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“What determines the growth rate of the economy over the

long run and what can policy measures do to a


affect it?"

Chap. 1. Phénomène de la croissance


Université Mohammed V-Rabat
E. EZZAHID
2017-2018
Plan
1. Croissance de quoi?
2. Taux de croissance
3. Fonction de production
4. Faits stylisés de la croissance
5. Les modèles de croissance
6. Le modèle de Harrod-Domar
7. La comptabilité de la croissance
1. Croissance de quoi?

La Macroéconomie
étudie

 phénomènes
 Phénomènes de
de court terme
long terme
 Fluctuations
 croissance
 Politiques
 Politiques
conjoncturelles
structurelles
(fiscalité,
(investissement,
dépenses
capital humain,
publiques, taux
innovationn …)
d’intérêt, …)
1. Croissance de quoi?
•  Dans les économies modernes, le PIB est utilisé comme mesure de la richesse
créée.
 Par croissance, on entend une augmentation continue et durable du PIB réel.
 On se focalise sur le taux de croissance du PIB par tête. Il mesure
l’enrichissement individuel moyen:
 Le phénomène de croissance dans le monde est récent. Ce n’est que depuis
deux siècles qu’une croissance continue à été observée dans le monde; au début
en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique, après au Japon et ensuite, au
lendemain de la deuxième guerre mondiale, dans de nouveaux pays.
 La croissance est importante car il permet d’améliorer les conditions de vie des
populations.
1. Croissance de quoi?
2. Taux de croissance
•  On note: PIB réel =Y.
 Le taux de croissance de Y est (le temps est discret)
 Ceci implique que Yt=(1+g)Yt-1  Yt/Yt-1=1+g
 Dans le cas où le temps est continu on aura: g=
 Notons par Nt la population totale son taux de croissance n. Donc,
yt=Yt/Nt est le PIB par tête.
 Le taux de croissance de y est gy=g-n. (Preuve …)
 On a l’approximation suivante: ln(Xt)- ln(Xt-1)=∆ln(Xt)=ln(Xt/Xt-1)=
ln(1+gX)≈gX [valable pour les cas où gX est faible].
 Pour une variable X quelconque, on note par gX son taux de croissance.
1. Croissance de quoi?
•Resultat
 
 Le taux de croissance de Z tel que Z=Y/X est gZ=gY-gX.

 Ex. en suivant un raisonnement similaire montrez que lorsqu’on a


Z=Y*X, alors on aura : gZ=gY+gX.
2. Taux de croissance

On peut distinguer quatre


40000
Y/N Botswana
groupes de pays:
 Les pays à croissance
35000
Korea, Rep.

30000
Low & middle
rapide et qui rattrapent
25000
income et dépassent;
Morocco
 Les pays qui croissent
20000

15000
South Africa faiblement
10000
Spain
 Les pays à croissance
5000

World moyenne
0
90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14
19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 Zimbabwe
 Les pays à croissance
Années
parfois négative.
2. Taux de croissance
30

25

20
Botswana Morocco
Taux de croissance du PIB en %

15

10

0
61 62 63 64 65 6 6 67 68 6 9 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14
19 19 1 9 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 1 9 19 19 1 9 19 19 19 19 19 19 19 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 2 0 20
-5

-10

Années
2. Taux de croissance :quel rattrapage?
Botswana Korea, Rep.
PIBi/PIBUSA en %
Low & middle income Morocco Spain World Zimbabwe On distingue 3
70 groupes de
60 pays:
50
 Rattrapage
40
continue et
rapide (Korea);
30
 Rattrapage lent;
20
 Décrochage.
10

9 6 0 9 6 2 9 6 4 9 6 6 9 6 8 9 7 0 9 7 2 9 7 4 9 7 6 9 7 8 9 8 0 9 8 2 98 4 9 8 6 9 8 8 9 9 0 9 9 2 9 9 4 99 6 9 9 8 0 0 0 0 0 2 0 0 4 0 0 6 0 0 8 0 1 0 0 1 2 0 1 4
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2
2. Taux de croissance
 Si g est le taux de croissance alors on aura: Yt=Yt-1(1+g)=Y0(1+g)t=Y0egt.
 La croissance est un phénomène exponentielle.
 Combien faut-il d’années pour multiplier le PIB par deux?
On a : Yt=2Y0=Y0(1+g)t =Y0egt ce qui implique que: ln 2=gt et t=ln2/g
 Plus élevé est le taux de croissance plus courte est la période de
redoublement du PIB. Ceci se traduit par une amélioration plus rapide des
conditions de vie des individus.

