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FISCALITE D’ENTREPRISE

La fiscalité est une discipline juridico-


économique dont l’objet est d’étudier les
principes, les règles et le fonctionnement
des impôts.
CHAPITRE INTRODUCTIF

NOTIONS
FONDAMENTALES
Définition et caractéristiques de l’impôt :
L’ impôt :
L’impôt peut être défini comme un prélèvement pécuniaire effectué par voie d’autorité,
suivant des règles, à titre définitif et sans contrepartie déterminée en vue d’assurer le
financement des charges publiques.

Caractéristiques de l’impôt :
La notion de prélèvement définitif :
Ce prélèvement est payé en argent ; s’opposant aux prélèvements en nature.
Il est définitif, s’opposant à l’emprunt public.

L’impôt est obligatoire :


Les contribuables sont tenus de l’obligation de s’acquitter de l’impôt sous peine des
sanctions.

L’impôts ne comporte pas de contrepartie et n’est pas affecté :


Cela le distingue :
Des redevances , qui sont réclamées en contrepartie d’un service rendu et
généralement à un niveau proportionnel au montant de ce service.
Des taxes qui, en principe, rémunèrent également un service mais sans
proportionnalité avec le service rendu au profit de l’état, ou des collectivités locales.
Les fonctions de l’impôt :

Le rôle financier :
Il consiste à fournir à l’état les moyens de son fonctionnement normal ;

Rôle économique :
Il consiste à fournir un moyen de modifier les conditions de la vie économique ; le
gouvernement peut agir sur les investissements, sur la consommation, sur l’emploi…
En accordant des exonérations fiscales ou des réductions d’impôts pour certains
secteurs économiques.

Rôle sociale :
Il consiste à redistribuer le revenu national pour réduire les inégalités sociales et
favoriser une solidarité nationale.
Les classifications des impôts et taxes :
Il existe plusieurs impositions ; d’où la nécessité de procéder à une classification des impôts :

Classification économique :
Elle est fondée sur la différenciation des bases de calcul, l’impôt étant en fait un
prélèvement sur la richesse, qui peut être réalisé soit :
 À sa source, lorsqu’apparaît le revenu, (IR,IS).
 Lors de son utilisation, par une consommation qui engendre une dépense,(TVA).
 À la suite de son accumulation ou de son mouvement en capital (droit
d’enregistrement).

Classification administrative :
Elle est fondée essentiellement sur la distinction entre deux modalités différentes de
recouvrement de l’impôt :
 l’impôt est directement acquitté auprès de l’administration fiscale par le contribuable,
 l’impôt est collecté à l’occasion d’une opération économique, le plus souvent un
achat, par un tiers collecteur, généralement un commerçant, qui reverse ensuite à
l’état.
Autres classifications :

Impôts réel ou personnel


Impôts réels : il atteint un bien sans tenir compte de la situation personnelle de son
détenteur (TVA)
Impôts personnel : il prend en considération la capacité économique, financière et social du
contribuable (IR)

Impôts spontanés/par voie de rôle/par retenu à la source


Impôts spontanés : IS, TVA
Par voie de rôle : taxe professionnelle
Par voie de retenue à la source : IR

Impôts à taux fixes/à taux progressifs


À taux fixes : IS
À taux progressifs ou proportionnels : IR


Les sources du droit fiscal :

La Constitution :
C’est la principale source du droit fiscal.
La constitution de 1996 (Dahir n° 1-96-157 du 7 octobre portant promulgation de la
constitution révisée) stipule dans son article 17 que « Tous supportent, en proportion de
leurs facultés contributives, les charges publiques que seule la loi peut, dans les formes
prévues par la présente constitution créer et répartir ».

La Loi de Finances :
Texte adopté par le parlement, déterminant la nature, le montant et l’affectation des
ressources et des charges de l’État, compte tenu d’un équilibre économique et financier
que ce texte définit.
Les lois de finances ne peuvent contenir que des dispositions concernant les recettes et les
dépenses de l’Etat ou tendant à améliorer les conditions de recouvrement des recettes ainsi
que le contrôle de l’emploi des fonds publics – (Art 1er, 2 et 3 du dahir
n° 1-98-138 du 26 novembre 1998 portant loi organique des finances).
La Jurisprudence :
Les contribuables qui ne sont pas satisfaits d’une décision prise à leur encontre par
l’Administration (redressement à la suite d’une vérification par exemple) ont le droit de
contester la légalité de cette décision devant les tribunaux .
Dans la pyramide des normes fiscales, la jurisprudence est à la base. Elle est la dernière des
sources internes du droit fiscal puisqu’elle est chargée d’appliquer toutes les autres.
Pour autant, elle n’est pas loin d’être la plus importante.

