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Génie Génétique

Pr Ouarzane Aicha
Classification des maladies génétiques
En clinique, la génétique est particulièrement importante dans
l’étude des causes d’un grand nombre de maladies. Chaque
maladie résulte de l’action combinée de gènes et de
l’environnement, mais le rôle de la composante génétique peut
être grand ou petit.
1- les maladies monogéniques
2- les maladies chromosomiques
3- Les maladies multifactorielles

Comment un médecin peut-il reconnaître qu’une maladie est


génétique?
 Les bases moléculaires et biochimiques des maladies
génétiques

Mutation Protéine altérée


Fonction anormale Maladie

Comment les protéines sont modifiées dans les


maladies génétiques ?
Comment les mutations modifient la formation de
protéines normales
 Pour développer une protéine active de point de vue biologique:
l’information doit être transférée à partir de la séquence
nucléotidique du gène de structure jusqu’au polypeptide qui
passe par des étapes de maturité croissante.
 Des maladies dues à des anomalies dans ces processus ,
appelées anomalies Primaires, apparaissent chez de nombreux
sujets.
 Dans certains cas, la biogénèse d’une protéine fonctionnelle
dépend en plus de sa structure primaire, d’événements
modificateurs assurés par d’autres protéines.
 Lorsque ces événements modificateurs ne surviennent pas, la
perte de la fonction de la protéine est due à des anomalies
secondaires.
 Séquence nucléotidique

 ARN messager

 Structure du polypeptide

 Conformation tridimentionnelle

 Localisation et assemblage

 Fonction biologique
 Anomalies primaires:
Thalassémies, Acidurie méthymalonique, Hb Kansas,
Hb Kempsy etc…

Anomalies secondaires:
Porphyrie aigue, maladie des cellules I, Syndrôme de
Zellweger etc…
Anomalies modifiant le taux de la synthèse de l’ARN
messager

 Les mutations agissent en diminuant ou en augmentant la

quantité d’ARNm et donc de la protéine codée.


Anomalies modifiant la structure de la protéine

Anomalies primaires modifiant la conformation de la protéine:

Fonction biologique normale d’une protéine: une conformation


normale et la présence de certains acides aminés jouant un rôle
très spécifique.
Une mutation peut modifier l’une ou les deux de ces
caractéristiques; et une conséquence et fréquente d’une
conformation protéique modifiée, est une diminution de sa
stabilité.
L’hémoglobine et l’insertion d’acides aminés hydrophiles dans la
partie intérieure ou hydrophobe de la protéine création d’un
trou dans la surface interne , la rendant instable
Anomalies secondaires modifiant la structure de la protéine:
défauts dans les modifications post-traductionnelles

Durant ou après la traduction, un grand nombre de protéines sont


modifiées de façon covalente, ce qui est essentiel pour leur
fonction normale.
Il y’a un petit nombre de mutations dans les enzymes responsables
de modifications régulatrices survenant après la traduction, mais
assez fréquentes.

Syndrome d’Ehlers-Danlos:Déficience de la modification après


traduction du collagène (lysyl hydroxylase).
Anomalies modifiant la localisation intracellulaire ou
l’assemblage de plusieurs protéines

Défauts primaires qui modifient le trafic cellulaire:


Certaines protéines sont dirigés dans la cellule grâce aux
informations contenues dans la séquence primaire des acides
aminés.
Exp: L’acidurie méthylmalonique (Méthylmalonyl coA mutase)

Défauts secondaires qui modifient le trafic cellulaire:


Certaines protéines sont orientées sur la base de modifications
survenant après traduction.
Exp: La maladie des cellules I (hydrolases acides absentes dans
les lysosomes).
Mutations modifiant l’association des protéines avec
d’autres protéines

Mutations primaires modifiant l’assemblage des sous-unités et


l’interaction de protéines multimériques

Une protéine composée de sous-unités, une mutation peut


empêcher leur association en modifiant l’interface des sous-
unités. Elle peut bloquer complètement l’assemblage. Elle peut
altérer les interactions entre les monomères.

HB Kansas et Hb Kempsy: mutations au niveau des interfaces


alpha1 et béta2 qui empêchent le mouvement normal des sous
unités, nécessaire pour la liaison et la libération normale de
l’oxygène
Déficience fonctionnelle secondaire due à une absence de formation de
complexes multiprotéiques

La fonction d’une protéine peut être diminuée de façon secondaire parce que la
synthèse d’autres polypeptides, avec lesquels elles forment un complexe
multiprotéique, est empêchée par des défauts génétiques primaires. En
l’absence d’une structure multiprotéique, les polypeptides formés subissent une
protéolyse prématurée. Dans d’autres cas sont présents et fonctionnels mais
dans des endroits cellulaires inappropriés.

Syndrome de Zellweger: les protéines de la membrane des péroxisomes sont


absentes et sont détectées ailleurs.
Mutations empêchant la liaison, la présence, ou
l’élimination de cofacteurs ou de groupements
prosthétiques

Mutation primaire empêchant la liaison du cofacteur à la protéine

L’Homocystinurie due à une déficience en cystathionine synthase:


L’affinité de l’enzyme mutante pour le pyridoxal phosphate est
réduite, ce qui indique qu’il existe une modification dans la
conformation de la protéine affectant ce site très important.

le pyridoxal phosphate, précurseur vitaminique du cofacteur,


améliore l’anomalie chimique.
Anomalies secondaires dans la fonction de la protéine dues à une
synthèse, un transport, une liaison, ou un détachement inadéquat
des molécules associées

 La perte de fonction de la protéine peut être secondaire en raison d’une

diminution de la concentration de la molécule associée, qui est due à un

défaut génétique primaire, dans son transport ou dans la synthèse ou,

dans sa liaison enzymatique ou dans le détachement de la protéine.


