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LA GEOLOGIE DES BARRAGES

De tous les ouvrages de génie civil, les barrages sont ceux qui sollicitent de la façon la
plus complexe et la plus complète le milieu naturel sur lequel ils sont établis.
La géologie est donc un facteur capital dans l’appréciation des conditions de
réalisation de ces ouvrages.

Sollicitations exercées par un barrage sur son environnement naturel :

 les appuis du barrage


 la modification des conditions hydrauliques du site
 les problèmes de risques naturels
 la sédimentation dans la retenue
 les problèmes environnementaux
Les facteurs nécessaires pour l’implantation d’un barrage, sont :

 De bonnes conditions topographiques : un resserrement et volume


de retenue en fonction du niveau d’eau.

 De bonnes conditions géologiques : constitution des massifs,


perméabilité, état de fracturation, stabilité du massif.

 De bonnes conditions hydrologiques : bassin versant de la retenue,


pluviométrie, débits d'apport des cours d'eau, crues....

 Un faible impact environnemental.


Les facteurs nécessaires pour l’implantation d’un barrage :

Les vallées profondes Idéalement, en amont


favorisent le stockage du site de barrage, la
de l'eau. vallée devrait être large
et aussi plate que
possible.

Les terrains et roches


des rives ne doivent
pas être susceptibles Les zones de faille
aux mvts gravitaires. doivent être évitées.

La largeur étroite du
Le resserrement de
barrage le rend
la vallée diminue la
structurellement plus
longueur de barrage.
résistant.

De bonnes fondations sont hautement souhaitables, parce que la charge appliquée


par le barrage ne doit pas dépasser la portance et la résistance du sol.
Valeur du rapport l/h désignation
Le rétrécissement de la vallée permettra de <3 gorge
minimiser de volume de l'ouvrage. 3<l/h<6 Vallée étroite
>6 Vallée large
Rôle du géologue
 L’ÉTUDE PRÉLIMINAIRE : choix de site.
Déceler les avantages et les défauts géologiques de chacun des sites examinés.
 L’APS : choix de la meilleure variante et une première estimation des coûts.
Les levés géologiques (site et retenue)  un modèle géologique et géotechnique

 Retenue
Eléments de Reconnaissances

• Etanchéité du réservoir
• Stabilité des rives
• Transport / apport de matériaux solides
 Site
• Etanchéité des appuis
• Stabilité des appuis
• Stabilité des excavations à la surface et en souterrain
• Ecoulements souterraines
• Degré et profondeur d'altération superficielle
 Matériaux
• Inventaire des matériaux meubles exploitables
• Volume approximatif de matériaux meubles disponible
• Nature et volume de roches de carrière
 L’APD finalise toute la conception des ouvrages et débouche sur le dossier d’appel
d’offres (DAO) remis aux entreprises soumissionnaires.
• l’APS, où l’accent est particulièrement placé sur la faisabilité.

•L’APD, dans lequel les points de détail sont analysés avec le maximum de rigueur et de
moyens.

 Le SUIVI DES TRAVAUX par le géologue est indispensable. C’est à ce stade que l’on
a une vision complète du terrain grâce aux excavations, aux galeries d’injection et
de drainage, ainsi qu’aux très nombreux sondages nécessités par la réalisation du
voile d’étanchéité et du réseau de drainage. Des difficultés imprévues se révèlent
souvent à ce stade, auxquelles il convient de parer rapidement pour respecter le
programme des travaux.
Diagnostic géologique 
•Lithologie et structure
•Stabilités des appuis (site) et des versants (retenue)
•Etanchéité 
•Les matériaux 
•Programme de travaux de reconnaissance 
•Coupes géologiques
Etude Géologique d’Exécution
Levés géologiques des fouilles (1/100 à 1/500): ils intéressent principalement le
décapage général et la zone d’ancrage de la digue, les galeries, les fouilles des
ouvrages annexes. Ils permettent de mettre en évidence des anomalies ponctuelles.
Choix du Type de Barrage

Le choix du type de barrage se fait à partir des conditions locales:


- des qualités géotechniques du support (les barrages bétons s'accommodent mal des
supports déformables)
- des ressources en matériaux de construction (qualité et quantité)

La décision définitive est prise en prenant en compte, les bénéfices escomptés (production
énergétique, protection des sites,...), les coûts (acquisitions, travaux...) et l'impact sur
l'environnement (naturel et humain).

