Ethique Des Affaires Et Déontologie L3 2021

Ethique des affaires et Déontologie
UCAC / ICY / FSSG
LEG 3 / LMCV 3 / LIMAC 3
Par le Professeur Hubert NGNODJOM

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé
2 Plan de présentation
I. Introduction générale
II. Que signifie un comportement éthique?
III. Quelques valeurs-guide dans une éthique d’entreprise
IV. Compromis et « moindre mal »
V. Les divers niveaux du « Bien commun »
VI. Loi civile et conscience morale
VII.La démarche éthique dans la prise de décision
VIII.Conclusion générale
I. Introduction générale
3
Le terme « éthique » est devenu courant non seulement dans les universités et
grandes écoles de formation, mais aussi chez les hommes politiques, les journalistes,
les professionnels quel que soit le secteur d’activité et même chez le citoyen, quelle
que soit sa condition
Depuis plusieurs années, ce terme a pénétré le monde de la santé, de la biologie, de la
génétique, de la finance, de l’informatique et de l’ensemble des secteurs de
l’économie
Il s’est depuis quelques années déjà introduit dans la société politique et il devient un
vecteur de plus en plus fréquent d’interpellations, de contestations, de justifications
Ouvrages, articles, colloques, enseignements et recherches consacrés à l’un ou l’autre
domaine de l’éthique se succèdent et se multiplient

Introduction générale
4
On peut cependant se poser la question de savoir si la génération actuelle
est devenue plus soucieuse d’éthique que les générations précédentes
Il est difficile de répondre à une telle question, car la qualité morale
d’une société peut s’évaluer de nombreuses manières et n’est jamais
strictement mesurable
Ce qui semble très probable, à l’évidence, c’est que l’émergence de
cette préoccupation éthique signifie beaucoup plus qu’un simple
phénomène de mode

5
 Le développement industriel fait découvrir les problèmes de l’écologie,
des changements climatiques et de la responsabilité éthique vis-à-vis
des générations à venir
 Les changements techniques et économiques améliorent les niveaux de
vie et génèrent tout autant des inadaptations, du chômage, de nouvelles
pauvretés
 Les progrès de la génétique autorisent de grands espoirs médicaux
mais ouvrent également la porte à de possibles bouleversements quant
à la conception de la vie, de la mort, du couple, de la famille …

6
 Cette irruption de l’éthique n’épargne pas le monde économique, et
notamment les entreprises
 Les firmes, grandes ou petites, sont de plus en plus nombreuses à
expliciter et à affirmer publiquement leur « éthique » à travers
différents types de documents, à investir des hommes et des moyens
dans la réflexion et l’action concernant cette dimension, et ce dans les
multiples domaines où elle peut être présente :

7
1. orientations stratégiques,
2. types et localisations d’investissements,
3. choix des productions,
4. gestion financière, commerciale,
5. animation des hommes,
6. relations avec l’environnement
 Ce n’est donc pas seulement à un niveau académique mais aussi dans
la vie concrète et quotidienne que s’affirme cette préoccupation éthique

II. Que signifie un
8 « comportement éthique »?
En matière de définition, il y a beaucoup d’ambiguïtés dans le domaine de
l’éthique.
 On peut, en matière de terminologie, opérer des choix différents, la
seule exigence étant d’en préciser le contenu
 Selon la pratique la plus courante, nous considérerons comme
équivalents le terme « éthique » et le terme « morale »
A strictement parler en effet, le sens des deux mots est identique, la différence venant de la
racine étymologique : grecque (éthique - ethos) ou latine (morale - mores)

II. Que signifie un
 Toutefois, dans l’usage le plus habituel, les connotations sont
différentes
 La morale évoque des règles précises, voire codifiées, édictées par une
autorité externe et qui s’imposent aux consciences et aux
comportements
 L’éthique, au contraire, est perçue comme un dynamisme personnel,
une préoccupation globale et créative de donner sens à ce que l’on fait,
de choisir en conséquence ses valeurs et ses priorités, d’y conformer sa
pratique

II. Que signifie un
 Par rapport à la « morale » ou à l’« éthique », la déontologie, quant à
elle, a une signification plus restreinte
 Il s’agit de règles de comportement, codifiées et éventuellement
sanctionnables, valables pour une profession et à un moment donné
 Bien qu’elle soit nécessairement inspirée d’une éthique, la déontologie a
donc une portée plus pratique et plus circonscrite dans l’espace comme
dans le temps
 Exemples: médecine, domaines de la loi, enseignement, politique, etc.

