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CONTROLE DE QUALITE

DE L’ANTIBIOGRAMME
Présenté par : DJAID Mohamed
CHU FRANTZ FANON - BLIDA
Plan
 Introduction
 Contrôle de qualité interne:
- Définition et objectifs.
- Procédure de contrôle :
1-phase pré analytique
2-phase analytique
3-phase post analytique
- Causes d’erreurs.
- Recommandations.
- Protocole de surveillance des tests de contrôle de
qualité.
• Contrôle de qualité externe.
• Antibiogramme automatisé en milieu liquide
Conclusion.
INTRODUCTION

L'antibiogramme est l'une des principales finalités de l'examen bactériologique.

Il est simple à réaliser par diffusion ou dilution, de façon manuelle ou automatisée.

Cependant, il peut être entaché d'erreurs si on ne respecte pas les conditions


requises à une bonne exécution.

Les résultats de l'antibiogramme doivent être constamment surveillés par un


programme de contrôle de qualité qui doit être considéré comme partie intégrante
de la méthode elle-même.

Ce programme de contrôle fait appel à des souches bactériennes de référence qu'on


doit mettre en culture chaque fois qu'un nouveau lot de milieu de Mueller Hinton
ou de disques est employé.
Contrôle interne de qualité
A - Définition et objectifs :
Le contrôle de qualité interne est un « auto contrôle »,
au cours duquel chaque microbiologiste doit contrôler
toute technique pratiquée au laboratoire ; dans le cas
présent il s’agit de la technique de l’antibiogramme.

Ce contrôle a pour but d’assurer :


La précision et la fiabilité de la technique des tests de sensibilité.
La performance des réactifs utilisés dans les tests.
La performance du personnel qui effectue les tests et la lecture.
Procédure de contrôle
- Le contrôle de qualité doit se faire à chaque nouveau lot de
Mueller-Hinton et/ou d’antibiotiques.
Ce travail de contrôle doit être permanent.
Il est conseillé de désigner dans chaque laboratoire une
personne chargée de la supervision du contrôle de qualité
 Phase pré analytique:
1-contrôle du milieu :
Préparation des boites

Humidité

PH
1-contrôle du milieu
Concentration en
thymidine :
Une concentration trop élevée en tymidine, entraîne une réduction des
diamètres d’inhibition autour des disques de sulfamides et triméthoprime
Pour cela, il faut tester le milieu M.H avec la souche de référence E. faecalis
ATCC29212 ; un diamètreend’inhibition 20 mm doit être observé.
Concentration
-
cations divalents:
Une concentration trop élevée en ions Ca2+ et Mg2+ entraîne une réduction des zones
d’inhibition pour les aminosides (testés pour P.aeruginosa), alors que de faibles
concentrations donnent des zones d’inhibition trop grandes.
 Les ions Zn2+ influencent l’activité des carbapénèmes.
 Ces concentrations doivent être de:
Calcium 50 – 100mg/l
Magnésium 20 - 35 mg/l
2 - Disques d’antibiotiques:

 Plusieurs disques sont disponible dans le commerce


 Il existe 03 normes servant a la production de disques imprégnés
d’antibiotiques :
-Normes DIN (Deutsche Institut fur Norming)
-Normes WHO (World Health Organisation)
- Normes FDA (Food Drug Administration)
 - Avant d’utiliser toute cartouche d’antibiotiques, il faut vérifier la date
de péremption (surtout pour les bétalactamines) ainsi que la charge
des disques.
 La réserve de ces disques doit être conservé à -20 c°(congélateur)
 La petite réserve de travail se conserve dans un réfrigérateur
+4c°pendant 1 mois
 La traçabilité des disques antibiotiques doit être réalisée à l’aide des
numéros de lots
3-Souches de référence
 - Les souches de référence devant être obligatoirement testées sont :

E. coli ATCC 25922:

AMPouAMX,_AMC_CZO_FOX_IPM_GEN_AMK_CHL_NIT_NAL_CIP_SXT_FOS
(200ug)
S.aureus ATCC 25923:
PEN_OXA(1ug)_FOX_KAN_GEN_AMK_ERY_CLI_PRI_VAN_TEC_RIF_SXT_FUS_
TCY_CHL_OFX_FOS(50ug)

P. aeruginosa ATCC 27853:


TIC_PIP_CAZ_AZT_GEN_AMK_ERY_CLI_PRI_VAN_TEC_RIF_FOS(50ug)_SXT_F
US_TCY_CHL_OFX

S.pneumoniae ATCC 49619:PenG-(OXA1ug et ou5ug)-ERY-CLI-CHL


RIF-SXT-VAN-LVX-TCY-PRI-FOS(50)

