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LES TROUBLES

NÉVROTIQUES
Widiane CHAKKOUCHE
24, rue de la Chine
75020 Paris
DÉFINITION DE LA NÉVROSE
LAPLANCHE ET PANTALIS (1967)
« la névrose est une affection psychogène où
les symptôme sont l’expression symbolique
d’un conflit psychique trouvant ses racines
dans l’histoire infantile du sujet et constituant
des compromis entre le désir et la défense ».
QUELQUES GÉNÉRALITÉS
Freud a crée le cadre nosologique des
névroses.
Les symptômes névrotiques représenteraient
un mode de résolution pathologique de
conflits intrapsychiques.
NB: Le terme de « névrose » tend donc à être
moins largement utilisé en dehors de la
pratique psychanalytique.
MODÈLE PSYCHANALYTIQUE
L’approche explicative classique des névroses,
fondée sur le modèle psychanalytique
freudien, a été récemment remise en question
au profit d’approches plus descriptives,
proposées par les grandes classifications
internationales des troubles mentaux.
CORRESPONDANCES ENTRE NOSOLOGIE
FREUDIENNE ET NOSOLOGIES CONTEMPORAINES

« NÉVROSES » DE LA NOSOLOGIE « TROUBLES » DES CLASSIFICATIONS


FREUDIENNE INTERNATIONALES MODERNES
Névrose d’angoisse Trouble panique
Anxiété généralisée
Névrose hystérique Personnalité histrionique
Troubles somatoformes
Névrose obsessionnelle Trouble obsessionnel compulsif (TOC)
Personnalité obsessionnelle
Névrose phobique Phobie spécifique

Non décrite Phobie sociale


PRISE EN CHARGE DES TROUBLES
NÉVROTIQUES
L’approche psychanalytique a longtemps
constituée le mode de traitement privilégié
des névroses. Mais la question de l’efficacité
thérapeutique réelle de cette pratique a été
remise en question.
Entre 1920 et 1950, dans la continuité des
idées de Pavlov, les théories
comportementalistes se développaient, et
ont apporté une perspective différente : un
symptôme névrotique représente une conduite
inadaptée acquise par apprentissage -
PRISE EN CHARGE DES TROUBLES
NÉVROTIQUES (SUITE)

À ce jour, les traitements validés des troubles


névrotiques sont essentiellement les
antidépresseurs et les thérapies comportementales
et cognitives.
LA NÉVROSE
D’ANGOISSE
Trouble panique et anxiété généralisée
TROUBLE PANIQUE
CRITÈRES DIAGNOTIQUES
 A-Attaques de panique récurrentes et
inattendues. Est une montée brusque de
crainte intense ou de malaise intense qui
atteint son acmé en quelques minutes
 B-Une attaque suivie par une période d’un
mois de crainte persistante ou changement de
comportement significatif et inadapté en
relation avec les attaques ( évitement)
 C-La perturbation vs effets physiologique d’une
substance
 D- La perturbation n’est pas expliqué par un
trouble mental
L’ATTAQUE DE PANIQUE
(CRISE D’ANGOISSE AIGÜE)
« Accès anxieux paroxystique survenant
inopinément, marqué par des manifestations
physiques intenses auxquelles s’ajoutent des
symptômes psychiques comme la peur de
perdre le contrôle ou de mourir »
ATTAQUE DE PANIQUE (1)

Début brutal, association variable de :


