- les actionnaires ont un droit d'information permanent, ce qui suppose un
droit de communication de nombreux documents sociaux.
• c- les actionnaires minoritaires sont protégés.
• - le seuil de 10% de détention du capital donne le droit au dépôt d'une
demande de convocation de l'assemblée générale auprès du président du
tribunal de commerce13.
• - le seuil de 5% du capital donne le droit de demander l'inscription d'une
question à l'ordre du jour des assemblées générales.
Les organes de gestion de la SA

• Selon la législation marocaine, Il y a deux systèmes de fonctionnement de la SA


• 1 - le système traditionnel du conseil d'administration
• 2 -le système du conseil de surveillance et directoire.

• 1. le système traditionnel est composé :
• - soit du conseil d'administration et d'un PDG
• - soit d'un Président du conseil d'administration et d'un Directeur Général.
• a- Le conseil d'administration - se compose de 3 membres au moins et de 12 membres au
plus. (15 quand la société est cotée en bourse)
• -Un salarié peut être administrateur.
• Cependant, le conseil d'administration ne peut être composé de plus d'un tiers
d'administrateurs salariés
• - Le conseil d'administration est un organe collégial alors que les membres
individuellement n'ont aucun pouvoir.
• Le conseil d'administration est libre mais sous réserve de respecter les prérogatives de
l'assemblée générale tel que la nomination des administrateurs ou le commissaire aux
comptes.
• - Le conseil d'administration convoque les assemblées générales ordinaires (AGO) et
extraordinaires (AGE)
• - Le conseil d'administration établit les comptes et rapports annuels de gestion
• - Le conseil d'administration fixe les rémunérations du PDG et des administrateurs
• Le conseil d'administration ne délibère valablement que si la moitié des administrateurs sont
effectivement présents.
• - Le conseil d'administration élu le PDG (qui doit être obligatoirement une personne physique
et actionnaire de la société).
• - Le conseil d'administration est présidé par le PDG
• b- Le PDG est :
• - le responsable du bon fonctionnement des organes de la société,
• - le directeur général de la société,
• - il agit au nom de la société dans les limites de l'objet social.
la SA avec directoire et conseil de surveillance (art. 77 à 105)

• a- Le directoire :
• - Le directoire un organe collégial qui se compose de 5 membres au
maximum (ou 7 si la société est cotée en bourse) qui doivent être tous des
personnes physiques.
• - Le directoire agit sous le contrôle du conseil de surveillance.
• - Le directoire a les mêmes pouvoirs qu'un PDG notamment le pouvoir
d'organiser l'activité du directoire et le pouvoir de représenter la société vis à
vis des tiers.
• - Le directoire a les mêmes fonctions que le conseil d'administration dans le
modèle traditionnel.
• - Le directoire exerce la gestion de la société sous le contrôle du conseil de
surveillance. Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes
circonstances au nom de la société, sous réserve des pouvoirs attribués par la
loi aux assemblées et au conseil de surveillance
b - Le conseil de surveillance

• - le conseil de surveillance est composé de 3 à 12 nombres qui peuvent


être des personnes physiques ou morales,
• -ses membres sont nommés par voie d'élection, par l'assemblée
générale constitutive ou par l'assemblée générale ordinaire.
• - leur mandat ne peut excéder 6 ans,
• - le conseil de surveillance doit se réunir au moins 4 fois par an pour :
examiner le rapport trimestriel, vérifier et contrôler les documents
comptables.
• - le conseil de surveillance exerce un contrôle permanent sur le
directoire mais il n'intervient pas dans la gestion quotidienne de la
société.
• - le conseil de surveillance détermine les grandes orientations de la
politique suivie par la société.
L’assemblee générale des actionnaires de la
SA
• Lors de la tenue des assemblées générales, les dirigeants de
sociétés anonymes ont 4 préoccupations majeures :
• Le respect du délai de convocation de l'assemblée annuelle ;
• La convocation des actionnaires dans les délais légaux et
selon les modalités requises ;
• La communication aux actionnaires de tous les documents
exigés par la loi qui doivent être joints à la convocation ou
tenus à leur disposition au siège social de la société ;
• La tenue régulière de la réunion (accès à l'assemblée,
exercice du droit de vote et respect des formalités).
• Les actionnaires des sociétés anonymes jouissent légalement du
droit de s’exprimer lors des assemblées générales des
actionnaires et tout particulièrement de l’assemblée générale
annuelle ordinaire. Cette expression indispensable pour un vote
conforme aux dispositions légales de la loi n°17/95 intervient
très souvent lorsque les actionnaires contestent la politique
menée par les dirigeants de leur société anonyme ou ne sont
pas satisfaits des performances de celle-ci.
• Avant d’envisager les incidents de séance les plus récurrents qui
peuvent se produire lors des séances de réunion, il est opportun
de mettre en exergue les moyens par lesquels la loi n°17/95
tend à réduire la survenance des incidents de séance.
• Les débats lors des assemblées générales ne sont
ouverts, avant l’examen des résolutions proposées,
pour permettre aux différents actionnaires de
s’exprimer que, successivement, après :
• L’émargement de la feuille de présence ;
• L’élection des membres du bureau ;
• La présentation de l’ordre du jour ;
• La présentation des rapports et des questions
écrites ;
• Lors de ces débats, il risque de se produire un certain nombre d’incidents dont la
liste ne peut être établie de manière exhaustive, compte tenu de la diversité des
situations susceptibles de se présenter. Afin que les incidents soient prévenus, la
loi n°17/95 a prévu au moins trois dispositifs à même de contribuer à la
prévention d’incidents de séance. Ces dispositifs sont :
• la possibilité offerte aux actionnaires de saisir le bureau de toute contestation
relative à la régularité d’un mandat. Cette possibilité qui ne peut être utilisée que
par les actionnaires impose au bureau qui en est saisi de trancher la difficulté qui
lui est soumise soit en reconnaissant la régularité du mandat, soit en retenant
l’irrégularité.
• L’obligation de respect de l’ordre du jour : en vertu de l’article 118 de la loi n°
17/95, une assemblée générale ne peut statuer sur des questions ne figurant pas
dans l’ordre du jour. Il en découle que l’ordre du jour constitue le référentiel par
excellence de tous les débats qui doivent se dérouler durant les séances de
réunion des actionnaires. Trois situations de conflit peuvent se présenter :
• Soit les actionnaires se retranchent derrière la rubrique généralement
prévue en matière d’ordre du jour sous l’appellation « Questions diverses
».
Généralement, cette rubrique est intégrée dans l’ordre du jour, pour
éviter d’être confronté au vide, dans l’hypothèse où les différentes
questions contenues dans l’ordre du jour ne soient pas suffisantes quant à
leur formulation et leur nombre à couvrir toutes les questions que
l’auteur de la convocation d’une assemblée d’actionnaires voudrait voir
traiter par celle-ci.
• Toutefois, ce souci ne devrait pas amener à l’intégration systématique de
cette rubrique dans l’ordre du jour d’une assemblée, comme il est
observé dans la pratique, car elle peut des fois ouvrir les portes à des
incidents, notamment lorsqu’il s’agit d’assemblées dont l’ordre du jour
comporte des questions susceptibles de susciter des discussions difficiles.
• Il revient légalement au bureau de l’assemblée concernée de décider si une
question évoquée en cours de séance entre ou non dans le champ de
l’ordre du jour de cette assemblée, en vertu de son pouvoir de police qui
lui est conféré par la loi n°17/95.
• Le pouvoir de police dont sont dotés le président et le bureau des
assemblées :
• Le bureau d’une assemblée d’actionnaires et son président disposent d’un
pouvoir de police que leur reconnaît la loi n°17/95. Ce pouvoir de police
leur permet de décider en matière d’incidents de séance. Toutefois,
l’exercice de ce pouvoir doit être opéré sans compromettre le droit
reconnu aux actionnaires de débattre des questions figurant expressément
dans l’ordre du jour ou de celles en faisant implicitement partie ou encore
de celles susceptibles d’être légalement rattachées à la rubrique «
Questions diverses », le cas échéant.
• II- Les incidents de séance les plus récurrents
• A l’observation de la pratique, il ressort que parmi les incidents de séance les plus récurrents figurent
les comportements nécessitant l’expulsion de leurs auteurs, l’enlisement des débats ou encore le
départ ou la démission d’un dirigeant au cours de la réunion.
•  
• A) Les comportements nécessitant l’expulsion de leurs auteurs
• Il peut arriver que certains actionnaires assistant à une assemblée se montrent trop agressifs et que
pour le bon déroulement de l’assemblée et des débats, il y ait nécessité d’expulser les actionnaires dont
les comportements sont violents, faute de pouvoir ramener le calme en recourant à d’autres moyens
comme la suspension de séance ….,etc.
• En pareille situation, il est recommandé de faire valider par l’assemblée, au cours de laquelle ces
comportements violents sont commis, la décision d’expulsion prise par le bureau, afin d’éviter que le
président et les membres du bureau n’encourent une quelconque responsabilité.
•  
• B) L’enlisement des débats
• Au cours des différentes assemblées, il peut arriver que les débats s’enlisent ; que des actionnaires
prennent un temps très important pour développer leurs points de vue ou leurs appréhensions ou
encore que des questions mineures occupent dans les débats une place trop importante
• par rapport aux enjeux qu’elles peuvent représenter pour les affaires de la société
anonyme concernée ou encore qu’il y ait risque que certaines questions mineures
soient privilégiées, en termes de temps, par rapport à des questions d’une
extrême importance.
• Afin que le temps soit géré convenablement, plusieurs techniques peuvent être
utilisées à l’effet d’écarter tout enlisement. Parmi ces techniques, il y a lieu de
noter les suivantes:
• Laisser les participants fixer, eux-mêmes, le temps de parole et les rappeler à
ordre en cas de dépassement ;
• Lorsque le nombre des actionnaires est très important, il est possible de prévoir
des bulletins à distribuer aux actionnaires sur lesquels ceux-ci pourraient
transcrire leurs questions, en vue procéder ultérieurement au regroupement, par
thèmes, des questions ainsi inscrites sur lesdits bulletins;
• Si l’enlisement perdure, il est loisible au président de l’assemblée d’en référer à
celle-ci pour clôturer les débats.
• Bien que n’étant pas expressément prévus par
la loi n°17/95, les incidents de séance basés
sur un conflit et susceptibles de se manifester
durant une assemblée peuvent être
amplement traités dans le cadre des
dispositions de la loi n°17/95 et faire l’objet de
mentions dans les procès-verbaux des
assemblées dont les travaux ont souffert.
• La répartition des pouvoirs au sein des organes d'administration et de direction
d'une société anonyme a conseil d'administration
• Il convient de distinguer les prérogatives principales reconnues par la loi n°17-95 aux
organes d'administration et de direction au sein d'une SA à conseil d'administration, à
savoir :
• Le conseil d'administration ;
• Le président du conseil d'administration ;
• Le directeur général.
•  
• I- Les pouvoirs légaux du conseil d'administration
• A ce propos, il est utile de distinguer plusieurs pouvoirs reconnus au conseil
d'administration par la loi n°17/95, à savoir les pouvoirs d'administration générale, les
pouvoirs de création des comités et d'autorisation, les pouvoirs de délégation et les
pouvoirs stratégiques:
•  
A) Les pouvoirs d'administration générale

