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Analyse économique et financière d’un projet

d’investissement pour les élèves ingénieurs de


la 2ème Année FI (ER et PA)
Plan du cours
Introduction
I – Définition
II – Présentation des différentes d’élaboration
d’un projet d’investissement,
Introduction
I - Définition
- Un projet est un ensemble d’activités coordonnées et
interdépendantes qui visent à l’accomplissement d’une fin
spécifique. En général, une période de temps (le délai) et un
budget sont déterminés pour atteindre ce but, raison pour
laquelle un projet est un plan ou un programme.
- Un investissement, par ailleurs, est le placement de capital
pour obtenir des gains futurs. Autrement dit, en investissant,
on résigne un bénéfice immédiat par un bénéfice incertain.
Ceci dit, un projet d’investissement est une proposition
d’action qui, à partir de l’utilisation des ressources et des
moyens disponibles, considère possible d’obtenir des profits.
Ces bénéfices, qui ne sont pas certains, peuvent s’obtenir
sur le court, moyen ou long terme.
- En somme, un projet d’investissement est un plan auquel
sont affectés un capital, des moyens matériels, humains et
techniques. Le but est de générer un rendement économique
sur un délai donné. Pour ce faire, il est indispensable
d’immobiliser des ressources à long terme.
Les étapes du projet d’investissement comprennent
l’identification d’une idée, une étude du marché, la décision
d’investir, l’administration de l’investissement et l’évaluation
des résultats.
II – Construction
La construction d’un projet d’investissement passe par les
phases suivantes :
 1ère Phase – Passage d’une idée vague d’un projet
d’investissement à un projet réaliste.
2ème Phase – Passage d’un projet réaliste à un projet réalisable.
 Ce passage nécessite la précision de:
* Les objectifs du promoteur,
* Les moyens nécessaires pour démarrer et faire fonctionner le(s) activité(s) du projet,
* Le(s) stratégie(s) à adopter pour atteindre les objectifs tracés.

Quatre études sont à mener


E1 – Etude technique
Dans cette étude on doit préciser : 
La nature de l’activité à exercer,
La nature du produit ou du service à réaliser,
Les exigences de l’activité en différents facteurs
* Lieu d’installation du projet et sa position par rapport aux
voies de communication, aux centres d’approvisionnement,
aux marchés d’écoulement du produit,……
* Les techniques de production,
* Les moyens matériels (types, caractéristiques, quantité ou
effectif et dimensions), humains (Effectif, genre, qualification
exigée).
III– Etude commerciale
Cette étude a pour buts de s’assurer de:
* L’existence réelle du marché,
* La potentialité de ce marché,
* Localisation, organisation et fonctionnement du marché,
* Positionnement dans le marché par rapport aux concurrents.
L’étude du marché est très indispensable pour s’assurer de la
réussite du projet. Elle permet de
- Préciser:
* Le type de clients (leurs exigences, leurs besoins, leur
pouvoir d’achat,……)
* Le produit ou le service à produire et à vendre,
* Leurs caractéristiques,
* Leurs avantages,
* Leur présentation et leurs conditions d’emploi.
Fixer:
* L e niveau et la gamme de prix,
* Les conditions de paiement,
* Les avantages à accorder aux clients
 De choisir:
* Le mode de vente,
* Les conditions de la mise du produit ou du service à la
disposition des clients,
* Le mode de distribution du produit
De préparer:
* Les moyens de négociation directe,
* Les différents moyens de communication et les types de
relations à nouer avec le public.
 III – Etude financière
Cette étude doit répondre aux questions relatives à:
*L a rentabilité de l’activité,
*Les besoins financiers pour:
- Monter ou installer l’activité,
- Démarrer l’activité.
* Les besoins en moyens financiers,
* Le plan de financement,
- Les sources de financement (internes et externes),
- Les conditions d’obtention des moyens de financement
de l’extérieur (Emprunts: Montant, durée de remboursement,
taux d’intérêt, durée de grâce,…),
* Les flux nets de trésorerie (les encaissements et les décaissements):
- Excès de trésorerie,
- Déficit de trésorerie (Propositions de solutions adaptées à la
situation économique et financière du promoteur).
III – Etude juridique
Cette étude a pour but de préparer l’entourage de l’activité
économique du projet. Elle se réalise dans trois étapes:
E1 – Choix de la structure juridique,
E2 – Préparation du dossier administratif,
E3 – Dépôt du dossier Naissance juridique et administrative de
l’entreprise.
 
.
 

 
Chapitre I – Présentation du projet d’investissement
I – Définitions de l’investissement
L'investissent est l'emploi de capitaux visant à accroître la
production d'une entreprise ou à améliorer son rendement, il
s'évalue par la confrontation des dépenses certaines et des
recettes aléatoires.
Il représente tout sacrifice des ressources fait aujourd'hui qui
vise à obtenir dans le futur des résultats échelonnés dans le
temps mais d'un montant total supérieur à la dépense initiale.
Il – Objectifs de l’investissement
* Assurer le développement de l’entreprise
* Affronter la concurrence
* Rester compétitif
* Maintenir ou accroître ses parts de marchés
* Accroître simplement ses capacités de production …
III – Les déterminants de l’investissement
On distingue :
1) la demande anticipée, appelée demande effective par Keynes. Lorsque
l’entreprise anticipe une augmentation durable de la consommation de ses
produits et que ses propres capacités de production sont saturées, elle sera
conduite à investir ;
2) La situation financière de l’entreprise.
Si l’entreprise est déjà fortement endettée, elle ne recherchera pas à
augmenter son passif pour financer de nouveaux investissements. Au
contraire, elle utilisera l’augmentation de ses profits pour alléger ses dettes.
A l’inverse, une entreprise disposant de fonds propres ou cash flow
importants, sera incitée à réaliser de nouveaux investissements;
3) le coût des facteurs de production.
Si le coût du travail augmente, l’entreprise sera
incitée à recourir à l’investissement pour augmenter
sa production. Inversement, si le coût du capital
emprunté est élevé, l’entreprise préférera
embaucher du personnel pour faire face à
l’augmentation de la demande;
4) La rentabilité.
L’entreprise, avant d’investir, va calculer les profits
futurs que va lui procurer le capital investi. Pour cela,
si elle finance son investissement par l’emprunt, elle va
comparer le taux d’intérêt de l’emprunt et le taux de
rendement de l’investissement
IV – Les différents types d’investissements
1) D’après leur nature
1.1- Investissement productif
Appelé aussi investissements matériels ou quantitatifs. Il se définit comme étant à
la fois la formation de capital c'est à dire la création ou l'acquisition de biens de
productions, d'une façon générale, toutes les dépenses en capital susceptibles de
maintenir ou d'accroître son potentiel de production.
Ces investissements ont pour objectif le maintien de la capacité de production et la
réduction des coûts. Toutes les dépenses en capital susceptibles de maintenir ou
d'accroître son potentiel de production.
1.2 - Les investissements immatériels ou investissements intellectuels.
Les entreprises investissent de plus en plus en recherche ( appliquée ou
recherche développement ), information, formation et perfectionnement des
hommages travaillant