II. Que signifie un
 Que faut-il donc entendre par comportement éthique, et quelles
en sont les composantes essentielles ?
 Il s’agit pour nous d’agir en assumant consciemment nos
choix et en fonction de valeurs promotrices de la dignité de
l’Homme
Une telle définition nous amène à expliciter quatre éléments
fondamentaux :

II. Que signifie un
1. « Agir »
 L’éthique n’a de sens que dans l’action et pour l’action
 Si elle peut donner lieu à des spéculations et à des raisonnements
théoriques, ce ne peut être qu’en référence à l’action dont elle part et
dans laquelle elle doit s’inscrire
« Il n’y a d’éthique que dans la pratique » écrit Jean
MOUSSE », et Hugues PUEL lui fait écho lorsqu’il définit
l’éthique comme « L’agir humain en tant qu’il se donne un
sens »
II. Que signifie un
2. « Agir » en assumant consciemment ses choix
Le propre d’une démarche éthique est d’agir en opérant des choix
Et ceci implique deux composantes :
 D’une part, qu’il y ait possibilité de choix, faisant par conséquent
référence aux espaces de liberté et de responsabilité
 D’autre part, que cette possibilité s’exprime dans un choix conscient

II. Que signifie un
Choix conscient, cela veut dire à la fois choix selon la conscience et choix
conscientisé
 Choix selon la conscience, c’est-à-dire choix déterminé par la
conscience et au-delà des pressions ou des limitations sociales
 Choix conscientisé, c’est-à-dire choix qui ne s’opère pas seulement par
instinct, réflexe ou habitude, mais qui soit aussi le fruit d’une réflexion,
d’un examen, d’une appréciation

II. Que signifie un
 La démarche éthique – qui constitue la spécificité de l’homme – ne peut
exister que s’il y a à la fois liberté et conscience, l’une et l’autre
caractéristiques de la condition humaine
 L’une des composantes principales de la démarche éthique sera
d’identifier des espaces de liberté et d’opérer la remontée, au niveau de
la conscience, de ce qui n’est bien souvent que réflexe, option
« viscérale », justification instinctive d’intérêts camouflés

II. Que signifie un
3. « Agir » en assumant consciemment ses choix en fonction
« de valeurs »
 Un choix quelconque fait par un individu, ne devient éthique
que lorsqu’il s’appuie sur des valeurs
 A ce moment, il n’est plus seulement de caractère technique ;
il ne se nourrit pas exclusivement de l’analyse des faits mais il
se réfère aussi à ce qui « doit être », à ce qu’il « vaut mieux »
faire ou ne pas faire
II. Que signifie un
3. « Agir » en assumant consciemment ses choix en fonction « de
valeurs » promotrices de la dignité humaine
 L’éthique a donc nécessairement une connotation appréciative et
normative
 Les objectifs que l’on se donne, les priorités que l’on en établit
s’articulent sur ce qui est perçu comme bon ou mauvais, meilleur ou
pire, c’est-à-dire comme plus ou moins « valable »
 En ce sens, un corps de valeurs est partie intégrante d’une démarche de
caractère éthique
II. Que signifie un
4. « Agir » en assumant consciemment ses choix en fonction de
« valeurs » promotrices de la dignité humaine
 Si les valeurs sont bien présentes dans les choix, elles peuvent a priori
être extrêmement diverses
 La préoccupation exclusive de l’enrichissement personnel, le souci de
s’affirmer, y compris dans l’écrasement de l’autre, le nationalisme
dominateur, voire l’élitisme raciste, constituent aussi, au sens
sociologique du terme, des valeurs qui dictent à certains décideurs ce
qui, à leurs yeux, est meilleur et doit être privilégié

III. Quelques valeurs-guide dans une éthique
19 d’entreprise
 Les valeurs promotrices de la dignité de l’Homme et susceptibles d’orienter
l’action peuvent être définies et décrites de multiples façons
 Il ne s’agit aucunement d’en établir un catalogue exhaustif mais de repérer
celles qui nous paraissent les plus importantes pour une éthique d’entreprise
 Nous évoquerons successivement les valeurs de liberté, de créativité, de
solidarité, de vérité, de justice
 L’ordre dans lequel on les examine n’implique aucune hiérarchie
d’importance croissante ou décroissante

20 d’entreprise
 En amont des valeurs se situe nécessairement une conception de
l’Homme, plus ou moins explicite et consciente mais toujours présente ;
c’est en elle que s’enracinent et se justifient les valeurs
 On s’accorde le plus souvent aujourd’hui pour reconnaître qu’au-delà
des différenciations culturelles, idéologiques ou religieuses, le socle sur
lequel s’appuie une démarche éthique est la reconnaissance de l’autre,
comme une personne humaine, originale et irréductible, égale en dignité

