• En effet, la lexicologie a pour objet d'étude le vocabulaire ou le
lexique d'une langue, autrement dit,l'ensemble des mots et de leurs
équivalents considérés dans leur développement et leurs liens réciproques. Le vocabulaire constitue une partie intégrante de la langue. Aucune langue ne peut exister sans mots. C'est d'après la richesse du vocabulaire qu'on juge de la richesse de la langue en entier. De là découle l'importance des études lexicologiques. . • Alors l ‘étude comparative vise à apprendre deux ou plusieurs langues, en les comparant entre elles. Avec cette approche, pour les chercheurs sont également importantes les différences comme les similitudes. • La lexicologie comparative fait partie indisoluble de la linguisique comparative et étudie les systhèmes lexicaux de deux ou de quelques langues à la base de leur comparaison. La lexicologie comparative propose un nouveau point de vue sur certaines des dispositions de la science lexicale parce que dans la sémantique des différentes langues sont différemment reflétés les tendances séculaires de de la vie de l'humanité, différemment conçues les perceptions de la réalité. • Certains savants mentionnent également la connexion de la lexicologie comparative avec l'ethnopsychologie et l'histoire culturelle. • La nécessité d'études comparatives sur le plan lexical est connectée avec le renouveau du genre lexicographique spécial - dictionnaire bilingue différentiel permettant de décrire les unités sémantiques et les différences fonctionnelles des deux langues. • La recherche comparative peut être effectuée dans les limites des catégories sémantiques, fonctionnelles, notionnelles. • La lexicologie comparative agit comme une branche indépendante de la lexicologie, qui a son propre objet de la description: les similitudes et les différences lexicales et phraséologiques par rapport à une autre langue (différence sémantique, fonctionnelle, notionnelle); • Lé lexicologie comparative se sert de l'analyse sémasiologique; cette analyse a pour but l’étude de la signification des unités lexicales - mot (simple, dérivé, composé) grouppement analytique, phraséologisme ( maison, maisonette, anticonstitutionnelle, un bon pied à terre, qui vivra- verra) , d’un côté, et la recherche de leur correspondances sémantiques dans une autre langue, de l’autre côté. • l'analyse onomasiologique largement utilisée dans les études comparatives; à la base de la théorie de la dénomination les résultats de cette analyse établissent les formes lexicales capablent de dénommer les mêmes notions dans les langues différentes: 24 heures / сутки; l’enfant de 18 mois / ребенку потора года; refaire, re renforcer, rapprocher / переделать, усилить, приближать, приблизить; pendule, horloge, montre / часы; • l'aspect fonctionnel des mots à comparer dévoilent leurs relations syntaxiques dans deux langues:elle paraît fatiguée, le journal paraît deux fois par semaine, il a paru de l’ombre; • la tache principale de la lexicologie comparative est d'établir les correspondances et non-correspondance formelles et sémantiques inter-langues: • les causes principales des non-correspondance inter-langues: les types morphologiques des langues dont les vocabulaires sont soumis à l'analysecomparative; • l'étude comparative lexicale vise à n’exclure aucune espèce de signification lexicale (dénotative, connotaive, stylistique) et de recenser ainsi une grande variété de sens; • l'étude comparative lexicale limite le sens linguistique à celui des seules unités lexicales: mots simples ou expressions codées. • l'étude comparative lexicale prête attention aux trois niveaux distincts d’organisation du sens : structuration lexicale au niveau des unités-mots ; structuration grammaticale ou morpho-syntaxique au niveau des unités-phrases ; organisation discursive au niveau des unités-énoncés… • Le vocabulaire n'est pas une agglomération d'éléments • disparates, c' • est un ensemble d'unités lexicales formant système où tout se tient. C'est que les vocables de toutelangue, tout en présentant des imités indépendantes, ne sont pas pour autant isolés les uns des autres. Dans la synchronie le fonctionnement de chaque unité dépend dans une certaine mesure du fonctionnement des autresunités. Pour s'en rendre compte il suffit d'examiner de plus près une série de synonymes. • Ainsi dans la série hardiesse, audace, intrépidité, témérité chacun des membres se distingue par quelque indice sémantique qui en constitue l'individualité et la raison d'être : hardiesse désigne une qualité louable qui pousse à tout oser, audace suppose une hardiesse excessive, immodérée, intrépidité implique le mépris du danger, témérité rend l'idée d'une hardiesse excessive qui agit au