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Chap. 2- L’environnement
•1: Introduction
•1-2 : Qu’est-ce que la stratégie ?
•1-3 : Les trois niveaux de stratégie
•1-4 : Le vocabulaire de la stratégie
OBJECTIFS :
• Après avoir parcouru ce chapitre, vous serez capable de :
• Formuler la stratégie d’une organisation ;
• Distinguer les caractéristiques de la stratégie au niveau de la direction générale,
au niveau de chaque domaine d’activité ou au niveau opérationnel;
• Expliquer les trois composantes du modèle de management stratégique;
• Apprécier l’importance des différents contextes organisationnels, des disciplines
académiques et des quatre primes théoriques dans la compréhension de la
stratégie.
INTRODUCTION
• La Stratégie concerne les questions clés pour le futur d’une organisation
• par exemple :
• comment les producteurs de tabac doivent-ils réagir à l’apparition de la cigarette
électronique ?
• Comment les taxis ordinaires peuvent-ils contrer les nouvelles pratique de
commandes de taxis en ligne et les sites de location entre particuliers ?
• Toutes ces questions sont stratégiques car elles sont vitales pour les organisations
concernées.
• Les réponses à ces questions incombent à toutes les parties prenantes de ces
entreprises.
1-2 : QU’EST CE QUE LA STRATÉGIE ?
• Si la Stratégie concerne l’orientation à long terme d’une organisation,
elle ne se résume pas à cette simple définition.
• Ainsi, trois auteurs présentent les définitions suivantes :
• - « la détermination des buts et des objectifs à long terme d’une
entreprise et l’adoption des actions et des allocations de ressources
nécessaires pour atteindre ces buts » ALFRED CHANDLER
• Il insiste sur la démarche logique qui mène de la détermination des buts
et des objectifs à l’allocation de ressources.
- « La stratégie concurrentielle consiste à être différent. Elle implique de choisir un
périmètre d’activité distinct et de proposer une combinaison de valeur unique »
MICHAEL PORTER
Porter se concentre sur les arbitrages et la recherche d’un avantage concurrentiel.
Le deuxième niveau est celui de la stratégie par domaine d’activité, qui consiste à identifier
comment les activités incluses dans la stratégie d’entreprise doivent se comporter sur leurs
propres marchés. Cela concerne généralement les questions de positionnement et la réponse aux
actions des concurrents.
Le troisième niveau de stratégie se situe à la base de l’organisation car c’est là que
sont élaborées les décisions opérationnelles qui déterminent comment les
différentes composantes de l’organisation (ressources, processus, savoir-faire des
individus) déploient effectivement les stratégies définies au niveau global et au
niveau des DAS.
David Collis et Michael Ruskstad de la Harvad Business School affirment que les entrepreneurs et
managers devraient être capables de résumer la stratégie inclue :
La mission, qui est l’expression du but général de l’organisation. Elle répond à cette question :
« quel est notre métier ? »
La vision, qui est l’état futur souhaité pour l’organisation. Ce qu’on veut qu’elle devienne. C’est
l’aspiration vers laquelle le stratège cherche à focaliser l’attention et l’énergie des membres de
l’organisation. La vision répond à la question « que voulons-nous atteindre ? » ;
Les objectifs, qui sont plus précis en termes d’horizon temporel et, de fait, sont le plus souvent
quantitatifs. La question ici est : « que voulons-nous obtenir à court terme ? » ;
Le périmètre d’activité, qui concerne les clients, les marchés, et le niveau d’intégration verticale;
L’avantage, qui ramène au fait que l’affirmation d’une stratégie doit décrire
comment l’organisation compte atteindre les objectifs qu’elle s’est assignée, et
donc ce qui la distingue de ses concurrents en terme d’activités, d’aptitudes et de
savoir-faire, lui permettant d’offrir un surcroît de valeur à ses clients ou à ses
usagers.
