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BRUCELLOSE

INTRODUCTION

 La brucellose est une maladie infectieuse,


virulente, inoculable, commune à l’homme et
à de nombreuses espèces animales;
provoquée par des bactéries du genre
Brucella.
 Chez les animaux domestiques: la maladie
touche, en premier lieu, les organes génitaux
et dont la manifestation la plus habituelle est
l’avortement.
ETIOLOGIE

 Les brucelles sont des coccobacilles Gram-,


classées au sein du groupe des Parvobactéries,
dans la famille des Brucellaceae et dans le genre
Brucella. Il existe plusieurs biotypes de brucelles
 3 biotypes pour B. melitensis
 9 biotypes pour B. abortus
 4 biotypes pour B.suis
POUVOIR PATHOGENE
 * Virulence : liée à l'existence d’un polyalcool, l’érythritol
présent en particulier dans l’appareil génital femelle de
certaines espèces, en particulier les bovins.
 Le Pouvoir pathogène des brucelles s’adresse à l’homme et
à de nombreuses espèces animales. Il est lié à leur
virulence et à leur toxicité
 - Les brucelles sont des parasites intracellulaires et se
multiplient dans les cellules du système réticulo-
histiocytaire (SRH) et de l’appareil génital.
 * Toxicité : liée à l'existence d’une endotoxine liée aux
lipopolysaccharides de surface et proche de celle qui
caractérise les entérobactéries.
 Le pouvoir pathogène est variable en fonction
de l’espèce , du biotype et de la souche de
brucella ; mais aussi de l’espèce , de l’âge et de
l’état physiologique de l’hôte infecté.
 Le pouvoir pathogène doit être exploité à
diverses fins pratiques principalement pour
l’isolement ainsi que pour le contrôle de
l’efficacité de vaccins anti-brucelliques.
POUVOIR ANTIGENE,IMMUNOGENE ET ALLERGENE
 a .Pouvoir antigène
 s’exprime par la formation d’anticorps et lié à l’existence du
lipopolysaccharide de surface.
 caractérisé par deux propriétés fondamentales :
 unicité antigénique : toutes les espèces de brucelles
possèdent le même antigène de surface.
 communautés antigéniques avec d’autres bactéries :
 F.tularensis, Y. enterocolitica types 9 et 16, certaines
salmonelles de type N, C. fetus
 Conséquences : Ces bactéries peuvent être responsables de
légères réponses sérologiques détectées par un antigène
brucellique alors que l’animal n’a jamais été en contact avec
des brucelles.
 b . Pouvoir allergène
 Plusieurs types :
 Lipopolysaccharides  hypersensibilité de type immédiat
 Les fractions protéiques  hypersensibilité retardée
spécifique
 Conséquence : Application possible au Diagnostic et au
dépistage de la brucellose humaine ou animale (I.D.R).
 c- Pouvoir immunogène
 L’infection par des brucelles  immunité à médiation
cellulaire grâce au peptidoglycane de la paroi bactérienne
associé à diverses protéines. Il n’est pas spécifique d’une
espèce donnée de brucelles.
RESISTANCE
 Les brucelles résistent plusieurs semaines à plusieurs mois à température
ordinaire.
 Leur survie est prolongée à basse température et réduite sous l’action de la
lumière et des rayons U.V
 Destruction en quelques minutes à 62°c d’où l’intérêt du traitement par la
chaleur du lait produit par des femelles brucelliques.
 Les brucelles sont également résistantes à la majorité des désinfectants
usuels d’où l’intérêt de l’application de la désinfection dans les
environnements contaminés.
 Un pH acide réduit la pollution brucellique mais il ne détruit pas
complètement les brucelles d’où la rareté de ces bactéries dans les produits
laitiers fermentés.
 La résistance aux antibiotiques :
 In vitro, les brucelles sont sensibles à de nombreux antibiotiques.
 En fait, in vivo, la multiplication intracellulaire des brucelles limite les
antibiotiques actifs à ceux ayant une bonne pénétration cellulaire
( Rifamycine, Gentamycine, Tétracyclines).
ROLE PATHOGENE
 Chaque espèce de brucelles infecte préférentiellement un
hôte donné
 B. melitensis - ovins, caprins.
 B. abortus  bovins.
 B. suis Porc et agent de la brucellose du lièvre
 B. neotomae  néotomes, rôle négligeable
 B. ovis  Brucellose ovine
 B. canis  Brucellose du chien.
 Conséquences :
 Il n’y a pas dans la brucellose une spécificité d’hôte mais des
hôtes préférentiels. Cette absence de spécificité explique
l’interdépendance qui existe entre les brucelloses des diverses
espèces animales et les conséquences épidémiologiques et
prophylactiques qui en découlent.
PATHOGENIE
 A – Conditions de l’infection :
 Facteurs tenant aux brucelles
 Espèces, biotypes, souches, nombre de bactéries
 Facteurs tenant à l’hôte
 La brucellose peut être décrite chez un grand nombre d’espèces animales.
 *Age :
 la période fœtale : période très sensible d’où le danger possible des