• En application des articles 55, 65 et 67 bis alinéa 2 de la loi n°17-95, le


conseil d'administration est habilité à :
• procéder à la répartition entre ses membres d'une somme fixe
annuelle fixée par l'assemblée générale ordinaire à titre de jetons de
présence ;
• déterminer une rémunération exceptionnelle au profit des
administrateurs ayant accompli des missions et mandats spéciaux et
temporaires ainsi qu'aux membres de comités techniques
spécialement crées par le conseil d'administration ;
• fixer la rémunération, le mode de calcul et le versement de la
rémunération de son président et de son secrétaire ainsi que la
rémunération du directeur général et des directeurs généraux
délégués.
• Le conseil d'administration est en droit d'élire, de nommer et de
révoquer les personnes suivantes en vertu des articles 63, 64, 67, 67
ter de la loi n°17-95 :
• son président qui doit obligatoirement être une personne physique
élue en respectant les conditions de quorum et de majorité posée par
la loi et il est révocable à tout moment par lui ;
• Sur proposition de son président, son secrétaire chargé des missions
que la loi n°17/95 lui assigne ;
• Sur proposition du directeur général, les directeurs généraux délégués
• Le Conseil d'administration peut décider du transfert du siège social
dans la même préfecture ou province conformément à l'article 71 de
la loi n°17-95.
• Il est tenu, conformément à l'article 72 de la loi n°17-95, de
convoquer les assemblées d'actionnaires, d'en fixer l'ordre
du jour, d'arrêter les termes des résolutions à leur soumettre
et du rapport sur les résolutions à leur présenter.
• A la fin de chaque exercice social, il dresse un inventaire des
éléments du bilan et établit les états de synthèse annuels.
• Il soumet à l'assemblée générale ordinaire annuelle un
rapport de gestion détaillé et est responsable de
l'information destiné aux actionnaires dans les sociétés
cotées.
B) Les pouvoirs de création des comités et d'autorisation du conseil d'administration

•  

• a) Les pouvoirs de création des comités


• Le conseil d'administration est en droit de créer des comités techniques en son sein et d'en déterminer la
composition et les attributions. ces comités travailleront sous sa responsabilité .
• Toutefois, il est à noter que les comités techniques ainsi crées par le conseil d'administration ne doivent pas
prendre des décisions, mais fournir des avis.
•  

• b) Les pouvoirs d'autorisation


• Le conseil d'administration est habilité à autoriser le remboursement des frais de voyage et de déplacements engagés
dans l'intérêt de la société (article 55 alinéa 3).
• Il autorise les conventions dites réglementées et opérations suivantes en application des articles 56 et 70 de la loi n°17-
95 :
• Les conventions réglementées à faire autoriser par le conseil d'administration sont de trois sortes :
– Les conventions conclues par une SA avec l'un de ses administrateurs ou avec son directeur général ou avec l'un de
ses directeurs généraux délégués ou avec l'un de ses actionnaires détenant directement ou indirectement plus de
5% du capital ou des droits de vote ;
– Les conventions passées par l'une des personnes susmentionnées qui indirectement intéressée ou dans lesquelles
elle traite avec la SA par personne interposée ;
– Les conventions intervenant entre une SA et une entreprise dans le cas où un administrateur, le directeur général ou
un directeur général délégué de la SA est propriétaire, associé indéfiniment responsable, gérant, administrateur ou
directeur général de l'entreprise ou membre de son directoire ou de son conseil de surveillance.
• Les opérations soumises à l'autorisation préalable du conseil d'administration sont
multiples et définies dans la loi n°17/95. Ces opérations sont:
• Les cessions d'immeubles par nature et les cessions totales ou partielles des participations
figurant à l'actif immobilisé de la SA ainsi que certains actes de disposition dont la
conclusion est subordonnée à l'autorisation du conseil en vertu des statuts de la société;
• Les cautions, avals et garanties donnés par la SA n'exploitant pas un établissement
bancaire ou financier soit dans la limite d'un montant total, soit par détermination d'un
seuil par engagement au-delà duquel la caution, l'aval ou la garantie ne pourra pas être
octroyée. S'il y a dépassement du montant total ou du seuil déterminé par engagement,
l'autorisation du CA est requise. Que l'autorisation soit consentie dans la limite d'un
montant total ou qu'elle le soit par détermination d'un seuil par engagement, elle n'est
valable que pour un an maximum indépendamment de la durée des engagements pris.
Toutefois Le DG peut, par dérogation aux limites dans lesquelles l'autorisation du conseil
est acquise, être autorisé par le conseil d'administration à donner des cautions, avals ou
garanties, au nom de la société, sans limitation de montant, lorsqu'il s'agit de garanties ,
cautions ou avals bénéficiant aux administrations fiscales et douanières.
• C) Les pouvoirs de délégation
• Le conseil d'administration est habilité à consentir les délégations de
pouvoirs suivantes en vertu des articles 66 et 67 bis de la loi n°17-95:
• déléguer un administrateur dans les fonctions de Président en cas
d'empêchement temporaire ou de décès de celui-ci ;
• déléguer une ou plusieurs personnes physiques en qualité de
directeurs généraux délégués, en vue d'assister le directeur général,
sur proposition de ce dernier.
• Le conseil d'administration, en application de l'article 75 alinéa 1, sur
proposition du directeur général, détermine les pouvoirs dont sont
investis les directeurs généraux délégués en en fixant l'étendue et la
durée.
• D) Les pouvoirs stratégiques
• En application de l'article 69 de la loi n°17-95, le conseil d'administration est seul habilité à
déterminer les orientations de l'activité de la SA et de veiller à leur mise en œuvre. A ce
titre, et sous réserve de respecter les pouvoirs dévolus aux assemblées d'actionnaires et
l'objet social, le conseil d'administration peut se saisir de toute question relative à la bonne
marche de la société, traiter les affaires la concernant et procéder à tous contrôles et
vérifications qu'il juge utiles.
• Il peut, en outre, limiter les pouvoirs du directeur général et engager la société à l'égard des
tiers même pour les actes excédant l'objet social sous réserve de certaines limites légales.
•  
• II- Les pouvoirs légaux du Président du conseil d'administration
• Les pouvoirs du président du conseil d'administration peuvent être répartis en trois
catégories :
• les pouvoirs d'administration ;
• les pouvoirs de représentation du conseil;
• les pouvoirs de direction générale, le cas échéant.
• A) Les pouvoirs d'administration
• Les articles 52, 54 et 73 de la loi n°17-95 habilitent le
président du conseil d'administration à remplir les
missions suivantes :
• convoquer le conseil d'administration conformément
aux exigences légales et chaque fois que nécessaire
pour la bonne marche des affaires sociales et en fixer
l'ordre du jour ;
• organiser et diriger les travaux du conseil
d'administration ;
• veiller au bon fonctionnement des organes sociaux ;
• s'assurer que les administrateurs puissent remplir leur
mission ;
• communiquer aux administrateurs toutes
informations ou documents nécessaires ou demandés.
• Signer les PV des délibérations du conseil
d'administration ;
• certifier les copies ou extraits des PV des délibérations
du conseil d'administration.
• B) Les pouvoirs de représentation
• Le président du conseil d'administration représente le conseil
d'administration comme le prévoir l'article 74 bis de la loi n'°17-95.
•  
• C) Les pouvoirs de direction générale
• Outre les attributions qui lui sont assignées par la loi n°17/95, en
qualité de président du conseil d'administration, le président du
conseil d'administration est habilité par la loi susvisée à exercer tous
les pouvoirs du directeur général, lorsqu'il assure, en outre, dans les
termes et conditions fixées par la loi n°17/95, la direction générale
de la société.
•  
• Avant l'avènement de la loi n° 20-05 ayant réformé la loi n°17/95, le
management des sociétés anonymes à conseil d'administration était
assuré par le président du conseil d'administration et le directeur général
placé sous le contrôle du président du conseil d'administration. Cette
configuration managériale permettait d'accorder le maximum de pouvoirs
au président du conseil d'administration et en contrepartie de lui faire
assumer le maximum de responsabilité.
• Depuis la loi n°20-95, le partage des pouvoirs entre le président du
Conseil d'administration et le directeur général a été opéré de manière
nette en affranchissant le directeur général de la tutelle du président du
conseil d'administration. Dans la configuration managériale instituée par
la loi n°20-05, le président du conseil d'administration se voit assigner un
rôle interne plus stratégique et le directeur général un rôle externe plus
opérationnel. De ce partage de pouvoirs
• A) Les pouvoirs du président du conseil d'administration
• Les nouvelles versions des articles 67, 74 et 74 bis de la loi n° 17/95 ont complètement bouleversées le
statut du président du conseil d'administration et par conséquent les pouvoirs dont il dispose :
• Le président du conseil d'administration n'assure plus la direction générale de la société anonyme en sa
qualité de président du conseil d'administration ;
• Le président du conseil d'administration représente le conseil d'administration
• Il organise et dirige les travaux du conseil d'administration , dont il rend compte à l'assemblée générale.
• Il veille au bon fonctionnement des organes de la société et s'assure, en particulier, que les
administrateurs sont en mesure de remplir leur mission ;
• Il veille à ce que toutes informations nécessaires à l'accomplissement de la mission des administrateurs
soient communiquées à ceux-ci. A cet effet, il fournit tous documents ou informations qui lui sont
demandés par un administrateur ;
• Il fixe l'ordre du jour de la réunion du conseil d'administration en tenant compte des propositions de
décisions provenant des autres administrateurs. Cette règle s'applique-t-elle dans le cas où la convocation
est faite par le Directeur général ou le tiers des administrateurs ? Cette interrogation s'impose en raison
du renvoie fait par l'alinéa 5 de la nouvelle version de l'article 73 à un alinéa précédent qui ne s'intéresse
pas au contenu de l'ordre du jour. En dépit de cette maladresse rédactionnelle, il est nécessaire que le
contenu de l'ordre du jour établi par le directeur général ou les administrateurs tienne compte des
propositions des décisions des autres administrateurs.
B) Les nouveaux pouvoirs du directeur général

