Vous êtes sur la page 1sur 102

Méthodologie de la recherche

Introduction générale

Un mémoire peut être conçu comme une résolution


d’un problème de management. Toutefois, il n’est point
un essai ou un rapport d’activités en stage ni l’œuvre
d’une vie mais une recherche.
C’est-à-dire un travail rigoureux combinant à la
fois différentes disciplines d’une formation
suivie et de références théoriques pertinentes.
Cependant, la rigueur de ce travail n’est
possible qu’avec une bonne méthodologie.
L’esprit de la démarche méthodologique
La démarche méthodologique est un processus qui permet
de progresser vers un but et cela dans un contexte
particulier. Ce qui suppose de la part du chercheur, la
capacité de prendre en compte les contraintes et
appréhender avec souplesse les situations nouvelles, afin de
faire des choix qui conditionneront les résultats de la
recherche.
A. La question de départ
Il s’agit de choisir rapidement un fil conducteur
afin que le travail puisse débuter. Ce point de
départ n’est que provisoire, mais doit remplir un
certain nombre de fonctions.
Enoncé de projet sous forme de questions

Formuler son projet de recherche sous forme de


questions est un procédé efficace pour exprimer
ce que l’on cherche à savoir. Pour cela, la question
doit être bien posée. Ce qui suppose que
certaines règles soient respectées.
Critères de bonnes questions de départ :

Premier critère : La qualité de clarté

La précision dans la formulation de la question de départ est


décisive. Pour cela il faut définir clairement les termes de la
question. Formuler avec précision la question de départ revient à se
poser un certain nombre de question. Comme par exemple : est-ce
que la formulation de la question ne quête pas en confusion ?
Donc la question est précise en ce sens que chacun la
comprendra de la même manière. Une question
précise n’est pas le contraire d’une question large ou
très ouverte. Par contre, elle est le contraire d’une
question flou ou vague. En conclusion, une question
précise permet de savoir où l’on va et partager cet
horizon avec les autres.
Deuxième critère : La qualité de faisabilité

Il s’agit de savoir s’il est réaliste d’entreprendre le travail que


laisse entrevoir la question de départ. Autrement dit le
chercheur doit se poser les questions à savoir : est-ce qu’il
dispose des connaissances nécessaires ? des ressources
financières nécessaires ? du temps et de la logistique
nécessaire?.
Troisième critère : La qualité de pertinence.

La pertinence d’une question relève du registre


(descriptif, explicatif, normatif ou prédictif).
B. L’exploration
Dans la phase précédente il s’agissait de formuler une
recherche sous forme de question de départ.

Dans la phase d’exploration il s’agit de savoir comment


explorer le terrain pour concevoir une problématique
de recherche. Cette opération comprend des activités
de lectures et des entretiens exploratoires.
La lecture

La lecture permet d’assurer la qualité du questionnement. En effet le propre du


travail intellectuel est d’aller au-delà des interprétations habituelles qui en général ne
contribuent pas à l’évolution de la pensée pour générer de nouvelles significations
plus éclairantes des phénomènes étudiés. Cette capacité de dépassement dépend de
la culture intellectuelle du chercheur, c’est-à-dire la fréquentation de la pensée
ancienne et actuelle qui permet d’élargir le champ des idées qui a leur tour
permettent de poser de bonnes questions qui ne sont pas évidentes a priori.
Faire de la recherche c’est examiner les théories, lire et relire
les travaux antérieurs et acquérir l’habitude de réfléchir avant
de collecter des données. Tout travail de recherche s’inscrit
dans la continuité et se situe par rapport à des courants de
pensée. C’est pourquoi il est important de situer son travail
par rapport à des cadres conceptuels reconnus. C’est ce que
l’on appelle la validité extérieure.
Cependant nous savons que le chercheur ne dispose pas
toujours suffisamment de temps pour lire énormément
d’ouvrages. Ce qui entraine qu’il devra concrètement
sélectionner soigneusement ses lectures et faire en sorte
d’en tirer le bénéfice maximum. Pour cela il peut mettre en
place la méthode d’organisation, de réalisation et de
traitement des lectures suivantes :
Le choix et l’organisation des lectures
- Les critères de choix

L’objectif est de revoir le maximum de connaissances qui


intéresse la question de départ et cela en un minimum de
temps.

