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COURS D’ÉCONOMIE

MONÉTAIRE ET FINANCIÈRE

Professeur . Brahim DINAR

Année universitaire 2019/2020


1
Economie monétaire
et financière
2 ème
Partie

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Chapitre 1 :Les théories de la demande de
monnaie
« la monnaie est un
Charles pont entre le présent
Rist et le futur

« elle est un lien entre le


J.M.Keynes présent et l’avenir »
« fonction du sentiment
d’incertitude de
Rosenstein-Rodan l’incertitude de l’inidvidu et
est un moyen de l’avenir
l’individu »

Il est donc normal que la monnaie


soit demandée par les agents
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économiques
Pourquoi un chapitre sur la demande
de monnaie ?

Le comportement
monétaire et financiers
Libéralisation des ANF influencée Innovation
financière financière
Volatilité de la masse
monétaire et
comportement erratique
de la demande de
monnaie

L’efficacité de la politique monétaire


dépende du degré de stabilité de la
fonction de demande de monnaie
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• SECTION I) Les théories de la demande de monnaie

Notion d’encaisse monétaire

Les sujets économiques témoignent d’une certaine


préférence pour la liquidité. Leur désir de détenir des
encaisses monétaires (donc demander la monnaie)
s’explique par le fait que la monnaie est la liquidité
par excellence.

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• On appelle encaisse monétaire d’un agent, la
quantité de monnaie qu’il détient, quelle que
soit la raison de cette détention. La demande
de monnaie est donc une demande de
détention de monnaie.

•  L’encaisse monétaire peut être formulée en


termes nominaux ou bien en valeur réelle
selon que les gens sont, ou non soumis au
phénomène de l’illusion monétaire.
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• En général l’hypothèse de rationalité des
agents économiques conduit à retenir
l’absence d’illusion monétaire et donc à
exprimer la demande de monnaie sous la
forme d’une demande d’encaisse réelle, c'est-
à-dire déflatés par le niveau général des prix.

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• Précision

Lorsqu’un agent effectue un retrait de monnaie pour effectuer un


achat, y a-t-il dans ce cas demande de monnaie de la part de cet
agent?

La réponse est non: car la demande de monnaie comme le souligne


Walras est une demande d’encaisses monétaires, c’est-à-dire un
comportement qui conduit à la détention de la monnaie et non, tout
au moins dans un premier temps, à son utilisation. Il s’agit selon
Walras de raisonner sur la monnaie détenue et non utilisée

Lorsqu’un agent utilise sa monnaie, il effectue une demande de biens


et services en contrepartie d’une offre de monnaie. Ce n’est que
lorsqu’il conserve sa monnaie, lorsqu’il la détient en « caisse » que l’on
parle de demande de monnaie.
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I) La théorie de la demande de monnaie chez les
classique

a) La neutralité de la monnaie

- On peut parler d’une absence d’une théorie de demande de monnaie


chez les classique, car pour eux , ils n’imagine pas qu’un agent puisse
chercher de la monnaie et la conserver, car ils s’inscrivent dans la
théorie des débouchés de Jean B.Say

- Selon Say les produits s’échangent contre les produits, la monnaie n’est
qu’un voile qui masque la réalité , autrement dit tout producteur qui
offre ses produits sur un marché est en même temps demandeur de
produits
- Tout vendeur , nous dit Stuart Mill, est en même temps demandeur de
produits

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b) La théorie quantitative de la monnaie

• c’est à Ivring Fisher qu’on assiste à une formulation algébrique de cette théorie
sous la forme:

MVt = PT
 
Avec
• M : la quantité de monnaie en circulation durant l’année de la collectivité.
• P: c’est le niveau général des prix
• T: le volume global des transactions, indicateur de quantités largement défini,
puiqu’il inclut tous les biens, services et actifs financiers échangés contre la
monnaie ;
• Vt: est la vitesse de transaction ou de circulation de la monnaie (nombre
d’utilisation de chaque unité monétaire par unité de temps) : c’est la vitesse
avec laquelle la monnaie « se transforme »  en marchandises.