• Le directeur général nommé par le Conseil d'administration assume en cette qualité, sous sa responsabilité, la
direction générale de la société ;
• Sous réserve des pouvoirs que la loi attribue expressément aux assemblées d'actionnaires et au conseil
d'administration, et dans la limite de l'objet social, il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes
circonstances au nom de la société ;
• Il représente la société dans ses rapports avec les tiers. La société est engagée même par les actes du directeur
général qui ne relèvent pas de l'objet social, à moins qu'elle ne prouve que le tiers savait que l'acte dépassait cet
objet ou qu'il ne pouvait l'ignorer compte tenu des circonstances, étant exclu que la seule publication des statuts
suffise à constituer cette preuve. Les dispositions des statuts ou les décisions du conseil d'administration limitant
les pouvoirs du directeur général sont inopposables aux tiers.
• il peut demander au président de convoquer le conseil, lorsque le conseil ne s'est pas réuni depuis plus de deux
mois,. Lorsque le président ne convoque pas celui-ci dans un délai de 15 jours à compter de la date de la
demande, ledit directeur général peut convoquer le conseil.
• Il hérite de tous les pouvoirs dont était doté le président du conseil d'administration dans la version initiale de la
loi n°17/95, et ce, de par les modifications substantielles que la loi n°20-05 à effectuées dans l'article 70 de la loi
n°17/95 dans sa version initiale. Ces pouvoirs sont :
– Le pouvoir de consentir, dans la limite d'un montant global que le conseil d'administration fixe ou dans la
limite d'un montant fixé par engagement, de donner des cautions, avals ou garanties au nom de la société ;
– Le pouvoir, sur autorisation du conseil d'administration, d'octroyer au bénéfice des administrations fiscales
et douanières, des cautions, avals ou garanties au nom de la société sans limite de montant ;
• Le pouvoir de déléguer les deux pouvoirs ci-
dessus en matière d'octroi de cautions, avals ou
garanties au nom de la société.
• Il est en droit de se faire assister par des
directeurs généraux délégués nommés sur sa
proposition par le conseil d'administration qui
leurs assigne des attributions déterminées et
fixe leur rémunération.
•  
• La loi n°17/95 ,dans sa nouvelle version découlant de la loi, n°20-05 n'interdit pas le cumul
des pouvoirs de la présidence du conseil d'administration et de la direction générale de la
société anonyme entre les mains d'une seule et unique personne ; elle le prévoit même..
Deux hypothèses ouvrant la possibilité au cumul des pouvoirs sont envisagées par la loi
n°17/95
• · La première hypothèse est celle où les statuts prévoient ce cumul. Dans ce cas, le conseil
d'administration peut choisir entre laisser la direction générale de la société au président,
auquel cas le président est dit président directeur général, ou confier cette direction à une
tierce personne dite directeur général ;
• · La deuxième hypothèse est celle où les statuts observent un mutisme à propos du cumul
des pouvoirs. En pareil cas, le président assume d'office la direction générale de la société.
• En dépit du fait que la loi n°17/95 dans sa nouvelle version ne semble avoir envisagé le cumul
qu'au profit d'un président du conseil , rien n'empêche légalement qu'un directeur général
puisse prétendre au cumul en cherchant à se faire nommer, en outre, président directeur
général, puisqu'un directeur général peut être choisi parmi les membres du conseil
d'administration, seuls personnes éligibles aux fonctions de président du conseil
d'administration.
II- La distribution des responsabilités entre le président du conseil d'administration et le directeur général

• La distribution des responsabilités entre le président du conseil


d'administration et le directeur général est assurée pour
sanctionner tout manquement relevé à leur charge à l'occasion de
l'exercice des pouvoirs qui leur sont assignés par la loi n°17/95.
• De quelles responsabilités s'agit-il ?
• La loi n°17/95 prévoit deux types de responsabilités à la charge
des dirigeants des sociétés anonymes, y compris le président du
conseil et le directeur général, la responsabilité civile et la
responsabilité pénale. Ces deux responsabilités peuvent être
encourues simultanément si leurs conditions respectives sont
réunies ou l'une sans l'autre, lorsque seules les conditions de l'une
sont remplies.
A) La responsabilité civile

• De prime à bord, il est nécessaire de souligner qu'en dépit du fait que la loi n°20-05 modifiant et complétant
la loi n°17/95 n'ait pas réformé profondément les règles dédiées à la responsabilité civile des dirigeants
comparativement aux modifications qu'elle a opérées en matière de responsabilité pénale, il n'en demeure
pas moins vrai que la responsabilité civile des dirigeants a connu un renouveau du fait du transfert des
pouvoirs qui étaient reconnus au président du conseil d'administration, par la version initiale de la loi
n°17/95, au directeur général.
• Or ce transfert de pouvoirs ne peut être neutre en matière de responsabilité civile du fait que la
responsabilité d'un organe dirigeant ne peut exister que dans les domaines où ledit organe dispose de
pouvoirs, en application du principe selon lequel la responsabilité constitue la contrepartie des pouvoirs.
C'est d'ailleurs, en application de ce principe que la loi n°20-05 modifiant et complétant la loi n°17/95 a
supprimé, par exemple, dans la liste des dirigeants responsables civilement en vertu de l'article 373 de la loi
n°17/95, notamment en cas de fautes de gestion, les membres du conseil de surveillance, car ceux-ci n'étant
que les membres d'un organe de contrôle ne peuvent être rendus responsables pour fautes de gestion.
• Ainsi donc, il est possible de noter que la dépossession du président du conseil d'administration des pouvoirs
opérationnels, dans la nouvelle version de la loi n°17/95, au bénéfice du directeur général, ne peut laisser
subsister à sa charge la responsabilité civile correspondant aux pouvoirs dont il a été dépossédé, par l'effet de
la loi n°20-05, laquelle responsabilité civile se trouve obligatoirement transférée , en même temps que ses
pouvoirs transférés au directeur général, au directeur général.
•  
B-la responsabilité pénale
• La responsabilité pénale incombe au directeur général et au
président du conseil d'administration dans leurs domaines
respectifs de compétences. Cette règle ne fait aucun doute, car en
matière pénale, la responsabilité pèse, en principe, sur l'auteur du
fait érigé en infraction. Il va sans dire que cette responsabilité
pénale peut être cumulée dans la mesure où dans tous les cas où
la même personne dispose simultanément de la qualité de
président du conseil d'administration et de celle de directeur
général, elle se retrouve doublement responsable pénalement, à
la fois pour les faits commis dans le cadre de la compétence du
président du conseil d'administration et pour les faits perpétrés
dans l'exercice des attributions du directeur général.
Les conventions entre les sociétés anonymes et leurs administrateurs et directeurs généraux

• L'une des innovations les plus importantes introduites par la loi n°17-95 relative aux
sociétés anonymes réside dans la protection du patrimoine de la société contre les
agissements de ses dirigeants. C'est ainsi que cette loi régit les conventions conclues
entre ces derniers et les sociétés qu'ils dirigent en prévoyant des règles impératives
dont l'inobservation est sanctionnée civilement voire pénalement.
• Le principe est que les conventions liant ces deux parties sont soumises à une
autorisation, mais il existe des cas exceptés, à savoir celui des conventions libres et des
conventions interdites.
• L'étude des différentes règles régissant ces conventions tend à nous fournir les
réponses aux questions suivantes :
• Les dirigeants des sociétés anonymes sont-ils libres de conclure toutes sortes de
conventions avec les sociétés anonymes qu'ils dirigent ?
• Ces mêmes dirigeants sont-ils tenus de respecter certaines règles dans certains cas ?
• Toutes les conventions qu'ils peuvent être tentés de conclure sont-elles valables ?
I. Le principe : les conventions soumises à autorisation

