La création d’un holding par le bas ne se réalise pas par un apport de titres mais par
un apport de biens à des filiales. C'est la filialisation des activités d'une entreprise,
(généralement par l'apport d'une branche d'activité). Elle ne sera plus que
détentrice des titres de sa filiale.
L’intérêt de cette forme de création est si l’apport est une « branche complète et
autonome d’activité », il pourra bénéficier du régime fiscal de faveur des fusions de
sociétés.
Les différentes catégories de sociétés holdings
La typologie des holdings selon l’activité du groupe constitué
Holding Dans un tel groupe, c’est la « substance entreprise » qui sert de consensus
industrielle après une croissance de type : (création de l’activité) → (maîtrise du « métier
») → (filiales de productions, activités complémentaires…).
C’est le type de holding qui structure les grands groupes industriels. Les
objectifs de constitution sont généralement de :
– renforcer le tissu industriel ;
– contribuer à préserver les grands équilibres économiques ;
– assurer les actionnaires d’une progression régulière de leur patrimoine.
EXEMPLE
On considère une société anonyme, valant 1 000. Un investisseur désire prendre le
contrôle absolu de cette société avec seulement 650.
Actionnaire 650
65%
Si cette opération se fait par achat direct, cet investisseur n’obtiendra que 65% du
capital et de ce fait n’aura que la majorité simple mais pas la grande majorité
(66,67%).
Mais il pourra l’atteindre par la création d’un holding.
92,85% 7,15%
80% 20%
Holding
CP 250 Autres 300
Dettes 450
70% 30%
Par ce moyen, avec 200 qui représentent seulement 20% de la valeur de la cible,
l’actionnaire contrôle, grâce au holding, 70% de la cible. De même il obtient plus de
droit sur les bénéfice 56% (80%x70%).
Aussi avec un apport minimum, la rentabilité de ses capitaux investis devrait être
supérieure grâce à l’endettement. De même, l’endettement permet de :
‒ « diluer » le risque ;
‒ donner la possibilité de déduire les intérêts ;
‒ rembourser les dettes par la remontée des dividendes et plus-values ;
C’est le levier financier.
La fiscalité des sociétés holdings
Pour remédier à cet inconvénient, il faut qu'il y ait « fusion fiscale » des résultats de
la cible et de ceux de la société holding par l'intégration fiscale.
En intégrant fiscalement des résultats entre une société mère et sa fille, la société
holding peut imputer ses frais financiers sur le résultat avant impôt de la cible.
L'économie fiscale est alors réalisée.
EXEMPLE :
Afin d’acquérir sa cible, le holding emprunte 170 millions et paye un taux d’intérêt de
5,25 %. La cible dégage un résultat avant impôts de 40 millions. Le taux d’impôt sur
les sociétés (IS) est de 30%.
Quel régime devrait-on choisir lors de cette opération, le régime mère-fille ou celui
de l’intégration fiscale ?
Le LBO associe les managers avec un investisseur financier et se caractérise par une
structure financière qui cherche à maximiser l’effet de levier juridico-financier.
Cela passe par l’endettement d’une société holding spécialement créée qui
remboursera sa dette grâce aux dividendes émis par l’entreprise cible. A travers un
tel montage, trois avantages clés en découlent :
Diminution de l’apport personnel du repreneur
Utilisation de financements mezzanine
Déductibilité des frais financiers
Levier financier
C’est le levier que l’on retrouve dans la théorie financière classique et qui s’explique
par la différence entre le coût de la dette (kd) et la rentabilité économique obtenue
(Re).
Formule de l’effet de levier : Rf = Re + D/CP (Re - kd)
Levier fiscal
Le levier fiscal est profondément lié au choix de la structure en holding. Il permet
une économie d’impôt substantielle en profitant du régime fiscal particulier
d’intégration. En effet, le montage LBO doit, a priori , occasionner d’une part, un
important bénéfice auprès de l’entreprise cible, et d’autre part, une perte liée aux
charges financières du remboursement de la dette auprès du holding. Grâce à cette
solution fiscale, le groupe (holding et cible) peut ainsi compenser le résultat
imposable obtenu par la cible par le déficit fiscal de la société holding.
Condition sine qua none : Le holding doit détenir au moins 95% des actions de la
cible () CAS Français.
PAS D’INTEGRATION FISCALE AU MAROC
Levier social
Les repreneurs-investisseurs cherchent à associer et impliquer au maximum le
management dans la réussite de l’opération. Pour cela, ils vont leur proposer d’être
actionnaires à part entière dans l’entreprise cible et les amener à participer
directement à la bonne performance à travers une politique d’intéressement.
Bien qu’ils soient minoritaires, ils vont quand même tenter de faire une plus-value
en vendant leurs actions dans les années à venir. Pour parvenir à cette fin, il est
important que l’entreprise atteigne un bon niveau de création de valeur à moyen
terme. Cela suppose donc une gestion rigoureuse de l’exploitation et la
participation des deux acteurs de la transaction à la définition des stratégies à
suivre.