animaux apparemment sains nés de mères brucelliques.
 la période pré-pubère: La brucellose est une maladie des animaux
adultes.
 la période post-pubère: la localisation à l’utérus gravide et l’intensité
de la multiplication des brucelles en ce site permet leur élimination
massive au moment de l’avortement ou de la mise-bas.
 Du fait de l’absence de localisation à l’appareil génital femelle, certaines
espèces jouent un rôle mineur sur le plan épidémiologique et peuvent être
considérées comme des « culs- de- sacs épidémiologiques ».
 * Sexe:
 Pas un facteur favorisant. Néanmoins il existe un tropisme
des brucelles pour l’appareil génital femelle (Bovins surtout).
 Dans d’autre cas, c’est le mâle qui est le plus tributaire.
 Exemple: l’infection inapparente des brebis par B. ovis, la
maladie n’est décrite que chez le bélier  « orchi-
épididymite contagieuse du bélier »
 *L’individu:
 Il y a une variabilité individuelle au sein des espèces.
B – Les étapes de l’infection brucellique :
2 étapes principales:
*La période primaire : comprend 3 étapes :
1ère étape : multiplication loco-régionale.
2 ème étape de dissémination.
3 ème étape de localisation.
La localisation accuse divers sites et lieux :
LesL’appareil génital: l’utérus gravide, l’espace utéro-chorial, les
testicules, vésicules séminales, l’épididyme.
 organes riches en éléments de système Réticulo-histiocytaire: le foie, la
rate, les ganglions et les nœuds lymphatiques et surtout ceux de la
sphère génito-mammaire.
La mamelle.
Les bourses séreuses et synoviales.
 Remarque :la période primaire se termine selon l’espèce réceptive par :
soit l’avortement, infection généralisée, localisation extra-génitale.
 Ces diverses manifestations caractérisent la brucellose dite aigue.
 *La période secondaire: se manifeste par :
 -Disparition pure simple des brucelles :(en fonction de l’espèce, de la
source des bactéries et ainsi de l’espèce animale).
 -Persistance des brucelles dans l’organisme.
 Conséquence :
 Les gestations successives entraînent une localisation placentaire des
brucelles. Toutefois, les lésions restent localisées en raison de l’acquisition
d’une résistance locale et les seuls symptômes observés sont des
rétentions placentaires compliquées d’endométrites et de stérilités
transitoires.
 La brucellose chronique se caractérise par une localisation extra-
génitale (arthrites, hygromas).
SYMPTOMES
 La nature et la fréquence des symptômes varient d’une
part selon le germe responsable (espèce – biotype –
souche), d’autre part selon l’espèce infectée. Ainsi,
l’avortement, manifestation principale de la brucellose
chez les ruminants, est exceptionnelle chez les équidés.
 a– symptômes généraux
 Caractéristiques de la brucellose dite aiguë. Ils
correspondent à la phase de dissémination sanguine des
brucelles dans l’organisme. Prépondérants dans l’espèce
humaine, ils sont discrets ou inexistants chez l’animal, en
particulier chez les ruminants.
 b- Symptôme locaux
 signes génitaux
 avortement : manifestation classique de la brucellose aigue
chez les ruminants et les carnivores.
 Rétention placentaire : accompagne souvent les
avortements constitue parfois le seul symptôme surtout en
période de brucellose chronique.
 Métrite : complication éventuelle de l’avortement ou des
rétentions placentaires, liée à l’intervention des germes de
sortie.
 Infertilité : séquelle fréquente de l’avortement.
 Mammite : Le plus souvent il s’agit d’une infection
inapparente. Des mammites brucelliques ont été décrites
chez la brebis
 Orchite ou épididymite : Symptôme habituel de la
brucellose chez le bélier.
 Signes extra- génitaux
 Ils caractérisent la brucellose dite  chronique, ils sont
mineurs chez les ruminants mais prépondérants et assez
caractéristiques chez les autres espèces.
 Ces symptômes de localisation extra-génitale témoignent
de la localisation des brucelles à certaines articulations et
bourses dont les symptômes y sont rattachés : arthrite,
bursite, hygromas (sont des inflammations en général
suppurées touchant certaines localisations articulaires
surtout les chevaux «  mal du garrot »).
EPIDEMIOLOGIE
 A- Les sources de contagion
 *Rôle des animaux infectés :
 Tout animal infecté constitue une source pérenne de
brucelles et ce même en absence de signes de brucellose
(surtout chez les caprins).
 Un sujet infecté peut rester porteur de germe et contagieux
durant tout le reste de sa vie (vache) , ceci n’est pas observé
chez les brebis.
 Le danger de contagiosité est variable dans le temps : ces
sujets sont particulièrement dangereux durant la période
de reproduction.