g g=0,01 g=0,04 g=0,06 g=0,08


Temps nécessaire pour le 69,31 17,33 11,55 8,66
doublement de Y
2. Taux de croissance
 Pourquoi des pays croissent à des taux plus élevés alors que
d’autres croissent à des taux bas ou même négatifs?
 La théorie de la croissance essaye de décrire, de documenter et
d’expliquer le phénomène de croissance et, ensuite, de proposer
des politiques pour augmenter le taux de croissance.
 Quels sont les facteurs de croissance: le travail, le capital, la
technologie, l’éducation, la géographie, la culture, la religion, les
institutions, la chance, ….
 Construire une théorie solide.
Three sets of factors are typically included in growth
regressions:
 Structural policies and institutions
Education, financial depth, trade openness, government inefficiency,
infrastructure, governance.
 Stabilization policies
 Fiscal and monetary policies (inflation, cyclical volatility)
 Monetary and exchange rate policies (real exchange rate
overvaluation)
 Regulatory framework for financial transactions
 External conditions
Terms of trade shocks
Period specific shifts associated with changes in global conditions:
recessions, booms, technological innovations
3. Fonction de production
Nous allons travailler avec les variables suivantes:
 Yt :PIB
 Lt : travail utilisé mesuré en nombre de personnes employés ou en heures
travaillé
 Kt : stock de capital utilisé
Remarque:
 Nt : la population dans l’économie Toutes les
 St : l’épargne variables sont
 It : l’investissement indicés par le
 At : technologie temps.
3. Fonction de production et technologie
 Nous allons supposer que le PIB (Y) est obtenue en mobilisant le stock
du capital K, le travail et un facteur technologique A.

 Donc on va écrire : Yt=F(Kt, Lt, At)

output Inputs

 Cette écriture capte comment les ressources/inputs (capital, travail et


technologie) sont combinées pour obtenir l’output Yt.
3. Fonction de production et technologie
• fff
3. Fonction de production et technologie
Isoquant d’une fonction de producion Cobb-Douglass : 40=2L0,3K0,7
80

70

60

50
K

40

30

20

10

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24

L
3. Fonction de production et technologie
•Productivités
  marginales factorielles
 Les productivités marginales du travail PML (aussi noté FL) et du
capital PMK (FK)sont définies comme suit:

et

 Nous allons calculer les productivités marginales du travail et du


capital pour la fonction de production Cobb-Douglass suivante:
 On aura: PMK= …. et PML=….
3. Fonction de production et technologie
•Rendements
  d’échelle
 Nous allons multiplier les inputs K et L par λ et voir ce qui va advenir pour
l’output Y. On aura trois cas :
 Cas 1. L’output sera multiplié par λ: rendements d’échelle constants
 Cas 2. l’output sera multiplié par moins que λ: rendements d’échelles
décroissants
 Cas 3. L’output sera multiplié par plus que λ: rendements d’échelle
croissants.
 Ex. Caractériser les rendements d’échelle de la fonction de production
CES:
3. Fonction de production et technologie
 3.  Fonction   de   production   et   technologie
•  La facilité avec laquelle les facteurs de production sont substituables est un
aspect important qu’il faut mesurer. L’élasticité de substitution est la mesure
de cette facilité. Plus élevée est cette élasticité plus facile est la substitution
entre les facteurs.
 On définit l’élasticité de substitution σ entre les facteurs de production K et L
comme suit :

 Nous allons démontrer que :

 Aussi on a:
3. Fonctions de production et technologie
Fonction de Forme fonctionnelle ρ σ
production

CES A[α(aKt) ρ+(1-α)(bLt) ρ]1/ρ 1/(1-ρ)

CD AKαL1-α Tend vers 0 1

Linéaire aK+bL Tend vers 1 +∞

Leontieff Min(ak, bL) Tend vers -∞ 0


3. Fonctions de production et technologie
3. Fonction de production et technologie
•Propriétés
  d’une fonction de production néoclassique Y=F(K, L)
 FK >0 et FL>0 : les productivités marginales sont positives.
 FKK<0 et FLL<0 : les rendements marginaux sont décroissants.
 F(K, 0)=F(0, L)=F(0,0)=0 : il faut disposer des deux facteurs pour produire.
 F(λK, λL)= λY : les rendements d’échelle sont constants
 e.
Les 2 dernières proprieties sont les conditions d’Inada.
3. Fonction de production et technologie

Soit la fonction de production Cobb-Douglass suivante: Y=F(K, L)=AK0,3L0,7.

 Q.1. Est-ce que cette fonction de production est néoclassique?