Pour cela on peut s’appuyer sur un certain nombre de


principes.
Premier principe : Il faut toujours partir de la question de
départ qui est le fil conducteur même s’il est possible qu’elle
soit modifiée au terme du travail exploratoire.

Deuxième principe : Eviter la surcharge du programme de


lecture, il s’agira plutôt de sélectionner des ouvrages
présentant un intérêt théorique et une réflexion de synthèse
sur la question étudiée.
Troisième principe : Il s’agit d’accorder beaucoup d’intérêts aux
ouvrages qui stimulent la réflexion et l’imagination par ce qu’ils
portent à réfléchir et par ce qu’ils comportent des éléments
d’analyses et d’interprétations.

Quatrième principe : Il s’agit des textes qui ont des approches


différentes, ce qui permet de confronter des perspectives
différentes, ce qui permet d’enrichir l’approche de recherche.
Cinquième principe : A intervalle régulier le chercheur doit
avoir des moments de réflexion personnelle et d’échange avec
des personnes ressources.

On peut par exemple après la lecture de 2 ou 3 ouvrages,


arrêter la lecture et engager un temps de réflexion, de prise de
notes et d’échange seulement après décider du contenu des
lectures suivantes.
Ou trouver ces textes ?

Il faut là aussi une méthode de travail, car il est illusoire de


penser découvrir par hasard l’ouvrage de référence. Cette
méthode débute par la précision du genre de texte
recherché. Pour cela les idées suivantes peuvent faire gagner
du temps.
• Demander conseil à des spécialistes, en ayant au préalable formulé avec précision votre demande

d’information

• Ne pas négliger les articles de revues, les dossiers de synthèses, les interviews des spécialistes et les

publications d’organismes spécialisés.

• Les revues spécialisées qui traitent des questions récentes ou critiquent des connaissances antérieures,

sont d’un apport à ne pas négliger.

• Les bibliothèques qui se modernisent et offrent de plus en plus des techniques de recherche

performantes (classement par mots clés, dépouillement systématique des principales revues, listes

informatisées de bibliographies spécialisées, catalogues sur CD rom etc…

• Les bibliographies dans les ouvrages intéressantes, si les ouvrages sont récents.
Comment lire ?

L’objectif principal de la lecture d’un texte est d’en tirer des


idées qui permettent de nourrir son travail propre. On peut
lire un texte sans le comprendre et donc sans en tirer
l’essentiel. Pour que la lecture soit efficace, il faut qu’elle
repose sur une méthode précise. C’est pourquoi nous
proposons cette méthode éprouvée qui repose sur 2 étapes :
• La mise en place d’une grille de lecture : ce qui
permet de lire en profondeur et de manière
ordonnée.
• La rédaction du résumé : ce qui permet de mettre en
évidence les idées principales.
La mise en évidence des pistes pour la suite de la recherche

Il s’agit ici de répondre 2 questions suivantes :

Quelles sont les lectures les plus en rapport avec la question de


départ ?

Quelle piste ces lectures suggèrent elles ?

L’objectif ici est de choisir le plus judicieusement possible les textes


de la prochaine lecture.
Les entretiens exploratoires

La lecture et les entretiens exploratoires sont complémentaires.

Les entretiens ont pour but d’attirer l’attention du chercheur sur les aspects
auquel il n’aurait pas pensé. Pour cela il faut que les entretiens se déroulent de
manière ouverte et souple.

Comment peut-on s’y prendre ?

Il faut privilégier les méthodes qui laissent une grande liberté à l’observation.

Exemple : les entretiens semi directifs.


