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DROIT ET PRATIQUES

BANCAIRES

Pr M’Hamed AQABLI
Docteur en Droit
Enseignant Chercheur
INTRODUCTION

•Étymologie:
•D'un point de vue étymologique, la « banque » reflète
déjà une activité commerciale par excellence. En effet,
ce mot est emprunté à l'italien « banco » - le banc -
c'est-à-dire l'emplacement réservé aux commerçants
pour négocier et exercer leur activité (dans un autre
contexte, on retrouve la même racine avec le mot «
banqueroute », construit à partir de l'italien « banca
rotta » - banc rompu - car l'on rompait le banc des
commerçants en « état de cessation des paiements
INTRODUCTION

•Origines étrangères de l'activité bancaire:


•Le concept de banque naquit donc en des temps et en
des lieux où la pratique bancaire fut au moins aussi
créative qu'aujourd'hui.
•C'est, en effet, entre le XIe et le XIIIe siècle et hors de
nos frontières que les principaux instruments bancaires
ont été inventés : la lettre de change d'abord - titre de
règlement - puis, avec l'endossement - titre de crédit - la
comptabilité en parties doubles, elle-même fondement
du compte courant, cadre comptable, mais aussi
convention qui permet le virement et la compensation
INTRODUCTION
•Très bien informés les banquiers, dès
avant le XIIIe siècle, se sont spécialisés en
changeurs (experts en monnaie), en
lombards (prêteurs sur gage et négociants)
ou encore en banquiers-cambistes
généralistes que l'interdiction du prêt à
intérêt ne paraissait guère gêner et qui
deviendraient bientôt des puissances
familiales et politiques
INTRODUCTION
•Plus tard, aux XVIe et XVIIe siècles, les banques
allemandes ont inventé les dates de valeur, la
méthode hambourgeoise de calcul des agios,
•Cependant que la Banque de Venise mettait en
circulation des billets au porteur, ancêtres des billets
de banque. Surtout, les Provinces Unies ont édifié la
Banque d'Amsterdam, à qui a succédé la Banque
d'Angleterre, laquelle a amélioré l'escompte (1694),
lancé le chèque (1742), systématisé la compensation
interbancaire (1773).
INTRODUCTION
•En France, le commerce de l'argent ne
prendra véritablement son essor qu'à la fin du
XVIIIe siècle.

•Au Maroc, l'ouverture des premiers guichets


bancaires date de la deuxième moitié du
19ème siècle.
INTRODUCTION

•Avant l’indépendance:
•1802: Naissance de la première banque au Maroc, la
Banque Moses Pariente, qui s’est spécialisé dans les
opérations de change
•1860: Création de la Banque Moses Isaac Nahon qui
représentait des intérêts Espagnols et Français,
principalement le Crédit lyonnais et la Banque de Paris et
des Pays Bas
• 1880: Le Maroc commence à intéresser les Banques
Européennes qui veulent intervenir directement dans les
finances marocaines
•1907: Création de la Banque d’Etat au Maroc avec la
signature d’actes d’Algésiras, mais son pouvoir de contrôle
reste très limité.
INTRODUCTION
•L'Acte d'Algésiras, signé en 1906 par les délégués de
douze pays européens, des Etats-Unis d'Amérique et
du Maroc, a institué la Banque d'Etat du Maroc qui
sera effectivement créée, à Tanger, en 1907 sous
forme de société anonyme, dont le capital était
réparti entre les pays signataires, à l'exception des
Etats Unis. Outre les opérations à caractère
commercial, la Banque d'Etat du Maroc disposait du
privilège de l'émission de la monnaie fiduciaire sur
tout le territoire du Royaume et assumait le rôle
d'agent financier du gouvernement marocain
INTRODUCTION
•Avec l'avènement du protectorat français en 1912, de
nombreuses filiales de grandes banques commerciales
européennes, notamment françaises, de banques
d'affaires et de groupes financiers étrangers se sont
installées au Maroc.
•De même, ont vu le jour des institutions financières
marocaines remplissant des fonctions spécifiques et
intervenant dans des domaines particuliers. Il s'agit
notamment de la Caisse des Prêts Immobiliers du
Maroc, de certaines caisses spécialisées dans le
financement de l'agriculture, de la Caisse Centrale de
Garantie, de la Caisse Marocaine des Marchés et du
Crédit Populaire.  
INTRODUCTION
•L'exercice de l'activité bancaire, qui n'était régi
par aucun texte particulier, a été organisé pour
la première fois en 1943, suite à la promulgation
du dahir du 31 mars relatif à la réglementation
et à l'organisation de la profession bancaire.
•Les modalités d'application de ce dahir ont été
fixées par l'arrêté du Directeur des Finances de
la même date, puis modifiées et complétées par
les arrêtés du 15 janvier 1954, du 17 janvier et
du 16 avril 1955.
INTRODUCTION
•Ces textes ont notamment dévolu au Directeur des
Finances une compétence générale en matière de
contrôle et de réglementation des conditions d'exercice
de l'activité bancaire, ainsi que le pouvoir de sanction
des manquements constatés.   

