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l’économie
CHRISTOPHE RODRIGUES
FORMATION CONTINUE, PAPEETE, MARS 2018
2
La monnaie et le financement de l’économie
En guise d’introduction :
Comment contrôler la
Qui crée la monnaie ?
création de monnaie ?
Petrus Christus.
Un orfèvre et deux clients
(1448)
MMA, New-York
16
A. Une première approche pour définir la monnaie : … ou
comment ne pas répondre à la question !
Actif : élément du patrimoine qui présente une valeur positive pour son détenteur.
On distingue les actifs selon leur degré de liquidité : a) les actifs monétaires ; b)
les actifs financiers ; c) les actifs réels.
Liquidité : aptitude d’un actif à être converti à bref délai et sans coût de transaction
en monnaie
La monnaie est le seul actif dont le degré de liquidité est infini.
21
A. Une première approche pour définir la monnaie : … qui
présente malgré tout une portée heuristique !
240 deniers
23
A. Une première approche pour définir la monnaie : … qui
présente malgré tout une portée heuristique !
Invalidation de l’hypothèse 3 :
« Fable du troc »
C’est l’invention de la monnaie qui rend possible
l’échange marchand Vilar, 1978 Kindleberger, Godelier,
1990 1982
A. Beitone, M. Osenda, « Le concept de coordination dans les manuels de SES Une étude de
transposition didactique », 2014
29
B. Une réponse à la question de l’origine de la monnaie :
l’approche institutionnaliste
Point vocabulaire !
Karl Marx
Nécessité d’un dispositif institutionnel de (1818-1883)
socialisation des travaux privés
Le Capital, 1867
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B. Une réponse à la question de l’origine de la monnaie :
l’approche institutionnaliste
Ambivalence de la monnaie :
a) La monnaie produit une violence symbolique : elle
légitime les hiérarchies dans l’ordre social tout en
canalisant cette violence
b) La monnaie garantit le caractère décentralisé des « La monnaie est un lien social à double face : celle
décisions, la liberté des contractants et l’équité de la nécessité et de l’obligation d’un côté, celle de
l’ouverture à l’échange et de la confiance de l’autre »
requise pour le transfert des droits de propriété
(Aglietta, Orléan, 1998)
37
B. Une réponse à la question de l’origine de la monnaie :
l’approche institutionnaliste
Convention
La confiance dans la monnaie est une convention
qui découle d’un construit social
Confiance méthodique Confiance hiérarchique Confiance éthique
Cette confiance est possible par les liens qui se
tissent entre l’institution monétaire et d’autres Contrainte monétaire
institutions : Etat, banque centrale, réseau de
banques commerciales…
Contrainte métallique : Contrainte institutionnelle :
Monnaie substance Monnaie signe
38
1. La monnaie : de quoi parle-t-on ?
Propos d’étape :
i. La monnaie est une institution centrale pour les sociétés qui accordent une place
significative au marché dans la coordination de leurs activités économiques.
ii. La monnaie est un moyen de paiement qui est l’actif le plus liquide dans une
économie : elle présente un pouvoir libératoire général.
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1. La monnaie : de quoi parle-t-on ?
Propos d’étape :
Remarques :
1) La monnaie marchandise comme la monnaie de crédit présentent
degré absolu de liquidité : elles permettent de s’acquitter de toutes les dettes
au sein de la communauté de paiements
2) Seule la monnaie de crédit est elle-même une dette : c’est la seule dette
qui permet de s’acquitter de toutes les dettes
45
C. Comment la monnaie est-elle créée dans le système
économique ?
II. Les institutions financières et la « L’expérience que fit la France avec J. Law
création de monnaie fut telle qu’on hésita même à prononcer le
nom de « banque » pendant les 150 années
suivantes (…). La banque de France fondée
Le système économique « invente » des en 1800 fut une exception. (…) Il est
institutions dédiées pour créer et réguler révélateur de constater que les institutions
la monnaie : les institutions financières
bancaires se nommèrent caisses, crédit,
Certaines de ces institutions financières société ou comptoir, mais pas banque ».
prennent le nom de « banque » C. Kindelberger, Histoire financière de
Cette institutionnalisation est le fruit l’Europe occidentale, 1990
C. Kindleberger
d’une histoire… mouvementée ! (1910-2003)
49
C. Comment la monnaie est-elle créée dans le système
économique ?