Mutation affectant principalement la fonction de la
protéine

Les mutations causent une pathologie en changeant la fonction de la


protéine, soit en codant pour une anomalie de structure, ou moins
fréquemment, en altérant un domaine de régulation.

1- Mutations associées à une perte fonction

2- Mutations associées à un gain de fonction

3-Mutations associées à de nouvelles propriétés


Localisation de la protéine mutante et du site de la
physiopathologie

Protéines de ménage: sont présentes dans pratiquement chaque


cellule et ont des rôles fondamentaux dans le maintien de la
structure et de la fonction cellulaire.

Protéines spécifiques: sont produites seulement dans un nombre


limité de types cellulaires, et dont des fonctions uniques
contribuent à l’individualité des cellules dans lesquelles elles
sont exprimées.
Mutations dans les protéines spécifiques d’un tissu

Ce type de mutations produit une maladie qui est limitée à ce tissu


(Thalassémie affecte les globules rouges) avec effets
secondaires dans d’autres tissus.

Dans d’autres cas peuvent laisser le tissu dans lequel la protéine


mutante, indemne (PKU: le retard mental est le seul effet
pathologique important de la déficience en Phe hydroxylase qui
n’est pas présente dans le cerveau mais dans le foie et les
reins).

DONC on ne peut pas corréler la pathologie d’un organe donné


avec l’existence d’une mutation dans un gène exprimé
principalement, uniquement ou pas du tout, dans cet organe
Mutations dans les protéines de ménage

Les effets cliniques des mutations dans les protéines de ménage


sont fréquemment limités à un petit nombre de tissus, souvent
dans lesquels la protéine est abondante et a une fonction
spécifique (Enzymopathies: enzymes du cycle de l’urée).

Les effets cliniques majeurs sont encéphalopathie aigûe ou


chronique dus à une hyperammonémie due à la perte de
fonction du cycle de l’urée.
CONCLUSION

Alors que la pathologie biochimique d’un nombre de plus en plus grand


de maladies génétiques est progressivement élucidé et que les
composantes génétiques des maladies sont de mieux en mieux
caractérisées, de nouveaux mécanismes physiopathologiques
jusqu’alors insoupçonnés sont mis à jour.

La compréhension des maladies génétiques au niveau moléculaire,


non seulement contribue à la connaissance de la biologie humaine,
mais constitue également les bases d’un traitement efficace de ces
maladies.
Considérations spéciales concernant le
traitement des maladies génétiques

1-Le traitement peut être fructueux et les désavantage


apparaîssent plus tard

2-Un traitement des changements pathologiques dans


un organe peut entraîner des complications dans
d’autres tissus

3- Une thérapeutique sans problème à court terme peut


produire des effets secondaires sévères à long terme 1
Traitement des anomalies
métaboliques

L’approche qui s’est avérée la plus


fructueuse pour le traitement des
maladies génétiques a été celle de la
correction de l’anomalie métabolique
STRATEGIES DE TRAITEMENT

Traitement des anomalies métaboliques

Restriction alimentaire
Remplacement
Détournement
Inhibition
Elimination
Restriction alimentaire
La restriction alimentaire est l’une des plus anciennes
méthodes du traitement des maladies génétiques.

Son avantage est sa grande efficacité; son désavantage est la


nécessité d’un traitement tout le long de la vie avec une
alimentation restreinte et souvent artificielle.

Un grand nombre de maladies sont traitées de cette façon


concerne le catabolisme des acides aminés.

La PKU classique: alimentation pauvre en phénylalanine


Détournement

La thérapie de détournement est l’utilisation des


chaines métaboliques alternatives pour réduire la
concentration des métabolites toxiques.

Traitement des maladies du cycle de l’urée.

Traitement de l’hypercholestérolémie familiale


Inhibition

L’inhibition pharmacologique des enzymes est


utilisée pour corriger les erreurs innées du
métabolisme.

Traitement de l’hypercholestérolémie familiale


Elimination

Les maladies génétiques caractérisées par une


accumulation d’un produit toxique sont parfois
traitées par élimination directe du produit toxique.

 Traitement de l’hypercholestérolémie familiale


Remplacement

 Remplacement de métabolites essentiels; de


cofacteurs ou d’hormones dont la déficience est
due à une maladie génétique.

L’hypothyroïdisme congénital.

La déficience en biotinidase.


Traitement au niveau de la protéine

Augmentation de la fonction de la protéine


mutante

Remplacement protéique:
Modification du génome somatique

La transplantation

La thérapie par transfert génique


La thérapie génique

L’utilisation des méthodes du génie


génétique pour la correction des anomalies
génétiques est la plus spectaculaire des
applications de la biologie moléculaire à la
médecine,
C’est aussi la plus difficile en raison des
nombreux problèmes biologiques,
méthodologiques et éthiques qui se posent
Conditions minimales pour une thérapie génique
d’une maladie génétique

1- Locus morbide identifié


2- Un clone d’ADN complémentaire du gène disponible
3- Le fardeau de la maladie doit être substantiel et un ratio
risque/bénéfice doit être favorable en comparaison des
autres thérapeutiques
4- Une connaîssance suffisante de la base biochimique de
la maladie doit être disponible pour être certain que le
transfert de gène puisse corriger la pathologie
biochimique et empêcher ou rendre réversible les
anomalies phénotypiques
5- Une cellule cible appropriée dont la biologie doit
être suffisamment bien connue,
6- Des données adéquates obtenues sur des cellules
en culture, ou des études chez l’animal, permettent
de suggérer que le vecteur, la construction génique
et la cellule cible sont appropriés.
Les données du problème

1- Réparation in situ ou greffe ectopique

2- Génothérapie germinale et génothérapie


somatique

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