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Université Des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene

Faculté des Sciences de la Terre, de la Géographie et de l’Aménagement du Territoire


Département de Géophysique

Module Géophysique

Thème :

Gravimétrie
Présenté par:
Mr. GACI Z.
Introduction
En géophysique, la gravimétrie sert à détecter
les contrastes de densité du sous-sol. Pour ce
faire, on mesure en plusieurs points de
l’espace les variations de l’accélération
gravitationnelle. La gravimétrie est dite
méthode du potentiel vu que le champ de
gravité dérive d’un potentiel généré par des
masses.
Loi de gravitation universelle
Deux corps libres de masse m1 et m2
séparés par une distance r sont
attirées l’une vers l’autre par une
force F telle que:
𝐺 𝑚1 𝑚 2

𝐹
𝐹= 2
𝑟
où F est la force appliquée sur la masse m2,
r0 le vecteur unitaire ||r0||=1, r la distance
entre les masses m1 et m2, et G, la constante
universelle de la gravité. Les termes r et G
sont données par:
Loi de Newton
Il faut appliquer une force F à une masse m pour lui faire subir une
accélération a. Ceci se traduit par la relation:

En utilisant les équations (1) et (2), on trouve que l’accélération d'une


masse m à la surface du sol s'exprime par:

où MT est la masse de la terre (5.9736 x 1024 kg) et RT le rayon moyen


de la terre (6370 km). g est dite accélération de la gravité, ou
simplement gravité, et vaut en moyenne 9.797 m/s2.
En l’honneur de Galilée, on a nommé l’unité d’accélération
gravitationnelle le gal avec :
𝐺 𝑀𝑇 𝑚
La loi de gravitation universelle : 𝐹= 2
𝑟
La loi de Newton :

𝑅𝑇
On pose : et et Rayon de la terre,
(3) avec

Si h= 0 (niveau zéro d’altitude) :

On note g « accélération gravitationnelle » ou « gravité ».

Rayon moyen de la terre

𝑚
= 9.797m/s² h

𝑅𝑇
𝑀𝑇
Calcul de g(h)
En théorie, pour une mesure à une altitude h on a:

En pratique le calcul de g(h) peut se faire par deux méthodes: 𝑙


m
 à l’aide d’un pendule:

T la période du pendule : le temps aller-retour de m


L longueur du pendule
m la masse du pendule

2 𝑙 2
𝑇 =4 𝜋
𝑔
 à l’aide d’une chute libre d’un corps :

On enregistre l’énergie totale entre deux passages de la masse du


corps en chute libre dans le vide.

 L’énergie potentiel d’une masse m à une altitude h :

 L’énergie cinétique d’une masse en mouvement :


avec v vitesse de la masse m.
 L’énergie totale :

 Variation de l’énergie total :

 travail des forces externes (frottement, amortissement etc.) le


travail est nul car la masse tombe dans le vide (pas de frottement)
 t temps de déplacement entre position 1 et 2.
m Position 1
h0, v=0

Dans le vide
1 h
𝑚 𝑣 2=𝑚 𝑔 h 𝑣2 h2
2 𝑔= =
2 h 2 h 𝑡2 Position 2
h h=0, v≠0
𝑔= 2
2𝑡
Mesure de g en surface
L’appareil qui mesure g est appelé gravimètre. Il
existe deux types:
 Gravimètre absolu est utilisé pour la
réalisation de bases mesures
absolues qui seront pris comme
références. Généralement très lourd,
il est fixé durant de longues
périodes au même endroit.

 Les premières mesures furent


réalisées à Postdam (1906), par
Kühnen et Furtwangler, ont servi à
l’établissement de la base principale
d’un système, dit de Postdam.
Modèle FG-5 de Micro-g de Gravimètre  A titre d’exemple aussi la base
absolu gravimétrique du CRAAG située à
Bouzaréah dans les hauteurs d’Alger
et rattachée au système Postdam.
Gravimètre relatif CG5
 Gravimètre relatif calcul
une valeur relative du
champ gravitationnel
rattachée et corrigée par
rapport à une base
gravimétrique située non
loin. Ce deuxième type
est très utilisé dans les
compagne gravimétrique
vu sa petite dimension et
sa facilité de transport
Compagne gravimétrique
Une compagne gravimétrique consiste à faire plusieurs
points de mesure en surface (ou satellitaire). Ces
mesures doivent occuper tout l’espace de la région à
étudier d’où la nécessité de:
 Créer un réseau de bases de références et de points

