biologiques
Techniques de fractionnement
1. Centrifugation
La sédimentation est une technique d’analyse permettant de séparer une dispersion d’un solide au
sein d’un liquide ou une dispersion d’un liquide au sein autre liquide non miscible et de densité
différente. Cette séparation peut se faire d’elle-même sous l’action de la pesanteur lorsque la
dispersion est formée d’une substance beaucoup plus dense que le liquide (décantation). Lorsque
la densité de la substance est plus faible, la sédimentation est gênée par l’agitation thermique, il
faut avoir recours à des champs de forces plus intenses. La centrifugation permet de remplacer
l’accélération de la pesanteur (g) par une accélération centrifuge développée par un rotor tournant
à grande vitesse.
1.1. Définition
Le mot centrifugation est construit à partir du verbe "centrifuger" qui vient du latin
fugere qui signifie "fuir" et de "centre", auquel est ajouter le suffixe -action
indiquant une action. La centrifugation est un procédé de séparation des composés
d'un mélange en fonction de leur différence de densité en les soumettant à une
force centrifuge. Le mélange à séparer peut être constitué soit de deux phases
liquides, soit de particules solides en suspension dans un fluide. On peut ainsi
fractionner une préparation en un sédiment (ou "culot"), constitué de matériel plus
ou moins solidement entassé dans le fond du tube à centrifuger, et en un surnageant
qui sera le liquide résiduel au dessus du sédiment.
1.2. Principe
Une particule soumise à un champ gravitationnel tend à se déplacer dans ce champ jusqu'à
ce qu'elle rencontre une résistance capable de l'arrêter complètement. Ce principe
fondamental de physique est très utilisé en biochimie pour séparer des précipités, des
cellules, des organites et même des macromolécules. En mettant une préparation
biochimique dans le rotor d'une centrifugeuse et en faisant tourner celui-ci, on génère une
accélération qui va pousser les particules qui la composent vers l'extérieur du rotor, c'est-à-
dire le fond du tube à centrifuger. La vitesse avec laquelle se déplaceront ces particules est
proportionnelle à :
Fig. 2. Forces s’exerçant sur une particule en suspension dans un liquide. La gravité et la poussée
d'Archimède sont grands comparées à l'agitation moléculaire. Les particules sédimentent vers le fond
du tube.
En faisant tourner l'échantillon, on fait apparaître une nouvelle force, la force centrifuge,
qui est une accélération qui s'exerce vers l'extérieur, ce qui entraîne sa sédimentation ou sa
remontée (fig. 3).
Dans une centrifugation en gradient de densité, les différents constituants atteignent une
position dont ils ne vont plus bouger, car étant en équilibre. l'équilibre est atteint lorsque
la densité d'une particule est égale à la densité du solvant, ce qui entraîne que la force
gravitationnelle est égale à la poussée d'Archimède. On va donc utiliser un solvant dont
la densité va varier en fonction de la position dans le tube permettant aux différents
constituants de rejoindre la zone de densité équivalente à la sienne : on parle de gradient.
1.4.1.1. Préparation des gradients
Pour obtenir des solutions de densités différentes, la méthode la plus classique est
d'utiliser des solutions de concentration croissante en saccharose, mais on utilise aussi
du chlorure de césium. D'autres molécules sont aussi utilisées mais beaucoup plus
marginalement.
1.4.1.2. Gradients continus et discontinus
Fig. 4. Exemple de gradient continu. Le gradient peut être linéaire (cas présenté) mais
aussi exponentiel ou logarithmique selon les besoins. On le coule en faisant varier en
continu le débit de deux pompes qui mélangent deux solutions, l'une à 10% et l'autre à
60% de saccharose dans le cas présent.