• Le principe est que toute convention conclue entre une société et l'un de ses administrateurs ou
directeurs généraux est à soumettre obligatoirement à l'autorisation préalable du conseil
d'administration.
• Ce principe s'applique, que le dirigeant concerné ait conclu personnellement la convention, qu'il l'ait
conclue par personne interposée ou qu'il y soit indirectement intéressé.
• Il s'applique, en outre, à toutes les conventions conclues entre la société qu'il dirige et une autre
entreprise dont il est propriétaire, associé indéfiniment responsable, gérant, administrateur ou
directeur général ou membre de son directoire ou de son conseil de surveillance.
• (Article 56 de la loi n°17-97 relative aux sociétés anonymes)
• La procédure à laquelle les conventions entre les dirigeants et les sociétés qu'ils dirigent doivent
être soumises, comportent plusieurs étapes qu'il est possible de résumer comme suit :
• Etape 1 : le dirigeant concerné doit informer le conseil d'administration dès qu'il a connaissance
d'une convention dans laquelle il se trouve impliqué comme expliqué plus haut ;
• Etape 2 : le Conseil d'administration se réunit pour accorder son autorisation. Le dirigeant concerné
ne doit pas prendre part au vote d'autorisation. Toutefois, il se peut que la convention à autoriser
soit conclue entre deux sociétés dont les conseils d'administration sont composés en totalité des
mêmes administrateurs : doit-on dans pareille hypothèse conclure à l'impossibilité de mettre en
œuvre la procédure d'autorisation ?
• En pareille hypothèse, l'autorisation peut être octroyée par l'assemblée générale ordinaire
des actionnaires sur la base d'un rapport du commissaire aux comptes précisant les raisons
pour lesquelles la procédure ordinaire d'autorisation n'a pas pu être respectée.
• Etape 3 : le président du conseil d'administration avise les commissaires aux comptes des
conventions conclues et autorisées dans un délai de 30 jours à compter de leur conclusion. Il
faut noter, en outre, que les commissaires aux comptes doivent être avisés de la poursuite de
l'exécution, au cours du dernier exercice, des conventions conclues et autorisées au cours
d'exercices antérieurs dans un délai de 30 jours à dater de la clôture de l'exercice.
• Etape 4 : les commissaires aux comptes doivent présenter un rapport spécial sur ces
conventions conclues et autorisées à l'assemblée générale ordinaire.
• Etape 5 : l'assemblée générale ordinaire statue sur le rapport des commissaires aux comptes ;
elle approuve ou désapprouve les conventions autorisées. Le dirigeant concerné ne peut pas
prendre part au vote et ses actions ne doivent pas être prises en compte dans le calcul du
quorum et de la majorité.
• Qu'en est-il lorsque soit la procédure d'autorisation n'a pas été suivie, soit elle a été suivie,
mais l'assemblée générale ordinaire a désapprouvée la convention conclue et autorisée ?
• Lorsque la procédure d'autorisation n'a pas été respectée à propos d'une
convention à soumettre à l'autorisation préalable, la convention est nulle. Cette
nullité peut être évitée soit en raison de la prescription, soit en raison d'un vote
de l'assemblée générale ordinaire intervenant sur rapport spécial des
commissaires aux comptes précisant les circonstances en raison desquelles la
procédure d'autorisation n'a pas été suivie. Le dirigeant intéressé n'a pas le droit
de prendre part au vote et ses actions ne peuvent être prises en considération
dans le calcul du quorum et de la majorité. Dans tous les cas, la responsabilité
civile et pénale du dirigeant concerné, voire des membres du conseil
d'administration peut être engagée.
• 2. Les exceptions : les conventions libres et les conventions interdites
• Deux types d'exceptions au principe de la soumission à autorisation des
conventions entre les dirigeants et les sociétés qu'ils dirigent selon ce qui est
exposé ci-dessus ont été prévues par la loi n°17-95 relatives aux sociétés
anonymes. Il s'agit des conventions libres et des conventions interdites.
• Les conventions libres
• Les dirigeants d'une S.A peuvent librement conclure des conventions avec la société qu'ils
dirigent pourvu que ces conventions portent sur des opérations courantes et soient conclues
dans des conditions normales.
• (Article 57 de la loi n° 17-95 relative aux Sociétés Anonymes)
• Les conventions libres sont donc celles qui portent sur des opérations effectuées
habituellement par la société dans le cadre de son activité et qui ne comportent pas
d'avantages extraordinaires au profit des dirigeants cocontractants.
• Ne serait pas une convention libre, par exemple :
• Celle portant sur la construction d'un bâtiment de bureaux passée entre une S.A et l'un des
administrateurs à des conditions financières favorables pour celui-ci et défavorables pour celle
là.
• Celle portant cession au Dirham symbolique d'un matériel appartenant à la société au profit de
l'un des membres de son conseil d'administration.
• Toute la difficulté réside dans le fait de pouvoir identifier avec certitude les conventions libres
pour ne pas enfreindre les règles en matière de convention à soumettre à l'autorisation
préalable ou en matière de conventions interdites.
• Les conventions interdites
• Il est interdit aux dirigeants des sociétés de contracter auprès des sociétés
qu'ils dirigent des emprunts ou de leur faire cautionner ou avaliser par elles
leurs propres engagements envers les tiers.
• Cette interdiction s'étend aux représentants permanent des personnes
morales administrateurs aux conjoints des dirigeants, à leurs parents et alliés
jusqu'au 2 ème degré inclusivement ainsi qu'à toute personne interposée.
• Toutefois, cette interdiction ne concerne pas les emprunts ou les
cautionnements et avals consentis par une société au bénéfice des
administrateurs personnes morales.
• De même, elle ne s'applique pas aux opérations courantes conclues à des
conditions normales faites par des établissements bancaires ou financiers au
profit de toutes les personnes concernées par cette interdiction.
• (Article 62 de la loi n°17-95 relative aux sociétés anonymes)
CAS PRATIQUE POUR ETUDIANTS
• Jacques Coeur est le principal actionnaire de plusieurs sociétés
dans lesquelles il siège au conseil d'administration. Il est
notamment PDG de la plus importante d'entre elles, la société
du Beurre. L'une de ses sociétés, la SA Margarine, connaît
d'importantes difficultés financières. M. Coeur souhaite que la
société du Beurre consente à la SA Margarine une importante
avance de trésorerie pour faire face à ces difficultés passagères. 

Le problème qui se pose en l'espèce est de savoir si la décision


autorisant la société du Beurre à consentir une importante
avance de trésorerie à la SA Margarine peut-être qualifiée de
convention réglementée.
• Le groupe Soleiada est constitué d'une société mère Soleiada Holding SA ("la holding") dont
M. Delsol est l'actionnaire principal, le reste du capital étant détenu par la Banca de
Catalunya ("la Banque"). Cette holding contrôle 68% du capital de plusieurs SARL filiales
établies dans les cinq régions françaises, lesquelles sont chacune dirigées par l'un des cinq
enfants de M. Delsol et dont le solde du capital est détenu par des établissements financiers
régionaux.

Conformément au souhait de M. Delsol de vérifier les procédures de contrôle des


conventions réglementées au sein du groupe, cinq procédures nécessitent une analyse
juridique :
– La mise à disposition gratuite par la holding des camions pendant une durée de deux mois
au profit de la Soleiada Sud SARL
– Achat par la holding de 15% du capital de Soleiada centre à l'un des enfants de M. Delsol
– Soleiaiada Nord a embauché l'épouse du gérant Soleiada Ouest
– Soleiada Ouest envisage de résilier la convention de sous-traitance qui la lie à Soleiada Nord
– La Banque a consenti en 2008 une avance sans intérêt de 200.000€ à la holding
• question :auditez la situation juridique des conventions ?
Quelques cas particuliers d’exclusion du champ de l’autorisation préalable du conseil d’administration
dans le cadre de l’article 56 de la loi n°17-95

• Comme on le sait, dans une société anonyme, les


conventions conclues entre les dirigeants sociaux et la
société elle-même doivent être soumises à un contrôle
préalable du conseil d’administration. Celui-ci exerce son
contrôle par le biais de l’octroi ou le refus d’une
autorisation préalable à certaines conventions.
• C’est l’article 56 de la loi n°17-95 relative aux sociétés
anonymes qui contient la réglementation préventive.
Nous allons nous intéresser aux cas particuliers
d’exclusion du champ d’application de l’article 56 précité.
I-Les actes ou engagements unilatéraux  :

• A propos des actes unilatéraux, la question peut se poser de savoir s’ils doivent être soumis à
la procédure des articles 56 et suivants de la loi n°17-95 précitée.
• La jurisprudence française donne de rares exemples d’actes unilatéraux dans leur relation
avec l’article 56. C’est ainsi que dans un arrêt du 17 avril 1980, la cour de cassation a
considéré que l’article 101 (équivalent à l’article 56 marocain) n’était pas applicable dans le
cas d’un engagement pris par une polyclinique (société anonyme), de dispenser ses soins
gratuits à l’un de ses administrateurs. En l’espèce, une polyclinique avait pris l’engagement de
soigner gratuitement l’un de ses administrateurs. Quelques années plus tard, celui-ci s’est
prévalu de cet engagement et s’est vu opposer un refus de la société. Il a alors assigné cette
dernière en dommages et intérêts et la cour d’appel a fait droit à sa demande. La société s’est
pourvue en cassation. Elle a notamment demandé l’application de la procédure de l’article
101 du fait que le bénéficiaire de l’engagement était administrateur. La cour a considéré «
qu’il n’y a pas lieu de rechercher si les formalités prévues à l’article 101 ont été remplies dès
lors que l’autorisation préalable du conseil d’administration ne peut s’appliquer à un
engagement pris par le conseil lui-même, par une décision à laquelle participait son président
».
• Néanmoins, une indemnité prévue de façon unilatérale par la société en cas de révocation
d’un administrateur devrait être soumise aux formalités des articles 56 et suivants.
II-Achat par la société dans les deux ans de son immatriculation d’un bien
appartenant à un administrateur :

• Il s’agit de l’hypothèse où la société achète un bien appartenant à un


administrateur (directeur général, directeur général délégué, membre du
directoire, ou du conseil de surveillance) et dont la valeur est au moins égale à
10% du capital social. Cet achat doit avoir lieu dans les deux ans de
l’immatriculation de la société au registre de commerce.
• En effet, une procédure spéciale existe en cas d’achat d’un bien appartenant à un
actionnaire par la société dans les deux ans de son immatriculation. Cette
procédure spéciale résulte de l’article 112 de la loi n°17-95 précitée. En
application de la procédure spéciale, un commissaire est chargé d’apprécier la
valeur du bien concerné. Par la suite, le rapport du commissaire est mis à la
disposition de l’assemblée générale ordinaire qui statuera sur l’évaluation du
bien. Le vendeur ne peut participer au vote.
• Or, le problème qui peut se poser est que l’actionnaire qui vend un bien à la
société peut également être administrateur ou directeur général par exemple.
Dans ce cas, va –t-on se contenter de la procédure prévue par l’article 112 ?
l’article 112 de la loi sur les sociétés anonymes

• . En effet, la procédure prévue par ce texte est


suffisamment protectrice des intérêts des actionnaires.
De surcroît, les règles spéciales dérogent aux règles
générales.
• Par conséquent, en cas d’achat d’un bien appartenant à
un administrateur ou autre dirigeant (directeur général,
directeur général délégué, membre du directoire ou du
conseil de surveillance), il n’y a pas lieu de recourir à
l’article 56 lorsque l’article 112 peut s’appliquer et que
les conditions prévues par cet article sont remplies.
III-Conventions conclues avec un dirigeant avant son entrée en fonction ou après
expiration de ses fonctions-

• La réglementation de contrôle ne vise que les contrats passés après nomination au poste
d’administrateur ou d’autres dirigeants. La raison en est qu’en général, le conflit d’intérêt ne
peut apparaître que lorsque la personne dirigeante est en fonction.
• Néanmoins, l’application du principe n’est pas aisée. Il en est ainsi par exemple lorsqu’une
promesse de contrat a été conclue alors que le cocontractant n’est pas administrateur, mais
qu’il l’est au moment de la levée de l’option. La question se pose de savoir s’il faut observer la
procédure d’autorisation préalable ou pas ? A cet égard, la cour de cassation française a jugé
que les engagements sont déterminés au moment de la conclusion de la promesse et que
c’est à cette date qu’il faut se placer pour déterminer si la procédure légale doit s’appliquer.
• Dans un autre cas où un locataire qui n’était pas encore administrateur avait signé un bail
avec la société, la cour de cassation française avait exclu l’application de la procédure de
contrôle. Elle a précisé que la procédure de contrôle ne s’appliquait pas à un engagement
d’indemnisation pris par une société à une date à laquelle le bénéficiaire n’était pas encore
directeur général.
• La même solution doit être appliquée à un contrat intervenu entre la société et une personne
qui n’est plus administrateur.
• On passera a l’etude de la problématique du cumul du mandat social et du contrat de travail
pour les dirigeants de la société anonyme
Les règles de cumul pour les dirigeants de la société anonyme

