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Master: Economie et Evaluation des Politiques Publiques

Module: Introduction à l’Evaluation des Politiques Publiques

Evaluation de l’efficacité de
l’hydroxychloroquine
contre la Covid 19
Encadré par: Pr M Azzeddine DAIF
Réalisé par: Mohammed FAKHRI
PLAN

 Introduction
 Définition de l’hydroxychloroquine et ses prescriptions
 Etudes d’évaluation portant sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine contre
la Covid 19
 Etudes in virtro sur l’animal;
 Principales études cliniques.
 Conclusion
INTRODUCTION
 C'est un vieux médicament bien connu, utilisé contre le paludisme ou le lupus. Mais depuis le début de la pandémie de Covid-19,
l'hydroxychloroquine est devenue le sujet de débats enflammés au sein de la communauté scientifique, dans les médias et sur les réseaux
sociaux.
 L’hydroxychloroquine est-elle efficace pour traiter des patients atteints de la Covid-19 ? La question mobilise la plusieurs études à travers
le monde.
 Afin d’apporter des éléments de réponse à cette problématique, nous proposons d’emblée une définition de l’hydrochloroquine et de ses
prescriptions thérapeutiques. Nous nous attarderons ensuite à présenter les divers études réalisées dans la perspective d’évaluer son
efficacité contre la Covid 19 notamment les études en laboratoire sur l’animal et les essais cliniques sur l’homme.
DEFINITION DE L’HYDROXYCHLOROQUINE
ET SES PRESCRIPTIONS

 L’hydroxychloroquine, est un dérivé de la chloroquine. Elle est considérée comme deux à trois
fois moins toxique et mieux toléré que la chloroquine.
 Son autorisation de mise sur le marché indique qu’il peut être prescrit dans le traitement de la
polyarthrite rhumatoïde, du lupus érythémateux disséminé, ou en prévention de l’allergie solaire.
À l’heure actuelle, l’hydroxychloroquine est préférée à la chloroquine dans ces trois indications.
 Pour encadrer la prescription d’hydroxychloroquine en dehors du cadre des essais cliniques de la
Covid 19, un décret a été publié autorisant sa délivrance de façon exceptionnelle, « pour les
patients atteints de pneumonie nécessitant une assistance respiratoire ou d'une défaillance
d'organe », et en cas de pneumonie grave (oxygéno-requérante), après discussion, au cas par cas
et à défaut de l’association entre lopinavir et ritonavir, deux antiviraux.
 Cette prescription doit être une décision collégiale partagée avec l’ensemble de l’équipe
médicale qui suit le patient à l’hôpital et conforme aux recommandations nationales actuelles
ETUDES D’EVALUATION PORTANT SUR
L’EFFICACITE DE L’HYDROXYCHLOROQUINE
CONTRE LA COVID 19
 1. Etudes en laboratoire ou chez l'animal
 In vitro, ou en laboratoire, l’hydrochloroquine a montré une acticité sur les cellules infectées
par le coronavirus. Les résultats des études sur des cellules rénales de singe, ont ouvert
des perspectives encourageantes mais n’ont pas prouvé que l’hydrochloroquine est efficace
pour l prise en charge des patients.
 L’étude portée sur les cellules humaines pulmonaires et rénales, publiée au début juillet
2020 dans Nature a prouvé que l’hydroxychloroquine a inhibé l’entrée du virus dans les
cellules rénales Vero ne possédant pas le gène TMPRSS2. Or, elle ne bloque pas son
entrée dans les cellules pulmonaires possédant ce gène.
 La même revue a publié fin juillet, une autre étude sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine
chez le macaque au préalable infecté par le SARS-CoV-2. Aucune activité antivirale ni
aucune efficacité clinique du traitement par hydroxychloroquine n’a été démontré et ce quel
que soit le moment d’introduction du traitement dans le stade de la maladie, et malgré des
concentrations plasmatiques élevée d’hydroxychloroquine. Ces résultats sont cohérents
avec les résultats obtenus chez l’homme.
 2. Principales études cliniques sur l’hydroxychloroquine:

 Les études françaises:


 Les essais cliniques ont commencé en France mi-mars 2020. Les premières données portant sur un nombre limité de patient
et sans comparateur n’ont pas abouti à un bénéfice. Une autre étude française publiée en 14 mai 2020 a recueilli les donnée
de 84 patients traités par l’hydrochloroquine dans 4 hôpitaux et les a comparées à un groupe comparateurs de 89 patient
n’ayant pas reçu ce traitement. Cette étude ne montre pas de différence entre les groupes quant au risque de passage e
soins intensifs ou de décès. Environ 10% des patients traités par hydroxychloroquine ont dû interrompre le traitement à caus
d’effets indésirables cardiaques.
 L’étude américaine du 14 mai 2020:
 Le 14 mai 2020, sur le même principe (comparaison sans tirage au sort), une étude américaine menée chez des patient
hospitalisés n'a pas montré de bénéfice clinique, mais a décrit une augmentation de la mortalité chez les patients traités pa
hydroxychloroquine par rapport à ceux n'ayant pas reçu d'hydroxychloroquine.
 L’étude chinoise du 14 mai 2020:
 Une étude chinoise a intégré un groupe contrôle (comparateur), avec tirage au sort pour déterminer qui reço
l’hydroxychloroquine et qui ne la reçoit pas, a inclus 75 patients hospitalisés pour une infection COVID-19 dans chaqu
groupe. Les résultats ne montrent pas de différence significative entre les groupes concernant la proportion de patient
porteurs du virus à 28 jours (résultat principal) ou la disparition des symptômes (résultat secondaire).
 Chez les patients ayant reçu de l’hydroxychloroquine, 30% ont présenté des effets indésirables. L’évènement le plus rapport
est la diarrhée (10% des patients). Chez deux patients, le traitement par hydroxychloroquine a été interrompu après la surven
d’un effet indésirable (l’un pour trouble de la vision, l’autre pour pharyngalgie nécessitant une ré-hospitalisation)
 L’essai Solidarity conduit par l'OMS le 15 octobre 2020:
Cette étude conclue que l’hydroxychloroquine n’est pas associé à une réduction de la mortalité. Au total, 954 patients ont reçu
de l’hydroxychloroquine. Les ratios de taux de moralité entre les patients ayant reçu de l’hydroxychlorquine et les patients ayant
reçu les soins standards sont les suivants : RR=1,19 (0,89-1,59, p=0. 23 ; 104/947 (bras hydroxychloroquine) contre 84/906
(bras contrôle). Le recours à l’hydroxychloroquine n’a pas réduit le début de la ventilation, ni la durée d’hospitalisation.
 L’étude ORCHID le 9 novembre 2020:
 Le 9 novembre, les résultats de l’étude ORCHID ont été publiés dans le JAMA (Self et al., JAMA 2020) : étude
multicentrique dans 34 hôpitaux aux Etats-Unis, en aveugle, contre placebo, dans une population de patients testés positifs
au SARS-CoV2 par PCR et nécessitant une hospitalisation. Le but était d’évaluer le statut clinique à 14 jours après
randomisation selon une échelle allant de 1 (décès) à 7 (sortie d’hospitalisation et capable de mener des activités de la vie
quotidienne normalement). Parmi 479 patients, le statut clinique à 14 jours n’était pas différent chez les patients traités par
hydroxychloroquine de ceux recevant le placebo. Il n’existe pas non plus de différence significative sur la mortalité à 28 jours
dans les deux groupes (10,4% dans le groupe traité par hydroxychloroquine et 10.6% dans le groupe contrôle). Concernant
les effets indésirables, à 5 jours après la randomisation, 50 effets indésirables dont 30 graves sont apparus dont 18 parmi 14
patients dans le groupe traité par hydroxychloroquine et 12 parmi 11 patients du groupe contrôle. Cependant les effets
indésirables graves ont été classés par les auteurs comme « probablement sans lien avec l’étude » ou «non liée à l’étude ».
 L’étude multicentrique à Taiwan le 2 décembre 2020:
 Cette étude a été réalisée dans 11 centres à Taiwan, chez des patients présentant une forme d’infection à la covid-19 de
faible à modérée et traités par hydroxychloroquine à la posologie 400mg x 2/jour à J1 puis 200mg x1/jour de J2 à J7. D’une
part étude prospective sur 33 patients traités par hydroxychloroquine versus 12 patients traités selon les « soins standards »
et d’autre part étude rétrospective selon les mêmes modalités chez 28 patients traités par hydroxychloroquine et 9 patients
selon les « soins standards ». Le critère de jugement principal était le temps de négativation de la PCR jusqu’à une limite de
14 jours, les auteurs n’ont pas retrouvé de différence significative entre les 2 groupes : 5 jours pour l’hydroxychloroquine
versus 10 pour le groupe contrôle avec un p=0.40. A J14, on ne retrouve pas non plus de différence significative entre les 2
groupes sur le taux de négativation de la PCR : 81% dans le groupe traité versus 75% dans le groupe contrôle (p=0.70).
Aucun effet indésirable grave n’a été rapporté pendant l’étude.
CONCLUSION
• A l’heure actuelle, les données disponibles concluent que l’hydroxychloroquine n’est pas associée à une réduction de
la mortalité à 28 jours, de l’aggravation de la maladie, ni à une amélioration des symptômes. En revanche, elle
pourrait augmenter la durée d’hospitalisation, le risque de recours à la ventilation mécanique invasive, ainsi que le risque de
survenue d’effets indésirables liés au traitement
• Les données disponibles suggèrent également que la chloroquine ou l’hydroxychloroquine utilisées en association
avec l’azithromycine ne sont pas cliniquement efficaces pour traiter le COVID-19, ni pour prévenir l’infection chez les
sujets à risque.
• Concernant l’hydroxychloroquine en utilisation seule, plus de 300 études ont vu le jour, mais seulement 35 essais étaient
randomisés et contrôlés. Parmi eux, 9 seulement portent sur un effectif de plus de 100 patients
• En l’absence de bénéfice démontré à ce jour, il ne faut pas exposer inutilement les patients à un sur-risque
d'évènements indésirables, notamment cardiaques, décrits avec ces médicaments chez les patients atteints de COVID-
19.

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