13
dans l'entreprise, investissements commerciaux destinés à
améliorer les débouchés ( publicité, développement de
marques ).
2) D'après leurs objectifs
On distingue quatre types:
2.1 - Investissement de renouvellement
Comme son nom l'indique, cela peut se définir par une
nécessité de renouveler les équipements qui sont trop usés ou
devenus obsolètes.
Ces investissements ont pour objectif le maintien de la
capacité de production et la réduction des coûts.
2.2 - Investissement d'expansion
Ce type d’investissement est destinés à accroître la
capacité de production de l'entreprise, sa place sur le marché,
la diversification de son activité, un changement de structure
d'exploitation...
2.3 - Investissement d'innovations
Il permet de perfectionner les produits ou de créer des
produits nouveaux, qui correspondent souvent à des
investissements immatériels.
2.4. - Investissement stratégique
Au niveau de l'entreprise ou du groupe, ce type
d’investissement est destiné à réduire le risque, à améliorer
les conditions de travail dans l'entreprise, à accompagner les
choix stratégiques à moyen ou long terme, à améliorer ou
renforcer la position à terme de l'entreprise ou du groupe
(amélioration de productivité, création et ou suppression de
branches d'activités, création ou acquisition de filiales.
V- Les principaux ratios utilisés dans l’analyse économique de
l’investissement
• Taux de marge = (EBE / VAB) x 100
• Taux d’investissement = (FBCF / PIB) x 100
• Taux d’autofinancement = (Épargne brute / FBCF ) x 100
• Taux d’épargne ou Propension moyenne à épargner = (Épargne
Brute / Revenu disponible brut ) x 100

- Valeur ajoutée (VA) = production (vendue ou stockée) –


consommations intermédiaires.
- Revenu disponible = Revenu primaire – Prélèvements obligatoires
+ Prestations sociales,
- Investissement : l’achat de capital productif (usines, machinerie,
équipement,………..).
- La partie non consommée du revenu constitue l’épargne
Epargne = Revenu disponible – Consommation
VI- Les démarches à suivre pour conduire un projet
1) Les activités clés de la conduite d’un projet
La conduite de projet fait appel à des compétences très
variées:
Planifier
Organiser Piloter

Conduite
  d’un projet
Anticiper Animer

Négocier
De ce fait, le chef du projet doit présenter au moins six
compétences pour gérer les différentes activités du projet:

Organiser Planifier
Piloter

Définir
Mettre à
Affecter les les
jour le
ressources tâches à
planning
aux tâches réaliser

Etablir les
plannings Prendre
Estimer initiaux du une
projet décision
Anticiper
Négocier Animer

Choisir une Négocier avec


les Diriger
ou plusieurs l’équipe
solutions intervenants
extérieurs
2) Suivi des délais
Le suivi des délais à pour objectifs:
* De suivre de façon régulière l’avancement physique du
projet,
* D’ajuster les prévisions de planning,
* D’anticiper et décider des actions correctives éventuelles,
* De respecter les contraintes de délais.
 
3) Les méthodes de suivi des délais du projet
 3.1 – Contrôle de l’avancement et mise à jour du planning
Il faut contrôler l’avancement physique des tâches en cours
de réalisation par rapport aux prévisions du planning de
référence. La méthode la plus simple à mettre en œuvre est
une estimation globale du «reste à faire pour terminer».
  Mettre à jours le planning prévisionnel en représentant les
travaux déjà réalisés et en ajustant les prévisions.
3.2 – Analyse de l’avancement et prévision du reste à
faire:
* Analyser les tendances et extrapoler pour prévoir la date
probable de fin du projet,
* Prévoir les impacts sur le reste à faire des dérives
constatées.
 3.3 – Décision des actions à entreprendre
Il faut décider des orientations à prendre dans le cas ou des
écarts ont été mis en évidence.
4) L’évaluation
Elle vise à assurer tout au long du déroulement du projet une capacité de regard
et d’analyse sur les activités de manière à assurer, selon les besoins, des
corrections au jour le jour ou bien des changements plus importants dans le
déroulement du projet.
L’évaluation consiste à porter une appréciation sur le projet en s’intéressant à sa
conception, sa mise en œuvre et ses résultats en fonction des objectifs initiaux.
L’évaluation constitue un outil d’aide à la décision pour la conception d’un futur
projet.
VII- Les six qualités d’un bon projet
  Pour que votre projet soit faisable et rentable, il faut qu’il présente les six
qualités suivantes:

Les six Les questions à vous poser pour tester votre projet
qualités
Pertinence - L’idée de projet est-elle adaptée à la réalité locale?
- Répond-elle à un besoin ressenti par les
bénéficiaires?
-Cohérence interne
* Les activités envisagées convergent-elles vers
l’amélioration souhaitée?
-Cohérences externe
* Les propositions préconisées sont-elles adaptées aux
Cohérence
caractéristiques sociales, géographiques, économiques,
culturelles et institutionnelles du milieu (quartier,
village, région, pays,…)? Sont-elles conformes aux
politiques locales et nationales?
* Les moyens prévus permettent-ils de réaliser les
activités du projet?

