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SIGNALISATION ET RÉSEAUX INTELLIGENTS

Thème :
Architecture et évolution du réseau RTC
INTRODUCTION
• Le réseau téléphonique commuté (RTC) ou réseau téléphonique commuté
public (RTCP) (en anglais, public switched telephone network ou PSTN) est le réseau
historique des téléphones fixes, dans lequel un poste d'abonné est relié à un 
commutateur téléphonique du réseau public par une paire de fils alimentée en batterie
centrale intégrale (la boucle locale). Les commutateurs téléphoniques sont eux-mêmes reliés
entre eux par des liens offrant un débit de 2 Mb/s, ce sont les blocs primaires numériques
 (BPN) ou par des liaisons optiques PDH ou SDH plus performantes. Il ne faut pas
confondre un commutateur téléphonique avec un centre ou central téléphonique qui est le
bâtiment abritant un ou plusieurs commutateurs téléphoniques.
I- HISTORIQUE
• En 1876 Alexander Graham Bell  développe les bases du téléphone analogique1.
• Au tout début, les communications sont établies par des opérateurs et des opératrices , grâce à
un système de cordons souples munis de fiches et de tableaux d'arrivée et de départ d'abonnés.
Puis vinrent les systèmes de commutations  automatiques, qui n'ont cessé d'être améliorés :
d'abord électromécaniques, puis électroniques, ils sont désormais numériques et totalement pilotés
par informatique. Almon Strowger invente, puis brevete, en 1891, le premier commutateur
automatique et le cadran de numérotation à dix chiffres permettant d'établir, sans l'aide
d'opérateurs humains, une liaison entre deux abonnés d'un central téléphonique. Les premiers
commutateurs sont installés aux États-Unis à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
• De l'origine (années 1880) jusqu'à la fin des années 1980, il existait une continuité électrique
entre les deux abonnés : un circuit électrique physique, temporaire, est établi entre les deux
téléphones (sauf pour les communications à très longue distance) en traversant d'autant plus
de standards qu'il y a de distance à parcourir.

• Pour les liaisons entre centraux, d'encombrants câbles multipaires, puis les câbles coaxiaux
 numériques, sont désormais remplacés par des faisceaux de fibre optique.

• Cette dernière permet des débits beaucoup plus élevés, sorte d'autoroute qui profite aux
technologies numériques d'information et de communication.
• Pour établir une communication point à point, l'abonné compose un numéro pour que les
commutateurs des centraux relient l'appelant à l'appelé. Le commutateur réserve un canal de
communication pour toute la durée de la communication entre les abonnés reliés.

• Les premiers systèmes de commutation comprenaient quelques dizaines de prises d'abonnés, les
commutateurs électromécaniques ainsi que les commutateurs électroniques et informatiques actuels
peuvent gérer plusieurs milliers d'abonnés (jusqu'à 100 000 par cœur de chaîne pour les plus
modernes), sachant qu'en moyenne, seule une fraction d'entre eux seront en communication
simultanément.

• Les transmissions numériques avec « modems RTC homologués » sont permises, mais le réseau RTC
« analogique », est peu approprié pour le transfert de données numériques, le débit binaire maximal
dépassant difficilement 56 kbit/s2.
II- ÉVOLUTIONS RÉCENTES
• Beaucoup de lignes terminales entre l'abonné et le central (la boucle locale) sont
suffisamment courtes, pour pouvoir accueillir des transmissions numériques de débit plus
important (jusqu'à 100 Mbit/s en 2018 en France), dites « xDSL ». Les modems ADSL ou 
VDSL connectés au central par des liaisons totalement numériques sont gérés par des
commutateurs et routeurs numériques. Cependant, les services xDSL comme l'ADSL ou le
SDSL ne sont pas pris en charge directement par le commutateur téléphonique de
rattachement de l'abonné, mais par des équipements intercalés dans la ligne téléphonique
 entre le poste téléphonique de l'abonné et son commutateur téléphonique de rattachement :
les baies DSLAM. Cet équipement est en général localisé dans les murs du 
central téléphonique, à proximité du commutateur téléphonique, mais peut aussi être placé
dans un petit bâtiment séparé, à mi-chemin entre le centre téléphonique et l'abonné (les NRA
), afin d'augmenter la portée de la distribution des services xDSL.
• Les liaisons entre terminaux mobiles et commutateurs, bien que numériques, sont parfois moins
fiables (réseaux mobiles 2G, 3G et 4G) car elles peuvent subir des perturbations à cause des
technologies radioélectriques utilisées pour transmettre le signal radio dans l'atmosphère.