• Les directeurs généraux ne sont pas des salariés de la société. Ils sont des mandataires
sociaux liés à l’entreprise par un contrat de mandat et non pas par un contrat de travail.
• Il existe alors dans la pratique une confusion entre le mandat social et le contrat de travail au
sein de la même entreprise.
• Le Directeur Général en tant que mandataire social dispose d’un régime juridique spécial qui
découle du droit des sociétés. Il présente plusieurs différences à plusieurs niveaux avec le
contrat de travail:
• Ainsi, les DG relèvent à ce titre du Droit des Sociétés et ce à la différence des salariés qui sont
liés à la société par un contrat de travail relevant du droit du travail.
• Au niveau du champ d’action, les directeurs généraux disposent des pouvoirs les plus étendus
pour agir en toutes circonstances au nom de la société. Ils reçoivent ces pouvoirs directement
de la loi (art 74 de la loi 17-95) et ils n’existent de limites à leurs pouvoirs que ceux découlant
de l'intérêt de la société qu'ils représentent notamment dans la triple limites des (i) Statuts,
(ii) des pouvoirs du conseil d’administration et (iii) de ceux des assemblées d’actionnaires.
Leurs pouvoirs sont de caractère général. Ils peuvent les déléguer, alors que les salariés
disposent de pouvoirs bien déterminés et limités qui ressortent de leurs délégations de
pouvoirs.
• Les DG sont responsables alors vis-à-vis des associés, les salariés ne le
sont qu'à l'égard de la société qui l’emploie.
• Aussi, la rémunération des DG est arrêtée par le conseil d’administration
(art 67 bis de la loi 17-95) .Le mandat peut même être gratuit, alors que
le salarié perçoit un salaire mensuel qui peut être arrêté par le DG lui-
même, après validation du comité de rémunération s’il existe.
• Au niveau de la résiliation du contrat, les DG, élus par l'organe délibérant
de la société, sont révocables à tout moment sans préavis, en application
de la loi sur les SA notamment l’article 67 ter, et même sans juste motif
et ce à la différence d’un salarié qui dispose de la protection d’un contrat
de travail. En cas de licenciement abusif, ce dernier a droit aux
indemnités (de congé payé, de préavis, de licenciement abusif, de
dommage et intérêts, etc.) sur la base du code de travail.
• Un mandataire social ne devrait pas normalement se faire consentir un contrat de
travail en tant que DG. En effet, le régime juridique des sociétés suppose une
distinction entre les tâches exercées dans le cadre du mandat social et dont la
rémunération est arrêtée par le CA et celles du contrat de travail parallèle qui
suppose un emploi effectif distinct.
• Cette règle ressort de l’article 67 ter, 3ème alinéa qui stipule que le contrat du
travail du directeur général ou du directeur général délégué révoqué, qui se
trouve être en même temps salarié de la société, n'est pas résilié du seul fait de la
révocation. Ce qui laisse entendre d’abord que le cumul n'est pas proscrit à titre
général et ensuite que cela suppose pour la fonction salariale l’existence de
fonctions techniques distinctes du mandat social du DG, car si le mandat de DG
est révoqué par le conseil d’administration, sur quoi porterait le contrat de travail
non résilié si ce n’est sur des fonctions distinctes au sein de l’entreprise.
• Le cumul des fonctions de dirigeant social avec un contrat de travail est donc
possible sous réserve du respect de certaines conditions.
• 1. Existence de fonctions salariales déterminées :
• L'exercice de fonctions techniques distinctes est une condition impérative du cumul entre
contrat de travail et mandat social. Elle suppose l'existence de fonctions délimitées, nécessitant
une technicité particulière permettant de les distinguer des attributions relevant du mandat
social.
•  
• 2. Lien de subordination :
• En sa qualité de salarié, la personne intéressée doit être placée dans un état de subordination à
l'égard de la société, soit sous l'autorité et le contrôle de celle-ci. Le juge vérifie alors la
soumission du dirigeant à des instructions précises, notamment écrites, des comptes rendus
d’activité très réguliers, le contrôle des horaires de travail de l’intéressé, des retenues sur
salaire en cas d’absence injustifiée, sont autant d’indices de la réalité du lien de subordination.
• L’on ne peut ainsi être salarié sous sa propre autorité. Un dirigeant- salarié ayant tous pouvoirs
en tous domaines au sein de la société ne pourra normalement pas se faire reconnaître la
fonction de salarié, quelle que soit d’ailleurs son titre (directeur de pôle, directeur technique,
etc.)
3. Rémunération distincte :

• Les fonctions salariales de la personne intéressée doivent faire l'objet d'une


rémunération distincte de celle de son mandat social. L'existence d'une
rémunération distincte ne signifie pas la réception d'une double rémunération
(d'une part, pour le mandat social et, d'autre part, pour la fonction salariale).
Toutefois, en cas de rémunération unique, il serait préférable que celle-ci soit
versée en contrepartie des fonctions salariales, étant donné que les indemnités que
cette personne serait en droit de percevoir en cas de rupture abusive de son
contrat de travail devront être calculées sur la base du salaire perçu pour les
fonctions salariales. En effet, alors que le mandat social peut être gratuit, il ne peut
y avoir de contrat de travail que si la prestation fournie est rémunérée.
• En cas de litige, se sont les tribunaux qui apprécient la validité d’un cumul entre un
mandat social et un contrat de travail au sein de la même entreprise, notamment si
le contrat de travail ne correspond pas à une fonction technique distincte du
mandat social et n’est donc que fictif. Dans ce cas, le contrat encourt le risque
d’être déclaré nul par le juge, si cela est demandé par la société concernée.
• , la pratique courante du recours au contrat de travail pour les DG s’explique par les deux
raisons légales suivantes :
• 1. Le DG est révocable à tout moment par le conseil d’administration et sans indemnités sauf
pour juste motif.
• 2. le contrat du travail du directeur général révoqué, qui se trouve être en même temps
salarié de la société, n'est pas résilié du seul fait de la révocation.
• Par conséquent, si le contrat de travail correspond à la fonction de DG, le Conseil
d’administration même s’il utilise ses prérogatives octroyées par la loi au sujet de la
révocation, cela se confronterait avec la disposition du même article qui considère le contrat
de travail comme non résilié en dépit de la révocation du Conseil. Dans ce cas l’intéressé ne
pourrait conserver sa qualité de DG qui est selon la loi sur les sociétés anonymes révocable à
tout moment par le conseil d’administration et se verra appliquer les dispositions du droit des
sociétés notamment l’article 67 ter 1er alinéa qui dispose que : « Si la révocation est décidée
sans juste motif, elle peut donner lieu à dommages-intérêts ». Ce ne sera pas alors les
indemnités afférentes au congé payé, au préavis et au licenciement abusif qui sont calculées
selon l’ancienneté, mais des dommages-intérêts octroyés si la révocation a eu lieu sans juste
motif. Dans le cas contraire, le DG ne percevra rien.
Cas pratique
• Vous êtes consulté par M. tarik qui a été nommé en
2015 PDG de la SA dont il détient 10% du capital. Cet
ingénieur qui est devenu PDG, a conservé ses anciennes
attributions et cumule son mandat social et son contrat
de travail. Outre sa rémunération de PDG, M. tarik
perçoit également son ancien de 50 000 dhs par mois.
Aujourd'hui ce dernier vient d'acquérir les actions de
son ancien employeur portant sa participation à 55%. À
quelles conditions le cumul d'un contrat de travail et
d'un mandat de PDG est-il régulier ?
La rémunération des dirigeants dans les sociétes anonymes

• qu’entend-on exactement par « rémunération » ? Il convient de distinguer


trois principales sortes de rémunération. La première d’entre elles est la
rémunération stricto sensu, fixe ou variable, que l’on verse
mensuellement à chaque dirigeant  et qui heurte parfois l’opinion
publique par son montant élevé. Le deuxième type de rémunération
correspond aux mécanismes d’intéressement, tels que les stock
options ou les actions gratuites, et a pour but de stimuler la motivation
des dirigeants par un accès au capital. Ces mécanismes sont plus
contestés encore que la rémunération précédente, car ils sous-entendent
une spéculation. La troisième sorte de rémunération prend la forme
d’avantages financiers accordés aux dirigeants au moment de la cessation
de leurs fonctions – indemnités de départ conventionnelles ou
transactionnelles, retraites complémentaires … – consentis aux
mandataires sociaux dans le but de les remercier de leurs service
• Si l’assemblée générale de la societe a son rôle à jouer - notamment en
termes d’informations - sur le sujet des rémunérations, il ne faut pas
sous-estimer le rôle du conseil d’administration et le déresponsabiliser
sous peine d’être contre-productif.