•Pour l'accomplissement de sa mission, le Directeur des


finances était assisté par le "Comité des banques",
instance consultative chargée d'émettre des avis ou des
propositions sur toutes questions intéressant la
profession et appelant des mesures à caractère
individuel ou général.  
INTRODUCTION
•Ce dispositif institutionnel fut complété, par la mise en place du
"Comité du Crédit et du Marché Financier", organe consultatif
habilité à donner son avis au Directeur des finances, en
particulier en ce qui concerne la politique générale de crédit et
le marché financier.  

•Le champ d'application des textes susvisés qui ne concernait,


que la zone territoriale sous protectorat français, a été étendu,
par les arrêtés du 14 août 1958 et du 31 mars 1960,
respectivement à la zone sous occupation espagnole, puis à la
province de Tanger qui disposait d'un statut particulier.  
INTRODUCTION
•Au lendemain de l'indépendance du Maroc en 1956, les bases
d'un système bancaire national ont été mises en place.  

•Ainsi, la Banque du Maroc a été instituée par le dahir n° 1-59-


233 du 30 juin 1959 pour se substituer à la Banque d'Etat du
Maroc et assurer la fonction de Banque Centrale. Créée sous
forme d'établissement public doté de la personnalité civile et de
l'autonomie financière, cette institution s'est vue confier le
privilège de l'émission de la monnaie fiduciaire, ainsi que la
mission de veiller à la stabilité de la monnaie et de s'assurer du
bon fonctionnement du système bancaire. A partir de mars
1987, La dénomination de " Bank Al-Maghrib " a été substituée à
celle de " Banque du Maroc ".
INTRODUCTION
•D'autre part et afin de répondre aux objectifs de
développement et aux besoins de financement
spécifiques à des secteurs économiques jugés
prioritaires, l'Etat a procédé à la création d'organismes
financiers spécialisés et à la restructuration de certaines
institutions existantes.  

•Ainsi furent créés, en 1959, la Caisse de Dépôt et de


Gestion (CDG), le Fonds d'Equipement Communal
(FEC), la Caisse d'Epargne Nationale (CEN), la Banque
Nationale pour le Développement Economique (BNDE)
et la Banque Marocaine du Commerce Extérieur
(BMCE).  
INTRODUCTION
•L'année 1961 a vu la restructuration du Crédit Agricole
et du Crédit Populaire.  

•Enfin, le Crédit Immobilier et Hôtelier, qui a succédé en


1967 à la Caisse de Prêts Immobiliers du Maroc, a été
réorganisé conformément aux dispositions du décret
royal portant loi du 17 décembre 1968.  

•Cette période s'est caractérisée également par la


réduction du nombre des banques qui a été ramené de
69 à 26 entre 1954 et 1961, sous l'effet conjugué de la
fusion et de la disparition de certains établissements.  
INTRODUCTION

•La seconde étape importante de la mise en


place et de la consolidation du système bancaire
marocain a débuté avec la promulgation du
décret royal n° 1-67-66 du 21 avril 1967 portant
loi relatif à la profession bancaire et au crédit,
dont les principaux apports consistent en une
définition plus précise de l'activité des banques,
la délimitation des attributions des autorités de
tutelle et de surveillance et l'institution d'une
réglementation plus appropriée
INTRODUCTION
•Les dispositions du décret susvisé furent étendues au
Crédit Populaire en 1970. En 1986, les prescriptions du
titre III du décret portant loi susvisé, relatives au
contrôle du crédit et des banques, ont été étendues à la
Banque Nationale pour le Développement
Economique et au Crédit Immobilier et Hôtelier qui
ont été, par ailleurs, autorisés à recueillir des dépôts
auprès du public. La Caisse Nationale du Crédit
Agricole, quant à elle, a été habilitée, en 1987, à
financer d'autres secteurs d'activité liés notamment au
milieu rural.  
INTRODUCTION
•Enfin et en vue de promouvoir notamment les
projets d'investissement initiés par les
marocains résidant à l'étranger, il a été procédé,
en 1989, à la création de Bank Al-AMAL,
chargée en particulier d'octroyer des prêts
participatifs ou subordonnés, et de DAR AD-
DAMANE qui a pour objet de garantir, entre
autres, les prêts consentis par la première
entité.  
INTRODUCTION