Centrifugation isopycnique
La centrifugation peut aussi être utilisée pour des fins analytiques, pour séparer des
particules ou des molécules, selon leur taille. Dans ce type d'applications, comme les
particules sont homogènes, elles ont toutes la même densité, elles ne diffèrent que par
leur taille. Le gradient sert donc à faire en sorte que les particules lourdes sédimentent
plus vite que les plus légères, tout en n'atteignant jamais le fond du tube à centrifuger.
Au début de cette centrifugation, l’échantillon est déposé sur une colonne liquide
constituant un gradient de densité.+
1.4.2. La centrifugation différentielle
Le principe est de séparer les différents constituants le plus souvent à l'aide de plusieurs
cycles de centrifugation à accélération croissante. Dans une première centrifugation à
faible accélération, les éléments les plus massifs vont sédimenter et former un culot au
fond du tube. Tous les autres éléments vont rester dans la fraction liquide appelée alors
surnageant. On récupère alors séparément le surnageant et le culot ce qui revient à avoir
séparé les constituants qui les composent. Cette méthode est par exemple couramment
utilisée pour récupérer les éléments figurés (les cellules) du sang qui sédimentent pour
des accélérations très faibles (quelques dizaines de g).
1.7. Appareillages
1.5.1. Centrifugeuses
Les modèles les plus simples, souvent appelées centrifugeuses cliniques, permettent
d'atteindre de faibles accélérations (1000 à 3000 g) à des vitesses de rotation
relativement basses (moins de 3000 rpm). Certains modèles sont réfrigérés, certains
autres non.
Ces appareils sont un peu plus complexes. Elles permettent d'obtenir des vitesses de
rotation de l'ordre de 30 000 rpm, donnant pour les plus petits rotors des
accélérations d'environ 20 000 g. Tous les modèles sont réfrigérés. Ces
centrifugeuses permettent de centrifuger des relativement gros volumes. Certains
rotors peuvent même contenir quatre ou six bouteilles de 250 ml.
1.5.1.3. Microcentrifugeuses
Ce sont des appareils complexes et coûteux qui permettent d'atteindre des accélérations
très élevées (jusqu'à 300 000 g) en faisant tourner des rotors très rapidement (50-85
000 rpm). De telles vitesses de rotation ne peuvent s'obtenir que sous pression très
réduite. Les faibles pressions permettent aussi d'éviter la surchauffe du rotor et de
l'échantillon. Tous les modèles sont réfrigérés. Ces appareils doivent donc être munis
de pompe à vide et de systèmes de réfrigération. Les volumes sont quelques peu
limités, généralement on ne trouve pas de rotors pouvant contenir plus d'une dizaine de
tubes de 40 ml
1.5.1.5. Ultracentrifugeuses analytiques
Ce sont des appareils de moins en moins utilisés. Ces centrifugeuses servent surtout
à analyser la taille et la masse des particules et des protéines. D'autres techniques
beaucoup moins coûteuses sont utilisées de nos jours: électrophorèse, filtration sur
gel, etc.
On peut déterminer avec une grande précision la masse et le coefficient de
sédimentation des protéines et autres particules par ultracentrifugation analytique.
Les méthodes à équilibre d’ultracentrifugation analytique permettent aussi de
déterminer la masse. Cette technique exige un appareillage (centrifugeuse, rotor,
etc.) spécialisé à cette fin
1.5.2. Rotors
Les rotors à angle fixe sont faits de blocs de métal (aluminium, titane) avec
des puits creusés à l'intérieur et inclinés avec un certain angle par rapport à
l'horizontale, généralement de l'ordre de 15° à 35° selon les modèles. Les
tubes à centrifuger sont déposés dans ces puits. Comme ces rotors sont
relativement compacts..
Un changement des conditions D’environnent les protéines leur fait souvent perdre
leurs propriétés biologiques et même physique.
Donc, la solubilité des protéines dans une solution aqueuse dépend, entre autres, des
conditions ioniques et de pH. Trois phénomènes de base agissent pour affecter la
solubilité des protéines en solution aqueuse: l'hydratation, la charge
électrostatique et leur conformation.
