L’APPAREIL RESPIRATOIRE
2022
Plan
• Introduction
• Rappel anatomique
• Sémiologie fonctionnelle
• Sémiologie physique
• Grands syndromes pneumologiques
• Explorations para cliniques courantes
Introduction
• Raisonnement clinique : Interrogatoire-examen physique (respiratoire et extra
respiratoire)-bilan complémentaire.
Défenses pulmonaires:
- Nez
- Epiglotte
- Toux-reflexe
- Escalator muco-ciliaire
- Macrophages( alvéoles)
Fonction respiratoire
- Echanges gazeux
- Equilibre acido-basique
I. Sémiologie fonctionnelle
I.1.Interrogatoire (Anamnèse)
• Motif de consultation
• Histoire de la maladie
a.Motif de consultation
• Symptômes respiratoires
• Toxiques: tabagisme (paquet-année), alcoolisme (g/jr; 10g=10cl vin, 5cl alcool fort),
autres: canabis, cocaine,…
C. Histoire de la maladie
Signes fonctionnels (symptômes) respiratoires
• Toux
• Expectoration
• Dyspnée
• Douleur thoracique
• Autres
• Signes associés (fièvre, amaigrissement, fatigue…)
1. Toux
• Reflexe de libération des voies respiratoires (Corps étrangers).
• Déroulement en 3 temps :
Toux
• Inspiration
• Expiration active à glotte fermée
• Expiration avec ouverture brusque de la glotte (explosive)
Conséquences:
- Respiratoires : pneumothorax par rupture des bulles d’emphysème
- Cardiovasculaires : hypotension artérielle avec perte de
connaissance (toux syncopale), rupture veines conjonctive nasale.
-Digestives: RGO, hernie inguinale, rupture cicatrices.
-Neurologiques: céphalées post-tussives.
-Musculo-squelettiques: fractures costales, rupture mx droits
abdominaux
-Cutanées : pétéchies, purpura
-Urinaires : incontinence urinaire.
Toux
Causes:
A. Maladies ORL
-Rhinite (banale, allergique, chronique),
-Végétations adénoïdes
-Cancer ORL
-Laryngite, affections de l’oreille
Toux
B. Maladies pleuro-pulmonaires
B.1. Trachéo-bronchiques
-Asthme
-Reflux gastro-œsophagien
-Fistule trachéo-bronchique
Toux
B. Maladies pleuro-pulmonaires
B.2.Broncho alvéolaires et interstitielles
-Infection : bactérienne, virale, parasitaire, tuberculeuse
-œdème pulmonaire
-pneumopathies interstitielles
B.3.Pleurale
-Pleurésies
-Tumeur pleurale (ou pariétale)
-Pneumothorax
-Infarctus pulmonaire (Embolie pulmonaire)
C. Autres origines : diaphragmatique (pathologie sous phrénique, péricardite,…),
psychologique
Toux
Caractéristiques Eventualités Orientation étiologique
Ancienneté -aigue (subaiguë) -VAS, bronches
-chronique -Asthme, BPCO, RGO,…
Circonstances de -changement de position -RGO, atteinte pleurale
survenue -déglutition -Fausse route
-efforts et changement de -Asthme
T°
Productivité -Productive - Pneumonie franche, bronchite
-Sèche aigue
-Bronchite aigue, coqueluche
(quintes)
Timbre -Toux éteinte Atteintes laryngées
-Toux rauque
-Toux bitonale
Toux
Caractéristiques Eventualités Orientation étiologique
- le crachat rouillé muqueux adhérant aux parois du crachoir : pneumonie franche lobaire
aigue,
Odeur -Absente
-fétide -Infections anaérobiques
Expectorations
Caractéristiques Eventualités Orientation étiologique
Consistance et -Muqueuse (blanche ou
contenu grisâtre, plus épaisse)
-Séreuse(fluide et
transparente)
-Séro-muqueuse
-Muco-purulente
-Purulente
-Mousseuse
Expectorations
Caractéristiques Eventualités Orientation étiologique
Pneumonie franche
lobaire
Asthme bronchique
OAP cardiogénique
Bronchite chronique
3. Hémoptysie
• Déf: Rejet par la bouche, au cours d’efforts de toux, du sang aéré provenant des
VR sous-glottiques. Elle est d’abondance variable et peu constituer une urgence
vitale (hémoptysies très abondantes).
