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Aspects théoriques de la
traduction (suite)
Rappel :
Arguments et exemples:
Acasã = ??? dans toutes les langues (visions culturelles, affectives du monde)
La Linguistique générative
Bâtie sur les structures profondes et les universaux du
langage qui correspondent à une compétence innée,
modulée par l’acquisition d’une langue historique
Noam Chomsky
Sa théorie postule des structures profondes, donc le mental
dans le langage. Traduire automatiquement les significations
linguistiques est une tentative abandonnée au profit de
l’analyse grammaticale où aux structures profondes
correspondent des représentations mentales. La machine à
traduire est incapable de mobiliser des compléments cognitifs
pertinents.
Exemples de phrases fabriquées par l’odinateur :
1re : Le chien jaune fume la 2 : Un jeune homme blond Les 2 phrases montrent que
e
1. L’absence de déverbalisation
Ex 1.: angl.: Behind every liberated woman, there is another woman who
has to do the dirty work for her.
Trad. fr. Derrière chaque femme libérée, il s’en cache une autre qui fait le
sale boulot à sa place / il s’en cache une autre, en tablier.
Dans les années ‘60, le concept de « Woman lib » était aux E-U une notion
claire, mouvement qui a très vite passé en France aussi. Toute de suite,
dans la presse, les traducteurs ont opté pour femme libérée, mais libérée
par qui, par quoi ? variantes : femme libre ?, femme active ?
Meilleure solution : l’expression qui correspond à une manière plus claire
d’exprimer l’idée est femme émancipée.
Aspects pratiques de la traduction : problèmes
concrets
Obs 1 : faire attention aux faux amis : le calque fait tomber dans le piège
du faux sens grossier.
Il ne faut pas oublier d’appliquer une règle très simple : toujours douter de
la stricte identité conceptuelle de formes semblables dans deux langues.
Ex.2 : angl.: He starts screaming he didn’t marry a woman who would
ignore her house and children.
Trad. fr.: Ils (les maris) se mettent à hurler que / poussent les hauts cris et
disent que / font toute une histoire en disant que/
Variante choisie : ils se mettent à crier que parce que hurler cadre mal
avec le comportement du mari tel qu’il est décrit par ailleurs.
Aspects pratiques de la traduction : problèmes
Pour traduire la suite :
concrets
(1) Ils ne se sont mariés pour vivre avec une femme qui néglige ses enfants et sa
maison - légèrement contradictoire
(2) Ils n’ont pas épousé une femme qui se fiche de sa maison et de ses enfants
légèrement contradictoire
(3) En se mariant, il ne croyait pas qu’un jour sa femme négligerait foyer et
enfants – trop pleurnichard !
(4) Il n’a que faire d’une femme qui laisse tomber sa maison et ses enfants – trop
libre
(5) Il ne s’est pas marié pour avoir une femme qui néglige sa maison et ses
enfants – maladroit
(6) Il pousse de hauts cris en disant que sa femme abandonne ses enfants et son
foyer et qu’il ne s’est pas marié pour ça – fidèle au sens
Obs 2 : Traduire un texte, c’est partir d’une idée déverbalisée : l’explicite
[ponctuel d’un mot contribue à faire apparaître l’idée, il y renvoie plus qu’il ne
l’exprime.
Aspects pratiques de la traduction : problèmes
concrets
2. Le transcodage des phrases
Les différences de structures syntaxiques des langues imposent leurs
contraintes aux traducteurs de sorte que même le plus médiocre
apprenti traducteur ne procède pas mot à mot, mais respecte la syntaxe
de la langue d’arrivée.
Exemple : She always knows where his shirts are.
Trad. fr. Elle sait toujours où sont ses chemises = faux ! mais Elle sait
toujours lui trouver ses chemises.
L’anglais sous-entend qu’elle les lui trouve, le français qu’elle sait où
elles se trouvent.
Aspects pratiques de la traduction : problèmes
concrets
3. La fidélité
C’est une notion clé en traductologie. La fidélité au sens permet de
s’adapter à toute la complexité de l’emploi du langage. Elle est
réalisée grâce à :
la visualisation d’une situation :
Exemple : angl. For every liberated woman you see in a office,
there is…
Trad. fr.: dans un bureau? derrière un bureau ? chaque fois qu’une
femme libérée travaille dans un bureau… ? pour chaque femme que
vous voyez dans un bureau = transcodage ; conclusion : la
représentation visuelle est importante
Aspects pratiques de la traduction : problèmes
concrets
3. La fidélité
à la connaissance d’une réalité :
Exemple : angl. He wants to know why there are no clean sheets on
the bad.
Trad. fr. : Il fait toute une histoire si les draps n’ont pas été
changés
Il me demande comment cela se fait que les draps n’aient pas été
changés.
Pour clean sheets = draps propres en transcodage, mais renverrait
le lecteur français à l’idée de draps sales, donc on emploie changer
les draps pour rendre la fidélité et exprimer parfaitement la réalité
concrète
Aspects pratiques de la traduction : problèmes concrets
3. La fidélité
à la prise de conscience de la fonction symbolique d’une expression :
Exemple : angl. : Juanita mopping floors…
Mais, en anglais, mopping floors symbolise les tâches ménagères, dirty work.
Trad. fr. ???
elle passe le torchon / la serpière / T spontanée
frotte par terre / T spontanée
lave le carrelage / rien ne suppose qu’il y a du carrelage chez elle – T écartée
frotte les parquets / rien ne suppose qu’il y a du parque chez elle – T écartée
passe l’aspirateur – travail moins avilissant
à la prise de conscience de la nature des figements :
Exemple de parfaite correspondance : A bird in the hand is worth two in the bush = Un tiens vaut mieux que
deux tu l’auras.
Aspects pratiques de la traduction : problèmes
concrets
Exemple de claque de l’expression figée :
J’avais l’impression que vous cumuliez les avantages.
Bonne T : J’avais l’impression que vous l’emportiez sur tous les
tableaux.
du registre d’expression :
Exemple :You’ve got a picture !
Trad. fr.: Vous y êtes ! ou : On ne peut rien vous cacher !
Aspects pratiques de la traduction : problèmes concrets
4. Le transfert du culturel
Les problèmes dits culturels sont une difficulté courante dans la T.
Il s’agit d’objets ou de notions qui appartiennent exclusivement à une
culture donnée et qui ne possèdent pas de correspondances lexicales dans
la civilisation d’accueil. Exemple : les habitudes vestimentaires ou
alimentaires, les coutumes religieuses et traditionnelles. Il ne s’agit pas
seulement de quel mot placer dans la langue d’arrivé, mais aussi de savoir
comment faire passer au maximum le monde implicite que recouvre le
langage de l’autre.
Remarque sur le mot culturel : pour les Français, la culture sous-entend
l’art, la littérature, la musique.
Aspects pratiques de la traduction : problèmes
concrets
Obs. notoire : chaque langue découpe le monde à sa manière, mais :
chaque langue impose une vision du monde particulière à ceux qui la
parlent = c’est faux ! (c’est la fameuse hypothèse Sapir-Whorf)