Les protéines, sauf celles intégrées dans les membranes cellulaires, sont d'autant
plus solubles en solution aqueuse qu'elles sont hydratées. Cette coque d'hydratation
les empêche de s'agréger ensemble.
En ajoutant des produits déshydratants qui compétitionnent avec les protéines pour
l'eau d'hydratation, on peut donc provoquer la précipitation des protéines. Des
produits comme le polyéthylène glycol agissent de cette façon.
la charge électrostatique
Un troisième phénomène peut aussi entrer en jeu, la structure des protéines et leur
dénaturation. A l’état natif des protéines, les groupes latéraux des acides aminés qui les
composent leur permettent d'être solubles en milieu aqueux. En effet les chaines latérales
chargées (Glu, Asp, Lys, Arg. etc.) ou faciles à hydrater ou formant des ponts hydrogène
avec l'eau (Ser, Thr, etc.) sont souvent dirigés vers l'extérieur de la molécule maximisant
leur contact avec le milieu aqueux. Au contraire, les acides possédant des chaines
latérales hydrophobes (Phe, Trp, Tyr) sont généralement camouflés à l'intérieur,
minimisant ces contacts. La dénaturation brise cette organisation et ramène à la surface
des groupements hydrophobes qui vont avoir tendance à s'agréger entre eux et avec les
groupements hydrophobes des autres protéines dénaturées. Non seulement les protéines
dénaturées sont agrégées, mais leurs groupements hydrophobes sont plus exposés au
milieu aqueux, diminuant encore plus leur solubilité. Les solvants organiques (acétone,
phénol), les acides forts peu concentrés ou des températures élevées sont souvent utilisés
à cette fin
2.2. Types de précipitation
Comme son nom l'indique les méthodes de précipitation totale des protéines visent
à éliminer l'ensemble des protéines d'une solution. Ce résultat s'obtient par des
conditions plutôt draconiennes qui, le plus souvent, dénaturent irréversiblement les
protéines. La précipitation totale est utilisée quand on veut séparer les protéines des
autres petites molécules contaminantes,
acides aminés, sucres, etc.., ou, quelquefois, des autres macromolécules. Cette
approche est donc incompatible à des procédures ou on veut récupérer une protéine
intacte et fonctionnelle.
Les techniques suivantes induisent une dénaturation totale.
2.2.1.1. Précipitation à l'éthanol ou à l'acétone
Une variante plus efficace utilise de l'acétone au lieu de l'éthanol. Deux fois
le volume de solution protéique est suffisant. La précipitation à l'acétone est
aussi plus efficace car, contrairement à l'éthanol, très peu de protéines sont
solubles dans l'acétone.
2.2.1.2. Précipitation au phénol
Une méthode a été développée spécifiquement pour extraire des petites quantités de
protéines avec du phénol. Les protéines se dénaturent et beaucoup deviennent
solubles dans le phénol ou s'agglomèrent à l'interface phénol-eau, contrairement aux
petites molécules et aux acides nucléiques qui restent solubles dans la phase aqueuse.
Il faut remarquer que cette méthode est souvent utilisée pour des fins inverses,
récupérer les acides nucléiques débarrassés des protéines.
2.2.1.3. Milieux alcalins ou acides
Les protéines ne sont souvent solubles qu'à l'intérieur d'une gamme restreinte de pH.
Donc acidifier ou alcaliniser fortement une solution rendra les protéines insolubles.
Même des concentrations modérées d'acides peuvent induire une dénaturation et une
précipitation des protéines.
.
2.2.2.1. Précipitation au sulfate d'ammonium
Il est utilisé soit sous forme sans pli pour recueillir un précipité, soit sous forme
de filtres plissés qui possède une surface de filtration plus importante et sont
donc utilisés pour la filtration de gros volume liquidiens. Il existe plusieurs
qualités de papier et, sur le plan pratique, il faut distinguer les filtres pour
filtration rapide et très rapide (n°1 et n°4 de Whatman, respectivement), les
filtres pour filtration moyenne (n°2 et n°3 de Whatman), les filtre pour filtration
lente et très lente (n° 6 et n°5 de Whatman, respectivement). Tous ces filtres sont
utilisés sur un support, le plus souvent un entonnoir conique.
