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Université Hassan 1er

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Settat

Master Universitaire en Finance-Banque-Assurance

Economie de l’assurance

Enseignant: Pr. Saif Eddine ARBAOUI


Plan de cours
1. Introduction à l’industrie de l’assurance 5. Les acteurs du secteur de l’assurance au
• Définitions et jargon de l’assurance Maroc
• Notion de risque • Les autorités de contrôle, de régulation et
2. Techniques de gestion des risques de supervision
• Définitions • Les organismes de coordination et de
• Approches de gestion des risques contrôle
• Risques assurables • Les organismes professionnels
• Mutualisation et compensation des risques • Les entreprises d’assurances et de
3. Rôle économique de l’industrie de réassurance
l’assurance 6. Les indicateurs économiques du secteur des
• Contributions macroéconomiques de assurances
l’assurance • L’activité d’assurance
• Fonctions de l’assurance • L’activité de réassurance
4. Architecture de l’opération d’assurance • L’activité financière
• Le risque • La rentabilité et la solvabilité
• La prime • L’activité de distribution
• La prestation
Introduction à l’industrie de
l’assurance
Définitions et jargon de l’assurance
(1/2)
 Selon le professeur Joseph Hémard : « L’assurance est une opération par laquelle
une partie, l'assuré, se fait promettre moyennant une rémunération, la prime, pour
lui ou pour un tiers, en cas de réalisation d'un risque, une prestation par une autre
partie, l'assureur, qui, prenant en charge un ensemble de risques, les compense
conformément aux lois de la statistique »
 Contrat d'assurance : convention passée entre l'assureur et le souscripteur pour la
couverture d'un risque et constatant leurs engagements réciproques.
 Prime: somme due par le souscripteur d'un contrat d'assurance en contrepartie des
garanties accordées par l'assureur.
 Police d'assurance : document matérialisant le contrat d'assurance. Il indique les
conditions générales et particulières.
 Assuré: personne physique ou morale sur laquelle ou sur les intérêts de laquelle
repose l’assurance.
Définitions et jargon de l’assurance
(2/2)
 Exclusion : événement ou état d’une personne non couvert, étant exclu de la
garantie.
 Sinistre: survenance de l’événement prévu par le contrat d’assurance.
 Franchise : somme qui, dans le règlement d'un sinistre, reste toujours à la charge
de l'assuré.
 Assurances de personnes : assurances garantissant les risques dont la survenance
dépend de la survie ou du décès de l’assuré, la maternité, les assurances contre la
maladie, l’incapacité, l’invalidité ainsi que la capitalisation ou l’investissement en
ce qui concerne l’assurance Takaful.
 Assurances de dommages: assurances garantissant les risques relatifs à la
responsabilité civile ou aux pertes survenant d’un dommage à une chose.
Notion de risque
 Le terme « risque » est présent partout. Tous les domaines de l’activité humaine
sont pensés en termes de risque. On parle même de culture du risque, voire
d’idéologie du risque.
 Le risque est une notion que l’on peut envisager selon plusieurs angles : On entend
souvent dire :
 Le risque de gagner ou de perdre ;
 Le risque de décès et le risque e survie ;
 Le risque ordinaire et le risque majeur ;
 Le risque industriel ou le risque simple.
 Dans un langage plus savant, on parle de risque d’exploitation, de contrepartie, de
liquidité, de marché, de souscription, de risque locatif, financier, opérationnel,
résiduel, systémique, etc.
Notion de risque
 Dans le domaine des assurances de dommages, le risque est surtout :
 Un événement fortuit ;
 Dont la survenance peut causer un dommage
 Lequel dommage entraîne une perte financière.

 En assurance le risque est constitué par l’évènement aléatoire dont la survenance


entraîne des pertes financières qui vont susciter un besoin de couverture et,
partant, la recherche de la garantie de l’assureur.
 En assurances sur la vie, la notion de risque ne se traduit pas dans les mêmes
termes. Le risque de décès ou de vieillesse n’entraine pas une perte financière mais
génère plutôt un besoin de ressources financières.
 C’est un système qui repose sur la prévoyance plutôt que sur la réparation d’un
quelconque préjudice.
Notion de risque
 La mesure de l’intensité ou de la taille du risque est mesurée par « son intensité ».
Cette intensité dépend:
 De la probabilité de sa survenance;
 De l’importance des dommages qu’il peut générer.
 La courbe de Farmer, qui a été réalisée par l’ingénieur britannique dont elle porte
le nom, met en évidence la relation qui existe entre la fréquence et la gravité d’un
événement.
Notion de risque

On en déduit que:

 Premièrement, que les accidents les plus fréquents, sont peu graves:
Effectivement, les accidents matériels arrivent tous les jours. Par contre, le coût
moyen d’un sinistre matériel ordinaire n’est pas très élevé.

 Deuxièmement, que les accidents les plus graves, sont peu fréquent: Là encore, ce

n’est pas tous les matins qu’il y a un crash d’avions, mais quand ça arrive, ça
chiffre.
Notion de risque

 Un risque est un événement fortuit dont la survenance est susceptible de causer un

dommage entrainant une perte financière contre laquelle on veut se protéger.

 Le caractère aléatoire de cet événement réside :

 Dans sa survenance, il peut ou ne pas se produire = évènement incertain ;

 Dans le moment de sa survenance = événement certain mais date incertaine.

 La réalisation du risque est donc la survenance de cet événement redouté dont les
conséquences sur le patrimoine ou la personne de l’assuré entrainent l’avènement
du sinistre.
Notion de risque
 La perception du risque dépend de son intensité. L’intensité d’un risque se mesure
par l’évaluation à priori :
 De sa fréquence ou sa probabilité de survenance,
 De sa gravité ou l’importance des dommages générés.

 La conjugaison de ces deux éléments permet de classer les risques en 4 niveaux :


 Catastrophiques ;
 Dangereux ;
 Marginaux ;
 Négligeables.
Notion de risque

 Un risque peut être identifié par :

 Un « facteur de risque » qui est un élément qui agit sur la survenance d’un

risque. Il peut avoir une action causale sur le sinistre (type de véhicule, Age)
 Un « marqueur de risque » qui est un paramètre qui indique une corrélation avec

le risque. C’est une caractéristique dont la présence augmente la probabilité de


survenance du risque. (Climat, environnement, zone géographique).
Notion de risque

 Dans l’étude des risques, les termes suivants doivent être clairement définis et

assimilés :
 Accident : événement soudain et non désiré, ayant pour conséquence des dégâts

sur les personnes, les biens ou l'environnement.


