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NOTIONS
FONDAMENTALES
Définition et caractéristiques de l’impôt :
L’ impôt :
L’impôt peut être défini comme un prélèvement pécuniaire effectué par voie d’autorité,
suivant des règles, à titre définitif et sans contrepartie déterminée en vue d’assurer le
financement des charges publiques.
Caractéristiques de l’impôt :
La notion de prélèvement définitif :
Ce prélèvement est payé en argent ; s’opposant aux prélèvements en nature.
Il est définitif, s’opposant à l’emprunt public.
Le rôle financier :
Il consiste à fournir à l’état les moyens de son fonctionnement normal ;
Rôle économique :
Il consiste à fournir un moyen de modifier les conditions de la vie économique ; le
gouvernement peut agir sur les investissements, sur la consommation, sur l’emploi…
En accordant des exonérations fiscales ou des réductions d’impôts pour certains
secteurs économiques.
Rôle sociale :
Il consiste à redistribuer le revenu national pour réduire les inégalités sociales et
favoriser une solidarité nationale.
Les classifications des impôts et taxes :
Il existe plusieurs impositions ; d’où la nécessité de procéder à une classification des impôts :
Classification économique :
Elle est fondée sur la différenciation des bases de calcul, l’impôt étant en fait un
prélèvement sur la richesse, qui peut être réalisé soit :
À sa source, lorsqu’apparaît le revenu, (IR,IS).
Lors de son utilisation, par une consommation qui engendre une dépense,(TVA).
À la suite de son accumulation ou de son mouvement en capital (droit
d’enregistrement).
Classification administrative :
Elle est fondée essentiellement sur la distinction entre deux modalités différentes de
recouvrement de l’impôt :
l’impôt est directement acquitté auprès de l’administration fiscale par le contribuable,
l’impôt est collecté à l’occasion d’une opération économique, le plus souvent un
achat, par un tiers collecteur, généralement un commerçant, qui reverse ensuite à
l’état.
Autres classifications :
…
Les sources du droit fiscal :
La Constitution :
C’est la principale source du droit fiscal.
La constitution de 1996 (Dahir n° 1-96-157 du 7 octobre portant promulgation de la
constitution révisée) stipule dans son article 17 que « Tous supportent, en proportion de
leurs facultés contributives, les charges publiques que seule la loi peut, dans les formes
prévues par la présente constitution créer et répartir ».
La Loi de Finances :
Texte adopté par le parlement, déterminant la nature, le montant et l’affectation des
ressources et des charges de l’État, compte tenu d’un équilibre économique et financier
que ce texte définit.
Les lois de finances ne peuvent contenir que des dispositions concernant les recettes et les
dépenses de l’Etat ou tendant à améliorer les conditions de recouvrement des recettes ainsi
que le contrôle de l’emploi des fonds publics – (Art 1er, 2 et 3 du dahir
n° 1-98-138 du 26 novembre 1998 portant loi organique des finances).
La Jurisprudence :
Les contribuables qui ne sont pas satisfaits d’une décision prise à leur encontre par
l’Administration (redressement à la suite d’une vérification par exemple) ont le droit de
contester la légalité de cette décision devant les tribunaux .
Dans la pyramide des normes fiscales, la jurisprudence est à la base. Elle est la dernière des
sources internes du droit fiscal puisqu’elle est chargée d’appliquer toutes les autres.
Pour autant, elle n’est pas loin d’être la plus importante.
La Doctrine Administrative :
L’expression consacrée de « doctrine administrative » désigne les textes par lesquels
l’administration fiscale fait connaître officiellement l’interprétation qu’elle donne des règles
législatives et réglementaires. Il s’agit essentiellement des instructions ou circulaires et des
réponses ministérielles aux questions écrites des parlementaires.