Actuellement, le profession est marquée par :

Þ La coordination des trois métiers de la finance : la


banque, l’investissement et l’assurance
Þ La bancarisation généralisée voire obligatoire
Þ L’intensité de l’informatisation de l’activité bancaire
Þ Les liens privilégiés de la banque avec les institutions
boursières et le secteur des assurances
INTRODUCTION
Au Maroc, trois textes de base ont marqué l’évolution de

la profession bancaire.
Premier texte régissant la profession : Arrêté du 31 mars 1943 .

Þ En s’inspirant de la loi française du 13 juin 1941, il a


institué l’inscription obligatoire des banques sur une
liste officielle, création de normes de gestion applicables
à l’ensemble de la profession, institution d’un contrôle
en matière de distribution de crédits, mise en place d’une
instance de tutelle « le comité des banques » et d’un
organe associatif « l’organisation des banques du
Maroc » ancêtre du GPBM.
INTRODUCTION
Au Maroc, trois textes de base ont marqué l’évolution de

la profession bancaire.
Première loi bancaire après l’indépendance : décret royal du 21/04/67
Þ Ce texte qui visait la reprise en main du contrôle du système
financier par l’Etat marocain et la redéfinition des règles du jeu
pour l’ensemble de la profession, a permis :

Þ La création d’organes importants tels que le comité de crédit


du marché financier (CCMF) et le GPBM
Þ Le renforcement du dispositif de contrôle dévolu aux autorités
monétaires
INTRODUCTION
Au Maroc, trois textes de base ont marqué l’évolution de

la profession bancaire.
Le dahir du 6 juillet 1993 portant loi relative à l’exercice de l’activité
des établissements de crédit et de leur contrôle

Þ Les principaux objectifs visés sont au nombre de trois :

Þ Unification du cadre juridique (intégration des OFS & SF)


Þ Renforcement de la concertation entre les autorités
monétaires et les professionnels
Þ Protection des déposants et des emprunteurs
INTRODUCTION

L’UNIFICATION DU CADRE JURIDIQUE :


L’ancienne législation se caractérisait par :
• L’existence de divers organismes bancaires et
financiers régis par une multitude de textes,
• Le développement d’organismes de crédit.
Pour combler les insuffisances juridiques de l’ancienne loi
bancaire de 1967, le premier apport de la loi bancaire du 6
juillet 1993 réside dans l’institution d’un cadre juridique
commun applicable à tous les établissements de crédit.
INTRODUCTION

L’ELARGISSEMENT DE LA CONCERTATION :
Cette concertation va se faire dans le cadre institutionnel
prévu à cet effet par la loi et qui regroupe :
• Ministre des Finances,
• Bank Al Maghreb,
• Le Conseil National de la Monnaie et de l’Epargne,
«CNME»
• Le Comité des Etablissements de Crédit, «CEC»
• Les Organismes de représentation des établissement de
crédit.
INTRODUCTION

PROTECTION DES DEPOSANTS ET DES EMPRUNTEURS :


Un intérêt particulier a été attaché par la nouvelle loi bancaire à la
protection des déposants et des emprunteurs :

· Le droit au compte à tout citoyen,


· L’information du public par les établissements de crédits des
conditions qu’ils appliquent à leurs opérations nationales en matière
de taux d’intérêts, des commissions.
· Interdiction pour les établissements de crédit de réduire ou
d’interrompre leurs concours, sans préavis, à un client, sous peine
d’engager leur responsabilité pécuniaire, sauf si la situation du client
est irrémédiablement compromise ou si celui-ci commet une faute
grave,
INTRODUCTION

PROTECTION DES DEPOSANTS ET DES EMPRUNTEURS :


Certes Un intérêt particulier a été attaché par la nouvelle loi bancaire à
la protection des déposants et des emprunteurs :