Les dilatation des bronches, certaines bronchites aigues, bronchites chroniques, Les
dystrophies bronchiques, les tumeurs bénignes bronchiques, les pneumopathies aigue
infectieuses principalement les formes nécrosantes (staphylocoque, klebsiella).
Au cours de la silicose,
Hémoptysie
Caractéristiques Eventualités Orientation étiologique
Ancienneté (jours,
mois, années,…)
Circonstances de -spontanée
survenue -annoncée par des
prodromes
Horaire
■ L’embolie pulmonaire
Dyspnée
→ Les causes pleurales :
* Le pneumothorax : dont les éléments en faveur sont : dyspnée de survenue brutale accompagnée
d’un point de côté violent, distension d’un hémi thorax qui apparaît immobile, tympanique et
silencieux
Le diagnostic est confirmé par la RX du thorax qui montre un hémithorax clair et le parenchyme
pulmonaire rétracté au hile.
* L’épanchement pleural liquidien abondant : La dyspnée est progressive mais son accroissement est
quelques fois rapide .Le diagnostic repose sur les éléments ci- après – distension de l’hémithorax
concerné, lequel reste – immobile et surtout silencieux. Le diagnostic orienté par la RX du thorax
et confirmé par la ponction pleurale.
Dyspnée
2. Les dyspnées chroniques :
Les malades rentrant dans ce cadre sont le plus souvent vus pour un accès d’essoufflement
qui gène.
■ Affections chroniques obstructives :
* l’asthme bronchique chronique :
* Les B.P.C.O : bronchite chronique, emphysème
* Les affections restrictives : pneumopathies interstitielles
* Les atteintes pariétales : grandes cypho-scolioses, les paralysies phréniques.
■ Les affections cardiovasculaires :
* Le cœur pulmonaire chronique post embolique
* L’hypertension artérielle pulmonaire primitive
* L’IVG
Dyspnée
3. Dyspnée des états acidosiques
La dyspnée décrite par Kussmaul est une respiration ample et profonde et qui est
due à une excitation du centre respiratoire par l’acidose.
Les deux maladies qui sont les plus souvent en cause sont le coma diabétique et
l’insuffisance rénale acidosique.
Ce type de dyspnée ne se voit que dans les maladies graves qui lèsent directement le centre
respiratoire : tumeur cérébrale, encéphalite, affections vasculaires.
5. Douleur thoracique
• Douleur à point de départ thoracique.
• Peut être due à une atteinte : pariétale, pleurale, cardiaque, vasculaire, médiastinale,
digestive sous-phrénique.
Cancer bronchique
Pneumonie franche lobaire
Embolie pulmonaire
Pleurésie liquidienne
Pneumothorax
Autres symptômes respiratoires
• Ronflement
• Hoquet
• Dysphonie
• Autres ORL
II. Sémiologie physique
• Etat général
• Signes vitaux
• Signes thoraciques
Signes thoraciques
(examen du thorax)
Anatomie clinique du thorax :
repères et subdivisions
• Le patient peut adopter une position qui favorise l’action des muscles respiratoires
du cou. C’est notamment le cas lorsqu’il se tient assis sur une chaise ou sur la
table d’examen légèrement incliné en avant, bras rectilignes appuyés sur les
genoux (penser à l’asthme ou à BPCO); L’examen de la colonne vertébrale de
profil : à la recherche d’une cyphose dorsale et une lordose lombaire rechercher
aussi une scoliose par derrière et par le devant.
2.Palpation:
Thorax dévêtu, mains posées à plat de façon symétrique sur les champs pulmonaires
(antérieur, latéral, postérieur), demander au patient de prononcer un mot dont le
contenu fait vibrer les cordes vocales: N, R; chiffres 33, 1-2-3
■ Les souffles : ils sont la conséquence d’une transmission anormalement intense du bruit
glottique. Le plus fréquent et le plus typique est le souffle tubaire qui accompagne une
pneumonie. C’est un bruit intense, rude, de tonalité élevée à prédominance inspiratoire
Le souffle pleurétique est plus rare, il est perçu à la limite supérieure d’un épanchement
pleural liquidien de faible abondance. C’est un bruit doux, lointain voilé et expiratoire.