A. L’analyse PESTEL
Elle peut aider à déterminer quelles tendances politiques, économiques, sociologiques,
technologiques, écologiques et légales peuvent affecter les organisations. Cette analyse a pour
objectif d’identifier les variables pivots permettant de construire des scénarios possibles de
l’environnement.
En pratique, chacune des dimensions du modèle PESTEL permet de soulever une série de
questions pertinentes :
Les influences Politiques soulignent le rôle des pouvoirs publics et de certains groupes de
pression dans certains domaines d’activité.
L’industrie de la défense, l’agroalimentaire et le commerce font ainsi l’objet d’une forte implication
de la part des pouvoirs publics et des groupes de pression.
Les influences Economiques correspondent à des facteurs macroéconomiques tels que les
taux de change, les différentiels de taux de croissance, les cycles d’activité, de l’influence des taux
d’échange sur la viabilité des opérations à l’étranger et sur le coût des produits importés.
1. Les méga tendances, qui sont des changements politiques, économiques, sociaux, technologiques ou écologiques généralement lents à se mettre en place,
mais dont l’influence peut être considérable, parfois sur des décennies et avoir plusieurs répercussions. Exple : le vieillissement de la population dans les pays
occidentaux influence ainsi les systèmes de santé, la distribution ou le logement.
2. Les points d’inflexion, qui eux, ramènent aux moments où les tendances changent de direction, notamment vers une brusque croissance ou un
effondrement. Exple : le commerce de centre-ville semble avoir atteint un point d’inflexion avec la concurrence d’Internet et des zones commerciales
périurbaines. Ce commerce là est menacé de disparition. Il est utile de repérer les points d’inflexions au moment où ils se produisent, afin de réagir rapidement
face aux opportunités et aux menaces qu’ils annoncent.
3. Les signaux faibles, qui sont des signes avant-coureurs de tendances futures, qui permettent d’anticiper les points d’inflexions. Ces signaux prennent
souvent la forme de données non structurées et fragmentaires, que les observateurs considèrent comme des anomalies. Exple : l’augmentation des défauts de
paiement sur les emprunts immobiliers en Californie en 2007 peut ainsi être considérée comme un signal faible annonçant la crise financière mondiale de 2008.
Les signaux faibles réellement significatifs peuvent être repérés par une série d’indices : la répétition d’informations inattendues, l’émergence d’une forme de logique
dans des données à priori contradictoires, l’apparition de vives controverses entre experts sur l’interprétation des signaux ou encore l’échec imprévu de quelque chose
qui s’était jusque-là révélé fiable.
• C. La construction de scénarios
• Lorsque l’évolution de l’environnement est particulièrement incertaine du fait de la
combinaison d’une grande complexité et d’une turbulence élevée, il peut devenir impossible,
voire dangereux de construire une vision unique de l’influence des variables pivots.
• La construction de scénarios permet d’envisager plusieurs possibilités, tout en aidant les
managers à ne pas se fermer à d’éventuelles alternatives.
• Un scénario est une représentation plausible de différents futurs envisageables.
• Les scénarios sont généralement obtenus en croisant les évolutions des variables pivots issues
d’une analyse PESTEL.
• L’Objectif de la construction des scénarios est d’encourager les managers à rester attentifs à
une série de futurs possibles.
• Une démarche de construction de scénarios réussie permet ainsi d’élaborer des stratégies
robustes face à l’incertitude.
• La construction de scénarios peut comprendre les étapes suivantes :
Définir le périmètre de l’analyse, à la fois en termes de sujet et d’horizon temporel. Exple : Des entreprises
peuvent produire des scénarios à l’échelle d’une industrie ou d’un marché pendant que les gouvernements
travaillent le plus souvent au niveau de pays, de régions ou de secteurs ( le futur d’un système de santé ou de
l’éducation) en se projetant sur un horizon de 5, 10 ou plus de 20 ans.
