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Introduction

• Les deux tiers de notre planète sont couverts d’eaux (1.400.000.000


Km³, cependant les 97,5 % de ces eaux sont des eaux salines
(océans + mers) et uniquement 2,5% (soit 35.000.000 Km³) sont
des eaux douces.

• Les 86% de ces eaux douces (30.000.000 Km³) sont des glaciers et
14 % (soit 5.000.000 Km³) constituent les lacs, fleuves et eaux
souterraines). Cette capacité représente 0,35 % du total des eaux
de la planète.
• On estime à 12.000 Km³ par année les ressources qui sont
disponibles et/ou mobilisables pour les besoins de l’humanité
(l’agriculture consomme environ 80% de ces ressources en
eaux et les 20% restants sont utilisés pour l’industrie et la
consommation humaine).
Ces ressources, inégalement réparties à
travers les régions du monde, resteraient
constantes (limitées ) si on les préserve
contre la pollution, alors que les besoins
en eau sollicités par l’humanité sont
sans cesse croissants, en raison de la
croissance démographique.
En adoptant les taux de croissance
actuels, les deux tiers de la population
mondiale manqueront d’eau en 2025.

Il convient donc de rationaliser le mode


de gestion actuelle de ces ressources
en eaux et ce par la mise en place de ce
qui suit :
• Techniques d’irrigation appropriées (action
prioritaire);
• La réutilisation des eaux épurées, résultant du
traitement des eaux usées (industrielles ou
domestiques ) à des fins agricoles;
• Techniques de dessalement d’eau de mer
performantes et acceptables en termes de
coûts, car l’eau de mer constitue une
ressource inépuisable.
Analyse eau de mer
• PH =7,25
• Température =22 °C
• Turbidité =0,48 NTU
• Oxygène dissous =7,6 mg/l
• Conductivité = 50100 microsiemens/cm
Paramètre Concentration (mg/l)

Cl- 20200

HCO3- 150

SO4-- 3000

NO2- + NO3- 1,22

SiO2-- 4,6

F- 0,76

CO3-- 0

Total anions 23357


Na+ 14200

K+ 290

Ca++ 448

Mg++ 1300

Fe++ 0,03

NH4+ 0,03

Sr++ 0

Ba++ 0,011

Total cations 16238

Total (anions + cations) 39595

Résidu sec à 105 °C 43100


Normes de qualité eau potable
• En parler brièvement et notamment la
teneur de la conductivité (2700 μS/cm) ou
du TDS (1500 mg/l).
• Un aperçu sur le fichier des Normes.
1 - DESCRIPTION DES TECHNIQUES DU DESSALEMENT
1.1 Techniques du dessalement

Le dessalement d’eau est un procédé physique qui permet de ramener le taux


de salinité de l’eau brute (TDS) à des valeurs conformes aux normes de
potabilité ou d’utilisation industrielle.

Le marché mondial reste dominé par les deux grandes familles de procédés
suivantes :

- Distillation
- Osmose Inverse
1.2 Procédés de Distillation

- Procédé à détentes successives ou distillation Flash


(Multiple Stages and Flashing ou MSF) ;

- Procédé à évaporation multiple


(Multiple Effects Distillation ou MED).
La consommation énergétique spécifique
d’un tel poste (1 seul étage) est de l’ordre
de 590* Kcal/kg d’eau produite ; soit
l’équivalent de 236 KW(e).H/m³
590.000 /2.500** =236
* 590 Kcal étant la chaleur latente de
vaporisation d’un kg d’eau.
** 2.500 kcal étant l’énergie calorifique pour
la production d’1,0 KW(e).
Eau dessalée

Appoint eau
de Mer

Principe de distillation MSF avec recyclage de la saumure

L’énergie sollicitée par ce procédé est principalement


sous forme de chaleur
• Les étages dont le nombre est généralement
égal à 20 (au maximum 32) sont dimensionnés
pour une même variation de température entre
eux (environ 3°C de différence entre deux
étages successifs).
• L’énergie sollicitée par ce procédé est
principalement sous forme de chaleur.
• L’énergie électrique n’est utilisée que pour
l’alimentation des équipements auxiliaires (les
pompes véhiculant les différents fluides).
• Le nombre de kgs d’eau produits par utilisation d’un (1)
kg de vapeur est dit G.O.R (Gain Output Ratio).