✓ Filtres en fibre de verre
Ils sont utilisés à plat sur un Buchner ou sur un entonnoir avec plaque frittée. Ils
sont toujours utilisés non pliés. Les pores sont plus petits que ceux des papiers
filtre. Ils sont toujours utilisés pour éliminer des particules dont la taille est
inférieure à 1µm. Ces filtres peuvent être préchauffés à 500°C afin d’éliminer
toute trace de contaminants organiques avant une ultérieure utilisation. Leur
vitesse de filtration élevée permet de les utiliser sous un vide modéré.
Type Whatman 1PS peut remplacer une ampoule à décanter. C’est un papier
hydrophobe qui permet de séparer facilement et rapidement les solutions
aqueuses des solvants sur le papier filtre placé dans un entonnoir de verre : la
phase aqueuse reste sur le filtre, alors que la phase organique le traverse.
✓ Plaques frittées
Filtration clarifiante : lorsque le diamètre des pores se situe entre 10 et 450 µm.
Microfiltration : lorsque le diamètre des pores se situe entre 10 nm et 10 µm.
Ultrafiltration : lorsque le diamètre des pores se situe entre 1 et 10 nm.
Osmose inverse : lorsque le diamètre des pores se situe entre 0.1 et 1 nm. L’osmose -
inverse est un système de purification de l'eau contenant des matières en solution par
un système de filtrage très fin qui ne laisse passer que les molécules d'eau,
Filtration stérilisante : lorsque le diamètre des pores est inférieur à 0,22 µm (permet
la rétention de micro-organisme).
4.3.2. Mode de passage du fluide
La filtration frontale (fig. 1), la plus connue, consiste à faire passer le fluide à
filtrer perpendiculairement à la surface du filtre. Les particules étant retenues par
le filtre, cette technique est limitée par l'accumulation des particules à sa surface,
qui finissent peu à peu par le boucher (colmatage).
La filtration tangentielle (Fig. 2), au contraire, consiste à faire passer le fluide
tangentiellement à la surface du filtre. C'est la pression du fluide qui permet à celui-ci de
traverser le filtre. Les particules, dans ce cas, restent dans le flux de circulation tangentiel,
et le bouchage s'effectue ainsi beaucoup moins vite. Cependant, cette technique est réservée
à la filtration des très petites particules, d'une taille allant du nm jusqu'au µm.
4.3.3. Le type de pression
✓ Filtration gravimétrique
L’entonnoir de laboratoire équipé d’un filtre papier est l’exemple type de cette méthode.
La différence de pression est créée par la hauteur du liquide sur le filtre.
Les filtres papier sont appliqués avec soin contre l’entonnoir ; quand cela est possible on
les humidifie pour faciliter cette application. La filtration est plus rapide lorsque le filtrat
emplit convenablement la tige du filtre sans bulles d’air.
Une dépression est créée en aval du matériau filtrant. C’est le mode de filtration utilisée
d’une manière courante pour les verres frittés et les membranes filtrantes (fig. 3).
. L'ultrafiltration
L'ultrafiltration est un procédé de séparation des molécules dissoutes en fonction
de leur taille. Cette technique fait appel à des membranes à perméabilité sélective :
toutes substances de taille inférieure à celle des pores de la membrane passent
(ainsi que les molécules de solvant) alors que les molécules plus grandes sont
retenues et concentrées. Une pression est exercée sur la solution à filtrer. Le
procédé, très simple à mettre en œuvre et ne nécessite ni changement de phase, ni
processus chimique. Les conditions très douces ne détruisent pas l'activité
biologique des molécules les plus fragiles.