· L’institution d’un “ fonds collectif de garantie” «FCG» destiné à


secourir les établissements de crédit en difficulté et à l’indemniser les
déposants des banques en liquidation dans la limite d’un plafond de
50.000 DH par déposant.
· L’octroi de l’agrément est lié à la présentation par l’établissement de
crédit recevant les fonds du public d’un programme d’action et son
aptitude à participer activement au développement économique et
social du pays ;
INTRODUCTION

PROTECTION DES DEPOSANTS ET DES EMPRUNTEURS :


Cet intérêt particulier a été attaché par la nouvelle loi bancaire à la
protection des déposants et des emprunteurs :

· L’interdiction à toute personne ayant reçu délégation de pouvoir de


direction du conseil d’administration d’un établissement de crédit
recevant des fonds du public, de cumuler ces fonctions avec des
fonctions de direction de toute entreprise à l’exception des sociétés de
financement ne recevant des fonds du public, des sociétés
d’investissement et de certaines sociétés de services contrôlées par
l’établissement de crédit ;
· L’obligation pour les établissements de crédit de faire auditer
régulièrement leurs comptes et leur gestion par des auditeurs externes
indépendants, agrées par le gouverneur de BAM ;
INTRODUCTION

PROTECTION DES DEPOSANTS ET DES EMPRUNTEURS :


Un intérêt particulier a été attaché par la nouvelle loi bancaire à la
protection des déposants et des emprunteurs :

· L’attribution de BAM en matière de contrôle des filiales des

établissements de crédit, ainsi par leur maison-mère et aux filiales de

celle-ci ;

· Le renforcement des sanctions pénales et l’institution des sanctions

disciplinaires, à caractère pécuniaires pouvant atteindre le cinquième

du capital ;
INTRODUCTION

PROTECTION DES DEPOSANTS ET DES EMPRUNTEURS :


Cet intérêt particulier a été attaché par la nouvelle loi bancaire à la
protection des déposants et des emprunteurs :

· L’obligation pour les dirigeants des établissements de crédit d’informer le


gouverneur de BAM de tout événement ou anomalie graves survenus dans
l’activité ou la gestion susceptibles d’en compromettre la situation financière
ou de porter atteinte au renom de la profession ;
· Pour les établissements de crédit en difficulté, le gouverneur de BAM peut
faire appel aux membres du conseil d’administration détenant au moins 5%
du capital, pour fournir l’appui financier nécessaire au redressement, de
même qu’il peut organiser le cas échéant conseil et concours financiers des
autres établissements de crédit au profit de l’établissement en difficulté.
INTRODUCTION

Définition du droit bancaire.

=> Ensemble des règles régissant l’activité bancaire et


ceux qui l’accomplissent à titre professionnel

=>Pas de théorie subjective ni objective mais les deux à


la fois : droit des opérations de banques et celui des
professionnels qui les accomplissent .
INTRODUCTION

L'objet du droit bancaire:

• Les opérations de banque

• Les établissements de crédit


INTRODUCTION

Les professionnels de la banque

La loi bancaire du 6 juillet 1993 a doté d’un

statut unique toutes les entreprises qui

concourent au commerce de l’argent en

retenant la notion large d’établissement de

crédit à qui elle définit le champ d’activité.


INTRODUCTION

(article 1 de Loi Bancaire du 6 juillet 1993)


• Est considéré comme établissement de crédit toute

personne morale qui effectue, à titre de profession

habituelle, l'une des opérations suivantes:


la réception de fonds du public;

la distribution de crédits;

la mise à la disposition de la clientèle de tous

moyens de paiement ou leur gestion.


INTRODUCTION

• Les établissements de crédit comprennent (art 10 LB) :

• les banques

• et les sociétés de financement qui se bornent à

distribuer des crédits sans collecter les dépôts et

sans gérer les moyens de paiement


INTRODUCTION

Les établissements bancaires


• On entends par un établissement bancaire au sens de
l’article 241 du Code de Commerce tout établissement de
crédit et tout organisme légalement habilité à tenir des
comptes sur lesquels des chèques peuvent être tirés et
ayant, au moment de la création du titre, des fonds à la
disposition du tireur conformément à une convention
expresse ou tacite d’après laquelle le tireur a droit de
disposer de ces fonds par chèque.
INTRODUCTION

Les sociétés de financement (art 10 LB)


• Les sociétés de financement ne peuvent effectuer, parmi les
opérations énumérées aux articles 1 à 6 de la loi bancaire,
que celles précisées dans les décisions d’agrément qui les
concernent ou, éventuellement, dans les dispositions
législatives ou réglementaires qui leur sont propres.