• Le type d’unité MSF le plus souvent utilisé, est celui où


l’on procède à un recyclage de la saumure ( où 50% à
75% de la quantité de saumure du dernier étage sont
prélevés et refoulés dans la conduite d’alimentation en
eau de mer d’appoint de l’unité) en vue de réduire à
environ trois (3) m³ la quantité d’eau de mer d’appoint
nécessaire à la production d’un (1) m³ d’eau douce, car
dans une unité à un seul passage, la production d’un
( 1 ) m³ d’eau douce requiert neuf (9) m³ d’eau de mer.
• Le nombre d’étages est défini, entre
autres, selon les paramètres suivants:
-La température du procédé (température
de l’eau de mer à l’entrée de la première
cellule) ;
- La température de l’eau de mer au
niveau de la prise d’eau ;
-Le rendement énergétique souhaité.
Couplage d’une usine MSF avec une turbine à vapeur

Pour ces centrales mixtes, le coût de la vapeur utilisée pour le


dessalement est de l’ordre de 40 à 60 % moins cher que dans le cas où
l’usine de dessalement n’est pas couplée à la production d’électricité
• La consommation énergétique spécifique
(totale), engendrée par ce procédé (couplé),
est de l’ordre de 12 KW(e).H/m³ d’eau
dessalée tandis que celle du même procédé
(non couplé) peut atteindre 28 KW(e).H/m³.
• A noter que l’énergie sous forme électrique
que sollicite ce procédé (couplé ou non)
engendre une consommation spécifique de 4
à 5 KW(e).H/m³ d’eau dessalée.
• Une centrale mixte comportant des turbines à
vapeur peut fournir au moins 1.000 m³/j d’eau
douce par 1 MW aux bornes de l’alternateur.
• L’eau douce produite par une usine de distillation
MSF présente un TDS de l’ordre de 25 mg/l et un
pH acide. Elle est très agressive vis-à-vis du
calcaire et très corrosive vis-à-vis des métaux.
• Avant sa distribution à usage de la
consommation humaine, il faut la ramener à son
équilibre calco-carbonique et lui assurer une
désinfection finale au chlore ou à base de ses
dérivés.
• Toutes les usines de dessalement
importantes dans le monde sont
construites selon la variante la plus
récente de ce procédé.
• 43,5 % de la production mondiale
d’eau dessalée étaient assurés par ce
procédé à la fin de l’année 2001 et ce
notamment dans les pays du golfe.
• Ce procédé était largement commercialisé dans
les pays du golfe (qui optent pour la production
de l’énergie électrique et de l’eau), car l’énergie
qu’il sollicite est principalement sous forme
de chaleur émanant de la combustion des
hydrocarbures (produits largement
disponibles dans ces pays et donc le coût de
la vapeur ou du gaz est insignifiant). De ce
fait, il est le mieux connu et le plus maîtrisé.
1.2.2 Procédé à évaporation multiple (MED)

-Un faisceau tubulaire alimenté par un fluide chauffant (en général de la


vapeur d’eau provenant d’une chaudière), est plongé dans l’eau de mer à
distiller et en provoque son ébullition.

Principe de la distillation MED à simple effet


•Figure n°8 : Distillation MED à tubes horizontaux
• Pour un module MED comportant 28 effets, la
consommation énergétique spécifique, sous
forme de chaleur, est de l’ordre de 236*/28
=8,4 KW(e).H/m³ d’eau dessalée.
* (590.000/2.500** =236 KW(e).H/m³ )
• Celle sous forme électrique est de l’ordre de 3
KW(e).H/m³.
• La consommation énergétique spécifique
totale est donc de l’ordre de 11 à 12
KW(e).H/m³ d’eau dessalée.
Couplage du procédé MED à une centrale
de production d’électricité.