 Manifestations psychiques : Sentiment de
peur, d’irréalité ou de dépersonnalisation
 Manifestations comportementales :
Agitation, sidération
 Manifestations somatiques
 Symptômes respiratoires : Tachypnée avec
hyperventilation, oppression thoracique,
impression de d’étouffement ou
d’étranglement
ATTAQUE DE PANIQUE (2)
 Symptômes cardiovasculaires :
Tachycardie, palpitations,
 Douleurs ou gêne thoracique
 Sensations de « souffle » coupé ou impression d’étouffement
 Déréalisation ou dépersonnalisation
 Vertiges, étourdissements, sensation d’instabilité,
 paresthésies et fourmillements des extrémités
 Tremblements ou secousses musculaires
 Symptômes neurovégétatifs : sueurs
 Nausées ou gêne abdominale
 Peur de perdre le contrôle sur soi ou de « devenir fou »
 Peur de mourir
EPIDÉMIOLOGIE (2)
FACTEURS DE RISQUE

 Prédominance féminine
 Age de début : 20 à 30 ans
 Facteurs familiaux et génétiques
 Plus d’anxieux dans les familles de sujets
anxieux
 Etude de jumeaux : 5 fois plus d’anxieux
avec attaque de panique
 Facteurs psychologiques et sociaux
 Atcd d’anxiété de séparation dans l’enfance
 Évènements traumatiques dans l’enfance
PRISE EN CHARGE DES T. P.
EXPOSITION INTÉROCEPTIVE

 Apprentissage en séances :
Objectif : déclencher des sensations
physiologiques activatrices de panique, pour
apprendre à les maîtriser
 Rappeler le pourquoi de l’exposition et ses
principes
 Pratique des exercices : Avant l’exposition,
faire prédire au patient les conséquences
redoutées et vérifier ses prédictions
 Pendant l’exposition, lui faire décrire ses
sensations et ses pensées automatiques
EXEMPLES D’EXERCICES

 Tourner rapidement la tête de droite à


gauche (1 à 2minutes) Hyperventiler (1 à 2
minutes)
 Respirer dans un tuyau ou une paille (1 à 2
minutes)
 Monter rapidement un escalier (5 à 10
minutes)
 Tourner sur soi même (1 à 2 minutes)
LE TROUBLE
« ANXIÉTÉ
GÉNÉRALISÉE »
ANXIÉTÉ GÉNÉRALISÉE
 Une anxiété et soucis excessifs persistante
survenant au moins 6 mois
 L’anxiété est « flottante »
 Le S. se fait du souci même s’il reconnaît le
caractère excessif voire irrationnel de son
inquiétude
Expl : peur que l’un de ses proche ait un
accident
LE DIAGNOSTIC DE L’ANXIÉTÉ
GÉNÉRALISÉE
Le diagnostic repose sur la présence de symptômes
anxieux persistants :
 Atteinte craintive (anticipation de malheur,
sensation d’être « à bout », difficultés de
concentration)
 Tension motrice (agitation, céphalées de tension,
tremblements, incapacité à se détendre).
 Troubles neurovégétatifs ( sensation de « tête
vide », transpiration, tachycardie, respiration
rapide,, étourdissement, sécheresse de la
bouche).
 Les troubles du sommeil sont fréquents
EVOLUTION DU TROUBLE
 Le trouble est plus fréquent chez les femmes
 Évolution variable, a tendance fluctuante et
chronique
LA NÉVROSE
PHOBIQUE
Agoraphobie et phobie sociale
UNE PHOBIE

Une phobie est une peur disproportionnée


par rapport à la réalité, ne pouvant être
expliquée ni raisonnée, allant au delà du
contrôle volontaire et conduisant à
l’évitement de la situation redoutée.
DÉFINITION DE LA PHOBIE
 Crainte:
 intense
 persistante
 spécifique (stimulus phobogène)
 irrationnelle (reconnue comme telle par le sujet (norme
culturelle)
 d ’un objet

 d ’une activité

 d ’une situation

 contraignant le sujet à éviter la source de sa crainte

 à ménager des conditions de sécurité pour affronter cette

source.
AGORAPHOBIE (1)
 Notion semble recouvrir une entité
spécifique et autonome
 Recouvre davantage la crainte de se trouver,
sans protection, loin d’un lieu rassurant
AGORAPHOBIE (2)
Les situations évoquant cette crainte :
- peur des espaces ouverts
-peur des foules
-La crainte de quitter son domicile,
- la peur des magasins, des endroits publiques
-La peur de voyager seul en transport en
commun
EVOLUTION DE L’AGORAPHOBIE
 Le trouble est plus fréquent chez les femmes