H. influenzae ATCC 49247:AMP-AMC-CTX ou CRO-OFX-AZM-CHL-TCY-SXT.


3 - Souches de référence :
Dés leur réception, les souches de références doivent être isolées sur
milieu adéquat, une gélose nutritive ordinaire suffit pour les bactéries
non exigeantes.
A partir de cette culture faire 12 congélations à -70°C.
Chaque mois sortir un tube de congélation de chaque souche qui sera

testée.
Refaire 12 congélations pour l’année suivante à partir du 12ème tube de
conservation.
Phase analytique:
Contrôle de l’inoculum:
Préparer l’étalon 0,5 Mc Farland (0,5mlde BaCl2 1%,compléter à
100mlH2SO4, D O de 0,08à0,1 lue à 625nm)
homogénéiser et comparer à l’inoculum préparé
Inoculum et étalon doivent avoir la même turbidité lorsqu’ils sont
examinés sur un fond rayé
Privilégier l’utilisation des densitomètres
Le contrôle de qualité doit être pratiqué par tous les techniciens
et jamais par un seul.
Phase post analytique:

Lecture et interprétation :

La lecture se fait à l’aide d’un pied à coulisse, maintenu perpendiculairement à l’axe


optique

Les diamètres sont comparés aux valeurs critiques de la table de lecture n° 13 du


standardisation de l’antibiogramme.

Pour les molécules :acide fusidique, amoxicilline, fosfomycine50ug, oxa5ug,


pristinamycine ;
les critères du CA-SFM ont été adoptés.
Causes d’erreurs:
Phase pré analytique:
 milieu de culture:
• Défaut de préparation
• Lots défectueux
• Coulage non horizontal
• Épaisseur inferieur a la norme 4mm
• Dessiccation excessive au cours de la conservation
 disques d’antibiotiques:
• Mauvaise conservation ou péremption perte d’activité
 souches bactériennes :
• Mauvaise identification , contamination
Causes d’erreurs:
Phase analytique:
 Inoculum trop chargé ou pas assez
 Mauvais ensemencement(stries non serrées)
 Mauvaise application des disques à la surface
 Non respect des conditions d’incubation
 Phase post analytique:
• Erreur de mesure des zones d’inhibition
• Erreur de transcription des résultats
• Contamination
• Dérive génétiques des souches
Recommandations pour le contrôle de
qualité interne :
Mise en place d’un système de traçabilité pour l’identification du
personnel technique lors de la saisie afin de tester leur performance.
Charger un membre de l’équipe de la conservation et l’entretien des
souches de références.
Aliquoter des souches de références selon la procédure recommandée.
Changer les souches au début de chaque mois.
Retirer les souches dont les résultats du CQ ne sont pas satisfaisantes.
Les cartouches de disques d’antibiotiques doivent être correctement
conservées
Recommandations pour le contrôle de
qualité interne :
Les testes doivent être éffectuer à partir de culture fraiches de 18
heures.
Utiliser un densitomètre pour une mésure exacte de l’inoculum
bactérien.
Veiller à prendre en considération l’algorithme ou le protocole de
surveillance présenté dans le fascicule de standardisation pour le
suivi du CQI.
Veiller à détecter en temps réel l’anomalie constaté afin de la
résoudre suivant le protocole de surveillance.
Le nombre minimum de tests à effectuer est passé depuis 2009 de
20 à 30 tests.
Protocole de surveillance des tests de
contrôle de qualité :
Le contrôle a lieu quotidiennement jusqu’à ce que la
performance soit satisfaisante(pas plus d’un test
incorrect sur 30 tests),la fréquence de contrôle peut
ensuite devenir hebdomadaire.
Si la performance est mauvaise; les causes doivent
être recherchées.
A- Rythme quotidien

Si > à 1 test out parmi 1


Si ≤ à 1 test incorrect (out) série de 20 tests
tout les 20 tests consécutifs
Apporter une action
Continuer à tester correctrice
quotidiennement Une
Une erreur
erreur erreur
erreur non
non
évidente
évidente
évidente*
évidente
Pour
Pour chaque
chaque molécule
molécule
Rester
Rester le
le même
même jour
jour
si :
si : Action correctrice
11 test après
après correction de
correction de
test out
out sur
sur 20
20 tests
tests immédiate
Ou l’erreur
l’erreur
Ou
33 tests
tests out sur
out sur 30
30 tests
tests
Corriger
Corriger la la cause
cause et
et
Correction
Correction retester
retester le m jour
le m jour et
et
des
des résultats
résultats 55 jj de suite
de suite
1 CQ test par
semaine Continuer à Résultat
Résultat Pas
Pas de
de
tester des
des CQ
CQ changem
changem
quotidienne ent
en

ment Continuer à
tester
Investigation
quotidienne
approfondie
ment
B- Rythme Hebdomadaire
Résultat de tests quotidiens CQ satisfaisants
(1 test out parmi 20/ ou 3 out parmi 30 résultats d’une
série )
Mise en place d’un
rythme

