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l’économie: aperçus.
Daniel Dufourt Professeur des Universités
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Plan de la séance
INTRODUCTION
La formation de la science économique
1ère partie: les concepts intégrateurs
A – Richesses et Nation
B – Rareté et échanges, propriété et concurrence.
C – Production et valeur, utilité et préférences
D – Rationalité, comportements et calcul et économique
E – Monnaie et prix
2ème partie: Les différentes conceptions de l’objet et de la nature de la
science économique
A – Classiques, néoclassiques, keynésiens
L’économie classique ou l’intemporalité des structures
L’économie néoclassique, rationalité individuelle et vérités métaphysiques
Keynes : de la fin du « laissez faire » à l’invention de la macroéconomie
B – Les tendances critiques: marxistes, radicales et anti-utilitaristes
CONCLUSION
L’économie politique, science de l’homme et de la société 2
INTRODUCTION
De l’ « Economique » [Aristote] à l’Economie Politique [Adam Smith]
De l’économie politique à la science économique [Alfred Marshall]
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Œuvres économiques et philosophiques de François Quesnay, accompagnées
des éloges et d'autres travaux biographiques sur Quesnay par différents auteurs
publiées avec une introduction et des notes par Auguste Oncken, 1888 Texte en
ligne :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k72832q.pdf
Smith Adam, 1776, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des
nations, GF-Flammarion, 1991
Adam Smith (trad. Michaël Biziou, Claude Gautier et Jean-François Pradeau),
Théorie des sentiments moraux, Paris, PUF, coll. « Quadrige », 2011, 478 p. (
ISBN 978-2-13-058608-1) [présentation en ligne]
Ricardo David, Des principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817,
Traduction par Francisco Solano Constancio, Paul Henri Alcide Fonteyraud.
Œuvres complètes de David Ricardo, Guillaumin, 1847 disponible en ligne à:
http://fr.wikisource.org/wiki/Des_principes_de_l%E2%80%99%C3%A9conomie_polit
ique_et_de_l%E2%80%99imp%C3%B4t
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Intro (suite)
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Intro (fin)
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1ère Partie – Les concepts intégrateurs
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1ère Partie – Les concepts intégrateurs:
B - Rareté et échanges, propriété et concurrence.
La lutte contre la rareté est le moteur du développement des échanges marchands (et non
du troc). Initialement la division du travail se traduit par une profusion de biens
hétérogènes et non reproductibles: les échanges sont des échanges de proximité.
Les échanges marchands sont la source d’une spécialisation et du remplacement de
l’activité artisanale par la production manufacturière: Adam Smith observe ainsi que c’est
(à l’époque) la faible étendue du marché qui limite la croissance des gains de productivité
(obtenus d’abord par division du travail et spécialisation au sein de l’entreprise).
L’affectation des ressources rares entre les différentes utilisations possibles est le fil
conducteur d’une conception de l’économie comme science des choix.
Le marché est la rencontre d’acheteurs et de vendeurs de biens et services donnant lieu à
la détermination d’un prix pratiqué sur ce marché. Si les marchandises proposées à la vente
sont homogènes, et si l’information est parfaite, c’est la concurrence entre les acheteurs et
les vendeurs qui est seule à l’origine de la formation du prix effectivement pratiqué.
La concurrence suppose l’existence d’un droit de propriété sur les biens échangés. La
concurrence est, en effet, l’expression d’une multitude de décisions de gestion relatives à
des éléments patrimoniaux puisque l’échange se traduit par un transfert de droits de
propriété.
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1ère Partie – Les concepts intégrateurs:
C - Production et valeur, Utilité et Préférences.
Dans l’Economie Politique des Classiques la valeur des biens est déterminée
par l’adjonction aux coûts de production d’un taux de profit, considéré comme le
juste retour sanctionnant l’activité d’entreprise, ayant donné lieu à l’engagement
(immobilisation) des capitaux investis. Le taux de profit est celui qui résulte de la
concurrence des capitaux à l’intérieur de la branche d’activité. Les coûts de
production sont mesurés en heures de travail. Le passage aux prix de production
présuppose le calcul d’un taux de salaire, en principe fournit par le
fonctionnement du marché du travail. Cette conceptualisation est liée à la
problématique de la répartition qui distingue des classes sociales en fonction de
leur statut au regard de la production et des droits de propriété qui l’organisent.