• La France a prévu de fermer son réseau de téléphonie de type RTC pour le remplacer par un réseau IP
et ADSL, et par de la téléphonie sur IP (VoIP)3. Orange (ex France Télécom) a mis en place un plan
de fermeture du RTC. Il ne sera plus possible de commander de nouvelles lignes analogiques
dès novembre 2018 et de lignes Numéris dès fin 2019.

• L’ensemble des services Numéris et analogiques seront progressivement dé-commissionnés à


compter de 2022. Ce plan reste à préciser, notamment pour certains services spécifiques comme les
lignes d’alarme, d’ascenseur, etc.4.
• Cet abandon de la transmission analogique sur le Réseau téléphonique est motivé par la
réduction de l'offre de pièces de rechange en cas de panne5.
• En 2018, en France, ce changement de technologie concerne 9,4 millions d'abonnés selon les
chiffres d’Orange5.

• A partir de 2023, en France, Orange coupera son réseau téléphonique zones géographiques
par zones géographiques5.

• D'après Delphine Gény-Stephann, secrétaire d’État auprès du ministre de


l’Économie, « L’État est le garant de ce service afin que chaque Français ait accès à un
service téléphonique de qualité à un prix raisonnable, Néanmoins, rien n’oblige à ce que ce
service utilise la technologie RTC, Orange est libre d’utiliser la technologie de son choix »5.
• Le service sera remplacé, en France, par la technologie de la voix sur IP

• En 2018, 70% des sociétés françaises continuent l’utilisation du réseau RTC, notamment pour des
applications d'ascenseurs, de terminaux de paiement, de systèmes d’alarme ou de fax6.

• La ville de Toulouse est l'une des premières dont le pourtour sera affecté, touchant des communes
comme Le Muretain Agglo, le Sicoval, Auterive, Nailloux, etc.7,8.

• Avec les nouvelles solutions, le téléphone ne sera plus autoalimenté en énergie, et son fonctionnement
dépendra donc du taux de disponibilité du service électrique local9.
III-DIGITAL SUBSCRIBER LINE (DSL)

• Le terme Digital subscriber line, DSL ou encore xDSL (signifiant « ligne d'accès numérique1 » ou


« ligne numérique d'abonné1 ») renvoie à l'ensemble des techniques mises en place pour un transport
numérique de l'information sur une ligne de raccordement filaire téléphonique ou liaisons
spécialisées2.
A- PRINCIPE

Il s’agit d’un mode d’exploitation étendu de lignes en cuivre existantes partant du principe


suivant : une ligne téléphonique permet de véhiculer des ondes comprises dans une certaine plage
de fréquences ; or la voix n’utilise qu’une partie très restreinte de cette plage (côté fréquences
basses), et il est même possible de la réduire encore sans gêner la qualité vocale perçue. L’idée est
donc de mettre à profit la partie non utilisée du spectre (côté fréquences hautes de la plage) pour
transporter des données.
B –TYPES

On distingue divers types de DSL comme l’ADSL et le SDSL. A pour Asymmetrical et S


pour Symmetrical, ce préfixe décrit le rapport entre bande passante ascendante (de l’utilisateur vers le
réseau, upload) et bande passante descendante (du réseau vers l’utilisateur, download). L’ADSL a
un upload beaucoup plus faible que le download, tandis que pour le SDSL les deux bandes passantes
sont égales. Le mode ADSL convient donc bien pour un utilisateur du web : une requête courte et
légère (ligne frappée ou cliquée) entraînant en retour une réponse beaucoup plus lourde (page web
avec texte, images, sons...). Le mode SDSL permet d’envisager la création d’un serveur web ou
l’interconnexion de deux sites d'une entreprise, il permet aussi des services d’émulation de liaison
louée.
C- FAMILLE

• Il existe plusieurs normes de la famille xDSL3 :

• IDSL (ISDN Digital Subscriber Line), variante orientée données de l’ISDN ;

• ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line), intéressante quand on reçoit davantage que l’on
émet ;