 Danger : la situation qui réunit plusieurs facteurs de risque qui rendent

imminente la survenance de l’accident.


 Risque : Le risque est la prise en considération de la possibilité de se trouver en

situation de danger pouvant conduire à la survenance de l’accident.


Notion de risque

 Dans l’étude des risques, les termes suivants doivent être clairement définis et

assimilés :
 Accident : événement soudain et non désiré, ayant pour conséquence des dégâts

sur les personnes, les biens ou l'environnement.


 Danger : la situation qui réunit plusieurs facteurs de risque qui rendent

imminente la survenance de l’accident.


 Risque : Le risque est la prise en considération de la possibilité de se trouver en

situation de danger pouvant conduire à la survenance de l’accident.


Notion de risque

 L’exposition au risque n’est pas perçue de la même manière par les individus. Si l’on
considère un groupe de personnes face à un risque déterminé, seuls les individus se
sentant en « danger » (donc plus exposés que les autres), vont rechercher un moyen de se
préserver par rapport à ce risque. Ils vont entreprendre une action de gestion des risques.

 C’est cette différence de perception qui génère le phénomène de l’antisélection qui fait
que l’assurance « s’achète », plus qu’elle ne « se vend ».

 En effet, la population effectivement assurée (qui a acheté une couverture), n’est qu’un
sous ensemble de la population totale jugée assurable (celle à qui on voulait vendre une
assurance).
Techniques de gestion des
risques
Définition

La gestion des risques consiste à en la recherche des voies et moyens permettant de


réduire ou d’atténuer les effets néfastes du risque. Pour ce faire, il convient
d’identifier le risque, d’en apprécier les effets et de limiter ou contrôler ses
conséquences :
 Identification du risque : Identifier tous les risques pouvant occasionner une perte

financière (directe ou indirecte) ;


 Appréciation du risque : fréquence et gravité.

 Limitation ou contrôle du risque


Approches de gestion des risques
Cinq approches peuvent être mises en œuvre pour la limitation et le contrôle du risque :
1. Conservation du risque totalement ou partiellement
 Considérer que le risque est supportable ou maitrisable,
 Conserver une partie (franchise – risque à faible exposition).

2. Prévention du risque: Réduction de la probabilité de survenance du risque (système


d’alarme, de détection d’incendie)
3. Atténuation du risque (Réduction des pertes): Réduction des conséquences financières du
risque (sprinkler, murs coupe-feu)
4. Dispersion des risques: Réduire la taille des unités de risques : (localisation géographique,
dimension des bâtiments ou des établissements)
5. Transfert du risque: Décider de transférer le risque à un tiers qui en assumera les
conséquences tel : Externaliser certaines activités par sous-traitance ; Payer un tiers pour
qu’il assume les conséquences du risque par l’assurance
Risques assurables
 Le recours à l’assurance n’est pas automatique, encore faut-il que les risques en
question soient considérés comme assurables.
 Pour être éligible à l’assurance un risque doit être :
 Aléatoire: imprévisible quant à sa survenance ou la date de sa survenance ;
 Futur: pas de rétroactivité ;
 Licite: non contraire à la loi ;
 Involontaire: indépendant de la volonté de l'assuré ou d’une partie intéressé’ ;
 Indépendant: statistiquement indépendant d'un individu à l'autre ;
 Avoir des conséquences financières: l'intérêt assurable.

 Enfin le risque en question doit pouvoir être tarifé, c'est-à-dire que l’assureur doit
être en mesure de calculer une prime d'assurance.
Risques assurables

 La prime d’assurance, qui dépend de l’intensité du risque, ne doit pas être

exorbitante, ce qui exclut les risques pouvant entrainer des pertes élevées à des
fréquences insupportables.

 Un risque qui ne remplirait pas ces conditions ne serait assurable que si l'on rajoute

une clause de limitation de la perte maximale.

 De même, un risque dont les conséquences financières sont insignifiantes ne peut

trouver d’assurance car la prime serait tout aussi insignifiante.


Mutualisation et compensation des
risques
 La mutualisation est une opération qui permet de réunir une multitude d’individus
exposés à un risque déterminé en vue :
 D’indemniser ceux d'entre eux qui subissent un sinistre;
 Grâce à la masse commune des cotisations collectées.
 Cependant, le processus de mutualisation fonctionne dans un ordre inverse:
 Il y a d’abord collecte des cotisations ;
 Ensuite, indemnisation.

 Cette mutualisation peut donc se traduire par un équilibre ou un déséquilibre entre

les produits (primes) et les charges (sinistres).


Mutualisation et compensation des
risques
 Selon la forme juridique de l’assureur, le sort du résultat est à la charge ou au profit:
 Des actionnaires de la société d’assurance ;
 De la masse des sociétaires de la mutuelle ;
 Des participants aux fonds d’assurance takaful.

 L’assurance permet ainsi, selon la nature de l’assureur :


 Soit un transfert des risques (société commerciale) ;
 Soit un partage des risques (mutuelle, takaful).

 L’engagement de l’assureur (société commerciale) est ferme : sa capacité financière doit donc suffire,
quels que soient le nombre et l’importance des sinistres. Il lui appartient de fixer le montant des primes
qui lui permettront d’honorer ses engagements.
 Dans le cas des mutuelles à cotisations variables, il existe une possibilité de recourir, dans une limite
fixée par leurs statuts, à des rappels de cotisations pour combler le déficit d’un exercice donné.
 Pour les mutuelles à cotisation fixe et les entreprises d’assurance takaful, la cotisation ou la contribution
constituent l’engagement maximum de l’assuré et ne saurait faire l’objet d’aucun ajustement ou rappel
à postériori.
Mutualisation et compensation des
risques
 Les calculs de l’assureur pour organiser la mutualisation et la compensation des
risques reposent :
 D’une part sur la loi des grands nombres ;
 D’autre part, sur les outils statistiques pour la sélection et la classification des
risques.
 Les statistiques sont indispensables à l’assurance pour déterminer les
caractéristiques d’un risque qui sont :
 La fréquence de réalisation observée ;
 Le coût moyen des sinistres survenus.

