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Commerce International

Master 1

Pr. Mounia SAFIRY


Commerce international
OBJECTIF DU COURS:
Comprendre les fondements théoriques du commerce international
DESCRIPTIF DU COURS :
I. Les fondements théoriques du commerce international
1. Adam Smith et la loi des avantages absolus
2. David Ricardo et la loi des avantages comparatifs
3. Le modèle HOS
II. Commerce international en concurrence parfaite
III. Mobilité des facteurs de production: migration et investissements à l’étranger
IV. La nouvelle théorie du commerce international
V. Economie géographique
Commerce International: Cadre théorique
Définition du commerce international : 
Le commerce international est un échange de bien et/ou de service entre 2 pays différents. 

I. LE CADRE THEORIQUE
•Les économistes classiques ont été les premiers à étudier les échanges internationaux, entre la
fin du 18è siècle et le début du 19 è siècle. Le but des théories classiques est de montrer que le
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libre-échange est un facteur de croissance pour les pays qui y participent.

•Chaque économie doit produire les marchandises dont elle a besoin,


•Exporter les marchandises pour lesquelles elle a un avantage en termes de coûts de production
•Importer les marchandises pour lesquelles elle ne dispose d’aucun avantage.

Deux références basiques mais fondamentales du commerce international : Les avantages


absolus et comparatifs
Commerce International: Cadre théorique
1) Les avantages absolus selon Adam SMITH
Adam Smith (1723-1790) est un philosophe et économiste classique écossais. Son
oeuvre principale, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations
(1776), est considérée comme l’ouvrage fondateur de la doctrine classique.

Adam SMITH est le premier à affirmer que le commerce international est un jeu à
somme positive c’est-à-dire qu’il enrichit les 2 pays qui échangent:
• s’ils se spécialisent dans le bien dans lequel ils ont un avantage absolu.
• ils cessent de produire tous les autres biens qu’ils produisaient pour ne produire
que celui dans lequel ils ont un avantage absolu. 
• Les marchandises dont les coûts de production sont trop élevés pour le pays
doivent être importées.
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2) Les hypothèses du modèle
• La valeur d’un bien est la quantité de travail incorporée dans ce bien;
• La richesse d’un pays est la quantité de biens qu’un pays peut offrir à sa
population;
Les hypothèses de son modèle sont les suivantes :
Il y a 2 pays qui produisent chacun 2 biens différents avec un unique facteur de
production à savoir le facteur travail.
Selon SMITH, un pays A possède un avantage absolu sur un pays B lorsqu’il peut
produire le même bien que le pays B mais avec moins de travailleurs que lui : 
• Il a donc besoin de moins de travailleurs pour produire la même quantité du bien. 
• Tous les pays doivent alors se spécialiser dans le bien dans lequel ils ont un
avantage absolu pour s’enrichir dans le cadre du commerce international. 
Commerce International: Cadre théorique
3) Un exemple
Supposons, conformément aux hypothèses de SMITH, que le Portugal et l’Angleterre (2 pays) produisent
chacun à la fois du drap et du vin (2 biens).

Supposons qu’il faille 100 travailleurs au Portugal pour produire une unité de drap et qu’il lui en faille 40
pour produire une unité de vin.
Supposons également qu’il faille 30 travailleurs à l’Angleterre pour produire une unité de drap et qu’il lui
en faille 60 pour produire une unité de vin.

Le tableau suivant donne alors le nombre de travailleurs nécessaire à chaque pays pour produire une unité de
chaque bien.

Portugal Angleterre
Drap 100 30
Vin 40 60
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• On observe donc que le Portugal a un avantage absolu dans la production de vin car il faut moins de
travailleur au Portugal qu’à l’Angleterre pour produire une unité de vin.
• On observe également que l’Angleterre a un avantage absolu dans la production de drap car il lui faut moins
de travailleurs qu’au Portugal pour produire une unité de drap.
• Si aucun pays ne s’ouvre au commerce international, alors il y a aura 2 unités de drap et 2 unités de vin
dans le monde.
Cependant, si chaque pays se spécialise en fonction de ses avantages absolus, le Portugal ne produira que du
vin avec 40 travailleurs au lieu de 140 et l’Angleterre ne produira que du drap avec 90 travailleurs au lieu de 30
initialement.