En effet la souplesse de l’entretien semi directif concourt à
travers des pistes de réflexion, des idées et des hypothèses
de travail (il ne s’agit pas de vérifier une hypothèse pré
établie). Par conséquent le chercheur doit ouvrir son esprit,
écouter et non poser des questions très précises ce qui lui
permet de découvrir de nouvelles façons de poser le
problème.
Cette phase exploratoire est à mettre en œuvre avec discernement
car elle recèle (contient) le danger qui consiste pour le chercheur au
contact du terrain de voir au travers l’apparente convergence des
discours l’expression sur le terrain de la véracité des idées qui se
faisait sur la question.

Cela est bien un danger par ce qu’il correspond à la confirmation


superficielle d’idées préconçues, alors que la fonction principale de la
recherche est la rupture avec la spéculation gratuite et les préjugés.
Pour aller dans le sens de la rupture et de l’ouverture d’une
perspective de recherche valable, les entretiens exploratoires
doivent remplir des conditions qui peuvent être exprimées
par les réponses aux 3 questions suivantes :

Avec qui est-il utile d’avoir un entretien ?

En quoi consistent les entretiens et comment y procéder ?


Comment les exploiter pour qu’ils permettent de
véritables ruptures et ouvrent des pistes de recherche
plus intéressantes ?
Réponse à la première question

Deux catégories de personnes peuvent être sollicitées.

Premièrement les chercheurs, les enseignants, les experts dans le


domaine concerné. Ils peuvent faire bénéficier leurs expériences. En
effet ils peuvent faire éviter aux chercheurs, les pièges et les écueils
mentionnés plus haut précédent. Ils peuvent aider à régler le
problème de la question de départs si ce problème n’est pas résolu.
Deuxièmement peuvent être consultés les personnes ressources de
par leurs positions ou leurs responsabilités connaissent bien le
problème.

Ils peuvent être du public concerné par l’étude ou extérieur à ce


public mais fortement concerné par lui. Exemple : si vous faites une
recherche sur les jeunes, vous pouvez faire des entretiens
exploratoires sur les jeunes mais aussi avec des adultes comme les
enseignants, les éducateurs, les juges etc…
Réponse à la deuxième question

L’entretien est demandé par le chercheur et non par


l’interlocuteur. Donc c’est le chercheur qui en fixe les
objectifs. Cependant il doit adopter une attitude peu
directive. Les traits principaux de cette attitude sont au
nombre de cinq (5).
- Le chercheur doit poser le moins de questions possibles. Ce n’est pas une
enquête ou un interrogatoire par questionnement. Il suffira au chercheur de
faire un exposé introductif, rapide et bref sur les objectifs et les attentes de
l’entretien. Ce qui donne le temps d’une conversation libre et ouverte.

- Puisqu’il faut un minimum de questions pour centrer l’entretien par rapport


aux objectifs, il faut que ces questions soient les plus ouvertes possibles pour
que l’interlocuteur puisse exprimer sa propre réalité dans sa propre langue
avec ses propres catégories de pensée. Pour recentrer l’entretien,
Le chercheur peut utiliser ce qu’on appelle les procédures de relance.
Exemple :

• Si je comprends bien vous voulez dire…..

• Que voulez-vous dire exactement……

• Vous me disiez tout à l’heure que…..

• Pouvez-vous précisez que……

(Il ne faut pas craindre les silences qui permettent de réfléchir et rassembler
ses souvenirs).
- Le chercheur ne doit pas s’impliquer dans un débat
d’idées en prenant position par rapport à son
interlocuteur, dans ce cas même l’acquiescement doit
être évité.

- L’entretien doit se dérouler dans un environnement


en contexte adéquat.
- Sur le plan technique, le chercheur doit enregistrer l’entretien mais
avec l’accord de l’interlocuteur et avec matériel le plus discret
possible. L’accord de l’interlocuteur est souvent obtenu lorsque
l’entretien est présenté clairement et lorsque le chercheur s’engage à
respecter l’anonymat, à conserver lui-même l’enregistrement qui
sera détruit après exploitation. La prise de notes systématique est à
éviter.
Réponse à la troisième question