Identifier les variables pivots, grâce à l’analyse PESTEL. Il s’agit de déterminer les influences qui auront le plus
d’impact sur l’environnement futur. Exple : Dans le textile, cela va de la démographie à la technologie. Dans
l’industrie pétrolière, la stabilité politique des pays producteurs et l’émergence de nouvelles technologies
d’extraction permettant d’exploiter de nouveaux gisements constituent des incertitudes majeures.
Construire des scénarios « scénarisés » comme dans des films à partir des variables pivots qui incorporent les
différents éléments de l’analyse PESTEL, de façon cohérente.
Identifier l’impact des scénarios sur les organisations. Il s’agit de vérifier la robustesse de l’organisation face à la
survenue de chacun des scénarios et d’élaborer des plans de continuité permettant de renforcer cette robustesse.
Mettre en place des systèmes d’alerte précoce. Une fois que les différents scénarios sont en place, l’organisation
doit identifier des indicateurs permettant de déterminer si l’un d’entre eux est sur le point de survenir. Exple : Une
croissance faible des revenus et un regain de la pratique religieuse.
2-3 : L’INDUSTRIE
• Dans la section précédente, nous nous sommes concentrés sur la compréhension des aspects
globaux de l’environnement car l’impact de ces influences générales transparaît dans
l’environnement immédiat de l’organisation au travers des évolutions de forces concurrentielles
qui façonnent l’industrie.
• Une Industrie, appelée aussi secteur d’activité, peut être définie comme « un groupe d’entreprises
proposant des offres étroitement substituables ». Exple : L’industrie automobile ; l’industrie du
transport aérien.
• Un marché est un groupe de clients homogènes pour une offre spécifique. Exple : Une zone
géographique donnée.
• Cette section est consacrée à l’analyse des industries. Pour cela, nous allons tout d’abord
présenter le modèle des 5(+1) forces de la concurrence de Michael Porter, puis les techniques
d’analyse de la dynamique d’une industrie avant de finir par l’examen de la notion de marché.
• A. Le modèle des 5(+1) forces de la concurrence
• Le modèle des 5 forces de la concurrence défini par Michael Porter permet
d’évaluer l’attractivité d’une industrie en termes d’intensité concurrentielle.
• Le postulat de départ de Porter est que l’objectif fondamental d’une
organisation est l’obtention d’un avantage concurrentiel, qui se mesure par sa
capacité à générer du profit pour une entreprise ou à capter les ressources
nécessaires à son existence pour une structure publique.
• Sera considéré comme concurrent, tout ce qui peut réduire la capacité d’une
entreprise à générer du profit ou tout ce qui peut empêcher une organisation
de constituer un avantage concurrentiel en limitant son degré de liberté
stratégique.
• Porter a identifié cinq types de forces qui ont cette capacité :
1. La menace d’entrants potentiels ( les barrières que les entrants potentiels doivent
surmonter pour pouvoir rentrer sur une industrie où sont déjà présentes des
organisations) ;
2. La menace de substituts ( produits ou services qui offrent un bénéfice équivalent aux
clients, mais selon une approche différente) ;
3. Le pouvoir de négociation des acheteurs ( pouvoir de pression des acheteurs qui leur
permet de capter une part du profit des entreprises) ;
4. Le pouvoir de négociation des fournisseurs ( pouvoir de pression des fournisseurs qui
approvisionnent les organisations avec ce dont elles ont besoin pour produire les biens et
services vendus ) ;
5. L’intensité de la concurrence entre les acteurs déjà en place ( les rivalités entre acteurs
d’une même industrie) .
La détermination de la structure concurrentielle d’une industrie passe par la mesure et la
hiérarchisation de ces cinq forces de la concurrence.
Plus l’intensité de ces forces est élevée, moins l’industrie est attractive car la concurrence
y est trop forte pour pouvoir espérer dégager des profits acceptables.
Même si PORTER ne l’a pas incluse dans son modèle original, une sixième force a été
ajoutée ultérieurement aux cinq premières : le rôle des pouvoirs publics.