■ Les râles : ils sont le témoin de la présence de sécrétion dans les voies aériennes. Il est
important de faire tousser le malade car le fait de mobiliser des sécrétions peut faire disparaître
ou majorer les bruits.
Des Râles humides :
• - Râles crépitants : qui ont une consonance de craquement, de crépitation
traduisant la présence de transsudat ou d’exsudat collabant les alvéoles qui
s’ouvrent à l’inspiration, plus ou moins localisé en cas de OAP débutant,
pneumonies ; inflammation / infection interstitielle,…
• -Râles sous crépitants : ils sont plus gras, mais craquant ils proviennent des
alvéoles et des bronchioles encombrées par des sécrétions plus fluides : on peut
les rencontrer dans la Bronchopneumonie, œdème pulmonaire installé
• -Râles bulleux : ils sont dus au passage de l’air dans les bronches encombrées de
sécrétions ; au cours de bronchopneumonie, œdème pulmonaire, encombrement
bronchique.
b) Des Râles secs :
• - Ronchi : ce sont des bruits ronflants correspondant au passage de l’air par des
bronchioles ou des bronches rétrécies (bronchite, tumeurs de compression)
• - Sibilances : ce sont des sifflements à prédominance expiratoire, provenant de
la séreuse (spasme sécrétoires collantes des bronchioles) : typique dans
l’asthme quelle que soit la cause également dans la bronchiolite aigue et
chronique.
• - Le wheezing : c’est un sifflement à prédominance inspiratoire,
monophonique, sonore, intense, non modifié par la toux. Il témoigne d’une
obstruction proximale trachéale ou bronchique souvent en rapport avec une
tumeur.
• Les frottements pleuraux :
• Ce sont des bruits superficiels, variables dans le temps ; ils témoignent d’une inflammation pleurale.
Sans épanchement venant s’interposer entre les feuillets pleuraux. Ils sont audibles aux temps
respiratoires et ne sont pas modifiés par la toux mais disparaissent en apnée. Lorsqu’ils sont
recherchés à la partie antérieure de l’hémi thorax gauche ils sont parfois difficiles à distinguer d’un
frottement péricardique.
• * il doit inspirer profondément et inspirer de façon calme, toujours la bouche ouverte. Cette
technique simple augmentera les bruits respiratoires et relèvera toute anomalie plus facile à entendre.
• Appliquer le diaphragme du stéthoscope sur la peau dénudée. Les vêtements peuvent entraîner
des bruits simulant les crépitations
• -Essayer de rendre le local d’examen le moins bruyant possible
• -Appliquez-vous à placer le stéthoscope toutes les 3 ou 4 secondes, ce qui permettra d’induire
un rythme respiratoire entre 15-20 respirations par minute, empêchant aussi la survenue d’une
hyperventilation.
• - Commencer :
• * l’examen par devant : sur les sommets, descendez en suite la ligne médio claviculaire, puis
latéralement, le long de la ligne axillaire moyenne.
• * puis en arrière : le patient doit avoir les bras croisés : écouter d’abord au niveau des
sommets, puis suivez le bord interne de l’omoplate.
I.4.3. Les bruits respiratoires normaux et anormaux
• Bruits respiratoires normaux en général ils sont entendus dans des régions thoraciques
définies :
• - Les bruits respiratoires bronchiques : sont rudes, de timbre aigu et tubulaires. Ils
sont normalement entendus au niveau du manubrium sternal
• - Le murmure vésiculaire est doux, de timbre bas et venteux, comme celui du vent
soufflant dans les arbres ; il est normalement perçu sur la plus grande partie des champs
pulmonaires
• - les bruits respiratoires broncho alvéolaires sont un mélange des bruits
bronchiques et vésiculaires, ils sont entendus au niveau de l’angle sternal, entre les
omoplates, à environ la hauteur de D4
• Ces bruits ont une valeur diagnostique quant ils sont entendus dans les régions inattendues.
