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LA GENETIQUE BACTERIENNE

Par
Pr NOUBOM MICHEL
CDSB/CC FMSP
OBJECTIFS DU COURS
OBJECTIFS DU COURS
• A la fin de ce cours l’étudiant sera capable de :
- connaître la structure de l’ADN bactérien et de définir le
coefficient de Chargaff
- connaître les protéines qui interviennent dans la réplication de
l’ADN bactérien
- comprendre la notion d’inducteur transcriptionnel et de
répresseur dans la régulation transcriptionnelle
- définir les différentes mutations, transformations et
transpositions
- enfin de comprendre la notion de flux génétique
 
PLAN DU COURS
I INTRODUCTION
 
II STRUCTURE DE L’ADN
 
III REPLICATION DE L’ADN BACTERIEN

IV REGULATION TRANSCRIPTIONNELLE
 
V LES MUTATIONS
V.1 CARACTERES DES MUTATIONS
 
VI TRANSFERT DE MATERIEL GENETIQUE
VI.1 LA TRANSFORMATION
VI.2 TRANSFERT UTILISANT LES BACTERIOPHAGES
VI.3 TRANSFERT DES PLASMIDES PAR CONJUGAISON
 
VII TRANSPOSONS ET TRANSPOSITION
 
VIII FLUX GENETIQUE CHEZ LES BACTERIES
 
IX CONCLUSION
INTRODUCTION
• Pendant longtemps on a pensé que les bactéries ne possédaient
pas l’appareil nucléaire.

• Les techniques de coloration de cette époque ne faisaient pas


apparaître cette structure.
• Bien après il avait été démontré que les bactéries possédaient
une génétique propre avec un génome haploïde.
• L’étude de la génétique bactérienne est considérée aujourd’hui
comme la base de la génétique moléculaire.
• L’appareil nucléaire est constitué d’un seul chromosome circulaire
contenant une seule molécule d’ADN bicaténaire à double hélice.
 
II STRURURE DE L’ADN

• Classiquement, la molécule d’ADN bactérienne est


présentée comme une double hélice enroulée à la
manière d’une échelle de corde autour d’axe imaginaire.
• Le montant de l’échelle est constitué de désoxyribose lié
entre elle par des phosphates, les barreaux par les paires
de bases complémentaire lié par des liaisons hydrogènes.
• Cependant certaines bactéries présentent d’autres
structure génomique avec un chromosome linéaire
(Borrelia burgdorferi) ou avec un chromosome multiple
(Brucella melitensis).
II STRURURE DE L’ADN
• La longueur du chromosome bactérien est très variable :
de 6 x 10 5 (Mollicutes) paires de base à 10 9 paires de
base (mycobactéries), contenant 500 à 10.000 gènes.
• Les capacités métaboliques d’une bactérie doivent
dépendre de la taille du génome: Plus le génome est
grand plus les capacité sont importantes et vis versa.
• La connaissance du contenu en base permet d’étudier
les variabilités génétiques (nombre de combinaison
possible entre les nucléotides)
II STRURURE DE L’ADN
• Pour ce faire, on utilise le coefficient de
Chargaff qui est le rapport A+T/ C+G ou le
pourcentage G+C par rapport au total des
bases.
• Il est très important en taxonomie car il varie
d’une espèce à l’autre mais très peu à
l’intérieur de la même espèce.
 
 
III REPLICATION DE L’ADN BACTERIEN

• Chaque chromosome dispose de tout


l’équipement nécessaire à sa réplication. La
réplication du chromosome bactérien permet
à chaque bactérie fille de recevoir une copie
identique du chromosome mère. Cette
réplication se fait selon le mode semi-
conservateur c’est -à- dire que chaque
molécule fille est fait d’un brin de l’ADN
maternel et d’un brin d’ADN néoformé
III REPLICATION DE L’ADN BACTERIEN
• Elle progresse de manière bidirectionnelle à partir d’un site
spécifique appelé origine de la réplication.
• L’initiation de la réplication bactérienne est contrôlée pour
être coordonnée avec la division bactérienne.
• La réplication fait intervenir un nombre important de
protéines parmi lesquelles :
– l’ADN gyrase qui permet la séparation préalable des brins parentaux,
– la primase qui catalyse la synthèse des amorces indispensable à
l’initiation de la synthèse d’ADN
– l’ADN polymérase qui catalyse la réaction de synthèse d’ADN.
 
IV REGULATION TRANSCRIPTIONNELLE

• La transcription du RNA est la réaction par laquelle


l’information d’un gène est exprimée sous forme du RNA
messager.
• L’expression des gènes bactériens est contrôlée de façon à
optimiser la croissance bactérienne dans des conditions
environnementales variées.
• La régulation transcriptionnelle chez les bactéries
intéresse un groupe de gène impliqués dans un processus
commun tel que les processus métaboliques et les
facteurs de virulence.
IV REGULATION TRANSCRIPTIONNELLE
• La régulation peut être positive ainsi la transcription
d’un ARNm spécifique suivie de la traduction en
protéine est induite par la présence d’une molécule
spécifique appelée inducteur transcriptionnel.