21 d’entreprise
 Fondée sur cette reconnaissance comme personne, une
première valeur s’affirme, c’est celle de liberté
 La personne humaine ne se réalise que dans la liberté ; en
dehors d’espaces de liberté, il ne peut y avoir de choix ni par
conséquent de comportement éthique
 Le droit de propriété, par exemple, a comme sens fondamental
de garantir l'exercice des libertés

22 d’entreprise
 Le principe de subsidiarité – qui consiste à n’assumer au niveau le
plus élevé que ce qui ne peut être fait correctement aux niveaux
inférieurs - ,
*la délégation et la décentralisation, la participation des salariés, de
multiples composantes de l’organisation sociale, du droit public,
social ou commercial,
*visent à défendre et promouvoir les libertés, à multiplier leurs lieux
d’exercice, à les situer en cohérence et en respect mutuel les unes par
rapport aux autres
23 d’entreprise
 La valeur de liberté se prolonge et s’exprime dans la valeur de créativité
 La liberté, en effet, est aussi responsabilité et la première
responsabilité de l’homme est de participer, dans son ordre, à la
création continue du monde
 La personne humaine ne peut se déployer, elle ne peut atteindre sa
dignité que dans la création entendue au sens le plus large : dans la vie
affective et familiale, dans la vie professionnelle et sociale, dans l’ordre
culturel, artistique, spirituel

24 d’entreprise
 Ajouter un quelque chose au monde et à son évolution constitue bien la
vocation et la caractéristique originale de toute destinée humaine
 Cette valeur de créativité s’exprime fortement au sein de l’entreprise, à
travers une série d’exigences et de thèmes mobilisateurs
 L’efficacité, par exemple, n’est pas seulement une contrainte que renforcent
les exigences de compétitivité liées au système d’économie de marché ; elle
est aussi une valeur et qui est plus qu’instrumentale

25 d’entreprise
 Elle signifie que chacun tire le meilleur de lui-même et de ce dont il
dispose ; qu’il génère un plus, une valeur ajoutée
 Dans la même perspective, « entreprendre » - avec tout ce que
cela implique de prise de risques, de sens de la responsabilité,
d’apport net à la communauté en termes de création de richesses ou
d’emplois – constitue bien une valeur de plus en plus reconnue et
affirmée

26 d’entreprise
 La liberté et la créativité réalisent la dignité de la personne, mais elles
rencontrent nécessairement la liberté et la créativité de l’autre
 Elles impliquent ainsi la conscience de ce que l’on est relié à l’autre dans une
permanente interdépendance
 Les valeurs de liberté et de créativité appellent donc celles de solidarité
 L’Homme est plus qu’un individu, il est une personne qui ne se réalise
qu’avec et par les autres
 Sa dignité ne peut s’affirmer que dans le respect et la promotion de la dignité
des autres

27 d’entreprise
 Vivre la solidarité implique aussi que l’on définisse les espaces où
elle s’exerce et le type de hiérarchie qui se marque entre les
espaces : la famille, l’entreprise, la collectivité locale, la nation, la
communauté internationale, …
 Il est clair que des conflits d’intérêts peuvent opposer ces espaces,
que le Bien commun, auquel on doit se référer pour assumer la
solidarité, n’est pas nécessairement le même, selon qu’il s’agit de
l’un ou de l’autre d’entre eux

28 d’entreprise
 Il est une autre dimension constitutive de la dignité de
l’Homme, c’est la recherche et le respect de la vérité
 Ceci s’exprime par exemple dans l’honnêteté de
l’information, le souci de la transparence, la rigueur et
l’ouverture dans l’analyse des faits, la méfiance vis-à-vis de
ses préjugés ou de ses intérêts camouflés, la fidélité à la parole
donnée et, a fortiori, à l’engagement écrit

29 d’entreprise
 La vérité est aussi une expression à la reconnaissance de
l’autre, car celui-ci bénéficie comme personne, et dans la
mesure où il est impliqué, d’un droit à connaître ce qui est, ce
qui entraîne pour ses partenaires un devoir de communication
vraie
 Le mensonge, la fraude déconsidèrent et abaissent l’autre ; ils
abaissent aussi celui qui les utilise

30 d’entreprise
 La valeur de justice exprime d’une autre façon cette reconnaissance de
l’autre. Ce vocable de justice, sans doute, est très large et s’applique de
façon souvent ambigüe à de multiples domaines
 Il signifie fondamentalement que la liberté des uns rencontre la liberté
des autres, et que chacun dans ce contexte est à la fois titulaire de droits
et de devoirs
 Cette justice cherche à réaliser l’équilibre entre droits et devoirs au
niveau de chacun et en définissant les normes, les modalités
d’applications et éventuellement des sanctions