Type de vallée Type de barrage


gorge Barrage en voûtes
Vallées étroites Barrage poids
Barrage poids
Barrage à contrefort
Vallée large
Barrage à voûtes multiples
Barrage en terre
Les Barrages Poids

• Résistent à la poussée de l’eau par leur masse ; 


• Ne solliciter que très peu la résistance des berges ;
• Leur construction nécessite une grande quantité de
béton, et une excellente qualité du sol d'assise.
Les barrages en remblais sont constitués de plusieurs éléments, les uns assurant la
stabilité et les autres assurant son étanchéité.
Les Barrages à Contreforts

• Les contreforts de forme triangulaire supportent des


voûtes ou dalles de faible portée qui transmettent la
poussée de l'eau vers le sol .
• Ils nécessitent moins de béton (20 à 25 % de moins) que
les barrages poids et n'exigent pas de vallée étroite.
• Il est nécessaire que le rocher soit de bonne qualité.
Les barrages Voutes 

• Résistent à la poussée de l’eau par leur forme en


voute qui permet de reporter les forces de poussée
de l’eau sur les rives.
• Le barrage voute nécessite une vallée étroite et que
les rives de la soient capables de reprendre ces
efforts très importants.
Organes d’un barrage :
Prise d’eau

Evacuateur de crues
Organes d’un barrage :

Vidange de fond

Dérivation provisoire
Les Travaux Préliminaires

Ils consistent :
- à réaliser les accès au site (routes, chemins d'accès, pistes)
- réaliser la dérivation du cours d'eau (percement de galeries, construction de
batardeaux amont et aval, etc.)
- à ouvrir des carrières pour l'extraction des matériaux nécessaires à la
construction de l'ouvrage
- aménager des aires de stockage des matériaux
- aménager les postes de fabrication (concassage, criblage, lavage des matériaux,
fabrication des armatures, fabrication des bétons, centrale d'injection,
assemblage des coffrages)
- mettre en place les systèmes de desserte du chantier (grues, convoyeurs à
bandes, etc.)
- installer les cantonnements, bureaux, etc.
Les Causes de rupture :

1. Une adhérence insuffisante au rocher ;


2. Le glissement des roches d’appui sur elles-mêmes ; (1 et 2 sont liés aux contraintes
imposées par l’ouvrage)
3. Des infiltrations au niveau des fondations ; (3 se traduit par l’apparition d’une
pression de soulèvement ou par la formation de renards, intervient des actions
parasites dont l’existence de la retenue est la première cause)
4. Insuffisance des ouvrages d’évacuation relatifs à des crues exceptionnelles.(4 est
lié à une déficience technique de l’ouvrage, mais les données hydrauliques n’étant
pas toujours connues ou précises, on peut lier cet effet aux imprévues comme le
séisme par ex).
UN PEU D’HISTOIRE
Le barrage de Hoover (USA) (hauteur : 220m) où, dans les quinze années précédant la
construction, aucun séisme n’avait été enregistré. Un premier séisme se manifesta quatre
ans après la construction, suivi de 6000 autres dans les dix années suivantes. Il ne faut
enfin pas perdre de vue que la ruine d’un barrage (pour une raison quelconque)
engendre une onde de submersion qui balaye la vallée en aval. C’est ce qui s’est produit à
Malpasset en 1959 entraînant la mort de 421 personnes dans la région de Fréjus ;

Volume du réservoir 19 554 millions


de m3
Surface du réservoir 64 000 ha
LA GEOLOGIE DES TRACES LINEAIRES

Le choix d’un tracé optimal ne peut se faire que par une considération globale de
toute la longueur du tracé.