 À partir de ces observations du passé, l’assureur peut calculer le montant du tarif


d’équilibre, c'est-à-dire le montant moyen que doit payer chaque candidat à
l’assurance pour compenser les risques entre eux.
Mutualisation et compensation des
risques
 Cette approche permet d’extrapoler vers le futur les observations du passé. Ainsi :
 La fréquence observée devient la probabilité de survenance ;
 Le cout moyen observé devient la charge probable moyenne des risques.

 Le montant de la prime, qui est le prix de vente de la garantie, est ainsi déterminée
à l’avance, alors que la connaissance du coût réel du risque et donc le coût de
revient de la garantie, n'intervient qu'après l’écoulement de la période de garantie.
 On parle ainsi, pour caractériser cette situation, de l’inversion du cycle de
production dans l'industrie de l'assurance.
 Cette situation fait que le modèle économique de l'assureur exige le maintien d’un
un rapport « sinistres/primes » favorable.
 Pour ce faire, l’assureur doit :
 Sélectionner les risques ;
 Diviser les risques.
Mutualisation et compensation des
risques
 La sélection des risques est inhérente au fonctionnement du mécanisme de l’assurance. La
notion de sélection ne doit pas être perçue d’une manière négative comme une « ségrégation
à la tête du client » mais comme la recherche d’une adéquation entre les caractéristiques du
risque étudié et celles du risque à assurer.
 Pour ce faire l’assureur établit une politique de souscription qui est un processus permettant
d’analyser les risques en vue :
 Soit de les accepter moyennant le tarif de base ;
 Soit les accepter moyennant un tarif plus élevé ou avec surprime ;
 Soit de refuser partiellement les risques en incluant des exclusions ;
 Soit de les refuser purement et simplement parce qu’inadaptés à son modèle
d’acceptation.
 La division des risques permet à l’assureur de supporter une partie d’un risque. Elle s’opère
par la coassurance et la réassurance.
Mutualisation et compensation des
risques
 Pour que l’équilibre du dispositif ne soit pas mis en péril, les risques intégrés à la
mutualité doivent être :
 Homogènes : il faut réunir un grand nombre de risques de même nature, qui ont
la même probabilité de se réaliser et dont l’envergure des enjeux financiers est
sensiblement la même ;
 Dispersés : il faut éviter de concentrer les risques qui ont la caractéristique de
survenir simultanément. Soit en raison de leur localisation géographique ou
socioprofessionnelle. On parle alors de risque de cumul.
 La gestion des risques par l’assureur est orientée sur son risque principal qui est
l'insolvabilité.
Le rôle économique de
l’industrie de l’assurance
A. Contributions macroéconomique
de l’assurance
 Le secteur de l’assurance dispose de nombreux outils pour gérer les risques -

traitement statistique des données, mutualisation des risques, diversification, etc.


Il participe ainsi doublement au développement d’un pays :
 grâce à cette maîtrise des risques, les individus et les institutions disposent d’une

meilleure couverture face aux aléas de la vie ;


 la gestion de l'épargne dégagée par le versement des primes d’assurance

contribue au financement de l’économie.


1. L’encouragement de
l’investissement et de l’innovation
 A la base de l’assurance est l’aversion au risque. Les agents économiques sont rétifs à

prendre des risques, ce qui entrave l’innovation et freine l’activité.

 Les compagnies d’assurance proposent de couvrir ces risques (pour être plus précis, de

couvrir la valeur financière de ces risques) en les mutualisant. Le principe est bien connu : un
assuré verse une prime régulière, fixée contractuellement, et recevra en cas de sinistre un
dédommagement dans des conditions et pour un montant eux aussi précisés dans le contrat.

 L’assurance apporte donc aux particuliers et aux entreprises la sérénité nécessaire pour

entreprendre et innover. Les solutions d’assurance proposées aux entreprises leur permettent
de mieux gérer leurs risques, de sécuriser leur croissance et les aident à se développer. 
2. La prévention des risques

 En donnant accès aux données et aux informations dont il dispose, il peut mettre en

garde ses clients contre certains risques et leur donner les clés pour les éviter.

 Lorsqu’un souscripteur potentiel se présente pour assurer un risque, l’assureur peut

lui exiger des conditions de souscriptions (conditions de sécurité minimale, moyens


de prévention et d’intervention, vérifications périodiques, etc.). Ce qui permet
d’instaurer et de développer une culture de santé et de sécurité et d’adopter les
meilleures pratiques en matière de prévention des risques.

 Plus encore, les solutions d’assurance apportent un sentiment de protection et une

tranquillité d’esprit qui ne se mesurent pas en termes financiers.


3. La promotion d’une croissance
durable
  Par leur rôle d’investisseurs de long terme, les assureurs contribuent à la

promotion d’une croissance durable. Quand les assureurs décident de désinvestir


des secteurs aux externalités négatives, telles que l’industrie du tabac ou du
charbon, ils créent de la valeur de long terme pour leurs clients, leurs actionnaires
et la société tout entière.

 Par la manière dont elle choisit de mener son activité, l’assurance peut ainsi

générer de la valeur positive pour ses clients et donner à chacun les moyens de
vivre une vie meilleure.
4. Le recyclage de l’épargne

 L’impact positif de l’assurance sur le développement ne fait aucun doute. Mais le mesurer

reste délicat, car la relation fonctionne dans les deux sens : le développement
économique encourage celui de l’assurance, qui à son tour renforce l’économie - une sorte
de cercle vertueux.

 Si l’impact sur la croissance est difficile à évaluer, c’est également parce que le rôle de

l’assurance est difficile à distinguer de celui du secteur financier en général (Chang et


Lee, 2012). L’assurance ne trouvera un terreau propice qu’en présence d’institutions
financières complémentaires, qui permettent d’abord la monétarisation de l’économie et
la diffusion de pratiques commerciales, mais offrent aussi les moyens de la mutualisation
des risques.
4. Le recyclage de l’épargne

 L’assurance a également besoin de marchés financiers suffisamment élaborés et

dynamiques pour allouer de manière efficace l’épargne aux différents secteurs de


l’économie.