Par leur pouvoir de réglementation, de subvention ou de taxation, les pouvoirs publics
sont en effet capable de réduire ou d’accroître l’avantage concurrentiel des organisations,
en particulier la capacité des entreprises à générer du profit.
Le modèle des 5(+1) forces doit être utilisé au niveau des domaines d’activité stratégiques
(DAS) et non à celui de l’organisation dans son ensemble. Ainsi lorsqu’une organisation
est présente sur plusieurs DAS, l’analyse des 5(+1) forces doit être menée pour chacun
d’entre eux.
• B. Les implications du modèle des 5(+1) forces :
• 1- les types d’industries
• Le modèle des 5(+1) forces permet d’identifier quatre principaux types d’industries.
Les industries monopolistiques ( Industrie où n’intervient qu’un seul acteur).
Absence de concurrence et donc l’intensité concurrentielle est nulle. Ici, le pouvoir de
négociation des acheteurs et des fournisseurs est très faible. Ce qui permet de dégager
des profits très importants.
Les industries oligopolistiques ( Industrie où n’interviennent que très peu de
concurrents). L’intensité concurrentielle y est faible et le pouvoir de négociation des
acheteurs et des fournisseurs est limité. Cependant, les concurrents en oligopole ont
intérêt à limiter l’intensité concurrentielle et à proposer des offres équivalentes de
sorte à présenter un front commun face à leurs clients et à leurs fournisseurs.
Les industries hypercompétitives ( Industrie caractérisée par un environnement
dans lequel l’agressivité des interactions concurrentielles génèrent une situation
de déséquilibre permanent). Dans une telle industrie, les concurrents ont
tendance à déployer des innovations radicales, à investir dans de coûteuses
démarches marketing ou à déclencher des guerres des prix. Ce qui détériore leurs
marges de bénéfices.
Les industries parfaitement concurrentielles ( Industrie où les barrières à
l’entrée sont faibles). Ici, de nombreuses offres équivalentes sont en compétition
et l’information sur les concurrents est librement accessible. Incapables de
financer des innovations ou des politiques marketing bien élaborées, les
concurrents dans ce type d’industrie dégagent un niveau de profit très limité.
• Les entrepreneurs devraient éviter les industries dont les barrières à l’entrée sont
faibles car elles débouchent sur ce type de configuration
• 2- les autres implications
i. Le modèle des 5(+1) forces permet de mieux comprendre quelles sont les
forces à l’œuvre dans l’environnement concurrentiel d’un domaine
d’activité stratégique.
ii. Ce modèle permet d’évaluer l’attractivité d’une industrie et de décider
l’entrepreneur à s’engager ou non dans une industrie.
iii. Il aide à identifier les facteurs clés de succès dans un DAS, c’est-à-dire les
éléments stratégiques qu’il convient de maîtriser pour obtenir un avantage
concurrentiel au niveau d’un DAS.
2-4 : LES CONCURRENTS ET LES MARCHES
3-6 : Le verrouillage du marché consiste pour une organisation à rendre ses clients
dépendants de son offre, si bien qu’ils devront supporter des coûts de transfert élevés pour
changer de fournisseurs.
Si un marché est verrouillé, les imitateurs et les substituts sont incapables d’attirer les
clients.
CHAPITRE 4 : LES MATRICES DE GESTION DES
PORTEFEUILLES
• Ce chapitre est consacré aux outils qui permettent aux managers de gérer leur
portefeuille d’activités et de sélectionner les DAS qu’il convient de conserver
et ceux qu’il vaut mieux céder.
• On verra la matrice BCG, la matrice attraits/atouts (McKinsey) et la matrice
Ashridge
4-1: LA MATRICE BCG
• La matrice de gestion portefeuille la plus célèbre est celle du Boston Consulting Group,
développée dans les années 1960.