Il faut écouter et réécouter tous les enregistrements en prenant des notes car
les écoutes supplémentaires permettent de découvrir des idées nouvelles. On
peut aussi si possible faire écouter l’enregistrement en collègue, lui raconter les
expériences et lui demander de réagir à vos idées. On peut aussi mettre en
place une analyse de contenu des entretiens. Et enfin essayer de faire une
conclusion en dégageant des idées principales en les articulant les unes aux
autres mais aussi en regroupant les idées complémentaires ce qui revient à
structurer les résultats de votre travail.
Réponse à la troisième question

Il faut écouter et réécouter tous les enregistrements en prenant des notes car
les écoutes supplémentaires permettent de découvrir des idées nouvelles. On
peut aussi si possible faire écouter l’enregistrement en collègue, lui raconter les
expériences et lui demander de réagir à vos idées. On peut aussi mettre en
place une analyse de contenu des entretiens. Et enfin essayer de faire une
conclusion en dégageant des idées principales en les articulant les unes aux
autres mais aussi en regroupant les idées complémentaires ce qui revient à
structurer les résultats de votre travail.
C. La problématique
La problématique est l’approche ou la perspective
théorique que l’on décide d’adopter pour traiter le
problème posé par la question de départ.

La problématique va permettre de reformuler la


question de départ qui va devenir progressivement une
question effective de recherche.
Exemple : l’analyse de l’effet du travail d’une institution X sur
ses usagers.

Les professionnels qui travaillent dans les institutions d’aides


aux personnes (services sociaux, services d’orientation
scolaire, services d’urgence hospitalière, services de
consultation psychologique etc…) souhaitent estimer l’effet
de leurs institutions sur les usagers.
La question de départ peut être : quels sont les effets de
l’intervention de l’association X sur la trajectoire des usagers.

Le chercheur peut être tenté de constituer un échantillon à partir des


usagers récents de l’institution et travailler sur cet échantillon. Mais
ce serait plus lié que les usagers passent par plusieurs institutions qui
communiquent entre elles. Il devient alors très difficile de déterminer
l’impact de l’institution X en dehors du réseau ou dispositif auquel
elle appartient.
Prenons l’exemple d’une personne endettée : elle peut
avoir à faire à ses créanciers à la justice pénale ou civile
aux services sociaux, à un médiateur de la dette ou à la
banque.
Il s’y ajoute que chaque institution a son propre fonctionnement
institutionnel et social, sa propre structure hiérarchique et
organisationnelle, ses principes d’intervention et ses conflits internes
particuliers. A partir de ce constat le problème de la recherche de
l’impact de l’institution X va se poser différemment. Car il s’agira de
reconstituer l’ensemble des réseaux auxquels participe l’institution X.
Cette dernière sera étudiée sous l’angle de la place qu’elle occupe
dans le dispositif institutionnel. Autrement dit ou elle se situe dans la
trajectoire des usagers, d’où viennent les usagers, où vont-ils après,
dans quel rapport de force l’institution X est-elle vis-à-vis d’autres
systèmes institutionnels, quelles sont les fonctions de l’institution
X… ?

Les concepts utiles pour l’étude de ce cas sont les concepts


d’institutions de réseaux, de trajectoire.
D. La construction d’un modèle d’analyse
Cette étape consiste à exploiter les idées nouvelles
de manière à bien comprendre les phénomènes
étudiés. Pour cela il faut traduire les idées nouvelles
dans un langage et sous des formes qui puissent
guider le travail de collecte et d’analyse des
données.
Pourquoi des hypothèses ?

Les hypothèses de travail permettent de structurer la recherche


c'est-à-dire la mener avec ordre et rigueur. En effet elles sont
fondées sur une connaissance du phénomène étudié et sur la
réflexion théorique. Ainsi elles fournissent un fil conducteur du
travail qui consistera à les tester en les confrontant aux données
ce qui en même temps permet de sélectionner les données.
Ainsi les données intéressantes sont celles qui
permettent de tester les hypothèses. Les
hypothèses sont l’expression du modèle d’analyse
et assurent le lien entre le travail théorique et le
travail empirique.
Construction du modèle d’analyse

Chaque chercheur porte son propre vécu, son interrogation, sa


formation, il est conditionné par le moyen dont il dispose et le
milieu institutionnel dans lequel il évolue. Cela entraine que
chaque recherche est une expérience particulière et donc il
peut y avoir différents chemins pour élaborer un modèle
d’analyse.
Cependant il est possible de dresser un canevas
précis et ouvert qui puisse servir le chercheur en
amont de la construction du modèle d’analyse.
La formulation d’hypothèse consiste des réponses
provisoires à une question doivent être reprécisées, ce qui
permet de bien poser la question centrale de la recherche.