L'ultrafiltration couvre un domaine très large équivalent à une gamme de masse
moléculaire allant de 500 à 1 000 000 daltons. Ce domaine d'application permet de
situer l'ultrafiltration entre l'osmose inverse où les sels sont retenus et la
microfiltration où la taille des pores varie de 0,01 à 10 μm (fig. 6).
Fig. 6. Types de filtration
4.4. Application
4.4.1. La clarification
Obtention d’un liquide libérée de particule solide.
4.4.2. La stérilisation
4.4.3. Ultrafiltration
• Peptides, protéins.
- Dessalage : fractions obtenues en présence de fortes concentrations de sel.
- Concentration : anticorps monoclonaux, immunoglobulines, urine, liquide
cérébrospinal, sérum ...
• Acides nucléiques.
-Elimination : des oligonucléotides, fragments d'ADN très courts ...
Désintégration cellulaire
La désintégration de la cellule ou la lyse est une étape initiale de la préparation de
l'échantillon à analyser. La Lyse vise à rompre la membrane plasmique ou la paroi
pour la cellule végétale et fongique en libérant les substances ou structures
désirées.
Pour se faire, le matériel biologique est mis dans un tampon de pH et force ionique
connus. Les composantes cellulaires se retrouvent donc libérées dans le tampon. Le
mélange résultant du matériel biologique ainsi brisé et du tampon est appelé
homogénat.
Techniques désintégration cellulaire
Il existe plusieurs méthodes de lysats cellules qui se divisent en méthodes
mécaniques, chimiques et enzymatiques.
Les techniques mécaniques
Broyeurs mécaniques
Une des approches qui a été développée la première est celle du broyage
mécanique, essentiellement dérivé des mortiers et des pilons utilisés en chimie ou
en pharmacie. Cependant, sauf pour certaines applications spécifiques où le
matériel est sous forme solide, sèche ou congelée, cette approche se prête mal au
matériel biologique, particulièrement si on doit homogénéiser en milieu liquide.
Des appareils répondant mieux aux besoins des biologistes ont donc été conçus. Il
existe plusieurs variantes de ces appareils :
Homogénéisateur de type Dounce
Cet appareil (fig. 1) ressemble à une éprouvette (aux parois épaisses) dans laquelle
s’enfonce un piston serré. Le passage des cellules dans l’espace extrêmement exigu entre
le piston et la paroi interne du tube cause leur éclatement.En faisant tourner et descendre
rapidement le piston dans le bol, on force les cellules à passer dans l'espace libre entre le
piston et la paroi du bol. Par cisaillement, les membranes cellulaires s'ouvrent et libèrent
les organites. Suivant la taille des cellules, on utilise des Dounce de "clearance"
différentes. La "clearance" est l'espace compris entre le piston et la paroi du bol.
Melle. AOUACHRIA S. Désintégration cellulaire
Fig. 8. Sonicateur
Quand un sonicateur fait vibrer les molécules d’eau. Les vibrations ultrasoniques
réussissent à briser les ponts hydrogènes qui assurent l'état liquide de l'eau, ce qui les
convertit en gaz. Il s'agit en quelques sortes d'une ébullition à froid, effectuée en
agitant les molécules d'eau. Le problème avec le sonicateur est qu'il génère
beaucoup de chaleur dans le matériel biologique. L'utilisateur a tout intérêt à garder
le tube dans lequel a lieu la sonication dans un bac à glace. On soumet les cellules à
une source d'ultrasons. Les ultrasons sont générés par un "transducteur" en
céramique, c'est un organe qui transforme l'énergie électrique domestique (50 à 60
Hz) en énergie ultrasonique (20 kHz).