• Or, il faut 40 travailleurs au Portugal pour produire une unité de vin donc avec 140 travailleurs, il en produit
3.5 et, puisqu’il faut 30 travailleurs à l’Angleterre pour produire une unité de drap alors elle en produit 3
avec 90 travailleurs.

• Dès lors, il y aura dans le monde 3.5 unités de vin au lieu de 2 en autarcie et 3 unités de drap dans le
monde au lieu de 2 en autarcie si les pays s’ouvrent au commerce international.
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4) Bilan
La spécialisation en fonction de ces avantages absolus, induites par le commerce
international, permet donc l’enrichissement du pays.
Par hypothèse:
• la richesse est la quantité de bien que le pays peut proposer à sa population
• le commerce international permet aux 2 pays d’augmenter la quantité de biens à
leur disposition : le commerce international est donc un jeu à somme positive.

« Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur marché que
nous ne sommes en état de l’établir nous-mêmes, il vaut bien mieux que nous la
lui achetions avec quelques parties du produit de notre propre industrie
employée dans le genre dans lequel nous avons quelques avantages ». (Adam
SMITH)
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L’ouverture commerciale et la spécialisation qui en découle sont une source
d’enrichissement pour chaque nation.

Division internationale du travail (DIT).


De la théorie des avantages absolus découle le principe de la spécialisation des
pays. Chaque pays doit se spécialiser dans les secteurs d’activité pour lesquels il
dispose d’un avantage absolu. Il doit exporter ces marchandises vers l’étranger et
importer les marchandises pour lesquelles il ne dispose d’aucun avantage absolu.

EXEMPLE : La France est spécialisée dans la production de vin alors que l’Inde
est spécialisée dans les services informatiques.
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Néanmoins, une limite du modèle de SMITH est la suivante : une nation ne disposant pas
d’avantage absolu ne peut pas participer au commerce international.
Dans la théorie des avantages absolus de Smith, un pays n’ayant d’avantage absolu pour aucun
bien ne parvient pas à commercer avec l’extérieur et, un pays ayant un avantage absolu dans la
production de tous les biens n’a pas intérêt à échanger
Que se passe-t-il si un pays ne possède aucun avantage absolu alors que l’autre en possède 2 ?
Lorsqu’un pays a un double avantage absolu, il doit se spécialiser dans la production du bien
dans laquelle il est le plus efficace.

5) Les avantages comparatifs selon David RICARDO


Dans « Les Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817) » :
David RICARDO affirme que même si un pays ne possède aucun avantage absolu, il doit se
spécialiser dans la production du bien dans lequel il est, comparativement à l’autre pays, le
moins mauvais : c’est la théorie des avantages comparatifs.
Commerce International: Cadre théorique
RICARDO affirme:
• Si un pays ne possède pas toujours d’avantage absolu, il possède nécessairement
un avantage comparatif de sorte que le commerce international est
nécessairement un jeu à somme positive. Autrement dit, le commerce
international enrichit toujours ses protagonistes.

• Le modèle de Ricardo est un modèle à un seul facteur de production, le travail, mobile au


sein des nations, immobile au niveau international.
- Les coû ts de transport sont supposé s négligeables (logistique?).
- Une consé quence du modèle est que la spécialisation des pays est totale : chaque pays
ne produit qu’un seul bien.
- Les coû ts relatifs des biens dans les pays déterminent une fourchette de prix relatifs de
ces biens à l’intérieur de laquelle les échanges commerciaux sont mutuellement
avantageux.
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La Division internationale du processus de production
La fabrication d’un produit est décomposée en plusieurs pièces ou tâches dans
différents pays. Chaque pays fabrique la partie du produit pour laquelle il a un
avantage comparatif. Cela correspond à une Division internationale du processus
de production (DIPP).

