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INSTRUMENTATION

TECHNIQUES D’EXTRACTION DES


DENTS MAXILLAIRES (simples)
6ème TD 2ème Année
10 au 13 Mai 2015
Dr f.Guedda.
INTRODUCTION :
La réalisation d’un acte opératoire nécessite le respect
d’un certain nombre de règles inhérentes à toute pratique
chirurgicale quotidienne (notamment l’asepsie). Il est
impératif de respecter:
-Les conditions d’installation (bonnes positions de travail)
-la connaissance du matériel et des instruments
-l’utilisation rationnelle et la maitrise de l’instrumentation
éléments déterminant une bonne pratique opératoire.
GENERALITES

• Elles sont préalables à tous les actes portant sur la


cavité buccale.
• Il est impératif de :
- travailler sur un malade rassuré (abord psychologique
++) et confortablement installé
-le praticien doit adopter dés le début de sa carrière les
positions adéquates pour chacune des situations de
travail.
Réglage du fauteuil dentaire et installation
du malade:

A- Le fauteuil doit faire un angle de 120° avec le sol.


B- Position de la tête du patient au fauteuil
Installation du malade :

- le patient devra être confortablement installé.


- lunettes et prothèses amovibles ôtées.
- les vêtements superflus sont retirés.
- La règle des trois « c » doit être respectée :
il faut relâcher les cols, ceintures et cravates trop
serrés afin que ceux-ci ne soient pas un obstacle à une
bonne ventilation et vascularisation.
Operateur :
Il doit porter:

- une blouse adaptée,


propre, à manches courtes.
- un masque personnel.
- des lunettes protectrices.
- le port de gant à usage
unique est obligatoire après
avoir préalablement
pratiqué un lavage
soigneux des mains.
- La position de l’opérateur varie selon la localisation et la nature
de la dent à extraire.

 - la position assise est recommandé pour éviter les problèmes de


dos à la fin de la journée, mais la position debout assure une
meilleure stabilité et facilite une bonne gestuelle.
Plateau de consultation
ce plateau doit contenir
• Miroir :
il se compose d’un manche, d’une tige et d’un miroir
Il existe 3 types :
- miroir plane (ne déforme pas l’image) ++
- Miroir concave (image plus grosse que l’ergot)
- Miroir convexe (conserve le rayon lumineux)
Rôle: Permet
- de voir par réflexion la zone non accessible à la vision directe
- Éclairer la zone que la lumière n’atteint pas
- Écarter les tissus mous
• Sonde :
C’est une tige en acier terminée d’une pointe très aigue et
légèrement coudée, tenue de la manière d’une porte plume elle
sert à détecter une cavité de carie et examiner son fond.

• Précelle :
c’est un instrument ayant la forme d’une pince à deux mors ,elle
servir de transporter diverses choses : compresse, coton,
(considérée comme le prolongement de la main du praticien).

L’examen clinique et l’interrogatoire doivent poser


l’indication de l’extraction dentaire et éliminer les
éventuelles contre indications.
PLATEAU DE L’EXTRACTION SIMPLE (maxillaire)

- Définition :
l’extraction dentaire est définie comme étant un acte
chirurgical consistant à l’avulsion d’un organe
dentaire donc séparer la dent de son alvéole.
Différentes étapes
de l’extraction dentaire

Arbre décisionnel. Protocole opératoire de base.


1- champs opératoire et éclairage: 

- désinfection péri orale et buccale à l'aide d'une compresse


imbibée d’une solution antiseptique ( Chlorhéxidine ou dakin)
contribuant à diminuer la concentration bactérienne.

-l’opérateur dispose un champ propre sertissant sans oppression le


cou du patient, maintenu par un système adhésif ou une pince à
champ recouvrant les épaules et descendant jusqu’au dessous de
la ceinture.

- l'éclairage grâce à un scialytique est réglé avant le port des


gants.
2- anesthésie :
Que l’anesthésie soit locale ou loco régionale elle est
pratiquée avec une seringue métallique à carpules.
Aiguilles : ce sont des aiguilles fines :
• Longueur habituelle 23 mm.
• A biseau court.
• En acier inoxydable.
23 mm pour l’anesthésie locale, 42 mm pour
l’anesthésie tronculaire.
- Matériels accessoires :
• Récapuchonneurs d’aiguilles
• Le destructeur d’aiguille
• Réchauffeur de cartouche (maintenir la carpule dans
la main pour la réchauffer)
3-Syndesmotomie
** Définition :
• La Syndesmotomie consiste à sectionner la sertissure
gingivale autour de la dent (fibres desmodontales) pour
éviter de provoquer des déchirures gingivales lors de
l’extraction.