 Il est, en effet, de la responsabilité première des conseils de sélectionner


les dirigeants, d’évaluer leur performance et de fixer leurs
rémunérations. Celles-ci sont déterminées en fonction de nombreux
critères étudiés avec rigueur par le conseil ou le comité des
rémunérations, lorsqu’il existe. Les conseils : sans doute n’expliquent-ils
pas assez en détails, au cours des assemblées générales, le cheminement
qui les a menés à déterminer la rémunération des dirigeants. 
• L'objet de cette étude est de traiter du régime juridique relatif à la
rémunération attribuée aux dirigeants d'une société anonyme dans
l'exercice de leur mandat social distinguée des rémunérations
éventuellement perçues en exécution d'un contrat de travail qui les lierait
à la société.
• L'article 1013 du Dahir portant Code des Obligations et des Contrats pose
un principe de droit commun excluant une quelconque rétribution de
droit au profit du mandataire social pour ses actes de gestion. Selon ledit
article « l'associé administrateur n'a pas droit à une rétribution spéciale à
raison de sa gestion, si elle n'est expressément convenue. Cette
disposition s'applique aux autres associés, pour le travail qu'ils
accomplissent dans l'intérêt commun ou pour les services particuliers
qu'ils rendent à la société et qui ne rentrent pas dans leurs obligations
comme associés ».
• L'exigence d'une convention expresse relative à la rétribution du
mandataire social et, par conséquent, son exclusion comme
condition de l'exercice du mandat social contraste avec le principe
de l'exigence d'une rémunération en contrepartie d'un travail fourni
dans le cadre d'une relation de travail et, ce en application des
dispositions de l'article 6 du Code du Travail. Celui-ci précise
expressément qu'est considéré comme salariée toute personne qui
s'est engagée à exercer son activité professionnelle sous la direction
d'un ou de plusieurs employeurs moyennant rémunération, quels
que soient sa nature et son mode de paiement. La conséquence en
est que cette exigence n'est pas applicable à la rémunération
allouée aux dirigeants sociaux qui relève du choix discrétionnaire de
la société.
• La question est d'autant plus délicate à traiter que
la décision d'allouer une rémunération à des
dirigeants est généralement prise par ces mêmes
dirigeants qui peuvent être en même temps
actionnaires de la société. La prise en considération
de l'intérêt social en matière de rémunération des
dirigeants sociaux est susceptible d'être contestée
par l'actionnariat minoritaire en invoquant son
caractère abusif ou excessif eu égard aux ressources
et à la situation économique d'une société
• D'autant plus que l'excessivité d'une rémunération allouée
à un dirigeant risque de caractériser, du point de vue pénal,
un abus de bien sociaux. Ainsi, l’exemple le président d'une
société qui s'était attribué avec une autorisation partielle
du conseil d'administration des rémunérations excessives
alors que la société n'ayant qu'une activité réduite, leur
versement n'a été possible que grâce à des emprunts
générateurs de frais financiers importants et que ces
rémunérations fixées en fonction d'un train de vie qu'il
s'agissait de maintenir, étaient hors de proportion avec le
travail fourni(commet un abus de biens sociaux )
• Ces risques justifient l'encadrement juridique
strict des rémunérations allouées aux dirigeants
à travers des règles d'ordre public.
• Le régime juridique des rémunérations perçues
par les dirigeants d'une société anonyme diffère
sensiblement selon qu'il s'agisse de dirigeants
non exécutifs (I) ou de dirigeants exécutifs (II).
•  
• I. LA REMUNERATION DES DIRIGEANTS NON EXECUTIFS
• S'agissant tout d'abord des administrateurs, l'article 55 de la loi n°17-95
tel que complété par la loi n°20-05 dispose que l'assemblée générale
ordinaire peut allouer au conseil d'administration, à titre de jetons de
présence, une somme fixe annuelle, qu'elle détermine librement, et que
le conseil répartit entre ses membres dans les proportions qu'il juge
convenables. Ainsi, l'attribution des jetons de présence est de la
compétence exclusive de l'assemblée générale ordinaire. Cette
attribution peut être portée à l'ordre du jour de toute assemblée de ce
type. Seule donc la répartition du montant alloué pourra être décidée
par le conseil d'administration. C'est à compter de cette date que
l'administrateur devient en principe créancier de la société et donc fondé
à exercer une action en paiement de cette créance.
• Du moment que la loi autorise le conseil
d'administration à répartir les jetons de présence dans
des proportions qu'il juge convenables, il en résulte que
ledit conseil est tout à fait en droit d'accorder à un ou
certains administrateurs une fraction plus importante
des jetons de présence par rapport à d'autres
administrateurs. Etant donné qu'aucune majorité
particulière n'est requise pour ce type de décision, le
conseil d'administration décide, par conséquence, la
répartition des jetons de présence à la majorité simple.
• Quant en il de la rémunération d'un représentant permanent d'un administrateur
personne morale ? A-t-il le droit de recevoir des jetons de présence ? Du moment que
lesdits jetons de présence sont alloués aux administrateurs, y compris aux administrateurs
personnes morales, et non pas aux représentants permanents, leur versement à un
représentant permanent relève de la seule décision de l'administrateur personne morale
lui-même.
• Exception faites des sommes versées en tant que salaire en exécution d'un contrat de
travail ou au titre d'un autre mandat de président du conseil d'administration, de
directeur général ou de directeur général délégué le cas échéant, il ressort dudit article 55
que l'administrateur ne peut recevoir d'autre rémunération que sous forme de jetons de
présence. Ce principe connaît toutefois une exception prévue par le même article dans
l'hypothèse où l'administrateur en question se voit confier une mission autre que celle qui
lui est dévolue aux termes de la loi n°17-95 et des statuts. En effet, l'article 55 prévoit que
le conseil d'administration lui-même peut allouer à certains administrateurs pour les
missions et les mandats qui leur sont confiés à titre spécial et temporaire, et aux membres
des comités techniques, une rémunération exceptionnelles, sous réserve de respecter la
procédure prescrite par l'article 56 de la loi n°17-95
• Ainsi, le caractère exceptionnel de ce type de rémunération ressort des
conditions mêmes qui président à son versement. D'une part, la mission
de l'administrateur doit absolument être spéciale et temporaire. En
d'autres termes, elle ne devrait pas en principe avoir un caractère
permanent. Toute rémunération régulière et forfaitaire perçue par un
administrateur ne rentrerait pas dans cette définition et risquerait plutôt
d'être interprétée comme un salaire caractérisant une relation de travail.
D'autre part, le versement d'une telle rémunération est considéré comme
étant une convention réglementée et doit, à ce titre, faire l'objet d'une
autorisation préalable du conseil d'administration sans que
l'administrateur intéressée ne puisse pendre part au vote. En
conséquence, le rapport spécial du Commissaire aux Comptes doit traiter
desdites rémunération et être soumis à l'approbation de l'assemblée
générale ordinaire.
• Les jetons de présences et lesdites rémunérations exceptionnelles
sont, par conséquent, les seules rémunérations que peuvent être
allouées aux administrateurs en cette qualité. Le même article 55
précise in fine que « sous réserve des dispositions de l'article 43
(existence préalable d'un contrat de travail), les administrateurs ne
peuvent recevoir, en cette qualité, aucune autre rémunération de la
société. Toute clause contraire est réputée non écrite et toute
délibération contraire à ces dispositions est nulle. ».
• Quant aux frais de voyage et de déplacement, leur remboursement
n'est autorisé par le conseil d'administration, conformément à
l'article 55 de la loi n°17-95, que lorsque ces frais ont été engagés
dans l'intérêt de la société. Les rémunérations et les remboursements
des frais sont portés aux charges d'exploitation
• Pour ce qui est des sociétés anonymes à directoire et à
conseil de surveillance, l'article 92 de la loi n°17-95
prévoit que l'assemblée générale peut allouer aux
membres du conseil de surveillance, en rémunération de
leur activité, à titre de jetons de présence, une somme
fixe annuelle que cette assemblée détermine sans être
liée par des dispositions statutaires ou des décisions
antérieures. Le montant de celle-ci est porté aux charges
d'exploitation. Le conseil répartit entre ses membres les
sommes ainsi allouées dans les proportions qu'il juge
convenables.
• Ainsi, les règles applicables aux membres du conseil de surveillance sont identiques à
celles applicables aux administrateurs.
• L'article 93 de la loi n°17-95 ajoute qu'il peut être alloué par le conseil de surveillance
des rémunérations exceptionnelles pour les missions ou mandats confiées à des
membres de ce conseil, dans ce cas ces rémunérations portées aux charges
d'exploitation, sont soumises aux dispositions des articles 95 à 99. Là aussi et au même
titre que les administrateurs, ce type de rémunération ne peut avoir qu'un caractère
exceptionnel pour une mission spéciale et temporaire et devrait être considérées
comme une convention réglementée et, par conséquent, faire l'objet d'un rapport
spécial du commissaire aux comptes approuvé par l'assemblée générale ordinaire.
• Ce sont là les seules manières de rémunérer les membres du conseil de surveillance au
titre de leur mandat. L'article 94 de la loi n°17-95 est sans équivoque lorsqu'il annonce
que les membres du conseil de surveillance ne peuvent, en cette qualité, recevoir de la
société aucune rémunération permanente ou non, autres que celles prévues aux
articles 92 et 93. Toute clause contraire est réputée non écrite et toute décision
contraire est nulle.
• Concernant le président du conseil d'administration, l'article 65 de la loi n°17-95 dispose que le
conseil fixe le montant de la rémunération du président et du secrétaire du conseil et son mode
de calcul et de versement.
• Le président du conseil d'administration est donc légalement autorisé à recevoir au titre de son
mandat de président une rémunération distincte des jetons de présence qu'il pourrait
éventuellement recevoir au titre de son mandat d'administrateur. La décision d'attribuer une
telle rémunération est de la compétence exclusive du conseil d'administration. La conséquence
de cette compétence exclusive est l'interdiction d'une pratique assez souventobservée consistant
pour le conseil d'administration à déléguer les pouvoirs de fixer les conditions de rémunération
du président à un comité ad hoc composé de certains administrateurs. Cette rémunération doit
nécessairement faire l'objet d'une décision du conseil d'administration fixant son montant et les
modalités de son versement au profit du président. La compétence exclusive du conseil
comprend également le pouvoir de modifier ou de supprimer la rémunération du président.
• Ledit article 65 ne prévoit pas la soumission de la décision d'allouer une rémunération au
président à la procédure d'approbation des conventions réglementées. Rien n'interdit également
que cette rémunération soit fixe ou variable comme par exemple calculée en fonctions des
résultats de la Société.
• Quant au président et au vice-président du
conseil de surveillance, l'article 90 de la loi
n°17-95 attribue les décisions relatives à leur
rémunération à la compétence du conseil de
surveillance.
•  
• II. LA REMUNERATION DES DIRIGEANTS EXECUTIFS
• Dans les sociétés anonymes, il s'agit principalement du
directeur général, du directeur général délégué et des
membres du Directoire.
• Selon l'article 67 bis de la loi n°17-95, le conseil
d'administration détermine la rémunération du
directeur général et des directeurs généraux délégués.
Là aussi, la compétence du conseil d'administration est
de rigueur. La modification ou la suppression d'une telle
rémunération est également du ressort dudit conseil
• Ainsi, le directeur général ou le directeur général délégué qui se
trouve en même temps administrateur peut se voir attribué
une rémunération autre que celle allouée à titre de jetons de
présence.
• Ledit article 67 bis ne considère pas une telle rémunération
comme étant une convention réglementée. Par contre, il est
permis d'affirmer que si ladite rémunération trouve sa cause
dans une convention passée entre la société et un directeur
général ou un directeur général délégué comme par exemple
une convention de conseil ou d'assistance technique, les
dispositions de l'article 56 sur les conventions réglementées
devraient trouver application
• En ce qui concerne les membres du Directoire, l'article 82 de la
loi n°17-95 prévoit que l'acte de nomination fixe le montant et le
mode de la rémunération de chacun des membres du Directoire.
Sachant que conformément aux dispositions de l'article 79 de la
loi n°17-95, les membres du Directoire sont nommés par le
conseil de surveillance, il appartient en conséquence à ce dernier
de fixer le montant et le mode de leur rémunération.
• Il ressort également dudit article 82 que la décision du conseil de
surveillance doit concerner chacun des membres du Directoire.
Dès lors, le conseil de surveillance ne peut se contenter d'allouer
un montant global que se partageraient lesdits membres. Il doit
se prononcer sur la rémunération de chacun.
• Partant de cette compétence du conseil de surveillance, il est
admis que la décision d'allouer une quelconque rémunération
aux membres du Directoire reste discrétionnaire. En d'autres
termes, les membres du Directoire, dans le silence de l'acte
de leur nomination, ne peuvent prétendre à une quelconque
rémunération si celle-ci n'a pas été décidée par ledit conseil.
• Lorsqu'elle est attribuée par le conseil de surveillance, la
rémunération des membres du Directoire peut être fixe ou
variable. Rien n'interdit en effet qu'elle soit par exemple
proportionnelle au chiffre d'affaites ou aux bénéfices de la
société.
Model de pv fixant la rémunération
• – Fixation de la part fixe de la rémunération du Président-directeur général et du Directeur général
délégué au titre de l'exercice ......
• 1.1. Fixation de la part fixe de la rémunération du Président-directeur général au titre de
l'exercice ......
• Après en avoir délibéré, le Conseil d'administration décide qu'en rémunération de ses fonctions de
Président et Directeur général de la Société, il sera alloué à M. ...... la somme forfaitaire annuelle
de ...... Dhs pour l'exercice social courant du ...... au ......
• Cette rémunération sera versée en douze mensualités d'un montant de ......dhs.
• M. ...... pourra, en outre, prétendre au remboursement des frais exposés dans le cadre de
l'accomplissement de ses fonctions, sur présentation de justificatifs.
• 1.2. – Fixation de la part fixe de la rémunération du Directeur général délégué au titre de
l'exercice ......
• Après en avoir délibéré, le Conseil d'administration décide qu'en rémunération de ses fonctions de
Directeur général délégué de la Société, il sera alloué à M. ...... la somme forfaitaire annuelle de ......
Dhs pour l'exercice social courant du ...... au ......
• Cette rémunération sera versée en douze mensualités d'un montant de ......dhs .
• M. ...... pourra, en outre, prétendre au remboursement des frais exposés dans le cadre de
l'accomplissement de ses fonctions, sur présentation de justificatifs.
Le rapport de gestion de la société anonyme