hasard et, par conséquent prend une nuance dépréciative; • cette distinction du sens des synonymes détermine le choix de la variante de la traduction; • Il s'ensuit que dans l'étude du vocabulaire une importance particulière revient aux rapports réciproques qui s'établissent entre les unités lexicales. • Le système du lexique, comme tout autre système, suppose l'existence d'oppositions. Ces oppositions s'appuient sur des rapports associatifs ou virtuels existant au niveau de la langue-système. Elles appartiennent au plan paradigmatique. Chaque unité lexicale entretient, en effet, divers rapports associatifs avec les autres unités. Prenons l'exemple du mot enseignement. À partir du radical enseignement est en rapport paradigmatique avec enseigner, enseignons, enseignant; envisagé sous l'angle sémantique ils'associe à instruction, apprentissage, éducation, etc. • Les rapports systémiques se manifestent non seulement au sein de la langue, mais également dans la parole. • Au niveau de la parole les vocables réalisent leur faculté de s'agencer les uns avec les autres selon certainеs règles. Cette prédisposition inhérentes aux vocables est due avant tout à l'organisation syntaxique de l'énoncéqui implique l'existence de différents termes de la proposition. • dans deux systèmes lexicaux qui se comparent dans le cadre des études lexicales comparatives les unités lexicales qui forment l'énoncé entretiennent les relations différentes, ex.: inaugurer le monument / открыть памятник ; déboucher une bouteille / открыть бутылку; déciller les yeux /открыть глаза. Alors il faut reconnaître l'existence de rapports privilégiés entre certaines unités lexicales dans le discours en étudiant les correspondances et divergences lexicales. • Plus que n'importe quel autre système le système du vocabulaire subit l'effet des facteurs extralinguistiques, avant tout d'ordre social et culturel. Cette influence est directe. Il s'ensuit que le vocabulaire, étant d'une grande mobilité, représente un système ouvert, autrement dit, il s'enrichit constamment de nouvelles unités lexicales. Une autre particularité du lexique en tant que système consiste dans le manque de régularité, de rigueur dans les oppositions lexico- sémantiques, ce qui entraîne des limites plutôt floues entre les sous- systèmes. Il en est ainsi jusqu'à la signification lexicale qui ne peut être définie dans toute son étendue. • Les distinctions notionnelles expliquent aussi les divergences dans l'emploi des mots correspondants dans des langues différentes. En russe on dit également - этот человек не работает et телефон не работает, alors qu'en français le verbe travailler ne traduira que le premier sens, c'est que le contenu notionnel de ces verbes ne se recouvre pas. Le russe ранние correspond au français précoce ; pourtant la combinaison ранние овощи, correcte en russe, sera rendue par légumes primeurs en français; en revanche, en français on dira bien un enfant précoce, tandis qu'en russe nous aurons развитой ребенок. • Les locutions phraséologiques sont des unités lexicales qui par leur • fonctionnement se rapprochent souvent des mots ce • qui permet d'envisager leur création à côté de la formation • des mots. • Le premier examen approfondi de la phraséologie française a été entrepris parle linguiste suisse Charles • Bally. A. Sechehaye. J. Marouzeau La phraséologie étudie des agencements de mots particuliers. Caractéristiques intérieures et extérieures des phraséologismes • En se combinant dans la parole, les motsforment deux types d'agencements essentiellement différents. Ce sont, d'une part, des groupements de mots individuels, passagers et instables ; les liens entre les composants de ces groupements se rompent sitôt après leur formation et les mots constituant le groupe recouvrent la pleine liberté de s'agencer avec d'autres mots. • Cesgroupements de mots se forment au moment même du discours et dépendent exclusivement de l'idée que lelocuteur tient à exprimer. Ce sont des groupements tels que: un travail mannel, un travail intellectuel, une bonne action, une mauvaise action, compliquer un problème, simplifier un processus. Caractéristiques intérieures et extérieures des phraséologismes • Ce sont, d'autre part, des agencements dont les mots-composants ont perdu leur liberté d'emploi et fonnent une locution stable. Ces locutions expriment souvent une seule idée, une image unique et n'ont un sensque dans leur unité. Les locutions stables ne sont point créées au moment du discours ; tout au contraire, ellessont reproduites comme telles intégra lement, comme étant formées d'avance. • Ch. Bally. qui le premier a insisté sur la distinction de ces deux types d'agencements de mots, signale qu'« ...entre