Les banques créent la monnaie qu’elles Achat par la banque d’une créance entre deux ANF
prêtent : pari bancaire Exemple : achat de titre de créance par la banque sur le marché financier
Exemple : escompte de lettre de change
BANQUE
CENTRALE
III. Le système de monnaie de crédit
Emission de monnaie centrale
Un débat central : multiplicateur Refinancement
(1) + (2) Monnaie fiduciaire (1)
Monnaie centrale
interbancaire (2)
Diviseur de crédit :
masse monétaire
La BC conduit la politique Fuites interbancaires
crédit
La portée heuristique du Contrainte de
Destruction monétaire
liquidité pour les
modèle de diviseur de crédit banques de second rang
excédentaires en monnaie
Hausse des revenus
Amélioration des conditions d’existence
des populations
Banque
La banque centrale
centrale ne servent pas de assure a posteriori
Volume de monnaie en
support aux stratégies de crédit circulation :
et la régulation du
système
Création – destruction
Au moins depuis 2008, les BC monétaire
contrôlent peu le processus de
création monétaire ! Financement de Création
l’économie monétaire
62
C. Comment la monnaie est-elle créée dans le système
économique ?
Agrégats monétaires France et Zone euro Billets et monnaie divisionnaire / / 1034 9,5 %
Encours en milliards d’euros, décembre 2015
Dépôts à vue 752 41 % 5570 51,4 %
= M1 752 41 % 6604 60,9 %
Source : à partir de « Banque de France, Dépôts préavis < à 3 mois 607 33,1 2161 19,9 %
bulletin n°207 », octobre 2016 ; calculs C.
Rodrigues et A. Beitone. Dépôt à terme < 2 ans 139 7,6 1447 13,3 %
M2 – M1 746 40,7 % 3608 33,3 %
= M2 1498 81,7 % 10212 94,2 %
OPCVM monétaires 254 13,8 479 4,4 %
Titres en pension 21 1,1 77 0,7 %
Titres de créances < 2 ans 61 3,3 71 0,6 %
Propos d’étape :
i. La monnaie est une institution centrale pour les sociétés qui accordent une place significative au
marché dans la coordination de leurs activités économiques.
ii. La monnaie est un moyen de paiement qui est l’actif le plus liquide dans une économie : elle
présente un pouvoir libératoire général.
iii. La monnaie est une dette qui permet de s’acquitter de toutes les dettes.
iv. Conventionnellement, on retient deux formes de monnaie qui constituent M1 : les billets et les
pièces (monnaie fiduciaire et divisionnaire) et les dépôts à vue en monnaie du territoire
65
La monnaie et le financement de l’économie
Institutions
financières
Autofinancement partiel
68
2. Les banques et le financement de
l’économie
Robert C. Merton
6. Il instaure des mécanismes Economiste américain,
5. Il organise les règlements incitatifs pour régler les conflits liés Prix Nobel 1997
aux asymétries informationnelles
69
2. Les banques et le financement de
l’économie
Financement de l’économie
I. Qu’est ce que le financement de
l’économie ?
Autofinancement Financement externe
Financement de l’économie
I. Qu’est ce que le financement de
l’économie ?
Autofinancement Financement externe
non monétaire !
Transfert Monétisation
d’épargne de créances
Finance « directe » hors Finance « directe » par le
marché des capitaux marché des capitaux
74
2. Les banques et le financement de
l’économie
Des conditions de validité restrictives du théorème : Le théorème énonce que la valeur d’un actif est indépendante du
- Information parfaite
mode de financement qui a permis l’achat de cet actif.
- Absence de coûts de transaction
La flexibilité du prix des actifs sur le marché neutralise les
- Absence de distorsions fiscales
- Equivalence entre le risque de marché et le risque de crédit changements de la structure financière des firmes : indifférence
Postulat de l’efficience des marchés ! entre le financement des activités par fonds propres ou par emprunt
77
2. Les banques et le financement de
l’économie
Source : BdF, Stat info. Financement des SNF, 1 » mars 2018
84
2. Les banques et le financement de
l’économie
III. Quelle place pour les banques dans le financement Qui endosse le
de l’économie ? risque de crédit ?
Intermédiation de Intermédiation de
marché ! bilan !