• La régulation peut être négative et la transcription


en ARNm est inhibée par un répresseur.
 
V LES MUTATIONS CHROMOSOMIQUES

• Les mutations sont des modifications spontanées


ou provoquées indépendantes des conditions de
mise en évidence, transmissibles de façon stable
dans la descendance et résultant d’une
modification du génome bactérien.
• Du point de vue moléculaire la mutation
correspond à une modification de la séquence des
nucléotides d’un gène bactérien.
V LES MUTATIONS CHROMOSOMIQUES
• V. 1 CARACTERES DES MUTATIONS
• Chez les bactéries, l’expression de la mutation est
immédiate du fait du caractère haploïde des génomes.
• Lors de chaque duplication du génome, il existe une
probabilité d’apparition d’une mutation pour un gène
donné.
• Ce taux de mutation est variable selon le caractère
considéré et la bactérie.
• Plus une population est importante, plus la probabilité
d’observer une mutation donnée est grande
V LES MUTATIONS CHROMOSOMIQUES
• Toutes les mutations ne changent pas le phénotype et donc ne
modifient pas l’adaptation à l’environnement (mutation neutre).
• D’autres diminuent l’adaptation de l’individu à l’environnement
et sont éliminées, d’autres l’accroissent et les mutants finissent
par remplacer les souches sauvages : c’est la sélection naturelle.
• En médecine les mutants résistants sont favorisés par la
présence de certains antibiotiques et des antiseptiques.
• Le taux de mutation peut être augmenté par l’action de certain
agents physiques (rayons UV et X) ou chimiques
(nitrosoguanidine, acide nitreux)
V LES MUTATIONS CHROMOSOMIQUES

• Les mutations sont définies à l’échelle


moléculaire comme une modification de la
séquence nucléotidique d’un ADN
• on distingue :
– Les mutations ponctuelles qui correspondent au
remplacement d’une base par une autre dans la
séquence d’ADN.
– Les transitions qui sont les changements d’une base
purine par un autre base purine ou d’une base
pyrimidique par une base pyrimidique.
V LES MUTATIONS CHROMOSOMIQUES
• Les transversions sont le remplacement d’une base
purique par une base pyrimidique ou l’inverse.
• Les mutations par addition du matériel génétique
correspondent à l’insertion d’une séquence d’ADN
étrangère dans un gène, l’interruption de la séquence
normale du gène entraîne bien souvent la perte de la
fonction antérieure codée par le gène.
• Les mutations par délétion correspondent à la perte
d’une séquence d’ADN dans un gène. Une délétion
importante peut affecter deux gènes contigus
VI TRANSFERT DE MATERIEL GENETIQUE

• Si la mutation modifie de façon durable le patrimoine


génétique des bactéries, son apparition reste accidentelle
et sa sélection l’exception, en revanche les autres
mécanismes assurant une modification du patrimoine
génétique sont très efficaces et leur transmission se fait à
la descendance mais aussi à d’autres bactéries.
• La modification se fait sous un mode épidémique.
Schématiquement deux modifications de ce type
s’opposent selon qu’elles concernent le noyau bactérien
uniquement (avec recombinaison) ou le noyau et les
plasmides (sans recombinaison).
VI TRANSFERT DE MATERIEL GENETIQUE
VI.1 LA TRANSFORMATION
• C’est le transfert d’un fragment d’ADN d’une bactérie donatrice
à une bactérie réceptrice.
• C’est un processus fréquent chez les bactéries Gram positif
(Streptocoques…) mais aussi chez certaines bactéries Gram
négatif (haemophilus…).
• L ‘ADN d’une bactérie donatrice libérée naturellement lors
d’une lyse bactérienne, est transféré sous forme libre à une
bactérie réceptrice.
• La bactérie réceptrice doit être dans un état réceptif dit de
compétence caractérisé par la présence des récepteurs
spécifiques de l’ADN à la surface bactérienne.
VI TRANSFERT DE MATERIEL GENETIQUE
• La pénétration de l’ADN donatrice s’accompagne
d’une hydrolyse de l’un des deux brins de la
molécule et l’intégration de l’ADN exogène dans le
chromosome de la réceptrice se fait par
recombinaison légitime.
• La transformation a été très utilisée dans la
cartographie du génome, mais elle est surtout à la
base de certaines méthodes d’ingénierie génétique
applicable à de nombreuses espèces bactériennes.
VI TRANSFERT DE MATERIEL GENETIQUE
VI.2 TRANSFERTS UTILISANT DES BACTERIOPHAGES
• Certains bactériophages peuvent infecter les cellules puis
s’intégrer dans le génome sous une forme stable et partiellement
exprimé sous forme de protéine appelée prophage.
Expression bactérienne du génome viral
• Le prophage peut exprimer une partie de ces gènes et ainsi
modifier le phénotype de la cellule.
• Ce processus est celui de conversion lysogénique.
• La lysogénie induit des modifications de la composition des
polysaccharides des antigènes de la membrane externe de
certaines souches de bactéries (salmonelle) ou la production de
certaines toxines (staphylococcus aureus)
VI TRANSFERT DE MATERIEL GENETIQUE