• C’est John Stuart Mill, dans ses Principes d’économie politique (1848) qui complétera le modèle
en introduisant la demande pour chacun des biens dans les deux pays, ce qui détermine le prix
(relatif) d’équilibre au niveau international, selon le principe de l’offre et de la demande.
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6) Le modèle HOS :Hecksher, Ohlin et Samuelson
• Eli Hecksher (1879-1952) et Bertil Ohlin (1899-1979), deux économistes suédois, ont
développé un modèle HO sur le commerce international en 1933.
• Paul Samuelson (1915-2009), économiste américain, « prix Nobel d’économie » en 1970,
a contribué à l’amélioration de ce modèle en 1941. Ce modèle est connu sous le nom de
modèle HOS, Hecksher-Ohlin- Samuelson.
• La théorie d’Heckscher-Ohlin prend sa source dans les analyses des Classiques,
notamment celle de l’avantage comparatif de David Ricardo. Ce dernier montre que les
pays ont intérêt à ouvrir leurs frontières et à spécialiser leur production.
• Basé sur l’avantage comparatif de Ricardo, le modèle d’Heckscher-Ohlin vise à expliquer
la présence d’échanges internationaux par les différences de dotations en facteurs de
production de chaque pays.
• A travers ce modèle, les auteurs entendent prouver la supériorité du libre-échange et les
bénéfices de la spécialisation.
Commerce International: Cadre théorique
Le modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson (HOS) est le modèle néoclassique  de
base pour l’échange international
Définition:
HOS: Théorie du commerce international qui explique le 
commerce international par les différences de dotations en 
facteurs de production (travail, capital..) des pays qui y participent.
• Un pays se spécialise dans la production du bien qui utilise le facteur en
abondance sur le territoire.
• En effet, s’il est abondant, le coût de ce facteur de production sera plus faible
et les entreprises ont tout intérêt à préférer des productions qui l’utilisent.
• À l’inverse, les pays ont intérêt à importer les marchandises qui demandent le
facteur de production le plus rare sur le territoire.
Commerce International: Cadre théorique
Illustration du modèle HOS:
Ex.1:L’illustration la plus courante du modèle HOS compare la situation de
l’Australie et celle de l’Angleterre en fonction de l’abondance des terres et de
la main d’oeuvre.
• L’ Australie est un pays qui dispose en abondance de terres. En revanche, la
main-d’œuvre est plus rare. Ce pays doit se spécialiser dans une activité qui
peut utiliser ces terres et qui demande moins de main-d’oeuvre, comme
l’élevage ou l’agriculture.
• L’Angleterre est un pays dans lequel la main-d’œuvre est abondante alors
que l’espace cultivable est plus rare. Ce pays doit se spécialiser dans
l’industrie qui utilise beaucoup de travail mais peu de terres.
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EX.2:
• Allemagne et Bangladesh), deux biens (des voitures et des t-shirts) et
deux facteurs de production (le capital et le travail). Il s’agit d’une
situation simplifiée qui aide à la compréhension, mais il est possible
d’avoir un nombre quelconque de biens et de facteurs.
• Les voitures requièrent une forte intensité de capital, les t-shirts une
forte intensité de main-d’œuvre.
• Les deux pays sont très différents en ce qui concerne leur facteurs de
production: l’Allemagne a beaucoup de capital, le Bangladesh
beaucoup de main-d’œuvre. En situation d’autarcie (pas d’échange),
aucun des deux pays ne se spécialise.
Commerce International: Cadre théorique
Situation sans spécialisation et sans échange : Autarcie
Commerce International: Cadre théorique
Si les pays commencent à s’échanger des produits, chacun se spécialise
dans le bien pour lequel il a un facteur de production plus grand:
l’Allemagne dans les voitures car elle a plus de capital que de main-d’œuvre,
le Bangladesh dans les t-shirts car il a plus de main-d’œuvre que de capital
• Situation après spécialisation et échange
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Conclusion: Chacun des deux pays est gagnant. Grâce à l’échange chacun a pu exporter le bien qu’il produisait
mieux et importer l’autre produit. Chaque pays a obtenu plus de marchandises que dans la situation d’autarcie.
Liens avec Ricardo :
• Ce modèle est relativement proche de ce que proposait Ricardo: basé l’avantage comparatif,
• il arrive à la même conclusion de supériorité du libre-échange.
• le modèle justifie l’ouverture commerciale sur l’extérieur, efficacité économique (spécialisation)
La différence avec le modèle de Ricardo :
• Il s’en différencie toutefois par le fait que deux facteurs de production sont considérés alors que Ricardo n’en
voyait qu’un,
• ainsi que par son objectif d’expliquer l’origine de l’avantage comparatif (là où Ricardo ne faisait que le
constater).
• Une autre différence tient à la spécialisation des pays, qui est souvent incomplète: les pays ne cessent pas
totalement la production des biens qu’ils importent, mais ils les produisent en quantité moindre
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Bilan:
• Heckscher et Ohlin intègrent les facteurs de production à l’analyse.
Ils montrent (expliquent) que ce sont les différences de dotations initiales en facteurs
de production qui sont à l’origine des avantages spécifiques de chaque pays.
Les facteurs de production:
Le modèle HO suppose que les biens sont produits grâce à deux facteurs de
production, par exemple le capital et le travail.
• Certains produits peuvent nécessiter beaucoup de capital (des machines, de la
technologie), par exemple les ordinateurs ou les voitures. Ce sont des produits « à
forte intensité de capital ».
• D’autres biens nécessitent moins d’équipements, mais beaucoup de main-d’œuvre,
par exemple les vêtements. Ces produits sont dits « à forte intensité de main-
d’œuvre ».
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L’autarcie dans le modèle HOS:

Le modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson et ses hypothèses:


• Le modèle HOS considère une situation où il n’y a que deux pays, deux biens à produire et deux
facteurs de production (2x2x2).
Ce modèle repose sur plusieurs hypothèses:
• La production se fait à rendements d’échelle constants :
Les rendements d'échelle sont constants lorsque la production varie dans la même proportion
que celle des facteurs de production utilisés. Le coût reste lui aussi constant;
• La concurrence est pure et parfaite (CPP);
• Les facteurs de production ne circulent pas entre les pays (autarcie);
• Les facteurs de production circulent à l’intérieur de chaque pays;
• Le transport de marchandises entre les pays ne coûte rien et il n’y a pas de barrières
douanières;
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• Le plein-emploi des facteurs de production (tout le capital et tout le travail
disponibles sont utilisés : allocation optimale);
• Les conditions de production et de demande sont les mêmes entre les
économies;
• Les facteurs de production ne sont pas disponibles en même quantité dans
chaque pays;
• Les biens produits requièrent respectivement plus ou moins de capital ou de
travail (l’intensité en capital et travail est différente pour les deux produits);
• La technologie est identique dans les deux pays: si un bien nécessite plus de
capital que de travail dans un pays, c’est aussi le cas dans l’autre pays (les
technologies et les préférences des consommateurs sont identiques et
hypothétiques);
Commerce International: Cadre théorique
A retenir:
• La différence entre les facteurs de production de chaque pays est une hypothèse
importante: il faut que la proportion capital-travail soit différente dans chacun des
pays.
• C’est à cette condition qu’il peut y avoir spécialisation. Plus la différence de la
proportion capital-travail est grande entre les pays, plus la spécialisation est
intéressante pour tous.
• Selon le théorème d’HOS , chaque pays produit et exporte le bien pour lequel son
facteur de production est le plus abondant relativement.
• En effet, plus le facteur de production est abondant, plus son prix relatif est bas. Le
produit qui nécessite ce facteur de production est donc relativement peu coûteux.
• Autrement dit, un pays se spécialise dans les biens « à forte intensité de capital », s’il
a plus de capital, ou dans les biens « à forte intensité de main-d’œuvre », s’il a plus
de travail.
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Les effets de l’ouverture sur la rémunération des facteurs de production :
Le modèle HOS:
• Un modèle décrivant les gains d’efficacité dont tous les pays bénéficient du fait de
l’ouverture,
• permet également d’étudier les conséquences de la spécialisation sur la rémunération
des facteurs de production, à l’intérieur des pays et au niveau international
Répartition des revenus:
• Heckscher et Ohlin disent qu’en se spécialisant et en échangeant, les pays augmentent
globalement leurs revenus (échange: richesse).
• Stolper et Samuelson ajoutent qu’au sein d’un pays, il y a des différences dans
la rémunération des facteurs : Si un pays se spécialise dans les produits « à forte
intensité de main-d’œuvre »: les salaires des travailleurs sont augmentés et les profits
des détenteurs de capital diminuent et, inversement si le pays se spécialise dans les
produits « à forte intensité de capital ».
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• Lorsqu’un pays passe de l’autarcie au libre-échange , le facteur relativement plus utilisé par
la branche dont le prix relatif augmente bénéficie d’une augmentation de sa rémunération
et l’autre facteur voit sa rémunération diminuer (D>O);
• A. Samuelson montrent que la hausse du prix d'un bien améliore la rémunération du
facteur utilisé le plus intensément pour le produire, et diminue celle de l'autre facteur.