 En l’absence du traitement efficace,


l’agoraphobie évolue souvent vers la
chronicité, avec habituellement des
fluctuations d’intensité
PHOBIE SOCIALE (1)
Peur marquée et persistante des situations
sociales (groupe) :
- Soit les situations d’interactions
- Soit plus particulièrement les situations de
performance en public, soit les deux.

Elles se limitent parfois à des situations


précises: manger en public, parler en public,
rencontrer des personnes de sexe opposé, se
rendre à des soirées, parler à des figures
d’autorité
PHOBIE SOCIALE (2)
 De nombreux symptômes peuvent venir
exprimer cette angoisse phobique : peur de
se mettre à rougir ou à trembler, avoir des
nausées ou un besoin urgent d’uriner,
 conduites d ’évitement, dans les cas
extrêmes isolement social presque total
CARACTÉRISTIQUE DE LA
PHOBIE SOCIALE
 Dans les formes les plus sévères, la majorité
des S. sont des hommes
 La fréquence du trouble est de 3 % à 13% de
prévalence sur la vie
EVOLUTION DU TROUBLE
 L’Age du début est très typiquement
l’adolescence entre 10 et 20 ans
 Évolution prolongée même si la sévérité du
trouble peut s’atténuer avec la maturité
 La sévérité du trouble est très variable
PHOBIES SPÉCIFIQUES

On regroupe sous l'appellation de phobies


spécifiques l'ensemble des phobies qui ne sont
ni des phobies sociales ni des agoraphobies.
 Trois types principaux de phobies spécifiques
peuvent clairement être identifiés : phobies
d'animaux, d'éléments naturels, liées au
sang.
BIBLIOGRAPHIE

 André C., et coll., Phobies et obsessions, Doin, 1998


 Cottraux J., les thérapies comportementales et
cognitives, Masson, 1998
 Servant D., Attaques de panique et agoraphobie,
Masson, 2001
 Formation APAR (attaque de panique, approche
raisonnée), laboratoires Lundbeck.
 La lettre du psychiatre, jan/fev 2006,vol II, n° 1
 Palazzolo J., Cas cliniques en thérapies
 comportementales et cognitives, Masson, 2006
 Servant D., Gestion du stress et de l’anxiété,
Masson, 2007
LE TROUBLE
OBSESSIONNEL COMPULSIF
T.O.C.
 Le trouble obsessionnel compulsif se caractérise par
deux types de symptômes qui peuvent être isolés ou
coexister chez un même sujet à des degrés divers.
Il s’agit des obsessions et des compulsions
récurrentes.
DÉFINITION LES OBSESSIONS
 Les obsessions sont des idées, des pensées, des
impulsions ou des représentations persistantes qui
sont vécues comme intrusives et inappropriées et
qui entraînent une anxiété ou une souffrance
importante. Elles sont ressenties comme étrangères
à la volonté du sujet et tendent à s’imposer au moi.
LES COMPULSIONS
 Pour lutter contre ces obsessions, le sujet a recours
à des pensées ou actions qui ont pour but de
diminuer la tension anxieuse : il s’agit des
compulsions. Les compulsions ou rituels : ce sont
des comportements répétitifs ou des actes mentaux
qui se déroulent suivant certaines règles ou de
façon stéréotypée, dont le but est de prévenir ou
de réduire l’anxiété ou la souffrance et non de
procurer plaisir ou satisfaction.