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• Plus précisément, en appelant M
(respectivement M') la quantité de monnaie
fiduciaire (respectivement scripturale) dans
l'économie, Vt et V représentant leur vitesse
moyenne de circulation

(2) MVt + M‘V’ = PT

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• Par un exposé méthodique, Fisher va alors
tenter d'expliquer pourquoi un doublement
de la quantité de monnaie ne peut se traduire
à long terme que par une hausse
proportionnelle des prix. Il s'agit bien d'une
relation à long terme ; Fisher reconnaissant
l'existence « d'effets transitoires » de M (et
M') sur les variables V et T.
 

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• II) L’équation de Cambridge (A. Marshall)
Selon Marshall la demande de monnaie (M) est
proportionnelle au total des ressources (Y :
revenu national réel).
Avec P le niveau des prix, et en appelant k cette
proportion, l’équation de Fisher est reformulée
de la manière suivante : 𝑀𝑑 = 𝑘 ∗𝑃 ∗𝑌

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• On a M=Md soit encore M=k•P•Y
Or selon les quantitativistes MV= PT=PY
Avec M= 100 et PT=Y= 200 nous aurons
V= 2
Dans l’équation de Cambridge, la demande
de monnaie s’écrit Md=k•200 donc
K= 0,5=1/V

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III) Vers une approche intégrationniste de la monnaie:
La demande de monnaie chez Keynes

1) Keynes et la théorie quantitative de la monnaie


Keynes est partisan de la théorie quantitaive , mais il
manifeste certains scepticisme. En effet pour Keynes les
habitudes de la population et les politiques bancaires se
modifient en fonction d’événements souvent imprévus.
Or ce n’est qu’en supposant que ces facteurs sont
constants que la loi se justifie cela n’est vrai qu’à long
terme « à long terme ne seront tous morts ». Donc pour
Keynes la théorie quantitative de la monnaie n’est pas
très utile dans l’étude des mouvements à courts terme
de l’économie. 15
• De plus pour Keynes le niveau des prix dépend
d’un certain nombres de facteurs indépendants,
et variera si de ces facteurs variera. De là, Keynes
reproche à Fischer de ne pas expliquer par quel
mécanisme de transmission le flux de nouvelle
monnaie agit sur les prix.

• Pour Keynes la monnaie a une dimension


psychologique mais aussi institutionnelle, sociale
et politique, elle est loin d’être une simple
marchandise comme chez les classique
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2) Gestion de patrimoine par les agents économiques

Le patrimoine des agents économiques est composé de deux éléments


essentiels : les actifs réels et les actifs financiers :
 
• Les actifs réels correspondent aux biens de production (immeubles, machines,
stocks….etc) et aux biens de consommation durable (voitures, meubles,
équipement électroménager, œuvres d’art).

• Les actifs financiers correspondent aux titres à long terme (actions, obligations)
et à court terme (bons de trésor, billet de trésorerie, certificat de dépôt)
négociable sur le marché des capitaux.

• Les agents répartissent la composition de leur patrimoine entre ses différents


actifs de manière à ce que celui-ci lui procure une satisfaction maximale,
compte tenu de ses objectifs et de ses préférences. Deux critères sont
privilégiés pour la gestion du patrimoine : le risque et le rendement des actifs.
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• Le rendement financier des actifs comprend deux éléments  :

 d’une part, les revenus procurés par les actifs : loyers des immeubles, intérêts,
dividendes des actions,
 d’autres parts les gains (ou les pertes) en capital correspondants aux plus- value
( moins – values) réalisés lors de la revente d’immeubles ou d’actifs financiers.