Efficience - Le projet atteint-il son objectif à des coûts


raisonnables et sans gaspillages?

Faisabilité - Est-ce que les moyens financiers, humains et


matériels sont disponibles pour réaliser les activités
dans les délais prévus?
-Quels sont les effets concrets du projet
Impact sur le promoteur et sur son
environnement?
Durabilité - Les résultats attendus du projet
durent-ils dans le temps?
-Le projet peut-il être répliqué?

VIII - Planification et réalisation du projet


1) Introduction
Le planning de réalisation d’un projet comprend les étapes
suivantes:
* Montage ou installation du projet (réalisation de ses composantes),
* Démarrage de(s) activité(s) du projet,
* Production et mise en vente du produit sur le marché.
Le planning doit assurer la coordination du déroulement
pour que le projet soit réaliser dans les délais et selon les
coûts prévus afin de démarrer la production et la vente dans
les délais prévus.
NB – Pour les grands projets, on peut élaborer un planning
par composante, ainsi on peut distinguer:
* Planning de réalisation des études,
* Planning des infrastructures et des bâtiments,
* Planning d’acquisition de matériels,
* Planning de recrutement et de formation des ressources
humaines,
* Planning de démarrage et de lancement de(s) activité(s) du
projet.
2) Planning de réalisation d’une composante
Le planning de chaque composante du projet permet:
* D’examiner, de plus prés, les tâches pour en connaître le
contenu, la manière et le moment pour la réaliser,
* Déterminer la succession logique des tâches: antériorité, et
antécédent (les tâches qui viennent avant les autres et celles
qui viennent après);
* De prévoir la durée de chaque tâche.
On passe ensuite à l’ordonnancement des tâches sur la
planning. Pour cela on peut utiliser le modèle du tableau ci-
dessous:
Planning de réalisation du projet: ordonnancement des
tâches
Tâche N° Durée Antécédent Descendant Début au Fin au
plus plus
tôt tard tôt tard
3) Planning de réalisation générale du projet
La différence entre les dates de réalisation au plus tard et au
plus tôt de chaque composante donne la marge de réalisation
de chaque composante. Enfin, on élabore le planning général
de réalisation du projet qui renferme toutes les informations sur
le pilotage, le suivi et la gestion des délais de réalisation afin
d’effectuer les corrections éventuelles.
Années N N+1 N+2
Composantes 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4

Formalités
Bâtiments et
Etude infrastructures

Terrain
Années N N+1 N+2

Composantes 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4

Bâtimen
ts Installation
d’exploi
tation

Aménagements

Equipe Commande
ments

Réception

Installation
N N+1 N+2
1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4
Recrutement du
personnel

Formation du
personnel

Approvisionnem
Démarr ent
age
Constitution des
stocks

Lancement/Vente
s
N N+1 N+2
1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4
Recrutement du
personnel

Formation du
personnel

Approvisionnem
Démarr ent
age
Constitution des
stocks

Lancement/Vente
s
4) Pilotage de suivi et de réalisation
Le but principal du planning est de prévoir les évènements
pour assurer le montage du projet et le démarrage de l’activité
dans les délais prévus.
Le suivi de ces délais s’opère directement en suivant la
réalisation des différentes composantes du projet sur le
planning.
Le suivi doit permettre au promoteur de:
* Connaître les incidences de retards éventuels,
* Effectuer les corrections nécessaires si des perturbations se
manifestent .
On pourrait établir une matrice de suivi et de pilotage du
projet selon le modèle présenté dans le tableau ci-dessous:
Matrice de suivi et de pilotage
Phase Tâche/ Période Début Fin Responsable Moyens de vérification Observa
But tions

Temps - Délais Budget


Durée
VII - Conséquences de l’exploitation d’un projet
investissement
 1) Introduction
Tout investissement induit des flux positifs et d’autres négatifs
1.1 - Des flux positifs ou ressources
- La capacité d’autofinancement (voire compte de résultat)
La capacité d’autofinancement d’exploitation est égale
aux recettes nettes d’exploitation après impôts
Elle est évaluée chaque année à partir de l’entrée du projet en
production et pendant la durée de vie du projet d’investissement.
- La valeur résiduelle nette de l’investissement (VR)
Il s’agit de la valeur de revente probable de l’investissement, à
la fin de la période d’utilisation, après déduction de l’impôt
éventuel sur la plus value de cession.
La valeur résiduelle correspond, le plus souvent, à la valeur
comptable nette. Elle constitue une recette pour la dernière
année.
- La récupération des besoins en fonds de roulement (BFR)
La récupération du besoin en fonds de roulement peut constituer
également un encaissement au titre de la dernière année.
1.2 – Les flux négatifs ou emplois
L’investissement initial réalisé, au cours de l’année zéro (ou au
début de la première année), inclut:
- Le coût d’acquisition ou de production d’immobilisation
(terrains, constrictions, matériel, équipements,…….),
- Le montant de la constitution ou de l’accroissement du besoin
en fonds de roulement (variation du besoin en fonds de
roulement),
- Eventuellement les dépenses de formation du personnel et
autres coûts induits.
2) Les documents utilisés
Pour évaluer le projet, on se sert de deux principaux
documents comptables:
 
