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LES TROUBLES PSYCHOTIQUES

psychose
«PSYCHOSE»/TROUBLE PSYCHOTIQUE
 « Psychose » : Général et peu précis
 Utilisé comme terme descriptif commode
qualifiant un groupe de trouble qui ont en
commun la présence:
- Idées délirantes
- Hallucinations
- Les troubles de la pensée
TROUBLE PSYCHOTIQUE
Les symptômes d’un trouble psychotique
peuvent apparaître graduellement ou de
façon soudaine.
La période pendant laquelle la personne
présente ces symptômes se nomme « épisode
psychotique ».
LES FORMES PRINCIPALES DES
TROUBLES PSYCHOTIQUE

I - La schizophrénie
BREF HISTORIQUE DE LA SCHIZOPHRÉNIE
BLEULER 1910

 Bleuler a donné le nom de schizophrénie à un


groupe de maladies réuni par une hypothèse
explicative commune : une atteinte de la
pensée décrite dans les termes de l’époque
comme un « relâchement des associations »,
une « coupure de la pensée » s’exprimant
dans des indices cliniques tels que
l’incohérence du discours, l’atteinte de
volonté et de l’affectivité. Il nomme ce
trouble « la dissociation mentale »
BREF HISTORIQUE DE LA SCHIZOPHRÉNIE
KRAEPELIN/CHASLIN

 Emil Kraepelin avait utilisait le terme de


« démence précoce » pour désigner cet
ensemble de psychoses ayant en commun
une évolution vers une détérioration des
capacités intellectuelles.
 Dans le même temps Philippe Chaslin,
utilisait une méthode de description
objective des troubles.
Il proposait de regrouper ces symptôme sous le
terme de « discordance »
BREF HISTORIQUE DE LA SCHIZOPHRÉNIE
BLEULER/KREAPELIN
 Différence entre Bleuler et Kreapelin
concernant la place accordé à l’évolution
dans la description des troubles :
- Bleuler dénie un pouvoir diagnostic au
critère évolutif. Adoptant le critère
psychologique explicatif, reconnait d’autres
modalités évolutives que démentielles aux
malades présentant « une dissociation
mentale».
BREF HISTORIQUE DE LA SCHIZOPHRÉNIE
BLEULER (3)

 Le concept de « dissociation » n’a pas été


reconnu
 Ne figurant pas dans les classifications
actuelles
DESCRIPTION SYMPTOMATIQUE
ET CARACTÉRISTIQUES ASSOCIÉS
 Accord de la plupart des auteurs pour la
définition du trouble schizophrénique par la
présence :
- d’idées délirantes,
- d’hallucinations
- d’anomalies dans le champ de la pensée
- des affects et les comportements
LES SYMPTÔMES NÉCESSAIRES AU DIAGNOSTIC DE
LA SCHIZOPHRÉNIE
 3 types de symptômes appartenant au
trouble schizophrénique :
- Syndrome délirant ( positif)
- Syndrome de désorganisation
- Les signes négatifs
LES IDÉES DÉLIRANTES
 En rupture avec les croyances culturellement
admises ou invraisemblables :
 fonctionnement du corps (thématique
hypocondriaque).
 L’identité propre (thématique
mégalomaniaque)
 Contenu souvent persécutif.

La bizarreries des idées délirantes est


caractéristique de la schizophrénie. Ca peut
être difficile à estimer, spécialement dans
des cultures différentes.
LES SYNDROMES DÉLIRANTS

Les signes pathognomoniques :


 Écho de la pensée, pensées imposées ou vol de la
pensée, divulgation de la pensée.
 Idées délirantes de contrôle, d’influence, se
rapportant à des mouvements corporels, à des
pensées, ou même à des sentiments.
HALLUCINATIONS
 Les hallucinations sont observées chez 50%
des schizophrènes : essentiellement auditives
Elles peuvent être :
-Tactiles
-Visuelles
- gustatives
- Olfactives
LE SYNDROME DE DÉSORGANISATION
l’ensemble de comportements qui paraissent
bizarres et hermétiques, incohérents.
A) Dans le champ du discours :
- Pauvreté du contenu du discours
- Ambivalence des propos
- Illogisme (Pas de lien logique)
-Néologisme ( nouveaux mots inventés)
- barrages ( arrêt brusque)
-rationnalisme morbide (forme de logique qui
restreint et étouffe la réalité vivante et concrète à
l'aide de raisonnements abstraits, d'élaborations
stériles et contraignantes )
LE SYNDROME DE DÉSORGANISATION (2)

B) dans le champ psychomoteur :

 La dysharmonie des mouvements (maniérisme)