Le travail de lecture approfondie du texte doit avoir été fait,


ce qui aboutit à de bonnes synthèses, qui confrontées entre
elles vont donner des notes de lectures sous forme de fiches.
Pour la construction du modèle proprement dite, le
chercheur peut s’y prendre de deux manières qui ne sont
pas autonomes l’une de l’autre.

• Il peut mettre l’accent sur les hypothèses en première et


seulement s’occuper des concepts par la suite

• Il peut faire l’inverse


Comment se construisent les concepts ?

La conceptualisation va au-delà de simples objectifs de


définitions, c’est une construction abstraite qui cherche à
rendre compte du réel en appréhendant les aspects essentiels
qui l’expriment. Après la construction des concepts il faut
préciser les indicateurs qui permettent de mesurer les
dimensions des concepts.
Il existe deux manières de construire un concept :
• La méthode inductive : qui produit les concepts
opératoires isolés.
• La méthode déductive : qui produit les concepts
systémiques.
Les concepts opératoires isolés :

Il s’agit à partir des travaux et informations antérieures, de recueillir des

éléments qui vont permettre de construire un concept.

Exemple : beaucoup d’auteurs ont travaillé sur le phénomène religieux à

partir des conceptions souvent divergentes voire contradictoires. A partir de

ces travaux un théoricien appelé Bronk a tiré quatre (4) aspects essentiels

du phénomène religieux. Ces quatre aspects lui ont permis de construire un

concept opératoire isolé à quatre dimensions :


• La dimension expérientielle (il a comme indicateur les expériences de la vie
spirituelle, les apparitions……)

• La dimension idéologique (les croyances, le paradis, l’enfer, DIEU, le diable….)

• La dimension ritualiste (a comme indicateur la prière, la messe, le


pèlerinage……)

• La dimension Co séquentielle (a comme indicateur, mise en pratique de


principes religieux comme l’honnêteté, le pardon, la fidélité…..)
Même s’il peut y avoir divergence sur le poids
accordé à chaque élément, les dimensions et les
indicateurs constituent un cadre de référence
commun et donne plus de validité à la mesure du
phénomène religieux.
Le concept systémique

La construction du concept systémique repose sur la


logique des relations entre les éléments d’un système
théorique. Le concept systémique n’est pas induit par
l’expérience, il est construit par un raisonnement
abstrait : déduction, analogie, opposition, implication…
Exemple : Le concept d’acteur social est déduit de celui de rapport social et
peut prendre deux dimensions :

• La capacité de l’acteur social à coopérer

• La capacité de l’acteur social à infléchir la gestion de la production dans le


cadre de relation conflictuelle.

S’agissant de la première dimension il faut préciser que la coopération est une


relation d’échange de ressources et d’atouts entre les acteurs de manière
durable et inégale qui suppose le respect des règles formelles et informelles.
Sachant que des déséquilibres de cette relation engendrent des
conflits, on peut donc dégager les composantes suivantes :

• La composante ressource avec comme indicateur les capitaux, les


qualifications, les diplômes, les expériences…

• La pertinence des ressources avec comme indicateur la nature de


la qualification, sa rareté sur le marché, l’expérience acquise…
• La composante reconnaissance de la valeur d’échange. En effet il
faut une reconnaissance des atouts par les acteurs sinon la
ressource ne sera pas mobilisable ou négociable (reconnaissance
des diplômes).