L’assiette de l’impôt :
C’est la base sur laquelle repose l’imposition. Des éléments divers ont été retenus par le
législateur : le revenu, le bénéfice, le chiffre d’affaire…
La technique de l’évaluation de cette base est également fixée, elle correspond à l’un
procédé suivants :
L’évaluation réelle qui consiste à connaître le montant réel de la base imposable, ce qui
suppose, la plupart du temps, la tenue d’une comptabilité précise et détaillée ;
L’évaluation forfaitaire approchée par l’administration à partir d’éléments jugés
significatifs(cas du bénéfice ou du chiffre d’affaires des petites entreprises)
L’évaluation indiciaire qui se fonde sur des critères extérieurs à la base imposable (le
revenu peut être ainsi estimé à partir des éléments de train de vie)
Le liquidation de l’impôt :
Cela suppose la définition de :
L’événement, l’acte ou la situation qui rend une personne redevable de l’impôt et
donne naissance à la dette envers la collectivité bénéficiaire de l’impôt. Pour l’IS c’est
la clôture de l’exercice, la TVA est exigible au titre du mois au cours duquel est
intervenu l’encaissement consécutif à la vente d’un bien soumise à la TVA.
C’est le calcul de la somme exigible. On applique le plus souvent à la base un taux(taux
d’IS), un barème (calcul de l’impôt sur le revenu) ou un tarif (vignette automobile)
Le recouvrement de l’impôt :
C’est l’encaissement des sommes par le trésor public. Il est réalisé par :
Versement spontanés ;
Emission par l’administration d’un avis d’imposition à partir des rôles ;
Retenue à la source.
Le système fiscal marocain (SFM) :
Tout système fiscal est en quête « d’un impôt miraculeux qui tout à la fois, serait facile à
percevoir comme le souhaite le fisc, indolore comme le voudrait le contribuable, générateur
de plus de justice comme le désire tout citoyen, efficace et incitateur économique comme
le demande tout ministre de finances ; cet impôt n’existera probablement jamais ».
JEAN RIVOLI dans « vive l’impôt »
CHAMP D’APPLICATION
Les personnes imposables :
L’IS est assis sur des bénéfices ou revenus des sociétés et personnes morales, dont
certaines sont soumises de plein droit et d’autres par option.
Les personnes soumises de plein droit :
Certaines formes juridiques de sociétés :
SA, les sociétés en commandite par action ;
Sociétés à responsabilité limitée (SARL) ;
Les sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite simple lorsque les associés ne
sont pas tous des personnes physiques.
Les établissements publics :
Les établissement publics qui se livrent à une activité à but lucratif sont soumis pleinement
à l’IS.
Les autres personnes morales :
Les groupements ou collectivités privés ou publics (associations, clubs, communes,
organismes étrangers… sont passibles de l’IS lorsqu’elles se livrent à l’exploitation ou
opérations de ventes à but lucratif.
Les exonérations de l’IS est accordée soit définitivement soit temporairement soit
totalement soit partiellement.
Sous réserve de l’application des conventions fiscales internationales, tous les bénéfices
et les revenus des sociétés réalisés au Maroc quel que soit leur siège sont imposables à
l’IS .
Remarque :
Les règles de territorialité peuvent être non respectées en vertu des conventions
bilatérales signées entre le Maroc et les autres pays pour éviter la double imposition.
SECTION II :
Le CPC de la société ALPHA fait ressortir un résultat avant impôt de : 234 640
Par ailleurs on vous donne les renseignements suivants :
Dans les produits financiers figure de dividendes reçus de 23 400
Dans les charges comptabilisées, on relève :
Un achat de marchandises sans facture pour 32 500
Une pénalité fiscale de 10 300
5. Le rattachement des charges à l’exercice : les charges déductibles sont celles qui
affectent les résultats de l’exercice au cours duquel elles ont été engagées.
A- Les charges déductibles :
1– Les charges d’exploitation :
Les achats sont déductibles dès lors qu’elles respectent les cinq conditions de déductibilité.