En se basant sur cette logique de progressivité et de globalité, on distingue trois


phases de reconnaissances :
• La phase 0 est l’étude de faisabilité du projet : elle est réalisée sur l’échelle 1/25000
sur la base des documents topographiques existants ;
• La phase 1 est l’étude d’avant-projet : elle doit fixer les grandes lignes du projet
(tracé, matériaux,…) ;
• La phase 2 est l’étude du projet.

Il est possible de distinguer trois niveaux respectifs à chaque problème particulier


soulevé :
 Le niveau 0 est une estimation de la difficulté ;
 Le niveau I est un prédimensionnement ;
 Le niveau II est l’étude détaillée.
Rechercher l’information
A) Données
Terrain : „ Topographie, les sols rencontrés, l'hydraulique du secteur, hydrologie.

Environnementales : „ Milieux traversés, les contraintes telles les espèces menacées ou


rares, l'archéologie, etc.

Socio-économiques : „Les occupations humaines, les accès, le développement économique,


etc.

B) Les études : production des études.

Déterminer les solutions (tracés possibles).


À partir des études et des données relevées, diverses hypothèses sont émises.
Analyser les solutions (tracés retenus)
Chacun des tracés est évalué sous différents aspects.

La sécurité : „ Les pentes de la route, les distances de visibilité, les normes de


conception, les rayons de courbe de la route.

La fluidité : „ Le volume de circulation, le type de véhicules rencontrés, les voies


lentes, les voies de dépassement, les projections d'augmentation du trafic.

La géométrie : „ La topographie du milieu rencontré, le balancement des


déblais/remblais, les pentes de talus, les coûts des tracés, la classification de la route,
le drainage de la route, harmonisation des différents rayons de courbure.

Les impacts sur le milieu : „ L'environnement sonore, les vibrations du trafic lourd, les
riverains le long du tracé, les écosystèmes traversés, les aspects socio-économiques.
Présentation des tracés aux intervenants : Les commentaires servent à bonifier les
tracés proposés et à envisager de nouveaux tracés possibles.

Un bon projet n’est pas la somme d’un bon tracé géométrique et d’une bonne
reconnaissance. Il résulte de la prise en compte dans le tracé des contraintes géologiques et
géotechniques.
CONCEPTION LONGITUDINALE

C’est la projection de l’axe de la route projetée sur un plan vertical, il indique la valeur des
pentes et des rampes, ainsi que des rayons des sommets des côtes et des points bas.

Ligne rouge: C’est la projection de l’axe de la route projetée sur un plan vertical, elle
indique la limite de la couche de roulement et composé par des déclivités et des
raccordements paraboliques.
Le transport des terres représente une part importante des travaux à effectuer sur un
projet routier (40 à 50% du prix total) :

Les mouvements des terres a pour objet :

•La compensation déblais/remblai sur le long du projet ;


•L'évacuation des déblais excédentaires aux dépôts ;
•Emprunt des matériaux sur chantier pour remblaiement lorsqu’il y a un manque ;
•Recherche de la distance moyenne de transport la plus courte possible ;
•Exclure le transport en sens contraire qui se croisent ;
•Choix de matériels de transports de terrassement (chargeur- camions...)
•Calcul du coût réel de terrassement
•Permet d’évaluer les rendements nécessaires en fonction de la durée prévue du chantier.
•Permet de choisir le matériel adapté au matériau, aux rendements, aux distances de
transport
•Permet d’établir le planning général des travaux pour l’ensemble du chantier.
CONCEPTION TRANSVERSALE: C’est la projection de l’axe de la route projetée suivant un plan
perpendiculaire, il indique la nature des matériaux, ainsi que les épaisseurs des couches formant le corps
de chaussée.