Matières virulentes externes :
*

Contenu de l’utérus gravide : expulsé dans le milieu extérieur à la


faveur d’un avortement ou à la mise- bas apparemment normale.
Le contenu de l’utérus gravide représente la matière virulente
essentielle.
Tout le contenu de l’utérus gravide est virulent : l’avorton, la
placenta, les eaux fœtales,………
En raison du tropisme des brucelles pour les organes génitaux
femelles, les sécrétions vaginales représentent également une
matière virulente essentielle.
Le lait et surtout le colostrum des femelles infectées sont virulents.
Remarque :
En l’absence de signes de localisation des brucelles aux organes
génitaux chez le mâle, leur excrétion dans le sperme a été démontrée
(surtout importante chez les ruminants et les suidés).
L’urine est également virulente par suite de sa contamination par les
sécrétions vaginales.
 * les matières virulentes externes: les organes génitaux,
la mamelle, la rate, les ganglions lymphatiques et le
foie en tant que sites électifs de la multiplication des
brucelles, constituent une source essentielle de la
brucellose aigue.
 Le sang et la viande peuvent aussi être source de
contamination.
 b- La résistance 
 Le milieu extérieur est massivement contaminé lors
d’avortement ou de mise bas apparemment normale.
 La résistance des brucelles leur confère un rôle important
dans l’épidémiologie de la maladie et impose des
méthodes de lutte appropriées.
 La résistance également des brucelles dans les denrées
alimentaires d’origine animale leur permet de jouer un rôle
important de la contamination de l’homme surtout ceux
des petits ruminants.
Animal
Milieu Transmission Eau infecté
Commer
Contami à distance fumi ♂, ♀ ce
né Femell er Transhu
Transmi Nouve e Mat
Femelle érielMâl mance
ssion au-né saine Insémin
Loca infectée e
indirect Femelle gravide Transmis
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artificiell
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e
ages l’utérus
Lisier gravide
Schéma épidémiologique de la brucellose bovine
Maté
 Le schéma épidémiologique de la brucellose des
ruminants et des bovins en particulier est assez claire et
demeure facteur de transmission multidirectionnelle;
dans ce contexte, la prophylaxie doit être axée sur chacun
des maillons de transmission (directe, indirecte, à
distance).
 Il ne faut jamais occulter le rôle joué par les mâles dans la
dissémination de la maladie au sein d’une population.
DIAGNOSTC
Diagnostic clinique :
Il est toujours difficile et insuffisant. Toutefois, il faut suspecter la
brucellose en présence d’une atteinte des organes de la reproduction
se traduisant par des avortements (en séries ,parfois sporadiques) et
chez les mâles par des orchites et des épididymites.
Ces symptômes peuvent coexister avec une atteinte des articulations
(arthrites) ou des bourses séreuses ( bursites)
Il faut tenir compte également des renseignements
épidémiologiques propres à chaque pays.
Conséquences
 La multiplicité des symptômes observés et surtout leur absence de
spécificité rendent compte de la difficulté d’un diagnostic clinique et
du nécessaire recours au laboratoire .
 Diagnostic expérimental
 Diagnostic bactériologique
 Précautions à prendre :
 Les prélèvements doivent être réalisés le plus tôt possible
après l’avortement de façon à limiter au maximum leur
degré de contamination
 Ils doivent être acheminés dans les meilleurs délais au
laboratoire
 Ils doivent être réalisés et conditionnés de façon à éviter
tout risque d’infection de l’homme (emballage étanche)
 En dehors d’un avortement, les prélèvements sont fonction
de l’espèce animale et des symptômes observés :
 sécrétions vaginales et spermatiques (Ruminants)
 lait colostrum (Ruminants)
 liquide de ponction d’un hygroma, d’une arthrite