L’effet de la croissance sur la spécialisation: Théorème de Rybczynski


• Dans son article de 1955, l’économiste polonais Tadeusz Rybczynski démontre que
l’évolution des dotations factorielles dans un pays modifie sa spécialisation de la manière
suivante : « Pour un prix relatif donné, une augmentation de la dotation en un facteur de
production augmente la production du bien qui est intensif dans ce facteur et diminue la
production de l'autre bien. » (théorème de Rybczynski (1955)).
• Ainsi, des pays qui connaissant un processus de croissance économique (et d’accumulation
du capital) rapide peuvent glisser d’une spécialisation dans des biens intensifs en travail
vers une spécialisation dans des biens intensifs en capital.
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• Un autre scénario est évidemment possible : celui dans lequel c’est le pays abondant
en capital qui a un rythme d’accumulation du capital élevé et le pays abondant en
travail qui a une croissance démographique élevée, les spécialisations initiales ayant
alors tendance à se renforcer.
• l’explication se trouve dans l’évolution des dotations factorielles (accumulation du
capital, croissance démographique) dans le modèle HOS.
• Le modèle HOS propose donc une vision bien spécifique des relations Nord-Sud: les
pays en développement disposant souvent de main-d’œuvre plus que de capital, leur
spécialisation dans les produits à faible valeur ajoutée se trouve ainsi justifiée.