 Malgré ces limites, une étude de la Banque mondiale (Arena, 2006) montre que

l’assurance a un impact positif et significatif sur la croissance économique. Elle


distingue l’assurance vie, dont l’impact n’est réellement significatif que sur les pays
à haut revenu, de l’assurance non-vie, dont l’impact est significatif sur tous les
pays.
B. Les fonctions de l’assurance
 En sus de ses rôles macroéconomiques, l’industrie de l’assurance remplit des
fonctions importantes qui varient du sécuritaire, à l’économique et à l’éthique.
 L’assurance permet, entre autres, de:
 La sécurisation des biens;
 La moralisation de la vie publique;
 La protection des personnes;
 La dynamisation de l’économie;
 La promotion de l’emploi;
 Etc.
1. La sécurisation des biens
 Il s’agit d’une fonction essentielle de sécurisation face aux conséquences
économiques que peut induire des dommages aux biens (habitation, outil de
production, véhicule…) Ces dommages devant être la conséquence d’événements
aléatoires et revêtant un caractère imprévisible.
 Ainsi, pour l’année 2019, ce sont 29,4 Milliards de dirhams qui ont été versés aux
ménages et unités de production au titre des sinistres et capitaux échus.
 En jouant pleinement sa fonction de sécurisation des actifs, le secteur de
l’assurance est un véritable amortisseur des chocs économiques. A titre d’exemple,
il centralise la gestion du dispositif de la couverture sécheresse dans notre pays et il
assure la sécurisation des filières et des secteurs stratégiques de l’économie
(construction, tourisme, tissu industriel au sens large…).
2. La protection des personnes
 Le contrat d’assurance joue un rôle extrêmement important dans la protection des
personnes et de leurs familles et leur permet de se prémunir contre les
conséquences économiques d’événements malheureux.
 Combien d’individus ont basculé dans la précarité par manque de ressources suite à
la perte du chef de famille ? L’assurance est là justement pour éviter ce genre de
drame.
 D’autres formes de couvertures permettent au secteur de l’assurance d’offrir une
protection efficace aux individus. C’est le cas notamment de l’assurance santé qui
permet aux familles de faire face aux dépenses des soins de santé ou encore des
couvertures invalidité dont l’objet est de combler une baisse de ressources
consécutive à une atteinte corporelle.
3. La collecte de l’épargne
 Avec les caisses de retraite, les entreprises d’assurances sont l’instrument par
excellence de collecte de l’épargne nationale.
 A travers les produits de retraite et de capitalisation, les entreprises d’assurances
drainent tous les ans une épargne de plus en plus importante notamment grâce à
certaines incitations fiscales en destination des souscripteurs. En 2019, les EAR ont
collecté 20,5 de dirhams de primes au titre des contrats d’assurance vie et
capitalisation.
 Au-delà de la problématique purement « retraite », la collecte de l’épargne est
également canalisée en réponse à d’autres préoccupations avec toujours un souci
de protection et de prévention (épargne éducation, épargne logement, épargne
projet, etc.).
4. La fonction économique (1/2)
 L’épargne collectée par les entreprises d’assurances irrigue l’économie nationale
par le biais de l’investissement dans différents secteurs d’activité ainsi que dans les
bons du trésor.
 Les entreprises d’assurances sont ainsi les premiers souscripteurs des emprunts
d’état faisant d’eux la principale source de financement du trésor marocain (à fin
2019, les caisses de retraites et les EAR détiennent près de 22% de l’encours des
BDT émis par adjudication).
 A fin 2019, les actifs détenus par les EAR s’apprécient, en valeur d’inventaire, à
plus de 195 milliards de dirhams répartis entre les actifs de taux (48,4%), les actifs
d’actions (44,6%), les actifs immobiliers (3,9%) et les autres placements (3%). Ils ont
généré des produits à hauteur de 8,9 milliards de dirhams.
4. La fonction économique (2/2)

 Le secteur financiers (banques et assurances) représente, en moyenne, plus de 20%

de la capitalisation de la bourse de Casablanca. Ce rôle d’amortisseur provient de


son caractère « d’investisseur long terme » par opposition au comportement dit de
« spéculateur ».

 Le secteur de l’assurance et son réseau de distribution emploient plus de 11.000

salariés (de manière directe) à fin 2019. Ils contribuent donc positivement à la
création d’emploi stable et irriguent de manière indirecte d’autres secteurs tels
que l’automobile, la santé, le BTP, etc.
L’architecture de l’opération
d’assurance
Les composantes de l’opération
d’assurance (1/2)
 Selon le professeur Joseph Hémard : « L'assurance est une opération par laquelle

une partie, l'assuré, se fait promettre moyennant une rémunération, la prime, pour
lui ou pour un tiers, en cas de réalisation d'un risque, une prestation par une autre
partie, l'assureur, qui, prenant en charge un ensemble de risques, les compense
conformément aux lois de la statistique ».
Les composantes de l’opération
d’assurance (2/2)
 C’est l’une des rares définitions qui réunit en si peu de mots toutes les composantes de l’assurance :
 La promesse que reçoit l’assuré en contrepartie du paiement de la prime ;
 La promesse envers l’assuré (Assurance dommages) ou envers un tiers (Assurance vie) ;
 Le caractère aléatoire de la réalisation du risque ;
 L’engagement de l’assureur de servir une prestation ;
 La prise en charge d’un ensemble de risques : loi des grands nombres ;
 La compensation des risques grâce aux lois de la statistique.

 Nous retiendrons pour les besoins de notre analyse, les éléments qui concourent à la réalisation du
produit final de l’opération d’assurance, à savoir :
 Le risque ;
 La prime ;
 La prestation.

 Ces trois notions constituent les éléments indissociables de l'opération d'assurance et concourent à la
mise en œuvre du processus de mutualisation des risques.
1. Le risque

 L’activité de l’assureur consiste à produire la « Garantie » par la mise en œuvre du processus

de compensation des risques. La prise en charge des risques par l’entreprise d’assurance
n’est pas un pari avec l’assuré mais un moyen de transfert du risque de ce dernier vers la
communauté des assurés organisée et gérée par l’assureur.

 L’assurance ne modifie pas, en général, la probabilité de survenance du risque ni ses

conséquences. Néanmoins, le recours à l’assurance peut induire chez l’assuré un changement


de son profil de risque :
 Soit par une augmentation de l’exposition au risque : aléa moral.

 Soit, au contraire, en adoptant des mesures de prévention et de protection en vue de

réduire le coût de la couverture.