• Ces sociétés ne peuvent, en aucun cas, recevoir du public


des fonds à vue ou d’un terme inférieur ou égal à deux ans.
INTRODUCTION

Les opérations de banque

La définition de l’activité bancaire est posée

par les articles 1 à 7 de la loi bancaire du 6

juillet 1993
INTRODUCTION

Les opérations de banque

 la réception de fonds du public ;

 la distribution de crédits ;

 la mise à la disposition de la clientèle de tous

moyens de paiement ou leur gestion.


INTRODUCTION

Les opérations de banque

 la réception de fonds du public :

Sont considérés comme fonds reçus du public les

fonds qu’une personne recueille de tiers sous

forme de dépôt ou autrement, avec le droit d’en

disposer pour son propre compte, à charge pour

elle de les restituer. (art 2 LB du 6/7/93)


INTRODUCTION
Les opérations de banque
 Sont assimilés aux fonds reçus du public :
• les fonds déposés en compte courant, avec ou sans
préavis;
• les fonds déposés avec un terme ou devant être restitués
après un préavis ;
• les fonds versés par un déposant avec stipulation d’une
affectation spéciale, si l’entreprise qui a reçu le dépôt ne
le conserve pas en l’état ;
• les fonds dont la réception donne lieu à la délivrance, par
le dépositaire, d’un bon de caisse ou de tout billet portant
intérêt ou non.
(art 2 LB du 6/7/93)
INTRODUCTION
Les opérations de banque
 Ne sont pas considérés fonds reçus du public :
• les fonds destinés à constituer ou à augmenter le capital
social de l’entreprise ;
• les sommes laissées en compte dans une société par les
administrateurs, gérants, associés en nom ou
commanditaires et, dans les sociétés anonymes, par les
actionnaires détenant 10 % au moins du capital social ;
• les dépôts du personnel de l’entreprise lorsqu’ils ne
dépassent pas 10 % du capital social ;
• les fonds provenant de concours d’établissements de
crédit .
(art 2 LB du 6/7/93)
INTRODUCTION
Les opérations de banque

 Constitue une opération de crédit :


• tout acte par lequel une personne met ou s’oblige à

mettre, à titre onéreux, des fonds à la disposition d’une

autre personne, à charge pour celle-ci de les rembourser,

ou prend, dans l’intérêt de cette dernière, un engagement

par signature tel qu’un aval, un cautionnement ou toute

autre garantie. (art 3 LB du 6/7/93)


INTRODUCTION
Les opérations de banque

 Sont considérés comme moyens de paiement :

• tous les instruments qui, quel que soit le support ou le

procédé technique utilisé, permettent à toute personne de

transférer des fonds .

(art 4 LB du 6/7/93)
INTRODUCTION
Les opérations connexes à l’activité bancaire (art 5 & 6)
 Sont considérés comme moyens de paiement :
• les opérations de change ;
• les opérations sur or, métaux précieux et pièces de monnaie;
• le placement, la souscription, l’achat, la gestion, la garde et la
vente de valeurs mobilières ou de tout produit financier;
• le conseil et l’assistance en matière de gestion de patrimoine ;
• le conseil et l’assistance en matière de gestion financière,
l’ingénierie financière et, d’une manière générale, tous les
services destinés à faciliter la création et le développement
des entreprises;
• les opérations de location simple de biens mobiliers ou
immobiliers, pour les établissements qui effectuent, à titre
habituel, des opérations de crédit-bail.
• Les prises de participation dans des entreprises existantes ou
en création
INTRODUCTION

Le droit bancaire est à la fois le droit de la profession et

des activités bancaires

1/ En tant que droit professionnel, le droit bancaire, dont

les principales normes sont édictées par la loi bancaire

de 1993, est une branche du droit public économique.

2/ En tant que droit des activités des établissements de

crédit, le droit bancaire se rattache au droit privé


INTRODUCTION

1/ En tant que droit professionnel, le droit bancaire, est


une branche du droit public économique qui a pour
finalités d'assurer:

a) la sécurité et l'efficacité du système d'intermédiation

b) le contrôle de la croissance monétaire principalement

par des actions sur les crédits à l'économie en tant que

source de création monétaire

c) La sécurité et l'efficience du système de paiement.