• La technologie des turbines à vapeur ne donne


pas beaucoup de possibilités pour prélever de la
vapeur à basse température (de l’ordre de
80°C).
• La vapeur sollicitée pour la distillation à multiple-
effets doit être à une température de 70°C pour
des raisons techniques et principalement pour
éviter la corrosion des équipements.
• De ce fait, l’expérience du couplage du procédé
MED à une centrale de production électrique est
limitée.
• Il permet une flexibilité d’exploitation. En effet,
selon les besoins en eau demandés, la
production d’un module ou évaporateur peut
varier de 30 à 100 % de sa capacité nominale.
• Cette flexibilité constitue un atout,
particulièrement lorsque ce procédé est couplé
à la production d’électricité (turbines à gaz) et
que les besoins en électricité sont très variables
selon les saisons (par exemple, entre l’été et
l’hiver dans les pays du Moyen Orient).
Distillation MED avec éjecto - compression de vapeur
Distillation MED/VC avec compression mécanique de vapeur
Prétraitement requis par les
procédés de distillation
Pour la production d’un même débit d’eau
dessalée, les débits d’eau de mer requis
par le procédé MSF et MED sont presque
identiques. Cependant le MSF assure une
conversion variant de 25 à 50 % du débit
d’appoint en eau de mer, alors que celle
du MED peut atteindre les 65 %.
Osmose Inverse (R.O)

Principe de l’osmose directe et


de l’osmose inverse
Pression Osmotique
-Présenter le fichier Excell relatif au calcul
de la pression osmotique et commenter si
les analyses physico-chimiques sont
correctes ou pas.
Les ordres de grandeur de pressions
osmotiques à 25°C sont les suivantes:
• - Pour une solution de Nacl à 10 g/l :
 = 8,35 Atm.
• - Pour une eau de mer à 35 g/l :
 = 25 Atm.
L’osmose inverse est donc un procédé de
séparation de l’eau et des sels dissous au moyen
de membranes sous l’action d’un gradient de
pression.
Ce procédé fonctionne à la température ambiante
et n’implique pas un changement de phase
contrairement aux techniques de distillation.

L’énergie requise par l’osmose inverse est uniquement sous forme


électrique et elle est consommée principalement par le pompage
haute pression (HP).
Membranes d’osmose

• Il existe plusieurs marques et types de membranes sur le marché,


qui est dominé par des compagnies américaines.
• Les caractéristiques principales d’une membrane sont les
suivantes :
- Les produits de base utilisés pour sa fabrication (polyacétate de
cellulose, polyamides aromatiques, polysulfone, etc…) ;

- Ses caractéristiques mécaniques ( la pression qu’elle supporte) ;

- Son taux de réjection global et spécifique selon les ions


constituant la salinité de l’eau de mer ;

-Sa surface (qui permet un débit de production proportionnel à cette


valeur) ;
Module B-10 en fibres creuses fabriqué par
Module spiralé 8040 fabriqué par DOW (U.S.A) Du pont de Nemours (U.S.A)

Modules d’osmose inverse


• Montrer photo membrane Filmtec
• Pour une salinité d’EDM donnée, le taux de
conversion permis par les différentes
membranes d’EDM est presque le même.
• Il peut être différent de l’ordre de 2 %, si l’on
utilise, en prétraitement, les réactifs chimiques
les mieux appropriés pour optimiser les
performances d’une membrane par rapport à
une autre.
• Le débit de production de la membrane diminue
avec l’âge de la membrane.
Arrangement des membranes
Le débit d’eau osmosée est défini par la formule suivante :

Qp = A x ( ΔP – Δ )

Qp : Débit d’eau osmosée ;


A : Coefficient de perméabilité de la membrane vis-à-vis de l’eau pure ;
ΔP : Différence de pression de part et d’autre de la membrane ;
Δ : Différence de pression osmotique de part et d’autre de la membrane

Les coûts de l’eau dessalée par osmose inverse sont


directement proportionnels à la salinité de l’eau à dessaler
• Produire le même débit d’eau dessalée à
partir de l’eau de l’océan atlantique ( TDS
=35 g/l) est moins onéreux qu’à partir de
la mer méditerranée ( TDS =39 g/l) ou de
la mer du golfe( TDS =45 g/l).
Estimation du débit