Les différents types d'opérations
Le terme général est « rachat avec effet de levier » ou, en anglais, Leveraged Buy-
Out : LBO lorsqu'un investisseur financier rachète ainsi une société. Mais il existe
des variantes :
C'est donc plutôt une entreprise ayant atteint le stade de la maturité, évoluant dans
un secteur d'activité sans variation importante de conjoncture.
Le risque industriel doit être limité ; en effet, le financement par LBO va déjà faire
peser sur la société un risque financier important. Les cibles retenues évoluent donc
dans des secteurs où les barrières à l'entrée sont importantes et où les risques de
substitution sont faibles. La société reprise ne doit pas avoir des besoins
d'investissement trop importants.
Les investisseurs en dette
Le levier financier important recherché nécessite de mettre différents niveaux de
financement avec des niveaux de risque croissants.
On obtient alors un schéma souvent à trois étages :
une dette classique bénéficiant de garanties spécifiques et qui sera
remboursée en priorité (que l'on appelle dette senior) ;
une dette subordonnée ou dette junior qui peut prendre la forme d'un
financement mezzanine ou d'un emprunt obligataire à haut rendement (high
yield) dont le remboursement intervient après celui de la dette senior .
en dernier lieu, les capitaux propres.
La dette senior
Ce sont, en général, des branches spécialisées de grandes institutions financières
qui jouent ce rôle et qui mettent à la disposition des acheteurs des dettes que l’on
appelle « dettes seniors ».
Cette dette est engagée pour le moyen terme et organisée en tranches de manière
à étaler les durées de prêt. Ce mode de financement est prioritaire dans son
remboursement et passe avant le paiement des autres moyens mis en œuvre. La
dette senior est toujours assortie de garanties sur les titres de la cible.
La dette mezzanine
Il s’agit d’une dette subordonnée car son remboursement est réalisé après celui des
prêteurs banquiers (dette senior).
Elle est souvent obligataire, mais non cotée et souscrite par des fonds spécialisés.
Certains titres répondent parfaitement à ce besoin de financement intermédiaire :
ce sont les titres hybrides (OBSA, obligations convertibles, ORA, bons de
souscription d'actions…).
Ces titres permettent également, une participation éventuelle à la plus-value au
travers de la conversion des obligations ou de l'exercice des bons.
Ainsi, le financement mezzanine est réellement à mi-chemin entre le financement
par capitaux propres et le financement par dette. Les rentabilités exigées par les «
mezzaneurs » le confirment puisqu'elles sont de l'ordre de 10 à 14 %.
Les fonds ont pour habitude de demander aux dirigeants d'investir une partie
importante de leur épargne liquide à leurs côtés, voire de s'endetter pour cela, afin
d'avoir un alignement strict des intérêts des uns et des autres. Les supports
d'investissement peuvent prendre la forme de BSA, d'obligations convertibles,
d'actions, afin d'offrir aux dirigeants un second effet de levier qui peut leur
permettre, en cas de réussite du plan d'affaires, de multiplier leur investissement
par 5, 10, voire plus ; ou de tout perdre dans le cas inverse. Il y a donc un partage
partiel de la plus-value avec le fonds de LBO qui accepte d'avoir un TRI sur son
investissement plus faible que celui des dirigeants, en cas de succès uniquement.
Le LBO : Les stratégies de sortie
La réussite d’une opération de LBO pour les investisseurs ayant participé réside
dans leur capacité de faire une plus-value importante en revendant l’entreprise au
bon moment.
La durée d'un LBO dépend à la fois de la vitesse à laquelle le fonds de LBO peut
améliorer les performances de l'entreprise et de sa capacité à la recéder à un tiers
ou en Bourse. Rarement plus courte que deux ans dans les périodes d'euphorie, elle
peut atteindre 7-8 en période de basses conjonctures.
Il existe différentes modalités de sortie ayant des impacts distincts selon les cas.
Sortie en bourse ou IPO (Initial Public Offer)
Cette solution est envisageable lorsque la pérennité de l’entreprise est assurée avec
de bonnes perspectives de croissance et une rentabilité significative. Elle permet
d’avoir recours à l’épargne publique pour financer son développement et ses
investissements.
Cependant, une telle transaction n’est pas simple à mettre en place et toutes les
entreprises ne sont pas capables de faire face au cahier des charges pour y accéder :
• Placement minimum ou au pourcentage de capital mis sur le marché boursier
• Avoir une taille minimum
• Disposer d’un historique des évolutions de la croissance
• Evolution de la rentabilité
• Présentation de comptes certifiés
Cession à un industriel
Ce type de sortie est classique pour un LBO et consiste en la revente de la société
cible à un concurrent ou à tout autre groupe intéressé par une intégration
horizontale ou verticale de ses activités.
L’avantage majeur réside dans le fait que les investisseurs peuvent se dégager
intégralement du capital investi en bénéficiant d’une excellente valorisation de
l’entreprise. Cette dernière est le fruit des possibles synergies que l’acheteur peut
rencontrer avec la cible et entraîner son intérêt pour l’acquisition.
Cette capacité est une estimation de la quantité de capital que l’entreprise peut
emprunter, eu égard à ses cash-flows prévisionnels et son aptitude à rembourser la
dette senior et à payer les intérêts de la dette senior et de la dette mezzanine.