• Le principe de la matrice BCG consiste à positionner chacun des DAS selon deux axes :
la part de marché relative du DAS c’est-à-dire le fait qu’il soit ou non leader sur son marché ;
le taux de croissance du marché.
Une part de marché élevée et une croissance forte sont bien entendu attractives. Cependant, une
croissance forte exige d’importants investissements, notamment pour renforcer la capacité de
production ou pour développer les marques.
Il doit donc exister un équilibre au sein du portefeuille, les surplus générés par les DAS dont la
croissance est faible servant à financer ceux dont les la croissance est forte.
La matrice BCG permet ainsi de distinguer quatre types d’activités :
1- Une vache à lait : C’est un domaine d’activité leader sur un marché mature. Etant donné que
la croissance est faible et que les conditions de marché sont stables, le besoin d’investissement
est souvent limité. Les vaches à lait sont utilisées pour financer les autres activités.
2- Une étoile (ou star) : C’est un domaine d’activité leader sur un marché en croissance. Il faut
généralement investir lourdement pour obtenir et conserver cette position. Les étoiles
bénéficient des flux de trésorerie générés par les vaches à lait. Lorsque la croissance de leur
marché ralentit, les étoiles deviennent à leur tour des vaches à lait.
3- Un dilemme : C’est un domaine d’activité suiveur sur un marché en croissance. On peut
tenter d’investir massivement grâce aux vaches à lait, pour accroître la part de marché du
dilemme afin d’en faire une étoile, mais il n’est pas certain que cette politique porte ses fruits
avant que le marché n’atteigne sa phase de maturité, auquel cas, le dilemme devient un poids
mort. Le BCG recommande d’en détenir plusieurs.
4- Un poids mort : C’est un domaine d’activité suiveur sur un marché statique ou en déclin. Ce
qui constitue la pire des situations pouvant mener à une consommation disproportionnée de
temps et de ressources. Le BCG recommande de céder ou de mettre fin à ces activités.
• Avantages et défauts majeurs de la matrice BCG
• I- Avantages
• - La matrice BCG permet de visualiser aisément les besoins et le potentiel de chacune des activités qui
composent le portefeuille d’une entreprise diversifiée.
• - Elle alerte la direction générale sur les exigences financières liées à la croissance et sur le fait que les
étoiles finissent toujours par décliner.
• - Elle contraint les responsables d’activités à la discipline, en leur rappelant que la direction générale
récupérera le surplus qu’ils génèrent pour le réallouer en fonction des intérêts globaux.
• II- Défauts majeurs
• - L’imprécision des termes : Il peut être difficile d définir ce que signifient en pratique « croissance élevée »
ou « part de marché faible » pour un DAS donné.
• - L’hypothèse d’autofinancement : La matrice BCG néglige le recours aux marchés de capitaux externes et
fait peser sur la seule vache à lait le financement des autres activités.
• - L’hypothèse de l’effet d’expérience : La matrice BCG n’est pertinente que dans les industries ou l’effet
d’expérience est important car lorsqu’elle est limité, la part de marché n’est pas un gage de rentabilité.
4-2 : LA MATRICE ATTRAITS/ATOUTS (MC
KINSEY)
• Développée à l’origine par le cabinet de conseil McKinsey pour aider le conglomérat General Electric à gérer son
portefeuille d’activités, la matrice de McKinsey repose sur le classement des DAS selon leur potentiel de
performance, évalué en fonction de l’attractivité de leur environnement et de leur capacité à y dégager un avantage
concurrentiel.
• La matrice attraits/atouts positionne chacun des DAS selon (a) l’attrait de leur marché et (b) les atouts
concurrentiels de l’organisation sur ce marché.
• L’attrait peut être identifié grâce à une analyse PESTEL ou une analyse des 5(+1) forces de la concurrence, alors
qu’un canevas stratégique, une cartographie des activités ou une analyse de la chaîne de valeur peuvent permettre
de définir les atouts.