Remarque:
• Le modèle HOS n’a en effet pas pour vocation d’expliquer ni l’accumulation du capital
(c’est le rôle des modèles de croissance) ni la croissance démographique (souvent
considérée comme exogène dans les modèles économiques).
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• Dans ses Principes, Ricardo poursuivait l’exemple du drap et du vin ainsi :
« Supposons maintenant que l’on découvre en Angleterre, pour faire du vin, un
procédé tellement avantageux qu’il fût plus profitable à ce pays de le faire avec
son propre raisin que de l’importer ; dans ce cas, une partie du capital de
l’Angleterre serait détournée du commerce étranger pour être appliquée au
commerce intérieur. (...)
• Si le nouveau procédé pour faire du vin offrait de très grands avantages, il pourrait
convenir aux deux pays de changer d’industrie : à l’Angleterre de faire tout le vin,
et au Portugal de fabriquer tout le drap pour la consommation de ces deux pays ».
• Dans le cas du modèle de Ricardo, c’est donc l’évolution de la technologie
(supposée différente selon les pays) qui explique l’évolution de la spécialisation
des pays
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7) Les tests empiriques de la théorie des avantages comparatifs : le
paradoxe de Leontief et ses suites
Pour tester de façon pertinente la loi d’Heckscher-Ohlin, il faudrait disposer
de données sur les dotations factorielles des pays et de données sur les
intensités par branche ou sur les contenus factoriels des échanges.
Faute d’éléments permettant de connaître les dotations et les intensités, la
plupart des études se contentent de formuler des hypothèses qui paraissent
vraisemblables sur les dotations, de procéder à des calculs concernant les
contenus factoriels, puis de confronter les résultats.
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• Si le modèle de Ricardo s’est révélé difficile à tester empiriquement, en
revanche le modèle HOS a été l’objet de plusieurs travaux sur le contenu en
services de facteurs des exportations et importations de différents pays.
• L’étude de Wassily Leontief menée dans les années 1950 porte sur 200
industries en 1947 aux Etats-Unis. Il s’agit incontestablement de l’économie
la plus industrialisée du monde à cette époque, autrement dit d’un pays
(relativement) abondant en capital : on s’attendait donc à ce que les Etats-
Unis importent des biens (relativement) intensifs en travail et exportent
des biens (relativement) intensifs en capital.
• Or, le travail de Leontief révèle que les industries des produits importés aux
E-U utilisent 30% de + de capital par travailleur que celles des produits
exportés. Ce résultat a alors été appelé « paradoxe de Leontief ».
Commerce International: Cadre théorique
Le paradoxe de Leontief a initié de nombreux travaux empiriques à partir du Modèle
HOS:
• Par exemple, certains montrent que la pertinence empirique du modèle HOS peut se
rétablir en décomposant géographiquement les exportations selon qu’elles
concernent des pays développés ou des pays en développement ou en prenant en
compte l’abondance relative en capital humain, à côté de celles en capital physique
et en travail non qualifié
• D’autres encore montrent que la prise en compte à la fois des différences de
dotations factorielles (modèle HOS) et les différences de productivité selon les pays
(modèle ricardien) permet assez bien d’expliquer la structure des exportations.
• De manière assez générale, les différences de dotations factorielles expliquent
relativement bien les échanges internationaux dans le cas où les dotations
factorielles des pays sont très éloignées (échanges Nord-Sud) et où les différences
techniques interviennent peu (produits banalisés).
Commerce International: Cadre théorique

Tatemoto et Ichimura (1959) montrent qu’au Japon, le paradoxe de


Leontief disparaît quand on procède à une décomposition géographique
(PVD/PD) des exportations.
Stern et Maskus (1981) révèlent que le paradoxe se vérifie aux E-U en 1958
mais a disparu en 1972.
Kim (1983) montre qu’en Corée, l’évolution de la structure des échanges
par produit entre 1960 et 1980 s’explique correctement par l’évolution des
dotations factorielles.
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Baldwin (1971) étudie le contenu en facteurs des exportations américaines
pour 1962 et montre que, relativement aux travailleurs (étrangers) des
industries des biens importés, les travailleurs (américains) des industries des
biens exportés :
• ont un niveau d’éducation plus élevé,
• sont plus fréquemment des ingénieurs et des scientifiques.
Selon Trefler (1995), les importations européennes de biens intensifs en travail
devraient être gigantesques en volume si la faible dotation en facteur travail
était l’explication (c’est le « mystère du commerce manquant ») mais souligne
cependant que le « mystère » disparaît en partie lorsque l’on prend en
compte les différences internationales de productivité.
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• Un marché en situation de concurrence pure et parfaite est un modèle théorique, volontairement
simplifié, qui remplit cinq conditions :
–La condition d’atomicité : il doit exister une multitude d’acheteurs et de demandeurs, de taille comparable,
de telle façon qu’aucun d’entre eux ne puisse influencer la détermination du prix du bien (le prix est une
variable endogène au système économique mais exogène à chaque agent). Les acheteurs et les vendeurs
sont alors preneurs de prix ;
–La condition de fluidité : il faut qu’il y ait une libre entrée et une libre sortie du marché. Tout agent doit
pouvoir, à tout moment et sans contrainte, formuler une offre et une demande ;
–La condition d’homogénéité : les produits disponibles sur le marché doivent être parfaitement
standardisés.
Ces trois premières conditions définissent la concurrence pure; deux autres sont nécessaires pour qu’elle soit
parfaite :
–La condition de transparence : les offreurs et les demandeurs disposent d’une information parfaite et
gratuite sur les conditions du marché et notamment sur les prix des biens ;
–L’hypothèse de mobilité des facteurs : ils doivent pouvoir, à tout moment, se déplacer du marché d’un bien
à celui d’un autre bien.

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