Quelques tests
incorrects
Action
Correctrice

Une erreur Une erreur non


évidente évidente
Après
correction,retest
le même jour
Correction des Résultats toujours Action correctrice
résultats incorrects immédiate***
Rester le même jours et 5
jours de suit
Reprendre le
Tout les résultats Quelques
rythme
corrects résultats
hebdomadai Reprendre le toujours
re rythme Investigations plus
incorrects
hebdomadai approfondie***
re -recherche d’une source
possible d’erreur
Contrôle externe de qualité
Définition :
Selon l’OMS l’assurance externe de la qualité peut être également
appelée «évaluation de la qualité ».
Il permet au microbiologiste de faire évaluer la qualité de son travail par
le laboratoire national de référence, ce même laboratoire étant contrôlé
par un « supra laboratoire » de niveau international.
Les résultats du laboratoire sont périodiquement contrôlés par un
laboratoire de référence.
Dans certains pays la participation à ce contrôle est rendue obligatoire
par des textes, et est payante dans certains cas.
En Algérie, le contrôle de qualité externe en bactériologie est gratuit et
non obligatoire, il n’en demeure pas moins qu’il a un coût pour le
laboratoire qui l’organise.
Contrôle externe de qualité
Objectifs :
· Inciter les microbiologistes à se remettre à jour
régulièrement.
· Inciter à la standardisation des techniques.
· Identifier les anomalies et y remédier collectivement.
· Evaluer et comparer les résultats des laboratoires du
pays
Contrôle externe de qualité
Organisation
· Chaque année au mois de Septembre lors du séminaire
d’évaluation, trois souches bactériennes lyophilisées
(conditionnement recommandé)sont remises à chaque
participant par le laboratoire de bactériologie médicale de
référence de l’Institut Pasteur d’Algérie :
Une souche pour une identification précise avec un
questionnaire précis sur les résultats obtenus aux différentes
étapes du diagnostic :
colorations, milieux de culture, tests biochimiques.
Deux souches pour identifications, antibiogrammes et
interprétation des antibiogrammes.
Contrôle externe de qualité
Les résultats du QCE ainsi que son corrigé sont publiés
chaque année dans le fascicule d’évaluation.
Le laboratoire de bactériologie médicale de l’Institut
Pasteur d’Algérie participe chaque année au QCE
organisé par le CDC Atlanta aux USA.
 Il lui adresse 4 à 5 souches chaque années pour
identifications, antibiogrammes et interprétation des
antibiogrammes. Une publication régulière de ces
résultats par le CDC est également faite pour ce contrôle
 CDC: centers of disease control and prévention
Antibiogramme automatisé en milieu
liquide
Principe de la méthode: c’ est une méthode automatisée type
qualitatif qui entraine l’inhibition de la croissance bactérienne en
milieu liquide en présence de déférentes concentrations d’antibiotique
après incubation .
Les causes de risques:
les matières: milieu de culture, réactifs, souches de contrôle
Le matériel: automate(logiciel ,réglage, maintenance) étuves..
La méthode: mode opératoire, étalonnage
La main d’œuvre: erreur de manipulation,
de saisie de lecture
Le milieu: T°, vibration , propreté
Mesures prise pour maitriser les risques
1. Matières: stockage des réactifs adapté, date de péremption, tubes à usage unique avec
contrôle de stérilité de la solution saline….
2. Main d’œuvre: formation, habilitation au poste ,identification des techniciens sur les
automates
3. Méthode: -qualification initiale des automates selon les préconisations du fabricant et les
exigences du laboratoire
-fiche analyse précisant le mode opératoire les impératifs du fournisseur à respecter

Matériel:
automate: maintenance interne ,cahier de vie
logiciel: version actualisée
densitomètre: calibration régulière
distributeur de solution saline: maintenance et nettoyage
contrôle de stérilité

5 Milieu: environnement conforme aux recommandation du fabricant(T°,bio nettoyage)


Evaluation des performances de la méthode:
Comparaison avec méthode déjà utilisée (diffusion)
Maitrise de l’inoculum(densitomètre)
CIQ de l’antibiogramme:
 -suivre les recommandations du fabricants(choix des souches)
 - fixer la périodicité ( bimensuel)
 -réaliser un CIQ après chaque opération de maintenance ou après
chaque panne résolue
 -couvrir tous les lots de réactifs
 -mettre une traçabilité du CQI et des mesures prises en cas de
discordance
Conclusion:
Quelque soit la technique utilisée, des évaluations
internes de tous les étapes de l’antibiogramme suivant
un protocole précis de surveillance ainsi que des
évaluations externes par un laboratoire de référence
doivent être faits de façon périodique et continue afin
d’améliorer la qualité des résultats.
REFERENCES:
Standardisation de l’antibiogramme (6ème édition)
13 ème Rapport d’Evaluation(surveillance de la
résistance des bactéries aux antibiotiques)
ANTIBIOGRAMME Courvalain 3ème édition
Comite qualité(QUAMIC)de la SFM
recommandations 2014
COFRAC les contrôles de qualité en biologie
médicale www.cofrac.fr

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