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Université Sultan Moulay Slimane (USMS)

Faculté polydisciplinaire de Beni Mellal (FPBM)


Licence des études fondamentales (LEF)
Spécialité : Sciences Économiques et de Gestion (SEG)

Semestre 3
Module
Économie monétaire et financière

• Professeur : Hicham EL YOUSFI

• Année universitaire : 2020 - 2021


Plan du cours
• Chapitre 1 : Fonctions et formes de la monnaie

• Chapitre 2 : Masse monétaire et agrégats

• Chapitre 3 : Contreparties de la masse monétaire et création monétaire

• Chapitre 4 : Système bancaire marocain

• Chapitre 5 : Politique monétaire


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Prérequis du chapitre :
Contreparties de la masse monétaire

3
Chapitre n°5 :
Politique monétaire

4
Chapitre n°5 :
Politique monétaire

• Partie n°1 : Introduction à la politique économique monétaire

• Partie n°2 : Objectifs intermédiaires et finals de la politique monétaire

• Partie n°3 : Instruments de la politique économique monétaire

• Partie n°4 : Limites de la politique économique monétaire


5
Introduction générale

 C’est quoi une politique économique monétaire ?

 A travers quels instruments Bank Al-Maghrib

peut-il contrô ler la masse monétaire afin

d’atteindre les objectifs macro-économiques ?

6
PARTIE N°1 :
Introduction à la politique
économique monétaire

7
Introduction

 Quel est le rô le de l’É tat dans l’économie ?

8
Rôle de l’État entre
la théorie libérale et la théorie Keynésienne

 Selon la théorie libérale, l’Etat ne doit pas intervenir ou influencer

les composantes d’un marché ou l’activité économique.

 Les théoriciens libéraux affirment qu’en économie de marché,

l’É tat doit se contenter d’assurer ses missions régaliennes ; c’est ce

qu’on a appelé l’É tat-gendarme [armée (défense du territoire),

police (maintien de l'ordre) et justice].


9
Rôle de l’État entre
la théorie libérale et la théorie Keynésienne

 La théorie keynésienne de la politique monétaire se base sur

l'hypothèse que la monnaie à court terme n'est pas neutre.

 Pour Keynes et ses disciples, la politique monétaire est un

instrument de politique conjoncturelle pour faire face aux

principaux dysfonctionnements des marchés (Chômage et

Inflation).
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Politique économique

• Aujourd’hui, le simple jeu du marché ne suffit plus à rétablir les équilibres

fondamentaux des économies. C’est pourquoi l’intervention de l’É tat devient

nécessaire : on parle de régulation étatique  Politique économique.

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Politique économique

La politique économique conjoncturelle est une action de l’Etat qui utilise des instruments
particuliers pour atteindre les 4 objectifs finals :

• La croissance : la recherche d’un meilleur niveau de production durablement soutenable sans


tension dans l’économie (inflation) ;

• L’emploi : la recherche d’une tendance vers le plein emploi ;

• La stabilité des prix : lutte contre l’inflation et préservation du pouvoir d’achat ;

• L’équilibre extérieur : éviter tout déséquilibre durable du compte des transactions courantes

(Exportations BSR - Importations BSR), ce qui pourrait entraîner un épuisement des ressources en

réserves de devises étrangères. 12


Politique économique

Le résultat du commerce extérieur est


mesuré par le solde du compte des
transactions courantes en % du PIB.
Il représente le solde des échanges de
biens, services et de revenus (primaires et
secondaires) entre les agents résidents et
non-résidents rapporté au PIB de la même
année.

13
Politique économique
Récapitulation

14
Politique économique monétaire

• La politique monétaire englobe l'ensemble des moyens dont

disposent les autorités monétaires (Bank Al-Maghrib) pour agir

sur l'activité économique par l'intermédiaire de la masse

monétaire (Quantité de monnaie en circulation).

• La politique économique monétaire keynésienne se fixe comme

objectif final l'arbitrage entre inflation et chô mage.


15
Politique économique monétaire
La courbe de Phillips

La contribution de William Phillips la plus connue est


la courbe de Phillips, qu'il a décrite pour la première
fois en 1958.