2. La prime (1/2)
 Le terme cotisation désigne en général la prime, c’est-à-dire la somme que l’assuré
doit verser à l’assureur en contrepartie des garanties souscrites au contrat
d'assurance.
 Selon le code des assurances :
 La prime est la somme due par le souscripteur d'un contrat d'assurance en
contrepartie des garanties accordées par l'assureur,
 La cotisation est la somme, correspondant à la prime, due par l'assuré en
contrepartie d'un contrat d'assurance souscrit auprès des sociétés d'assurances
mutuelles,
 En matière d'assurance takaful, on parle de "contribution" pour désigner la prime
payée par le "participant" (souscripteur).
2. La prime (2/2)
 Dans le jargon du métier, la prime est souvent flanquée d’un qualificatif pour désigner différents cas de figure :

 Le terme prime sans autre précision désigne le montant à payer pour une garantie d’assurance d’une durée
d’un an.
 La prime au comptant est la première prime d'un nouveau contrat. Elle désigne également la prime
complémentaire ressortie d'un avenant pour un contrat en cours.
 La prime annuelle est le montant à payer chaque année pour continuer à bénéficier de la garantie. Si le
paiement est fractionné, on parlera selon, la périodicité de prime semestrielle, trimestrielle ou mensuelle.
 La prime est périodique lorsqu’elle découle d’un échéancier fixant ainsi la périodicité des prélèvements
(mensuels, trimestriels, semestriels ou annuels).
 La prime est dite révisable dans les contrats dont les primes sont fixées en fonction d’indicateurs économiques
(chiffre d'affaires, salaires, valeurs des stock…). Dans ce cas une prime provisionnelle est perçue au début de la
période de garantie. La régularisation est effectuée à la fin de la période par un ajustement en fonction de
l’assiette de calcul déclarée.
 La prime est viagère lorsqu’elle doit être versée pendant toute la durée de la vie d'un assuré (assurance sur la
vie).
 Elle est unique lorsque le souscripteur procède par un versement unique effectué à la souscription du contrat.
3. La prestation
 L’engagement de l’assureur de servir sa prestation apparait lors :
 De la survenance de l'événement garantie ;
 De l’arrivée du terme prévu par le contrat.

 Une attention particulière doit être portée sur les points suivants :
 La vérification de la date de survenance par rapport à la date de déclaration ;
 L’identification de la ou des garanties touchées ;
 L’implication ou non de la responsabilité d’un tiers ;
 Le cadre de gestion du sinistre (conventionnel ou droit commun).
Secteur des assurances au
Maroc
Les acteurs du secteur
Plusieurs acteurs interviennent dans le secteur des assurances au Maroc:
 Les autorités de contrôle, de régulation et de supervision: l’Autorité de Contrôle des
Assurances et de la Prévoyance Sociale, Bank Al-Maghrib, l’Autorité Marocaine du Marché
des Capitaux (AMMC);
 Les organismes de coordination et de contrôle: la Commission Nationale de la protection
des Données à caractère Personnel (CNDP), L’Unité de Traitement du Renseignement
Financier (UTRF), le Conseil de la Concurrence, l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie
(ANAM);
 Les organismes professionnels: le Bureau Central Marocain d’Assurance (BCMA), le Bureau
Unifié Marocain (BUM), le Fonds de Garantie des Accidents de Circulation (FGAC), la
Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurances et de Réassurance (FMSAR), la Fédération
Nationale des Agents et Courtiers du Maroc; le Comité des Assureurs Maritimes du Maroc
(CAMM);
 Les entreprises d’assurances et de réassurance: qui peuvent prendre la forme d’une
société d’assurances ou d’une mutuelle d’assurances;
1. Les autorités de contrôle, de
régulation et de supervision (1/3)
L’ACAPS a été créée en vertu de la loi n°64-12 qui est entrée en vigueur le 14 avril 2016.
L’Autorité dispose de larges compétences en matière de régulation et de supervision des
secteurs qui lui sont assujettis, et ce dans l’intérêt des assurés, affiliés et bénéficiaires de
droits. Elle est ainsi en charge :
 De la régulation et de la normalisation à travers l’octroi des agréments ou autorisations et la
mise en place des règles et normes de fonctionnement du marché;
 Du contrôle de la solvabilité des Entreprises d’Assurances et de Réassurance et de la
pérennité financière des régimes et organismes de prévoyance sociale;
 De la veille au respect des règles applicables à chaque secteur par les opérateurs soumis à
son contrôle;
 De la protection des assurés, affiliés, adhérents et bénéficiaires de droits;

 Du suivi des pratiques commerciales et l’instruction de toutes les réclamations relatives aux
opérations pratiquées par les entités soumises à son contrôle.
1. Les autorités de contrôle, de
régulation et de supervision (2/3)
 Bank Al-Maghrib a été créé le 30 juin 1959. C’est une personne morale publique dotée de
l'autonomie financière et administrative. Outre ses attributions en matière de politique
économique et monétaire, Bank Al-Maghrib est en charge notamment :
 De la supervision du système bancaire ;
 Du bon fonctionnement et de la sécurité des systèmes de paiement ;
 De la stabilité du système financier national.

 La réglementation des établissement financiers peut être en interaction avec le secteur des
assurances dans les domaines suivants :
 Les assurances en liaison avec les contrats de financement et le dispositif y afférent en
matière de protection du consommateur ;
 Les assurances Takaful et les produits de financement des banques participatives ;
 Le traitement des réclamations et des litiges nés de la bancassurance, notamment à
travers la médiation bancaire.
1. Les autorités de contrôle, de
régulation et de supervision (3/3)
 L’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) est la nouvelle dénomination attribuée

en 2013 au « Conseil déontologique des valeurs mobilières » (CDVM)

 L’AMMC est une personne morale publique dotée de l’autonomie financière. Elle est chargée

notamment :
 De la protection de l’épargne et des épargnants en instruments financiers ;

 De la régulation et de la supervision des opérateurs sur le marché des capitaux.