La Doctrine Administrative :
L’expression consacrée de « doctrine administrative » désigne les textes par lesquels
l’administration fiscale fait connaître officiellement l’interprétation qu’elle donne des règles
législatives et réglementaires. Il s’agit essentiellement des instructions ou circulaires et des
réponses ministérielles aux questions écrites des parlementaires.

Les sources internationales :


La convention fiscale est le cadre juridique de référence dans les relations internationales.
Elle permet d’éviter les doubles impositions et a pour objectifs la promotion de
l’investissement et la coopération pour la lutte contre l’évasion fiscale.
Eléments de technique fiscale :
L’application de l’impôt nécessite de définir les différents éléments à prendre en compte
pour la mise en application de chaque impôt. Il s’agit donc de définir :
Le champ d’application :
Il définit les personnes ou les opérations imposables.
Il correspond à la définition des critères qui permettent de savoir si une personne, une
opération ou une situation donnée est soumise à l’impôt ou exonérée, en fonction :
 De sa nature ou de ses caractéristiques,
 De la notion de territorialité qui précise les limites du territoire auquel s’applique la
législation fiscale marocaine.

L’assiette de l’impôt :
C’est la base sur laquelle repose l’imposition. Des éléments divers ont été retenus par le
législateur : le revenu, le bénéfice, le chiffre d’affaire…
La technique de l’évaluation de cette base est également fixée, elle correspond à l’un
procédé suivants :
 L’évaluation réelle qui consiste à connaître le montant réel de la base imposable, ce qui
suppose, la plupart du temps, la tenue d’une comptabilité précise et détaillée ;
 L’évaluation forfaitaire approchée par l’administration à partir d’éléments jugés
significatifs(cas du bénéfice ou du chiffre d’affaires des petites entreprises)
 L’évaluation indiciaire qui se fonde sur des critères extérieurs à la base imposable (le
revenu peut être ainsi estimé à partir des éléments de train de vie)
Le liquidation de l’impôt :
Cela suppose la définition de :
 L’événement, l’acte ou la situation qui rend une personne redevable de l’impôt et
donne naissance à la dette envers la collectivité bénéficiaire de l’impôt. Pour l’IS c’est
la clôture de l’exercice, la TVA est exigible au titre du mois au cours duquel est
intervenu l’encaissement consécutif à la vente d’un bien soumise à la TVA.
 C’est le calcul de la somme exigible. On applique le plus souvent à la base un taux(taux
d’IS), un barème (calcul de l’impôt sur le revenu) ou un tarif (vignette automobile)

Le recouvrement de l’impôt :
C’est l’encaissement des sommes par le trésor public. Il est réalisé par :
 Versement spontanés ;
 Emission par l’administration d’un avis d’imposition à partir des rôles ;
 Retenue à la source.
Le système fiscal marocain (SFM) :

Tout système fiscal est en quête « d’un impôt miraculeux qui tout à la fois, serait facile à
percevoir comme le souhaite le fisc, indolore comme le voudrait le contribuable, générateur
de plus de justice comme le désire tout citoyen, efficace et incitateur économique comme
le demande tout ministre de finances ; cet impôt n’existera probablement jamais ».
JEAN RIVOLI dans « vive l’impôt »

Les objectifs du SFM sont essentiellement la simplification, la modernisation et la


rationalisation ; ces objectifs sont atteint par :
 L’introduction d’impôts de synthèse ;
 La lutte contre la fraude et l’évasion fiscale par l’introduction des sanctions pénales ;
 L’encouragement de l’investissement par la baisse progressif des taux ;
 Le renforcement des droits des contribuables ;
 L’amélioration des ressources des collectivités locales ;
 L’harmonisation avec le législation fiscales étrangères.
IMPÔT SUR LES SOCIETES
L’IS a été instauré au Maroc par la loi N°24-86 et
publié au bulletin officiel N°3873 du 21 janvier 1987
en remplacement de l’impôt des bénéfices
professionnels (I.B.P.)
SECTION I :