• Cette matrice permet de déterminer quelles stratégies doivent être déployées en fonction du positionnement des
DAS et propose que les activités qui présentent le plus fort potentiel de croissance et les atouts les plus importants
soient celles qui reçoivent les ressources en priorité . A l’opposé, les activités les plus faibles doivent être cédées.
4-3 : LA MATRICE ASHRIDGE
• La matrice Ashridge, développée par Michael Goold et Andrew Campbell, introduit le critère de
compatibilité des DAS avec les compétences de la direction générale (DG).
• La matrice Ashridge est construite à partie de deux axes :
• - La compatibilité entre les facteurs clés de succès que doivent maîtriser les DAS et la capacité
stratégique de la DG. Il s’agit de la faculté du siège à comprendre les DAS qui composent son
portefeuille. On appelle cela le « flair ».
• Ainsi, si la DG n’est pas capable de comprendre quels facteurs clés de succès doivent maîtriser ses
DAS, si elle n’a pas le « flair », elle risque de compromettre leur développement stratégique.
• - La compatibilité entre les besoins des DAS et les capacités de la DG. Il s’agit de mesurer le gain de
performance que les DAS sont susceptibles de dégager grâce aux compétences, aux ressources et aux
caractéristiques de la DG. On appelle cela le « bénéfice ».
• Cet axe évalue dans quelle mesure les DAS peuvent tirer « bénéfice » du siège. Ce qui
implique que la DG devrait céder les activités qu’elle comprend mais dont elle ne peut
accroître les performances.
• La matrice Ashridge permet de distinguer dans un portefeuille d’activités, les activités
suivantes :
• - Les activités « cœur » qui sont celles que la DG peut valoriser sans risque et qui
doivent être au centre de la stratégie future.
• - Les activités « mirages » sont celles que la DG comprend bien mais qu’elle n’a pas la
capacité d’aider. Elles doivent donc être gérées de manière à préserver leur autonomie.
• - Les activités « gouffre » sont dangereuses. Elles semblent attrayantes car la DG peut
en théorie améliorer leur performance. Cependant, cet attrait est trompeur d’autant
qu’il est très probable que les décisions de la DG nuisent à ces activités, dont elle ne
comprend pas réellement la logique.
CHAPITRE 5 : FUSIONS ET ACQUISITIONS,
ALLIANCES ET PARTENARIATS
• PLAN
• Introduction
• 5-1 La croissance interne
• 5-2 Les fusions et acquisitions
• 5-3 Les alliances et partenariats
• 5-4 Le choix d’une modalité de développement
INTRODUCTION
• Ce chapitre commence par présenter la croissance interne, qui constitue
l’option par défaut : s’appuyer sur les ressources internes de l’organisation
est l’approche la plus naturelle.
• Les deux sections suivantes sont consacrées aux différentes modalités de
croissance externe : les fusions et acquisitions et les alliances et partenariats.
• La dernière section compare ces différentes modalités.
5-1 : LA CROISSANCE INTERNE
• La croissance interne ou croissance organique consiste à développer des stratégies à partir des propres capacités de
l’organisation.
• La croissance interne présente cinq avantages principaux :
1. L’apprentissage : Conduire une nouvelle stratégie au moyen des capacités internes d’une organisation permet
d’accroitre l’apprentissage et les connaissances.
2. L’étalement de l’investissement : L’acquisition d’une entreprise nécessite un investissement immédiat. A l’inverse,
la croissance interne permet d’étaler les coûts sur la totalité de la durée du développement stratégique. Cet étalement
de la dépense permet éventuellement de renoncer à une stratégie ou de l’infléchir si jamais le contexte évolue.
3. L’indépendance stratégique : L’indépendance permise par la croissance interne signifie que l’organisation n’est pas
soumise aux mêmes compromis que ceux qui seraient rendus nécessaires par la conclusion d’une alliance ou d’un
partenariat.
4. Compatibilité culturelle : La croissance interne permet de créer les nouvelles activités dans l’environnement culturel
existant, ce qui réduit le risque d’incompatibilité.