• On peut définir le rapport de gestion comme étant un document de


synthèse établis par les mandataires sociaux exécutifs (conseil
d’administration, Directoire et garants) et présenté aux actionnaires ou
associés réunis en assemblée générale à l’occasion de l’approbation des
comptes annuels relatif à un exercice donné. Le rapport de gestion
permet de diffuser, au bénéfice desdits actionnaires ou associés,
l’information sur les performances passées, présentes et futures de la
société leur permettant ainsi de voter en connaissance de cause lors
desdits assemblées et d’exercer effectivement leur pouvoir de contrôle de
la gestion. Ce rapport constitue également un lien de communication
privilégié entre les dirigeants et les tiers ayant un quelconque intérêt à
s’informer sur les performances de la société tels, par exemples, les
investisseurs, les institutions bancaires ou les différents acteurs du
marché financier.
• L’obligation d’établir un rapport de gestion est commune à la plupart des
sociétés commerciales. En effet, à la clôture de chaque exercice, l’organe
de gestion dresse l’inventaire, les comptes annuels et établit un rapport de
gestion écrit qui expose la situation de la société durant l’exercice écoulé,
son évolution prévisible, les événements importants survenus entre la date
de la clôture de l’exercice et la date à laquelle il est établi.
• Ainsi, l’obligation d’établir un rapport de gestion est à la charge du conseil
d’administration (article 72 al.3 de la loi n°17-95) et du Directoire (article
104 al. 9 de la loi n°17-95) dans les sociétés anonymes, du ou des gérants
dans les sociétés en nom collectif (article 10 al.1 de la loi n°5-96), dans les
sociétés en commandites (l’article 21 de la loi n°5-96 renvoyant aux
dispositions relatives aux sociétés en nom collectif), dans les sociétés à
responsabilité limitée (article 70 de la loi n°5-96) et dans les sociétés à
responsabilité limitée d’associé unique (article 76 de la loi n°5-96).
• Pour cette dernière catégorie de société, on pouvait s’attendre à ce
que le législateur marocain dispense le gérant d’établir un rapport de
gestion lorsqu’il se trouve être en même temps associé unique
personne physique. Cette dispense n’est pas expressément formulée
par la loi n°5-96 contrairement au code de commerce français qui
précise dans son article L.232-1-IV que « sont dispensées de
l’obligation d’établir un rapport de gestion les sociétés à
responsabilité limitée et les sociétés par actions simplifiées dont
l’associé unique, personne physique, assume personnellement la
gérance ou la présidence, et qui ne dépassent pas à la clôture d’un
exercice social deux des seuils fixés par décret en Conseil d’Etat relatif
au total de leur bilan, au montant de leur chiffre d’affaites hors taxe
et au nombre moyen de leur salariés en cours d’exercice ».
• Le défaut d’établissement d’un rapport de gestion est
pénalement sanctionné. Ainsi, d’après l’article 386 de la loi
n°17-95 : « seront punis d’une amende de 20.000 à 200.000
dirhams, les membres des organes d’administration, de
direction ou de gestion d’une société anonyme qui n’auront
pas, pour chaque exercice, dressé l’inventaire, établi des états
de synthèse et un rapport de gestion ». En ce qui concerne les
autres formes de sociétés, l’article 76 de la loi n°5-96 prévoit
que : « seront punis d’une amende de 2000 à 40.000 dirhams
les gérants qui n’auront pas, pour chaque exercice, dressé
l’inventaire, établi des états de synthèse et un rapport de
gestion ».
• Il convient donc d’étudier le contenu du rapport de gestion tel qu’il résulte des
textes (I) avant d’analyser les modalités de sa communication et de sa vérification (II).
•  
• I. LE CONTENU DU RAPPORT DE GESTION
• La loi n°17-95 prévoit une description des éléments que doit contenir le rapport de
gestion dressé par le conseil d’administration ou le directoire dans toutes les sociétés
anonymes. Un contenu supplémentaire est également exigé pour les sociétés faisant
appel public à l’épargne. En ce qui concerne les autres formes de société, aucune
disposition de la loi n°5-96 n’indique expressément le contenu du rapport de la gérance.
• Selon l’article 142 de la loi n°17-95 : « le rapport de gestion du conseil d’administration
ou du directoire doit contenir tous les éléments d’information utiles aux actionnaires
pour leur permettre d’apprécier l’activité de la société au cours de l’exercice écoulé, les
opérations réalisées, les difficultés rencontrées, les résultats obtenus, la formation du
résultat distribuable, la proposition d’affectation dudit résultat, la situation financière de
la situation et ses perspectives d’avenir.
• Si la société possède des filiales ou des participations ou si elle contrôle d’autres
sociétés, le rapport doit contenir les mêmes informations à leur sujet, avec leur
contribution au résultat social ; il y est annexé un état de ces filiales et participations
avec indication des pourcentages détenus en fin d’exercice ainsi qu’un état des autres
valeurs mobilières détenues en portefeuille à la même date et l’indication des sociétés
qu’elle contrôle.
• Si la société a acquis des filiales ou des participations ou le contrôle d’autres sociétés
en cours d’exercice, il en est fait spécialement mention ».
• On remarque que le législateur suit une démarche assez souple dans la définition des
éléments du rapport de gestion en utilisant des expressions assez générales. Il faut en
effet prendre en considération la finalité même du rapport de gestion qui est de
permettre aux actionnaires d’apprécier de manière éclairée l’activité de la société
pendant un exercice donné. Ledit article 142 parle en effet de « tous les éléments
d’information utiles » sans en donner pour autant plus de précisions. En particulier, le
rapport de gestion doit comprendre une analyse objective et exhaustive de l’évolution
des affaires de la société pendant l’ensemble de l’exercice clos
• Si la société possède des filiales ou des participations ou si elle contrôle d’autres sociétés, le
rapport doit contenir les mêmes informations à leur sujet, avec leur contribution au résultat
social ; il y est annexé un état de ces filiales et participations avec indication des pourcentages
détenus en fin d’exercice ainsi qu’un état des autres valeurs mobilières détenues en
portefeuille à la même date et l’indication des sociétés qu’elle contrôle.
• Si la société a acquis des filiales ou des participations ou le contrôle d’autres sociétés en cours
d’exercice, il en est fait spécialement mention ».
• On remarque que le législateur suit une démarche assez souple dans la définition des
éléments du rapport de gestion en utilisant des expressions assez générales. Il faut en effet
prendre en considération la finalité même du rapport de gestion qui est de permettre aux
actionnaires d’apprécier de manière éclairée l’activité de la société pendant un exercice
donné. Ledit article 142 parle en effet de « tous les éléments d’information utiles » sans en
donner pour autant plus de précisions. En particulier, le rapport de gestion doit comprendre
une analyse objective et exhaustive de l’évolution des affaires de la société pendant
l’ensemble de l’exercice clos. Devront être exposés, en premier lieu, les différents éléments
de sa situation financière. Ledit article parle des résultats obtenus, de la formation du
résultat distribuable et de la proposition de son affectation. Mais, à notre avis, d’autres
éléments devraient également être exposés notamment au regard de la situation
d’endettement de la société. Généralement, le rapport de gestion contient des explications et
une analyse des postes importants des états de synthèse.
• L’information utile doit aussi se comprendre en termes d’indicateurs de performance de
nature non financière ayant trait à l’activité spécifique de la société comme par exemple
l’existence probable de conflits sociaux.
• Le législateur évoque également les perspectives d’avenir de la société. La difficulté consiste
à cerner la portée de ces perspectives en termes de durée. A notre avis, l’information que
doit comprendre le rapport de gestion ne peut que porter sur une information à court
terme au regard des perspectives réalisables pendant l’exercice en cours.
• L’article 142 de la loi n°17-95 oblige également à mentionner l’état des filiales et des
participations ainsi que des sociétés contrôlées. Plus précisément, de telles mentions
deviennent obligatoires lorsque l’un des seuils fixés par les articles 143 et 144 de la loi n°17-
95 sont atteints.
• D’autres indications du rapport de gestion sont prévues par le législateur. A noter, en
particulier, que l’article 328 de la loi n°17-95 précise que les modifications intervenant dans
la présentation des états de synthèse, comme dans les méthodes d’évaluation retenues,
sont signalées dans le rapport de gestion et, le cas échéant, dans le rapport des
commissaires aux comptes.
• Outre les informations prescrites par ledit article 142 de la loi n°17-95, certains textes
spéciaux prévoient l’insertion d’éléments supplémentaires. Ainsi, par exemple, l’article 41 de
la loi n°6-99 sur la liberté des prix et de la concurrence prévoit que le Premier ministre peut
prescrire, d’office ou sur recommandation du Conseil de la Concurrence, l’insertion du texte
intégral d’une décision prise en application de la section relative aux pratiques
anticoncurrentielles dans le rapport de gestion établi par les gérants, le conseil
d’administration ou le directoire sur les opérations de l’exercice.
• Un autre exemple des éléments spécifiques à inclure dans le rapport de gestion nous est
donné par la loi n°32-10 relative aux délais de paiement. Rappelons à cet égard que d’après
l’article 78.4 du Code de Commerce tel que complété par ladite loi n°32-10 :« les sociétés
dont les comptes annuels sont certifiés par un ou plusieurs commissaires aux comptes
publient des informations sur les délais de paiement de leurs fournisseurs selon des
modalités fixées par voie réglementaires.
• Ces informations font l’objet d’une mention dans le rapport du commissaire aux comptes
selon des modalités fixées par voie réglementaire ».
• L’article 2 du Décret n°2-12-170 dispose que : « en application du 1 er alinéa de l’article 78-4 de
la loi précitée n°15-95, les sociétés, dont les comptes annuels sont certifiés par un ou
plusieurs commissaires aux comptes, publient dans leurs rapport de gestion, la
décomposition à la clôture des deux
• derniers exercices du solde des dettes à l’égard des fournisseurs par date d’échéance, selon
des modalités fixées par arrêté conjoint du ministre de l’industrie, du commerce et des
nouvelles technologies et du ministre de l’économie et des finances ».
• Par renvoi de l’alinéa premier de l’article 155 de la loi n°17-95, le rapport de gestion relatif
aux sociétés anonymes faisant appel public à l’épargne doit également contenir l’ensemble
des informations prévues par ledit article 142. En outre, le second alinéa dudit article 155
ajoute que : « Dans les sociétés faisant appel public à l’épargne, le rapport de gestion du
conseil d’administration ou du directoire fait ressortir la valeur et la pertinence des
investissements entrepris par la société, ainsi que leur impact prévisible sur le
développement de celle-ci. Il fait également ressortir, le cas échéant, les risques inhérents
auxdits investissements ; il indique et analyse les risques et événements, connus de la
direction ou de l’administration de la société, et qui sont susceptibles d’exercer une influence
favorable ou défavorable sur sa situation financière ».
• Une fois le rapport de gestion établi par le conseil d’administration, le Directoire ou le gérant,
la loi prévoit des modalités de communication aux personnes intéressées ainsi qu’une
vérification a posteriori de son contenu.
•  
• II. LES MODALITES DE COMMUNICATION ET VERIFICATION DU RAPPORT DE GESTION :
• Le législateur marocain prévoit une obligation de communication du rapport de gestion
aux associés ou aux actionnaires ainsi qu’au commissaire aux comptes lorsque ce
dernier existe au sein de la société.
• En effet, la loi oblige, d’une part, le conseil d’administration, le directoire et le gérant à
mettre le rapport de gestion à la disposition des actionnaires ou des associés pendant
un certain délai avant la tenue de l’assemblée afin de leur permettre d’y statuer en
toute connaissance de cause. Ainsi, D’après l’article 141 de la loi n°17-95, à compter de
la convocation de l’assemblée générale ordinaire annuelle et au moins pendant les
quinze jours qui précèdent la date de la réunion, tout actionnaire a droit de prendre
connaissance au siège social (…) 5) du rapport de gestion du conseil d’administration ou
du directoire soumis à l’assemblée, ainsi que, le cas échéant, des observation du conseil
de surveillance.
• Dans l’hypothèse où la société refuse à l’actionnaire la communication du rapport de
gestion, la loi lui donne la possibilité de demander au président du tribunal statuant en
référé, d’ordonner à la société, sous astreinte, ladite communication.
• A noter que, conformément aux dispositions de l’article 151 de la loi n°17-95, les
statuts de la société peuvent prévoir que le rapport de gestion soit envoyé d’office aux
actionnaires nominatifs à l’adresse indiquée par eux, aux frais de la société, en même
temps que la convocation. Il en est de même pour les actionnaires titulaires d’actions
au porteur qui en font la demande en justifiant de leur qualité.
• Dans les sociétés en nom collectif (article 10 al.2 de la loi n°5-96) et les sociétés à
responsabilité limitée (article 70 al.2 de la loi n°5-96) le rapport de gestion est
également communiqué aux associés quinze jours au moins avant la réunion de
l’assemblée.
• Le défaut de soumission dudit rapport à l’assemblée générale ordinaire constitue
également une infraction pénale. En effet, l’article 388 de la loi n°17-95 prévoit une
amende de 30.000 à 300.000 dirhams pour les membres des organes d’administration,
de direction ou de gestion d’une société anonyme qui n’auront pas soumis à
l’approbation de ladite assemblée le rapport de gestion. Une amende de 2000 à
20.000 dirhams est prévue par l’article 110 de la loi n°5-96à la charge des gérants des
autres formes de sociétés pour la même infraction
• En outre, conformément aux dispositions de l’article 173 de la loi n°17-95, le rapport de
gestion est tenu à la disposition du ou des commissaires aux comptes soixante jours au moins
avant l’avis de convocation de l’assemblée générale annuelle. Cette obligation se justifie car le
rapport général du commissaire aux comptes doit également apprécier les informations
contenues dans le rapport de gestion établis par le conseil d’administration ou le Directoire.
En effet, conformément aux dispositions de l’article 175 de la loi n°17-95, le ou les
commissaires aux comptes font également état dans leur rapport à l’assemblée générale de
leurs observations sur la sincérité et la concordance avec les états de synthèse, des
informations données dans le rapport de gestion de l’exercice et dans les documents adressés
aux actionnaires sur la situation financière de la société, ainsi que sur son patrimoine et
résultats.
• A noter enfin que la loi n’oblige pas les sociétés à déposer le rapport de gestion au greffe du
tribunal suite à l’approbation des comptes par l’assemblée générale ordinaire. L’article 158 de
la loi n°17-95 en ce qui concerne les sociétés anonymes et l’article 95 de la loi n°5-96 pour ce
qui est des autres formes de sociétés ne prévoient que le dépôt de deux exemplaires des
états de synthèse accompagnés d’une copie du rapport du ou des commissaires aux comptes,
le cas échéant, dans les trente jours à compter de la date de l’approbation des comptes.
CAS PRATIQUE POUR LA SEANCE DE TRAVAUX DIRIGES
 

