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NEUTROPENIES ET AGRANULOCYTOSES

PR BOIDY KOUAKOU
DEFINITION

• Les neutropénies

la diminution du nombre absolu des polynucléaires neutrophiles


(PNN) < 1500/mm3.ou 1,5G/L

• agranulocytose lorsque ce nombre est < 500/mm3.ou0,5G/L

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INTÉRÊT
- Intérêt diagnostique étiologique : les neutropénies

cause centrale ou périphérique ou mixte ;

- Intérêt pronostique : en cas d’agranulocytose avec infection,


le pronostic vital peut être en jeu, réalisant une urgence
hématologique ;

- Intérêt thérapeutique : le traitement dépend de la cause, mais


souvent un traitement symptomatique est nécessaire.
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I PATHOGÉNIE, PHYSIOPATHOLOGIE
• 1. Pathogénie

• Trois mécanismes pathogéniques

mécanisme périphérique,

mécanisme central,

mécanisme mixte.

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I Pathogénie
• 1-1-Mécanisme périphérique

- destruction exagérée des PNN circulants

par un allo-AC, un auto-Ac, des complexes immuns ;

- une augmentation de l’apoptose (mort cellulaire programmée) ;

-Par une augmentation de la séquestration splénique des PNN


avec hyper-destruction par phagocytose macrophagique.

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I Pathogénie
• 1-2 Mécanisme central C’est par atteinte de la granulopoïèse.

-Insuffisance quantitative de production, entraînant une


hypoplasie granuleuse médullaire.

-L’insuffisance de la granulopoïèse peut être :

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I Pathogénie

- D’origine corpusculaire par lésion de la cellule souche


progénitrice des granulocytes (CFU-GM), congénitale ou
acquise ;

- D’origine extra-corpusculaire par un inhibiteur humoral ou


cellulaire de la granulopoïèse (lymphocytes T suppresseurs)

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I Pathogénie

Insuffisance qualitative de production,

avec mort intra-médullaire des précurseurs du secteur prolifératif


et blocage de maturation.

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I Pathogénie
• 1-3 Mécanisme mixte

• Est à la fois périphérique et central.

• NB : chez le noir africain, il existe la pseudo-neutropénie par


anomalie de répartition des PNN avec excès de margination le
long des parois vasculaires.

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I-2 Physiopathologie

• Les PNN intervenant dans la défense anti-infectieuse de


l’organisme, la neutropénie et/ou l’agranulocytose sont
responsable d’un risque infectieux.

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II Diagnostic
• 1 Circonstances de découverte

• Elles sont conditionnées par la sévérité de la neutropénie et son


caractère isolé ou non.

 Neutropénies sévères ou agranulocytoses

- Infections bucco-pharyngées : gingivites, ulcérations buccales,


pharyngites

- Infections ORL : otites, sinusites


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II Diagnostic
• 1 Circonstances de découverte (suite)

- Infections respiratoires : bronchites

- États septicémiques

- Cellulites

- Infections périnéales

 Neutropénies modérées

- Découverte fortuite ou systématique à l’hémogramme.


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II Diagnostic
• 2 Interrogatoire

• Recherche :

- Un traitement en cours, une radiation ionisante

- Une exposition professionnelle à des toxiques

- Une infection virale récente

- Une pathologie déjà connue

- Existence de cas familiaux.


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II Diagnostic
• 3. Examen clinique

• Recherche :

- Un foyer infectieux

- Signes d’une maladie associée

- Une hypertrophie des organes hématopoïétiques (ganglions, foie,


rate…)

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II Diagnostic
• 4. Examen biologique

• Le diagnostic positif repose sur un seul examen : l’hémogramme.


Cet hémogramme évalue :

- L’importance de la neutropénie

- Les modifications éventuelles des autres lignées

- L’existence des cellules anormales circulantes.

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III Les étiologies
• 1. Causes mixtes

• Les causes mixtes sont responsables de neutropénies toxiques ou


médicamenteuses.

• Ce sont les plus fréquentes. Certaines sont prévisibles, fonction de


la dose de médicament utilisée. C’est le cas des neutropénies liées
à l’utilisation de traitement cytotoxiques ou immunosuppresseurs
pour cancers ou contrôle de pathologies auto-immunes.

