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STRATÉGIQUE ET
INTELLIGENCE
ECONOMIQUE
Chapitre 1: DESCRIPTION DU COURS, OBJECTIFS DU COURS ET
RESULTATS ATTENDUS
I - Description du cours
Il est aujourd'hui vital de permettre aux acteurs du développement de cerner
toutes les facettes de la recherche d'information, de la protection des
informations à caractère confidentielles et de leur valorisation.
L'enseignement de l'intelligence économique et de la veille stratégique
renforcera les capacités d'analyse des professionnels et leur permettra de
mieux appréhender les enjeux de l'information. L’Intelligence économique
et la veille stratégique en tant que disciplines viendront compléter une
formation principale d’ingénieur, de commercial, de sociologue, de juriste,
d’économiste ou de littéraire. Elles doivent être vécues comme un surplus,
une dimension complémentaire, un enrichissement personnel, une vision
supplémentaire.
L’Objectif Général
II- Objectifs du cours
1- Objectif général
Capitaliser les opportunités et anticiper les risques et la prise de décision
stratégique en collectant des informations actualisées et fiables sur tout ce
qui est nécessaire (pays, industries, structures, marchés, Individus).
2- Objectifs spécifiques
- Conduire la collecte d'information
- Manier les outils d'analyse
- Maitriser la valeur de l'information
- Délivrer des analyses stratégiques qui éclairent l’action
II- Résultats attendus
La veille technologique permet d'orienter les recherches ou les innovations produites dans
une entreprise. En phase de développement ou tout au long de son cycle de vie,
l'exploitation d'un produit doit toujours être accompagnée d'une veille technologique. En
effet, aujourd'hui, dans la plupart des cas, c'est l'innovation technologique qui influence
les cycles de vie des produits.
Ainsi, ne pas s'intéresser aux évolutions technologiques sur son produit ou les éléments qui
le composent, a pour incidence de ne pas maîtriser le cycle de vie de son produit et donc
engendre un risque de perte de compétitivité produit ou encore de ne pas maîtriser les
technologies qui composeront la génération future des produits de remplacement.
C’est un acte d’anticipation : c’est-à-dire un processus par lequel un individu
ou un groupe d’individus traquent, de façon volontariste, et utilisent des
informations à caractère anticipatif concernant les changements susceptibles de
se produire dans l’environnent extérieur dans le but de créer des opportunités
d’affaires et de réduire des risques et l’incertitude en général.
Il s’agit d’information ayant elles-mêmes un caractère anticipatif : elles doivent
fournir des éclairages sur le futur, et non pas sur le passé ou le présent. Et plus
spécifiquement, elles doivent constituer des manifestations précoces
d’éventuelles ruptures (ou discontinuités).
C’est encore une aide à la décision : la veille stratégique consiste à collecter
puis analyser les informations les plus à jours sur son environnement afin de
prendre les meilleurs décisions possibles. Elle implique une parfaite
collaboration entre personnes et services, expertises afin de confronter et
mettre en perspective le plus efficacement possible les informations.
La veille stratégique est un radar : Les anglo-saxons utilisent les expressions.
Environment, Scanning et Competitive Intelligence pour désigner un concept
très voisin de notre veille stratégique.
Finalement l’objectif de la veille stratégique est de permettre d’agir très vite et
au bon moment.
