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Ecole Nationale de conservation et de

restauration des biens culturels.


Alger

Identification et valorisation du
patrimoine culturel
Présenté par: Mme ACHOURI
Cours 01

Identification du patrimoine culturel


matériel
Introduction
A- Le patrimoine culturel matériel immobilier
B- Le patrimoine culturel matériel mobilier
Introduction
Il y a des choses que nous considérons important de préserver
pour les générations futures. Leur importance peut tenir à leur
valeur économique actuelle ou potentielle, ou encore à une
certaine émotion qu’elles éveillent en nous, ou au sentiment
qu’elles nous donnent de notre appartenance à quelque chose, à
un pays, une tradition, un mode de vie. Il peut s’agir d’objets qui
tiennent dans la main, comme de bâtiments à visiter, ou de
chansons à chanter et d’histoires à raconter. Quelle que soit la
forme qu’elles prennent, ces choses font partie d’un patrimoine,
et des efforts soutenus de notre part sont nécessaires pour le
sauvegarder.
Définition:
Le mot patrimoine, du latin patrimonium, signifie « l’héritage
du père », et désignait à l’origine les biens de famille que l’on avait
hérités de ses ancêtres; donc, Le terme « patrimoine » renvoie à
ce « Bien d’héritage » qui « descend suivant les lois des pères et
des mères aux enfants ». Le droit romain tenait le patrimoine
pour l’ensemble des biens familiaux envisagés non pas selon leur
valeur pécuniaire (qui relève de l’argent) mais dans leur condition
de bien -à- transmettre. Il le distinguait ainsi du monde des objets
ordinaires, qui peuvent être vendus et circuler sans freins.
Au XIXe siècle, avec l’émergence (apparition soudaine) du
nationalisme et du concept d’Etat-nation, le terme de
patrimoine revêt une signification plus large et s’applique à un
ensemble de biens communs qui doivent être protégés par la
société, parce qu’ils sont porteurs d’une valeur identitaire pour
la nation; ainsi le patrimoine folklorique, le patrimoine
scientifique, puis le patrimoine industriel, ont progressivement
été intégrés à la notion du patrimoine.
Le patrimoine témoigne aujourd’hui d’une appropriation
(adoption) sensible du passé, marquée par l’émotion, politique,
sociale et culturelle, qui l’accompagne ou la suscite (déclenche).
Mais la notion se traduit aussi par la construction d’organisations
réglées et de dispositifs pratiques, dont, au premier chef, le
musée.
Le concept de patrimoine est aujourd’hui entendu de manière
large, puisqu’il englobe les monuments, les paysages mais aussi
les traditions, les langues et la gastronomie.
Le patrimoine culturel est tout bien - site, monument, vestige,
objet, valeur ou mœurs - meuble ou immeuble, matériel ou
immatériel, légué par nos ancêtres, qu’il soit découvert,
recherché, en terre ou en mer, ou reproduit et qui, en raison de
son importance pour les sciences, les arts, les croyances, les
traditions, la conservation, ou la vie quotidienne, présente un
intérêt pour la civilisation nationale ou universelle; donc le
patrimoine culturel prend aujourd'hui une toute autre dimension.
Il n’est plus un secteur marginal, mais il est au cœur du
développement sociétal, non seulement dans ses dimensions
culturelles, mais aussi économique et politique.
L’Unesco (United Nations Educational, Scientific, and Cultural
Organization) l’Organisation des Nations Unies pour l’Education,
la Science et la Culture, définit le patrimoine comme l’« héritage
du passé, dont nous profitons aujourd’hui et que nous
transmettons aux générations à venir »
Selon la Loi n°98-04 du 20 Safar 1419 correspondant au 15 juin
1998: relative à la protection du patrimoine culturel (publiée dans le
journal officiel N° 44, 17 juin 1998), qui définit le patrimoine culturel
de la nation, dans son article2: -tous les biens culturels immobiliers,
immobiliers par destination et mobiliers existant sur le sol des
immeubles du domaine national, appartenant à des personnes
physiques ou morales de droit privé, ainsi que dans le sol des eaux
intérieures et territoriales nationales légués par les différentes
civilisations qui se sont succédées de la préhistoire à nos jours.
-Font également partie du patrimoine culturel de la nation, les biens
culturels immatériels produits de manifestations sociales et de
créations individuelles et collectives qui s’expriment depuis des
temps immémoriaux à nos jours. (Annexe 1)
A- Le patrimoine culturel matériel
immobilier
Le patrimoine culturel est formé de deux composantes, l’une
matérielle et l’autre immatérielle. La première correspond au
patrimoine architectural, archéologique et muséologique, ainsi
que les différentes richesses artistiques nationales (mobilier et
immobilier). La seconde correspond au patrimoine national oral,
composée des usages et coutumes, des arts et métiers
traditionnels et des fonds sonores…
Patrimoine culturel