31 d’entreprise
 A ces titres, la valeur de justice est une autre expression des
valeurs de solidarité et de vérité. Elle met l’accent, dans la
reconnaissance de l’autre, sur les droits dont il bénéficie, et qui
doivent être, comme tels, reconnus et sanctionnés
 A ce titre, la justice a besoin d’une société politique et d’autorités
publiques qui soient en mesure d’en expliciter le contenu, d’en
définir les modalités, d’en contrôler et sanctionner l’application

32 d’entreprise
 Mais la justice n’exprime pas pour autant la totalité du champ
de l’interpellation éthique et l’un des problèmes les plus
fréquemment rencontrés est le type de différenciation
susceptible de s’établir entre l’exigence éthique de la justice et
la façon dont les lois et règlements assument la réalisation de
cette exigence
 Suffit-il, pour répondre à cet appel éthique, d’observer les lois
et règlements ?

33 d’entreprise
 A travers les valeurs qui viennent d’être évoquées, émerge, de façon
plus ou moins explicite, une certaine vision de l’Homme :
 Homme libéré ou asservi, solidaire ou solitaire, déployé ou replié, créateur
ou résigné, porté par la vérité ou condamné au mensonge, enfermé dans un
individu ou bien ouvert à la reconnaissance de l’autre…
 Il est clair qu’une telle vision de l’Homme ne s’appuie pas d’abord sur une
analyse scientifique ou sur une observation statistique, mais qu’elle relève
de l’ordre des convictions

34
 En économie comme en politique, le compromis s’avère

souvent nécessaire : bien et mal sont inextricablement mêlés
dans notre monde
 Faut-il se résigner à congédier la morale quand on est dans
les affaires – « business is business »… - quitte à trouver
des compensations subjectives dans le domaine de la charité
ou de la vie privée pour garder une bonne conscience ?

35
 La recherche morale ne se cantonne pas dans l’idéalisme :

depuis longtemps, elle s’est confrontée à cette réalité d’un
monde imparfait
 Certains le lui ont reproché, l’accusant de transformer la
morale en casuistique : on connaît l’apostrophe de Pascal,
soupçonnant les Pères Jésuites de trop s’accommoder au
siècle, au point d’inventer une éthique susceptible de
« tourner la loi pour de bonnes raisons »…

36
La démarche peut en effet se développer en deux temps :

 J’ai une décision immédiate à prendre : vais-je accepter tel marché qui
maintiendra ou développera l’activité de mon entreprise, et donc
l’emploi du personnel, malgré telles ou telles conditions malhonnêtes :
1. vénalité,
2. dessous de table importants,
3. voire corruption de fonctionnaires, au plan national ou à l’étranger ?

37
 Pour développer mon imprimerie ou le chiffre d’affaires de

mon rayon de librairie, vais-je accepter de produire ou de
vendre n’importe quoi ?...
 Je vais participer à la mise au point d’armes terrifiantes… Il
n’est pas rare que des entrepreneurs ou des commerçants
vivent des tensions de ce type…

38
 Les moralistes ont raisonné de la manière suivante : il faut

comparer évidemment le mal et le bien, le poids des mauvais
et des bons effets
 J’estimerai par exemple que le pourcentage indispensable de
bakchich qu’il faut payer dans certains pays pour exporter
peut être largement compensé par le bien qui en résulte pour
mon entreprise ou la balance commerciale de mon pays…

39
 C’est une sorte de « principe de proportionnalité », proche

du bon sens : le mal est moindre que celui qui résulterait du
choix inverse : fermeture d’entreprise, accroissement du
chômage, déficit aggravé de la balance commerciale
nationale, …
 Mais à côté de la proportion, il faut aussi estimer la nature
du mal, ce que les moralistes appelaient « l’intrinsèquement
mauvais »

40
 Cet « intrinsèquement mauvais » représente en fait ce qui

détruisait les droits essentiels de la personne ou de la
communauté humaine et correspond à l’axiome traditionnel :
« la fin ne justifie pas les moyens »
 Je peux peut-être tolérer un certain mal matériel ou une
atteinte mineure à l’organisation sociale pour un temps ;
mais non la dégradation de mon frère humain

41
 Le gendarme ne peut torturer le malfaiteur exécutant pour

découvrir le commanditaire, ou le « dealer » de base pour
détruire toute la filière
 On ne peut pas sauver la société par des moyens qui en
détruisent les valeurs essentielles
 Il serait contradictoire de prétendre protéger la démocratie
par les moyens de la Gestapo, la fameuse police secrète qui
sévissait sous les ordres d’Adolf Hitler