Extraction liquide-liquide
Si le (les) composé (s) à extraire est (sont) présente (ent) dans une solution,
l'extraction est réalisée à l'aide d'une ampoule à décanter. Il s'agit alors d'une
extraction liquide-liquide. Elle consiste à extraire composants dissout dans un
solvant, à l'aide d'un autre solvant, appelé solvant d'extraction, dans lequel elle
est plus soluble. Pour que l’opération soit réalisable il est nécessaire:
Pour préparer un extrait aqueux, il y’a des méthodes traditionnelles et des méthodes
appliquées en laboratoire ou au niveau industrielles.
2.2.1. Infusion
L’infusion d’un matériel végétal se fait par sa dissolution dans l’eau chaude (tisanes) ou
froide. La préparation d’une infusion avec de l’eau chaude peut être faite comme suit :
•Place le matériel végétal dans une théière qui contient un couvercle.
•Ajouter de l’eau bouillante et laisser infuser.
La préparation d’une infusion avec de l’eau froide peut être faite comme suit :
•Placer une quantité du matériel végétal dans une casserole, ajouter l’eau
froide.
•Faire bouillir l’eau.
•Laisser mijoter jusqu’à ce que le volume diminue au tiers.
•Filtrer et conserver dans un flacon à 4°C.
2.2.3. Méthodes d’extraction aqueuse aux laboratoires ou industrielles
2.2.3.1. L’hydro-distillation
L’hydro-distillation consiste à distiller un composé par entraînement à la vapeur
d’eau. Cette technique fait intervenir quatre étapes (fig.1).
•Entraînement à la vapeur : on fait bouillir un mélange d'eau et de substance naturelle
contenant le composé à extraire (huile essentielle). La vapeur entraîne les huiles
essentielles contenues dans le produit brut. Enfin on condense ces vapeurs à l'aide
d'un réfrigérant.
•Relargage : il consiste à rendre les huiles essentielles moins solubles dans l'eau en
ajoutant duchlorure de sodium. De cette façon il sera plus aisé de récupérer ces
huiles essentielles.
•Séchage et filtration : afin d'éliminer le peu d'eau susceptible d'avoir été retenue
dans la phase organique, on fait agir un déshydratant. C'est l'opération de séchage.
On filtre ensuite pour ne recueillir que la phase organique exempte d'eau.
2.2.3.3. Critères d'une bonne distillation
•L'alambic: il doit être en acier inoxydable, le cuivre et le fer pouvant former des
oxydes.
•Basse pression : la distillation doit s'effectuer à basse pression, entre 0.05 et 0.10 bars,
des suroxydations se produisant sous haute pression. Ainsi, la couleur de l'huile
essentielle varie en élevant la pression.
•Durée de la distillation : elle doit être prolongée pour permettre de recueillir le
"totum"(totalité) des molécules aromatiques.
•L'eau : l'eau employée doit être une eau de source peu ou non calcaire pour éviter de
recourir aux détartrants chimiques.
•Stockage et conservation : après distillation, les huiles essentielles doivent être
filtrées, puis stockées dans des cuves hermétiques inaltérables entreposées dans une cave
fraîche. Leur mise en bouteille doit se faire uniquement dans des flacons en verre
opaque brun ou bleu pour assurer leur conservation à l'abri de la lumière et de l'oxygène.
2.3. Extraction organique
L'extraction par solvant consiste à dissoudre le composé recherché dans un solvant non
miscible avec l'eau et à séparer la phase organique contenant le composé à extraire de la
phase aqueuse.
Le choix du solvant obéit à quatre critères et nécessite la connaissance des paramètres
physiques caractéristiques de ce solvant.
2.3.1. La macération
C’est un procédé qui consiste à laisser séjourner un solide dans un liquide (dans
un récipient fermé) pour en extraire les composés solubles (extraction solide-
liquide). La macération se fait à température ambiante pour éviter la dégradation
des composés thermolabiles.
L’agitation du mélange au cours de l’extraction pour garantir une
homogénéisation peut augmenter la vitesse de l’extraction.
L’extraction s’arrête quand l’équilibre est atteint entre la concentration des
composés dans l’extrait et celle dans le solide utilisé pour la macération.