Dans la science économique, héritée des néoclassiques la valeur des
biens est déterminée par leur utilité c’est-à-dire leur plus ou moins grande
capacité à satisfaire les besoins et désirs solvables des consommateurs et
des producteurs. La mesure de la valeur des biens est donc directement
référée à des échelles de préférences, expressions de l’identité des
individus qui sont les seuls éléments qui composent la société, selon ces
auteurs néoclassiques.
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1ère partie: concepts intégrateurs
D - Rationalité, comportements et calcul économique
La science économique à la différence de l’économie politique ne connaît que
des individus. L’homo oeconomicus est un acteur rationnel qui effectue ses
choix en maximisant sa fonction d’objectif sous une contrainte qui est la
contrainte budgétaire. L’Etat lui-même est assimilé à un individu: c’est en quelque
sorte le petit père du peuple. Ses préférences n’émanent pas (même si l’agrégation
des préférences individuelles en vue de définir une fonction d’utilité collective à
longtemps été le plat de résistance de l’économie publique) des individus: elles
sont définies par les délibérations des assemblées parlementaires élues.
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1ère partie: concepts intégrateurs
E - Monnaie et prix
Comment passer du troc ou échange en nature à des
échanges organisés sur la base de prix? La réponse réside en
la disponibilité d’un équivalent général en lequel on
exprime le rapport d’échange entre les différents biens tel
qu’il se stabilise dans une communauté. Cet équivalent
général peut être, selon les sociétés considérées, des
coquillages, de l’or ou la monnaie émise par la Banque
centrale.
Les prix exprimés en monnaie ont une particularité: leur
volatilité, en grande partie liée à l’influence de la variation
plus ou moins ample des actifs monétaires en circulation.
La dépréciation monétaire est donc une très grande menace
sur la capacité des prix à exprimer la rareté relative des
différents biens.
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1ère partie: concepts intégrateurs
E - Monnaie et prix (suite)
Il semble que ce soit en Chine que l’on ait commencé à utiliser la monnaie sous forme
de monnaie-marchandise. Attendu qu’il paraissait important que la monnaie ait une
valeur en soi, les Chinois choisirent les outils. Les outils avaient de la valeur et ils
prirent beaucoup d’importance comme monnaie, à la fois comme moyen d’échange et
comme réserve de valeur. Les outils représentaient une forme de monnaie marchandise.
Les Chinois adoptèrent ensuite des pièces de métal (espèces) mais, fidèles à leur passé,
ils donnèrent à leurs pièces la forme d’outils. C’est ainsi qu’est née, en Chine, la
monnaie-bêche : il s’agit d’une monnaie qui ressemblait à une petite bêche*.
Dans certaines sociétés primitives, les perles, les coquillages, le bétail et nombre
d’autres marchandises ont servi de monnaie.
« Aujourd’hui encore dans la société Kanak le recours à la monnaie de coquillage a une
signification symbolique très forte: La monnaie de coquillage (thewe en langue nemi,
aire Hoot ma Whaap), joue toujours un rôle majeur dans le système d’échange au Nord
et Centre Nord de la Grande Terre. Lors des cérémonies coutumières, elle accompagne
la parole et scelle les échanges. La monnaie de coquillage symbolise le sang, la vie qui
circule entre les ancêtres et les vivants, la parole qui parcourt le pays kanak. Elle est
offerte lors des naissances et des deuils »**.