42
 S’il n’y a aucun moyen de l’éviter, le moindre mal est

envisageable dans la décision à prendre, avec les limites évoquées
 Mais l’attitude morale ne se limitera pas à ce compromis
immédiat : la tolérance du mal à court terme requiert aussi la
volonté de l’éliminer à plus long terme
 Ce que je ne peux faire seul, je pourrai peut-être le réaliser avec
l’aide d’associations diverses ou de la dénonciation publique

43
 Les groupes politiques, les responsables administratifs, les organisations
professionnelles et patronales ensemble pourront éliminer la pratique de « fausses
factures » ou la généralisation du travail au noir…
 Car laisser faire ce « moindre mal » corrompt peu à peu le tissu social ou la
démocratie
 De même, au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, beaucoup de
philosophes ou de moralistes voyaient l’acceptation provisoire de la « dissuasion
nucléaire » par l’équilibre de la terreur, un mal moindre que celui d’une 3 e Guerre
mondiale, mais ajoutaient qu’il s’agissait simplement d’une transition pour créer
enfin une justice internationale

V. Les divers niveaux de « Bien commun »
44
 La morale personnelle doit s’articuler avec la morale sociale

 Il ne s’agit pas d’affirmer ici que le niveau supérieur du Bien commun
(la commune ou la région par rapport à l’entreprise, la nation par
rapport à la région, …) doit toujours primer mais qu’il doit chaque fois
être pris en considération
 Délocaliser une école ou déplacer une entreprise aura des
conséquences: si c’est la seule richesse d’une petite ville, le choix sera
différent

45
 Mais il y a aussi la considération du bien des autres régions ou

pays: le choix des multinationales peut intégrer aussi un facteur
de développement et de transferts de technologies, au-delà du seul
calcul de rentabilité
 Le dialogue avec les politiques , directement chargés du Bien
commun, doit faciliter l’équilibre
 D’autres dialogues s’organisent: ainsi, le respect de
l’environnement se trouve renforcé par la présence d’associations
écologiques

46
 La difficulté viendra ici de l’internationalisation des échanges

économiques
 Le Bien commun a été heureusement mieux pris en charge dans le
cadre des Etats nationaux, régulant peu à peu la vie sociale et créant un
droit du travail
 Tant que l’économie restait majoritairement nationale, un certain
équilibre a permis d’imposer des règles identiques à tous les agents
économiques
 Quand l’économie devient mondiale, un libéralisme pur et dur risque
de revenir, avec son cortège de drames:
47
 Question: comment faire respecter un Bien commun supra-étatique,

sinon en se montrant favorable à une organisation politique qui
dépasse les Etats?
 Ainsi en est-il de l’adhésion aux conventions supranationales ou de
l’acceptation d’une Europe « sociale » qui équilibre l’économique
 Il arrive que les FMN elles-mêmes cherchent en ce sens un minimum
de déontologie
 Si la politique ne prend pas la mesure de l’économique, c’est le Bien
commun qui en paie les conséquences

48
 Mais ce n’est-ce pas aussi l’économique qui en pâtira à plus

long terme?
 C’est en ce sens qu’il faut approfondir la relation de la loi et
de l’éthique, du « légal » et du « moral »

49
 La considération du Bien commun nous amène à réfléchir à la relation

de la loi civile et de la conscience
 La loi est-elle simplement une contrainte que nous acceptons faute de
pouvoir faire autrement, quitte à la contourner ou à en réduire les
effets dès que possible, la seule obligation morale étant de supporter
les sanctions légales si on est pris en faute?
 C’est sans doute une attitude assez courante, parfois justifiée par des
moralistes selon la théorie très ancienne selon laquelle la loi
apparaissant comme « simplement pénale »

50
 Conséquence: je n’ai pas à m’y conformer en conscience, mais

simplement à être prêt à payer l’amende ou à subir la peine si mon
infraction est constatée par le fonctionnaire qualifié
 Certes, certains règlements mineurs peuvent être interprétés en ce sens
 Mais une réflexion éthique fait vite apparaître que généraliser ce
comportement est profondément antisocial et, finalement, contredit à
long terme l’intérêt de chacun

51
1 La loi civile, dans son principe, doit entraîner l’adhésion intérieure de

la conscience du citoyen, car:
 Elle est l’expression d’une « sociabilité organisée », d’un « vouloir
vivre ensemble », réalisant un Bien commun qui n’est pas le fruit de
l’arbitrage ou de rapports de force, mais d’une réflexion plus
rationnelle, remplaçant la force par le droit, dans le cadre d’une
représentation la plus juste possible de toutes les composantes d’un
peuple
 C’est à long terme l’expression de l’intérêt de tous les membres du
corps social:
52
S’efforcer en permanence de s’y soustraire ne serait pas seulement signe

d’individualisme asocial, ce serait aussi engendrer peu à peu une
situation d’anarchie, préjudiciable à l’activité de chacun
On le voit en des pays éclatés, comme le Liban, dans tel ou tel PED ou
même en Russie: quand la vénalité, les trafics souterrains, les diverses
mafias et la corruption se généralisent, aucun développement n’est plus
possible
Un peuple a intérêt à pratiquer le civisme