• ADSL 2+ amélioration de l'ADSL

• ReADSL 2 (Reach Extended Digital Subscriber Line), permet d’augmenter la portée de


l’ADSL ;

• HDSL (high-data-rate digital subscriber line) ;


• RADSL (Rate Adaptive Digital Subscriber Line) ;

• SDSL (symmetric digital subscriber line), version standardisée de HDSL ;

• VDSL (Very high speed Digital Subscriber Line) ;

• VDSL2 : amélioration du VDSL


G.SHDSL (Remplacement standardisé ITU-T pour les premières versions propriétaires de SDSL) ;

• G-Lite (ADSL à bas débit ne nécessitant pas de filtres (filters)) ;

• DSM (Dynamic Spectrum Management), concurrent du VDSL.

• SHDSL (Single-pair High-speed Digital Subscriber Line), pour les grandes distances

• G.fast pour du haut débit sur courtes distances (en partie terminale de raccordement optique, type
fibre jusqu’à l’immeuble ou au sous-répartiteur)
D-
DÉPLOIEMENT

Lors de la mise en place des techniques xDSL (principalement l’ADSL), plusieurs


problèmes se sont posés. Le premier était, en France, la présence d'un module d'essai (ou
module RC) côté client, afin de présenter aux essais de ligne une impédance finale
caractéristique (garantissant ainsi la continuité de la ligne jusqu'au domicile du client). Il est
recommandé de vérifier le modèle de ce filtre lors de la mise en service d’une ligne ADSL, les
anciens modèles « 3 pattes » étant à bannir. Un autre problème provient de la structure des
câbles utilisés qui sont assez sensibles au bruit. De nouveaux câbles à paire torsadée (et non
plus parallèle) 5/99 et 299 ont fait leur apparition, ils ne concernent que les tout derniers
mètres de la ligne, l'essentiel du réseau étant composé de câble « série 88 » quartés (torsades
de 4 fils).
Les progrès des équipements ont permis d'augmenter la portée, l'affaiblissement maximal
passant de 60 dB (environ 6 km suivant le calibre des câbles) à 70 dB (78 dB pour le Re
-ADSL) soit 98,3 % de la population.

En France, le raccordement final des abonnés, entre central téléphonique et domicile (la 
boucle locale) était, jusqu’au 1er janvier 2001, un monopole de France Telecom. La fin de ce
monopole a permis aux sociétés concurrentes de mettre en place leurs propres équipements 
DSLAM à côté de ceux de France Telecom, leur garantissant la maîtrise des flux et des
services et permettant à leurs clients d'éviter de souscrire un abonnement auprès de France
Telecom - c’est le dégroupage.
III- FTTX

• Le FTTx (fibre to the…) consiste à amener la fibre optique au plus près de l'utilisateur, afin d'augmenter la
qualité de service (en particulier le débit) dont celui-ci pourra bénéficier. On parle également parfois de
FITL, pour Fibre in the loop (fibre dans la boucle, sous-entendu locale).
• Souvent, quand on parle de raccordement des utilisateurs à la fibre optique, il s'agit dans les faits d'un
rapprochement du réseau de fibres optiques au client via une paire de cuivre (opérateurs télécom) ou d'un
câble coaxial (câblo-opérateur).
• Le débit fourni via une fibre optique est indépendant de la distance, alors que le débit fourni via les derniers
mètres (ou hectomètres) de cuivre dépend de la longueur de la paire de cuivre (affaiblissement du signal).
• En pratique, si la longueur de cuivre résiduelle est inférieure à 1 km, le client peut bénéficier du très haut
débit.
• Les opérateurs de télécommunication tentent donc de raccourcir le plus possible la paire de cuivre existante
qui raccorde leurs clients à leur réseau.
• Le choix de la longueur optimale résiduelle du fil de cuivre est guidé, entre autres, par les considérations
suivantes :
• Besoins du marché ;
• Concurrence ;
• CAPEX (montant des investissements). La réutilisation du cuivre existant est primordiale
pour l'opérateur historique. Pour le challenger, la maîtrise de son réseau est un critère
important ;
• OPEX (frais de fonctionnement tendant à limiter le nombre de sites techniques dans le
réseau).
• Différents sigles utilisés et architecture correspondante :
• FTTN : Fibre to the neighbourhood (Fibre jusqu'au quartier)
• FTTC : Fibre to the curb (Fibre jusqu'au trottoir)
• FTTS : Fibre to the street (Fibre jusqu'à la rue - bâtiment)
• FTTN : Fibre to the node (Fibre jusqu'au répartiteur)
• FTTB : Fibre to the building (Fibre jusqu'au bâtiment)
• FTTCab : Fibre to the cab (Fibre jusqu'au sous-répartiteur)
FTTP : Fibre to the premises (Fibre jusqu'aux locaux - entreprises)

