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MODULE :

SYSTEMATIQUE DES SPERMAPHYTES


1.3/ Taxinomie
La taxinomie (du Grec, taxis: rangement et nomos : loi) est
l'étude théorique de la classification, de ses bases, de ses principes, des
méthodes et des règles. Crée par A. P. de Candolle dans sa «théorie
élémentaire de la botanique », en 1813. Elle constitue la partie la plus
importante de la systématique (ou biosystématique). On emploi plus
souvent le terme taxonomie.

1.3.1/ Rangs taxinomiques


Les rangs taxinomiques représentent les niveaux hiérarchiques de la
classification. Les principaux rangs sont : embranchement, classe, ordre,
famille, genre et espèces. Ces rangs (en gras dans le tableau sont
obligatoires dans une classification. Des sous-rangs sont ajoutés en cas de
nécessité.
Tableau 1 : Rangs et sous-rangs taxonomique et leurs
terminaisons.
Rangs Terminaisons Exempe 1 Exemple 2

Règne -bionta Plantae Plantae

Sous –Règne Tracheobionta Tracheobionta

Embranchement -phyta Magnoliophyta Magnoliophyta


Sous- -phytina
embranchement

Classe -opsida Magnoliopsida Liliopsida


Sous-classe -idae Rosidae Liliidae
Superodre -anae
Ordre -ales Fabales Liliales
Sous-ordre -ineae
Superfamille -ariae
Famille -aceae Fabaceae Liliaceae
Sous-famille -oideae Faboideae
Tribus -eae Fabeae
Sous-tribus -inae
Genre Pisum Narcissus L. 1753
Sous-genre
Espèce Pisum sativum L. 1753 Narcissus jonquilla
Sous-espèces
1.3.2/ Taxon
Un taxon désigne un groupe de plante constituant une unité systématique
d'un niveau hiérarchique donné (embranchement, classe, variété, famille,
genre, espèce, sous-espèces, variété).

4./ Systématique
Telle que définie par Simpson en 1961, la systématique est l’étude de la
diversité des organismes et des relations entre ces organismes. Elle a pour
objectif de classer les espèces et de rechercher quelles sont les phylogénies.
5./ Concept d’espèce
L’espèce est l’unité de base de la classification Botanique. Pour
reconnaitre des espèces et pouvoir les distinguer deux critères sont utilisés :
 d’une part, le critère de la ressemblance mutuelle ;
 d’autre part, le critère de l’interfécondité.
Il existe plusieurs concepts de l’espèce : Concept typologique ou essentialiste
(adopté par Linné), Concept nominaliste (adopté par Buffon et Lamark), et le
concept biologique ou populationnel.
6./ Notions d’évolution
La théorie de l’évolution, émise pour la première fois par Charles
Darwin en 1859, permet d'expliquer la diversité des formes de vie
rencontrées dans la nature et repose sur les principes suivants :
 Tous les organismes vivants dérivent d’un ancêtre commun ;
 La grande diversité des organismes vivants est le résultat de la spéciation ;
 Les caractères actuels sont transmis d’une génération à l’autre ;
 Les caractères peuvent subir une série de mutations.
L’anagenèse est la transformation d’une espèce suivant les temps
géologiques alors que la cladogenèse est la naissance de plusieurs espèces à
partir d’une espèce ancestrale.

Les processus évolutifs liés au concept de descendance avec modification


impliquent, d’une part, la variation intra-spécifique des caractères et, d’autre
part, l’action de la sélection naturelle ; ils sont à l’origine de l’anagenèse.

Les processus liés à l’isolement reproducteur sont à l’origine de la


cladogenèse.
7./ Notions de Phylogénie
La phylogénie est l'étude des relations de parentés entre différents
êtres vivants en vue de comprendre l'évolution des organismes vivants.
La phylogenèse est la reconstitution de l'histoire évolutive des lignées
à partir des liens de parenté.

1. / Arbre phylogénétique
Un arbre phylogénétique est un arbre schématique qui montre
les relations de parentés entre des groupes d'êtres vivants. Chacun des
nœuds de l'arbre représente l'ancêtre commun de ses descendants (fig. 2).
2. / Groupe monophylétique
Une lignée monophylétique doit obligatoirement inclure tous les
descendants de l'ancêtre commun (Hennig, 1966), ce qui en fait un
synonyme de holophylie.
Un groupe monophylétique sensu Hennig est donc un clade. Il
s'oppose aux groupes paraphylétiques et polyphylétiques.
3. / Groupe paraphylétique
Dans la classification des plantes, un groupe ou taxon est dit
paraphylétique lorsque qu'il regroupe un ancêtre commun avec une
partie de ses descendants.

4. / Groupe polyphylétique
Un groupe ou taxon est dit polyphylétique lorsque qu'il
regroupe des taxons en excluant leur ancêtre commun.
1.8/ Notions de cladistique
Proposé par Willi Hennig (1913-1976), entomologiste allemand,
l'analyse cladistique vise à trouver les relations de parenté par la
distinction, pour un caractère, de l'état primitif (plésiomorphe) de
l'état dérivé (apomorphe).