« A court terme, il faut faire un arbitrage entre chômage


et inflation », Alban William Phillips Alban William Phillips
(1914-1975) était un
économiste néo-zélandais
16
Politique économique monétaire
La courbe de Phillips

17
Politique économique monétaire
La courbe de Phillips

18
Politique économique monétaire
La courbe de Phillips

Mécanismes économiques :

Baisse du Augmentation Hausse de la Hausse de


chômage des salaires demande l’inflation

Augmentation Baisse des Baisse de la Diminution de


du chômage salaires demande l’inflation

19
Politique économique monétaire
La courbe de Phillips

Interprétation :

• Cette courbe montre une corrélation négative entre le taux d'inflation

et le taux de chô mage.

• Cette courbe nous montre que les gouvernements ont deux alternatives

dans leur politique monétaire : favoriser un chô mage bas ou une

inflation faible et pas les deux à la fois (les deux étant antagonistes).
20
Politique économique monétaire
Les objectifs de la politique économique

Objectifs compatibles Objectifs incompatibles

- La maîtrise de prix décourage les producteurs,


réduit la croissance et donc augmente le chô mage.
- La croissance économique entraîne la création
d’emplois, ce qui réduit le chô mage ; ↓ Inflation → ↓ Croissance → ↑ Chômage 
↑ Croissance → ↓ Chômage - Un taux de croissance économique élevé entraîne
une augmentation de la demande (plus de revenus
- La maîtrise de l’inflation encourage les distribués) et donc créé de l’inflation.
exportations vers le reste du monde (Produits
nationaux plus compétitifs), ce qui améliore le solde ↑ Croissance → ↑ Inflation
du compte des transactions courantes.
- La baisse du chô mage augmente la demande donc
↓ Inflation → ↑ Solde du CTC contribue à l’augmentation des prix (inflation).
↓ Chômage → ↑ Inflation

21
Politique économique monétaire
Récapitulation

Deux types de politiques économiques monétaires possibles :

• Une politique monétaire visant à relancer l’économie et réduire le


chô mage  Politique monétaire expansionniste ou de relance

• Une politique monétaire visant à maîtriser les prix et baisser


l’inflation  Politique monétaire restrictive ou de rigueur

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Politique économique monétaire
Récapitulation
Politique économique
De relance monétaire De rigueur

• Réduire le chô mage • Maîtriser l’inflation


• Améliorer le solde du
• Augmenter le taux de Objectifs finaux
compte des transactions
croissance économique
courantes
• Augmenter la masse • Contrô ler ou baisser la
monétaire en circulation Comment ? masse monétaire en
circulation
• Risque d’inflation • Risque de stagnation
• Risque de détérioration Effets négatifs éventuels économique
du solde extérieur • Risque de chô mage

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PARTIE N°2 :
Objectifs intermédiaires et finals
de la politique économique
monétaire

24
Objectifs intermédiaires de la politique monétaire
Introduction

L’objectif prioritaire de la politique monétaire au Maroc est la

stabilité des prix, comme le stipule le Statut de Bank Al-Maghrib au

niveau de l'article 6 : " Dans le but d’assurer la stabilité des prix, la

Banque arrête et met en œuvre les instruments de politique monétaire

... A cet effet, la Banque intervient sur le marché monétaire en utilisant

les instruments appropriés... »


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Objectifs intermédiaires de la politique monétaire
Introduction

• Sans porter préjudice à l’objectif de stabilité des prix, Bank Al-

Maghrib peut utiliser ses instruments pour soutenir la croissance

ou contribuer à la réalisation d’autres objectifs économiques.

• La stabilité des prix ne veut pas dire une inflation nulle mais le

maintien de l’inflation à un niveau modéré et stable sur un horizon

de moyen terme.
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Objectifs intermédiaires de la politique monétaire
Introduction

De par sa nature, la politique monétaire agit sur l’évolution de la

masse monétaire (Quantité de monnaie en circulation dans une

économie) afin qu’elle soit compatible avec :

• Le développement du PIB,

• Le niveau des prix et qu’elle favorise la préservation des équilibres

fondamentaux du pays.
27
Objectifs intermédiaires de la politique monétaire
Introduction

• L’action sur la masse monétaire se traduit en fait par des

interventions de Bank Al Maghrib sur les contreparties de la masse

monétaire.

• C’est-à-dire : les créances sur l’économie, les avoirs extérieurs nets

et les créances nettes sur l’administration centrale.

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Objectifs intermédiaires de la politique monétaire
Introduction

• Partant de là , on peut dire que la politique économique monétaire

englobe principalement la politique de crédit et la politique de

change.

• Quant à l’action sur les créances sur l’É tat, elle demeure

négligeable.