Le débit produit par une membrane aux


conditions d’un projet donné est estimé:

Qp = PCF x MRFC x TCF x Qi


Taux de conversion
• Le taux de conversion d’une unité d’osmose
inverse (ou plus précisément de la totalité de
ses membranes), est le rapport du débit d’eau
dessalée produit par cette unité sur le débit
d’eau brute (eau de mer) qui l’alimente, soit :
R = Qp / Qf (%)
- R : Taux de conversion.
- Qp : Débit d’eau osmosée.
- Qf : Débit d’eau brute (eau de mer).
• Le taux de conversion dépend de la
composition chimique de l’eau de mer,
dont notamment les concentrations de
certains sels limitants (les sulfates de
calcium, de baryum, de strontium, du
fluorure de calcium et de la magnésie)
et du taux de réjection en sels de la
membrane choisie.
Ce taux peut atteindre aisément
les 50 % au cas où l’eau de mer
est pressurisée à 70 bars.
Taux de réjection des sels
• Le taux de réjection représente le pourcentage
de sels rejetés par la membrane par rapport à la
concentration de l’eau à dessaler. Il est
déterminé comme suit :
f = (1 - Cp/Cf ) x 100 (%)
f : Taux de réjection.
Cp : Concentration en sels dans l’eau
osmosée.
Cf : Concentration en sels dans l’eau brute
( eau de mer).
Principaux postes d’une usine
d’osmose inverse
Les principaux postes constituant une usine
d’osmose inverse pour le dessalement d’eau
mer, sont les suivants:
• Le poste de prétraitement ;
• Le pompage haute pression et le système
adopté pour la récupération de l’énergie de la
saumure ;
• Les tubes comportant les membranes d’osmose
inverse et l’installation de nettoyage de ces
membranes ;
• Le poste de post-traitement.
Prétraitement requis par
l’osmose inverse
• Le procédé RO nécessite un prétraitement
adéquat et parfois très poussé de l’eau de mer
afin d’éviter principalement le colmatage des
membranes, qui a pour conséquence une
diminution importante (voire totale) du débit
d’eau osmosée.
• Les performances d’une membrane quelconque
ne sont garanties que si l’eau brute (à dessaler)
a subi un prétraitement. Celui-ci comporte en
général les étapes suivantes :
Préchloration

• En vue de réduire la charge bactériologique et tous les micro-


organismes vivants contenus dans l’eau brute car toutes les
impuretés (bactéries, virus, etc...) contribuent au colmatage
biologique des membranes dit ‘’FOULING‘’ qui réduit
appréciablement la productivité d’un module et à la limite le
détériore complètement (Le module ou tube de pression et un tube
contenant plusieurs membranes).
• La préchloration peut aussi induire le fouling des membranes parce
qu’elle génère des composés organiques assimilables « très prisés
» par les bactéries qui se multiplient rapidement pour constituer un
film biologique.
• La préchloration n’est donc pas toujours utile et c’est l’expérience
sur le site qui dicte son opportunité..
Filtration sur lit de sable

• Afin de réduire la turbidité de l’eau brute qui, si


elle est importante, provoque le colmatage des
membranes. Elle est liée à un paramètre dit
‘’S.D.I.‘’ (Silt density index) qui, en moyenne,
doit être inférieur à 3 unités (S.D.I. < 3).
• Pour les eaux de mer trop chargées en matières
colloïdales, on prévoit une coagulation-
floculation sur filtre.
Acidification

• L’injection de l’acide dans l’eau brute filtrée


abaisse son pH pour limiter le plus possible la
formation de précipités calcaires (CaCO3
principalement) dans le circuit de la saumure.
• L’opportunité de cette opération est dictée d’une
part, par la qualité de l’eau brute et d’autre part,
par le débit d’eau dessalée et le taux de
conversion permis.
Indice de saturation et SSDI
• Is = pH – pHs pour les eaux saumâtres
soit TDS≤ 10 g/l
pHs : pH de saturation
• Stiff and Davis indice (SSDI) pour les
TDS >10 g/l .
SSDI = pH – pCa- pAlk - K
• Définir le pH de la saumure au R max permis;
• Si indice positif : donc précipitation de CaCO3
Injection de séquestrant
• Produit ionique : PI = Produit des
concentrations des ions du sel
• Si pour un taux de conversion donné,
PI/ Ksp ≥ 1,0 Il est impératif d’injecter
un réactif ‘‘dispersant’’ pour pouvoir
fonctionner au taux de conversion
précité, car ce réactif tolère une
sursaturation des sels limitants dans la
saumure.
Inhibition par les
polyphosphates