INTRODUCTION

2/ En tant que droit des activités des établissements de


crédit, le droit bancaire se rattache au droit privé, droit
civil et commercial; d'où l'applicabilité, notamment, du :
 DOC qui constitue le droit commun des opérations de banque;
 Code de commerce qui régit l'activité bancaire en tant
qu'activité commerciale , et certains contrats bancaires (le
compte, le dépôt de fonds et de titres, l'ouverture de crédit, le
virement, l'escompte, le crédit bail etc...)
 et le rôle primordial que joue la pratique dans la formation des

règles de droit bancaire.


INTRODUCTION

Les moyens visant la sécurité et l'efficacité du système


d'intermédiation sont :
 la réglementation de l'accès à la profession;
 la mise en place de règles prudentielles impératives;
 l'institution de mesures protectrices des déposants et des
emprunteurs;
 la supervision permanente des établissements de crédit
 et la mise en place d'un dispositif disciplinaire et pénal pour
sanctionner les manquements aux deux normes légales et
réglementaires.
INTRODUCTION

Les mesures de contrôle de la croissance monétaire


peuvent revêtir deux formes :
 Une action directe consistant en le recours à des modes
d'intervention administrés (encadrement du crédit, emplois
obligatoires, fixation des taux d'intérêts débiteurs et créditeurs).
A noter que l'encadrement du crédit fut supprimé à partir du 1er
janvier 1991 et que les emplois obligatoires (à l'exception de la
réserve monétaire) et l'administration des taux d’intérêt ont été
progressivement abandonnés à partir de juillet 1990
 une action indirecte consistant en la régulation par les
instruments de marché
INTRODUCTION

La sécurité et l'efficience du système de paiement:

Le système de paiement s'entend de l'ensemble des

procédures et circuits interbancaires de transfert de fonds

qui permettent le dénouement monétaire des transactions

civiles et commerciales.
INTRODUCTION
Particularités des sources du droit bancaire.
Les décisions des organes directeurs de la profession :
 le pouvoir réglementaire du Ministre des finances (art 13 LB)
 le pouvoir réglementaire de BAM (dahir n° 1-59-233 du 23 hija 1378 (30 juin
1959));
La jurisprudence
 interpréter les textes et établir en dehors de tout texte le régime juridique de
certaines opérations telle pour compte courant, GAPD, lettre d'intention, crédit
documentaire…
le recours à la technique contractuelle pour organiser les relations
interbancaires.
 Le contrat devient ainsi une source de droit professionnel (Ex: convention
interbancaire sur le chèque, convention interbancaire sur le recouvrement des
valeurs déplacées, convention sur les valeurs remises à l'encaissement
égarées,…etc.
Les usages bancaires => régissent les rapports entre établissements de
crédits, et clients
INTRODUCTION
Particularités du cadre juridique :
les caractéristiques suivantes sont à signaler :
 le recours quasi-généralisé au contrat d'adhésion.
 l'aspect technique des opérations de banque qui sont souvent
des “mécanismes juridiques”,
 l'intégration de la norme internationale dans l'ordre juridique
interne
 l'évolution des technologies de l'information transforme
fondamentalement l'activité bancaire,
 Le recours à ces technologies soulève des problèmes
juridiques liés principalement au droit de la preuve et à la
sécurisation des opérations.
CADRE INSTITUTIONNEL

Principes de base de l'ordonnancement institutionnel :

1/La définition du cadre institutionnel relève des

attributions de l'organe législatif

2/Principe de la séparation des fonctions monétaire

et exécutive

3/Régime Juridique spécifique aux actes des

autorités monétaires
CADRE INSTITUTIONNEL
1/ La définition du cadre institutionnel relève des attributions de
l'organe législatif et ce, pour plusieurs raisons :
les normes introduites dérogent, pour des considérations liées à
l'ordre public économique et monétaire, au principe de la liberté
du commerce et de l'industrie.
les instances de régulation et de contrôle de la profession sont
dotées de prérogatives de puissance publique;
les organes de représentation de la profession sont investis
d'attributions consultatives et de proposition (CNME « Conseil
National de la Monnaie et de l’Epargne », le CEC « Comité des
Etablissements de Crédit, le GPBM «le Groupement Professionnel
des Banques du Maroc», l’APSF « Association Professionnelle des
Sociétés de Financement);
CADRE INSTITUTIONNEL

1/ La définition du cadre institutionnel relève des attributions de


l'organe législatif et ce, pour plusieurs raisons (Suite):

certaines règles édictées par la législation concernent des

aspects des relations entre les établissements de crédit et

leur clientèle qui, en principe, obéissent au régime de la

liberté contractuelle (droit au compte, fixation des taux

d'usure, modalités d'information de la clientèle sur les

conditions de banque, admissibilité du relevé de compte

comme moyen de preuve etc, ...).