CHAMP D’APPLICATION
Les personnes imposables :
L’IS est assis sur des bénéfices ou revenus des sociétés et personnes morales, dont
certaines sont soumises de plein droit et d’autres par option.
Les personnes soumises de plein droit :
 Certaines formes juridiques de sociétés :
SA, les sociétés en commandite par action ;
Sociétés à responsabilité limitée (SARL) ;
Les sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite simple lorsque les associés ne
sont pas tous des personnes physiques.
 Les établissements publics :
Les établissement publics qui se livrent à une activité à but lucratif sont soumis pleinement
à l’IS.
 Les autres personnes morales :
Les groupements ou collectivités privés ou publics (associations, clubs, communes,
organismes étrangers… sont passibles de l’IS lorsqu’elles se livrent à l’exploitation ou
opérations de ventes à but lucratif.

Les personnes soumises sur option :


Les sociétés en collectif et les sociétés en commandite simple ne comprenant que des
associés personnes physiques, ainsi que les associations en participation ne sont pas
soumises à l’IS sauf si elle font expressément l’option.
Les personnes exclus du champ d’application de l’IS :
 Les sociétés en collectif et les sociétés en commandite simple ne comprenant que des
associés personnes physiques si elle n’ont pas fait expressément l’option ;
 Les sociétés immobilières dont le capital est divisé en parts sociales ou en actions
nominatives ;
 Les sociétés de fait qui sont constituées par deux ou plusieurs personnes sans pour
autant établir un contrat écrit.
Les exonérations :

Les exonérations de l’IS est accordée soit définitivement soit temporairement soit
totalement soit partiellement.

Les exonérations définitifs


 Associations sans but lucratif (associations, organismes assimilés et les groupements
de personnes exerçant des activités à caractère purement social, éducatif, sportif ou
humanitaire.
 Les sociétés coopératives marocaines et leurs unions : il s’agit des groupements de
personnes physiques en vue de satisfaire exclusivement les besoins de ses membres.
 Les sociétés d’élevage du bétail ou qui se livrent à une activité agricole (cultures
céréalières, oléagineuses, sucrières, fourragères ou cotonnières.

Les autres exonérations temporaires


 Export (100% sur 5 ans et 50% au-delà de 5 ans)
 Artisanat , enseignement (50%sur 5 ans)
 Régions défavorisées fixées par décret (50%sur 5 ans)
La territorialité :

Sous réserve de l’application des conventions fiscales internationales, tous les bénéfices
et les revenus des sociétés réalisés au Maroc quel que soit leur siège sont imposables à
l’IS .

Les sociétés résidentes au Maroc


Sont passibles de l’IS pour la totalité de leurs bénéfices ou revenus réalisés au Maroc.

Les sociétés non résidentes au Maroc


Sont imposables sur les bénéfices ou revenus qu’elles réalisent au Maroc.

Remarque :
Les règles de territorialité peuvent être non respectées en vertu des conventions
bilatérales signées entre le Maroc et les autres pays pour éviter la double imposition.
SECTION II :

LA BASE IMPOSABLE PAR L’IS : LE RÉSULTAT


FISCAL
Le passage du résultat comptable au résultat fiscal :

Le résultat comptable est différent du résultat fiscal.


Résultat comptable = Produits comptabilisés – Charges comptabilisées

Résultat fiscal = Résultat comptable + corrections fiscales

Les corrections fiscales :

Produits comptabilisés mais non imposables (exemple : les dividendes)


→ déductions

Charges comptabilisées mais non déductibles (exemple : amendes et pénalités


fiscales)
→ Réintégrations
Résultat fiscal = Résultat comptable + réintégrations – déductions
Exemple :

Le CPC de la société ALPHA fait ressortir un résultat avant impôt de : 234 640
Par ailleurs on vous donne les renseignements suivants :
Dans les produits financiers figure de dividendes reçus de 23 400
Dans les charges comptabilisées, on relève :
Un achat de marchandises sans facture pour 32 500
Une pénalité fiscale de 10 300

Déterminer le résultat fiscal


Calculer le montant de l’IS
Déterminer le résultat net comptable de l’exercice
Appréciation fiscale des produits :
A - Les produits d’exploitation :
1-Le chiffre d’affaires réalisé : fait générateur la livraison des biens ou l’exécution des services
2-Produits accessoires :
 revenus des immeubles (loyers reçus) ;
 redevances des brevets, marques, licences…
 Jetons de présence et tantièmes spéciaux reçus ;
3-Immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même et transferts des charges ;
4-Subventions d’exploitation
5-Stocks et encours de production.