L’injection de réactifs dits ’’ séquestrants’’, dont les


polyphosphates, diffère (retarde) la formation
éventuelle des précipités suivants :
• Sulfate de calcium CaSO4
• Sulfate de baryum BaSO4
• Sulfate de strontium SrSO4
• Magnésie Mg (OH)2
• Fluorure de calcium CaF2
• Silice SiO2
Un réactif fabriqué par une société anglaise, peut assurer le taux de
conversion générant une saumure qui présente, entre autres, les
caractéristiques suivantes :
• CaSO4 : P.I < 3,0 x Ksp ;
• BaSO4: P.I < 50 x Ksp ;
• SrSO4 : P.I < 12 x Ksp;
• Ca F2: P.I < 120 x Ksp;
• Silice : 230 mg/l;
• CaCO3: LSI < +2,6.
Où: : P.I est le Produit Ionique du sel ;
Ksp est le Produit de Solubilité de ce sel ;
LSI est l’indice de saturation de Langelier.
• Le séquestrant choisi, qui permet de
fonctionner en sursaturation des sels
précités, dicte le plus petit taux de
conversion parmi ceux permis par ces
sels et c’est ce taux de conversion
qu’il faut adopter pour dessaler l’eau
brute en considération.
Déchloration par le bisulfite de
sodium (NaHSO3 )
• Cette opération a pour but d’éliminer le
chlore résiduel résultant de la
préchloration, qui est très préjudiciable
pour certaines membranes
(particulièrement celles à base de
polyamide aromatique).
Filtration sur cartouches

La protection des membranes requiert une


microfiltration qui doit retenir toutes les
microparticules de dimension supérieure à 5
micromètres (microns), après leur éventuelle
fuite de la filtration sur sable.

Ces particules peuvent, entre autres, résulter de


l’oxydation du fer dissous (Fe++) contenu dans
l’eau brute et/ou de la corrosion des
équipements situés à l’amont.
• Si elles ne sont pas retenues, elles
peuvent endommager les roues des
pompes haute pression et colmater les
membranes. A cet effet, des cartouches
filtrantes de diamètre 5 µm sont installées
à l’amont des pompes haute-pression pour
piéger toutes les microparticules. Ces
cartouches sont en général fabriquées à
base de polypropylène.
Conclusion sur le prétraitement
• Il en résulte que la maîtrise de la qualité de
l’eau brute à dessaler constitue le critère
déterminant pour le dimensionnement
adéquat d’une unité d’osmose inverse. Ce
sont les analyses de l’eau brute qui dictent le
prétraitement approprié, le taux de
conversion maximal à appliquer dans l’unité
et la qualité de l’eau dessalée souhaitée
(c’est à dire les meilleures performances
possibles).
Parler du mode de prise
d’eau de mer (forages côtiers et
prises ouvertes)
Pompage haute pression (HP)