Patrimoine culturel Patrimoine


matériel
culturel
immatériel

Patrimoine Patrimoine
culturel culturel
immobilier mobilier
Le patrimoine culturel matériel est composé de sites
archéologiques et autres sites culturels, monuments, groupes de
monuments et villes historiques, paysages culturels, sites naturels
sacrés, le patrimoine culturel subaquatique, les musées, le
patrimoine culturel mobilier d’œuvres d’art, d’objets et les
collections artistiques, historiques et scientifiques, les créations
artisanales, le patrimoine documentaire, numérique et
cinématographique.
Le patrimoine culturel matériel immobilier est composé de:
a-Monuments historiques
Au sens traditionnel, le monument est érigé afin de rappeler
une grande figure, un évènement marquant, un contrat passé
par la communauté à laquelle il s’adresse, afin que ce souvenir
demeure toujours actuel.
Le dictionnaire de l’académie Française de 1694 définit le
monument comme « une marque publique qu’on laisse à la
postérité (descendance) pour conserver la mémoire de
quelque personne illustre ou de quelque action célèbre.
Un demi-siècle plus tard, le dictionnaire d’Aviler (cour
d’architecture avec une ample explication par ordre
alphabétique de tous les termes, 1761) tient le monument
pour « tout bâtiment qui sert à conserver la mémoire du
temps et la personne qui l’a fait ou pour qui il a été élevé,
comme un arc de triomphe, un mausolée, une pyramide .. »
par contre Dezallier d’Argenvile (histoire de l’art français) lui
assigne une triple fonction: conserver la mémoire des choses
passées, immortaliser un héro, illustrer (mettre en valeur) une
nation »
Selon la conférence de l’UNESCO de 1972:
les monuments: œuvres architecturales, de sculpture ou de
peinture monumentales, éléments ou structures de caractère
archéologique, inscriptions, grottes et groupes d'éléments, qui
ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de
l'histoire, de l'art ou de la science.
Selon la loi N° 98-04:
Article 17: Les monuments historiques se définissent comme toute
création architecturale isolée ou groupée qui témoigne d’une civilisation
donnée, d’une évolution significative et d’un évènement historique.
Sont concernés, notamment les œuvres monumentales architecturales, de
peinture, de sculpture, d’art décoratif, de calligraphie arabe, les édifices ou
ensembles monumentaux à caractère religieux, militaire, civile, agricole ou
industriel, les structures de l’époque préhistorique, monuments
funéraires, cimetières, grottes, abris sous-roches, peintures et gravures
rupestres, les monuments commémoratifs, les structures ou les éléments
isolés ayant un rapport avec les grands évènements de l’histoire nationale.
Djamaa djedid (Alger)
Fontaine sidi M’hamed cherif (Casbah)
b- Les sites historiques
Selon la conférence de l’UNESCO de 1972:
Les sites: œuvres de l'homme ou œuvres conjuguées de
l'homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites
archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle
du point de vue historique, esthétique, ethnologique (étude de
l’ensemble des caractères de chaque ethnie) ou
anthropologique (étude de l’homme et des groupes humains)
Selon la loi N°98-04, dans son Article 28, les sites archéologiques
sont définis comme des espaces bâtis ou non bâtis qui n’ont pas
de fonction active et qui témoignent des actions de l’homme ou
des actions conjuguées de l’homme et de la nature, y compris
les sous-sols y afférents (se rattachent) et qui ont une valeur
historique, archéologique, religieuse, artistique, scientifique,
ethnologique ou anthropologique.
Il s’agit notamment, des sites archéologiques, y compris les
réserves archéologiques et les parcs culturels.
Casbah d’Alger
Site du Tassili
Art rupestre du Tassili
Art rupestre du Tassili
Le site de Djemila (Sétif)
Le site d’El Mansourah (Tlemcen)
Site de Tipaza
Site préhistorique
c- les ensembles historiques urbains ou ruraux

Selon la conférence de l’UNESCO de 1972:


Les ensembles: groupes de constructions isolées ou réunies,
qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur
intégration dans le paysage, ont une valeur universelle
exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la
science.
Les ensembles historiques et traditionnels (Les secteurs
sauvegardés), biens immeubles construits ou non, isolés ou
réunis tels que les médina, les villages, les ksour, les casbah, les
quartiers urbains et ruraux, les constructions à caractère
militaire, telles que les forteresses ou les murailles, ou civils,
tels que les ponts, les kettara (système d’irrigation), les
aqueducs, les greniers, les sites sacrés, les lieux de cultes, les
mines, les usines…, qui, en raison de leur architecture, de leur
unicité, harmonie et intégration dans leur environnement,
présentent une valeur nationale et/ou universelle.
Bechar
Oasis de Timimoune
Palais du Dey (Haute Casbah)
B- Le patrimoine culturel matériel
mobilier
Définition:
Les Biens mobiliers et immobiliers sont des choses, objets de droits
patrimoniaux de la collectivité nationale en raison, notamment, des
valeurs culturelles qui leur sont attachées.
La protection de ces biens crée des effets à l’égard des tiers détenteurs de
ces biens et des obligations à l’égard des pouvoirs publics dépositaires de
leur protection et leur sauvegarde.
Les biens mobiliers se caractérisent par leur mobilité.
Selon la loi N°98-04, dans son Article 50: Les biens culturels mobiliers
comprennent notamment:
- Le produit des explorations et des recherches archéologiques,
terrestres et subaquatiques;
- Les objets d’antiquité tels qu’outils, poteries, inscriptions, monnaies,
sceaux, bijoux, habits traditionnels, armes et restes funéraires;
- Les éléments résultant du morcellement des sites historiques;
- Le matériel anthropologique (étude de l’homme et des groupes
humains) et ethnologique (étude de l’ensemble des caractères de
chaque ethnie);
- Les biens culturels liés à la religion, l’histoire des sciences et
techniques, l’histoire de l’évolution sociale, économique et politique;
- Les biens d’intérêt artistique tels que:
 Peintures et dessins, faits entièrement à la main sur tout
support en toutes matières.
 Estampes originales, affiches et photographies en tant que
moyen de création originale;
 Assemblages et montages artistiques originaux, en toutes
matières, productions de l’art statuaire et de la sculpture, en
toutes matières, objets d’art appliqué dans des matières telles
que le verre, la céramique, le métal, le bois, etc…
- Les manuscrits et incunables (livres imprimés en occident),
livres, documents, ou publication d’intérêt spécial;
- Les objets d’intérêt numismatique (médailles et monnaie) ou
philatélique;
- Les documents d’archives, y compris les enregistrements de
textes, les cartes et autre matériel cartographique, les
photographies, les filmes cinématographiques, les
enregistrements sonores et les documents lisibles par
machine.
1- les collections muséales
Selon l’ICOM ( International Council of museums), dans son article 3,
section 1, Un musée est une institution permanente à but non lucratif,
au service de la société et de son développement, ouverte au public, qui
acquiert, conserve, étudie, transmet et expose le patrimoine matériel et
immatériel de l’humanité et son environnement, à des fins d’étude,
d’éducation et de délectation (plaisir).
a- le patrimoine archéologiques:
Selon la charte internationale pour la gestion du patrimoine
archéologique (1990), préparé par le comité international pour la gestion
du patrimoine archéologique (ICAHM) et adopté par la 9 ème assemblée
générale de l’ICOMOS (International Council on Monuments and Sites) à
Lausanne en 1990, dans son article 1:
Le "patrimoine archéologique" est la partie de notre patrimoine matériel
pour laquelle les méthodes de l'archéologie fournissent les connaissances
de base. Il englobe toutes les traces de l'existence humaine et concerne
les lieux où se sont exercées les activités humaines quelles soient, les
structures et les vestiges abandonnés de toutes sortes, en surface, en
sous-sol ou sous les eaux, ainsi que le matériel qui leur est associé.
b- Les collections ethnographiques:
Ethnographie: étude descriptive des activités d’un groupe humain
déterminé (techniques matérielles, organisation sociale, croyances
religieuses, mode de transmission des instruments de travail,
d’exploitation du sol…). (ne pas confondre avec ethnologie: étude des
peuples et de leur organisation, de leurs coutumes)
Coffre de la mariée
Feuille d’un manuscrit
Un manuscrit
Instrument préhistorique (Biface)
Une peinture
Objet en cuivre (couscoussier)
Crane préhistorique
Pièces de monnaie
Monnaie islamique
Objet ethnographique (lampe)
inscription
Miniature (Mohamed Temmam)

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