53
 Enfin, la Cité doit respecter et promouvoir des valeurs très diverses,

bien au-delà de la vie économique
Les lois cherchent à incarner l’ensemble de ces éléments nécessaires à
l’équilibre de la « bonne vie humaine » (selon l’expression de Jacques
Maritain):
Respecter les lois, c’est prendre en considération ces valeurs et leur
hiérarchie
Par exemple, la politique aura sans doute une autre vision du travail de
dimanche, que l’homme d’affaires ou même l’employé de base, alléché
par le gain supplémentaire
54
Des valeurs familiales, culturelles ou spirituelles sont en jeu, que la loi

doit protéger
2 Ce dernier exemple rappelle aussi qu’en raison des évolutions , les lois
ne peuvent pas être figées et que certaines peuvent paraître imparfaites et
inadaptées
Certaines lois ont pu aussi s’inspirer davantage d’idéologies contestables
que de l’intérêt réel du pays
Mais l’imperfection ne justifiera pas l’infraction: toutes les lois sont
imparfaites (en matière fiscale par exemple), ou peuvent être modifiées,
améliorées, …
55
Généraliser l’affrontement ou l’infraction pour changer la loi restera

toujours un moyen extrême et dangereux:
Il y a des possibilités d’action légale, des campagnes de presse, des
contre-propositions de groupes, des changements de majorité en contexte
démocratique … qui ne détruisent pas le corps social et préservent à la
fois le processus démocratique et les intérêts de tous, spécialement des
plus faibles
3 Enfin, un dernier principe doit être rappelé: si la loi est radicalement
injuste, l’éthique souligne que la loi injuste n’est pas une loi

56
 La conscience de chacun appréciera

 Ce discernement suppose une analyse approfondie – il y a
toujours présomption de droit en faveur de la loi _ , analyse
facilitée si l’on y réfléchit à plusieurs
 Profiter d’une loi raciste pour acquérir à bon compte les biens
juifs était évidemment immoral
 Mais il faut se garder de confondre loi imparfaite et injuste

57
 Soulignons enfin que le degré suprême de décomposition du

corps social est atteint quand ce sont les responsables eux-
mêmes des lois et du Bien commun – politiques, membres de
l’Administration, magistrats ou policiers - qui enfreignent les
lois ou se laissent corrompre:
 L’entreprise qui en est complice doit s’interroger

VII. La démarche éthique dans la prise
58
de décision
 Si l’éthique ne se conçoit et ne s’exprime que dans l’action, la
démarche du comportement y est aussi essentielle que le contenu et la
hiérarchisation des valeurs
 Pour discerner les comportements éthiques directement liés à la prise
de décision, il importe d’en rappeler le processus, à savoir:
 L’identification des espaces de liberté et de responsabilité déterminant les choix
possibles
 L’examen des options ouvertes: leur contenu, leurs enjeux, leurs séquences
d’effets sûrs, probables ou incertains, les valeurs impliquées, la hiérarchie que l’on
peut établir
59
de décision
 La prise de décision elle-même, tenant compte de l’ensemble de ces éléments
 L’application, le suivi, le contrôle
C’est en fonction de ces étapes successives que peuvent être proposées
les 7 orientations ci-après:
1 Choisir ses domaines d’engagement
 Il n’y a matière à comportement éthique que dans la mesure où
apparaissent des espaces de liberté
 Or, ceux-ci se présentent de façon très variée et selon la personne et
selon les problèmes
60
de décision
 Un dirigeant d’entreprise, par exemple, est d’abord sollicité par les
multiples questionnements et choix concernant la vie de son entreprise
 Mais il peut aussi participer utilement à des engagements au niveau de
la profession, de divers types d’associations, de la vie sociale et
politique … sans oublier les espaces de liberté et responsabilité que
requiert la vie familiale
 C’est un large éventail d’espaces de liberté dans lequel il pourrait
exercer une action éthiquement significative

61
de décision
 Mais, il est limité par le temps, par ses capacités physiques, nerveuses,
intellectuelles ; il ne peut répondre à l’ensemble des sollicitations
 Il doit donc choisir le lieu où il s’investit de façon préférentielle, dans
l’entreprise ou au-delà, et ceci d’autant plus que la prise en compte
d’une préoccupation éthique au sein d’une responsabilité signifie de
soi un surcroît d’examen, de réflexion, de temps consacré
 Ce qui est vrai pour un manager l’est pour la plupart d’entre nous