Les autres charges externes dont on peut citer :
Les loyers
Les entretiens et réparations
Les primes d’assurances : ils s’agit généralement des primes des contrats d’assurance
souscrits pour garantir les risques. Ces primes sont déductibles. En contrepartie les
indemnités reçus sont imposables.
Contrats d’assurance vie conclus au profit de la société sur la tête de ses dirigeants ou de
ses collaborateurs non déductibles. En revanche, l’indemnité dont bénéficie l’entreprise, en
cas de réalisation du sinistre, doit être rapportée aux résultats imposables après déduction
des primes antérieurement versées.
Contrats d’assurance vie conclus au profit du personnel sont déductibles et pour le
bénéficiaire, ces primes constituent un complément de salaire imposable.
Sous- traitance
Les redevances pour concession de brevets, licences, marques et procédés de fabrication
Transports et déplacements
Cadeaux publicitaires sont déductibles si la valeur unitaire maximale ne dépasse pas 100dhs
et les cadeaux portent le nom, le sigle de l’entreprise ou la marque de fabrique de ses
produits
Les dons
Les frais de personnel : les rémunérations versées au personnel sont déductibles dès lors
qu’elles répondent aux conditions générales de déductibilité et qu’elles ne soient pas
jugées anormalement exagérées en égard au travail fourni.
La déductibilité des rémunérations des dirigeants de sociétés obéit à une double règle
selon laquelle ces rémunérations ne peuvent être déduites des résultats de la société :
Lorsqu’elles sont attribuées à des associés indéfiniment responsables ;
Lorsqu’elles sont considérées comme une distribution des bénéfices sociaux.
Les dotations aux amortissements : les amortissements ne sont pas déductibles pour la
détermination du résultat fiscal que sous quatre conditions :
1. Les amortissements ne doivent être pratiqués que sur des éléments de l’actif
immobilisé soumis à dépréciation
2. Les amortissements doivent correspondre à la dépréciation effective subie
3. Les amortissements doivent être effectivement constatés en comptabilité
4. Les amortissements ne doivent pas être exclus des charges déductibles que par une
disposition fiscale.
Taux généralement admis :
1-Conditions de fond :
La provision doit être destinée à faire face à une perte ou à une charge déductible
La perte ou la charge doit être nettement précisée quant à sa nature et susceptible d’être
évaluée avec une approximation suffisante quant à son montant
La perte ou la charge doit être probable et non seulement éventuelle
la probabilité de la perte ou de la charge doit résulter de faits survenus pendant
l’exercice.
2-Conditions de forme :
La provision doit avoir été effectivement constatée dans les écritures comptables de
l’exercice
La provision doit avoir figuré sur la tableau des provisions qui est annexé à la déclaration
des résultats imposables
Statut fiscal des principales dotations aux provisions :
Cas particulier des intérêts rémunérant les comptes courants des associés : sont déductibles
sous réserve que :
Le capital soit totalement libéré ;
Le montant total des sommes rémunérées n’excède pas le montant du capital social ;
Le taux de rémunération ne dépasse pas le taux fixé par l’arrêté du ministre des
finances en fonction du taux d’intérêt moyen des bons de trésor à 6mois de l’année
précédente
Exemple :
Soit une SA dont le capital est entièrement libéré et les comptes courants des associés
se présentent comme suit :
Les comptes courants, inchangés pendant toute l’année, sont rémunérés au taux de 15%.
Le taux de déduction fiscale admissible est de 6%.
Les charges non courantes
Sont notamment déductibles :
Les valeurs nettes d’amortissement des immobilisations cédées ;
Les subventions et dons accordés à certains organismes
Les autres charges non courantes sauf les pénalités, amendes et majorations pour
infractions aux règles d’assiette des impôts directs et indirects ou de paiements tardifs
desdits impôts
Les dotations non courantes aux amortissements dégressifs
B- Les charges non déductibles :
1– Les charges non déductibles en totalité :
Il s’agit des :
Amendes, pénalités et majorations pour infractions aux règles d’assiette des impôts
directs et indirects ou de paiements tardifs desdits impôts ;
Charges non justifiées ;
Achat revêtant un caractère de libéralité.
