• Trois formes de « guerre » que l’on retrouve dans la pensée politique
• Polemos • Stasis • Agon Etat de nature • Hobbes
• Contexte de guerre de religions
• Chaque homme, de sa nature, attend d’être reconnu aussi
haut qu’il s’estime soi-même, il y a donc une égale possibilité d’être agresseur. D’où trois causes de querelles et de discordes : la rivalité (competition), la méfiance (diffidence), la fierté (glory) • En décrivant l’état de nature, Hobbes analyse en fait les maladies et les infirmités de la république ; la rébellion en est l’épilepsie, la guerre civile, sa mort
• L’état de nature n’est pas, chez Hobbes, un cas extrême
ou un cas limite, mais il est l’énoncé même de ce qui peut à chaque instant se passer, du moment critique d’une communauté en train de se constituer, la possibilité de déliaison de la communauté • la rébellion n’est rien d’autre qu’une déclaration de guerre contre le souverain, par conséquent celui-ci a, contre les rebelles, le droit originaire de la guerre de les punir comme ennemis
• L’Etat est toujours dans l’état de nature: possibilité pour
lui de donner la mort, même si le premier droit individuel est le droit à la sécurité (Critiqué ici par Rousseau) • le modèle de la guerre interindividuelle à l’état de nature décrit implicitement toutes les formes de la guerre. Ce sont toujours les mêmes principes qui la déclenchent (rivalité, méfiance et gloire).
• L’État est artificiel et bon (Dieu mortel), la guerre civile
est artificielle et mauvaise, non nécessaire. • l’état de nature est amplifié et illustré par les États entre eux ; il est conjuré à l’intérieur.
Comment sortir de l’état de nature? Par le contrat qui
donne naissance au Léviathan Rousseau • l’état de nature est selon lui paisible, non que les hommes soient bons ou sachent la distinction du juste et de l’injuste, mais parce que la nature procure ses fruits en abondance, excluant la rivalité des désirs, et surtout parce que les hommes sont dispersés et solitaires. À bien des égards cet état de nature apparaît sans histoire • L’état intermédiaire doit donc s’exprimer aussi en espace avant de rentrer dans la temporalité franche de la société, il est inauguré par la propriété : c’est elle qui permet le saut qualitatif, c’est elle qui est cause de la guerre.
• « Il s’établit entre le droit du plus fort et le droit du
premier occupant un conflit perpétuel qui ne se terminait que par des combats et des meurtres. La Société naissante fit place au plus horrible état de guerre. »
• La guerre n’est pas liée à la nature des hommes (Comme
chez Hobbes) mais à la société • « Il n’y a donc point de guerre générale d’homme à homme ; et l’espèce humaine n’a pas été formée uniquement pour s’entre-détruire. Reste à considérer la guerre accidentelle et particulière qui peut naître entre deux ou plusieurs individus » • Pour Hobbes le Souverain, par sa seule existence, établit la paix civile au moyen des lois qu'il est le seul à édicter. Mais les citoyens sont-ils assurés de vivre ainsi en paix ? Rousseau le conteste: il remarque en effet dans le Contrat Social qu'un Prince tout-puissant peut toujours provoquer plutôt la misère de son peuple, à cause de son ambition et de son avidité, et que les hommes n'y gagnent rien "si cette tranquillité même est une de leur misères". • Pour Rousseau, par ailleurs, rien ne saurait compenser la perte de la liberté, et la guerre civile, à tout prendre, serait préférable à la tyrannie. • Mais toujours risque de guerres entre Etats • Comment sortir de l’état de nature? Contrat social • La loi du plus fort, qui règne à l'état de nature, est remplacée, à partir de l'acte fondateur du contrat social, par des droits civils garantis par la loi, loi qui exprime non pas la volonté arbitraire d'un seul ou de quelques uns, mais la volonté générale, issue du suffrage universel et de la loi de la majorité. La guerre sociale • La lutte des classes chez Marx
• Toute l’histoire est l’histoire de la lutte des classes
• La guerre chez Proudhon
• La guerre est un fait primordial comme la religion, qui doit
être transformée par le conflit bien compris Clausewitz : La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens.
• Contexte des guerres napoléoniennes
• « l'intention politique est à la fin, tandis que la guerre est le moyen, et l'on ne peut concevoir le moyen indépendamment de la fin." • La défaite de Napoléon s'explique en partie par son ambition démesurée, par sa confiance exclusive dans la force des armes. • A la différence de bien d'autres penseurs militaires, il se refuse à reconnaitre l'autonomie du militaire. • la guerre sort de la politique, c'est elle, la politique, qui en détermine l'intensité, qui en crée le motif, qui en dessine les grandes lignes, qui en fixe les fins, et du même coup, les objectifs militaires
• Question de la montée aux extrêmes
Foucault et le renversement de la formule de Clausewitz
• Envisager l’hypothèse d’un renversement de la formule de
Clausewitz, signifieraient fondamentalement trois choses:
• Cela signifierait d’abord « que les rapports de pouvoir […]
ont essentiellement pour point d’ancrage un certain rapport de force établi à un moment donné, historiquement précisable, dans la guerre et par la guerre ». • Dans ces circonstances, et si l’on peut effectivement penser que «le pouvoir politique arrête la guerre», cela signifierait surtout que cette démarche de pacification « aurait pour rôle de réinscrire perpétuellement ce rapport de force, par une sorte de guerre silencieuse » qui traverserait de part en part le corps social • Par conséquent, envisager une telle hypothèse signifierait ensuite qu’« à l’intérieur de cette “paix civile”, les luttes politiques, les affrontements à propos du pouvoir, avec le pouvoir, pour le pouvoir, les modifications des rapports de force […] tout cela […] ne devrait être interprété que comme la continuation de la guerre ». • Ainsi l’histoire de la paix et des institutions sur lesquelles celle-ci repose ne constituerait en pratique qu’un « déplacement de la guerre elle-même» qui persisterait, mais sous une forme moins absolue parce qu’apparemment moins violente. • Dès lors, envisager cette hypothèse signifierait enfin que « la décision finale ne peut venir que de la guerre, c’est- à-dire de l’épreuve de force où les armes, finalement, devront être juges ». En somme, la dernière bataille, signalant la fin de la guerre, marquerait pour Foucault la suspension définitive de l’exercice du pouvoir. Autrement dit, cette victoire marquerait « la fin du politique » et non pas simplement la fin de la guerre en tant que telle. • Guerre et répression constitueraient en quelque sorte pour Foucault les deux axes autour desquels le pouvoir moderne se serait finalement articulé : l’un réprimant, l’autre guerroyant; l’un s’appuyant sur la production de normes de vérité, l’autre s’appuyant sur la production de règles de droit et tous deux s’offrant, sur un mode qui apparaît éminemment polémique, comme l’ « effet de la simple poursuite d’un rapport de domination » Exemple de l’histoire de France • Clovis chef de guerre mais pas chef civil • Conquête de la Gaule: la guerre ne se termine pas et le chef cumule fonctions chef de guerre et chef civil • Les guerriers ne sont pas d’accord avec la prolongation de cette dictature militaire: refus que Clovis s’approprie le vase de Soisson • Clovis s’allie aux Gaulois et à l’Eglise contre l’aristocratie franque • Il devient alors monarque et s’impose comme tel notamment lors de l’épisode où il tue celui qui lui avait reproché de vouloir d’emparer du vase. • Conclusion: l’émergence de l’Etat est dû aux conquêtes et est toujours traversé par une guerre civile latente (par exemple entre aristocratie et monarque)