2.1 - Compte de résultat
Années 1 2 3 4 ……… n
Chiffre d’affaires
-Charges d’exploitation
-Dotations aux amortissements
-Charges financières
= Résultat avant impôt (net
imposable)

- Impôts

= Résultat net comptable

+ Amortissements

= CBA ou Cash flow


2.2 - Les flux nets de trésorerie générés par le projet
Dans le tableau des flux nets de trésorerie, on distingue trois
parties:
- Les encaissements (Les entrées en caisse) qui regroupe
la capacité brute d’autofinancement, valeur résiduelle,
récupération des besoins en fonds de roulement, les emprunts,
les subventions accordées par l’Etat, l’apport personnel ou
social (Autofinancement).
- Les décaissements (Les sorties de la caisse) regroupant
le montant investi, les besoins en fonds de roulement, le
remboursement des emprunts, le montant de renouvellement.
- Le solde de la trésorerie qui est la différence entre les
encaissements et les décaissements.
On peut distinguer trois situations:
* Si ƩE ˃ ƩD Trésorerie excédentaire,
* Si ƩE = ƩD Trésorerie équilibrée,
* Si ƩE < ƩD Trésorerie déficitaire.
 
Années 1 2 3 4 ..... n
Encaissements (ou ressources)
* Capacité d’autofinancement…………
* Valeur résiduelle………………………
* Apport de capital………………………
* Subventions…………………………..
* Récupération du BFR………………..
* Encaissements des prêts…………….
*Nouveaux emprunts ………………….
Total ressources (1)
Décaissements (ou emplois)
*Investissements (acquisition de biens
durables)………………………………..
*Constitution du BFR………………….
*Remboursements des emprunts…….
*Nouveaux prêts accordés…………….
*Engagements de nouveaux frais……
Total des emplois
(2)
Flux nets de
trésorerie:
(1) – (2)
Flux nets
cumulés de
trésorerie
Chapitre II – Financement de l’investissement
I – Introduction:
Pour investir, toute entreprise aurait besoin des capitaux. Elle dispose en outre, des
ressources financières. Le solde entre les besoins et les ressources financières permet de
mettre en évidence:
- Soit une capacité de financement si les besoins en financement sont couverts par les
ressources. Dans ce cas, l’entreprise dégage une épargne disponible.
  - Soit un besoin de financement si les besoins en financement sont supérieurs à la capacité
de financement de l’entreprise.

Capacité de financement Besoins de financement

Ressources > Besoins en Ressources < Besoins en capitaux


capitaux
. endettement
épargne disponible
II – Le choix du mode de financement:
Le choix d’un mode de financement dépend de:
- La capacité d’autofinancement (disponibilité des fonds propres),
- La capacité d’endettement de l’entreprise (faculté de l’entreprise à
rembourser ses dettes),
- Les opportunités de disposer des capitaux bon marché,
- La volonté du chef d’entreprise à sauvegarder son indépendance
financière (vis-à-vis des tiers),
Deux modes de financement peuvent être envisagés (Financement
interne et financement externe):
1) Les ressources disponibles
 Ces ressources ont deux origines:
1.1-Ressources internes
Elles sont constituées:
-De l’autofinancement: ressources générées par l’activité propre de
l’entreprise et non distribuées.
-Cession d’actifs immobilisés: ressources provenant de la
vente des emplois stables amortis,……
N.B - Les fonds issus de ces deux sources présentent des
avantages comme:
* Ils ne sont pas à rembourser,
* Ils garantissent l’indépendance financière de l’entreprise,
* Leur accroissement permet d’augmenter la capacité
d’endettement de l’entreprise.
1.2- Ressources externes
Le capital social: l’apport de capital par les associés
s’effectue:
* A la création de l’entreprise: c’et une condition
indispensable pour constituer une société. Il s’agit de la
constitution du capital social;
* Au cours de la vie de l’entreprise: c’est un moyen
d’accroitre les ressources stables ainsi que la capacité
d’emprunt; il s’agit de l’augmentation du capital
(un capital important est une garantie aux tiers, aux banques,
etc.….)
1.3- Les avantages de ces deux ressources
Le recours à ce type de ressources permet:
* De préserver l’autonomie financière de l’entreprise;
* D’éviter un endettement excessif, générateur de lourdes
charges financières;
* De réaliser des investissements même lorsque l’accès aux
crédits est difficile;
* De ne pas limiter les dimensions du projet aux seules
capacités de financement extérieur.
 2) Les ressources étrangères (les emprunts)
Pour encourager les promoteurs (jeunes ou autres) à financer
leurs projets, l’Etat leur accorde des primes et des subventions
dont le taux varie selon le type d’activité à créer, le coût du
projet à installer, la région d’installation (voir travail de groupes
sur le code d’investissement).
2.2- Les emprunts
2.2.1- Utilité et conséquences
Si l’entreprise ne peut pas financer la totalité de ses
dépenses d’investissements à l’aide de ses propres
ressources, elle s’adresse aux banques pour se procurer les
capitaux nécessaires; c’est le recours aux crédits.
La politique des crédits est double: elle agit sur le prix du
crédit; c’est-à-dire le taux d’intérêt ainsi que sur la quantité de
crédit disponible.
Le taux d’intérêt influe, non seulement sur la rentabilité
économique de l’entreprise, mais sur sa rentabilité financière;
c’est-à-dire sur le rapport du bénéfice net aux capitaux
propres.

Taux de rentabilité économique = (Résultat annuel /


Capitaux investis) x100
Taux de rentabilité financière = [(Résultat annuel –
frais financiers)/Capitaux propres] x100

- Tout d’abord les intérêts représentent, généralement, une faible fraction des charges d’exploitation d’une entreprise. Il
existe toutefois des entreprises très endettées pour lesquelles les frais financiers pèsent très lourdement sur la
rentabilité. D’une façon générale, pour que les intérêts affectent sensiblement la rentabilité, il faut que deux conditions
soient réunies :
- Un fort endettement entraîne des frais financiers importants ;
- Une marge bénéficiaire très faible en pourcentage du chiffre d’affaires, de telle sorte qu’une augmentation modérée
des charges financières réduit fortement la marge bénéficiaire.