29
Objectifs intermédiaires de la politique monétaire

La réalisation des objectifs finals de la politique monétaire passe

par des objectifs intermédiaires, ils portent sur :

• Une évolution raisonnable de la masse monétaire en fonction du

produit intérieur brut (PIB),

• Le taux d’intérêt,

• Et le taux de change.
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Objectifs finals de la politique monétaire
Objectifs finals
• Stabilité des prix
• Croissance économique
Instruments • Emploi
de la politique • É quilibres extérieurs
monétaire

Objectifs intermédiaires
• Agir sur la masse monétaire
Objectifs internes
• Agir sur les taux d’intérêts
• Agir sur le taux de change Objectif externe
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PARTIE N°3 :
Instruments de la politique
économique monétaire

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Section A :
Instruments de la politique
monétaire à objectifs internes
Instruments à objectifs internes
Catégories d’instruments

Les opérations principales

Les opérations de réglage fin

Les facilités permanentes

Les opérations de long terme

Les opérations structurelles


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Instruments à objectifs internes
1- Les opérations principales

• Les opérations principales sont destinées à injecter ou à retirer des

liquidités de manière régulière, avec une fréquence hebdomadaire

sur une échéance d’une semaine.

• Elles constituent le principal instrument de mise en œuvre de la

politique monétaire.

• Il s’agit des avances et des reprises de liquidités à 7 jours.


35
Instruments à objectifs internes
1- Les opérations principales

Les avances de liquidité à 7 jours :

• Technique utilisée par Bank Al-Maghrib en lançant une opération


d’appel d’offres ouverte aux banques ayant besoins de liquidités.
Chaque mercredi, les banques communiquent à Bank Al-Maghrib le
montant de l'avance qu'elles souhaitent obtenir.

• Les avances à 7 jours sont assorties du taux directeur (Taux en


vigueur = 2,25 %). 36
Instruments à objectifs internes
1- Les opérations principales

Les reprises de liquidités à 7 jours :

• Les banques commerciales à excédents de liquidités peuvent


placer leurs argents sous forme de dépô ts rémunérés auprès de
Bank Al-Maghrib.

• Les reprises de liquidités à 7 jours sont assorties du taux directeur


minoré de 0,5 % (Taux en vigueur = 1,75 %).
37
Instruments à objectifs internes
1- Les opérations principales

Remarques :

• Les avances à 7 jours sont réalisées sous forme d'opérations de


pension livrée ou de prêts garantis.

• Quant aux reprises de liquidités, il est stipulé que celles-ci se font


sous forme de dépôts à blanc.

38
Instruments à objectifs internes Les titres de
1- Les opérations principales garantie sont
généralement
émis par l’État

• Principe de pension livrée ou du prêt garanti :

Banque commerciale Bank Al-Maghrib

Banque commerciale Bank Al-Maghrib 39


Instruments à objectifs internes
2- Les opérations de réglage fin

• Les opérations de réglage fin visent à atténuer l’incidence de

fluctuations imprévues de la liquidité.

• Les opérations de réglage fin prennent la forme d’opérations de

pension livrée ou de prêts garantis.

• Elles sont effectuées de manière ponctuelle pour une durée

inférieure à 7 jours.
40
Instruments à objectifs internes
3- Les facilités permanentes à l’initiative des banques

• Les facilités permanentes à l’initiative des banques sont des

opérations utilisées par ces dernières pour l’ajustement de leurs

trésoreries.

• Il s’agit des avances à 24 heures et des facilités de dépô ts à 24

heures.

41
Instruments à objectifs internes
3- Les facilités permanentes à l’initiative des banques

Avances à 24 heures :

• En cas de besoin non satisfait dans le cadre des avances à 7 jours, les

banques commerciales peuvent recourir à une avance, à échéance

de 24 heures auprès de la banque centrale.

• Ces avances (Pensions livrées ou prêts garantis) sont assorties du

taux directeur majoré de 1 % (Taux en vigueur = 3,25 %).


42
Instruments à objectifs internes
3- Les facilités permanentes à l’initiative des banques

Facilités de dépôts à 24 heures :

• Les facilités de dépô ts permettent aux banques commerciales de

constituer des dépô ts à 24 heures auprès de la banque centrale.

• Ces dépô ts sont assortis du taux directeur minoré de 1 % (Taux en

vigueur = 1,25 %).