CADRE INSTITUTIONNEL

2/ Principe de la séparation des fonctions monétaire et exécutive :

Indépendance de la Banque Centrale dans la conception et la

conduite de la politique monétaire.

Spécificité du statut de Bank AI-Maghrib en tant

qu'établissement public à régime mixte (Bank AI-Maghrib est

un établissement public à la fois administratif et à caractère

commercial).
CADRE INSTITUTIONNEL
3/ Régime Juridique des actes des autorités monétaires :
 Les actes de ces autorités ont une nature administrative. De
part leur objet, ces actes sont soit individuels soit
réglementaires.
 Les actes susvisés sont susceptibles de recours
juridictionnel devant les Tribunaux Administratifs dans le
cadre du contentieux de l'indemnisation ou de l'annulation.
 Certains actes et opérations de la Banque Centrale qui
s'analysent comme des instruments de régulation par des
techniques de marché, relèvent exclusivement du droit privé
(opérations de refinancement des banques sur le marché
monétaire et reprises de liquidités).
CADRE INSTITUTIONNEL

Architecture du cadre institutionnel :

On distingue :

1/ Les autorités de réglementation et de supervision

2/ Les instances de consultation

3/ Les organes de représentation de la profession

4/ Les professionnels
CADRE INSTITUTIONNEL
Architecture du cadre institutionnel :
Les autorités de réglementation et de supervision
a) Le Ministre des Finances
Autorité gouvernementale investie par la loi de larges attributions
administratives. Il est responsable de la définition des grandes
orientations de la politique monétaire et financière du pays;
b) Le Gouverneur de Bank Ai-Maghrib
Autorité administrative dont les compétences sont définies par les statuts
de Bank AI-Maghrib et par la loi bancaire.
Le Code de commerce l'a également doté d'attributions en matière de
paiement par chèque (fixation des indications du certificat de refus de
paiement et des modalités de collecte et de diffusion des renseignements
concernant les incidents de paiement et leurs suites).
CADRE INSTITUTIONNEL

Architecture du cadre institutionnel :

Les instances collégiales de consultation

a) Le Conseil National de la Monnaie et de l'Epargne «

CNME »

b) Le Comité des Etablissements de Crédit « CEC »

c) La Commission de Discipline des Etablissements de

Crédit « CDEC »
CADRE INSTITUTIONNEL

Architecture du cadre institutionnel :

Les instances de consultation

a) Le Conseil National de la Monnaie et de l'Epargne


Il a une fonction consultative. Présidé par le Ministre des Finances
ou en cas d'empêchement de celui-ci, par le Gouverneur de
Bank AI-Maghrib, le CNME se réunit au moins deux fois par an
pour débattre de toute question intéressant les orientations et
les instruments de la politique monétaire, ainsi que les
conditions générales de fonctionnement des établissements de
crédit
CADRE INSTITUTIONNEL

Architecture du cadre institutionnel :

Les instances de consultation

a) Le Conseil National de la Monnaie et de l'Epargne


Sa composition et son fonctionnement sont fixés par décret. Il se
compose actuellement de 29 membres permanents :
• 6 représentants de l’Etat
• 13 représentants des établissements de crédit,
• 9 membres des activités économiques, sociales et financières
• 1 représentant des collectivités locales
CADRE INSTITUTIONNEL

Architecture du cadre institutionnel :