 
 

 
Enfin l’inflation a pour but de rendre le paiement des intérêts
partiellement ou totalement nominal. Si le taux d’inflation est de
10%, une entreprise qui emprunte à 10% ne paye en effet
aucun intérêt réel.
2.2.2- Le volume de crédit et le taux d’endettement:
Indépendamment de son taux, le crédit affecte la rentabilité
de l’entreprise par son volume. Les plans de redressement ou
de stabilité sont généralement accompagnés des restrictions
de crédit sous forme de limitation du taux de progression des
encours de crédit. Les encours de crédits sont constitués par
la masse accordée et non remboursée à un moment donné. La
banque centrale peut imposer un taux de progression maximal
de ces encours pour les prochains mois. Ceci réduit les
possibilités d’octroi de crédits nouveaux par les banques,
obligeant l’entreprise à avoir des capitaux propres plus
importants en pourcentage du financement total.
Pour une rentabilité économique donnée, la réduction de la
part des ressources empruntées réduit l’effet de levier donc
diminue la rentabilité financière des capitaux propres.
  Pour une rentabilité économique donnée, la réduction de la
part des ressources empruntées réduit l’effet de levier donc
diminue la rentabilité financière des capitaux propres.
  Pour une rentabilité économique donnée, la réduction de la
part des ressources empruntées réduit l’effet de levier donc
diminue la rentabilité financière des capitaux propres.
  2.2.3- L’effet de levier
Sachant que l’endettement a une influence sur la rentabilité
des capitaux propres investis, l’analyse du levier financier
permet de mesurer l’effet positif ou négatif de l’endettement
sur la rentabilité, en comparant le coût de l’endettement à la
rentabilité économique.
a) Effet de levier positif
Lorsque l’effet de levier est positif, la rentabilité des capitaux propres croît avec
Taux d’intérêt des emprunts ˂ Taux de rentabilité
l’endettement:
économique = Augmentation du taux de rentabilité des
capitaux propres

b) Effet de levier négatif


Lorsque l’effet de levier est négatif, le coût de l’endettement n’est pas couvert
par la rentabilité économique:

Taux d’intérêt des emprunts ˃ Taux de rentabilité


économique = Diminution du taux de rentabilité des
capitaux propres
C) Effet de levier nul
Lorsque l’effet de levier est nul, l’endettement est neutre par rapport à la
rentabilité des capitaux propres.
Taux d’intérêt des emprunts = Taux de rentabilité
économique = taux de rentabilité des capitaux propres
maintenu.

Exemple d’illustration:
Une entreprise commerciale envisage un investissement de 1000000dt. Elle étudie
plusieurs modes de financement, afin d’apprécier l’influence de son endettement
sur la rentabilité de ses capitaux en fonction de deux hypothèses de rentabilité
économique: 20% et 8%.
Modes de financement:

  
- Financement sans emprunt;
- Financement à 40% par emprunt au taux des intérêts de
10%
Effet de l’emprunt;
- Financement à 40% par emprunt au taux des intérêts de
8%
Effet de la baisse du taux des intérêts;
- Financement à 60% par emprunt au taux des intérêts de
8%
Effet de l’augmentation de l’endettement.
 
Question – Elaborer, pour chacune des deux hypothèses,
un tableau des résultats en le commentant.
2.2.5 - Les caractéristiques de l’emprunt
L’emprunt se caractérise généralement par cinq paramètres principaux:
- Le montant du capital ou le principal (C 0 ou V0),
- La durée ou période de remboursement (n),
- Le taux d’intérêt (i),
- L’amortissement de l’emprunt (Ap). Le mode de remboursement du
principal: amortissements constants, variables, en intégralité à la fin de la
période ou autres,
- L’annuité (ap): versement périodique variable ou constant selon le mode
de remboursement du principal et des intérêts (ap = Ap + IP).
2.2.6 – Les modalités de remboursement de l’emprunt
On distingue trois modalités de remboursement de l’emprunt:
Emprunt dont le remboursement se fait en totalité à la fin de la
durée de l’emprunt
 

 
Exemple d’illustration:
Une entreprise a emprunté auprès de sa banque 30000dt
remboursables dans 4 ans au taux des intérêts de 10%.
Question – Calculer:
1) Le montant total à rembourser à la fin de la période,
2) Le montant des intérêts.
Emprunt dont le remboursement se fait par
amortissement constant
  Exemple d’illustration: Au début du mois de janvier de
l’année N, une entreprise a obtenu un crédit de 60000dt
remboursables par 5 fractions égales majorées des intérêts
calculés sur le capital restant du au taux des intérêts de 10%.
Questions:
1) Calculer le montant de l’amortissement constant et le taux
d’amortissement;
2) Présenter le tableau d’amortissement (ou des annuités) de ce
crédit.

c) Emprunt dont le remboursement se fait par annuités


constantes:
 
Exemple d’illustration: Une société a contracté un emprunt de
40000dt remboursables par 4 annuités constantes au taux des
intérêts de 12%.
Questions:
 