*La monnaie et la politique au Canada. Toronto: Fondation canadienne d'éducation économique 1994
** http://www.nouvellecaledonietourisme-sud.com/fr/decouvrir-la-nouvelle-caledonie/zoom/753-la-monnaie-kanak
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Par la stylisation et la réduction des formes, le produit semi-fini devient un
symbole de l’instrument primitif, et, de ce fait une monnaie véritable (source
: module numismatique sur le site suisse de e-learning « Antiquitas ». La
monnaie-bêche est en bronze et date de 340 à 250 avant J.-C.
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2ème Partie – Les différentes conceptions de l’objet et
de la nature de la science économique
A – Classiques, néoclassiques, keynésiens
A – 1) L'école classique ou l'intemporalité des structures
Parce qu'ils lient la compréhension des phénomènes de production à des
hypothèses déterminées sur la répartition, les économistes classiques parviennent
à montrer l'existence d'une causalité structurelle gouvernant aussi bien les
évolutions à long terme du système économique que ses formes d'extension dans
l'espace. Mais cette causalité structurelle reste historiquement indéterminée.
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2ème partie: A (fin)
A – 3) L’hétérodoxie keynésienne
La critique par Keynes (Extraits de « La fin du laissez faire » de John
Maynard Keynes, 1926) de l’idéologie sous-jacente aux thèses
néoclassiques:
« Tirons complètement au clair les principes généraux ou métaphysiques sur lesquels on
s'est appuyé de temps en temps pour justifier le laissez-faire. Il n'est nullement vrai que
les individus possèdent, à titre prescriptif, une « liberté naturelle « dans l'exercice de
leurs activités économiques. Il n'existe nul « pacte » qui puisse conférer des droits
perpétuels aux possédants et à ceux qui deviennent des possédants. Le monde n'est
nullement gouverné par la Providence de manière à faire toujours coïncider l'intérêt
particulier avec l'intérêt général. Et il n'est nullement organisé ici-bas de telle manière
que les deux finissent par coïncider dans la pratique.
Il n'est nullement correct de déduire des principes de l'Économie Politique que l'intérêt
personnel dûment éclairé œuvre toujours en faveur de l'intérêt général. Et il n'est pas
vrai non plus que l'intérêt personnel est en général éclairé; il arrive bien plus souvent
que les individus agissant isolément en vue de leurs propres objectifs particuliers soient
trop ignorants ou trop faibles pour pouvoir atteindre seulement ceux-ci. L'expérience ne
démontre nullement que les individus, une fois réunis en une unité sociale, sont toujours
moins clairvoyants que lorsqu'ils agissent isolément. »
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2ème partie (A – Conclusion )
L’hégémonie de la théorie standard est liée à une compréhension ad hoc de
l’individualisme méthodologique
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2ème Partie (A, conclusion suite) :
Statique et dynamique dans une perspective néoclassique
)
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2ème Partie (A, conclusion fin)
L.H. Dupriez [1947] a relevé à juste titre que, du point de vue de la théorie
économique, l'analyse statique devait être considérée comme plus générale et
donc plus fondamentale que l'analyse dynamique. L'objet de l'analyse
dynamique, qui est de découvrir les conséquences des modifications ayant
affecté les relations entre éléments du système économique, est en un sens
limité : ce ne sont pas les variations des grandeurs économiques qui créent la
solidarité des instants; celles-ci ne font que manifester les étapes du
déroulement d'un processus historique dont l'explication renvoie à l'analyse
des lois de fonctionnement du système économique. En d'autres termes,
l'irruption de l'histoire est canalisée dans une analyse sous forme de périodes,
où les enchaînements sont conçus comme indépendants du processus
historique lui-même. L'histoire dans cette perspective n'est pas cumulative : il
n'y a ni apprentissage, ni répétition, mais reproduction à travers l'infinie
variété des formes historiques d'un ensemble déterminé de rapports qui
constituent ce que l'on peut appeler avec Hicks l'économie marchande. La
théorie de l'histoire de sir John Hicks* accepte ainsi « la priorité absolue du
point de vue synchronique».
*Une théorie de l’histoire économique, Editions du seuil, 1973.
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2ème Partie : B -Les tendances critiques:
marxistes, radicales et anti-utilitaristes
La spécificité de la critique marxiste de l'économie politique réside dans ses,
fondements matérialistes et dialectiques.