B - Les produits financiers :


1- Les dividendes : 100% exonérés depuis la loi de finance de 1994
2- Produits d’obligations, de bons de caisse, intérêts créditeurs et autres revenus assimilés :
imposables pour le montant brut y compris la retenue à la source ;
3- Escomptes obtenus sur facture ou hors facture : imposables ;
4- Sommes prélevées sur les bénéfices ou les réserves pour amortissements du capital ou
rachat d’actions, réserves distribuées, tantièmes ordinaires : exonération totale (similitude
avec les dividendes) ;
5-Les intérêts créditeurs : imposables
6- gains de change : imposables ( les écarts de conversions : gains latents non comptabilisés
parmi les produits mais ils imposables.
C - Les produits non courants :
1- Cessions d’immobilisations donnant lieux à des plus ou moins values
2- Subventions d’équilibre : imposables au titre de l’exercice ou elles ont été reçues ;
3- Subventions d’investissements à répartir sur 5 ans et donc imposable par quote-part ;
4- Indemnités :
 Perçues suite à un vol ou incendie : recette imposable
 Perçues suite à l’exécution d’un contrat d’assurance vie : imposables après déduction
des primes non déductibles versées précédemment ;
 Perçues comme dédommagement suite à une rupture de contrat ou retard d’exécution
ou autres : imposables
5- Dégrèvements :
 Sur impôts déductibles : imposables
 Sur impôts non déductibles : non imposables
Appréciation fiscale des charges :

A - Les conditions de déductibilité des charges :

On dégage cinq conditions de déductibilité des charges :

1. La causalité : la charge doit se rapporter directement à la gestion et être exposée


dans l’intérêt de l’entreprise.

2. Le comptabilisation : la charge doit être constatée en comptabilité.

3. L’incidence : la charge doit se traduire par une diminution du patrimoine de


l’entreprise ou avoir pour but de couvrir les risques entraînant cette diminution.

4. La réalité : la charge effectuée doit être appuyée de justificatifs nécessaire.

5. Le rattachement des charges à l’exercice : les charges déductibles sont celles qui
affectent les résultats de l’exercice au cours duquel elles ont été engagées.
A- Les charges déductibles :
1– Les charges d’exploitation :
Les achats sont déductibles dès lors qu’elles respectent les cinq conditions de déductibilité.
Les autres charges externes dont on peut citer :
Les loyers
Les entretiens et réparations
Les primes d’assurances : ils s’agit généralement des primes des contrats d’assurance
souscrits pour garantir les risques. Ces primes sont déductibles. En contrepartie les
indemnités reçus sont imposables.
Contrats d’assurance vie conclus au profit de la société sur la tête de ses dirigeants ou de
ses collaborateurs non déductibles. En revanche, l’indemnité dont bénéficie l’entreprise, en
cas de réalisation du sinistre, doit être rapportée aux résultats imposables après déduction
des primes antérieurement versées.
Contrats d’assurance vie conclus au profit du personnel sont déductibles et pour le
bénéficiaire, ces primes constituent un complément de salaire imposable.
Sous- traitance
Les redevances pour concession de brevets, licences, marques et procédés de fabrication
Transports et déplacements
Cadeaux publicitaires sont déductibles si la valeur unitaire maximale ne dépasse pas 100dhs
et les cadeaux portent le nom, le sigle de l’entreprise ou la marque de fabrique de ses
produits
Les dons
Les frais de personnel : les rémunérations versées au personnel sont déductibles dès lors
qu’elles répondent aux conditions générales de déductibilité et qu’elles ne soient pas
jugées anormalement exagérées en égard au travail fourni.
La déductibilité des rémunérations des dirigeants de sociétés obéit à une double règle
selon laquelle ces rémunérations ne peuvent être déduites des résultats de la société :
Lorsqu’elles sont attribuées à des associés indéfiniment responsables ;
Lorsqu’elles sont considérées comme une distribution des bénéfices sociaux.

Les impôts et taxes ; ne sont pas déductibles :


l’IR sur salaire, l’IS et la TVA récupérable
Les pénalités, majorations et amendes pour infraction aux règles d’assiette des impôts
directs et indirects, de paiement tardif desdits impôts, ainsi qu’aux dispositions légales et
réglementaires.