43
Instruments à objectifs internes
4- Les opérations de long terme

• Les opérations de long terme ont pour objet de retirer ou

d’injecter des liquidités supplémentaires sur une durée supérieure

à 7 jours.

• Elles sont conduites sous la forme de pensions livrées (> 7 jours),

de prêts garantis (> 7 jours) ou de swaps de change.

44
Instruments à objectifs internes
4- Les opérations de long terme

Les opérations de swaps de change consistent pour Bank Al-Maghrib :

• Soit à acheter du Dirham au comptant contre devise et, simultanément,


le revendre à terme (> 7 jours), à une date et à un taux de change
prédéterminés.

• Soit à vendre du Dirham au comptant contre devise et, simultanément,


le racheter à terme (> 7 jours), à une date et à un taux de change
prédéterminés. 45
Instruments à objectifs internes
5- Les opérations structurelles

Elles sont destinées à gérer une situation d’excédent ou


d’insuffisance de liquidité à caractère durable. Elles sont réalisées
sous la forme :

• d’achats ou de ventes de titres émis par le Trésor sur le marché


secondaire (opérations d'open market) ;

• d’émission par Bank Al-Maghrib de titres d’emprunts négociables


et leur rachat. 46
Instruments à objectifs internes
5- Les opérations structurelles

• Bank Al-Maghrib exige aussi que les banques constituent des


réserves obligatoires. La réserve obligatoire représente le montant
des avoirs en compte que les banques sont tenues de maintenir
auprès de Bank Al-Maghrib (Taux en vigueur = 2 %).

• La réserve obligatoire a pour objectifs de stériliser


structurellement les excédents de liquidités ou de les réinjecter de
manière permanente. 47
Instruments à objectifs internes
Récapitulation

48
Instruments à objectifs internes
Récapitulation
Taux débiteurs en vigueur Taux créditeurs en vigueur
Réserves
Instrument de la Taux en Instrument de la Taux en monétaires
politique monétaire vigueur politique monétaire vigueur
Avances à 7 jours
2,25 % Reprises à 7 jours 1,75 % Taux en
(Taux directeur)
vigueur :
Facilités de dépôts à 24 2%
Avances à 24 heures 3,25 % 1,25 %
heures

Remarque : Lorsqu’un agent économique s’endette, cela représente un coût pour lui : il
doit payer un taux d’intérêt débiteur. Mais lorsqu’un agent place de l’argent, alors il
bénéficiera d’un taux d’intérêt créditeur. Dans ce cas-là, l’intérêt représente un revenu de
la propriété. La différence entre les deux permet à la banque de se rémunérer. 49
Instruments à objectifs internes
Récapitulation
Déficit de liquidité ou sous- Excédent de liquidité ou
Situation du marché monétaire
liquidité surliquidité

Faible croissance Effets éventuels négatifs sur la


Inflation
économique et chômage situation économique
Nature de la politique
Politique de relance monétaire à suivre par Bank Politique de rigueur
Al-Maghrib
 
Augmenter la masse monétaire Objectifs intermédiaires de la Baisser la masse monétaire
Baisser les taux d’intérêts politique monétaire Augmenter les taux d’intérêts

Croissance économique et Objectifs finals de la politique


Stabilité des prix
emploi monétaire

50
Instruments à objectifs internes
Récapitulation
Actions de la politique Actions de la politique
Instruments de la politique
monétaire de relance par Bank monétaire de rigueur par Bank
monétaire à objectifs internes
Al-Maghrib Al-Maghrib
Les opérations principales
Les avances à 7 jours Les reprises à 7 jours
(7 jours)
Les avances à moins de 7 Les opérations de réglage fin Les reprises à moins de 7
jours (< 7 jours) jours
Les facilités permanentes Les facilités de dépôts à 24
Les avances à 24 heures
(Au jour le jour) heures
Les avances à plus de 7 jours Les reprises à plus de 7 jours
Les opérations de long terme
Swap de change (Vente du DH Swap de change (Achat de DH
(> 7 jours)
puis achat à terme) puis vente à terme)
Achat et/ou rachat des titres Emission et/ou vente des titres
Open market acheteur Les opérations structurelles Open market vendeur
Baisse du taux des réserves (À long terme) Hausse du taux des réserves
obligatoires obligatoires

51
Instruments à objectifs internes
Récapitulation
Actions de la politique Actions de la politique
monétaire de relance par Bank Type de la politique monétaire monétaire de rigueur par Bank
Al-Maghrib Al-Maghrib