62
de décision
 La gamme des engagements possibles est large, plus que
celle de nos capacités
 Choisir les lieux et domaines où l’on entend assumer
davantage sa responsabilité constitue bien le préalable de tout
comportement éthique
 Et ce choix lui-même relève aussi d’une éthique, car il
exprime l’importance que l’on accorde à des personnes, des
communautés et des valeurs
63
de décision
2 Déléguer tout en accompagnant ses collaborateurs
 Appliqué au niveau de l’entreprise, le principe ci-dessus en appelle
immédiatement un autre
 Puisque dans la plupart des cas on ne peut soi-même tout assumer et
décider, il importe de déléguer dans les meilleures conditions
possibles, y compris du point de vue des objectifs éthiques
 La délégation en soi comporte déjà une signification éthique, car elle
implique confiance, cession partielle de pouvoir, démultiplication des
libertés et des responsabilités
64
de décision
 Elle correspond à l’application du principe de subsidiarité qui, pour
l’entreprise comme pour les collectivités publiques, est générateur
d’un surcroît d’efficacité , d’un élargissement des potentiels de
déploiement des personnes et de leur créativité
 Ce principe signifie que le niveau supérieur se concentre sur les
domaines qui relèvent spécifiquement de sa fonction et/ou qu’il est
mieux à même de prendre en charge
 Il laisse aux niveaux inférieurs tout ce qu’ils sont en mesure d’assumer
par eux-mêmes

65
de décision
3 Prendre le temps et les moyens d’un discernement rigoureux
 L’exigence éthique est également présente dans la préparation de
la décision
 Il s’agit à cette étape d’identifier correctement les choix ouverts,
d’en apprécier les possibilités, les séquences d’effets positifs,
négatifs et plus ou moins certains , de discerner derrière ces effets
les enjeux – qui est concerné et en quoi – ainsi que les valeurs
impliquées

66
de décision
 Cette phase d’élaboration mêle une démarche de type analytique, voire
scientifique – qu’est-ce qui est et a le plus de chances d’être; pourquoi,
comment – et une démarche appréciative, voire normative – qu’est-ce
qui est préférable, que « vaut-il » mieux faire ou ne pas faire –
 L’exigence éthique à ce stade est celle de la rigueur et de l’honnêteté
intellectuelle
 Il faut aussi se donner les moyens d’un discernement rigoureux:
nourrir une ouverture d’esprit et de cœur qui permette d’appréhender
l’ensemble des dimensions et des enjeux

67
de décision
 Disposer soi-même ou au niveau de ses collaborateurs des
compétences nécessaires pour bien analyser les questions
 Investir le cas échéant dans les formations nécessaires à ces
compétences
 Un bon choix est d’abord un choix bien préparé , analysé
rigoureusement et dans toutes ses composantes
 Dans un monde complexe et difficile, seul un discernement attentif
et rigoureux permet de mettre en œuvre les valeurs dont on se
réclame
68
de décision
4 Etre attentif et accueillant à des points de vue différents
 Une composante essentielle de la qualité du discernement est son
degré d’ouverture
 La réalité économique et sociale, en effet, est souvent complexe,
difficile à bien percevoir et surtout à prévoir
 Les analyses que l’on peut en faire, les orientations que l’on peut lui
donner sont l’objet de débats, d’appréciations différentes et il
n’existe guère en la matière de certitude scientifique et définitive

69
de décision
 On ne peut y atteindre la parfaite objectivité mais seulement chercher à
s’en rapprocher par l’échange et le dialogue
 Il faut souligner, dans cette perspective, l’intérêt que présentent les
structures de contestation, de contrôle, de dialogue social instaurées
par le Droit du Travail
 Accueillir et respecter le fait syndical , accepter les affrontements,
gérer et dépasser les tensions: tout cela favorise les bonnes décisions et
constitue un lieu important d’une éthique agissante au sein de
l’entreprise

70
de décision
5 Rechercher les convergences
 Le choix qu’on fait est toujours un sacrifice, au moins relatif, en
termes d’intérêt, de personnes, de valeurs
 Ce sacrifice est souvent douloureux pour celui qui assume vraiment
l’ensemble des problèmes et de ses implications
 On ne renonce pas de gaieté de cœur à un surcroît de développement et
de sécurité de l’entreprise, parce que l’on considère comme prioritaire
d’y maintenir pendant un certain temps des salariés improductifs