de mesure en forme de maille pour obtenir une grille


couvrant toute la région.
 Créer aussi un réseau de bases GPS (ou DGPS)

correspondant à chaque base gravimétrique (pour


connaître les coordonnées des points de mesures).
 Enfin, effectué des corrections nécessaires à toutes

les mesures.
Création d’une base gravimétrique à l’aide
du gravimètre CG3
GPS différentiel de type Leica 1200
Mesure en une station gravimétrique
Réseau de mesures gravimétrique au
Nord de l’Algérie réalisé par BGI
Correction à apporter sur la mesure du champ de
gravité g(h) 𝐺 𝑀𝑇
𝑔 ( h )= 2
( 𝑅𝑇 +h )

Il existe plusieurs facteurs pouvant affecter une mesure


gravimétrique et selon ces facteurs on a donné un nom à
chaque type de correction effectué:

 Correction
d’air libre: corrige l’effet de l’altitude de la station de
mesure par rapport à l’altitude nulle pris comme référence(h=0).
AL= 0.3086 h

 Correction
de plateau: corrige l’effet des masses en-dessous ou
en-dessus du niveau du point de mesure par à l’altitude h=0.
P = 0.0419 h d

 Correction
topographique: corrige l’effet d’attraction des
masses voisines. Elle notée T
gravimètre

Air
AL = 0.3086 h

h=0 gravimètre

Correction d’air libre AL (Af en anglais)


Correction de plateau P
P = 0.0419 .h .d

Avec h l’altitude du point de mesure et d la densité


gravimètre

h=0 terre h plateau


h
Correction topographique T
(de terrain)
L’algorithme
Bott (1959) et Kane (1962)
Pour corriger l’effet Gravimètre
topographique T m2 ⃗ Suffisamment loi
𝐹 de la montagne

𝐹m1
h=0 gravimètre m1

Verticale physique Verticale physique


déviée du d'érigée vers le
centre de la terre centre de la terre
D’autres corrections automatiques
Il existe des corrections que l’appareil les effectue
automatiquement, à savoir :
 Correction de la dérive instrumentale: due au

vieillissement des composantes de l’appareil ce qui


nécessitera alors un étalonnage.
 Correction lune et solaire : due à l’attraction de la lune et

du soleil qui perturbe la force axifuge ou centrifuge qui


sont dues au rotation de la terre autours d’elle-même.
 Correction de la normale: appelée aussi correction de la

latitude. elle est dû à l’aplatissement de terre qui


présente un rayon moindre au pôles qu’à l’équateur. g
est en relation avec le rayon de la terre et la latitude.
Correction de la normale
 Elle est faite sur un modèle théorique du
globe et elle est donnée par la formule de
l’IGSN 71:

gth = 978031.85 (1+0.0053024 sin2 φ –


0.0000059sin2 (2φ))
 Φ : Latitude
Forme de la terre Géoïde
La forme de la réelle terre
est variable. Les
scientifiques ont essayer
de lui donner une
approximation.
L’approximation la plus
réaliste est appelée
Géoïde. Un Géoïde est
une surface qui
correspond au niveau
moyen des mers et
océans.
Forme géométrique de la terre
Les formes géométriques
données par les
scientifique pour
approcher la forme de la
géoïde sont soit
sphéroïdales ou
ellipsoïdales. On a finis
par donner le nom des
scientifiques qui les ont
conçus. Par exemple
l’ellipsoïde de Clarke
1866.
Anomalie de Bouguer
L'anomalie de Bouguer noté AB est la différence
entre le champ de pesanteur terrestre mesuré en
un point de la surface et ramenée au niveau
référence qui correspond au niveau moyen des
mers et des océans (géoïde) et le champ de
pesanteur théorique calculé au même point sur un
modèle théorique du globe (sphéroïde ou
ellipsoïde), et ce en tenant compte de l’altitude du
point de mesure, du relief, du voisinage de la
mesure et enfin, de la forme de la terre elle-même
qui présente un aplatissement aux deux pôles.
Anomalie de Bouguer

ellipsoïde

Géoïde
AB concept
Les deux modèle qui représente la surface de la terre supposant que
la terre est formée de couche concentrique avec une noyaux et
l’asthénosphère homogènes sauf que la différence est dans la croûte