Les dotations aux amortissements : les amortissements ne sont pas déductibles pour la
détermination du résultat fiscal que sous quatre conditions :
1. Les amortissements ne doivent être pratiqués que sur des éléments de l’actif
immobilisé soumis à dépréciation
2. Les amortissements doivent correspondre à la dépréciation effective subie
3. Les amortissements doivent être effectivement constatés en comptabilité
4. Les amortissements ne doivent pas être exclus des charges déductibles que par une
disposition fiscale.
Taux généralement admis :

Type d’actif Taux admis


Immeubles d’habitation à usage commercial 4%
Immeubles industriels construits en matériaux 5%
résistants
Construction légère 10%
Matériel, agencements et installations 10% à15%
Gros matériel informatique 10% à20%
Matériel informatique, périphérique et programmes 20% à25%
Matériel roulant 20%
Mobilier et logiciels 20% à25%
Outillage de faible valeur 30%
Les dotations aux provisions :
Conditions de déduction des provisions sont des conditions de fond et de forme :

1-Conditions de fond :
La provision doit être destinée à faire face à une perte ou à une charge déductible
La perte ou la charge doit être nettement précisée quant à sa nature et susceptible d’être
évaluée avec une approximation suffisante quant à son montant
La perte ou la charge doit être probable et non seulement éventuelle
 la probabilité de la perte ou de la charge doit résulter de faits survenus pendant
l’exercice.

2-Conditions de forme :
La provision doit avoir été effectivement constatée dans les écritures comptables de
l’exercice
La provision doit avoir figuré sur la tableau des provisions qui est annexé à la déclaration
des résultats imposables
Statut fiscal des principales dotations aux provisions :

Provisions Statut fiscal


Prov pr dépréciation des immo non amortissables Déductibles
Prov pr dépréciation des immo amortissables Non déductibles
Des titres de participations Déductibles
Des comptes clients Déductibles
Provisions pr perte de change Non déductibles
Provisions pour litiges Déductibles
Provisions pour garanties données aux clients Non déductibles
Prov pr pénalités et amendes Non déductibles
Prov pr indemnités de départ à la retraite Non déductibles
Prov pour congés payés Déductibles
Prov pr licenciements pour motifs économiques Non déductibles
Prov pour gratifications au personnel Déductibles
Provisions pour impôts Déductibles
Prov pour charge à répartir Déductibles
Provision pour propre assureur Non déductibles
Les charges financières :
En principe, les intérêts et les frais financiers engagés dans l’intérêt de l’entreprise sont
déductibles à la condition que la dette ait été contractée pour les besoins de gestion de
l’entreprise et soit inscrite au bilan.

Cas particulier des intérêts rémunérant les comptes courants des associés : sont déductibles
sous réserve que :
 Le capital soit totalement libéré ;
 Le montant total des sommes rémunérées n’excède pas le montant du capital social ;
 Le taux de rémunération ne dépasse pas le taux fixé par l’arrêté du ministre des
finances en fonction du taux d’intérêt moyen des bons de trésor à 6mois de l’année
précédente
Exemple :
Soit une SA dont le capital est entièrement libéré et les comptes courants des associés
se présentent comme suit :

Associés Part dans le capital Compte courant


A 600 000 800 000
B 400 000 700 000
TOTAL 1 000 000 1 500 000

Les comptes courants, inchangés pendant toute l’année, sont rémunérés au taux de 15%.
Le taux de déduction fiscale admissible est de 6%.
Les charges non courantes
Sont notamment déductibles :
 Les valeurs nettes d’amortissement des immobilisations cédées ;
 Les subventions et dons accordés à certains organismes
 Les autres charges non courantes sauf les pénalités, amendes et majorations pour
infractions aux règles d’assiette des impôts directs et indirects ou de paiements tardifs
desdits impôts
 Les dotations non courantes aux amortissements dégressifs
B- Les charges non déductibles :
1– Les charges non déductibles en totalité :
Il s’agit des :
 Amendes, pénalités et majorations pour infractions aux règles d’assiette des impôts
directs et indirects ou de paiements tardifs desdits impôts ;
 Charges non justifiées ;
 Achat revêtant un caractère de libéralité.
2– Les charges non déductibles en partie :