ces deux extrêmes (les groupements libres et les locutions stables ) il y a place pour une foule de cas intermédiaires. •- • qui ne se laissent ni préciser, ni classer » [34. p. 68]. Caractéristiques intérieures et extérieures des phraséologismes • Les locutions phraséologiques à leur tour, diffèrent par le degré de leur stabilité et de leur cohésion Ch.Bally distingue deux types essentiels de locutions phraséologiques : il nomme unités celles dont la cohésion est absolue et séries celles dont la cohésion n'est que relative. Ainsi bon sens dans le bon sens suffit pour montrer l'absurdité d'une pareille entreprise représente une unité phraséologique ; grièvement blessé,où grièvement ne peut être employé qu'avec blessé, forme une série phraséologique. Caractéristiques intérieures et extérieures des phraséologismes Des critères variés visant à faire le départ entre les locutions phraséologiques et les groupements de mots libres sont proposés. Ce sont, entre autres, l'intégrité nominative, l'équivalence au mot, la valeur imagée, le caractère idiomatique, la stabilité, la reproductivité intégrale dans la parole. La phraséologie sera traitée comme l'étude des locutions stables, dont la stabilité est uniquementfonction de facteurs linguistiques, ce qui revient à dire qu'elle englobe tous les agencements de mots dont les composants ne sont pas associés librement, conformément à leur contenu sémantique, mais selon l'usage. Caractéristiques intérieures et extérieures des phraséologismes • Ainsi, la caractéristique intérieure ou sémantique des phraséologismes se fait voir d'après le degré de la motivation on distinguerait les locutions immotivées (n 'avoir pas froid aux yeux - « avoir de l'énergie, du courage »), sémantiquement motivés (rire dubout des lèvres - « sans en avoir envie ») et les locutions à sens littéral (livrer une bataille, se rompre le cou). Conformément à leurs fonctions communicatives on pourrait dégager les locutions à valeur intellectuelle ( salle à manger, le bon sens, au bout du compte), à valeur logico-émotionnelle (droit comme une faucille - « tordu », ses cheveux frisent comme des chandelles - «elle (il) a des cheveux plats »), à valeur affective (Flûte alors ! - qui marque le dépit.) Caractéristiques intérieures et extérieures des phraséologismes Caractéristiques intérieures et extérieures des phraséologismes • Elles s'en distinguent cependant par le fait que les mots composants restent limités dans leur emploi. Généralement un des composants est pris dans un sens lié tandis que l'autre s'emploie librement en dehors de cette locution. L'usage a consacré rompre les liens d'amitié et briser les liens d'amitié à l'exclusion de déchirer les liens d'amitié ou casser les liens d'amitié quoique déchirer et casser soient des synonymes de rompre et de briser. • Certaines combinaisons phraséologiques sont le résultat de l'emploi restreint, parfois unique, d'un des composants qui est monosémique. Ainsi avec ouvrable nous avons seulement jour ouvrable, avec saur - hareng saur , avec baba - rester baba, avec noise - chercher noise, ave coi - rester coi - et se tenir coi. Caractéristiques intérieures et extérieures des phraséologismes • la plupart des combinaisons phraséologiques sont créées à partir de l'emploi imagé d'un des mots composants : un travail potable, un spectacle imbuvable, un temps pourri, être noyé de dettes, éparpiller ses efforts, un nuage de lait, sauter sur l'occasion. • L'image a le caractère nationnal, qui se traduit à peine! • Les idiomes sont des locutions dont le sens global ne coïncide pas avec le sens des mots-composants. Contrairement aux combinaisons phraseologiques les idiomes présentent un tout indivisibledont les éléments ont perdu leur autonomie sémantique. Caractéristiques intérieures et extérieures des phraséologismes • D'après leur fonctionnement syntaxique ils sont tantôt des équivalents de mots et [jouent, par conséquent, le rôle d'un terme de la proposition (enveloppe mortelle - «corps humain considéré comme l'enveloppe de l'âme», matière grise - «intelligence», un(e) laissé(e) pour compte - «personne abandonnée à son sort», faire grand cas de qch - “ apprécier qch », jeter de l'huile sur le feu, d'une seule traite - « sans intèrruption», à la carte - « qui tient compte des goûts, des désirs de chacun »; tantôt des équivalents d'une propositon dont les éléments conservent une certaine autonomie syntaxique (il n 'ya plus que le nid, l 'oiseau s'est envolé, il n'y a pas de rosés sans épines). Caractéristiques intérieures et extérieures des phraséologismes • un certain nombre d'ensembles renferment une allusion à quelque événement historique, quelque fait littéraire, mythologique ou autre qu'il