• FTTH : Fibre to the home (Fibre jusqu'au domicile)

• FTTE : Fibre to the enterprise (Fibre pour les entreprises)

• FTTO : Fibre to the office (Fibre jusqu'au bureau - entreprises)

• FTTLA : Fibre to the last amplifier (Fibre jusqu'au dernier amplificateur)


FTTN (FIBRE TO THE NODE)

• Technologie de déploiement des réseaux haut-débit consistant à équiper les armoires des sous-


répartiteurs (SR), voire des points de concentration (PC) en colonne technique d'immeubles
d'équipements actifs haut-débit (DSLAM).
• Cette technologie est utilisée par la plupart des opérateurs mondiaux, lorsqu'il s'agit d'améliorer la
desserte haut-débit de réseaux existants, car :
• Elle réutilise la paire de cuivre du dernier kilomètre diminuant de façon considérable la quantité de
génie civil nécessaire,
• Elle permet d'augmenter considérablement le débit fourni, par rapport à une bouche locale 100%
cuivre, en réduisant la longueur du fil de cuivre reliant le client à la fibre, 50 Mbit/s en VDSL2
 jusqu'à 500 mètres, 100 Mbit/s jusqu'à 100 mètres, voire 500 Mbit/s en G.fast,
• Elle permet un déploiement des réseaux beaucoup plus rapide,
• L'investissement total pour l'opérateur est compris entre 1⁄4 et 1⁄10 du FTTH (à cause du génie civil),
s'il réutilise le cuivre existant. En effet, le génie civil représenterait 50 % de l'investissement FTTH
par abonné1. De plus cette solution dispense d’intervenir chez les abonnés. L'économie est
inversement proportionnelle à la densité de population.
• En France, l'ouverture à la concurrence des SR était un préalable au déploiement de cette
technologie. L'amendement Leroy de la loi de modernisation de l'économie (Article 29 bis A)
libéralise complètement le marché de la sous-boucle locale.
• En France, environ 40 % des lignes téléphoniques sont limitées à un débit inférieur à 8 Mbit/s2. La
technologie FTTC commence donc à être considérée sérieusement, compte tenu des coûts, et
surtout des délais de déploiement du FTTH, annoncés par les trois opérateurs dominants.
• Autant on dispose de bonnes informations sur les longueurs des fils de cuivre raccordant les foyers
français3, autant on n'a pas d'information fiable sur la répartition des longueurs de cuivres jusqu'aux
SR, qui permettrait d'estimer les débits accessibles sur la France, via des déploiements FTTC.
• Un autre facteur limitant le déploiement de cette technologie est le coût de l'abonnement qui est, en
France, indépendant du débit réel fourni au client (entre 0,5 et 20 Mbits). Les opérateurs sont donc
peu incités à améliorer le débit des clients via le FTTC, alors qu'ils espèrent augmenter le prix de
l'abonnement via le FTTH.
FTTH (FIBRE TO THE HOME)

• Technologie de déploiement des réseaux très haut-débit consistant à équiper les foyers


des particuliers en appartement ou en maison individuelle.
• Le FTTH a pour principe de relier directement le client particulier aux infrastructures de
l'opérateur par le biais d'une fibre partagée (GPON) ou dédiée au client.
• Cette technologie présente les avantages et les inconvénients suivants :
• Avantages :
• Les débits de téléchargement (en émission et réception) proposés sont largement supérieurs à
ceux de l'ADSL
• La latence est considérablement réduite.
• Les possibilités de saturation de la connexion en heures de pointe sont quasiment
nulles.
• Inconvénients :
• Le déploiement du FTTH est extrêmement onéreux et nécessite énormément de
travaux de génie civil, surtout dans les zones rurales et à faible densité de
population.

• Le déploiement du FTTH est lourd pour les opérateurs car il nécessite de nombreux
investissements et d'accords et partenariats avec des communes, régions etc.
CONCLUSION

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