A -Ce que la veille stratégique est ce qu’elle n’est pas
Ce qu’elle est Ce qu’elle n’est pas
La veille stratégique fournit des informations analysées et qui permettent Elle n’a rien à voir avec l’espionnage industriel qui est illégal
de prendre des décisions ayant une portée stratégique
La veille stratégique permet d’alerter les directions stratégiques des Ce n’est pas une boule de cristal, elle ne prédit pas l’avenir,
entreprises par la diffusion d’alertes sur des dangers ou des opportunités elle donne uniquement des approximations de l’environnement
de court terme actuel de l’entreprise ou de son futur proche
La veille stratégique propose des estimations de ce qu’il se passe sur le Ce n’est pas non plus une base de données, même si celles-ci
marché et sur la compétition des entreprises, elle ne propose pas de sont très utiles, elles ne fournissent que des données qui ne
chiffres détaillées et précis sur les résultats des entreprises comme sont pas analysées ou interprétées pour être utile à l’entreprise
pourrait le faire la comptabilité, elle et en avant les grandes lignes du jeu qui réalise la veille
concurrentiel ou les bas de l’environnement
La veille stratégique est un moyen d’extraversion de l’entreprise, elle lui Ce n’est pas de se cantonner à un simple article de presse ou
permet de s’intéresser encore plus à son environnement et à s’investir un reportage de presse, c’est une information approfondie et
dans l’innovation adaptée à la réalité du moment de l’entreprise
La veille stratégique s’intéresse à la fois au court terme et au long terme Elle n’est pas quantifiable ni mesurable, elle est plus une
de l’entreprise. Elle permet autant de pouvoir fixer un prix d’un produit manière de penser qui se traduit par une habilité à innover, une
que de décider de lance une nouvelle gamme de produits innovant intelligence dans les propositions stratégiques.
II L’intelligence économique
Apparu aux Etats Unis l’intelligence économique s’est imposée rapidement
dans les plus grandes entreprises à travers le monde mais peine à trouver sa
place dans les PME où le concept est souvent perçue, à tort, comme abstrait et
inaccessible.
La grille de lecture de l’intelligence économique fait ressortir quatre grands
courant conceptuels que la guerre, la sécurité, la compétitivité et la diplomatie
économiques (Qu’est-ce que cela veut dire ?)
L’intelligence économique va bien au-delà de ce premier savoir-faire
analytique qui la veille stratégique car elle suppose en outre des critères
offensifs :
La mise en place d’un processus de gestion et de protection de
l’information
- La gestion de l’information
- L’organisation de la rareté de l’information
- L’orientation du sens de l’information
- Un travail d’influence..
- … et des critères défensifs de cette même démarche
- La protection du patrimoine informationnel
- Le processus de sécurité économique constitue la face défensive
C’est la complémentarité des démarches offensives et défensives qui permet à
l’intelligence économique de surpasser les possibilités de la veille et de devenir
une arme efficace de l’organisation pour faire face aux nouveaux défis
économiques.
Pour Henri Martre, « L’intelligence économique peut être définie comme
l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de
distribution, en vue de son exploitation, de l’information utiles aux acteurs
économiques. Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les
garanties de protection nécessaires à la préservation du patrimoine de
l’entreprise, dans les meilleures conditions de délais et de couts.
Selon Bernard Carayon « L’intelligence économique est une politique
publique d’identification des secteurs et des technologies stratégiques,
d’organisation de a convergence des intérêts entre la sphère publique et la
sphère privée. C’est « une politique publique se définissant par le champs de
son application.
Le contenu vise la sécurité économique. Il doit définir les activités que l’on
doit protéger et les moyens que l’on se donne à cet effet. Il détermine comment
accompagner les entreprises sur le marché mondiaux, comment peser sur les
organisations internationales où s’élaborent aujourd’hui les règles juridiques et
es normes professionnelles qui s’imposent aux Etats, aux entreprises et aux
citoyens. »
L’intelligence économique est une démarche :
-La maitrise du savoir-faire,
-la détection des opportunités et des menaces,
-la capacité à mieux orienter des stratégies,
-les capacités d’influence qui accompagnent la mise en œuvre de ces stratégies.
C’est-à-dire que sans intégration totale dans le management de l’entreprise et
notamment sans implication de la direction générale et des directions
opérationnelles, la démarche ne peut aboutir dans l’essentiel de ce qu’elle veut
mettre en œuvre. Comme toutes les démarches qui se proposent d’organiser
l’entreprise sur de nouveaux modes de management ou de gestion, elle doit
faire l’objet d’une sensibilisation de l’ensemble des collaborateurs de
l’organisation
L’intelligence économique c’est une méthode
-d’observation et de recueil de l’information,
-de validation et d’interprétation de l’information,
C’est-à-dire qu’il est souvent que l’on fait de l’intelligence économique sans le
savoir, certes, mais aujourd’hui, l’information est une matière qu’il faut savoir
décrypter, et la manipulation de l’information est chose courante. Ne pas en
tenir compte, peut emmener à des erreurs d’interprétation et des erreurs fatales
pour l’organisation. La guerre économique est une réalité et nous sommes loin
de la poésie.