• Les risques liés à la détention d’un patrimoine sont de quatre ordres :

 Risque d’insolvabilité : c’est une perte qui se matérialise par le non remboursement
du débiteur ;
 Le risque de taux d’intérêt : provient des pertes de revenus liées à une évolution
défavorable de taux d’intérêt.
 Le risque de capital : découle des pertes liées aux fluctuations brutales des prix des
actifs réels et financiers.
 Le risque d’illiquidité : correspond où un agent ne dispose pas de liquidité
suffisantes, c’est-à-dire des moyens de paiement pour payer une dépense ou
rembourser une dette.
 
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3) Les motifs de détention de monnaie chez Keynes
Keynes distingue trois motif de détention de la monnaie :

• Motif de transaction :

c’est le besoin de monnaie pour régler les échanges. De point de vue des ménages, la détention est nécessaire
pour tenir compte du décalage entre la perception des revenus et le paiement des achats. De point de vue de
l’entreprise, c’est une façon d’éviter les problèmes de trésorerie.

• Motif de précaution :

les agents détiennent de la monnaie pour faire face aux imprévues. Pour reprendre Keynes (1971), « le souci de
parer aux éventualités exigeant une dépense soudaine, l'espoir de profiter d'occasions non prévues d'achats
avantageux, et enfin le désir de garder un avoir en valeur nominale immuable pour faire face à une obligation
future stipulée en monnaie sont autant de nouveaux motifs à conserver de l'argent liquide ».

Ces deux motifs sont peu sensibles au coût de détention de la monnaie – et l’on retrouve ici la notion de « coût
d’opportunité »-, c’est-à-dire au taux de l’intérêt que les individus renoncent à percevoir en conservant leur
épargne sous forme liquide plutôt que de la placer en achat de titres sur les marchés financiers.
Le montant de la monnaie détenu pour satisfaire ces deux motifs dépend principalement du revenu. Ce qui
définit une première fonction de liquidité :

M1 = L1(Y)

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• Le motif de spéculation : ce motif signifie – selon Keynes-«  le désir de
profiter d’une connaissance meilleure que celle du marché de ce que réserve
l’avenir » est à ce niveau qu’intervient l’incertitude. Le motif de spéculation
caractérisent la volonté du public, d’arbitrer, selon ses anticipations
d’évolution du taux dans le futur, en faveur de la détention de titres ou de
monnaie.

• En l’occurrence, les individus qui hésitent à choisir entre l’achat de créances


à long terme (par exemple des obligations d’Etat), ou la détention d’encaisses
liquides font des prévisions sur l’évolution des taux d’intérêt futurs par
rapport aux taux actuels.

• Ceux qui prévoient une hausse à venir des taux d’intérêt conserveront de la
liquidité , ceux qui ont une opinion contraire se porteront, au contraire,
acquéreurs de titres.

• Keynes part du mecanismes classique des relations financières entre la


valeur des titres et les taux d’intérêt qu’il rapportent. En effet, Il existe en
effet une liaison inverse entre le taux d’intérêt des créances et leurs cours
sur le marché des valeurs mobilières. 20
C= r/i x N

C : c’est le cours des titres


r: le taux de rendement par rapport au
nominal
i: le taux d’intérêt courant

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• La fonction de demande de monnaie s’écrit
M=M1 + M2 = L1(Y) + L2(r)

La courbe de préférence pour la liquidité relie


la quantité de monnaie au taux d’intérêt

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r L1
L2 L1+L2

demande de
monnaie

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• Les limites de la théorie de la demande de
monnaie chez Keynes

 la monnaie peut s’échanger non pas seulement


contre les titres mais aussi contre les m/se
 les gens n’arbitrent pas seulement entre la
monnaie et les titres mais aussi les différents titres
 Keynes estiment que les cours fluctuent autour
d’une moyenne, on a constaté que les cours
peuvent augmenter ou diminuer d’une façon
continuelle.

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• QCM :
1) Lesquelles des trois encaisses sont oisives?
a) Encaisse de transaction
b) Encaisse de précaution
c) Encaisse de spéculation
2) Laquelle des trois encaisses est active?
d) a) Encaisse de transaction
e) Encaisse de précaution
f) Encaisse de spéculation

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