Transfert de gènes bactériens par virus : Transduction


• La transduction est le transfert d’un fragment
d’ADN par un bactériophage entre la bactérie
donatrice et la réceptrice.
• Le bactériophage n’est que le transporteur
involontaire de l’ADN.
• Le transfert des gènes avec les bactériophages peut
se faire par transduction localisée ou par
transduction généralisée.
VI TRANSFERT DE MATERIEL GENETIQUE

Transduction plasmidique
• Dans les mêmes conditions que le transfert de
l’ADN bactérien par transduction généralisée,
l’ADN des plasmides contenu dans une
bactérie donatrice peut être transféré dans
une bactérie réceptrice par un bactériophage.
VI TRANSFERT DE MATERIEL GENETIQUE
VI.3 TRANSFERTS DES PLASMIDES PAR CONJUGAISON
• Les plasmides sont des déterminants génétiques non
nucléaires de nombreuses bactéries.
• Ils sont transmissibles à la descendance par la réplication
mais aussi à d’autres cellules bactériennes. La transmission
est dite horizontale pour signifier qu’elle ne répond pas à la
transmission habituelle aux déscedants mais qu’elle
correspond à une contamination des bactéries dépourvues
de plasmides qui voisinent une bactérie porteuse.
• Cette transmission par les bactéries non porteuse s’effectue
par transduction, transformation ou par conjugaison.
VI TRANSFERT DE MATERIEL GENETIQUE
• La conjugaison est un mécanisme permettant à
une bactérie de recevoir une molécule d’ADN
d’une bactérie suite à un contact donatrice
réceptrice.
• Les plasmides peuvent provoquer eux-mêmes les
conditions nécessaire à la conjugaison.
• On les nomme les plasmides conjugatifs.
• Le transfert du plasmide du donneur au receveur
est conditionné par l’appariement du
donatrice/réceptrice.
VI TRANSFERT DE MATERIEL GENETIQUE
• L’appariement met en jeux des fimbriaes
spécialisés synthétisés par les bactéries donatrices
porteuse des plasmides conjugatifs capable de
reconnaître par leurs extrémités les zones de
contact à la surface des bactéries réceptrices.
• Après fixation les fimbriaes se contractent pour
favoriser les rapprochements et il s’établit alors
un pont cytoplasmique permettant le passage à
sens unique et orienté de l’ADN de la bactérie
donatrice vers la bactérie réceptrice.
VII TRANSPOSONS ET TRANSPOSITION

• La transposition est un phénomène de


transfert de gène entre deux molécules de
d’ADN par les mécanisme de recombinaison
habituelle.
• Elle consiste à l’intégration au sein du génome
d’un élément bien individualisé provenant
d’une même molécule d’ADN ou d’une autre
présente dans la même molécule.
VII TRANSPOSONS ET TRANSPOSITION
• La recombinaison est dite illégitime du fait de
l’absence de toutes relation structurale entre la
séquence du site donneur et du receveur.
• Les transposons sont présents dans de très
nombreux génomes bactériens, mais aussi dans les
cellules supérieures.
• La taille des transposons varie de 700 à 10000 paire
de bases.
• Un transposon est caractérisé par des extrémités
identiques à séquence inversées répétées.
VII TRANSPOSONS ET TRANSPOSITION
• Les transposons portent des gènes responsable de leur
excision et de leur intégration au génome de l’hôte. S’insérant
dans l’ADN de l’hôte ils peuvent s’insérer au milieu d’un gène,
provoquer l’interruption de sa transcription ou des
anomalies de traduction.
• Ils sont connus pour assurer la mobilisation des séquence
d’ADN au sein d’un même génome ou entre génome
différent.
• Outre les gènes impliqués dans leur propre transfert, ils
peuvent coder pour des protéines diverses telles que les
gènes de résistance aux ATB
 
VIII FLUX GENETIQUE CHEZ LES BACTERIES

• Les échanges génétiques sont plus fréquents entre les


bactéries appartenant à la même espèce, cependant sont
souvent possibles entre bactéries d’espèces voisines.
• Ils sont donc à l’origine de remaniements importants de
génome avec échange des séquences au sein d’une même
cellule, d’une même espèce bactérienne, voire de proche
en proche entre genre ou espèce génétiquement distants.
• Ainsi des transposons de résistance se retrouvent
identiques chez les espèces phylogénétiquement
éloignées.
IX CONCLUSION

• Les bactéries sont des micro-organismes un


génome haploïde, fait d’un ADN bicaténaire à
double hélice.
• Leur réplication se fait selon un mode semi
conservateur, dans le sens bidirectionnel.
• La régulation de cette réplication est assurée par
des protéines initiatrices, elle-même sous le
contrôle d’un gène initiateur exerçant un contrôle
positif ou négatif sur le réplicateur.

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