a) Les dépenses égales ou supérieures à 10 000 dhs dont le règlement n’est pas justifié par
chèque barré non endossable, effets de commerce, moyen monétique de paiement ou
virement bancaire, n’est déductible qu’à concurrence de 50% de leur montant.
Cette disposition n’est pas applicable aux opérations sur les animaux vivants, les produits
agricoles non transformés, au paiement des impôts et taxes et les charges de personnel

b) Amortissement des véhicules : le taux d’amortissement des véhicules de personnes ne


peut être inférieur à 20% par an et la valeur totale fiscalement déductible, répartie en part
égales, ne peut être supérieure à 300 000 dhs par véhicule TVA comprise.
Exemple 1 :
Une facture d’un montant de 30 000 dhs TTC a été payée en espèces.
Montant HT 30 000/1,2 =25 000
La réintégration à opérer est de 25 000 x 50% = 12 500

Exemple 2 :
Le prix d’acquisition d’une voiture de tourisme est de 500 000dhs
Annuité d’amortissement comptable : 500 000 x 20% = 100 000
Annuité d’amortissement déductible : 300 000 x 20% = 60 000
La réintégration fiscale à opérer annuellement est : 100 000 – 60 000 = 40 000
SECTION III :

LIQUIDATION ET PAIEMENT DE L’IS


L’IS est calculé d’après le bénéfice réalisé au cours de chaque exercice comptable qui est
de 12 mois coïncidant ou non avec l’année civile. Les déclarations des résultats est établie
sur des liasses fiscales.
Les sociétés sont imposées pour l’ensemble de leurs produits, bénéfices et revenus au lieu
de leur siège social ou de leur principal établissement au Maroc.

Dans cette section, il s’agit de voir :


 Le taux d’imposition ;
 La cotisation minimale ;
 Le paiement de l’impôt.
Taux d’imposition :
L’imposition à l’IS se fait selon les taux suivants :

Taux normal de 30%

Taux de 37% applicable pour :


 Les établissements de crédits et organismes assimilés, la BAM, la CDG, les sociétés
d’assurances et de réassurances.

Taux de 17,5% applicable pour :


 Les sociétés exportatrices de B&S au-delà de la période de l’exonération total de 5 ans
 Les entreprise hôtelières pour la partie de la base imposable correspondant à leur
chiffre d’affaires réalisé en devises
 Les entreprises minières exportatrices ;
 Les entreprises ayant leur domicile fiscal ou leur siège social dans la province de Tanger
;
 Les entreprises implantées dans certaines régions dont le niveau de développement
économique nécessite un traitement fiscal préférentiel ;
 Les entreprises artisanales
 Les établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle ;
Taux de 20% applicable pour les produits de placement à revenu fixe ;

Taux de 10% applicable aux des actions ou parts sociales et revenus assimilés.

Taux de 8,75% pour les entreprises exerçant leur activités dans les zones franches
d’exportation dans les 20 exercices consécutifs suivant le 5ème exercice d’exonération totale

Taux de 8% est applicable sur le montant HT des marchés de constructions, de montages,


de travaux immobiliers ou d’installations industrielles ou techniques, exécutés par des
sociétés étrangères.

Imposition forfaitaire :
25 000$ US par an pour les banques OFFSHORE
500$ US pour les sociétés holding OFFSHORE
La cotisation minimale:
La cotisation minimale est un minimum d’imposition que le contribuable est tenu de verser,
même en l’absence de bénéfice. Le montant de l’impôt dû ne peut être inférieur à à cette
CM quel que soit le résultat fiscal de l’exercice.

La base imposable de la CM :
 Chiffre d’affaires et des autres produits d’exploitation ;
 Produits financiers
 Subventions et dons reçus de l’état, des collectivités locales et des tiers figurant les
produits d’exploitation ;
 Les produits non courants : subventions d’équilibre et autres produits non courants y
compris les dégrèvements d’impôts fiscaux au titre des impôts déductibles.
Après application du taux approprié à la base imposable, le montant de la CM ne peut être
inférieur à 1 500 DHS.

Taux de la CM :
Le taux de cotisation minimale est fixé à 0,5%
Ce taux est de 0,25% pour les sociétés dont les prix sont réglementés et dons les marges
sont faibles . Il s’agit des produits pétroliers, le gaz, le beurre, l’huile, le sucre, la farine, l’eau
et l’électricité.