 Mouvements parasités par : les expressions
motrices involontaires ou stéréotypies.
 Le comportement peut être catatonique (statue
de cire) ou présentant une agitation excessive
absurde et non adaptée au contexte de la
situation.
LES SIGNES NÉGATIFS
 Manque d’initiative dans l’action : des
heures sans bouger ou en se balançant sans
souffrir de cette apathie.
 Pauvreté d’un discours spontané liée à un
appauvrissement de la pensée, une réticence
à parler.
 Un émoussement affectif : sorte
d’indifférence affective envahissante
D’AUTRES CARACTÉRISTIQUES
CLINIQUES
 L’angoisse (n’ayant pas de portée
diagnostique)
 La perte d’intérêt
 Le retrait social souvent majeur
 Les troubles de la communication
(adaptation relationnelle, sociale et
professionnelle difficile)
LE COURS ÉVOLUTIF DES
TROUBLES SCHIZOPHRÉNIQUES

Le mode d’entrée dans la schizophrénie est


variable, il peut être :
- insidieux
Ou
- brutal sous la forme d’un épisode aigu.
LE COURS ÉVOLUTIF DES TROUBLES
SCHIZOPHRÉNIQUES (1)

La durée de symptôme nécessaire pour poser le diagnostic de


schizophrénie;
 Il existe des tableaux psychotiques brefs dont la parenté avec
une forme de début de schizophrénie est difficile à établir.

 la catégorie trouble psychotique bref (DSM5) est défini par les


même symptômes que ceux de la schizophrénie. La seule
différence réside dans la durée des signes qui, dans le trouble
psychotiques bref, est inférieur à un mois, et dans la
schizophrénie, supérieur à ce délai.
BOUFFÉE DÉLIRANTE AIGUË

Notion propre à la France, décrit des épisodes


psychotiques brefs dans lesquels l’activité délirante est au
1 er plan qui peut s’accompagner d’une désorganisation
évoquant une schizophrénie.
Il peut s’agir :
 d’un épisode psychotique bref entant dans le cadre d’un
trouble bipolaire dont les accès ultérieurs prennent une
allure thymique d’un trouble schizophrénique
 plus rarement d’un épisode sans lendemain lié à une
circonstance de vie « exceptionnelle ».
DIAGNOSTIC

 Il n’existe pas de test diagnostic spécifique


de la schizophrénie. Les médecins posent
leur diagnostic sur une évaluation complète
dans le temps des symptômes et des tests
psychologiques.
LES FACTEURS ÉVOLUTIFS DE
BON PRONOSTIC

 une bonne adaptation pré morbide,


 un début aigu,
 un âge de début tardifs, associée,
 le sexe féminin,
 des évènement déclenchants,
 une perturbation de l’humeur associée,
 une durée brève des symptômes, en règle liée à une bonne réponse aux
neuroleptiques,
 un bon fonctionnement entre les épisodes,
 L’absence d anomalie de structures cérébrales,
 des antécédents familiaux de troubles de l’humeur
 L’absence d’antécédents familiaux de schizophrénie,
ELÉMENTS DE DIAGNOSTICS
DIFFÉRENTIELS
 Les deux diagnostics essentiels à éliminer
sont
- l’atteinte organique
- l’effet d’une substance
- Le trouble de l’humeur.
HYPOTHÈSES EXPLICATIVES

 La schizophrénie survient probablement en raison d'anomalies


neurochimiques et de problèmes au cours du développement
du cerveau.

 Probabilité d’une prédisposition héréditaire à la


schizophrénie et qu'elle n'est pas causée par une défaillance
de l'éducation parentale ou une enfance difficile.
 Il semble que le climat affectif familial, influence la
fréquence des rechutes et le pronostic à long terme du
trouble.
QUESTIONNEMENTS

De nombreuses questions se posent sur la nature, le moment


et le mécanisme des perturbations de développement
neuronal; parmi ces dernières :
 l’influence d’un virus,
 les complications obstétricales,
 l’incompatibilité rhésus,
 la malnutrition pendant la gestation.
Plusieurs études ont mis en cause la période périnatale et
l’influence des facteurs environnementaux.
ETIOPATHOGÉNIE DE LA
SCHIZOPHRÉNIE
Facteurs génétiques :
 La fréquence de la schizophrénie dans la population générale est de 1%
 Si un des deux parents est schizophrène le risque augmente à 10%
 Si les deux parents sont schizophrènes le risque augmente à 40%
 Si un frère est schizophrène le risque est de 10%
 Chez les vrais jumeaux le risque est de 50%

Facteurs biologiques :
 Dans la schizophrénie on note une perturbation cérébrale au niveau des
neurotransmetteurs
 Il y a surtout une hypersécrétion dopaminergique 