2– Les charges non déductibles en partie :
a) Les dépenses égales ou supérieures à 10 000 dhs dont le règlement n’est pas justifié par
chèque barré non endossable, effets de commerce, moyen monétique de paiement ou
virement bancaire, n’est déductible qu’à concurrence de 50% de leur montant.
Cette disposition n’est pas applicable aux opérations sur les animaux vivants, les produits
agricoles non transformés, au paiement des impôts et taxes et les charges de personnel
Exemple 2 :
Le prix d’acquisition d’une voiture de tourisme est de 500 000dhs
Annuité d’amortissement comptable : 500 000 x 20% = 100 000
Annuité d’amortissement déductible : 300 000 x 20% = 60 000
La réintégration fiscale à opérer annuellement est : 100 000 – 60 000 = 40 000
SECTION III :
Taux de 10% applicable aux des actions ou parts sociales et revenus assimilés.
Taux de 8,75% pour les entreprises exerçant leur activités dans les zones franches
d’exportation dans les 20 exercices consécutifs suivant le 5ème exercice d’exonération totale
Imposition forfaitaire :
25 000$ US par an pour les banques OFFSHORE
500$ US pour les sociétés holding OFFSHORE
La cotisation minimale:
La cotisation minimale est un minimum d’imposition que le contribuable est tenu de verser,
même en l’absence de bénéfice. Le montant de l’impôt dû ne peut être inférieur à à cette
CM quel que soit le résultat fiscal de l’exercice.
La base imposable de la CM :
Chiffre d’affaires et des autres produits d’exploitation ;
Produits financiers
Subventions et dons reçus de l’état, des collectivités locales et des tiers figurant les
produits d’exploitation ;
Les produits non courants : subventions d’équilibre et autres produits non courants y
compris les dégrèvements d’impôts fiscaux au titre des impôts déductibles.
Après application du taux approprié à la base imposable, le montant de la CM ne peut être
inférieur à 1 500 DHS.
Taux de la CM :
Le taux de cotisation minimale est fixé à 0,5%
Ce taux est de 0,25% pour les sociétés dont les prix sont réglementés et dons les marges
sont faibles . Il s’agit des produits pétroliers, le gaz, le beurre, l’huile, le sucre, la farine, l’eau
et l’électricité.
Exonération de la CM :
La CM n’est pas due par les sociétés pendant les 3 ans suivant la date du début de leur
exploitation.
Comparaison
IS – CM
IS > CM IS < CM
Impôt définitif = CM
Impôt définitif = IS
Les régularisations
Si l’impôt dû au titre de l’exercice est supérieur aux acomptes versés, le reliquat doit être
payé spontanément avant l’expiration du 3ème mois suivant la date de clôture de cet
exercice.
Si l’impôt dû au titre de l’exercice est inférieur aux acomptes versés, l’excédent payé est
imputé d’office sur le 1er acompte de l’exercice suivant ou le cas échéant sur le 2ème. Le
reliquat éventuel est restitué à la société suite à une demande de remboursement.
Exemple :
L’exercice comptable d’une société coïncide avec l’année civile.
IS définitif de N = 164 000
IS définitif de N+1 = 192 000
IS définitif de N+2 = 156 000
Le report déficitaire :
Le déficit fiscal d’un exercice peut être déduit des bénéfices des exercices suivants
jusqu’au quatrième exercice qui suit l’exercice déficitaire.
Les déficits liés aux amortissements régulièrement comptabilisés peuvent être
déduits sans limitation dans le temps.
Au titre de l’exercice 2010, la société a réalisé un résultat fiscal déficitaire de 50 000 dhs
dont 20 000 correspondant aux amortissements.
Sachant que la société a dégagé au cours de l’exercice 2009 un déficit fiscal de 50 000 dhs
dont 20 000 dhs d’amortissements, calculer le résultat fiscal de l’exercice 2010.