• Comme mentionné précédemment, la pression


appliquée à la membrane est dictée par la composition
chimique de l’eau de mer et par les caractéristiques
mécaniques de la membrane.
• Elle doit être suffisamment supérieure à la pression
osmotique de l’eau de mer puisque le débit de
production est directement proportionnel à la différence
entre la pression appliquée et la pression osmotique de
l’eau à dessaler.
• Les membranes commercialisées actuellement ont leurs
propriétés mécaniques permettant de supporter
aisément une pression de 80 bars, voire 100 bars pour
les membranes ‘’Ropur’’.
Récupération de l’énergie de la
saumure
• L’osmose inverse requiert de l’énergie
sous forme d’électricité.
• Pour une eau de mer de 35 g/l (cas des
océans atlantique et pacifique), la
consommation spécifique se situe, aux
environs de 9 kw.h/m³ sans système de
récupération d’énergie.
• Vu que le coût d’énergie contribue de
manière significative dans le coût de
production du m³ d’eau dessalée (20 à 25
% pour le procédé RO), il est impératif
de valoriser l’énergie de la saumure qui
est rejetée par les membranes ou
modules à des pressions importantes
(67 bars si l’eau à l’entrée des modules
est de 70 bars), en adoptant un système
de récupération de cette énergie.
• Les améliorations obtenues sur les rendements
des pompes HP ainsi que la commercialisation
des nouveaux systèmes de récupération
d’énergie accouplés à ces pompes HP (les
récentes turbines Pelton, les “échangeurs” de
pression, les turbo-chargeurs, les “échangeurs”
de travail, etc..), permettent à présent de
réduire la consommation énergétique
spécifique du pompage HP jusqu’à
3 Kw.h/m³ d’eau dessalée.
Récupération de l’énergie par
insertion d’une turbine entre
le moteur et la pompe HP
Exemple du projet X1
• La production de 6 l/s (518,4 m³/j) d’eau dessalée est
assurée par une seule ligne (1 rack) de tubes de
pression ‘’Tp’’ et ce, pour minimiser le coût
d’investissement des équipements.
• A cet effet, il est prévu deux (2) pompes Haute Pression
(dont une de secours et raccordée), de caractéristiques
suivantes:
Débit = 12 l/s (1036 m³/h);
HMT  = 79,9 Bars  799 m (si l’on tient compte
de 15 % de colmatage des membranes) et 73,3 bars
pour 0 % de colmatage ;
• Puissance absorbée : ≈ 147 KW ;
• Les résultats de cette configuration du rack de Tp, montrent que le
débit et la pression de la saumure sont respectivement de 21,6 m³/h
et 78,6 bars. Cette pression ou énergie ne doit pas être
totalement perdue.

• La puissance maximale récupérable est de :


Pmr = 21,6 m³ / 3600s x 1040Kg/m³ x 9,81m/s² x 786 m =
48115 Joules/s = 48115 W = 48 Kw.
où: 1040 Kg/m³, soit 1,04 kg/l, est la masse volumique de la
saumûre.

• Le taux de récupération d’énergie est de : 48 / 147* = 32,7 % ;


* 147 KW est la puissance sollicitée par la pompe HP, sans la
récupération d’énergie de la saumure.
• La puissance récupérable par une turbine accusant un
rendement de 80 %, est de :
Pr = Pmr x 0,8 = 48 Kw x 0,8 = 38,4 kw.
• Le taux de récupération d’énergie est de :
38,4 / 147 = 26,1 %.
• La puissance effective, sollicitée par le groupe HP
est de l’ordre de :
Pef = 147 – 38,4 = 108,6 ; soit 109 KW.
Au niveau du pompage HP seulement, l’énergie
consommée par 1 m³ d’eau produite, est de :
Csp = (147 – 38,4) / (6 x 3,6) = 5,03 Kwh/m³.
Echangeur de pression
(jusqu’à 98 % de récupération
de l’énergie de la saumure)
Nettoyage des membranes

• Après un certain temps de fonctionnement, la membrane


est sujette à un colmatage et ce malgré les précautions
prises au niveau du prétraitement.
• Le décolmatage est assuré par la recirculation d’une
solution chimique à travers une ligne de production
contenant plusieurs modules renfermant les membranes.
Les réactifs appropriés et la méthode choisie pour le
nettoyage des membranes dépendent de la nature des
composés provoquant le colmatage.

