Ière PARTIE Chapitre II

Département Marchés publics
et Partenariat public - privé
Le contrôle sanctions et contentieux des

marchés publics.
Cours dispensé par:

Dr Jean – Jacques Christian MEMONO
ENSEIGNANT DE DROIT/ UY II – SOA
Expert consultant en droit des marches publics et de la commande publique
TEL: 690 62 94 44 / 675 18 26 23
Email: chrismemono@yahoo.fr
Chapitre II: la sanction dans les marchés publics
 Section I: la justification de la sanction : les mauvaises
pratiques
 Identification des mauvaises pratiques
 Manifestation des mauvaises pratiques selon les phases du
projet: phase précontractuelle
 La phase de programmation du marché

 Intervenants de la procédure et leurs mauvaises pratiques
 La manifestation des mauvaises pratiques au stade
contractuel du marché
 Responsabilité des organes de contrôle
Conclusion
2
Formation certifiante en Marchés Publics PSSFP Mauvaises pratiques et systèmes de responsabilité
Objectifs
A la fin de ce cours, l’apprenant devra être capable de :

 Saisir les différentes manifestations des mauvaises pratiques à toutes les
phases du marché.
 définir l’objet la portée des mauvaises pratiques dans le secteur des marchés
publics.
3
Qu’est - ce qu’une mauvaise pratique?
Du fait de l’importance sans cesse croissante des sommes mises en jeu dans la
commande publique, le système des marchés publics prend tous les attraits
d’un champ de course à l’enrichissement illicite, tant il est travaillé par
d’innombrables déviances et dérives en tout genre que l’ARMP a cru bon de
regrouper sous le modeste vocable de "mauvaises pratiques»,
Dans cette logique, on pourrait définir une mauvaise pratique comme une
atteinte aux principes cardinaux du Code des Marchés Publics, en
l’occurrence : la liberté d’accès à la commande publique, l’égalité de
traitement des candidats, la transparence des procédures, l’efficience et
l’intégrité (article 2 du CMP).
4
Qu’est - ce qu’une mauvaise pratique?(suite)
De manière empirique, plusieurs mauvaises pratiques, imputables aux différents

intervenants du système sont observées à toutes les phases du processus des marchés
publics ceci, bien qu’il existe un dispositif répressif pour les sanctionner.
A ce titre, elles sont commises :
Lors de la phase de passation du à l’attribution des marchés en violation des

marché dispositions réglementaires en la matière
- à l’inobservation des clauses du marché;

- au détournement des deniers publics;
lors de l’exécution des prestations - à la dénaturation des faits par les
Cocontractants avec la complicité des agents
de l’administration dans certains cas.
5
Paragraphe I: Identification des mauvaises pratiques
Mauvaises pratiques
Identification
Identification légale réglementaire
Code des marches

Infractions Pratiques publics et textes
pénales anticoncurrentielles réglementaires
6
Manifestation des mauvaises pratiques
phases du projet: phase précontractuelle
Phase précontractuelle
Non respect de l’article 59 du Code des

Phase de la Marchés Publics.
programmation du
marché
Du journal de programmation et du
plan simplifié de passation
corruption
Phase de passation du
marché
Criminalité financière
7
La phase de programmation du marché
L’on peut constater déjà à cette phase, des relents de fraude et de corruption.
Cela peut se produire en cas :
• absence d’une étude préalable avant le lancement d’une consultation ;
• communication par anticipation d’informations dans le but de favoriser un

concurrent d’étude non assortie d’une estimation des coûts ;
• étude non conforme aux prescriptions réglementaires ;
• absence de programmation des opérations de passation et d’exécution des

marchés ;
• communication par anticipation d’informations dans le but de favoriser un

concurrent ;
8
La phase de programmation du marché
Le plus grand adjuvant de la fraude et à la corruption à cette étape demeure le

défaut de publication des journaux de programmation des marchés
passés par l’Etat. En dehors des administrations qui opérant dans la sphère
de la commande publique, le citoyen ordinaire n’a pas accès à cette
information, d’où la violation du principe de transparence des procédures
édicté à l’article 2 du Code.
En réalité, c’est dans la phase de passation que la corruption et la fraude se

vivent avec le plus d’apprêté.
9
La phase de passation du marché

C’est la phase la plus critique dans le processus de développement de la

criminalité financière.
Elle commence le plus souvent par l’élaboration du dossier d’appel d’offres
et s’achève par la signature et la notification du marché au
cocontractant de l’administration.
Dans ce sens, les illustrations de mauvaises pratiques peuvent concerner
tous les intervenants impliqués dans le processus que ce soit les
principaux intervenants de la procédure ou les organes d’appui et de
contrôle.
A cet égard, l’ARMP a répertorié une centaine de mauvaises pratiques.
10
Intervenants de la procédure et leurs mauvaises pratiques
Pour les autorités contractantes il s’agit:
1. absence ou de l’insuffisance du financement ;