C’est un gain et une capacité pour l’entreprise ou un territoire
-d’aide à la décision
-de veille active
-d’anticipation
-de mobilisation des réseaux et sources d’information,
-de mise en œuvre d’actions de développement,
-de protection
Bref, un ensemble de choses qui coulent de sources, mais qu’il reste souvent
difficile à mettre en œuvre au-delà des discours, les faux pas peuvent
rapidement survenir notamment pris par le quotidien et la gestion courante.
L’anticipation et la protection semblent les deux thèmes qui font le plus défaut.
Je rajouterais donc une règle, ou un conseil : il faut un gardien du temple, une
unité en charge de ces différents exercices et pour les plus petites structures au
minimum un collaborateur chargé de rappeler et d’animer au quotidien ces
efforts devenus aujourd’hui indispensable au bin développement.
C’est un état d’esprit porteur de nouveaux comportements.
-de curiosité ,
-de vigilance,
-de partage et d’échange,
L’intelligence économique comprend trois pratiques managériales distinctes et
complémentaires :
La veille stratégique : observer les "tendances lourdes" ainsi que les
"évènements de ruptures" et adapter en conséquence le positionnement
stratégique de mon entreprise (agir soit sur le portefeuille d’activité ; soit sur le
portefeuille de compétences ; soit sur les deux simultanément) ;
La sécurité économique : faire en sorte que le patrimoine matériel et
immatériel de mon entreprise ne soit n aucune manière altérée par telle ou telle
initiative subversive ou délictueuse.
3) l’influence : façonner les évènements externes dans un sens qui est supposé
être favorable au développement de mon entreprise ; il va de soi qu’une
stratégie d’influence ne peut être déployée (avec quelque chance de succès)
qu’au sein d’un groupe d’intérêt plus ou moins formalisé et consisté de
plusieurs acteurs économique et publics..
Conclusion
La veille stratégique et l’intelligence économique se résument le recueil à la
source, discret, légal et éthique, d’informations fiables et actualisées par des
méthodes expertes d’enquête et d’investigation reposant sur de multiples
canaux d’origine humaine, documentaire et technique, dans des
environnements peu transparents et difficiles d’accès ;
Analyse approfondie et contextualisée, globale et systémique, en vue de
recommander des solutions pratiques d’application locale ; utilisation de
méthodes créatives et innovantes de regroupement et d’exploitation
d’infirmations de diverses natures, de décryptage de situations et de milieux
complexes ;
Conclusions argumentées de recommandations utiles à la prise de décisions, à
la conception et à la mise en œuvre de stratégies gagnantes de développement
et de défenses d’intérêt ;
Contribution à la mise en œuvre des stratégies proposées
Ainsi la recherche continue d’information et l’exploitation de l’information,
dévolue à la veille stratégique apparait comme une activité d’intelligence
économique En somme, vue sous angle, on peut noter que la veille serait le
point de départ de l’intelligence économique
III-Veille Stratégique, Intelligence Economique Apports et Différences
La veille peut-être réalisée par une personne (ce qui n’exclut pas la dimension
collective).
La veille peut-être technologique, technique, marketing, juridique, politique.
Au niveau de la chronologie
De ce point de vue, il faut noter que la Veille est antérieure à l’Intelligence
Economique. Il s’agit ici d’établir une analyse chronologique entre les notions,
mais de rappeler tout simplement les époques respectives de leurs apparitions
en France, en référence à notre système management.
En effet, c’est dans les années 80, que la veille, plus technologique, a occupé
les réflexions. Ainsi s’en suivra progressivement les autres formes de veilles
(commerciale/ marketing, juridique, concurrentielle, média, pays, etc.)
L’Intelligence Economique sera quant elle portée à sa plus haute considération
dans les années 90, après quatre décennies d’ la confrontation géostratégique
entre les deux blocs hégémoniques américain et soviétique a déterminé
l'organisation bipolaire du monde.
Au niveau pratique