SOCIALES ET TERRITOIRES
CONCLUSION
Introduction
Le terme de gouvernance territoriale est apparu il y a plus d’un demi-siècle chez les économistes qui ont développé l’idée de corporate governance. À la fin des années 1980, le terme est importé dans les sciences politiques pour caractériser les modalités de gouvernement régissant les agglomérations.
Avec la fin de la guerre froide, le concept de gouvernance s’est substitué à celui de «gouvernabilité». Nous serons plus intéressés par le concept de gouvernance locale. Ce dernier apparaît comme une forme de régulation territoriale et d’interdépendance dynamique entre agents notamment productifs et
institutions locales. De même, la gouvernance se retrouve abordée en relations internationales à travers les notions de gouvernance mondiale et de gouvernance globale, système qui permettrait de pallier l’incapacité des États nations et des organisations internationales héritées de l’après-guerre (FMI, OCDE,
Banque mondiale…).
Nous verrons que le point commun des diverses approches réside dans la prise en compte de l’élargissement du champ des acteurs impliqués, de l’interdépendance des acteurs et des organisations tant privées que publiques dans le processus des prises de décision et de l’action et dans l’imbrication des ces
divers niveaux de pouvoir, tant infranational que transnational.
De même, la notion de gouvernance est intimement liée à un espace qu’on désigne souvent du territoire. C’est dans ce sens qu’il est impératif de définir le territoire en tant que champ d’application de la gouvernance avant d’illustrer la relation entre la gouvernance et l’approche territoriale. Cela ne va pas
sans définir la notion du territoire.
1 : Historique et étymologie de la gouvernance
L'acception du terme gouvernance reste complexe : le sens reste parfois très basique
- l'art ou la manière de gouverner, les outils de gouvernement, d'administration,
voire de gestion. C'est là son sens le plus ancien, qui n'apporte rien aux termes
classiques. On va voir que le terme a une assez longue histoire qui lui donne un sens
très différent et très construit, qui justifie pleinement son
emploi, mais à bon escient.
Selon Huynh-Quan-Suu (non daté), le verbe grec kubernân (piloter un navire ou un
char) fut utilisé pour la première fois de façon métaphorique par Platon pour
désigner le fait de gouvernerles hommes. Il a donné naissance au verbe latin
gubernare, qui revêtait les mêmes significations
et qui, par le biais de ses dérivés, dont gubernantia, a lui-même engendré de
nombreux termes dans plusieurs langues:
• Gouvernance d'entreprise
Le troisième domaine de la gouvernance est celui des stratégies de lutte contre la pauvreté
(Banque mondiale, 1989 ; World Bank, 1992). En proie à un surendettement provoqué par la
chute des cours des matières premières durant les décennies 1980-1990 et à une hausse brutale
des taux d’intérêt décidée par les États-Unis en 1979, les pays du Sud ont été contraints de
réformer leur économie pour pouvoir servir leurs créanciers (Millet et Toussaint, 2008).
• Gouvernance globale
Les
clients
Les sous-
traitants
Les
spécialistes
La notion de gouvernance permet d’organiser l’ensemble de la recherche portant sur l’action publique derrière un seul terme et de favoriser le dialogue entre les acteurs, une certaine interdisciplinarité et l’interrogation et la fécondation des terrains et des théories les uns
par les autres.
La gouvernance territoriale recouvre l'ensemble des situations de coopération non ordonnées par la hiérarchie qui correspondent à la construction, à la gestion ou à la représentation de territoires, en particulier face à leur environnement économique ou institutionnel.
La gouvernance s’imposer comme un nouveau référentiel de l’action publique parce qu’elle implique aussi bien les chercheurs que les acteurs de l’action publique et parce qu’elle se décline de façon sectorielle tout en apportant une perspective d’ensemble à l’action
conduite dans chaque secteur.
Le concept de « gouvernance territoriale » prend en considération la façon dont le niveau d'éducation, le domaine de compétences et l'espace d'action des acteurs se sont transformés, globalement accrus et formidablement complexifiés. Non seulement les acteurs locaux
sont de plus en plus impliqués, mais ils doivent développer et mettre en œuvre des stratégies, et ce dans un environnement toujours plus complexe et où ils leur faut toujours plus tenir compte de leurs interactions et des intérêts et stratégies propres de ceux-ci, ce qui se
traduit par des pratiques croissantes de négociation et de participation à la construction sociale que représente tout territoire.