** Syndesmotome : tenu comme un stylo ou porte plume


- Description : il se caractérise par
• Un manche de section rectangulaire
• Une partie travaillante fine et lancéolée
• Une tige
Variétés :
 Syndesmotome de Chompret :
il est non démontable. On distingue :
1 - Syndesmotome droit 3- Syndesmotome coudé sur le
2 - Syndesmotome faucille tranchant
4- Syndesmotome coudé sur le plat 

.
 Syndesmotomes de Bernard : (démontable avec
plusieurs inserts).
Utilisation :
il est introduit
-dans le sillon gingival au
niveau d’une des papilles
inter dentaires jusqu’au
contact du rebord crestal
légèrement en dessous -
chemine au contact de la
dent jusqu'à la papille
opposée en sectionnant le
ligament. (mouvement
continu).
4- subluxation
 
*Définition :
Après la syndesmotomie, l’utilisation prudente de l’élévateur
contribue à mobiliser la dent . Elle contribue à faciliter l’action
du davier et suffit parfois à pratiquer l’avulsion dentaire.
* Elévateur :
- Description : constitué par :
- un manche : peut être dans le prolongement de la tige
portant la partie travaillante, ou bien perpendiculaire à la tige.
- une tige
- une partie travaillante : creusée par une gouttière, ou
peut être ovalaire
Tenue :

- Prise de l’élévateur avec le manche dans la paume


de la main et l’index en extension sur la partie travaillante.
- L’instrument est introduit entre
la racine et l’os alvéolaire, et agit
comme un levier.

- La concavité s’adaptant à la
convexité de la racine, on réalise
un véritable clivage de la dent de
son tissu de soutien, le but étant
d’aboutir à la mobilisation et
l’élévation de l’organe dentaire

- Par rotation du manche, le


praticien imprime un
mouvement de déroulement à la
racine qui sort de son alvéole.

- Il ne reste plus alors qu’à


saisir la dent luxée
5-avulsion ou extraction proprement dite
 

Après la sub luxation, l’utilisation du davier permet d’achever la


luxation extra alvéolaire de la dent.
**Davier :
-Description : Un davier est formé de 03 parties :
• Les mors constituent la partie spécifique, ils permettent de saisir
la dent grâce à l’adéquation de leur forme à la morphologie de la
dent.
• Branches : généralement symétriques, légèrement courbées et à
section ovalaire.
Elles peuvent présenter des encoches anatomiques pour le
placement des doigts
• Charnière : point d’union des deux bras de l’instrument.
- Variétés :
• Au maxillaire supérieur : les
mors sont généralement dans le
prolongement du manche
1- daviers pour incisives et
canines :
-forme générale rectiligne.
-forme concave symétrique.
-plus effilés pour les incisives
-plus trapus pour les canines
2-Daviers pour
prémolaires :
• Forme générale en S
italique.
• Mors concaves identiques
3-Daviers pour 1et 2
molaires :
• Forme général en S étiré.
• Mors asymétrique de forme
classique en palatin, en
vestibulaire le mors possède
un éperon médian qui
s’insère dans l’espace inter
dentaire.
• Il existe un davier
droit et un
davier gauche.
Daviers pour molaires
Droites.

Daviers pour molaires


gauches
4-Daviers pour dent de
sagesse :
• Forme en baïonnette.
• Mors
identiques
globuleux et
trapus.
5-Daviers pour racines :
En baïonnette effilés pince
fermée, leurs extrémités
viennent en contact doux.
- La prise en main des branches de l’instrument est
franche, calée dans le pli d’opposition du pouce et
enroulée des quatre autres doigts.
- La pulpe du pouce est engagée entre les deux bras de
l’instrument et constitue un rempart souple qui permet
de doser à tout moment la pression exercée sur la
structure dentaire.
- La position du davier sur la dent doit garantir un
maximum de prise.
- Pour ce faire, les mors de l’instrument sont insérés le
plus profondément possible dans l’espace sulculaire.
Extraction des dents du secteurs antéro-superieur
(incisive-canine) :

- Ils sont rectilignes ;


- les mors sont
symétriques, plus
effilés pour les
incisives que pour les
canines
Pression vers haut

Mouvements
vestibulo-palatins Vers la lèvre +
traction vers le bas
Illustrations : Fragiskos
Protocole pour le groupe incisivo-canin (gaucher).
Extraction des prémolaires :

- Forme générale en S italique.