est indispensable de connaître pour en comprendre le sens réel: moutons de Panurge, revenir (ou retourner) à ses moutons, cultiver son jardin, coiffer sainte Catherine, lever le lièvre. • L'intégrité des ensembles phraséologiques peut être créée par d'autres éléments composants : - par la présence dans la locution de mots sémantiquement apparentés : parler clair et net c'est - à - dire «d'une façon intelligible»; - par la présence d'antonymes : c 'est le jour et la nuit - ce dit de deux choses très différentes : entre ciel et terre - « à une certaine hauteur, en l'air » Caractéristiques intérieures et extérieures des phraséologismes • - L'intégrité de la locution est due souvent à ce que les éléments composants sont liés par un rapport réel et objectif : de fil en aiguille c'est-à - dire «de propos en propos, d'une chose à l'autre » ; avoir bec et ongles -«être en état de se défendre»; • Parfois l'intégrité de la locution est formée par un effet phonique: par l'allitération : conter monts etmerveilles - «conter des choses qui provoquent l'admiration»; n 'avoir ni bure ni buron (buron - « hutte de berger»), c'est - à - dire «n'avoir pas même le vêtement, l'habit le plus humble». • tous cela constitue la caractéristique extérieure et intérieure des phraséologismes • Les vocables motivés et immotivés. Depuis longtemps les linguistes se sont affranchis de l'opinion simpliste qui régnait parmi les philosophes grecs antiques selon laquelle le mot, le « nom »appartient à l'objet qu'il désigne. Il est évident qu'il n'y a pas de lien organique entre le mot, son enveloppe sonore, sa structure phonique et l'objet qu'il désigne. Pourtant le mot, son enveloppe sonore, est historiquement déterminé dans chaque cas concret. Au moment de son apparition le mot ou son équivalent tend à être une caractéristique de la chose qu'il désigne. La dénomination d'un objet est basée sur la mise en évidence d'une particularité quelconque d'un signe distinctif de cet objet. Le sens premier, ou originaire, du mot est appelé sens étymologique. Ainsi, le sens étymologique du mot table est «planche» ; du mot linge < lat. lineus, adj. «de lin» ; du mot candeur < lat. condor -«blancheur éclatante» ; du mot rue < lat. ruga-«ride ». Il est aisé de s'apercevoir d'après ces exemples que le sens étymologique des mots peut ne plus être senti à l'époque actuelle. En liaison avec le sens étymologique des mots se trouve la question des mots motivés et immotivés sans qu'il y ait de parallélisme absolu entre ces deux phénomènes • la motivation est un phénomène intralinguistique qui repose sur les associations formelles et sémantiques que le mot évoque. Toutefois la motivation phonétique ou naturelle est extralinguistique. • Il est à remarquer que la motivation d'un mot n'est pas absolue. Il est difficile de dire pourquoi coupe-gorge sert à nommer un lieu, un passage dangereux, fréquenté par des malfaiteurs et non point, par exemple, un instrument de supplice (cf.: coupe-légumes, coupe-papier, coupe-racines). II n'y a pas de raisons logiques valables à ce que le mot laitière désigne «une femme qui vend du lait », et non pas «un pot à lait » par analogie avec théière, cafetière. Si le vocable n'est pas présente à l'esprit de l'usager il surgit des problèmes de sa traduction. • Des cas assez nombreux se présentent lorsque les vocables exprimant la même notion, mais appartenant à des langues différentes, ont la même forme interne. On dit en français le nez d'un navire, une chaîne de montagnes, la chenilled'un char de même qu'en russe нос корабля, цепь гор, гусеница танка.En français et en russe on dit pareillement roitelet et королек. Les mots perce-neige et подснежник ont une forme interne proche. Cette similitude de la forme interne de certains mots dans les langues différentes tient à des associations constantes qui apparaissent également chez des peuples différents. • La forme interne marque de son empreinte le sens actuel du vocable et en détermine en quelque sorte les limites. L'exemple suivant en servira d'illustration. Comparons les mots train et поезд. Le système de significations du mot français est plus compliqué que celui du mot russe corres pondant Signalons les essentielles acceptions de train allure d'une bête de somme (le train d'un cheval, d'un mulet) ; allure en général (mener grand train) : suite de bêtes que l'on fait voyager ensemble (untrain de bœufs); suite de wagons traînés par la même locomotion (le train entrait en gare). Le lien de toutes ces acceptions avec le sens du verbe tramer, dont le substantiftrain dérive, est évident. Le substantif russe поезд qui se rattache au verbe ездить -« aller, voyager » ne traduit que le sens de « train de chemin de fer ».