• Composante intégration aux normes, l’action doit être conduite


conformément aux normes, les indicateurs peuvent en être le
respect de la hiérarchie, des principes et des usages.
S’agissant de la deuxième dimension il faut préciser
que la répartition des ressources et des atouts est
inégale, ce qui est source de conflit. Seulement dans
ce cas la notion de conflit n’est pas synonyme de
confit et les composantes suivantes peuvent être
dégagées :
• Composante capacité à repérer les acteurs et les enjeux, enjeux
qui peuvent être économiques (production, revenu, sécurité de
l’emploi…) ils peuvent aussi être politiques (modification des règles
du jeu), culturels (option idéologique).

• Composante perception des remises en cause des règles du jeu, il


s’agit de repérer les manifestations d’accords de l’acteur avec les
normes et pratiques en vigueur.
• Il s’agit de se servir de sa marge de liberté qui n’est jamais
nulle. L’acteur doit être conscient de l’existence de cette
marge de manœuvre et oser s’en servir.
E. Analyse des informations
Il s’agit à ce niveau de voire si les résultats obtenus
correspondent aux résultats attendus par les
hypothèses. Cependant, l’objectif de cet état va au-
delà en effet l’observation peut faire apparaitre des
faits ou relations nouvelles inattendus mais suffisant
pour qu’on s’y penche.
F. Rédaction et présentation orale
Le chercheur doit consulter la charte de thèse de son école
pour respecter le cadre déontologique ce qui lui permet
d’éviter le plagia et falsification des données. Pour préparer
ce travail de rédaction, des normes bibliographiques ont été
définies à savoir la norme ISO qui est édictée par
l’organisation internationale de normalisation et la norme
AFNOR qui est édictée par l’association française de
normalisation.
Ces deux normes donnent la structure type d’une
thèse d’un mémoire qui se présente de la manière
suivante.
La couverture

Elle est obligatoire selon l’AFNOR, et facultative selon


l’ISO, elle doit indiquer le titre de la thèse du
mémoire, le nom de l’établissement et l’année de
soutenance.
Le titre

Il doit être clairement évocateur du contenu du


mémoire ou de la thèse.
L’avant propos et remerciement

Les deux normes n’apportent pas de commentaires


spécifiques à ce niveau mais cette section est
importante pour double titre. En premier lieu, elle
permet de rendre hommage aux personnes ou
organisations ayant aidé le chercheur.
En deuxième lieu, elle permet de communiquer des
informations au jury sur les efforts réalisés par le
chercheur et tout les éléments qui peuvent valoriser
son travail.
Le résumé
La norme ISO propose de mettre le résumé avant la
table de matière alors que la norme AFNOR le
positionne en dernier partie. De plus en plus le
résumé est placé comme le stipule la norme ISO et il
est fait en français et en anglais et souvent
accompagné par des mots clés dans les deux langues.
La table des matières
Elle met clairement en avant, chapitre et section avec
les numéros des pages concernés.
La table des illustrations
Elle précise le numéro et le titre de l’illustration ainsi
que le numéro de page correspondant. Bien souvent
cette table est subdivisée en deux, une table pour les
tableaux et une autre pour les graphiques.
Liste des abréviations et symboles
Pour faciliter le travail de lecture les abréviations et
symboles doivent être présentés dans une section spécifique
antérieure au corps du texte. Il faut rappeler ici l’importance
de donner des abréviations et symboles conformes à la
norme internationale. Il est également important de définir
chaque symbole à leur première apparition dans le texte.
Le glossaire
le glossaire permet de donner le sens de certains mots
techniques utilisés. Chaque terme présent dans
le glossaire doit être signalé lors de son emploi dans le
rapport par un astérisque (*). La norme AFNOR
recommande de placer cette section en annexe dès que sa
taille atteint deux pages.
Le texte principal
L’ISO précise qu’il doit débuter par une introduction et se
terminer par une conclusion. L’introduction doit également
préciser le lien avec les recherches antérieures et se
concentrer sur les objectifs et la méthode de recherche.