• Le fabricant de la membrane mentionne des


recommandations pour le nettoyage, qui sont ajustées
sur place par l’exploitant et ce sur la base des
antécédents de colmatage de la membrane.
Postraitement de l’eau
‘‘osmosée’’

• L’eau dessalée, à sa sortie des modules,


est très agressive vis-à-vis du calcaire et
très corrosive.
• Avant sa distribution à usage de la
consommation humaine, il faut la ramener
à son équilibre calcocarbonique et lui
assurer une désinfection finale au chlore
ou à base de ses dérivés.
• Une eau est, généralement, à son
équilibre calco-carbonique lorsqu’elle
présente les caractéristiques suivantes :
• - Teneur en HCO3- = 61 à 122 mg/l ;
• - 8 <pH < 8,3 ;
• - 0 < Ind Sat < 0,3.
Les opérations permettant à l’eau ‘’osmosée’’ de
présenter les caractéristiques précitées sont les
suivantes :
• - Un dégazage du CO2 contenu dans l’eau
‘’osmosée’’ , suivi d’une injection de chaux ;
• - Une injection de chaux par utilisation d’un
saturateur de chaux ;
• - Une filtration sur un lit de calcaire-magnésien
Qualité des matériaux utilisés

• La qualité des matériaux, recommandée


pour les principaux équipements d’une
usine de dessalement par osmose
inverse, est présentée dans le tableau
suivant :
Qualité des matériaux utilisés

Teneur en Teneur en Nickel Teneur en


Désignation chrome (Cr)) (Ni) Molybdène (Mo)

Pompes d’eau de
mer 19 à 25 % 23 à 28 % 4à5%

Groupes HP 20 à 23 % 10 à 14 % 3,4 à 4,5 %


• Les raccordements (canalisations,
tuyauteries et accessoires) soumis à des
basses pressions sont généralement en
plastique renforcé par la fibre de verre
(G.R.P.), alors que ceux soumis aux
hautes pressions sont constitués par de
l’acier inox, résistant à la corrosion
( Nuance de l’acier dit ’’AVESTA 254
SMO’’ ou plus noble).
Montrer les photos des SD
2 - COMPARAISON TECHNICO-
ECONOMIQUE DES DIFFERENTS
PROCEDES DU DESSALEMENT
Comparaison des consommations énergétiques
des procédés de dessalement d’eau de mer.

Consommation MSF 12 - 24
Énergétique MED 8 - 12,5
(KWh(e)/m3) RO (poste 3,0
HP)
Consommation énergétique des procédés
de dessalement d’eau de mer

R. O. MSF MED MED / VCM


Poste HP

énergie électrique
( kw(e).h/m3 ) 3 - 5 4 - 6 2 - 2,5 7 - 9

énergie thermique
( kw(th).h/m3 ) - 55 - 120 30 - 120 -

Consommation
énergétique totale
(en équivalent
kw(e).h/m3 ) 3 ,0 12 - 24 8,0 - 12,5 7 - 9
Le développement du dessalement
reste donc tributaire de l’évolution des
procédés de dessalement, mais
particulièrement du coût de l’énergie
(fossile, renouvelable et nucléaire).
SOURCES D’ENERGIE
L’énergie nucléaire et l’énergie fossile sont
essentiellement les sources susceptibles
de générer de l’électricité et/ou de la
chaleur que nécessitent les usines de
dessalement de moyenne et grande
capacité.
• Concernant l’énergie nucléaire, il convient de
préciser que c’est l’énergie calorifique de la
vapeur, résultant du refroidissement du réacteur
nucléaire, qui est utilisée, soit pour générer de
l’électricité (l’électronucléaire), soit pour
alimenter en chaleur les procédés de
dessalement opérant selon la technique de
distillation.
• L’énergie fossile est celle obtenue par la
combustion des dérivés du pétrole, du gaz et de
certaines substances (charbon par exemple).
• Les réacteurs nucléaires opérationnels
sont pour la plupart des réacteurs de
puissance, utilisés exclusivement pour
la production de l’énergie électrique
pour des puissances généralement
supérieures à 900 Mw(e).h, car le coût
du Kw(e).h assuré par cette taille de
réacteurs est inférieur à celui produit à
base de l’énergie fossile.
• A signaler que pour des puissances
moyennes ( 300 à 600 Mw(e)), les coûts
du kw(e).h produit à base de l’énergie
nucléaire ou fossile sont identiques
tandis que pour les faibles puissances
( jusqu’à 50 Mw(e)), c’est le kw(e).h produit
à partir d’un combustible fossile qui est
actuellement le moins cher.
• A l’échelle mondiale, il serait
souhaitable de promouvoir l’utilisation
de l’énergie nucléaire pour le
dessalement afin de préserver les
ressources en hydrocarbures pour les
générations futures, car ces ressources
qui sont tarissables méritent d’être
valorisées industriellement plutôt que
de les brûler.
En raison des investissements
sollicités, l’énergie solaire et celle
éolienne sont recommandées pour le
dessalement d’eau de mer dans des
sites éloignés ( dépourvus
d’infrastructure et notamment de
réseau électrique ) et ce pour des
petites capacités de production.
2.1 Consommation énergétique