• Par exemple : des bruits respiratoires bronchiques entendus à la périphérie du poumon
indiquent la présence d’une condensation ou d’une compression du tissu pulmonaire.
I.4.4. Le rapport inspiration/expiration (I/E)
• Il varie avec le type de bruit respiratoire au stéthoscope :
• le murmure vésiculaire a un rapport I/E de 3/1
• Les bruits broncho-alvéolaires ont un rapport I/E de 1/1
• les bruits bronchiques ont un rapport I/E 1/3
• Le rétrécissement des voies aériennes comme dans la crise d’asthme ou la maladie obstructive
pulmonaire, peut également prolonger la phase expiratoire.
4. Auscultation:
Thorax dévêtu, patient couché (auscultation paroi antérieure et latérale), assis
(auscultation paroi postérieure et latérale). Au moyen du stéthoscope
(pavillon), attention focalisée sur le flux de l’air dans les VR aux 2 temps de la
respiration (respiration bouche ouverte).
Parcourir progressivement tous les champs pulmonaires (ant-post-lat) de façon
comparée au même niveau.
•
Auscultation : bruits respiratoires normaux
Bruit Site Caractéristiques Rapport I/E
Bronchiques Manubrium sternal Rudes, aigus et 1/1
tubulaires
Broncho Angle sternal, D4(entre Mélange BB et MV 1/3
alvéolaires les omoplates)
Murmure Champs pulmonaires Doux, timbre bas et 3/1
vésiculaire venteux
Auscultation : bruits respiratoires anormaux
Paramètre Normalité Anomalies
Somnolence (hypercapnie)
• Signes vitaux
• C’est une entité distincte de l hippocratisme digitale. C’est une affection systémique
douloureuse, touchant les os, les articulations et les parties molles.
• Les clichés radiographiques montrent une réaction périostée (périostose engainante, en « coulée
de bougie »), des modifications articulaires de type arthritique ainsi qu’un épaississement des
tissus sous cutanés des extrémités.
Syndromes cliniques de la pathologie
respiratoire
• Syndrome parenchymateux : condensation pulmonaire
• Syndromes bronchiques
• Syndromes médiastinaux
Syndrome de condensation pulmonaire
Définition Signes Étiologie
vertébral
du corps
péricarde
1 cm
compartiment
antérieur
compartiment
viscéral
(moyen)
1 cm
sulcus para
vertebral
1 cm
niveau supérieur
arc aortique
niveau moyen
carène
niveau inférieur
1 cm
compartiment
antérieur
Thymus
Vaisseaux extra-péricardiques
1 cm
Tissus lymphatiques
1 cm
1 cm
compartiment
viscéral
(moyen)
1 cm
coeur
Vaisseaux intrapéricardiques
péricarde
Trachée
Hiles pulmonaires
Œsophage
1 cm
1 cm
1 cm
sulcus para
vertebral
canal thoracique
chaine sympathique
systeme azygos
1 cm
Syndrome de compression médiastinale
Signes
oHoquet
oDysphagie
oS. Claude Bernard Horner
oS. Pancoast-Tobias
oDyspnée
oŒdème en pèlerine
oDysphonie
oCirculation collatérale
Manifestations nerveuses
• Atteinte du nerf phrénique :
• hoquet
• paralysie phrénique qui se manifeste par une dyspnée et une asymétrie des mouvements
thoraciques, avec ascension paradoxale d’un hémi-diaphragme en radioscopie (l’hémi
diaphragme paralysé remonte à l’inspiration profonde).
Syndrome de Pancoast-Tobias
myosis,
ptose palpébrale
énophtalmie
Manifestations vasculaires
Syndrome cave supérieur
• Respiratoires
• Par atteinte de l’arbre trachéobronchique proximal
• Dyspnée
• Toux sèche
• Wheezing
• Hémoptysie
Examens para cliniques
• Imagerie : radiographie pulmonaire, scanner thoracique, IRM, scintigraphie
pulmonaire, endoscopie bronchique, pleuroscopie, médiastinoscopie,…