• 1. Une personne veut constituer une société anonyme. Elle a identifié cinq autres personnes qui
souhaiteraient investir.
• Le montant total des apports qui sont susceptibles d’être réalisés est de 4500.000 DHS, se répartissant
ainsi :
• -
• 3000.000 DHS d’apports en numéraire ;
• 1500.000 DHS d’apports en nature (constitué d’un fonds de commerce dont la valorisation correspond à
la totalité de cette somme de 1500.000 DHS).
• Votre interlocuteur souhaite par ailleurs attribuer des droits de vote double à deux des actionnaires dès
la constitution de la société, et il souhaite qu’un autre actionnaire ait des actions privées de droit de
vote.
• Une hésitation existe entre les deux formes d’administration prévues par la loi, et votre interlocuteur
vous demande quelle serait la plus appropriée, compte tenu du fait qu’il souhaite que la gestion soit la
plus simple possible.
•  
• 2. Un an plus tard, se tient la première assemblée ordinaire annuelle.
• L’activité n’a pas été bonne : une perte de 3000.000 DHS a été réalisée au terme du premier exercice.
• L’assemblée est convoquée verbalement et elle décide de révoquer immédiatement le dirigeant.
• Quels sont les conseils que vous pouvez donner à votre interlocuteur, qui est un des actionnaires non
dirigeants, en vue de la tenue de cette assemblée (sur les aspects concernant tant l’approbation des
comptes que la révocation ?)
TRAVAUX PRATIQUE /JURISPRUDENCE
• Sur le moyen unique, pris en sa deuxième branche :  
• Vu les articles L. 210-6 et R. 210-5 du code de commerce et l’article 6 du décret n° 78-704 du 3 juillet 1978 ;  
•  
• Attendu, selon le premier de ces textes, que les personnes qui ont agi au nom d’une société en formation avant qu’elle ait acquis la jouissance de la
personnalité morale sont tenues solidairement et indéfiniment des actes ainsi accomplis, à moins que la société, après avoir été régulièrement
constituée et immatriculée, ne reprenne les engagements souscrits ; qu’il résulte des deux autres textes que la reprise de tels engagements ne peut
résulter que soit de la signature par les associés des statuts auxquels est annexé un état des actes accomplis pour le compte de la société, soit d’un
mandat donné par les associés avant l’immatriculation de la société à l’un ou plusieurs d’entre eux, ou au gérant non associé, et déterminant, dans leur
nature ainsi que dans leurs modalités, les engagements à prendre, soit encore, après l’immatriculation, d’une décision prise, sauf clause contraire des
statuts, à la majorité ;
•  
• Attendu, selon l’arrêt attaqué, que se prévalant d’un bon de commande signé le 11 mai 2006 par M. X... pour le compte de la société X...,
antérieurement à son immatriculation au registre du commerce et des sociétés, intervenue le 20 juin 2006, la société Komatsu France (société
Komatsu) a assigné celle-ci en paiement d’une somme correspondant au prix d’une partie du matériel d’exploitation forestière visé par le bon de
commande ; que la société X... a contesté être débitrice de la somme réclamée en l’absence de reprise régulière de cet engagement ;  
•  
• Attendu que pour accueillir la demande de la société Komatsu, l’arrêt retient que la société X... n’a pas seulement procédé à une reprise implicite de
l’engagement du 11 mai 2006 en procédant à un remboursement partiel de la tête d’abattage le 22 juin 2006 ; qu’il ajoute qu’en effet, cette société a
souscrit le 27 juin 2006, postérieurement à son immatriculation au registre du commerce et des sociétés, un contrat de crédit-bail destiné à financer le
matériel objet de la commande ; qu’il relève encore que de la signature de ce second contrat découle la reprise par la société X... de l’engagement du
11 mai 2006 envers la société Komatsu, le crédit-bail se rattachant par un lien nécessaire au contrat assurant la fourniture du bien financé ;  
•  
• Attendu qu’en se déterminant ainsi, sans avoir constaté l’accomplissement régulier de l’une ou l’autre des formalités précitées, la cour d’appel n’a pas
donné de base légale à sa décision ;  
• PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres griefs :  
• CASSE ET ANNULE(…).
• A l’aide de l’arrêt de la chambre commerciale de la Cour de
cassation du 13 décembre 2011 ci-dessus, vous répondrez aux
questions suivantes :
• Quel est le problème juridique soulevé par cet arrêt ?
•  
• Présentez et expliquez la solution de la cour d’appel.
•  
• Présentez et justifiez la solution de la Cour de cassation.
•  
• Quelle est la conséquence de l’accomplissement régulier de
l’une des formalités de reprise ?

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