AB=gmc – gth

asthénosphère asthénosphère
Moho
h=0
noyau noyau

h variable

Géoïde avec Ellipsoïde avec


une croute hétérogène une croute homogène
Dans ce modèle réel on Dans ce modèle théorique on
calcul gm mesuré calcul gth théorique
Calcul de AB
Le modèle théorique du globe terrestre est définie comme étant
constitué de couches concentriques homogènes, sa surface serait
lisse et d’altitude nulle. En théorie, les variations de l'anomalie de
Bouguer sont reliées à celles de la densité des roches.
Le modèle réel du globe terrestre (appelé Géoïde) est aussi constitué
de couches concentriques et homogène pour le noyau et
l’asthénosphère mais d’une couche hétérogène en ce qui concerne
la croûte terrestre, sa surface et son altitude seraient variables.
On note alors:
AB=gm – gth + C
Avec:
 g est le champ de gravité mesuré.
m

 gth est le champ de gravité théorique.


 C représente l’ensemble des corrections à apporter à la mesure.
Carte d’anomalies
Les cartes gravimétriques permettent
d'observer des configurations des anomalies
de la pesanteur qui peuvent être reliées à des
unités lithologiques ou des structures
spécifiques (par exemple des failles ou un
gisement d’hydrocarbure).
 L’anomalie de Bouguer est nulle sur un

plateau,
 Négatif sur les reliefs et
 Positive sur les plaines et en mer.
Carte de l’anomalie de Bouguer du
Nord de l’Algérie
Carte topographique du Nord de
l’Algérie SRTM
Choix de la densité
Il existe plusieurs méthodes pour le calcule de la
densité en utilisant g et AB. Voici un exemple:

𝑨𝑩=𝒈 𝒎 − 𝒈 𝒕𝒉 + 𝑨 𝑳 − 𝑷 + 𝑻
Méthode des triplets pour le calcul de la
densité moyenne d’une région

ga  gc
gb B
C 2 X
h  hc
hB  a
2

A C
X X
h𝐵
h𝐶
h𝐴
h=0

0.3086  C

0.0419
Condition : le B possède une dénivelée importante
par rapport à A et à C
Méthode des profils de Nettleton pour le
calcul de la densité moyenne d’une région
AB
𝑨𝑩=𝒈 𝒎 − 𝒈 𝒕𝒉 + 𝑨 𝑳 − 𝑷 + 𝑻

+ 0,3086h - 0,0419 d h + T

Le choix de la densité doit


se faire de la manière
suivante :
-Choisir les courbes de AB h(m)
qui correspond le moins à la
topographie,
-De préférence choisir une
courbe de AB inversement
proportionnelle à la
topographie
X(km)
Étude de g(h) pour la détection
d’anomalies
Soit une masse sphérique de
masse volumique ρ1 enfouie
dans un sol de masse
volumique plus grande ρ2.
Plus on se rapprochant du
centre de l’anomalie
sphérique ρ2 augmente
(mélange avec ρ1) alors MT
augmente d’où g(h) augmente
et la courbe remonte.
Si on s’éloigne on observe le
contraire donc la courbe
diminue.
Si ρ1>ρ2 g(h)
Si ρ1<ρ2
x 𝜌 ↘ ⟹ 𝑀 𝑇 ↘ ⟹ 𝑔(h)↘
𝜌 ↗ ⟹ 𝑀 𝑇 ↗ ⟹ 𝑔(h)↗ x x
x x
x x
x x x x x x x x
x x
40mGal x
x
gravimètre x x
x x
x
0
x x
x

ρ2 ρ1

Densité du terrain encaissant ρ2


Densité de l’anomalie sphérique ρ1
Types d’anomalies
L’étude de g(h) permet le positionnement et
l’interprétation des anomalies de densités
élevées tel que les filons, les Dyke et les
failles minéralisées ou de faibles densité tel
que les gisements d’hydrocarbures, les
galléries sous-terraines et les cavités (par la
micro-gravimétrie).
Malgré sa faible résolution cette méthode est
très utiles et moins couteuse en temps et en
argent.
Conclusion
 Lagravimétrie est une méthode géophysique qui permet
la cartographie du sous-sol (subsurface).

 Elle
permet la réalisation d’un ensemble de cartes
gravimétriques.

 Lesanomalies observées sur les cartes sont liées au


paramètre physique qui est la densité.

 Elle
permet enfin la localisation d’anomalie qui représente
un contraste assez important avec le terrain encaissant tel
que les gisement d’hydrocarbures et les failles.
Merci pour votre attention

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