MARS_2011_VERA_DUTCC
RITUELS
 Le patient a tendance à les cacher à son entourage
car il est conscient de l’absurdité de son
comportement mais il ne peut y résister. A un degré
de plus, il en viendra même à imposer à son
entourage de se conformer aux mêmes obligations
aboutissant à en faire une sorte de tyran
domestique.
LES VERIFICATEURS
 Plus prévalent chez l’homme,
 contrôler ce qu’ils font, pensent ou disent afin
d’éviter ou prévenir la survenue d’une catastrophe
possible (incendie, accident, vol, mort…).
 Des «  retours en arrière » interminables pour
s’assurer si le gaz est fermé, s’il ne reste pas une
épingle sur le parquet, s’ils n’ont écrasé personne
avec la voiture.
 Des récapitulations minute par minute de ce qui a
été fait et dit dans la journée.
LES LAVEURS
 Assez fréquent chez la femme,
 Des conduites de protection et d’évitement
restreignant le fonctionnement
LES LAVEURS (SUITE)
 Les rituels de « neutralisation » ou de
« réparation » (lavage, nettoyage…) visant à
empêcher la dissémination et rétablir la
propreté peuvent être envahissants (toilettes
de plusieurs heures, 50 à 100 ablutions par
jour, mains excoriées, plusieurs litres de
désinfectants et d’antiseptiques…).
LES LAVEURS
 Le sujet craint la contamination pour les autres
autant que pour lui même et sa famille doit subir la
contrainte des interdits et surtout des scénarios
interminables de purification.
 Les rituels de « neutralisation » ou de « réparation »
(lavage, nettoyage…) visant à empêcher la
dissémination et rétablir la propreté peuvent être
envahissants (toilettes de plusieurs heures, 50 à 100
ablutions par jour, mains excoriées, plusieurs litres
de désinfectants et d’antiseptiques…).
PHOBIES D’IMPULSION
 Le sujet est victime de craintes angoissantes d’être
amené de manière irrésistible et involontaire à
commettre un acte incongru, immoral (geste
indécent, en public) ou criminel (pousser quelqu’un
sous le métro par exemple).
 Dans ce groupe, les rituels sont presque absents,
mais la résistance contre ces craintes (et la
recherche de réassurance) est de nature compulsive
exp : la même question posée 500 fois dans la
journée pour s’assurer qu’elle n’avait pas étranglé
quelqu’un).

MARS_2011_VERA_DUTCC
LES RUMINATEURS
        Les « ruminateurs » chez qui l’esprit est
perpétuellement agité par des rationalisations et
des interrogations à l’infini, avec des sentiments
d’incomplétude et d’insatisfaction, des scrupules
(crainte permanente du pêché….), de fantasmes
agressifs, pervers ou scrupuleux « si je ne touche
pas chaque objet quatre fois, mon époux mourra » 

MARS_2011_VERA_DUTCC
L’ORDRE
        Les patients, souvent des garçons, sont obsédés
par le besoin compulsif d’ordre, de symétrie et
d’exactitude, et passent leur temps à ranger, à
compter, à parachever…. sans obligatoirement avoir
des obsessions associées 
LES AMASSEURS
Les « amasseurs » qui ne peuvent rien jeter et
accumulent chez eux des objets sans valeur
sentimentale ou monétaire. En revanche, ce sont
des montagnes de détritus, de vieux papiers… qui
s’entassent de manière inimaginable.
TOC ET DÉPRESSION

Depuis longtemps, il a été identifié que TOC et


dépression sont souvent associés. La prévalence des
dépressions chez les patients obsessionnels
compulsifs est extrêmement variable, allant de 14 à
80% selon les études.
SUITE
 Certains auteurs émettent l’hypothèse que
les obsessions sont un signe préliminaire de
schizophrénie tandis que d’autres affirment
que les pensées obsessionnelles sont un
mécanisme de défense psychique contre la
décompensation psychotique. Mais la plupart
pensent que les deux pathologies sont des
entités totalement différentes et qu’il
n’existe pas de véritable relation entre elles.

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