2. modification unilatérale des spécifications du DAO élaboré par le maitre
d’ouvrage ;
3. engagement d’une dépense sans crédits disponibles ou délégués ;
4. détournement de l’objet du projet ;
5. absence de maîtrise d’œuvre privée pour les marchés supérieurs aux seuils
prévus par la réglementation en vigueur ;
6. DAO non conforme aux prescriptions du Code des Marchés ;
7. vente irrégulière des DAO ou de la dissimulation des DAO ;
8. indisponibilité du DAO après publication de l’avis d’appel d’offres ;
11
9. absence ou de l’insuffisance du financement ;

10. modification unilatérale des spécifications du DAO élaboré par le maitre
d’ouvrage ;
11. engagement d’une dépense sans crédits disponibles ou délégués ;
12. détournement de l’objet du projet ;
13. absence de maîtrise d’œuvre privée pour les marchés supérieurs aux
seuils prévus par la réglementation en vigueur ;
14. DAO non conforme aux prescriptions du Code des Marchés ;
15. vente irrégulière des DAO ou de la dissimulation des DAO ;
16. indisponibilité du DAO après publication de l’avis d’appel d’offres ; 12
17. non saisine de la Commission de Passation pour examen et adoption du

projet de marché ;
18. notification du marché dans les délais non réglementaires;
19. déblocage des moyens pour le fonctionnement de la commission de
passation ;
20. indisponibilité du site avant la fin de la procédure de passation du
marché ;
21. non-respect des formes et indications réglementaires dans la publication
des résultats d’attribution ;
22. non-respect des dispositions réglementaires pour la conclusion des
avenants.
13
Pour les soumissionnaires il s’agit:
1. falsification des documents ;
2. communication des informations erronées ;

3. faux et usage de faux ;
4. menaces à l’endroit des autorités d’attribution.

Les autres acteurs, du fait de leur pleine implication dans la passation, ne sont pas
exempts de tout reproche en matière de fraude et corruption.
14
Pour les présidents des commissions des marchés
1. non convocation de l’Observateur Indépendant (OI) pour les marchés relevant de sa

compétence ;
2. non convocation du représentant du bénéficiaire du projet ;
3. non-conformité des délais réglementaires accordés à la sous-commission d’analyse pour
l’évaluation des offres;
4. transmission des dossiers aux membres dans les délais et formes non conformes à la
réglementation ;
5. transmission des documents à l’ARMP dans les délais non conformes à la
réglementation ;
6. convocation des membres et de l’Observateur Indépendant à une séance de la
commission dans des délais non réglementaires ;
7. non-respect du quorum ;
8. rejet des offres en violation des dispositions réglementaires ;
9. détournement des frais de fonctionnement des Commissions.
15
Pour les membres des commissions des marchés
1. absence non justifiée aux travaux des Commissions ;

2. rejet des offres en violations des dispositions réglementaires ;
3. non-respect des critères d’évaluation et d’attribution contenus dans le
DAO ;
4. adoption de la grille d’évaluation détaillée des offres après l’ouverture
des plis.
16
Pour les membres des sous-commissions d’analyse:
1. absence non justifiée aux travaux de la sous-commission ;

2. évaluation orientée ou biaisée des offres ;
3. non-respect de la grille d’évaluation détaillée adoptée par la
Commission ;
4. non-respect des délais d’évaluation des offres accordés par la
Commission ;
5. refus de signer le rapport d’analyse par un membre de la sous-
commission d’analyse.
17
Pour les secrétaires des commissions d’analyse:
1. absence non justifiée aux travaux de la Commission;