Profil mixte (déblai-remblai) : C’est un profil Profil en remblai: C’est un profil qui nécessite,
qui nécessite, pour sa réalisation les opérations pour sa réalisation seulement l’opération de
de terrassements Déblai et remblai. Remblai.

Profil en déblai: C’est un profil qui nécessite,


pour sa réalisation seulement l’opération de
Déblai.
Profil en long
C’est un tracé réalisé à partir des levés sur place représentant tous les éléments
nécessaires pour la réalisation d’un projet routier.
Calage d’une buse

Etude hydrologique & hydraulique pour le


dimensionnement des ouvrages de traversée
 Les Terrassements :
Ils représentent généralement 25% du coût de l’ouvrage. Ils comprennent l’extraction des
matériaux et leur réutilisation.

 La Stabilité des Ouvrages :


•Les pentes naturelles instables ou à la limite de l’équilibre
•Les talus en déblai 
•Les remblais de grande hauteur
•Les zones de sols compressibles 
•Les fondations d’ouvrages
•Risques d’effondrement des cavités souterraines 

 Les tunnels :
Ce sont des ouvrages très particuliers, longs à réaliser. Leur coût très variable suivant les
conditions géologiques, fait qu’ils conditionnent généralement tout le tracé.

 Les emprunts :
La reconnaissance du tracé proprement dit doit être accompagnée d’une recherche des
sources de matériaux :
Soit pour les terrassements (emprunts pour remblai et couche de forme) ;
Soit pour les assises de chaussées.
 Impact sur l’environnement 
LA GEOLOGIE ENVIRONNEMENTALE

Géologie en relation directe avec les activités humaines

Niveau de complexité d’un environnement naturel de la zone de


projet dépend:

– du nombre d’éléments qui le composent


– du nombre d’interactions entre les éléments
– de la complexité de ces interactions
le géologue doit étudier les conséquences de la réalisation du projet sur le milieu
géologique.
On site par exemple :
-La stérilisation, du fait de l’emprise de l’ouvrage : eau souterraine, minerais, matériaux ;
- Les modifications d’ordre hydrogéologiques : perturbations dans les circulations de
l’eau (abaissement des nappes au voisinage des déblais, capture d’une circulation
karstique lors du creusement d’un tunnel,…) pollution des nappes par les eaux de
ruissellement ;
- Les modifications d’ordre hydrologiques : perturbation du régime des eaux de surface
par les rejets des eaux de ruissellement ;
- Les modifications des propriétés pédologiques : aptitude des surfaces fraîchement
décapées ou remblayées à la végétalisation, diminution de la valeur d’un sol par
changement des conditions hydriques.
L'étude d'impact est instaurée pour substituer une stratégie préventive à une stratégie
curative, dans la mesure où :
• Elle oblige l'exploitant à prendre en compte les contraintes de l'environnement au moment
de la conception de son projet ;
• Elle donne au public une information sur le contenu du projet et en particulier sur les
réductions des nuisances que s'engage à prendre le demandeur;
• Elle constitue pour l'Administration un élément essentiel de décision.

Législation relative aux études d’impact sur l’environnement :

La circulaire conjointe n° 87 du 8 juin 1994.


La loi n° 12-03, parue sur le bulletin officiel du 19/06/2003.
Cette loi définit ces études comme études préalables permettant d’évaluer les effets
directs ou indirects pouvant atteindre l’environnement, à cours, à moyen, et à long
terme suite à la réalisation de projets économiques et de développement, et à la mise en
place des infrastructures de base, et de déterminer les mesures pour supprimer, atténuer
ou compenser les impacts négatifs et d’améliorer les effets positifs du projet sur
l’environnement.
Le contenu de l'étude d'impact doit refléter l'incidence prévisible de
la carrière sur l'environnement et doit comprendre les éléments
suivants :

1. La description de l'état initial du site.


2. Le projet.
3. L'analyse des effets du projet sur l'environnement.
4. Les justifications du choix du projet.
5. Les mesures de protection de l'environnement.
6. La remise en état des lieux.

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