Les arbres produits par l’analyse cladistique - ou cladogrammes -


sont des arbres généalogiques sans ancêtre, mais où sont
représentées des ascendances, puisqu’ils montrent les relations de
parenté entre espèces.
Chapitre 2
Evolution des systèmes de classification
2.1. Classifications utilitaires
Les premières classifications des plantes sont basées sur
l’utilité des plantes (médicinales, textile, alimentaire, …). Les
classificateurs utilisent alors les noms vernaculaires sans description
aucune des plantes.
Suivirent d’autres classifications entre l’utilitaire et la
morphologie, toujours en rapport avec l’utilité médicinale des plantes
joignent d'excellentes observations botaniques à des essais thérapeutiques

Aristote (384-322 av. J.-C)


Dioscoride Padanius (20 ou 40 ap. J-C -90 ap. J-C)
Pline (23 apr. J.-C.)
Abu Ali Ibn Abdillah Ibn Sina (980-1027)
Ibn Al Baytar (1197-1248)
2.2/ Classifications artificielles
Les classifications sont basées essentiellement sur la morphologie des
plantes et sont dites artificielles car basées sur un nombre restreint de
caractères. Parmi les classifications artificielle dites prélinéenne les plus
connues et suivies il y a celle de:

Andrea Cesalpino (1519-1603)


Jean Bauhin (1511-1582)
Johnannes Rajus (1627-1705)
Pierre Magnol (1638-1715)
Joseph Piton De Tournefort (1678-1708)
, Carl Von Linné (1707-1778)
2.3/ Classifications naturelles
Après l’invention du microscope c’est le début des classifications
dites naturelles, car basées sur un nombre important de caractères
(morphologiques, anatomiques…) Les plus connues sont celles de :

Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836)


Adanson (1727-1806)
Augustin Pyrame de Candolle (1778-1841)
Tableau 2 : Classification proposée par de Candolle
2.4/ Classifications évolutives
Après la théorie de l’évolution de Darwin en 1859, c’est la fin du
fixisme et le début des classifications basées sur l’évolution des plantes.
Brongniart A. T. (1801-1876)
C’est le fondateur de la paléobotanique qui permet de retracer,
grâce à l'étude des fossiles de végétaux, les grandes étapes de
l'histoire évolutive des végétaux.

Eichler A. W. (1839-1887) propose un système de classification en


1886, qui fut universellement accepté et auquel il applique la théorie de
l’évolution, bien que pour lui le simple est primitif. Il divise les plantes en
deux groupes :
-les Cryptogames qui regroupent les plantes sans fleurs
(Thallophytes, Bryophytes et Ptéridophytes)
-les Phanérogames qui regroupent les plantes à graines et à
reproduction apparentes (Gymnospermes et Angiospermes).
2.5/ Classifications prémoléculaires

Louis Emberger (1897-1969), met en place un système basé sur six lignées
distinctes à partir des gymnospermes (polyphylétisme des
Angiospermes). Lignées appuyés par de nombreuses disciplines dont la
paléontologie.
classification basée sur la phylogénie. Dans son ouvrage «
Systema magnoliophytorum publié en 1987 il cite 533 familles.
Et dans son autre ouvrage Diversity and classification of flowering plants
(1997) 592 familles.
Il accepte quatre rangs supra-familiaux : classe, sous-classe,
superordre et ordre. Il divise les Magnolophyta en deux classes :

 Magnolopsida avec sept sous-classes

 Liliopsida avec trois sous-classes.


La Classification de Cronquist «An Integrated System of
Classification of Flowering Plants en 1981”. Les caractères utilisés par
Cronquist sont :
 nombre de cotylédons,
 nervation des feuilles,
 disposition et nombre des faisceaux vasculaires,
 cambium intra-fasciculaire,
 structure et organisation des pièces florales,
 structure de la paroi pollinique,
 organisation du système racinaire,
 caractères biochimiques (productions de métabolites secondaires
propres à certains groupes).
 enregistrements fossiles.
Classifications phylogénétiques moléculaires

Les classifications phylogénétiques moléculaires sont basées sur


la phylogénie des taxons et la comparaison des séquences d’ADN.
L’équipe de Mark Chase propose en 1989 une nouvelle
classification Cladistique des Angiospermes basée sur
l’amplification et le séquençage du gène (rbcL) de la Rubisco et les
apertures du pollen. Ils ne retiennent que les groupes monophylétiques
soit 462 familles.
D’après APG les Angiospermes sont divisés en trois grands
clades : les paleodicots qui sont polyphylétiques et qui regroupent
des lignées primitives, les monocots et les eudicots, les plus
anciens sont des Dicots, mais présentent un caractère commun
avec les Monocots (pollen monoaperturé). Il s’agit des:

 Ceratophyllales (Ceratophyllum qui vit immergé).


 Laurales (ordre des Lauriers).
 Magnoliales.
 Piperales .
 En 1998 un groupe de 26 systématiciens a proposé une
classification des Angiospermes (12 650 genres) en 462 familles en
utilisant trois gènes (ARNr, rbcL, atpB).
 En 2003 ce même groupe publie une révision de la première
classification APGII. Le résumé de cette classification est donné dans la
figure suivante.
 En 2009 dernière classification du groupe APG III (An update of the
Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of
flowering plants: APG III, Botanical Journal of the Linnean Society 161,
105–121, 2009).
a Inaperturé : pas d'apertures . b Monoporé : une aperture en forme
de pore, en position polaire . c Monosulqué : une aperture en forme
de sillon, en position polaire. d Triaperturé : trois apertures en
position équatoriale. e Tetra‐aperturé : quatre apertures en position
équatoriale . f Penta‐aperturé : cinq apertures en position
équatoriale (Acalypha hookeri – Euphorbiace).
g Pantoporé : plusieurs apertures en forme de pore, disposées de
façon asymétrique sur toute la surface du pollen. h Pantoporé :
plusieurs apertures en forme de pore (très réduites en diamètre),
disposées de façon symétrique sur toute la surface du pollen.

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