• Recourir à la croissance interne peut cependant se révéler lent, coûteux et
risqué.
• S’appuyer sur les capacités existantes n’est pas toujours la solution la plus
facile lorsqu’on souhaite promouvoir l’innovation, l’internationalisation ou la
diversification.
5-2 : LES FUSIONS ET ACQUISITIONS (FA)
• A- Définition
• Une fusion est la décision mutuellement consentie par deux organisations distinctes
de former une organisation unique.
• La plupart des fusions sont réalisées entre organisations de taille comparable,
chacun espérant tenir le même rôle aisé dans la nouvelle entité.
• Une acquisition correspond au rachat d’une organisation par une autre organisation.
La plupart des acquisitions sont amicales d’autant que les deux parties s’entendent
sur les termes du rachat, et la direction de la cible recommande à ses actionnaires
d’accepter l’offre.
• Il n’est pas toujours aisé de déterminer si une opération de rapprochement
capitalistique entre deux entreprises constitue une fusion ou une acquisition (FA).
• B- Les motivations des fusions et acquisitions (FA)
• Il existe trois grands types de motivations permettant de justifier les fusions et acquisitions :
• 1 – Les motivations stratégiques des fusions et acquisitions
• Les motivations stratégiques des FA concernent globalement l’amélioration de la situation de
l’organisation qui peuvent être classées en trois catégories :
l’extension : les FA peuvent être utilisées pour étendre le périmètre d’une organisation en termes
de géographie, d’offres ou de marchés.
la consolidation : les FA peuvent être utilisées pour consolider la position d’une organisation au
sein de son industrie. Rassembler au moins deux concurrents peut ainsi permettre d’accroître le
pouvoir de négociation en réduisant la concurrence, ce qui peut aider l’entreprise résultant de la
fusion à augmenter ses prix, à être plus efficient grâce au partage de certaines ressources, à faire
des économies d’échelle et à obtenir des coûts d’approvisionnement plus faibles.
les capacités : les FA permettent enfin d’accroître les capacités d’une organisation. Plutôt que de
concevoir de nouvelles technologies en interne, les entreprises préfèrent souvent racheter les
entreprises qui en ont les déjà élaborées afin de les incorporer dans leur propre portefeuille.
• 2- Les motivations financières des FA
L’ efficience financière : Il est souvent efficient de rassembler une entreprise
détenant des excédents de trésorerie et une entreprise fortement endettée. La
seconde pourra ainsi réduire ses frais financiers et lever plus facilement des
fonds, alors que la première pourra réaliser la fusion l’acquisition à bon compte.
L’optimisation fiscale : il existe parfois des avantages fiscaux à rassembler deux
entreprises. Si l’une d’elles est implantée dans un pays où la fiscalité est
réduite, l’autre aura intérêt à lui transférer ses bénéfices.
La vente par appartements : Certaines entreprises ont une valeur inférieure à celle
des actifs qu’elles détiennent. Une entreprise peut donc chercher à les racheter
afin de revendre leurs différentes activités pour un prix total supérieur au coût
d’achat initial.
• 3- Les motivations managériales des FA
Les ambitions personnelles : Les FA peuvent satisfaire les ambitions
personnelles des dirigeants en leur permettant de bénéficier d’une
rémunération liée à des objectifs de croissance à court terme ou de
valorisation boursière, qui seront plus facilement atteints au moyen d’une
opération d’acquisition spectaculaire qu’avec une croissance interne plus
lente et moins visible. Ensuite, une opération de FA attire toujours les médias
et accroît la notoriété des dirigeants et flatte leur vanité.
L’effet de mode : Les FA surviennent par vague. En période d’euphorie, les
dirigeants peuvent être soumis à des critiques leur reprochant d’être trop
prudents et conservateurs au lieu de s’inscrire dans l’ère du temps.