Après la macération, le reste du solide utilisé pour l’extraction (résidu) est séparé
du solvant. Ceci implique la clarification par décantation, qui est toujours suivie
par une filtration. Une centrifugation peut être nécessaire si la poudre est si fine
pour être filtrée. Le majeur désavantage de la macération est que le processus
peut durer trop de temps; entre quelques heures à plusieurs semaines.
Exemples de macérations
L'extraction avec une ampoule à décanter est une extraction liquide-liquide. C’est une
technique de séparation, consistant en une extraction par transfert entre deux phases
liquides. Aussi, un mélange dont on veut effectuer la séparation est mit en contact
avec un deuxième liquide non miscible appelé solvant et retenu pour sa capacité à
extraire préférentiellement l'un des éléments du mélange. Après l'opération, on
récupère deux phases séparées par décantation: l'extrait formé du solvant enrichi en
soluté, et le raffinat, soit le mélange appauvri en soluté.
Au laboratoire, c'est aussi une technique de purification très employée : dans une
ampoule à décanter, les deux liquides séparent les solutés en fonction de leur
solubilité dans chaque solvant.
Cette technique fait intervenir trois étapes (elle peut compléter l’hydro-distillation).
Un extracteur de Soxhlet (ou appareil de Soxhlet) est une pièce de verrerie qui permet de
faire une extraction continue par solvant d'un composé ou espèce chimique contenue
dans une poudre solide. Cet appareil porte le nom de son inventeur : Franz von Soxhlet.
Dans cette méthode, le solide est soumis à l’extraction plusieurs fois avec un solvant.
Un Soxhlet (fig. 3) se compose d'un corps en verre (4) dans lequel est placée une
cartouche en papier-filtre épais (5), d'un tube siphon (6-7) et d'un tube d'adduction (3).
Dans le montage, l'extracteur est placé sur un ballon (2) contenant le solvant d'extraction
(1). Dans l'extracteur estinsérée une cartouche dans laquelle est placé la poudre contenant
l'espèce à extraire ; puis un réfrigérant (9-10-11) est adapté au-dessus de l'extracteur (il
est également souhaitable d'utiliser un chauffe-ballon avec agitation magnétique intégrée,
afin d'éviter des à-coups d'ébullition qui provoquent une remontée du liquide contenu
dans le ballon et non de vapeurs de solvant pures. À défaut on peut placer des billes de
verres dans le ballon).
Fig. 3. Appareil de de Soxhlet
Quand le ballon est chauffé, les vapeurs de solvant passent par le tube adducteur, se
condensent dans le réfrigérant et retombent dans le corps de l'extracteur, faisant ainsi
macérer le solide dans le solvant (chauffé par les vapeurs se trouvant en dessous). Le
solvant condensé s'accumule dans l'extracteur jusqu'à atteindre le sommet du tube-
siphon, qui provoque alors le retour du liquide dans le ballon, accompagné des
substances extraites, et le solvant contenu dans le ballon s'enrichit donc
progressivement en composés solubles.
Le solvant continue alors de s'évaporer, alors que les substances extraites restent
dans le ballon (leur température d'ébullition doit être nettement supérieure à celle du
solvant extracteur)
2.3.4. La percolation
Au cours de la percolation, le tissue de la plante en poudre est initialement imbibé de
solvant dans un percolateur (un récipient cylindrique ou conique avec un robinet en bas).
Une quantité de solvant est versé en dessus de la poudre de plante et laisser percoler
lentement (sous forme de goutes) en dehors du percolateur. Une filtration après la
percolation n’est pas nécessaire parce qu’il y’a un filtre à la sortie du percolateur.
La taille des particules de la poudre a une influence sur l’utilisation de la technique.
Alors les poudres fines des tissus de plantes et les tissus qui contiennent des mucilages,
peuvent colmater le filtre du percolateur.
2.3.5. Extraction avec un solvant pressurisé