Baisser le taux directeur Action sur le taux directeur Augmenter le taux directeur

Remarques :
• La baisse du taux directeur favorise baisse des taux d’intérêts débiteurs (Plus de crédits
et de création monétaire). Les avances de Bank Al-Maghrib deviennent aussi plus
accessibles aux banques.
• La hausse du taux directeur favorise la hausse des taux d’intérêts débiteurs (moins de
crédits et maîtrise de la masse monétaire). La rémunération des reprises et des facilités
de dépôts offerte par Bank Al-Maghrib devient aussi plus attrayante. 52
Section B :
Instruments de la politique
monétaire à objectifs externes
Instruments à objectifs externes
Régimes de change

Régime de change en vigueur au Maroc :


• Le Dirham marocain est rattaché à un panier de monnaies reflétant la structure des échanges
extérieurs du Maroc et pondérées de leurs poids respectifs : 60 % en Euro et 40 % en dollar.
• Depuis 15 janvier 2018, le Maroc adopte un régime partiellement flottant (ou régime flottant
administré) avec une marge de flexibilité fixée à 2,5 % de fluctuation en plus ou en moins (contre
seulement 0,3 % auparavant). 54
Instruments à objectifs externes
Régimes de change

Le régime de changes fixes :

 La monnaie nationale a une valeur officielle exprimée par rapport au Dollar ou une

combinaison de devises. La banque centrale se trouve dans l’obligation d'intervenir

sur le marché des changes pour défendre la parité de la monnaie (Achats et ventes de

devises détenues en réserve).

 Lorsque la parité ne peut plus être maintenue, il faut procéder à une modification du

taux de change fixé, par une dévaluation, ou une réévaluation de la valeur officielle

de la monnaie. 55
Instruments à objectifs externes
Régimes de change

Le régime de changes flottants :

 Le taux de change d'une monnaie varie librement sur le marché des changes, en

fonction de l'offre et de la demande. Le cours suit la tendance du jour : on parle

d'appréciation ou de dépréciation.

 La banque centrale peut intervenir sur le marché de change pour soutenir la

monnaie nationale en cas de dépréciation (par achat de monnaie nationale) ou pour

stabiliser le taux de change en cas d’appréciation (par vente de monnaie nationale).


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Instruments à objectifs externes
Actions des autorités monétaires

↑ : Réévaluation
Fixes
↓ : Dévaluation
Régimes
des changes
↑ : Appréciation
Flottants
↓ : Dépréciation

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Instruments à objectifs externes
Effets de dépréciation/dévaluation sur le solde extérieur

La courbe en J est
l'expression graphique
de l’évolution du solde de
la balance commerciale
après la dévaluation ou la
dépré ciation à moyen ou
long terme d’une
monnaie nationale.

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Instruments à objectifs externes
Effets de dépréciation/dévaluation sur le niveau des prix

• La dévaluation ou la dépréciation implique un renchérissement des

importations à la suite d’une baisse du taux de change  Inflation importée.

• Inchangé en devises, le montant des produits importés s’accroit en monnaie

nationale, ce qui a pour effet de pousser l’indice des prix à la hausse, soit

directement, soit indirectement (renchérissement des prix des matières

premières importées, se reflétant ainsi sur les prix des produits finis).
59
Instruments à objectifs externes
Récapitulation
Réévaluation / Appréciation
Dévaluation / Dépréciation Instruments à objectifs
de la monnaie nationale externes
de la monnaie nationale
Baisser le taux Augmenter le taux
Objectif intermédiaire
de change de change
Hausse des exportations et Baisse des exportations et
baisse des importations hausse des importations
Effet sur le compte des
 Amélioration du solde transactions courantes  Détérioration du solde
du compte des du compte des
transactions courantes transactions courantes
Effet sur les niveaux des
Maîtrise de l’inflation
Risque d’inflation importée prix importés (importations
importée
incompressibles)
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PARTIE N°4 :
Limites de la politique économique
monétaire

61
Limites de la politique économique monétaire

Limites de la politique
monétaire expansionniste
ou de relance
Limites de la politique
monétaire
Limites de la politique
monétaire restrictive ou de
rigueur

62
Limites de la politique économique monétaire
Limites d’une politique monétaire de relance

Risque d’inflation

Risque de la trappe à la liquidité

Incompatibilité avec la politique budgétaire


(Dosage macroéconomique ou Policy-mix)
Incompatibilité avec le taux de change
(Triangle de Mundell)

63
Limites de la politique économique monétaire
Limites d’une politique monétaire de relance

Risque d’inflation :
• Une politique monétaire de relance vise à baisser les taux d’intérêts (par la
baisse du taux directeur) et augmenter la masse monétaire pour relancer
l’économie et ré duire le chô mage.
• Si cette augmentation de la masse monétaire est plus rapide que
l’augmentation du PIB en volume, des tensions inflationnistes auront lieu
(Théorie quantitative de la monnaie).