Facteurs psychologiques :
 Problème de communications au sein de la famille.
 Père qui est absent ou effacé
 Une mère dominatrice, agressive ou au contraire hyper protectrice
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES
L’efficacité de la psychothérapie individuelle est
plus importante chez les sujets traités par
neuroleptiques et à distance de la période
symptomatique aiguë. Ainsi il existe plusieurs
formes de psychothérapies
 . Les psychothérapies d’inspiration
psychanalytique peuvent convenir à des patients
suffisamment structurés psychiquement.
 · Les psychothérapies cognitivo-
comportementales visent à faciliter le
développement de nouvelles compétences sociales
et relationnelles chez des patients très démunis
dans ce domaine
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
SUITE1
 · Les thérapies familiales,visent à corriger certains
dysfonctionnements familiaux ( attitudes trop critiques ou
d’hyperprotection) qui contribuent à pérenniser les
troubles mentaux et affectifs du patient. Parfois solution
d’éloignement du (P) d’un milieu trop délétère ( foyer ,
appartement thérapeutique ou famille d’accueil)

 . Les thérapies de groupe sont adaptées aux patients


dont la gravité de la maladie rend difficile la prise en
charge individuelle.
 · Le psychodrame permet au patient qui n’est pas
capable de verbaliser ses angoisses, de mettre en acte ses
difficultés relationnelles ou ses conflits inconscients.
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
SUITE 2

 La chimiothérapie restent la base du


traitement.
 La réponse thérapeutique adaptée est
largement fonction du moment évolutif et peut-
être psychothérapique et sociothérapique :
-Thérapie d’inspiration psychanalytique,
- Thérapie familiale,
- Thérapie cognitivo-comportementale
- les techniques dites de réhabilitation
(accroître son « habileté » sociale et
professionnelle).
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
SUITE 3

- Thérapie comportementale centrée sur la


communication : difficultés de communication
– troubles relationnels
- Techniques de réhabilitation : une prise en
charge institutionnelle (centre de jour) -
difficulté à assurer une activité professionnelle
normale
II - TROUBLE
DÉLIRANT
DSM5
LE DIAGNOSTIC DE TROUBLE DÉLIRANT
LE DSM 5

Le Diagnostic de Trouble délirant peut être posé si

 A- Il y a présence d’une ou plusieurs idées délirantes pendant plus


d’un mois
 B- que le critère A de la schizophrénie n’est pas valide (par exemple
des hallucinations peuvent exister à bas bruit et être concordantes avec
le thème du délire, comme des sensations d’infestations parasitaires
associées à un délire parasitaire)
 C - Le fonctionnement n’est pas altéré et le comportement n’est pas
bizarre en dehors du domaine du délire
 D- Si des épisodes maniaques ou dépressifs ont eu lieu, ils ont été très
brefs par rapport à la durée du délire
 E- Le délire n’est pas la conséquence de l’utilisation d’une substance
CRITÈRE A DIAGNOSTIC
DE LA SCHIZOPHRÉNIE
 A- Deux (ou plus) des symptômes suivants ont été
présents une partie significative du temps pendant une
période d'un mois (ou moins si traités avec succès). Au
moins l'un d'entre eux doit être (1), (2) ou (3) :
1 - des idées délirantes ;
 2 - des hallucinations ;
 3 - un discours désorganisé (par exemple, fréquent
déraillement ou incohérence) ;
 4 - un comportement excessivement désorganisé ou
catatonique;
 5- des symptômes négatifs (c'est-à-dire, expression
émotionnelle diminuée).
LE COMPORTEMENT DÉLIRANT

 Souvent à l’origine de l’intervention psychiatrique


 Le délirant consulte rarement pour son activité délirante
dont le caractère morbide est nié. Parfois, la consultation
est motivée par un état dépressif.
Comportements liés à la conviction délirante :
 violents, en rapport avec une thématique persécutrices ou
de la jalousie
 Procéduriers; lettre de réclamation, de demandes
délirantes de réparation, dans les délires persécutifs.
 problèmes légaux de plus grande gravité dans les délires
de jalousie, d’érotomanie ou de persécution (persécuteur
désigné).
DESCRIPTION CLINIQUE ET CARACTÉRISTIQUES
ASSOCIÉES
 Contrairement au caractère bizarre des idées
délirante ( I.D.) des schizophrènes, la
thématique des I.D. des (P) présentant un
trouble délirant apparaît « plausible »,
impliquant des situations rencontrées dans la
réalité.
EXEMPLES DES THÉMATIQUES DE T.D.

 Être poursuivi, empoisonné, contaminée


(délire de persécution)
 Être aimée (délire érotomaniaque)
 Être trompé par le conjoint (délire de
jalousie)
 Être atteint de maladie (délire
hypocondriaque)
ELÉMENTS DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL

Le diagnostic différentiel avec le trouble


schizophrénique repose sur :
- L’absence de bizarrerie dans la thématique
délirante et l’absence de désorganisation de
la pensée et du comportement.
- L’adaptation social des (P) présentant ce
trouble est de meilleure qualité que celle des
schizophrènes.

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