C'est, en effet, le matérialisme dialectique qui permit à la critique marxiste,
seule d'abord, en concurrence avec d’autres théories de la société aujourd’hui,
de rendre compte de l’intelligibilité des phénomènes sociaux et d’en livrer la
signification au regard du processus historique d’évolution des sociétés.
Joseph Schumpeter* a fortement souligné cette originalité de l'œuvre de Marx.
Pour lui : « Marx fut le premier économiste de grande classe à reconnaître et
à enseigner systématiquement comment la théorie économique peut être
convertie en analyse historique et comment l'exposé historique peut être
converti en histoire raisonnée». Cette performance est directement liée à la
théorie marxiste des classes sociales «instrument analytique qui, en reliant
l'interprétation économique de l'histoire aux concepts de l'économie de profit,
regroupe toutes les données sociales et fait converger tous les phénomènes»
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2ème Partie : B (fin)
Néanmoins, les deux autres tendances critiques qui partagent avec l'analyse marxiste la
préoccupation fondamentale d'élucider l'influence des rapports sociaux sur les formes et
le contenu de l'activité économique, se séparent de celle-ci à d'autres égards. Ainsi le
mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales (MAUSS) souscrit-il
vraisemblablement à cette affirmation de Marc Guillaume (1989) selon laquelle « en
dépit de son ambition d'être une explication globale de l'histoire, le marxisme en
substituant à la rationalité d'un sujet individuel celle d'une classe sociale, n'a produit
qu'un simple déplacement à l'intérieur du champ utilitariste ». Le courant radical aux
États-Unis, initialement regroupement hétérogène inspiré de l'anarchisme libertaire et de
divers courants marxistes, bénéfice aujourd'hui d'une reconnaissance académique qu'il
doit à la manière dont il réintègre la dimension politique des problèmes économiques et
dont il promet des réponses appropriées à des questions sociales controversées.
Sources:
.
J. SCHUMPETER (1963) Capitalisme, socialisme et démocratie, trad. Payot, Paris
M. GUILLAUME et al. (1989) La Science Économique en France, Repères n° 74, La Découverte, Paris.
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CONCLUSION
L'économie politique, science de l'homme et de la société
Henri Guitton (1951) a bien circonscrit les enjeux des débats que
suscite l'abandon du modèle des sciences physiques sur lequel l'économie
politique s'était constitué au profit de «cette ambition contemporaine qui
veut faire de l'économie politique [ ... ] une science dont il n'existe encore aucun
modèle, une science originale [ ... ]
Le sens de l'action humaine conduit à une nouvelle conception de la science [ ... ]
C'est à une nouvelle union, que l'on est amené, celle qui doit rapprocher dans une
discipline commune la connaissance et l'action, la science et la conscience ».
Cette recherche des fondements de l'économie politique comme science sociale, conduit
à deux interrogations:
- l'une relative à la spécificité des études du comportement humain et des faits de
société propres à l'économie politique, par rapport aux connaissances et aux
méthodes de l'histoire et de la sociologie;
- l'autre relative au statut des mathématiques dans l'élaboration d'une discipline
économique, envisagée comme savoir opérationnel en vue de l'action.
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CONCLUSION
L'économie politique, science de l'homme et de la société
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CONCLUSION
L'économie politique, science de l'homme et de la société
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CONCLUSION
L'économie politique, science de l'homme et de la société
Références:
GUITTON (H.) 1951. - L'objet de l'Économie Politique,
Paris, Marcel Rivière.
LÈVY-STRAUSS (C.) 1954. - « Les mathématiques de
l'homme », Bulletin International des Sciences Sociales,
vol. 6, n° 4, pp. 643-653.
MARCHAL, (J.) 1951. - « La crise contemporaine de la
science économique », Banque, pp. 1-6.
DUPRIEZ, (L. H.) 1947. – « Des Mouvements
économiques généraux » 2 volumes, Université de
Louvain.
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