 Q.2. Calculer l’élasticité de substitution entre capital et travail.
4. Faits stylisés de la croissance
N. Kaldor (1961) a énuméré des régularités caractérisant le sentier de croissance
de long terme des économies. Ces régularités sont des patterns empiriques.
1. Y/L tend à croître dans le temps;
2. K/L: l’intensité capitalistique tend à croître dans le temps
3. La PMK tend à diminuer dans le temps
4. K/Y ne montre pas une tendance particulière à la hausse ou à la baisse. Il est
constant.
5. La part du capital dans Y est pratiquement constante (rK/Y=cte et wL/Y)=cte.
6. Des différences importantes entre les niveaux de Y/L et entre leurs taux de
croissance sont observées entre les pays.
N. Kaldor (1961), “Capital Accumulation and Economic Growth,” in F. A. Lutz and D. C.
Hague, editors, The Theory of Capital. New York: St. Martin's Press.
4. Faits stylisés de la croissance
Les faits stylisés Jones-Romer
 Le marché s’élargit continuellement.
 Les taux de croissance observés passe à des niveaux de plus en plus élevés.
 Plus loin de la frontière technologique sont les pays, plus volatiles sont les taux
de croissance de leur PIB par tête.
 L’accumulation des inputs explique peu la variabilité de la croissance.
 Le capital par tête croît régulièrement.
 Les salaires relatifs (travail qualifié vs travail non qualifié) sont constants.
Réf. Charles I. Jones & Paul M. Romer, “The New Kaldor Facts: Ideas,
Institutions, Population, and Human Capital”, American Economic Journal:
Macroeconomics, 2010, volume 2, number 1, pages 224–245.
5. Les modèles de croissance
La théorie néoclassique de la croissance a fourni plusieurs modèles
pour expliquer ce phénomène:
 Modèle d’économie centralisée: modèle de Ramsey
 Modèle de croissance exogène: modèle de Solow
 Modèle de croissance endogène: les modèles de Romer, Lucas, Barro,
Etc.
6. Le modèle de Harrod-Domar
 Le modèle de croissance le plus simple est celui construit par
Roy Horrod (1939) et Evsey Domar (1946). Le modèle se base
sur des hypothèses, une équation fondamentale et aboutit à
un résultat.
 Le context géneral du modèle Harrod-Domar est la crise de
1929.
 Le modèle tente de comprendre les conditions de croissance
d’un système économique stable.
 Ce modèle est qualifié de neo-keynésien.
6. Le modèle de Harrod-Domar
H1. L’équilibre macroéconomique est réalisé continuellement.
Donc: St=It. L’épargne S est une part constante de Y. Donc on a:
S=sY.
H2. Le ratio capital-output K/Y est supposé être constant K/Y=θ.
H3. Le ratio capital-travail est constant K/L=v.
H4. Le taux de dépreciation du capital δ est supposé être
constant. La part δK du K est déclassée chaque période.
H5. l’économie est fermée et l’équilibre macroéconomique
implique St=It.
6. Le modèle de Harrod-Domar
• On
  a:. La variation de K surunepériodet+Δtest : ΔK=Kt+Δt-Kt. L’introduction de
la dépreciation du capital et de l’investissementréalisédurantunepériode t
Itnous permetd’écrire:

Kt= Kt-1+It- δKt

 Donc la variation nette du capital estégal à l’investissement brut réduit par


la partie du capital intial qui se déprécie. L’équation du movement du
capital s’écritcomme suit:
Kt- Kt-1 = ΔK = It- δKt= l’investment net
6. Le modèle de Harrod-Domar
•  L’hypothèse H2 implique ΔK = θΔY. La constance du ratio K/L
impliqueque K et L croissent au mêmetaux. Par conséquent, on a :

 C’estl’equationfondamentale du modèle de Harrod-Domar. Il


montreque la croissance de l’économiedépend du tauxd’épargne et
de l’inverse du ratio capital-production.
6. Le modèle de Harrod-Domar
 Une économie se caractérise par θ=4, v=0,2 et δ=0,05. calculer le taux
d’investissement ou d’épargne nécessaire pour réaliser une
croissance de 6%.
7. La comptabilité de la croissance
 Soit : Yt=F(At, Kt, Lt) La croissance émane de l’amélioration de la
technologie/efficience At ou de l’augmentation des quantités des
facteurs K et L utilisées.
 Dans la littérature on appelle At: la productivité totale/globale des
facteurs (PTF ou PGF).
 A: efficience, technologie, connaissance, productivité
 Il est utile de décomposer la croissance de Y selon ses sources.
 Croissance de Y=croissance due à A + croissance due à K +croissance
due à L
7. La comptabilité de la croissance
•Prenons
  Le cas d’une fonction de production Cobb-Douglass:

 Ecrivons cette fonction en termes de taux de croissance:

 Nous observons gY, gK et gL donc nous pouvons retrouver gA comme


un résidu. Ce dernier s’appelle le résidu de Solow.

 Plus gA est élevé plus l’économie améliore l’efficience dans l’utilisation


des ressources/inputs.
7. La comptabilité de la croissance
Hong Kong (laisser faire) vs Singapore (sacrifice, taux d’investissement élevé)
7. La comptabilité de la croissance

MEF, 2014
7. La comptabilité de la croissance

MEF, 2014
7. La comptabilité de la croissance

BAD, 2014

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