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III Les étiologies
• 1. Causes mixtes

la plupart des neutropénies d’origine médicamenteuse sont


imprévisibles, fonction de facteurs de sensibilité individuels vis-à-vis
du médicament.

• La neutropénie est habituellement profonde et isolée.

• A l’arrêt du médicament, la correction survient en général entre 5 et


7 jours et se complète en une dizaine de jours.
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III Les étiologies
• 2 . Causes périphériques
• 2-1 Neutropénies d’origine infectieuse
 Infections virales
• Une neutropénie modérée et transitoire est habituelle au cours de
la plupart des infections virales : grippe, zona, maladies virales
éruptives, parvovirus B19, hépatite virale, mononucléose
infectieuse.
• Dans le VIH, la neutropénie est prolongée.

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III Les étiologies
 Infections bactériennes

• C’est le cas dans la brucellose, la fièvre typhoïde, la tuberculose


des organes hématopoïétiques.

 Infections parasitaires

- Paludisme

- Leishmaniose viscérale

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III Les étiologies
• 2-2 Neutropénies des collagénoses

- LED ou Lupus Erythémateux Aiguë Disséminé : s’accompagne


dans 50% d’une neutropénie chronique modérée

- Syndrome de Gougérot-Sjögren

- Syndrome de Felty : qui associe une PAR, une neutropénie


chronique souvent sévère et une splénomégalie.

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III Les étiologies
• 2-3 Neutropénies des affections endocriniennes

- Dysthyroïdies

- Maladie de Hashimoto

- Insuffisance surrénalienne

- Insuffisance antéhypophysaire

• Ces pathologies peuvent entraîner une neutropénie modérée.

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III Les étiologies
• 2-4 Neutropénie de l’hypersplénisme

• habituellement associée à une anémie et une thrombopénie.

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III Les étiologies
3 Causes centrales

• 3-1 Aplasies et hypoplasies médullaires

• La neutropénie est associée à une anémie et/ou une


thrombopénie. La biopsie ostéo-médullaire permet le diagnostic.

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III Les étiologies
• 3-2 Hémopathies malignes et syndromes pré-leucémiques
• La neutropénie généralement dans le cadre d’une pancytopénie. :
- Les leucémies aiguës
- Les lymphomes
- Les myélomes
- Les syndromes myélodysplasiques.
• La leucémie à tricholeucocytes est habituellement neutropénie
associée à une monocytopénie.

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III Les étiologies
• 3-3 Neutropénies d’origine carentielle

• carences en folates et en vitamine B12. La neutropénie est


constamment associée à une anémie macrocytaire, voire à une
thrombopénie.

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III Les étiologies
• 4 Neutropénies particulières de l’enfant

• Chez l’enfant, le nombre de PNN circulants n’est pas


significativement différent de celui de l’adulte, sauf chez celui de
moins de 1 an où il est < 1000/mm3. C’est une neutropénie
physiologique.

• Il existe aussi des neutropénies congénitales et des neutropénies


acquises.

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III Les étiologies
• 4-1 Neutropénies congénitales primitives
 Agranulocytose génétique infantile ou maladie de Kostmann
• Elle est rare, à transmission autosomale récessive, elle débute les
premiers jours de la vie par des infections multiples et sévères.
C’est un état pré-leucémique.
 Neutropénie cyclique
• C’est une maladie héréditaire rare, à transmission autosomale
dominante ayant des épisodes de neutropénies toutes les 3
semaines.

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III Les étiologies

 Neutropénies associées à d’autres maladies congénitales

- Neutropénies des déficits immunitaires

- Neutropénie avec insuffisance pancréatique exocrine.

 Neutropénies acquises de l’enfant

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III Les étiologies
- Neutropénie néonatale par allo-immunisation fœto-maternelle

Elle se corrige en 2 mois.

- Neutropénie auto-immune de l’enfant

La plus fréquente des neutropénies chroniques de l’enfant. Elle débute


aux alentours de 8 mois. Il existe la présence d’Ac anti PNN. La plupart
des enfants guérissent spontanément vers l’âge de 4 ans.

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CONCLUSION

• Les neutropénies sont relativement fréquentes et réalisent des


urgences hématologiques en cas d’agranulocytoses. La
prescription de G-CSF ou Neupogen® à la dose de 0,5 MUI/kg/j
est souvent nécessaire.

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