1) Calculer le montant de l’annuité constante,
2) Présenter le tableau d’amortissement de l’emprunt,
3) Analyser les colonnes « Amortissement » et « Intérêts ». Que
constatez-vous?
IV- Calcul du coût du capital
1) Introduction
Un projet d’investissement ne pouvant être sélectionné que
si sa rentabilité est supérieure au coût des ressources
nécessaires à son fonctionnement. Le choix du taux qui va
permettre l’actualisation (voir la notion d’actualisation dans
le chapitre IV) des flux monétaire reste une question
primordiale.
Le coût du capital est cette notion du taux planchés; seuil
minimum au dessous duquel les projets seront rejetés. Ce
taux sert de taux d’actualisation.
 Exemple d’illustration:
Soit une entreprise dont son entrepreneur pense investir
2400 unités monétaires dans un projet dont le financement
sera comme suit:
1400um de capitaux propres dont le coût est de 8%,
1000um de dettes financières dont le coût du coût du capital est de 6%.
Question: Calculer le coût du capital de ce projet.
2) Coût des capitaux propres
Le coût des capitaux propres est le taux exigé par les actionnaires. Cette
espérance de gain a été mesurée par deux modèles théoriques
complémentaires.
Le premier fonde son raisonnement sur l’action (Modèle de Gordon), l’autre
sur le marché financier (Modèle d’équilibre des actifs financiers, ou MEDAF).
2.1- L a formule de GORDON
Pour déterminer la valeur d’une action, il est possible d’utiliser les cours futurs
et les dividendes espérés (supposés certains).
En effet, la théorie financière admet que la valeur d’une action
est égale à la valeur actuelle de l’ensemble des dividendes
espérés, calculée au taux de rentabilité exigé par les
actionnaires.
On suppose:
Co : Le cours à la date 0 et Cn : le cours à la date n;
Di : Le dividende attendu pour i = 1,…….n;
t : Le taux de rentabilité exigé par les actionnaires.
On considère deux cas de figure: Le niveau de dividende
reste constant dans le temps, ou il augmente à un rythme
constant.
2.1.1– Les dividendes sont constants
C0 = D / t et t = D / C0
 
2.1.2 – Les dividendes sont croissants
On suppose que les dividendes croissent à un taux annuel
constant «g»
 

0 1 2 3 …… ……………n

  C0 D1(1+g)1 D2(1+g)2 D3(1+g)3 …………. Dn + Cn(1+g)n-1

Ceci est la formule de GORDON


C0 = D1 / (t – g) t = (D1 / C0) + g
   
Ceci est la formule de GORDON
Exemple d’illustration:
Le cours d’une action est de 500um.
Question: Calculer le coût des capitaux propres dans les
deux hypothèses suivantes:
* H1 – Les dividendes attendus sont constants et égaux à
40um,
* H2 – Les dividendes sont croissants au taux de 4% par an
et avec D1 = 30um.
 2.2 – Le MEDAF
Ce modèle permet d’évaluer le prix du risque.
Deux hypothèses sont établies:
* Les investissements se placent dans un marché de capitaux
parfait (pas d’impôts ni frais de transaction),
* Il existe un taux de rentabilité certain pour les actifs non
risqués.
On admet que:
 
* Pour un investisseur, la rentabilité espérée d’un titre est fonction du risque: plus le risque est élevé, plus la rentabilité exigée est élevée,
* Si l’on considère la volatilité ou la sensibilité de la rentabilité d’un titre par rapport aux fluctuations de la rentabilité du marché.
On admet, dans ce cas, que:

Avec:
E(R ) = R + ẞ[E(R ) - RF]
E(Rx): Espérance de rentabilité exigée par les x investisseurs F dans l’action X; M
E(RM): Espérance de rentabilité du marché;
RF : Rentabilité de l’actif sans risque;  
ẞ: Coefficient de volatilité de la rentabilité de l’action par rapport à la rentabilité du marché.

 
Exemple d’illustration:
Les actions d’une entreprise sont caractérisées par un ẞ de
0,8. Sachant que la rentabilité du marché est de 15%et celle
des actions sans risque de 9%.
 
Question – Quel est le taux de rentabilité exigé par les
actionnaires?
Chapitre III- Les critères de choix d’un projet
d’investissement
 
I – Introduction
  Les critères de choix permettent de classer les différents
projets en compétition ou de sélectionner les projets
acceptables compte tenu des objectifs et des contraintes de
l’entreprise. Mais cette sélection ne peut se faire qu’après avoir
évalué les principales caractéristiques de chaque projet:
- Le capital investi,
- Les excédents nets d’exploitation (revenus générés du projet),
- La durée de vie économique,
- La valeur résiduelle.
Il existe de nombreux critères de choix de l’investissement.
Mais les critères financiers peuvent être classés en deux
groupes selon qu’ils privilégient l’une des deux contraintes
financières: celle de la rentabilité ou celle de la solvabilité.
On a donc:
- Le délai de récupération privilégie la contrainte de la
solvabilité,
- La valeur actuelle nette et le taux de rendement interne
privilégient celle de la rentabilité.
II – Le délai de récupération du capital investi (DRCI)
 1) Définition:
  Le délai de récupération du capital investi est tout
simplement le temps nécessaire pour que l’entreprise récupère
l’investissement initial grâce aux rentrées nettes de trésorerie
résultant du projet d’investissement.
Ainsi, les projets ayant les délais de récupération les plus
brefs étant généralement préférés à ceux dont le délai est le
plus long car ils sont moins risqués.
2) Formule:
Si les flux sont constants d’une année à l’autre, le délai de
récupération est déterminé par l’expression suivante:
Avec:
* DRCI: Délai de récupération du capital investi,
* I: Montant investi,
* RNA: Résultat net annuel.
III – La valeur actuelle nette (V.A.N)
 1) Définition
  La valeur actuelle nette est la différence entre la valeur actuelle
nette des recettes d’exploitation (ou excédents nets d’exploitation)
attendues et celle du capital investi. Elle peut être positive ce qui
signifie que le projet est rentable, nulle ou négative.
Pour utiliser ce critère, il faut au préalable, déterminer le
taux d’actualisation qu’il convient d’appliquer pour actualiser
chaque recette future, puis en faire la somme de façon à
comparer les recettes futures actualisées et le capital investi.
2) L’actualisation
 2.1 – But de l’actualisation
  L’analyse de l’investissement revient à comparer des flux
positifs et des flux négatifs. Or nous nous heurtons à la
difficulté de comparer des flux qui surviennent à des époques
très différentes: dans 2-5 ans ou 15 ans. L’actualisation
cherche à rendre possible une telle comparaison en pondérant
la valeur des flux en fonction de l’année où ils apparaissent.
 2.2- Principe de l’actualisation
Le principe de l’actualisation est qu’une somme d’argent
immédiatement disponible est préférable à cette somme
disponible dans 1 an, 2ans ou 10 ans.
. En effet, si une unité A de capital immédiatement disponible
peut être prêtée au taux d’intérêt «i», cette unité vaudra, en
fonction de la règle des intérêts composés:
(A + Ai) soit A (1 + i) après un an,
A (1 + i) (1 + i) = A (1 + i)2 après 2ans,
…………………………………………….
…………………………………………….
…………………………………………….
A (1 + i)n après n années.
Avec:
* (1 + i): Coefficient des intérêts,
* i : taux d’intérêt,
* n : nombre d’années.
La capitalisation, basée sur les intérêts composés, est une
projection dans le futur. On peut la schématiser comme suit:
Présent Future
Capitalisation