5-3 : LES ALLIANCES ET PARTENARIATS
• La collaboration entre deux organisations peut prendre deux formes : les
alliances (lorsque les organisations sont concurrentes) et les partenariats
(lorsqu’elles ne le sont pas).
• L’approche collaborative modifie certains des aspects fondamentaux de la
stratégie en ce sens qu’elle incite à réfléchir en termes de succès collectifs du
réseau de partenaires. On parle ainsi de stratégie collective.
• Il est possible de distinguer les types de collaborations selon leur nature
(alliances ou partenariats) et selon la forme qu’ils prennent ( licences,
franchises, coentreprises, consortiums, etc.).
• A- La nature de la collaboration : Alliances ou Partenariats
• La nature de la collaboration diffère selon que les organisations impliquées sont ou non concurrentes.
• Dans le premier cas, on parle d’alliance et dans le second de partenariat.
• 1- Les alliances : Une alliance est une collaboration entre deux organisations concurrentes. Des
concurrents peuvent être tentés de collaborer pour plusieurs raisons. Ce qui permet de distinguer
deux grands types d’alliances :
• - les alliances complémentaires correspondent à la situation dans laquelle deux concurrents ou
plus décident de collaborer afin de bénéficier de leurs ressources et compétences respectives.
• Elle consiste à échanger des pôles d’excellence et à assurer un apprentissage commun en s’appuyant
sur l’expertise de chacun. C’est le cas des alliés qui ne sont pas présents sur les mêmes zones
géographiques d’origine et qui coopèrent afin de profiter de leurs implantations réciproques.
• - les alliances supplémentaires consistent à cumuler les forces de plusieurs organisations de
manière à atteindre une visibilité et une crédibilité permettant de renforcer les chances de succès d’un
projet. Elles concernent des organisations qui souhaitent additionner leurs ressources et compétences
afin de dépasser un seuil de rentabilité ou une taille critique.
• B- Les partenariats
• Un partenariat est une collaboration entre des organisations qui ne sont pas
concurrentes. Deux cas de figure peuvent se présenter :
• - Les partenariats d’impartition : Ils désignent les collaborations entre des
organisations qui entretiennent des relations de client/fournisseur. Le
fournisseur s’assure ainsi un débouché commercial et le client peut obtenir
une offre adaptée à ses besoins.
• - Les partenariats symbiotiques : Ce sont des collaborations entre des
organisations qui non seulement ne sont pas concurrentes, mais en plus
n’entretiennent aucune relation de client/fournisseur.
• Il s’agit généralement d’exploiter conjointement une clientèle ou une
ressource.
• C- La forme de la collaboration
• Il existe de multiples formes de collaboration entre organisations :
• - Les coentreprises ou joint-ventures : correspondent à la situation dans laquelle les organisations
restent indépendantes, mais possèdent conjointement une structure juridique créée pour la
circonstance.
• - Les consortiums impliquent généralement deux organisations ou plus dans une forme de
coentreprise focalisée sur un projet particulier.
• - La franchise : le franchisé se concentre sur certaines activités comme la production, la
distribution ou la vente, alors que le franchiseur est responsable de la publicité, du marketing
et de la formation.
• - Les accords de licence accordent le droit de fabriquer un produit breveté en échange du
versement d’une commission.
• - La sous-traitance est la situation ou l’entreprise délègue un service ou une partie d’un
processus à un prestataire externe.
CHAPITRE 6 : STRATÉGIE ET ORGANISATION
• PLAN
• Introduction
• 6-1 Les types structurels
• 6-2 Les systèmes
• 6-3 Les configurations
• Introduction
• Ce chapitre est consacré à la manière dont l’organisation contribue
au déploiement de la stratégie.
• Nous mettrons l’accent sur les structures, les systèmes et les
configurations.
• Les structures organisationnelles donnent aux individus des rôles
formellement définis, des responsabilités et des positions
hiérarchiques.
Les structures constituent le squelette de l’organisation et
représentent les fondations sur lesquelles tout repose.