2. non utilisation du registre infalsifiable pour la rédaction des P.V. ;
3. transmission des dossiers aux membres dans les délais non conformes
à la réglementation.
18
Pour les Observateurs indépendants:
1. absence non justifiée aux séances des commissions et des sous-commissions

d’analyse ;
2. participation au débat des commissions et sous-commissions ;
3. du non-respect des délais réglementaires pour la transmission de leurs rapports ;
4. dissimulation des dysfonctionnements ;
5. dénaturation des faits.
19
Pour les Experts:
1. non-respect des délais prévus pour la transmission de leurs

rapports ;
2. rapport orienté ou non conforme aux termes de référence ou
spécifications techniques du DAO ;
20
La manifestation des mauvaises pratiques au stade
Les responsabilités des parties contractantes:
Signataires du contrat, le Maitre d’Ouvrage et le titulaire du marché sont les premiers
concernés par les mauvaises pratiques.
Pour le MINMAP et les maîtres d’ouvrage
1. engagement d’une dépense sans pièce justificative ;

2. retard dans le visa des décomptes ;
3. engagement d’une dépense sans crédits disponibles ;
4. engagement d’une dépense ou de la certification de pièces sans exécution des
prestations ;
5. détournement de l’objet du marché ;
6. refus non justifié de libérer la caution ou de délivrer la main levée
correspondante ;
21
Pour le MINMAP et les maîtres d’ouvrage
7. non application des pénalités de retard ;

8. levée des pénalités sans autorisation préalable de l’ARMP ;
9. refus non justifié de procéder à la réception des prestations ;
10. non transmission des documents relatifs à l’exécution du marché à
l’ARMP ;
11. non-respect des dispositions réglementaires pour la conclusion de
l’avenant.
22
Pour le Titulaire du marché
1. Pour le titulaire du marché, il est généralement question :

2. non-respect des délais d’exécution, de réalisation ou de livraison ;
3. non-respect des normes et/ou des spécifications techniques ;
4. facturation des prestations fictives ;
5. falsification des documents.
23
Responsabilité des organes de contrôle
Pour le chef service du marché
1. délivrance d’un ordre de service non conforme ou irrégulier ;

2. réception de prestations non exécutées ou non conformes au
marché ;
3. non-respect des délais d’approbation des décomptes.
Pour les maîtres d’œuvre
1. non-respect des dispositions contractuelles du marché de maîtrise

d’œuvre ;
2. absence de contrôles ;
24
Pour les ingénieurs du marché
1. prise en attachement des prestations non conformes aux cahiers

des charges ;
2. réception de prestations non exécutées ;
3. dénaturation des faits ;
4. non-respect des normes et spécifications techniques.
Pour les commissions de suivi et/ou de réception
1. réception de prestations non exécutées ou non conformes aux

cahiers des charges ;
2. détournement des fournitures réceptionnées.
25
Pour les Comptables-Matières
1. réception de prestations non exécutées ou non conformes aux cahiers

des charges ;
2. certification des factures de prestations non exécutées ou non
conformes aux cahiers des charges;
3. détournement des fournitures réceptionnées.
26
Pour les Comptables Assignataires
1. retard dans le paiement ;

2. liquidation et du règlement des prestations non exécutées ou non
conformes aux cahiers des charges ;
3. paiement des prestations objet d’un marché en dépassement de son
montant et de celui de ses avenants éventuels ;
4. fractionnement injustifié des paiements ;
5. paiement des prestations non ordonnancées ;
6. non-respect des indications fournies au titre du nantissement.
27
Pour les Auditeurs indépendants

2. dénaturation des faits ;
3. non-respect des délais réglementaires.
28
Section II: la catégorisation des sanctions
La catégorisation des sanctions peuvent se distinguer selon qu’elles portent sur les
acteurs (Paragraphe II) ou sur les procédures (Paragraphe II)
Paragraphe I: la sanction des procédures

Suivant l’article 189 du code des marchés; l’ARMP prend, après exploitation de la
documentation des marchés publics qui lui sont soumis, des actes de régulation et saisit
les concernés dans les délais impartis. Avant toute décision de nullité (article 190), il faut
remarquer l’arbitre prendra d’abord des mesures conservatoires allant dans le sens de la
régularisation ( rectificatifs d’avis d’appel d’offre et communiqués d’attribution;
respect des procédures et délais; observation des seuils de compétence; prévention
des fractionnements; prise en compte des avis techniques des organes de passation;
utilisation des documents standards; exécution des avis de l’observateur
indépendant ) . 29
Au – delà de ces mesures conservatoires, notons que l’éventualité de suspension en cas

de procédure jugée irrégulière en attendant l’aboutissement des investigations nécessaires
et la décision de l’autorité chargée des marchés publics.
Paragraphe II: la sanction des acteurs