Le texte principal doit démarrer au recto d’une page et être


divisé en partie chapitre section et paragraphe.
La bibliographie
Selon l’ISO les références bibliographiques sont énumérées
dans une liste en respectant l’ordre d’apparition dans le
texte. La pratique veut que également qu’une liste de
référence présentée par ordre alphabétique soit placée
après le texte principal.
Les annexes
Les annexes sont placées par ordre de mention dans le
texte. On retrouve dans une annexe, de l'information qui
aide à comprendre la recherche: des croquis, tableaux,
schémas, statistiques, figures ou questionnaires.
La structuration et l’écriture
Dans cette section nous aborderons d’abord la question de
la structure du texte qui abouti à un découpage standard qui
est le suivant :

L’introduction – La revue littéraire – le cadre conceptuel et


méthodologique – l’analyse des résultats et la conclusion.
L’introduction est une partie importante car elle doit
donner envie de lire le document pour cela elle doit
expliquer clairement l’objectif de la recherche et
montrer l’importance du sujet est exposé le plan
d’ensemble.
Pour bien construire son introduction on peut suivre le
cheminement suivant :
- Définir le contexte de la recherche

- Présenter en quelque phases la ou les questions de recherche


ensuite exposé rapidement la méthodologie.
- Exposer les contributions de la recherche

- Présenter l’organisation du document et le plan d’ensemble.


Remarque

Pour une bonne lisibilité du document, on peut utiliser


la formule de Flesch (ou Flesch – Kincaid):

206.835 – (1.015 x ASL) – (84.6 x ASW)


ASL = Longueur de phrase moyenne, c’est-à-dire le

nombre de mot divisé par le nombre de phrase.

ASW = Nombre moyen de syllabes par mot, c’est-à-

dire le nombre de syllabe divisé par le nombre de mot.


• 
On a : F

- Si F est égal ou proche de zéro, le niveau de lecture est


difficile.

- Si F est égal ou proche de 100, le niveau de lecture est


facile.

- La valeur 70 correspond à un niveau de lecture satisfaisant.


La présentation orale
Cela suppose l’organisation du contenu de la présentation.
En effet, cela impose un important effort de synthèse ce qui
demande de préparer minutieusement son propos.

Dans le cas de la soutenance d’un mémoire cela se déroule


comme suit :
- Exposé du projet de recherche par le candidat (15 à 30
minutes)
- Questions et observations du jury

- Les réponses du candidat

- La délibération du jury

- L’annonce de la décision du jury.


Remarque

L’exposé oral permet de présenter l’objet de la


recherche, la méthodologie et les contributions du
travail de recherche par conséquent le choix des
informations présentées par le candidat doit obéir à
deux choses :
- Montrer la pertinence théorique

- Montrer les caractéristiques originales de la


recherche.
Pratiquement l’exposé peut être structuré de la manière suivante:

- Introduction (5 minutes) : annoncer son parcours et les


déroulements de l’exposé;
- L’objet de la recherche (5 minutes) : il est bâti à partir de la revue
et du cadre conceptuel ici sont exposé les questions de recherche,
rappeler les apports et les auteurs clés de la littérature et
présenter les justifications essentielles du travail.
- La méthodologie (5 minutes) : il s’agit de ressortir les
caractéristiques de la méthodologie choisie et sa justification
théorique.
- Les résultats et apports de la recherche (5 à 10 minutes) : ici
l’accent est mis sur le lien avec la question de recherche
initiale, les surprises éventuelles et enfin les voies de
recherche à développer dans le futur.
La conclusion

La conclusion est l’une des parties les plus


essentielles d’un travail de recherche. En effet,
elle est la dernière impression laissée au lecteurs.
Pour cela il faut tout d’abord, faire le point sur ce
qu’était la question de départ, et sur ce qui devait
être résolu dans le travail.
Ensuite, synthétiser les principales réponses
apportées à la problématique (les principaux
résultats de l’étude). Il est aussi important de
synthétiser les principaux éléments de la
démonstration employée.
En fin il faut présenter les limites de l’étude
effectuée et les voies de recherche qui n’ont pas
pu être explorées, mais qu’il serait intéressant
d’observer dans le futur (ouvrir le débat sur une
question plus large).
Merci de votre attention !

Vous aimerez peut-être aussi