Transfert
d’épargne hors
Transformation bancaire : Transfert
bilan Création monétaire d’épargne
85
2. Les banques et le financement de
l’économie
Source : http://finance.sia-partners.com/les-banques-systemiques-au-niveau-mondial-une-reglementation-adaptee-pour-des-profils-diversifies
88
2. Les banques et le financement de
l’économie
III. Quelle place pour les banques dans le Qu’est ce que le risque
financement de l’économie ? systémique ?
Bouleversement du cœur
III. Quelle place pour les banques dans le
de métier des banques !
financement de l’économie ?
Risque de Risque de
crédit marché
Les banques se sont adaptées à la
globalisation financière
Recul des activités de Hausse des activités de
financement financement non
Les banques deviennent systémiques ! monétaire monétaires
Bouleversement de la
Explosion de la taille
structure des bilans
des bilans bancaires bancaires
90
2. Les banques et le financement de
l’économie
Bouleversement du cœur
III. Quelle place pour les banques dans le
de métier des banques !
financement de l’économie ?
Risque de Risque de
crédit marché
Les banques se sont adaptées à la
globalisation financière
Recul des activités de Hausse des activités de
financement financement non
Les banques deviennent systémiques ! monétaire monétaires
Bouleversement de la
Explosion de la taille
structure des bilans
des bilans bancaires bancaires
100
2. Les banques et le financement de
l’économie
Hausse de la taille
IV. Concentration bancaire et risque systémique des bilans bancaires Crise
systémique
Banques
La globalisation financière et les stratégies
bancaires augmentent le risque systémique du systémiques
fait :
Financiarisation des Risque Incitation rationnelle au
3. Du développement de la titrisation bilans bancaires systémique transfert de risques
V. Les enjeux de la régulation bancaire Convergence apparente d’intérêt entre les banques et le régulateur :
les banques ont réussi à imposer leurs propres modèles de calcul
des risques !
2004 : « Accords de Bâle II » Conséquence paradoxale : Hausse du risque systémique !
Hypothèse : en rendant plus robuste chaque banque, on
pensait accroitre la stabilité financière négation du risque
systémique !
Limite de la régulation microprudentielle
Bâle II a renforcé la pro-cyclicité du système financier : Défaut de
coordination !!
Pour répondre aux règles prudentielles, les banques sont incitées
à des contractions de crédits et de désendettement (deleveraging)
durant les phases récessives
Pendant les phases haussières de cycle hausse des prises de
risques !
108
2. Les banques et le financement de
l’économie
En guise de conclusion
En guise de conclusion
Proposition 1 :
Hausse de l’exigence des règles
microprudentielles pour accroitre la
capitalisation bancaire
Accompagné d’une mise en place des Martin Hellvig
Anat Admati
Economiste américaine, Stanford
Economiste allemand, Mannheim
règles macroprudentielles mondiales
pour encadrer les bulles spéculatives
2013
117
La monnaie et le financement de l’économie
En guise de conclusion
Proposition 2 :
Renoncer à la séparation bancaire (le Glass
Steagall Act est obsolète !)
entrelacement du risque de crédit et du risque de
marché par lequel s’exerce le lobby bancaire !
Taxation des pratiques risquées, qu’elles
Anat Admati
portent sur le risque de crédit (titirisation !) Martin Hellvig Economiste américaine, Stanford
comme sur le risque de marché (bulles et Economiste allemand, Mannheim
produits dérivés)
2013
118
La monnaie et le financement de l’économie
En guise de conclusion
Proposition 3 :
Impératif de baisse de la taille des bilans
bancaires :
Des banques de taille plus « modeste » et mieux
capitalisées permettraient en particulier de
recourir à davantage de bailing in au moment Anat Admati
Martin Hellvig Economiste américaine, Stanford
d’une crise bancaire et ainsi réduire l’aléa moral Economiste allemand, Mannheim
En guise de conclusion
Proposition 4 :
L’Union bancaire en Europe est impérative
Son efficacité est conditionnée par :
La mise en œuvre de politiques de zones
plus actives (politiques industrielles,
politiques sociales) pour que les Anat Admati
Martin Hellvig Economiste américaine, Stanford
performances économiques des territoires Economiste allemand, Mannheim
convergent !
Une union budgétaire européenne ! 2013
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La monnaie et le financement de l’économie
Kriss.rodrigues13@gmail.com
http://lewebpedagogique.com/christopherodrigues/