Par la suite, la valeur actuelle d’une unité monétaire que nous


recevons dans un an est égale à:
A / (1 + t)1 ou A (1 + t)-1 si nous la recevons dans 1 année,
A / (1 + t)2 ou A (1 + t)-2 si nos la recevons dans 2 années,
………………………………………………………………….
………………………………………………………………….
A / (1 + t)n ou A (1 + t)-n si nous la recevons dans n années.
L’actualisation quant à elle est l’inverse puisque c’est le futur
qui est ramené au présent.

Présent Actualisation Future


N.B – (1 + t)-n s’appelle coefficient d’actualisation avec:
t : taux d’actualisation (ou coût du capital),
n: nombre de périodes (généralement l’année).
La valeur du coefficient d’actualisation est donnée par les tables financières. Elle varie en
fonction taux d’actualisation (i) et de la période (n).
 3) Formule de la VAN

n n
IV – L’indice de rentabilité (IR)
V.A.N = Σ RN (1 + t)-n – ΣDI (1+ t)-n
n=1 n=0

  1) Définition
L’indice de rentabilité (IR) est le rapport entre la valeur actuelle nette des excédents nets
d’exploitation (ou recettes
nettes actualisées) et le montant du capital investi.
2) Formule
n n
IR = Σ RN (1 + t)-n / ΣDI (1 +t)-n
n=1 n=0

Cet indice peut être égal, inférieur ou supérieur à l’unité.


- Pour IR = 1, le projet pourrait être acceptable, la valeur actuelle nette du
projet est nulle;
-Pour IR ˃ 1, le projet est rentable, la valeur actuelle nette est positive;
-Pour IR ˂ 1, le projet n’est pas rentable, la valeur actuelle nette est
négative.
  N.B – Cet indice permet le classement des différents projets.
IV – Taux de rendement interne (TRI)
1) Définition
Le taux de rendement interne d’un projet est le taux
d’actualisation pour lequel la valeur actuelle nette (VAN) est nulle.
C’est le taux qui rend la valeur actuelle des recettes nettes
d’exploitation égale à celle du capital investi.
2) Méthode de calcul
  Les calculs, pour déterminer le TRI, sont plus compliqués que
ceux de la VAN. En effet, il faut résoudre un polynôme en n
souvent de degré élevé égal à la durée de vie de l’investissement
et qui doit être résolu (pour n = 2) par approximation successive.
La méthode consiste à choisir un taux et à calculer la VAN. Si la
VAN est positive, il faut choisir un taux plus élevé puis calculer
une autre VAN négative de façon à déterminer le TRI, par
interpolation, qui est égal au taux pour lequel la VAN est nulle.
 
La figure, ci dessous, représente la VAN d’un projet en
fonction du taux d’actualisation utilisé. Sur cette figure, le
TRI est le taux pour lequel la courbe coupe l’axe horizontal
(l’axe des abscisses).
VAN

TRI

La courbe de la VAN
2) Formule:

[RN1 / (1 + TRI)1 + RN2 / (1 + TRI)2 + RN3(1 +


TRI)3 + …….+ RNn / (1 + TRI)n ] - DIA = 0

n
Σ RN (1 + TRI)-n – DIA = 0
n=1

Avec:
* RN: Recettes nettes,
* TRI: Taux de rendement interne,
* DIA : Dépenses d’investissement actualisées.
V – Autres méthodes de choix du projet
1) Choix entre des projets mutuellement exclusifs
  Il s’agit de choisir entre des projets qu’il n’est pas possible
de réaliser ensemble. Le classement de ce type de projets,
selon le critère de la VAN ou du TRI, n’est pas toujours aisé.
2) Projets de montant différents
Si le critère du taux de rentabilité interne (TRI) semble
judicieux pour comparer des investissements de montants
différents, il y a lieu de raisonner sur les flux de trésorerie
différentiels pour porter un jugement correct.
Le critère de la V.A.N est cependant préférable.
Chapitre IV – Les méthodes d’appréciation des projets
d’investissement en avenir risqué et incertain
Introduction
1) Définition
Le risque peut se définir comme la possibilité de non
réalisation d’un projet conformément au schéma de départ.
Aucun investissement n’est à l’abri du risque et il existe
toujours une incertitude quant aux conditions de réalisation.
Cette incertitude porte à la fois sur l’environnement interne
qu’externe de l’entreprise. Plus le projet est complexe, plus le
risque est grand; plus il s’étale dans le temps, plus son
environnement est incertain.
2) Différents types de risques
Les activités de l’entreprise sont exposées à plusieurs types
de risques dont le plus important est celui d’exploitation. Il est
en relation avec la variabilité possible des profits avant intérêts
et impôt générés par les opérations normale de l’entreprise.
Ce type de risque est souvent lié à la conjoncture
économique, au marché ou à l’efficacité de production e
l’entreprise.
Les facteurs essentiels qui affectent la risque d’exploitation
sont les suivants:
- Variabilité de la demande,
- Variabilité du prix de vente et de celui d’achat des
équipement,
- Fluctuation des coûts de la main d’œuvre et des matières
premières,
- L’importance des frais fixes relatives aux frais variables,
- Etc.…..
II – Distinction entre Certitude, Risque et Incertitude
Pour bien comprendre l’environnement dans lequel se
prennent les décision financières, il nous semble important
D’établir la distinction entre les notions de certitude, de risque
et d’incertitude. Ainsi:
- En contexte de certitude, il n’y a qu’un seul résultat
possible. La probabilité d’obtenir le résultat en cause est
donc de 1 ou 100%,
- En contexte de risque, il y a plusieurs résultats possibles
et on est en mesure d’attribuer à chacun des résultats
possibles une probabilité de réalisation,
- En contexte d’incertitude, la probabilité ‘occurrence de
chacun des résultats possibles n’est pas connus.
NB - En pratique, lorsqu’on amorce l’analyse de la rentabilité
d’un projet d’investissement, on est le plus souvent en
contexte d’incertitude. Cependant, les méthodes discutées
plus loin (dans les exercices) supposent que l’on dispose,
pour chacun des flux monétaires, de l’information pertinente
concernant sa distribution de probabilité. Par conséquent ,
Pour utiliser ces méthodes, on devra (subjectivement ou
autrement) estimer la distribution de probabilité de chacun des
flux monétaires ou, au minimum, les paramètres (espérance
mathématique et écart-type) de chacune des distributions.
III – Méthodes ou critères d’appréciation des projets
d’investissement en avenir incertain:
Les modèles de décisions en avenir incertain sont plus
appropriés. Nous nous contenterons ici de présenter à partir
d’un exemple relativement simple, les critères relativement
simple et les plus utilisés.
Exemple:
Une entreprise désire augmenter sa part de marché. Ainsi,
pour réaliser cet objectif, elle hésite entre:
- L’augmentation de ses capacités productives existantes,
- Lancement d’un nouveau produit.
Dans chacune des ses deux cas, elle envisage deux
stratégies de pénétration du marché. Les quatre stratégies
sont ainsi résumées:
S1 – Augmentation des capacités productives existantes par
une campagne publicitaire,
S2- Augmentation des capacités productives existantes par
une politique des prix,
S3 - Augmentation des capacités productives existantes par
une compagne publicitaire via les masses médias,
S4 - Augmentation des capacités productives existantes par
une propagande directe via les représentants.
L’avenir est caractérisé par trois conjonctures possibles:
* C1 - Conjoncture favorable,
* C2 – Conjoncture moyennement favorable,
* C3 – Conjoncture défavorable.
C1 C2 C3
Exemple d’illustration:
S1 2000000 1000000
Les revenus nets associés aux quatre stratégies, selon les trois conjonctures, sont présentés dans le tableau ci-dessous:
Tableau n°1- Revenus associés aux stratégies
- 1200000
S2 1400000 200000 - 400000
S3 2800000 1000000 - 1400000
S4
Utilisation des critères de sélection de stratégie:
1600000 400000 - 500000
1) Le critère de Laplace Bayes ou moyenne arithmétique
Ce critère consiste à effectuer la moyenne arithmétique simple des revenus futurs estimés pour chacune des quatre stratégies.
En matière de décision, on retient la stratégie qui offre le revenu
espéré moyen le plus élevé. La solution de l’exemple ci-dessus est
fournie dans le tableau n°2 ci-dessous:
Tableau n°2 – Matrice es résultats de l’application du critère de
choix en avenir incertain

Le critère de Laplace Bayes ou moyenne


arithmétique

S1 (2000000 + 1000000 - 1200000)/3 = 600000


S2 (1400000 + 200000 – 400000)/3 = 400000
S3 (2800000 + 1000000 – 1400000)/3 = 800000
S4 (1600000 + 400000 – 500000)/3 = 500000
La stratégie n°3 est la meilleure; car elle permet de générer
le revenu le plus élevé.

2) Le critère de Hurwiez
Cet auteur a proposé de calculer une grandeur «H» pour
chacune des quatre stratégies possibles et de choisir ensuite
la stratégie procurant la valeur la plus élevée.
La grandeur «H » est définie ainsi:
H = (1 – α) m + αM
Avec:
* M: gain maximum de la stratégie,
* m: gain minimum de la stratégie,
* α: Coefficient compris entre 0 et 1.
Le coefficient «α» traduit le degré d’optimisme du décideur:
* Lorsque α tend vers 0, le décideur est pessimiste,
* Lorsque α tend vers 1, le décideur est optimiste.
En posant α = 0,5 pour l’exemple précédent (c’est-à- dire un
tempérament moyen), ce critère nous con duit à choisir la
stratégie 3 (S3) comme le montre le calcul dans le tableau ci-
dessous:
Tableau n°3 – Résultat selon le critère de Hurwiez

H = (1 – α) m + αM
S1 (2000000 x 0,5) + (- 1200000 x 0,5) = 400000
S2 (1400000 x 0,5) + (- 400000 x 0,5) = 500000
S3 (2800000 x 0,05) + (- 1400000 x 0,5) = 700000
S4 (1600000 x 0,5) + (- 500000 x 0,5) = 550000
La stratégie (S3) est la plus intéressante; car elle permet de
générer le revenu le plus intéressant.,

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