 Ainsi, elle exerce son contrôle sur les instruments financiers émis par les EAR et s’assure de
la sincérité et l’exactitude de leurs états financiers.
2. Les organismes de coordination et
de contrôle (1/4)
 La Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel, est chargée de
mettre en œuvre et de veiller au respect des dispositions de la loi sur les données à caractère personnel.
 Les données à caractère personnel sont soumises à régime juridique dont le cadre a été institué par la loi
09-08 du 18 février 2009. Cette protection fait naitre un nouveau droit pour la préservation de la vie
privée. Elle instaure également des obligations à l’égard des organismes qui collectent, traitent ou
stockent ces informations.
 Les données à caractère personnel sont définies comme étant les informations relatives à une personne
physique susceptibles d'en permettre l’identification directement ou indirectement. (Nom, photo, N° de
CIN, adresse postale ou électronique, numéro de téléphone, etc.).
 La protection des données à caractère personnel a fait naitre des droits pour les personnes concernées.
Ces droits se transforment en contraintes et obligations pour les organismes qui traitent leurs
informations. Nous avons ainsi : • Le droit de disposition ; • Le droit l’information ; • Le droit d’accès ; •
Le droit de rectification ; • Le droit d’opposition.
 La Commission nationale est dotée de pouvoirs d'investigation sur tous les aspects relatifs au traitement
des données à caractère personnel. Elle peut également ordonner le verrouillage, l'effacement ou la
destruction de données et d'interdire provisoirement ou définitivement, le traitement de données à
caractère personnel.
2. Les organismes de coordination et
de contrôle (2/4)
 L’unité de traitement du renseignement financier a été instituée par la loi n° 43-05. Elle est
rattachée directement au chef du gouvernement et est chargée de coordonner l'action des
autorités nationales en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement
de terrorisme.
 Les EAR et les intermédiaires d’assurances sont soumis aux dispositions de la loi n°43-05
relative à la LCB-FT.
 Les opérateurs assujettis ont une obligation de vigilance et une obligation de déclaration des
soupçons.
 L’opérateur doit mettre en place un dispositif permanent de vigilance et de veille interne
permettant la détection, la surveillance et la gestion des risques liés au blanchiment de
capitaux et FT.
2. Les organismes de coordination et
de contrôle (3/4)
Le conseil de la concurrence est une institution constitutionnelle indépendante dotée de la
personnalité morale et de l’autonomie financière. Il est notamment chargée :
 D’assurer la transparence et l’équité dans les relations économiques.

 Du contrôle :
 Des pratiques anticoncurrentielles ;
 Des pratiques commerciales déloyales ;
 Des opérations de concentration économique et de monopole.
 Le conseil peut prendre des mesures pour :
 Lutter contre les pratiques anticoncurrentielles ;
 Avaliser des opérations de concentration économique.

 Le Conseil de la Concurrence intervient donc sur toutes les questions relatives à la


transparence des relations économiques et les pratiques anticurrentielles dans le secteur des
assurances (entre les EAR et les assurés d’une part et entre les EAR et les intermédiaires
d’autre part).
2. Les organismes de coordination et
de contrôle (4/4)
 Dans le cadre de la loi n°65-00 portant code de couverture médicale de base, l’Agence
Nationale de l’Assurance Maladie a été chargée d’assurer l’encadrement technique de ce
régime et de veiller à la mise en place des outils de régulation du système.
 Les mesures de régulation concernent notamment les référentiels nécessaires au
fonctionnement du système de l’assurance maladie :
 Protocoles thérapeutiques,
 Nomenclature des actes médicaux,
 La normalisation :
 L’ttribution d’un code d’identification national des professionnels,
 L’attribution d’un code d’immatriculation des bénéficiaires.
 La liste des médicaments et dispositifs médicaux remboursables.
3. Les organismes professionnels
(1/6)
 Le BCMA est une association à but non lucratif. Ses statuts définissent son rôle, son

administration et son fonctionnement.

 Il importe tout d’abord de rappeler que le Système international de la carte verte a été créé

par la convention inter bureaux de Londres du 29 janvier 1949. Le concept fondamental de ce


système, est de faciliter le trafic international des véhicules étrangers dans les pays où la
responsabilité civile automobile est obligatoire. Il permet aussi l’instruction et le règlement
des sinistres causés par ceux-ci, en donnant aux victimes de tels accidents une protection
similaire à celle accordée aux victimes d’accidents par des véhicules nationaux, mais dans la
limite de la loi locale en la matière. La convention inter Bureaux regroupe 48 pays. Chaque
pays adhérent à un Bureau central gestionnaire.
3. Les organismes professionnels
(1/6)
A l’instar des autres Bureaux membres du système international de la carte verte, le BCMA
remplit une double mission :

 Bureau émetteur: D’abord celle de Bureau émetteur des cartes vertes, par laquelle il se

porte garant, vis à vis des autres Bureaux, des créances nées d’accidents de la circulation
causés dans leur pays par des véhicules marocains couverts par une carte verte valable.

 Bureau gestionnaire: Ensuite, celle de Bureau gestionnaire, par laquelle il se porte garant de

l’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation causés au Maroc par des véhicules
étrangers couverts par une carte verte valable.
3. Les organismes professionnels
(2/6)
 Parallèlement au BCMA, le Bureau unifié marocain (BUM) gère la carte Orange. En

effet, le 26 avril 1975 les pays arabes ont décidé à Tunis de la création d’une carte
dite carte Orage pour la circulation des biens et des personnes dans le monde
arabe. Le Maroc en fait partie de ce système.

 Ce système regroupe 19 pays arabes.


3. Les organismes professionnels
(3/6)
 Le Fonds de garantie des accidents de la circulation a été créé par le Dahir du 22 février 1955
repris près de cinquante années plus tard par le code des assurances sous une dénomination
plus large, à savoir le Fonds de Garantie des Accidents de la Circulation (FGAC).
 Le FGAC est régi par les dispositions des articles 133 à 157 du code des assurances.