Exonération de la CM :
La CM n’est pas due par les sociétés pendant les 3 ans suivant la date du début de leur
exploitation.
Comparaison
IS – CM

IS > CM IS < CM

Impôt définitif = CM

CM > 1 500 CM < 1 500

Impôt définitif = IS

CM = montant calculé CM = 1 500


Exemple 1 : calcul de la CM
Une société a bénéficié des produits suivants au titre de l’exercice N :
CA imposable 1 950 000
CA exonéré à 100% 1 690 000
CA exonéré à 50% 740 000
Produits accessoires imposables 820 000
Produits financiers imposables 235 000
L’IS calculé est de 11 250

Exemple 2 : cas particulier du crédit de la CM


Au titre de l’exercice N, la liquidation fiscale d’une société a donné lieu ce qui suit :
CM : 280 000
IS : 120 000
Au titre de l’exercice N+1, la liquidation fiscale a donné lieu ce qui suit :
CM : 280 000
IS : 520 000
Le paiement de l’IS :
L’IS est payé spontanément par le contribuable dans les délais précis et selon les modalités
prévues par la loi.

Les acomptes provisionnels :


La société soumise à l’IS doit verser 4 acomptes provisionnels dont chacun est égal à 25%
du montant de l’IS de l’exercice précédent appelé exercice de référence.
Les acomptes doivent être effectués respectivement avant l’expiration du 3 ème, 6ème, 9ème et
12ème mois suivant la date d’ouverture de l’exercice comptable en cours.

Les régularisations
Si l’impôt dû au titre de l’exercice est supérieur aux acomptes versés, le reliquat doit être
payé spontanément avant l’expiration du 3ème mois suivant la date de clôture de cet
exercice.
Si l’impôt dû au titre de l’exercice est inférieur aux acomptes versés, l’excédent payé est
imputé d’office sur le 1er acompte de l’exercice suivant ou le cas échéant sur le 2ème. Le
reliquat éventuel est restitué à la société suite à une demande de remboursement.
Exemple :
L’exercice comptable d’une société coïncide avec l’année civile.
IS définitif de N = 164 000
IS définitif de N+1 = 192 000
IS définitif de N+2 = 156 000
Le report déficitaire :

 Le déficit fiscal d’un exercice peut être déduit des bénéfices des exercices suivants
jusqu’au quatrième exercice qui suit l’exercice déficitaire.
 Les déficits liés aux amortissements régulièrement comptabilisés peuvent être
déduits sans limitation dans le temps.

RESULTAT FISCAL BRUT = RESULTAT COMPTABLE + REINTEGRATIONS


EXTRACOMPTABLES - DEDUCTIONS EXTRACOMPTABLES

BENEFICE FISCAL NET = BENEFICE FISCAL BRUT - DEFICITS FISCAUX


REPORTABLES
La SA qui a enregistré pendant l’exercice 2004 un résultat déficitaire de 180 000 dhs dont
60 000 dhs correspondant aux amortissements.
Par ailleurs, la société a dégagé les résultats suivants :

2005 +10 000


2006 +20 000
2007 +15 000
2008 + 35 000
2009 +45 000

Au titre de l’exercice 2010, la société a réalisé un résultat fiscal déficitaire de 50 000 dhs
dont 20 000 correspondant aux amortissements.

Régulariser la situation fiscale de la société.


Exemple de synthèse :
Au titre de l’exercice 2010, l’entreprise ABC dégage un résultat comptable bénéficiaire de
150 000 dhs.

Les informations complémentaires sont les suivants :


Pour les produits :
Dividendes : 12 000 et plus value de 25 000 dhs sur la cession d’un matériel.
Pour les charges :
Salaires du dirigeant : 90 000 dhs ; 200 cadeaux publicitaires de 150 dhs l’unité ; 3 000 dhs
d’amendes fiscales ; facture des frais généraux de 15 000 dhs payée an espèces ; 9 000 dhs
de marchandises sans facture.

Sachant que la société a dégagé au cours de l’exercice 2009 un déficit fiscal de 50 000 dhs
dont 20 000 dhs d’amortissements, calculer le résultat fiscal de l’exercice 2010.

La base de la cotisation minimale pour l’exercice 2010 se compose de :


CA HT 3 000 000 dhs ; produits accessoires HT 250 000 dhs ; produits financiers 30 000 dhs
dont 12 000 dhs de dividendes ; subvention reçue 15 000 dhs.

Calculer la CM de l’entreprise pour l’exercice 2010


L’IS dû au titre de l’exercice 2009 pour ABC est de 8 000 dhs
Régulariser l’IS

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