Illustrations : Fragiskos
Extraction des molaires :

- Forme générale de « S » étiré ; mors asymétriques : de forme


concave en palatin, pour épouser la surface convexe de la
racine palatine
- En vestibulaire ,le mors possède un éperon médian qui
s’insère dans l’espace inter radiculaire.
- Il existe donc un davier droit et un davier gauche.
Protocole pour le groupe prémolo-molaire (gaucher)
Remarques :
1- la protection de part et d’autre de la dent à extraire est
faite:
*pour le droitier : avec les doigts de la main gauche : le
pouce en palatin et l’index en vestibulaire.
*Pour le gaucher : c’est la main droite qui protège : le
pouce est vestibulaire et l’index en palatin.
2- Dès l’avulsion terminée, il faut:
-pratiquer un examen de la dent pour contrôler son
intégrité radiculaire (nombre de racines, présence des
apex)
- s’assurer que rien n’a été laissé en place (granulome ou
bout de tartre…..).
6- Révision alvéolaire ou curetage :
Consiste à
-explorer et à nettoyer l’alvéole osseuse déshabitée
afin d’en retirer les éventuels débris tissulaires qu’ils
soient osseux, dentaires, kystiques ou de granulation.

-vérifier l’intégrité des parois alvéolaires.(fracture des


tables osseuses).
-Se fait à l’aide de curettes droites.
7- Temps gingival :

• Compression bi digitale : pincer fortement les berges


de l’alvéole de part et d’autre de façon à les
rapprocher au maximum ( début de l’hémostase).

• Ensuite demander au patient de mordre sur le coton


ou la compresse (continuation de la compression).
8- Conseils post-opératoires :

• Ne pas se rincer pendant 24 heures


• Ne pas enlever le coton avant 1h
• Alimentation semi-liquide pas tiède
• Ne pas toucher à l’alvéole ni le sucer
• Pas d’anti inflammatoires (aspirine!!)
• En cas de douleurs prendre du paracétamol
• Éviter les remèdes de « grand-mère » : rinçage à
l’alun, café, vinaigre…
Particularités chez l’enfant:
Cet acte peut paraître à priori simple, voire banal
cependant de son déroulement, va dépendre le
comportement du futur patient devenu adulte.
L’examen clinique :
est fondamental, il constitue le premier
contact avec l’enfant et détermine en partie le
déroulement de la suite en établissant une relation
de confiance d’où l’importance de l’abord
psychologique.
- On utilise un langage clair et simple en
s’aidant de termes ou d’expressions
imagées :
« ouvrir grand la bouche comme un
« crocodile » , « compter » les dents,
faire une photo des dents etc ...).

- Cet examen se fait dans le calme, en


présence des parents , dans un
environnement agréable et en laissant
à l’enfant sa totale liberté de
mouvement.
Il nous fournit de nombreux renseignements:
coopération, degré d’ouverture buccale,
- état général de la denture, encombrement
éventuel, mobilité ou non des dents à extraire, dents
absentes (antécédents d’extraction).
l’idéal c’est de disposer d’une unité
d’Odontologie pédiatrique = espace propre à l’enfant
(jeux, musique, coloriage…..).
L’anesthésie :
-De l’indication à la réalisation de l’acte, l’anesthésie
constitue une étape intermédiaire qui est un obstacle (peur
de la piqûre)à franchir .il est impératif d’insister sur :
-L’abord psychologique
--la prémédication sédative est effectuée dés que nécessaire
-La technique d’anesthésie diffère peu de celle de l’adulte .
-tout doit être entrepris pour
qu’elle soit la moins
traumatisante possible .
- L’anesthésie muqueuse de
contact devrait être systématique.
• Les instruments utilisés sont les mêmes que pour les
dents permanentes sauf qu’ils sont de plus petite
taille, et adaptés à la morphologie coronaire des dents
lactéales .
Conclusion :
L’extraction est perçue comme un geste très agressif par le patient :

-Elle doit être  menée avec beaucoup de tact manuel et


psychologique;
-Elle impose un certain tour de main, une expérience et surtout le
respect des différentes étapes.
–L’éventualité de passer à une technique chirurgicale dès que
nécessaire (difficultés) doit être présente.
-L’extraction peut alors se terminer chirurgicalement (pas
d’acharnement créant des dommages).
-L’alvéolectomie est une variante de chirurgie.

- Le praticien est très souvent jugé sur son comportement lors des
extractions, et doit être vigilant à ne pas tomber dans le
comportement archétypique de « l’arracheur de dents ».

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