 Le FGAC n’est pas à confondre avec une entreprise d’assurance. Il n’existe donc aucun lien
contractuel préétabli entre le FGAC et civilement responsable.
 Le FGAC n’aura à intervenir dans le règlement de l’indemnité qu’après épuisement des voies
de recours contre le civilement responsable.
 Le fonds de garantie des accidents de la circulation est chargé d’assurer la réparation totale
ou partielle des dommages corporels causés par un véhicule terrestre à moteur, dans le cas
où les personnes responsables de ces accidents sont inconnues ou non assurées et incapable
d’en dédommager les victimes en raison de leur insolvabilité.
3. Les organismes professionnels
(4/6)
 La Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurances et de Réassurance (FMSAR) est une
association créée en 1959 à but non lucratif dans lequel sont adhérées les sociétés pratiquant
de l’assurance, la réassurance et l’assistance au Maroc. Elle est régie par le Dahir n° 1-58-376
du 15 novembre 1958 réglementant le droit d’association.
 Selon l’article 286 du code des assurances, la FMSAR étudie les questions intéressant
l’exercice de la profession, notamment l’amélioration des techniques de l’assurance, de la
réassurance et de la distribution, l’introduction de nouvelles technologies, la création de
services communs et la formation du personnel.
 Elle peut être consultée par l’Administration ou par l’Autorité sur toute question intéressant
la  profession.
 L’article 285 du code des assurances oblige les EAR à adhérer à la FMSAR.
3. Les organismes professionnels
(5/6)
 La FNACAM est née en 1993 de la fusion du GICAR et de l’UNACAM. Elle représente

aujourd’hui quelques 600 entreprises d’intermédiation en assurance de toutes dimensions


avec en parallèle des associations et /ou délégations régionales et Amicales Nationales des
Agents d’Assurance réparties quasiment sur tout le territoire national.

 Les articles 285 et 286 précités du code des assurances attribuent aux associations

professionnelles des intermédiaires les mêmes attributions que ceux de la FMSAR.

 Toutefois, l’adhésion à une association professionnelle d’intermédiaires n’est pas obligatoire.


3. Les organismes professionnels
(6/6)
 Créé au début des années cinquante, par les assureurs qui opéraient dans la branche maritime, le CAMM

est un organisme professionnel créé sous forme d’association dont la vocation est d’assister les
entreprises d’assurances dans l’établissement des dispaches de règlement maritime et d’exercer en leurs
lieu et place les recours à l’encontre des tiers responsables, à savoir les transporteurs maritimes ou leurs
consignataires et les acconiers, c’est-à-dire ceux qui procèdent aux différentes manutentions dans
l’enceinte portuaire, en l’occurrence Marsa Maroc.

 Actuellement, les entreprises d’assurances sont plus structurées et disposent de leur propre département

maritime ; ce qui fait que l’activité du CAMM est limitée à quelques grands dossiers relatifs soit à des
avaries communes ou à des procédures de recours en faveur des opérateurs marocains.

 Le CAMM s’occupe aussi de la tarification des unités de pêche maritime qu’elles soient en bois ou en

acier en appliquant les décisions et protocole de tarification du marché français.


4. Les entreprises d’assurances et de
réassurance
 Le secteur des assurances au Maroc comprend, à fin octobre 2021, … EAR réparties comme suit:

 10 EAR généralistes qui sont agréées pour exercer plusieurs catégories d’opérations d’assurances:
Allianz, AtlantaSanad, Axa Assurance Maroc, MATU, MAMDA, MCMA, RMA, Saham Assurance, Attamine
Chaabi, Wafa Assurance;

 4 EAR spécialisées qui sont agréées pour exercer des catégories d’opérations d’assurances
particulières: CAT, La Marocaine Vie, Euler Hermes Acmar, COFACE;

 5 EAR d’assistance qui sont agréées pour exercer uniquement les opérations d’assistance: Saham
Assistance, Maroc Assistance Internationale, Axa Assistance Maroc, Wafa Ima Assistance, RMA
Assistance;

 2 EAR de réassurance qui sont agréées pour exercer uniquement les opérations de réassurance:
Société Centrale de Réassurance, MAMDA-RE.
Les indicateurs économiques
du secteur des assurances
Vue d’ensemble

 L’année 2019 est marquée par une nette amélioration des principaux indicateurs techniques
et financiers du secteur des assurances et de réassurance. Au plan technique, les émissions
directes en assurance enregistrent une hausse de 8,6% et les acceptations en réassurance
progressent de 5,5%, alors que la charge des prestations n’augmente que de 4,5%. Le
résultat technique net atteint 5,3 milliards de dirhams en forte progression de 20,8% après
la baisse marquée de 20,1% enregistrée en 2018.

 En matière d’investissement, les placements financiers des entreprises d’assurances et de


réassurance s’apprécient de 6,2% à 195,1 milliards de dirhams. Ils continuent d’être dominés
par les actifs de taux (48,4%) et les actifs d’actions (44,6%) et ont généré des produits en
hausse de 8,6% à 8,9 milliards de dirhams.
Vue d’ensemble

 Sur le plan de la rentabilité, le secteur affiche un résultat net (après impôt) de 4,0

milliards de dirhams en hausse de 5,2%, grâce notamment à l’amélioration de la


marge d’exploitation et du solde financier.

 Parallèlement, les fonds propres du secteur augmentent de 2,9% pour atteindre 41,3

milliards de dirhams. La rentabilité nette (résultat net rapporté aux fonds propres)
s’améliore en conséquence à 9,6% contre 9,4% un an auparavant.

 Sur le plan de la solvabilité, le ratio actuel affiche une marge de solvabilité en

légère amélioration à 396,9% (396,6% en 2018).


L’activité d’assurance

 À 44,7 milliards de dirhams, le chiffre d’affaires du secteur des assurances (primes

émises hors acceptations) affiche une bonne croissance en 2019 de 8,6%. Cette
croissance est plus marquée en assurance Vie et Capitalisation (+12,5%) qu’en
assurance Non Vie (+5,5%).

 La charge des prestations progresse également mais dans une proportion moindre

(5,7%). Elle atteint 29,4 milliards de dirhams contre 27,9 milliards en 2018. La
charge des prestations non vie accuse une légère baisse de 0,6% à 16,4 milliards de
dirhams tandis que celle de la vie enregistre une forte augmentation (+14,7%) à 13
milliards de dirhams.
L’activité d’assurance

 Par ailleurs, les provisions techniques augmentent de 7,0% à 160,0 milliards de

dirhams. Sur cet encours, les provisions vie mobilisent 92,9 milliards de dirhams en
hausse de 10,6%, tandis que les provisions non vie ne progressent que de 2,5% à 67,1
milliards de dirhams.