Ces sanctions différent selon que l’on soit acteur du secteur privé ou du secteur public.
Pour les privés, les sanctions suivantes leurs sont infligées sans préjudice de ceux des
autres corps de contrôle:
- Confiscation des garanties;
- Exclusion de la commande publique pendant 2 au maximum en fonction de la gravité
de la faute commise;
- Retrait du certificat de catégorisation/
30
Lesdites sanctions sont prises par l’autorité des marchés publics. L’ARMP devra rendre
public de façon constante la liste actualisée des personnes exclues. Ces mesures ne
contreviennent en rien à l’intervention des juridictions compétentes
Pour les acteurs publics, la sanction principale est l’exclusion de la commande publique
pendant une période n’excédant pas 2 ans, sans préjudice des sanctions prévues par la
règlementation en vigueur.
31
Conclusion
Les mauvaises pratiques prolifèrent à toutes les procédures des marchés publics
et concernent tous les intervenants impliqués dans le système des marchés
publics. Trois facteurs semblent être à l’origine de leur recrudescence :
• l’ignorance de certains acteurs qui ne maitrisent pas toujours les règles et
procédures des marchés publics et se trompent de bonne foi ;
• la corruption systémique qui déteint sur le secteur des marchés publics
• la faible application des sanctions, ce en dépit de l’existence d’un arsenal

répressif dissuasif.
32
FIN DU ONZIEME MODULE

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et Partenariat public - privé

Le contrôle sanctions et contentieux des

Cours dispensé par:

 La phase de programmation du marché

 Responsabilité des organes de contrôle

A la fin de ce cours, l’apprenant devra être capable de :

De manière empirique, plusieurs mauvaises pratiques, imputables aux différents

A ce titre, elles sont commises :

Lors de la phase de passation du à l’attribution des marchés en violation des

- à l’inobservation des clauses du marché;

Code des marches

Non respect de l’article 59 du Code des

• absence d’une étude préalable avant le lancement d’une consultation ;

• communication par anticipation d’informations dans le but de favoriser un

• étude non conforme aux prescriptions réglementaires ;

• absence de programmation des opérations de passation et d’exécution des

• communication par anticipation d’informations dans le but de favoriser un

Le plus grand adjuvant de la fraude et à la corruption à cette étape demeure le

En réalité, c’est dans la phase de passation que la corruption et la fraude se

C’est la phase la plus critique dans le processus de développement de la

Pour les autorités contractantes il s’agit:

1. absence ou de l’insuffisance du financement ;

Pour les autorités contractantes il s’agit:

9. absence ou de l’insuffisance du financement ;

Pour les autorités contractantes il s’agit:

17. non saisine de la Commission de Passation pour examen et adoption du

Pour les soumissionnaires il s’agit:

1. falsification des documents ;

2. communication des informations erronées ;

4. menaces à l’endroit des autorités d’attribution.

Pour les présidents des commissions des marchés

1. non convocation de l’Observateur Indépendant (OI) pour les marchés relevant de sa

Pour les membres des commissions des marchés

1. absence non justifiée aux travaux des Commissions ;

Pour les membres des sous-commissions d’analyse:

1. absence non justifiée aux travaux de la sous-commission ;

Pour les secrétaires des commissions d’analyse:

1. absence non justifiée aux travaux de la Commission;

Pour les Observateurs indépendants:

1. absence non justifiée aux séances des commissions et des sous-commissions

Pour les Experts:

1. non-respect des délais prévus pour la transmission de leurs

Pour le MINMAP et les maîtres d’ouvrage

1. engagement d’une dépense sans pièce justificative ;

Pour le MINMAP et les maîtres d’ouvrage

7. non application des pénalités de retard ;

Pour le Titulaire du marché

1. Pour le titulaire du marché, il est généralement question :

Pour le chef service du marché

1. délivrance d’un ordre de service non conforme ou irrégulier ;

Pour les maîtres d’œuvre

1. non-respect des dispositions contractuelles du marché de maîtrise

Pour les ingénieurs du marché

1. prise en attachement des prestations non conformes aux cahiers

Pour les commissions de suivi et/ou de réception

1. réception de prestations non exécutées ou non conformes aux

Pour les Comptables-Matières

1. réception de prestations non exécutées ou non conformes aux cahiers

Pour les Comptables Assignataires

1. retard dans le paiement ;

Pour les Auditeurs indépendants

1. dissimulation des dysfonctionnements ;

Paragraphe I: la sanction des procédures