Les instances de consultation

b) Le Comité des Etablissements de Crédit


Présidé par le Gouverneur de Bank AI-Maghrib, le CEC comprend
deux représentants du Ministre des Finances, un représentant
de BAM et quatre représentants des associations
professionnelles des établissements de crédit.
Le CEC donne son avis sur toutes les questions intéressant
l'activité de ces établissements (octroi et retrait de l'agrément,
les conditions de publication des comptes etc ...)
CADRE INSTITUTIONNEL
Architecture du cadre institutionnel :
Les instances de consultation
c) La Commission de Discipline des Etablissements de
Crédit
Présidé par le vice gouverneur ou le DG de Bank AI-Maghrib, cette
commission est constituée d'un magistrat, de deux
représentants du Ministre des Finances et d'un représentant de
l'Institut d'Emission.
La Commission est chargée de l'instruction des dossiers
disciplinaires. Elle propose les sanctions susceptibles d'être
prononcées à l'encontre des établissements de crédit.
CADRE INSTITUTIONNEL
Architecture du cadre institutionnel :
Les organes de représentation
GPBM & APSF
Les statuts de ces associations doivent êtres approuvés par le ministère
des finances après avis conforme du CEC;
Elles ont quatre missions essentielles :
• Défendre les intérêts de la profession
• Représenter la profession auprès des pouvoirs publics ou tout
organisme national ou international
• Veiller à l’observation de la loi bancaire et des textes pris pour son
application
• Étudier des questions intéressant l’amélioration de l’exercice de la
profession
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Architecture du cadre institutionnel :

Les professionnels

a) Les établissements de crédit

b) Les Compagnies financières.

c) Les intermédiaires en opérations effectuées par les

établissements de crédit
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Architecture du cadre institutionnel :
Les professionnels
a) Les établissements de crédit
Est considéré comme établissement de crédit toute personne
morale qui effectue, à titre de profession habituelle, l'une des
opérations suivantes:
la réception de fonds du public;
la distribution de crédits;
la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de
paiement ou leur gestion.
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Architecture du cadre institutionnel :
Les professionnels
Les établissements bancaires
• On entend par un établissement bancaire au sens de
l’article 241 du Code de Commerce tout établissement de
crédit et tout organisme légalement habilité à tenir des
comptes sur lesquels des chèques peuvent être tirés et
ayant, au moment de la création du titre, des fonds à la
disposition du tireur conformément à une convention
expresse ou tacite d’après laquelle le tireur a droit de
disposer de ces fonds par chèque.
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Architecture du cadre institutionnel :
Les professionnels
Les sociétés de financement (art 10 LB)
• Les sociétés de financement ne peuvent effectuer, parmi les
opérations énumérées aux articles 1 à 6 du présent dahir,
que celles précisées dans les décisions d’agrément qui les
concernent ou, éventuellement, dans les dispositions
législatives ou réglementaires qui leur sont propres. En
outre, ces sociétés ne peuvent, en aucun cas, recevoir du
public des fonds à vue ou d’un terme inférieur ou égal à
deux ans.
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Architecture du cadre institutionnel :

Les professionnels

b) Les Compagnies financières (art 92 LB).

II s'agit de sociétés qui ont pour activité principale de prendre

et de gérer des participations et qui contrôlent, soit

directement, soit indirectement, plusieurs établissements de

crédit dont au moins un recevant des fonds du public


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Architecture du cadre institutionnel :

Les professionnels

b) Les Compagnies financières.


 II s'agit de sociétés qui ont pour activité principale de

prendre et de gérer des participations et qui contrôlent,

soit directement, soit indirectement, plusieurs

établissements de crédit dont au moins un recevant des

fonds du public.
 Ces compagnies sont soumises à la déclaration

d'existence et au contrôle prudentiel consolidé


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Architecture du cadre institutionnel :

Les professionnels

c) Les intermédiaires en opérations effectuées par les

établissements de crédit (art 96 LB)


l'intermédiaire en opérations bancaires s'entend de toute

personne qui, à titre de profession habituelle, met en rapport

un établissement de crédit et un client intéressé à la

conclusion d'une opération de banque.


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Architecture du cadre institutionnel :
Ne sont pas soumis à la loi bancaire :
• Bank Al-Maghrib, la Trésorerie Générale du Royaume, le service de comptes
courants et de chèques postaux, le service de mandats postaux, la Caisse de Dépôt
et de Gestion et la Caisse Centrale de Garantie ;
• les banques et les sociétés holding soumises à la législation relative aux places
financières off shore ;
• les entreprises régies par la législation relative à l’assurance et à la réassurance ;
• les organismes à but non lucratif qui, dans le cadre de leur mission et pour des
motifs d’ordre social, accordent sur leurs ressources propres, des prêts à des
conditions préférentielles aux personnes qui peuvent en bénéficier en vertu des
statuts de ces organismes ;
• les entreprises qui consentent des avances sur salaires ou des prêts à leurs salariés
pour des motifs d’ordre social.

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