 Le résultat technique net marque une forte hausse de 24% et atteint 4,9 milliards

de dirhams. L’assurance non vie y contribue pour 3,9 milliards de dirhams et


l’assurance vie pour 1 milliard de dirhams.
L’activité de réassurance (les
acceptations)
 Le marché marocain de la réassurance est animé principalement par deux
réassureurs exclusifs (SCR et MAMDA Re) et accessoirement par les entreprises
d’assurances.
 En 2019, les primes acceptées par les réassureurs exclusifs progressent de 6,6% à
1,8 milliard alors que le montant des acceptations des assureurs (206,4 millions
dirhams) enregistre une baisse de 2,9%, consécutive à la diminution des
acceptations non vie (-3,1%).
 Par ailleurs, les prestations et frais payés au titre de ces acceptations s’élèvent à
1,6 milliard de dirhams, dont 1,5 milliard supporté par les seuls réassureurs
exclusifs. Elles sont en hausse de 5,3% par rapport à 2018, avec une progression plus
nette de la charge des assureurs directs (+45%).
L’activité de réassurance (les
cessions)
 Le montant des primes cédées atteint 3,5 milliards de dirhams. Il progresse de 0,4% avec un
taux de cession de 7,5%. Les assurances non vie continuent de drainer l’essentiel des cessions
avec 2,5 milliards de dirhams et un taux de cession de 10,2% alors que les cessions en
assurance vie ne dépassent pas 1% des primes émises.
 Le flux avec les réassureurs étrangers (cessions et rétrocessions) atteint 2,2 milliards de
dirhams, soit 2,3% des primes émises. Il est en hausse de 13,8% par rapport à 2018. Sur ce
flux, les cessions des entreprises d’assurances concentrent 1,4 milliard de dirhams dont un
milliard en traités. S’agissant des rétrocessions des réassureurs exclusifs (800 millions de
dirhams), ce sont les facultatives qui dominent les transactions avec une part de 85,7%.
 Les prestations et frais payés par les réassureurs enregistrent une nette hausse en 2019 de
17,8% à 2,0 milliards de dirhams, avec 85% au titre des cessions non vie et 15% en cessions
vie.
 Le solde des cessions affiche toujours un déficit en faveur des réassureurs. Il passe de 739,9
millions à 1,1 milliard de dirhams en 2019.
L’activité financière

 Le portefeuille d’actifs des entreprises d’assurances et de réassurance en valeur

d’inventaire atteint 195,1 milliards de dirhams, en progression de 6,2% par rapport


à 2018. Les placements affectés aux opérations d’assurances y représentent 89,5%,
soit 174,6 milliards de dirhams contre 163,7 milliards en 2018 (+6,7%).

 La structure des placements demeure inchangée d’un an à l’autre. Elle reste

dominée par les actifs de taux (48,4%) et les actifs des actions (44,6%) ; la part de
l’immobilier et des autres placements restant stable autour de 7%.
L’activité financière
L’activité financière
 A fin 2019, le portefeuille détenu par le secteur atteint 86,9 milliards de dirhams en
progression de 2,4% par rapport à fin 2018. les actions directes, qui concentrent 73% du
portefeuille « actions », sont en hausse de 8%, alors que les placements dans les OPCVM
diminuent de 10,1% à 23,5 milliards de dirhams.
L’activité financière

 Les produits de placements augmentent de 8,6% en 2019. Ils passent de 8,2

milliards de dirhams en 2018 à 8,9 milliards.

 Les plus-values latentes enregistrent une forte hausse de 23,4%, corrélée à la bonne

tenue du marché financier. Leur montant atteint 36,4 milliards de dirhams contre
29,5 milliards de dirhams en 2018.
La rentabilité et la solvabilité

 En 2019, les fonds propres du secteur des assurances se renforcent de 2,9% pour passer à 41,3

milliards de dirhams en 2019.

 Par ailleurs, les entreprises d’assurances réalisent un résultat net de 4 milliards de dirhams,

en hausse de 5,2%.

 A l’origine de cette progression, la croissance de la marge d’exploitation des assureurs

directs attribuée à une augmentation plus importante des primes acquises (+3 513,4 millions)
que celles des charges de prestations (+2 285,9 millions) et de charges d’acquisition et de
gestion nettes (+ 596,9 millions). L’amélioration du solde financier des assureurs directs, par
dégagement des profits sur réalisation des placements, encouragé par la performance des
marchés boursier et obligataire, a également contribué à la progression du résultat net
La rentabilité et la solvabilité
 Grâce à ce résultat, le taux de rendement des fonds propres (résultat net/ fonds
propres) passe de 9,4% en 2018 à 9,6% en 2019.
 La marge globale de solvabilité continue de dépasser le minimum réglementaire
requis. Elle enregistre une légère hausse à 396,9% (413,4% pour les assureurs directs
et 265,9% pour les réassureurs exclusifs). Néanmoins, cette marge ne couvre que le
risque de souscription. Avec l’adoption prévue du référentiel prudentiel «
Solvabilité Basée sur les Risques », l’excédent de marge du secteur devrait baisser
significativement.
 Le taux de couverture des provisions techniques par les actifs représentatifs s’élève
à 102,3% (101,7% pour les assureurs et 110,1% pour les réassureurs exclusifs).
L’activité de distribution
(Intermédiaires et BGD)
 En 2019, le marché de la distribution est animé par 2 128 intermédiaires (1670 agents et 458

courtiers) et 629 bureaux de gestion directe. Ce canal de distribution emploie près de 11 000
salariés, dont 6375 par les agents et 3519 les sociétés de courtage.

 En termes de production, ce réseau de distribution réalise un chiffre d’affaires (primes

émises TTC) de 34,2 milliards de dirhams en hausse de 9,6% par rapport à 2018. Avec 17,4
milliards de dirhams, le portefeuille des courtiers enregistre une augmentation de 11,6%, au
moment où le chiffre d’affaires des agents progresse de 7,1% à 11,2 milliards de dirhams.
Pour leur part, les bureaux de gestion directe réalisent une production de 5,7 milliards de
dirhams, en augmentation de 8,7%.
L’activité de distribution
(Intermédiaires et BGD)

Répartition de la production des intermédiaires et bureaux de gestion directe


L’activité de distribution (La
bancassurance)
 La bancassurance maintient sa progression à deux chiffres et réalise un taux de croissance de
19,0%. Les primes collectées atteignent 13,7 milliards de dirhams, générées principalement
en assurance vie (93,6%). L’essentiel de la collecte provient du secteur bancaire qui draine à
lui-seul 99,7% des primes émises en bancassurance, soit un chiffre d’affaires de 13,6 milliards
de dirhams.

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