71
de décision
 Si l’on opte au contraire pour le choix inverse et que l’on licencie ces
personnes, c’est de nouveau un sacrifice relatif de préoccupations sociales et
humanitaires, qui ne peut être assumé dans l’indifférence ou la satisfaction
 Les divergences sont donc inéluctables mais le propre d’une démarche éthique
est de ne les accepter qu’en dernier ressort, et de chercher à compenser au
maximum leurs effets négatifs
 Si on est attentif à l’ensemble des enjeux et des valeurs, on cherchera
obstinément à réaliser leurs convergences et, en cas d’impossibilité, on
atténuera autant que possible les conséquences négatives des sacrifices
d’enjeux et de valeurs que l’on doit opérer

72
de décision
6 Assumer soi-même la décision difficile
 Mûrie par le discernement, la décision doit être prise
 Si elle s’impose à l’esprit et elle est largement acceptée, ce contexte
favorable permet d’assumer aisément
 Mais, ce type de circonstance ne se présente pas toujours
 Il peut arriver que l’incertitude reste grande, que les opinions soient
très partagées, voire majoritairement hostiles à la décision qu’en
conscience on estime pourtant devoir prendre

73
de décision
 Dans une telle conjoncture émerge la dimension éthique de la
responsabilité
 Libre et responsable, on doit assumer tout ce qu’implique cette
responsabilité, y compris, le cas échéant, la décision difficile prise
dans un contexte risqué, lourde d’incertitudes, accompagnée peut-être
d’incompréhension et d’isolement
 Sans doute faut-il chercher à convaincre, à entraîner, à réduire le degré
d’incertitude, à minimiser les risques

74
de décision
 La faute éthique consisterait à ce moment à fuir ses responsabilités, à
tergiverser, à rester passif, à reporter sur d’autres le poids de ce que
l’on doit soi-même assumer
 Le « report sur l’autre » notamment, constitue la forme la plus
fréquente de l’esquive ou de la démission éthique
 On doit s’en remettre à sa conscience et décider
 La vie de tout responsable est semée de tels défis: prendre le risque de
l’incertitude, assumer pour un temps la solitude et l’incompréhension

75
de décision
7 Contrôle, suivi, application
 La décision étant prise, il s’agit de l’appliquer ou de la faire appliquer
 Evidence bien sûr, mais sur laquelle il faut insister tant la dimension
éthique de cette composante prend une signification décisive
 L’éthique ne s’exprimant que dans l’agir, la décision définie et
promulguée mais non réalisée reste tronquée et vide de sens
 Elle entraîne de surcroît des effets négatifs, de l’hypocrisie

76
de décision
 C’est pourquoi un soin attentif doit être consacré au contrôle et au
suivi , de telle sorte que la décision transforme effectivement le réel
dans le sens recherché

VIII. Conclusion générale
77
 Le service des hommes qu’assure l’entreprise est d’abord

économique
 Mais cette responsabilité économique s’enrichit et se
complète d’une responsabilité sociale interne et d’une
responsabilité sociétale externe
 Mais, simultanément, l’ensemble de la société a aussi un
impact et donc une responsabilité vis-à-vis de l’entreprise

Ethique Des Affaires Et Déontologie L3 2021

Transféré par

Informations du document

Description :

Titre original

Copyright

Partager ce document

Partager ou intégrer le document

Options de partage

Avez-vous trouvé ce document utile ?

Ce contenu est-il inapproprié ?

Description :

Droits d'auteur :

Ethique Des Affaires Et Déontologie L3 2021

Titre original :

Transféré par

Description :

Droits d'auteur :

Ethique des affaires et Déontologie

UCAC / ICY / FSSG

LEG 3 / LMCV 3 / LIMAC 3

Par le Professeur Hubert NGNODJOM

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

 En économie comme en politique, le compromis s’avère

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

 La recherche morale ne se cantonne pas dans l’idéalisme :

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

La démarche peut en effet se développer en deux temps :

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

 Pour développer mon imprimerie ou le chiffre d’affaires de

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

 Les moralistes ont raisonné de la manière suivante : il faut

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

 C’est une sorte de « principe de proportionnalité », proche

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

 Cet « intrinsèquement mauvais » représente en fait ce qui

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

 Le gendarme ne peut torturer le malfaiteur exécutant pour

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

 S’il n’y a aucun moyen de l’éviter, le moindre mal est

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

 La morale personnelle doit s’articuler avec la morale sociale

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

 Mais il y a aussi la considération du bien des autres régions ou

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

 La difficulté viendra ici de l’internationalisation des échanges

 Question: comment faire respecter un Bien commun supra-étatique,

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

 Mais ce n’est-ce pas aussi l’économique qui en pâtira à plus

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

 La considération du Bien commun nous amène à réfléchir à la relation

Prof. Hubert NGNODJOM, UCAC, Yaoundé

 Conséquence: je n’ai pas à m’y conformer en conscience, mais