64
Limites de la politique économique monétaire
Limites d’une politique monétaire de relance

Trappe à la liquidité :
• La baisse des taux d’intérêts devrait favoriser
l’octroi des crédits et la création monétaire
(Demande de monnaie).
• Cependant, au dessous d’un certain niveau (r), cette
baisse favorisera la spé culation des agents
é conomiques au dé triment de la création monétaire.

(↓ du taux d’intérêts  ↑ de l’encaisse de spé culation) 65


Limites de la politique économique monétaire
Limites d’une politique monétaire de relance

Incompatibilité avec la politique budgétaire (Dosage macroéconomique) :


Une politique budgétaire
restrictive (Hausse des
impôts, baisse des dépenses),
visant la réduction du déficit
budgétaire, va limiter voire
annuler les effets attendus
d’une politique monétaire de
relance sur la croissance
économique et le niveau de
l’emploi.
66
Limites de la politique économique monétaire
Limites d’une politique monétaire de relance

Incompatibilité avec le taux de change dans un contexte de mondialisation :


Le « triangle d’incompatibilité », établi
par Robert Mundell, selon lequel il est
impossible pour un État de maintenir
tout à la fois un taux de change fixe, la
liberté de circulation des mouvements de
capitaux (l’absence de contrôle des
changes) et le libre choix de sa politique
monétaire (la fixation du niveau des taux
d’intérêt à court terme en fonction
d’objectifs internes de politique
économique).

67
Limites de la politique économique monétaire
Limites d’une politique monétaire de rigueur

Risque de stagnation ou de récession économique

Risque de chômage

Risques d’incompatibilités internes (Mix-policy) et


externes (Incompatibilités de Mundell)
68
Limites de la politique économique monétaire
Limites d’une politique monétaire de rigueur

Risque de stagnation ou de récession économique :


• Une politique monétaire de rigueur vise à maîtriser la masse moné taire à
travers la hausse des taux d’intérêts.
• La ré duction des crédits distribués (Baisse de la demande de la monnaie) va
baisser la demande globale limitant ainsi la croissance é conomique.

↑ des taux d’intérêts  ↓ des crédits distribués  ↓ de la demande globale


 ↓ de la production  ↓ de la croissance économique

69
Limites de la politique économique monétaire
Limites d’une politique monétaire de rigueur

Risque de chômage :
• La baisse de demande globale va impliquer une baisse de la production. Les
entreprises auront besoin de moins de salariés, le chô mage augmente :

↑ des taux d’intérêts  ↓ des crédits distribués  ↓ de la demande globale


 ↓ de la production  ↑ de chômage
• Une politique de rigueur a pour objectif la maîtrise de l’inflation, ce qui va
engendrer une situation de chô mage.

(Incompatibilité entre chômage et inflation : courbe de Phillips) 70


Limites de la politique économique monétaire
Limites d’une politique monétaire de rigueur

Risques d’incompatibilités internes et externes :


• Incompatibilité interne :

Une politique budgétaire de relance (Baisse des impô ts, hausse des revenus et
des dépenses), va limiter voire annuler les effets attendus d’une politique
monétaire de rigueur sur la demande globale et la maîtrise de l’inflation.

Politique Politique Peu ou pas


monétaire de budgétaire d’effet sur
rigueur de relance l’inflation

71
Limites de la politique économique monétaire
Limites d’une politique monétaire de rigueur

Risques d’incompatibilités internes et externes :


• Incompatibilité externe (triangle d’incompatibilités de Mundell) :

La hausse des taux d’intérêts va attirer les capitaux étrangers. La demande sur
la monnaie nationale va entraîner une augmentation de son cours, favorisant
ainsi les importations et dé courageant les exportations (renchérissement des
produits nationaux).

↑ des taux d’intérêts  ↑ du taux de change  ↑ des importations et ↓ des


exportations ↓ du solde des transactions courantes 72
Merci pour votre
attention
73

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