(Equidés)
 sang (chien)
 Epreuves permettant la mise en évidence des brucelles :
 Bactérioscopie : Coloration de Stamp et de Koster (calques
de cotylédons).
 Culture : sur milieux sélectifs, atmosphère enrichie en CO2
 Inoculation à l’animal de laboratoire.
 diagnostic sérologique :
 Sur sérum : on réalise :
 Séro-agglutination lente en tube (S. A. Wright)
 Séro-agglutination rapide sur lame (E.A.T)
 Fixation du complément
 Immunofluorescence indirecte
 Hémagglutination passive
 ELISA
 Sur le lait : on réalise :
 Epreuve de l’anneau sur le lait (Ring-test)
 Sur le sperme ou le mucus vaginal :
 spermo-agglutination et muco-agglutination (en tube) utilisant
le surnageant de sperme ou de mucus vaginal
 - Diagnostic allergique :
 IDR utilisant
 0,1 ml de melitine : Grands ruminants
 0,1 ml de brucelline : Petits ruminants
PROPHYLAXIE
 Prophylaxie médicale
 Vaccination :
 Vaccins vivants :
 Vaccin: B. abortus B19
 Dose équivalente : 90.109 B. abortus B19.
 Ce vaccin est réservé aux jeunes femelles issues de mères
brucelliques entre 4-6 mois à raison d’une seule injection / Voie S.C
 Pas de dépistage dermique avant 18 mois
 Protection au moins jusqu’à la 4ème – 5ème gestation.
 Instillation conjonctivale en dose équivalente : 5 .109 de B. abortus
B19, 2 instillations à 6 mois d’intervalle.
 -vaccins inactivés :
 Souche : B. abortus B19 biotype 1, en phase R inactivé par le formol
et adjuvé avec un excipient huileux
 Primo vaccination : 2 injections à 1 mois d’intervalle avec des
rappels annuels tous âges. De préférence réserver cette vaccination
aux femelles de moins de 12 mois et éviter par la suite les rappels.
 Dépistage sérologique au bout de 18 mois
 Remarque :
 La prophylaxie médicale est absolument contre-indiquée en région
indemne : Interférence avec le dépistage.
 - Vaccins modifiés :
 Souche B. abortus .B19 biotype 1en phase S:
 Même protocole que le vaccin inactivé
 Contre indications :
 Possible avortement des femelles gestantes
 mammites
 orchites et diminution de la fertilité chez le mâle
 inoffensif chez l’animal impubère.
 Mesures offensives :
 L’éradication de la brucellose bovine doit tenir compte de deux
notions épidémiologiques essentielles :
 persistance possible de l’infection durant toute la vie de l’animal
brucellique : elle impose un dépistage des animaux infectés (malades et
infectés inapparents), leur isolement et leur élimination vers la boucherie
 maintien possible des brucelles dans l’environnement souillé pendant
plusieurs semaines à plusieurs années ==> isolement des animaux infectés
(tout particulièrement en période de mise-bas ou lorsqu’ils présentent des
signes prémonitoires d’un avortement) dans un local facile à désinfecter;
destruction des placements et autres matières virulentes, désinfection du
lisier : utilisation du xylol à la concentration de 1000 p.p.m.  
 Les pâturages contaminés sont dangereux pendant au moins 2 mois.
 Le cheptel est considéré assaini lorsque tous les animaux de 12 mois
ou plus ont présenté des résultats favorables à au mois deux
contrôles sérologiques espacés de 3 à 6 mois.
 Ne pas utiliser pour la reconstitution du cheptel des femelles nées
de mères brucelliques.
 Mesures défensives :

 Protection aux frontières :
 N’importer que des bovins provenant de cheptels sains
et contrôlés individuellement par épreuves sérologiques
 Protection d’une étable indemne :
 -N’introduire que des bovins présentant toutes les
garanties sanitaires nécessaires
 Maintenir le cheptel à l’abri de toute contamination de
voisinage.
 Désinfection périodique des locaux
 Destruction systématique des placentas
 Nécessité d’un contrôle régulier des cheptels afin de dépister
précocement les premiers cas de brucellose.

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