Dans la documentation technique ou commerciale, on peut relever des


valeurs de l’ordre de 3 kwh(e)/m³, pour l’osmose inverse. Il s’agit
précisément de la consommation énergétique spécifique du pompage
Haute Pression (HP) qui ne comptabilise pas tous les postes
consommateurs d’énergie : prise d’eau, relevage vers le stockage ...etc.

Ainsi le R.O se révèle le moins consommateur d’énergie sans les


ouvrages annexes et il faut compter un minimum de 3,0 kwh(e)/m³ au cas
où le groupe HP est doté d’un système de récupération de l’énergie de la
saumure.
2.2.2 Osmose Inverse

• L’osmose inverse est le procédé le mieux approprié et le moins


onéreux pour le dessalement d’eau de mer en vue de l’AEP des
agglomérations situées sur les rives des océans et des mers
présentant un TDS ≤ 39 g/l, particulièrement dans les pays qui
ne disposent pas de ressources en hydrocarbures (cas du
Maroc).

• Par ailleurs, il permet une meilleure flexibilité d’exploitation, car il


n’est pas assujetti à la nécessité d’être couplé (adjacent) à une
centrale de production d’électricité, dont les besoins sont très
variables et ce contrairement aux procédés de distillation qui ne
sont intéressants et compétitifs avec l’osmose inverse que lorsqu’ils
sont couplés aux centrales thermiques.
Coûts d’investissements actuels et ceux estimés pour
les différents procédés

Procédé Coût d’investissement ( $ / m3/j )

MSF 900 à 1500


MED 720 à 1440
RO 640 à 1120
Les variations importantes des coûts précités sont dues principalement aux
facteurs suivants :

- Couplage ou non  de l’usine de dessalement avec une centrale de


production d’électricité pour les procédés de distillation;

- Nature de la turbine à laquelle est couplée l’usine de dessalement pour les


procédés de distillation;

- Capacité totale de l’usine de dessalement et le nombre d’unités (ou de


modules) constituant cette usine. 
- Nombre d’étages ou d’effets dans chacune des unités constituant l’usine
de distillation ;
- Le coût de l’énergie selon les pays (vapeur et électricité).

- Nature des matériaux de construction des ouvrages et métallurgie des


équipements de l’usine de dessalement.

- Nature de l’eau de mer à dessaler (sa salinité) pour le procédé RO ;

- Salinité de l’eau dessalée prescrite par le client ;


Coûts d’investissements des SD au
Maroc
• Montrer le fichier des coûts des SD.
Présenter le projet de 300.000 m³/j en
cours de réalisation au sud d’Agadir et
les autres projets, en termes de tailles
des SD (Ashkelon et autres).
L’analyse des tableaux comparatifs mentionnés ci-
dessus montre que l’osmose inverse (RO) est le
procédé le mieux approprié et le moins onéreux
pour le dessalement d’eau de mer en vue de l’AEP,
notamment celle des agglomérations situées sur les
rives des océans Atlantique et Pacifique
(TDS = 35 g/l) et particulièrement dans les pays qui
ne disposent pas de ressources en hydrocarbures.
Logiciels de conception des SD
• Présenter les logiciels élaborés par les
différents fabricants de membranes et
concevoir une SD pour une capacité de
150.000 m³/j d’eau produite.
3 - COMPARAISON SOMMAIRE APPROXIMATIVE
ENTRE LES COÛTS DU DESSALEMENT D’EAU
DE MER PAR RO ET CEUX DU TRAITEMENT CLASSIQUE
DES EAUX SUPERFICIELLES
Je vous remercie pour
votre attention

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